14/10/2015 MAQUIN Camille L3 (CR:SAIDI Sonia) SNP Pr

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SNP – Electrogénèse cérébrale – Électroencéphalographie normale – Principe de potentiels évoqués
14/10/2015
MAQUIN Camille L3 (CR:SAIDI Sonia)
SNP
Pr GAVARET
16 pages
Electrogénèse cérébrale. Électroencéphalographie normale. Principes de potentiels évoqués.
Plan
A. Electrogénèse cérébrale
I. Rappels historiques
II. Principe de l'électrogénèse cérébrale
B. Exemple d'EEG
I. EEG normal
II. Extrait de tracés
III.
L'EEG en pathologie
IV. Outils de localisation de sources
C. Les potentiels évoqués (PE)
I. Principes des PE
II. Définitions
A. Electrogénèse cérébrale
I. Rappels historiques
L'EEG consiste à enregistrer les activités électriques produites par le cerveau. A chaque fois qu'il y a une activité
électrique, il y a également une activité magnétique et réciproquement. On peut enregistrer ces deux types d'activités
produites par les neurones.
Dans l'histoire de la médecine, ces deux enregistrements n'apparaissent pas au même moment;
les premières électrodes ont été posées sur le corps par un neuropsychiatre allemand, Hans BERGER → 1er
enregistrement EEG chez l'Homme en 1924 (les premières publications datent de 1925 et il y travaillera jusqu'en
1941). L'EEG apparaît tardivement dans l'histoire de la médecine du fait que les activités électriques cérébrales sont
de très faibles amplitudes (de l'ordre du microvolt alors que par exemple les activités électriques cardiaques sont
de l'ordre du millivolt). Il faut donc des systèmes physiques d'amplification suffisants pour pouvoir les enregistrer.
Avant les premiers enregistrements chez l'Homme on avait déjà réalisé des enregistrements chez l'animal.
Les activités magnétiques cérébrales : là aussi elles sont extrêmement faibles, à tel point qu'on arrive à les
enregistrer uniquement grâce à des matériaux supra-conducteurs à très basse température (-160°C). Ces
activités magnétiques ont été enregistrées encore plus tard : premiers enregistrements de magnéto-encéphalographie
(MEG) par David COHEN du Massachusetts Institute of Technology en 1972. Le sujet était assis dans une chambre
l'isolant le plus possible du milieu extérieur(poour éviter les artefacts).
(CR :peu de MEG dans le monde car très onéreux)
Si l'EEG a comme qualité une excellente résolution temporelle (activités de l'ordre de la ms), il est par contre
caractérisé par une mauvaise résolution spatiale (contrairement aux IRM).
L'une des raisons est que l'orientation du générateur a presque plus d'importance que sa position pour expliquer ce
qu'on voit en surface.
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L'IRM fonctionnelle va pouvoir le compléter car elle a une excellente résolution spatiale mais une résolution
temporelle médiocre (de l'ordre de 5 à 6 s). On peut aussi pratiquer simultanément EEG et IRM fonctionnelle
CR : qu'est ce qu'on enregistre ?
Un ensemble de fréquences qui varient au court du temps, on parle de l'activité de fond;
pour faire simple, on retrouve 2 types d'altérations :
 EEG trop lent
 EEG qui met en évidence des anomalies paroxystiques (éléments qui se dégagent nettement de l'activité
de fond de par leurs amplitudes. (suite confère : III .L'EEG en pathologie)
II. Principe de l'électrogénèse cérébrale
les générateurs de l'électrogénèse cérébrale sont :
Les cellules gliales participent (rôle dans la recapture des ions
dans le milieu extra-cellulaire) mais ce sont essentiellement
les activités électro-magnétiques des cellules neuronales qui
sont enregistrées depuis la surface (EEG / MEG) et ce sont en
particulier les cellules pyramidales.
Dans le néocortex, les cellules pyramidales sont organisées en
colonnes corticales:
Les grandes cellules pyramidales au centre(en gris) de la
colonne
- corps cellulaires couche V du cortex
Les petites cellules pyramidales en périphérie de la colonne
- corps cellulaires couche III
Les cellules pyramidales corticales :
Le corps cellulaire est dans la couche V du cortex, l'axone part vers la couche VI puis vers la substance blanche.
