Le pôle URMARS
1 du
Groupement hospitalier
Edouard Herriot à Lyon
accueille 70 000 patients
par an. Aux urgences,
la prise en charge des
patients sous anticoagulants
est critique car, chez
eux, les complications
hémorragiques peuvent
engager un pronostic vital.
14 VALEUR MÉDICALE AJOUTÉE
10 000 BIO - N° 94 - JUIN 2015
DES RISQUES
D’HÉMORRAGIES GRAVES
Les patients traités par des anticoagulants
courent des risques de complications hé-
morragiques graves, voire mortelles. « Il est
donc primordial pour nous d’identifi er ces pa-
tients car certains symptômes qui n’auraient
pas beaucoup d’importance chez d’autres
personnes, comme des maux de têtes ou des
maux de ventre, sont chez eux des symp-
tômes d’alerte », explique le Professeur Karim
Tazarourte, chef de service des Urgences et
du Centre de médecine hyperbare, Groupe-
ment hospitalier Edouard Herriot, à Lyon.
Services des Urgences
Mesurer l'INR aux urgences
Syndromes hémorragiques
graves
[1] URMARS : Urgences-Réanimation Médicale-
Anesthésie- Réanimation-SAMU
[ 2 ] Tazarourte K et al, Crit Care. 2014 Apr 24;18(2):R81.
doi: 10.1186/cc13843.
de vitamine K, permet de restaurer immé-
diatement la coagulation. « À ce stade, il est
impératif pour nous de mesurer l’INR avec le
CoaguChek® XS Pro afi n de vérifi er l’ef ca-
cité du traitement antidote que nous venons
d’administrer et l’adapter, le cas échéant.
Une autre mesure de l’INR est réalisée
entre 4 et 6 heures plus tard. »
TOTALEMENT SÉCURISÉ
La biologie délocalisée évite une prise de
sang et lenvoi de l’échantillon au labora-
toire. Elle apporte une réponse rapide, au lit
du patient, avec un processus parfaitement
sécurisé.
« Nous venons de démontrer dans une étude
réalisée avec le Dr Bernard Vigué que, lors
d’hémorragies intracrâniennes, si l’INR est
surveillé, abaissé et maintenu à moins de 1,5
dans les 6 heures suivant la réversion du trai-
tement, la mortalité des patients est divisée
par 3 », conclut le Pr Tazarourte.
Pr Karim Tazarourte
Centre de médecine
hyperbare,
Pôle URMARS,
Groupement hosp.,
Edouard Herriot,
Lyon
UN DIAGNOSTIC PARFOIS DIFFICILE
Quand l’hémorragie engage le pronostic
vital, le patient est en état de choc et l’inter-
vention est immédiate. « Mais les hémorragies
peuvent parfois être plus diffi ciles à diagnos-
tiquer, comme les hémorragies digestives, les
hématomes du psoas qui se manifestent par
des douleurs abdominales ou les hémorragies
intra-médullaires qui se manifestent par des
troubles atypiques de la marche. Nous faisons
alors de l’imagerie pour détecter au plus vite
le saignement », précise le Pr Tazarourte.
« Les hémorragies intracrâniennes présentent
une particularité. En effet un tout petit saigne-
ment, qui serait normalement traité par une
surveillance simple, peut entraîner chez les
patients sous AVK des troubles neurologiques
majeurs et un coma. Nous devons donc faire
des scanners cérébraux à des patients qui ont
des symptomatologies parfois très frustes. »
UN TRAITEMENT IMMÉDIAT
En cas d’hémorragie, le traitement AVK des
patients est immédiatement remplacé par un
traitement antagoniste. L’administration d’un
concentré de complexes prothromboniques,
appelés CCP, injecté conjointement à 10 mg
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