Étude de faisabilité du projet d`inscription d`un site de la seine

Étude de faisabilité
du projet d’inscription
d’un site de la Seine-Maritime
sur la Liste du patrimoine
mondial de
l’UNESCO
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UNE PROCÉDURE DINSCRIPTION AU PATRIMOINE
MONDIAL DE L’UNESCO : QU’EST-CE QUE C’EST ?
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1/Apparaître sur la Liste indicative française
Inventaire des sites naturels et culturels nationaux les plus
importants, la Liste indicative constitue un état prévisionnel des
Biens que la France peut décider de proposer pour inscription au
cours des cinq à dix années à venir (34 à ce jour). L’inscription sur
la Liste indicative nationale constitue donc la première étape du
projet.
2/Être sélectionné par la France
Le Comité des biens français du patrimoine mondial sélectionne
chaque année, en novembre ou en janvier, deux dossiers, après
audition de différents candidats, pour proposition de nomination
auprès du Comité du patrimoine mondial.
Ce dernier vérie le dossier et l’envoie à l’organisation consultative
compétente pour évaluation.
3/Recueillir un avis positif d’un ou des organismes
en charge de l’évaluation de la candidature
Les Biens proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine
mondial sont évalués par deux organisations consultatives
indépendantes : le Conseil international des monuments et sites
(ICOMOS) et l’Union internationale pour la conservation de la
nature (UICN) qui fournissent au Comité du patrimoine mondial
des évaluations des sites naturels et culturels. Cette instruction
se déroule sur 18 mois, entre examen du dossier et visites de
terrain des experts mondiaux (paysagistes, géologues, naturalistes,
archéologues, architectes…)
4/Obtenir l’accord du Comité du patrimoine mondial
Lorsque le site a été proposé et évalué, il appartient au Comi
intergouvernemental du patrimoine mondial de prendre la décision
nale concernant son inscription. Celui-ci se réunit une fois par an,
n juin, pour décider quels sites nouveaux accéderont au fameux
label de reconnaissance mondiale. Il peut aussi différer sa décision
et demander aux états plus d’informations sur le bien proposé.
En introduction à l’étude réalisée par le Département en vue de déterminer l’objet de la
candidature d’un site sur la Liste du patrimoine mondial, il y a lieu de rappeler quel est le
processus d’inscription d’un Bien.
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Extrait du manuel de référence « établir une proposition dinscription au patrimoine mondial » 2011
Biens
mixtes
Biens mixtes
ils répondent à au moins
un critère culturel
et un critère naturel
Biens culturels
les biens appartenant
à cet ensemble satisfont
à un ou plusieurs
des seuls critères
culturels (i à vi)
Biens naturels
les biens appartenant
à cet ensemble
satisfont à un
ou plusieurs
des seuls critères
naturels (vii à x)
Les Paysages culturels
sont inscrits au titre
dex critères culturels,
en ce qu’ils représentent
l’oeuvre combinée de
l’Homme et de la nature
Paysages
culturels
Biens
culturels
Biens
naturels
Certains Paysages culturels
peuvent être
également des
sites mixtes. Ils sont considérés
comme paysages culturels. Ils sont considérés
comme paysages culturels en vertu des critères
culturels, mais les éléments qui leur confèrent une
répondre à l’un des critères naturels
La Valeur universelle exceptionnelle
Pour gurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle.
Cette valeur doit également avoir un caractère exceptionnel.
La protection, la gestion, l’authenticité et l’intégrité des biens sont également des considérations
importantes.
Intégri: « Le tissu physique du bien et/ou ses caractéristiques signicatives doivent être en bon état,
et l’impact des processus de détérioration doit être contrôlé. Il doit exister une proportion importante
des éléments nécessaires à la transmission de la totalité des valeurs que représente le bien ». (Extrait
des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mondial, version de
novembre 2011, référence du document WHC.11/01).
Authentici: « Selon le type de patrimoine culturel et son contexte culturel, on peut estimer que les
biens satisfont aux conditions d’authenticité si leurs valeurs culturelles (telles que reconnues dans
les critères de la proposition d’inscription) sont exprimées de manière véridique et crédible à travers
une variété d’attributs, y compris forme et conception, matériaux et substance, usage et fonction,
traditions, techniques et systèmes de gestion, situation et cadre [] ». (Extrait des Orientations devant
guider la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mondial, version 2011).
Le bien doit également satisfaire à au moins l’un des dix critères du patrimoine mondial consultables
à l’adresse suivante : http://whc.unesco.org/fr/criteres.
Trois catégories de Biens gurent sur la liste du Patrimoine Mondial :
Depuis 1992, les interactions majeures entre les hommes et le milieu naturel sont reconnues
comme constituant des paysages culturels.
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La convention du patrimoine mondial, en constante évolution
À ce jour la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO compte 962 Biens (dont près de la moitié en
zone Europe). La France compte, depuis juillet 2012, 38 Biens inscrits sur la Liste.
Le nombre exponentiel d’inscriptions sur la liste du Patrimoine mondial a entraîné une révision en
question des orientations des instances internationales, les objectifs poursuivis étant de dresser
une liste « représentative, équilibrée et crédible [...] conçue pour recenser et combler les lacunes
majeures de la Liste du patrimoine mondial ».
On relève également une évolution notable de la dénition même du patrimoine proposé à l’inscription.