Il y a deux types de dendrites :
- au niveau de l'apex :les dendrites apicaux (dans les couches I et II)
- et un autre type proche du soma : les dendrites basaux, (dans la couche ou il y a le noyau)
et les connections cortico-corticales ( de neurone à neurone) se projettent sur les dendrites apicaux (couche II)
alors que les connections thalamo-corticales (du thalamus vers le cortex) majeur pour tout les influx sensoriels
et pour le sommeil , se projette surtout sur les dendrites basaux (couche V)
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Ces neurones sont le siège de différents types d'activités électriques :
– celles qu'ils reçoivent : les Potentiels Post-Synaptiques (PPS) excitateurs/inhibiteurs ;
– celles qu'ils émettent : les Potentiels d'Action (PA) qui vont ensuite se propager le long de l'axone.
Quand on enregistre l'EEG, on enregistre essentiellement les PPS (et pas les PA).
Pourquoi n'enregistre-t-on pas les PA ?
(Ils sont certes moins nombreux que les PPS mais ce n'est pas la raison)
Il faut savoir qu'avec des électrodes de surface on ne va jamais réussir à enregistrer l'activité électrique d'1 neurone
(on peut y arriver par contre avec des patchs clamps), on va en fait enregistrer des activités électriques synchrones
au niveau d'un énorme ensemble de neurones (de 107 à 109 neurones) qui vont avoir le même type d'activité
électrique au même moment. Les PA sont très courts (environ 5 ms), alors que les PPS sont beaucoup plus longs
(environ 60 ms) donc c'est plus facile de détecter une population neuronale large qui reçoit au même moment un
PPS qu'un PA.
C'est une des raisons qui explique que l'EEG reflète surtout les PPS.
CR les paramétres à considérer sont :
- le PPS ( est-il excitateur ou inhibiteur ?)
- et ensuite, si il se projette sur les dendrties apicaux ou basaux
 Si la cellule reçoit au niveau des dendrites apicaux un PPS EXCITATEUR (PPSE) :
Il y a ouverture de canaux Na+, qui passe du milieu extracellulaire vers le milieu intracellulaire (dépolarisation). Le
milieu extracellulaire (MEC) apical devient chargé négativement, par rapport au milieu extracellulaire basal qui reste
chargé positivement : cela crée un dipôle de courant dans le milieu extracellulaire, dirigé du + vers le -.
→ Ce sont ces modifications de courant dans le milieu extracellulaire, reflet des activités électriques
neuronales, qu'on enregistre en EEG de surface.
 PPSE au niveau des dendrites basaux :exactement l'inverse du cas précèdent .
Il va y avoir différentes configurations selon que le PPSE est reçu sur les dendrites apicaux/basaux et qu'il est
excitateur/inhibiteur.
Un neurone reçoit simultanément un certain nombre d'influx (excitateurs et inhibiteurs). Le signal va dépendre de la
sommation de tous ces phénomènes. Les PPSE, lorsqu'ils sont suffisants, vont permettre le déclenchement d'un PA.
Pour les modifications du milieu extracellulaire, on va parler de « sources » chargées positivement, et de « puits »
chargés négativement, entre lesquels se forment des lignes de courant.
L'EEG est un signal qui a souvent une morphologie sinusoïdale avec différentes polarités enregistrées (par
convention le – est en haut, le + est en bas).
 Si maintenant la cellule re çoit un PPS INHIBITEUR toujours au niveau des dendrites APICAUX :
On a une entrée de Cl- (hyperpolarisation) en intracellulaire donc le milieu extracellulaire perd son Cl- et devient
chargé plus positivement par rapport au niveau basal. Dans ce cas on a un dipôle de courant dans le sens inverse :
dirigé de la surface vers la profondeur.
 PPSI au niveau des dendrites BASAUX :
Le Cl- rentre en intracellulaire, le milieu devient chargé plus positivement comparé au niveau apical. On a un dipôle
de courant dirigé de la profondeur vers la surface. Donc un PPSE au niveau des dendrites apicaux provoque les
mêmes modifications extracellulaires qu'un PPSI au niveau des dendrites basaux.
