AVANT-PROPOS
Pourquoi ai-je choisi ce thème comme mon premier mémoire ? Pour répondre
cette question, je dois mentionner ma première rencontre avec Georges
Canguilhem. Il y a 6 ans environ, pendant la crise de l’allergie, j’ai entendu une
voix intérieure qui m’a dit que je devais apprendre le français. Au printemps de
2005, mon ami français, Dr. Marc Daëron, chef du Département de
l’Immunologie à l’Institut Pasteur, m’a visité à Tôkyô. Dans notre conversation, il
a étonnement constaté que nombreux étaient des gens portant des masques à
poussière dans la rue de Tôkyô. C’était la saison de l’allergie aux pollens de cèdre
qui a causé des graves problèmes de la santé au Japon, surtout dans la région
métropolitaine. Dès que je lui ai parlé de l’histoire de ma rencontre avec la langue
française et expliqué ma pensée, pas tout à fait scientifique ni philosophique, sur
la signification de la maladie, il m’a dit que si je me suis intéressé au sens de la
maladie, les œuvres de Georges Canguilhem pouvaient me plaire. En écoutant et
regardant son nom épelé pour la première fois, j’ai senti une émotion très étrange,
jamais éprouvée avant. Pour celui qui a été fortement influencé par la culture
américaine et qui n’avais aucune connaissance de la philosophie française, y
compris l’épistémologie, l’impact de son nom était fort et persistant.
Rétrospectivement, c’était le moment qui m’a guidé sur le présent chemin. Dans
ce mémoire, à partir de la pensée canguilhémienne, je vais examiner la situation
autour de la médecine, surtout la conception de la maladie, la santé et la guérison,
parce que cette reconnaissance peut, je crois, profondément changer la pratique
médicale et notre style de vie même.
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