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La médecine entre science et
technique
Georges Canguilhem
Le rapport entre théorie et pratique
La médecine : une technique, un art, savoir
appliqué ?
G. Canguilhem (1904-1995)
La médecine « bonne matière étrangère » pour
la philosophie selon G. Canguilhem
Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le
pathologique, 1943. Voir Le normal et le pathologique, Paris,
Puf, 2005.
Pourquoi s’intéresser à la médecine quand on est
philosophe ? pour bénéficier d’« une introduction à des
problèmes humains concrets » (Le normal et le pathologique,
Introduction, p. 7).
« La philosophie est une réflexion pour qui toute matière
étrangère est bonne, et nous dirions volontiers pour qui toute
bonne matière doit être étrangère » (ibid). Un effort est
nécessaire pour « intégrer à la spéculation philosophique
quelques-unes des méthodes et des acquisitions de la
médecine ».
Le statut de la médecine comme
technique
« Il en est de la médecine comme de toutes les
techniques. Elle est une activité qui s’enracine dans
l’effort spontané du vivant pour dominer le milieu
et pour l’organiser selon ses valeurs de vivant. C’est
dans cet effort spontané que la médecine trouve
son sens, sinon d’abord toute la lucidité critique qui
la rendrait infaillible. Voilà pourquoi, sans être ellemême une science, la médecine utilise tous les
résultats de toutes les sciences au service des
normes de la vie ». Canguilhem, Le normal et le
pathologique (1943), Paris, Puf, 2009, p. 156.
L’incertitude de la médecine comme science :
condition de sa fécondité comme pratique de
soin ?
G. Canguilhem, « Le statut épistémologique de la
médecine », History and Philosophy of Life
Sciences, vol. 10, 1988.
La médecine comme « science appliquée ou somme
évolutive de sciences appliquées ».
« … il est impossible d’annuler dans l’objectivité du
savoir médical la subjectivité de l’expérience vécue
du malade ». « Puissances et limites de la
rationalité en médecine », G. Canguilhem, Etudes
d’histoire et de philosophie des sciences, Paris, Vrin,
p. 409.
Progrès de la rationalité médicale et
oubli de la clinique
« La médecine n’est-elle pas perçue comme science à
l’INSERM au CNRS, à l’institut Pasteur, comme pratique et
technique dans un service hospitalier de réanimation,
comme objet de consommation et éventuellement de
réclamations dans les bureaux de la sécurité sociale, et
comme tout cela à la fois dans un Laboratoire de produits
pharmaceutiques ? ».
« La pratique médicale véhicule-t-elle jusqu’au
consommateur de médicaments et de soins la rationalité
du savoir dont elle est l’application ? ». Puissance et
limites de la rationalité en médecine, Etudes d’histoire et
de philosophie des sciences, Paris, Vrin, 1994, p. 398.
Les conséquences éthiques des
progrès technico-scientifiques
Rationalité d’en haut / rationalité d’en bas
« Il apparaît ainsi que la puissance de la
rationalité en haut, chez les détendeurs du
savoir et chez ceux qui l’appliquent, est, dans
chaque société, sous la dépendance de la
rationalité d’en bas, dans l’opinion de ceux qui
sont charnellement concernés par de nouvelles
avances en thérapeutique ».
Comment prendre en compte la parole
du patient
La médecine comme « art de la vie ».
« Nous pensons que la médecine existe comme
art de la vie parce que le vivant humain qualifie
lui-même comme pathologiques, donc comme
devant être évités ou corrigés, certains états ou
comportements appréhendés, relativement à la
polarité dynamique de la vie, sous forme de
valeur négative ». Le normal et le pathologique,
Paris, Puf, p. 77.
Une conception normative de la
maladie et de la santé
Contre l’approche de C. Bernard (1813-1878) définition
physiologique de santé et maladie.
Maladie comme variation quantitative d’une fonction
physiologique, par excès ou défaut.
Il n’y a plus de « maladies, seulement des fonctions
dérangées » (Principes de la médecine expérimentale, Paris,
Puf, 2008).
% Canguilhem. La différence entre santé et maladie est
qualitative. C’est (…) toujours en droit, sinon actuellement en
fait, parce qu’il y a des hommes qui se sentent malades qu’il y
a une médecine, et non parce qu’il y a des médecins que les
hommes apprennent d’eux leurs maladies ».
Conclusion : la médecine comme « art
de la vie » requiert une réflexion
philosophique
« Nous pensons que la médecine existe comme
art de la vie parce que le vivant humain qualifie
lui-même comme pathologiques, donc comme
devant être évités ou corrigés, certains états ou
comportements appréhendés, relativement à la
polarité dynamique de la vie, sous forme de
valeur négative ». Le normal et le pathologique,
Paris, Puf, p. 77.
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