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Par ces jeux, il peut y avoir 4 combinaisons possibles ce qui explique les polarités différentes (- ou +) enregistrées en
EEG de surface.
Au niveau du cortex les neurones pyramidaux sont tous organisés en parallèle (ou palissade) avec les
grandes cellules pyramidales qui ont leur corps cellulaire dans la couche V et les petites cellules pyramidales qui
ont leur corps cellulaire dans la couche III. Ces neurones forment des colonnes corticales, avec au centre les
grandes cellules pyramidales et autour les petites.
Imaginons qu'elles reçoivent toutes un PPSE au niveau des dendrites apicaux cela crée un dipôle de courant dirigé
de la profondeur vers l'apex. Si on fait un enregistrement au sein du cortex (avec des microélectrodes), on
constatera une inversion de polarité au niveau de la couche V (là où il y a des soma de grandes cellules
pyramidales).
Récapitulatif :
•Si la cellule reçoit un PPSE au niveau apical, il y a un champ électrique extracellulaire du soma vers l'apex.
•Si la cellule reçoit un PPSI au niveau apical, il y a un champ électrique extracellulaire de l'apex vers le
soma
•Si la cellule reçoit un PPSE au niveau des dendrites proches du soma, on aura la polarité inverse, de l'apex
vers le soma.
•Si la cellule reçoit un PPSI au niveau des dendrites proches du soma, le champ électrique va du soma vers
l'apex.
En EEG on ne va pas pouvoir enregistrer l'activité de l'ensemble des neurones : notion de champ électrique
ouvert / fermé.
Comme les cellules pyramidales sont organisées en parallèle, cela crée un champ électrique ouvert (création d'un
dipôle de courant dans le milieu extracellulaire et on enregistre à distance). C'est le cas le plus simple.
Par contre on a beaucoup d'autres structures dans le cerveau qui sont sous la forme de noyaux ; par exemple les
noyaux des nerfs crâniens dans le tronc cérébral, les noyaux amygdaliens, les noyaux des thalamus et l'hippocampe
qui n'est pas un noyau mais a une structure très recourbée sur elle-même.
Premières études par Lorente de No en 1947; il a beaucoup travaillé sur les noyaux des nerfs crâniens Au niveau de
ce noyau les neurones ont une architecture avec les corps cellulaires plutôt au centre et les dendrites distribuées en
arborescence autour. Il a montré que si ces neurones reçoivent de façon simultanée un PPSE cela va créer des
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dipôles de courant dans plusieurs directions. Si on fait la sommation de ces différents champs électriques, de par
cette architecture circulaire ils vont s'annuler : cela forme un champ électrique fermé (il y a une activité électrique
mais quand on est à distance on enregistre rien).
C'est certainement ce qui se produit pour les petits noyaux du tronc cérébral mais aussi pour des structures beaucoup
plus volumineuses telles que les noyaux thalamiques ou amygdaliens.
En EEG ce qu'on voit c'est surtout l'activité électrique des neurones du cortex. On ne voit pas celle des
neurones des noyaux gris centraux, ni du tronc cérébral, mais on voit les PROJECTIONS du tronc cérébral sur le
cortex.
Le cerveau humain est circonvolué et l'orientation va être très différente selon que les cellules pyramidales sont au
sommet des gyri ou au fond des sillons.
- Si au sommet des gyri elles sont co-activées, cela crée un dipôle de courant de la profondeur vers la
surface, ORTHOGONAL par rapport au scalp.
- Par contre si ce sont les cellules pyramidales du fond du sillon qui sont activées : dipôle de courant de la
profondeur vers la surface, TANGENTIEL par rapport au scalp.
Cela va beaucoup changer l'aspect en EEG de surface.
Modélisation : on a placé 3 générateurs avec toutes sortes d'orientations au sein d'une même structure. On les a
placés très précisément, très proches de l'insula dans le lobe temporal, dans la profondeur de la première
circonvolution temporale, partie postérieure. C'est la localisation du Cortex Auditif Primaire ou Gyrus de Heschl.
Il est facile à étudier en neurophysiologie.
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Cartographie en EEG de surface : La polarité positive est en rouge (gris moyen) et la négative en bleu (gris foncé).
