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PE 563.350 3 FR
Évaluer le coût de la non-Europe
Ce document fait le point sur les travaux en cours dans le cadre d'un projet de longue durée
entrepris par l'unité Valeur ajoutée européenne du Parlement européen, en collaboration
avec le cabinet du secrétaire général et l'unité Assistance à la gouvernance économique, en
vue de déterminer et d'analyser le "coût de la non-Europe" dans certains domaines d'action. Il
se veut une contribution au débat grandissant concernant les priorités d'action de l'Union
européenne pour le prochain cycle institutionnel quinquennal, qui couvrira la période 2014-
2019. (Le document a été publié pour la première fois en mars 2014, avant d'être mis à jour
pour intégrer de nouvelles recherches entreprises au deuxième trimestre 2014).
La notion du coût de la non-Europe remonte aux années 1980, lorsque les rapports Albert-Ball
et Cecchini de 1983 et 1988 ont fait entrer cette idée dans l'usage politique ordinaire. Ces
rapports ont respectivement repéré et cherché à quantifier les bénéfices économiques
potentiels significatifs de la réalisation d'un marché unique en Europe. L'élément central est
que l'absence d'action commune au niveau européen peut entraîner, dans un secteur donné,
une perte d'efficacité de l'économie globale et/ou la non-réalisation d'un bien public collectif
qui autrement pourrait exister. Cette notion est étroitement liée à celle de "valeur ajoutée
européenne", dans la mesure où cette dernière vise à recenser les bénéfices économiques de
la prise de mesures stratégiques au niveau européen dans un domaine particulier, tandis que
la première s'emploie à estimer les coûts économiques collectifs de l'absence de ces mesures.
Les bénéfices économiques potentiels de l'action peuvent être mesurés en termes de produit
intérieur brut (PIB) supplémentaire généré ou d'économies réalisées au niveau des dépenses
publiques ou autres, grâce à une affectation plus efficace des ressources dans l'économie. Un
exemple de PIB supplémentaire réside dans l'effet multiplicateur potentiel, dans le temps, de
l'élargissement et de l'approfondissement du marché unique numérique à l'échelle de
l'ensemble du continent, tandis qu'un exemple d'efficacité accrue au niveau des dépenses
publiques pourrait être une meilleure coordination des politiques nationales et européennes
de développement et de défense, actuellement entachées de redondances ou de
dysfonctionnements notables.
L'analyse présentée dans ce document repose en grande partie sur une série de travaux plus
détaillés entrepris ces deux dernières années par l'unité Valeur ajoutée européenne à
l'attention des commissions parlementaires européennes, sous la forme d'évaluations de la
valeur ajoutée européenne (au sujet d'initiatives législatives proposées par le Parlement) et de
rapports sur le coût de la non-Europe dans certains secteurs thématiques. Elle s'inspire
également de listes détaillées d'autres demandes majeures formulées par le Parlement dans
ses rapports législatifs et d'initiative ces dernières années.
La "carte du coût de la non-Europe" qui apparaît sur la page de couverture de ce document et
à la page 8 vise à représenter graphiquement les gains d'efficacité qui pourraient être tirés de
la concrétisation pleine et entière de certaines des demandes déjà formulées par le
Parlement européen ou de certaines des autres politiques en perspective. Chaque chapitre
est ensuite "développé" dans une analyse approfondie qui suit, en fournissant des références
vers les sites Internet des études, internes ou externes, dont le calcul de base procède. Bien
entendu, ni la carte ni l'analyse détaillée qui la sous-tend ne prétendent formuler des