En effet, les biens proposés aujourd’hui – et demain – concernent des ensembles complexes,
des systèmes globaux pour lesquels la sauvegarde et la transmission des valeurs universelles
exceptionnelles rassemblent des enjeux paysagers, architecturaux, urbains, d’aménagement du
territoire, du cadre de vie, de développement économique, de développement durable, etc.
Les conditions d’éligibilité des dossiers par l’UNESCO et l’évolution de la stratégie de cette
institution mondiale d’une part, et l’état des lieux des sites pressentis ont servi de base à la
réexion engagée en 2012 par le Département.
Une année 2012 consacrée à conrmer la faisabilité du projet
Le Département de la Seine Maritime a envisagé l’inscription de la Vale de Seine et de la Côte
d’Albâtre au plan d’actions « Seine Maritime Imaginons 2020 », en avril 2012. Ce projet a pour
but de participer à la promotion du territoire seinomarin par une image de qualité et vise à
accroître la erté d’appartenance des habitants à leur département.
Introduit par le colloque du 9 février 2012 à l’Hôtel du Département, le projet a fait l’objet de
réunions d’information sur le territoire et de rencontres avec les seinomarins. Des expositions
visant à sensibiliser les habitants à ce projet ont également été mises à disposition dans une
vingtaine de mairies qui en ont fait la demande.
Au cours de l’année 2012, la Mission UNESCO du Département a parallèlement consulté un certain
nombre d’universitaires, d’institutions de la région et des associations ressources à propos des
deux sites dont l’inscription est envisagée, la Vallée de Seine et la Côte d’Albâtre.
Une étude commandée auprès du Cabinet GRAHAL
Le Département de Seine-Maritime a par ailleurs souhaité recueillir un avis auprès d’un organisme
indépendant et expérimenté dans les projets d’inscriptions au patrimoine mondial. Ainsi, il a
commandé au bureau détude GRAHAL une étude sur la dénition et la faisabilité.
Un diagnostic a été réalisé, s’appuyant sur des recherches bibliographiques, des rencontres avec
des professionnels et des visites de terrain. Celui-ci a également été élaboré au vu d’un certain
nombre de documents stratégiques d’aménagement et de développement territorial.
Les deux grands sites retenus à l’origine par le Département, la Vallée de la Seine et la Côte
d’Albâtre, ont servi de point de départ aux recherches documentaires. Celles-ci ont rapidement
été élargies à l’ensemble du département et à la région, dans toutes ses thématiques (historique,
architecturale, artistique, géographique, naturelle etc.)
Il ressort du diagnostic certaines thématiques fortes reétant les identités patrimoniales du
territoire qui se dénissent principalement à travers :
une période historique majeure entre le e et le e siècle marquée par le monachisme et qui
s’est illustrée par un riche patrimoine architectural religieux de style roman, aux innovations
techniques majeures ;
LA DÉMARCHE DU DÉPARTEMENT DE SEINE-MARITIME
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une entité géographique majeure, la Vallée de la Seine, qui au-delà de caractéristiques naturelles
spéciques, est constituée de micro-paysages et se distingue essentiellement comme une vallée
industrielle et portuaire encore en mutation ;
une aire géographique, la « Mer Manche », riche d’une histoire tectonique, glaciaire et
hydrographique commune à la Vallée de Seine et à la Côte d’Albâtre;
des paysages artistiques mondialement reconnus, immortalisés par les peintres impressionnistes ;
une structure rurale très originale, le clos-masure, conférant au paysage cauchois son unicité ;
Au terme de la mission conée au GRAHAL, il semblait délicat d’identier un positionnement
sufsamment fort et aux valeurs universelles exceptionnelles qui s’impose avec évidence,
susceptible de porter devant les instances internationales une candidature à l’inscription sur la
Liste du Patrimoine mondial.
Les deux zones géographiques pressenties par le Département – la Côte d’Albâtre et la Vallée
de la Seine – ne portent pas en elles, selon l’analyse qui en a été faite, d’atouts univoques qui
pourraient fonder et légitimer une démarche de candidature, tant en ce qui concerne les Biens
culturels que les Biens naturels.
À ce stade de la réexion, trois positionnements clairement différenciés semblent en revanche
contenir des potentialités :
I/La mer Manche – critère (viii) relatif aux Biens naturels – thématique dont l’intérêt réside dans
sa capacité à lier les deux zones géographiques initialement pressenties par le Département, mais
qui d’un point de vue politique et de communication auprès des habitants semble a priori peu
fédératrice car difcilement rattachée à des symboles aisément reconnaissables par tous ;
Cette option rassemblerait les deux pistes initialement envisagées :
La Côte d’Albâtre et la Vallée de la Seine
En effet, les falaises, coteaux et valleuses de la Côte d’Albâtre et de la Vallée de la Seine sont les
témoins de l’histoire géologique et hydrographique de la Mer Manche, à une échelle qui dépasse
largement les côtes et les limites de la Seine-Maritime.
Toutefois, il faudrait s’interroger sur la formation d’autres mers pour mieux analyser la valeur de
l’argumentaire.
Conclusion :
La Côte d’Albâtre et la Vallée de la Seine ne pourraient démontrer le critère vii pouvant justier
leurs valeurs universelles exceptionnelles, qu’à la condition de les réunir dans l’histoire géologique
de la Manche. Par ailleurs, le Littoral du Dorset et de lest du Devon en Grande Bretagne, inscrit au
patrimoine mondial depuis 2001, présente également un « catalogue » important des formes et des
types de falaises sédimentaires.
©Photo : Département de Seine-Maritime
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