Si les cellules neuronales étaient orientées horizontalement à ce niveau on aurait une polarité négative en temporal,
si c'est vertical l'aspect est très différent en cartographie (positif), en biais on a une situation entre les deux. Selon
l'orientation, l'aspect en EEG est radicalement différent.
Au niveau du gyrus de Heschl les cellules sont orientées VERTICALEMENT avec un maxima au niveau du vertex
(sommet du crâne), alors que le générateur est temporal : quand on étudie l'audition les électrodes doivent être
placées au vertex et non pas au niveau de l'écaille temporale bien que le générateur soit temporal.
Les dipôles doivent être parallèles entre eux et en nombre suffisant. Parfois il pourra y avoir des activités
électriques anormales qu'on ne verra pas car trop limitées spatialement.
Les dipôles sont perpendiculaires ou tangentiels par rapport à la surface de recueil essentiellement en fonction de
la gyration du cortex (perpendiculaires pour les sommets de gyri, tangentiels pour les fonds de sillons)
B. Exemple d'EEG
I. EEG normal
Définition : L'EEG est l'enregistrement des variations des potentiels électriques cérébraux depuis la surface
du scalp.
On enregistre à l'aide d'électrodes positionnées sur le scalp PAR RAPPORT A UNE REFERENCE. Très important :
il faut qu'il y ait un contact électrique entre la peau et l'électrode. On utilise pour cela un gel conducteur riche en
électrolytes. Il y a différents types d'électrodes : soit on a des électrodes de surface (qui sont de petits embouts
métalliques entourés d'un tissu imprégné de gel conducteur), soit des cupules métalliques avec à nouveau un gel
conducteur, soit pour les patients dans le coma des « électrodes aiguilles » (électrodes de moins d'1cm de long
introduites sous le scalp, qui vont permettre d'enregistrer directement sans utilisation de gel puisqu'on est dans la
peau).
Les électrodes sont positionnées selon le Système 10-20 de Jasper.
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Il y a 2 lignes principales : coronale et sagittale, à l'intersection desquelles on positionne une électrode. Ensuite pour
placer d'autres lignes d'électrodes on va se référer à des pourcentages (par exemple décalage de 20% en arrière...).
L'intérêt de ce système est qu'il est reconnu internationalement, on va toujours placer les électrodes aux mêmes
endroits précis et avec les mêmes labels (désignations).
Quand on met davantage d'électrodes on utilise le Système 10-10 : même principe que le système 10-20 sauf qu'on
intercale à mi-distance des électrodes supplémentaires (ex. frontocentrale).
En routine clinique, sur un patient adulte, on utilise 20 électrodes.
Les premiers EEG peuvent être faits en néonatalogie sur des grands prématurés, à partir de 24 SA, à cet âge la tête a
la taille d'une orange. Chez ces nouveaux-nés on va pouvoir poser seulement 8 électrodes, qui seront des cupules
miniatures. A l'heure actuelle il n'y a pas d'indication à faire des EEG avec moins de 8 électrodes.
Ensuite pour les EEG faites au lit du patient dans des conditions de réanimation, on met en principe 12 électrodes.
Pour un patient épileptique dont on enregistre le bilan, on met souvent 24 électrodes (on en rajoute en bas des
oreilles pour mieux enregistrer les régions temporo-basales). Cela reste très classique aussi.
Après on va avoir des systèmes pour mettre davantage d'électrodes : 32, 64, 128...jusqu'à 256 (c'est le maximum à
l'heure actuelle pour l'EEG, on utilise pour cela un bonnet comportant des électrodes qui vont aller jusqu'aux joues
pour enregistrer les structures basales du cerveau).
Il y a différents systèmes de visualisation des signaux :
– Montage MONOPOLAIRE (enregistrement de l'activité électrique au niveau d'une électrode moins
l'activité électrique de la référence) ,
– Montage BIPOLAIRE (enregistrement de l'activité électrique au niveau d'une électrode moins
l'activité électrique d'une autre électrode, en principe pas trop loin).
Les électrodes, en plus d'être positionnées de façon précise, comportent des labels. Par exemple on a des électrodes
FP (frontopolaires), F (frontales), C (centrales), P (pariétales), O (occipitales), T (temporales).
Ensuite on va les désigner avec des chiffres, par convention pairs pour l'hémisphère droit et impairs pour
l'hémisphère gauche. On associera la lettre « z » aux électrodes placées sur la ligne médiane...ce qui donnera par
exemple Fz pour l'électrode frontale médiane, F4 pour la frontale droite, F3 pour la frontale gauche, F8 pour la
fronto-basale droite, F7 pour la gauche etc.
Ce sont les labels des 20 électrodes utilisées habituellement.
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Si on veut en mettre plus on introduit tout simplement des noms supplémentaires ex. FC intercalée entre frontale et
centrale. Le label doit indiquer le positionnement de l'électrode.
Le montage monopolaire :
On enregistre chacune des électrodes moins la référence. Le technicien qui fait l'EEG commence par poser une
électrode de référence puis une seconde électrode. L'électrode de référence est souvent Fz (frontopolaire médiane). Il
faut qu'elle soit peu ou pas impliquée dans ce à quoi on s'intéresse (si c'est une épilepsie temporale, la référence
pourra être Fz par contre elle sera trop impliquée en cas d'épilepsie frontale).
Comme à l'heure actuelle tout est informatisé, on a le signal sur toutes les électrodes et on peut changer la référence
comme on veut, n'importe quelle électrode peut devenir la référence.
On peut également prendre comme référence le signal moyen de toutes les électrodes. On fait ce que l'on appelle une
référence moyenne (sommation du potentiel électrique sur toutes les électrodes, divisé par le nombre d'électrodes).
Cela permet d'avoir une référence moyenne utilisable dans toutes les situations(CR:la reférence moyenne est la
methode la plus utilisée).
EEG normal :
On enregistre les activités électriques cérébrales , des polarités (par convention - vers le haut/ + vers le bas) et des
fréquences au cours du temps. Elles sont classifiées en bandes de fréquences, utilisées internationalement :
En réalité maintenant on sait que la bande γ va beaucoup plus haut : jusqu'à 400 Hz. On est incapable d'enregistrer
cela en EEG de surface mais on peut l'enregistrer en profondeur avec des électrodes placées dans le cerveau des
patients. Ces activités très rapides vont notamment pouvoir être enregistrées chez certains patients épileptiques pour
qui on utilise des techniques de SEEG (stéréo-électro-encéphalographie), des électrodes orthogonales en
profondeur vont aller enregistrer l'activité du cerveau in situ.
Les activités lentes (δ, θ) vont être retrouvées au cours du sommeil, mais on peut avoir des EEG lents de façon
diffuse dans plein d'autres situations : en cas de fièvre, de troubles métaboliques (hyponatrémie, hypoglycémie/
hyperglycémie, déshydratation), d'encéphalites ou à cause de lésions.
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L'EEG varie beaucoup selon la maturation cérébrale.
•
On a vu que les premiers EEG peuvent être faits à 24 SA .
Chez les prématurés on les enregistre de façon régulière (il y a des paliers de surveillance à 24, 29, 32, 36
SA...jusqu'au terme). Cela permet de suivre la maturation cérébrale et également d'évaluer les atteintes
neurologiques qu'ils sont susceptibles de développer
L'EEG d'un enfant prématuré est très particulier. Ici l'enfant est âgé de 28 SA. Le tracé est discontinu (il y a des
périodes « de discontinuité » sans activité électrique puis d'un seul coup une bouffée puis à nouveau plus d'activité
électrique cérébrale...). Par la suite plus l'enfant va grandir plus les périodes d'hypoactivité vont se raccourcir.
Il faut savoir aussi qu'à partir de 29 SA s'organisent des stades de vigilance : l'organisation veille/sommeil
apparaît autour de 29 SA. On va alors pouvoir distinguer sur l'EEG des alternances veille/sommeil (au cours du
sommeil le tracé va être plus discontinu qu'à la veille).
CR : enfant à terme (40-41 semaines) a un tracé qui est continue,il y a donc sans arrêt des activités electriques
cerebral .Certains grapho element sont specifique de ces nouveau-né et ensuite disparaissent avec l'age.
:
:
• EEG d'un enfant d' 1 an ½. Les enfants ont des tracés plus lents et amples que les adultes. L'activité de fond
de type alpha, qui correspond à une activité de repos des aires visuelles, apparaît vers 1 an ½ - 2 ans, elle
devient un peu plus rapide vers 3 ans. C'est donc tout à fait normal de ne pas l'observer avant 1 an ½ (où on a
des activités θ essentiellement).
•
EEG d'adulte . On voit l'activité de fond postérieure de type alpha ; celle-ci disparaît si le sujet ouvre les
yeux. Au niveau des régions postérieures on voit bien cette activité, on peut également avoir des activités de
repos au niveau central mais au niveau des régions frontales l’activité est peu ample.
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Ce qu'on évalue surtout au cours d'un EEG standard c'est l'activité de fond POSTERIEURE.
L'EEG, sauf quand on met des aiguilles, est un examen non invasif, non douloureux. Les patients demandent
souvent si on leur délivre une activité électrique ; la réponse est NON : on enregistre une activité électrique (en
pratique une toute petite activité électrique est délivrée avant l'EEG pour mesurer le contact entre les électrodes,
mais étant extrêmement faible, elle n'est absolument pas ressentie par le patient).
L'EEG est l'examen principal dans l'étude du sommeil :
On distingue les sommeils :
- lent stade 1 : ressemble à la veille mais activité morcelée, pointes au niveau du vertex. La ligne médiane
est importante pour le sommeil.
- lent stade 2 : apparition de fuseaux de sommeil (petites activités sinusoïdales à 14 cycles/s). L'apparition
de ces activités définit le stade 2 du sommeil. Elles sont générées par le thalamus (noyau réticulaire) et
projetées sur le cortex.
- lent stades 3 et 4: éléments physiologiques du sommeil qui persistent et l'activité de fond devient de plus
en plus lente.
- paradoxal : au cours de ce stade si on réveille le sujet il va relater un rêve (complet, construit, avec
beaucoup d'éléments visuels). L'activité électrique au cours du sommeil paradoxal est très proche de la veille
: rapide, peu ample.
Les autres paramètres qu'on enregistre sont :
•les mouvements des yeux : au cours du sommeil lent il y en a peu / au cours du sommeil paradoxal ils sont
intenses, rapides et irréguliers,
•la respiration : au cours du sommeil lent elle est lente et régulière / au cours du sommeil paradoxal elle est
rapide et irrégulière.
•Les activités musculaires: soit au niveau de la face (électrodes sur le menton), soit au niveau des jambes
(pour enregistrer par exemple des mouvements anormaux au cours du sommeil).
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II. Extrait de tracés
Parmi les montages bipolaires on va en fait trouver différents types de montages.
a. montage LONGITUDINAL
C'est le plus utilisé, le plus courant. On place les électrodes d'avant en arrière sur de grandes lignes supérieures,
inférieures...
On a les fréquences et les amplitudes en fonction du temps (20 secondes par page). L'ECG est en bas.
Lignes du haut : hémisphère droit / Lignes du bas : hémisphère gauche / Entre les deux : partie médiane.
Par endroits l'aspect n'est pas symétrique avec de nombreuses déflexions amples. On observe des pointes
épileptiques intercritiques abondantes, représentées quasiment sur l'ensemble des dérivations à gauche. On va
pouvoir décrire la morphologie, plutôt triphasique.
CR:on associt toujours ECG ( pour voir si il y a des anomalies cardiaques ,et l'ECG est plus intense q l'EEG ,donc
son enregistrement permet de la differencier de celle du cerveau )
Montage longitudinal : Potentiel au niveau d'une électrode moins le potentiel au niveau d'une électrode voisine.
b. montage TRANSVERSE
Il passe par différentes lignes de droite à gauche (frontale, temporo-centrale, postérieure). Ce type de montage est
très utilisé dans les centres du sommeil. En effet on passe 3 fois sur la ligne médiane ; il y a beaucoup d'éléments
physiologiques du sommeil qui sont très représentés sur cette ligne.
On associe un enregistrement vidéo pour établir une corrélation avec la sémiologie clinique et la décharge
épileptique.
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Sur cette page d'EEG on voit une bouffée d'éléments tout à coup très amples, qu'on va décrire à type de Polypointeonde (pointe suivie d'une onde).
Chez cette petite fille de 6-7 ans on a une épilepsie généralisée avec des anomalies paroxystiques très diffuses.
c. Montage STANDART ZERO
Il est très utilisé également (car on ne se sert que de 12 électrodes), tous les EEG faits au lit du patient et les EEG
des enfants de moins de 2 ans vont être faits à l'aide de ce montage. C'est un montage « en baillonnette », on fait ici
la différence de potentiel entre :
1ère ligne :fronto-polaire droit moins central droit ;
2ème ligne : central droit moins temporal droit ;
3ème ligne :temporal droit moins occipital droit.
De meme à gauche. Une ligne transverse passe de droite à gauche au niveau temporal.
Et en l'enregistre en video et on a également l'activité électrique cardiaque.
Chez cette petite fille (qui doit avoir 1 an), on a un aspect normal du tracé EEG puis on observe des éléments plus
lents et amples (sans doute liés à une somnolence).
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d.Montage LONGUES DISTANCES
Il faut savoir que L'EEG est aussi utilisé pour faire le diagnostic de MORT CEREBRALE
En effet, chez certains patients le coeur fonctionne toujours mais on va démontrer avec l'EEG qu'il y a plus
d'activité électrique cérébrale.
Le fait d'avoir 2 EEG qui en attestent autorise les prélèvements d'organes. C'est dans ce contexte-là de patients qui
sont stables sur le plan hémodynamique (FC maintenue, TA correcte) mais qui n'ont plus d'activité électrique
cérébrale que sont réalisés les prélèvements.
En France il y a en fait 2 façons en paraclinique de confirmer le diagnostic de mort cérébrale :
– Soit on fait un angioscanner et on montre qu'il n'y a plus de perfusion artérielle cérébrale
– Soit on fait 2 EEG, dans des conditions particulières : il doivent durer 30 minutes et on laisse au
minimum 4 heures d'intervalle entre les deux, pas de traitement sédatif et le patient doit avoir une
température corporelle à peu près normale (supérieure à 35°C) = normotherme (très important car on
peut avoir des EEG faussement plats chez des patients très hypothermes).
Les conditions techniques sont également particulières avec des électrodes « aiguilles » (enregistrement de
meilleure qualité, les impédances sont bonnes car il n'y a pas les problématiques liées au gel conducteur et c'est
également plus rapide, mais douloureux donc à ne pas utiliser chez les patients éveillés) et des montages
LONGUES DISTANCES (augmentent la sensibilité de l'EEG).
CR:les electrodes fronto-polaire moin occipitale puis ensuite les diagonales:fronto-polaire droit moin occipitale
gauche ,on se met en amplitude maximale et on va vérifier qu'il n'y a pas d'autre activité électrique ,autre que des
artefacts(activités electrique d'une autre source comme l'activité electrique cardiaque ou de seringue electrique)
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III.
L'EEG en pathologie
On va pouvoir enregistrer différents types d'éléments pathologiques :
– des éléments lents diffus, dont les étiologies sont nombreuses : hyperthermie, tumeur (plutôt centreencéphalique), troubles métaboliques.
– des éléments lents focaux : AVC, saignement/hématome, lésion tumorale...
On a vu que l'EEG avait une mauvaise résolution spatiale donc on va avoir du mal à localiser précisément
ces éléments lents.
– des anomalies paroxystiques : épilepsie +++ où les EEG ont un apport majeur. On va enregistrer
différents types d'activités électriques anormales chez les sujets épileptiques : soit entre les crises
(=intercritiques) soit pendant les crises (=critiques).
On va enregistrer par exemple des polypointes-ondes, des éléments à type de pointes lentes, puis quelque chose qui
est dynamique dans le temps par exemple au niveau temporal droit activité électrique qui débute à une certaine
fréquence puis qui s'accélère et qui change de morphologie avec des pointes-ondes puis on a une décharge
rythmique.
Il y a donc une dynamique au cours du temps typique d'une crise d'épilepsie (modification des fréquences au
cours de la crise).
Comment localiser les activités électriques anormales enregistrées en EEG ? On va regarder plusieurs choses:
• Pour le montage BIPOLAIRE : Enregistrement des pointes : en opposition de phase au niveau de cette
électrode, prédominance au niveau de l'électrode commune aux deux qui est F8.
• Ensuite quand on passe au montage MONOPOLAIRE : on regarde au niveau de quelle électrode
l'amplitude est maximale. Elle est maximale en F8 et en F10. Le générateur de ces pointes se projette sur
F8, on peut dire qu'il est plutôt temporal antérieur (on a du mal à être plus précis avec un EEG, on va donc
jouer sur les différents montages en passant de bipolaire à monopolaire).
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SNP – Electrogénèse cérébrale – Électroencéphalographie normale – Principe de potentiels évoqués
Une des limites de l'EEG est que les activités électriques sont filtrées par l'os ; c'est-à-dire qu'elles sont diffusées
et diminuent en amplitude en traversant l'os (les activités électriques après la traversée de l'os sont un peu comme
une lumière vue au travers d'un verre dépoli, atténuée et diffractée).
IV. Outils de localisation de sources
Sur les EEG Haute Résolution et en MEG, on va pouvoir utiliser ce qu'on appelle des outils de localisation de
source pour savoir où se trouve le générateur( améliorer la résolution spatiale).
Il y a 3 parties :
– On va faire des EEG avec beaucoup d’électrodes (64, 128, 256) ou de la MEG où on atteint 250 capteurs,
– ensuite on va travailler sur la fréquence d'echantillonnage ,c.a.d la fréquence à laquelle on enregistre les
signaux (par exemple:choix de fréquences de 1000 Hertz,soit un enregistrement d'activité électrique toute les
1 milliseconde)
– Pour la résolution spatiale, on va utiliser l'IRM du patient pour ségmeter les milieux qui ont une activité
différente (le cerveau ,l'esapce intracranien:définit par la face interne de l'os, et ensuite le scalp:l'interface
entre le scalp et l 'air) .
La modélisation de l'os (boîte crânienne) est une étape très importante puisqu'il est à peu près 20 fois moins
conducteur que les autres milieux.
Une fois qu'on a modelisé la conductivité de ces 3 milieux ,on fait des « filtres » et on selectionne
l' evenement qui nous interesse (les anomalies paroxystiques dans les crises d'épilepsie, les potentiels
évoqués en neurscience...)
Une fois qu'on a les activités électriques ,on utilise des algorithmes ( outils de résolution du problème inverse) pour
localiser la source capable d'expliquer la morphologie du signal (provenant des électrodes en surface).
Il existe différents algorithmes mathématiques avec chacun des paramètres de validité statistique.
C. Les potentiels évoqués (PE)
I. Principes des PE
L'EEG enregistre l'activité spontanée du cerveau. Maintenant on va pouvoir dans certaines conditions étudier
l'activité du cerveau déclenchée, évoquée par une stimulation.
Si on enregistre de façon continue, par exemple chez un sujet qui, alors qu'il est assis tranquillement, reçoit des
stimulations lumineuses, son cortex occipital va répondre aux stimulations mais cette activité va être « masquée »
par l'activité de fond. Pour les PE, ce qu'on fait c'est un enregistrement simultané de l'activité électrique du
cerveau ET de la stimulation qu'on délivre. On délivre des stimulations très courtes et à des temps qu'on va
pouvoir bien individualiser. Ensuite on procède à un moyennage (de par exemple 500 stimulations) pour extraire le
stimulus de l'activité de fond. L'activité de fond aléatoire par rapport au stimulus est éliminée par le moyennage
alors que celle liée au stimulus va être sommée par le moyennage de ces 500 stimulations et finalement on ne va
visualiser qu'elle. C'est le principe des PE.
II. Définitions
Potentiels évoqués: Onde ou complexe d’ondes provoqué et lié dans le temps à un stimulus qui peut être
repéré dans le temps de façon fiable. Dawson, 1951.
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SNP – Electrogénèse cérébrale – Électroencéphalographie normale – Principe de potentiels évoqués
On distingue :
•
PE somesthésiques : pour explorer les voies sensitives,
•
PE auditifs
•
PE visuels
•
PE cognitifs :
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