peuvent être inadéquats pour prendre en compte
certains aspects d'une relation contractuelle
particulière ou ne pas être suffisamment détaillés,
entraînant des coûts de re-négociation.
1.3.2. Relations de long terme
Les relations contractuelles dans l’aviculture sont
souvent des relations de moyen ou long terme, du fait
de la localisation des agents et des investissements
spécifiques, en particulier matériels. L'engagement
des parties doit permettre de limiter l'opportunisme
des parties.
2. Propriétés des contrats : quelques exemples
Les contrats de la filière avicole constituent pour
l’économiste un objet d’étude particulièrement
intéressant. Ils ont été étudiés aux Etats-Unis, où ils
constituent 80% de la production agricole sous contrat
(Knoeber, 2000, et USDA, 1996). Nous nous
appuyons sur ces travaux pour mettre en évidence
quelques questions relatives à ces contrats.
2.1. Assurance
Certains auteurs ont étudiés les propriétés d’assurance
des contrats dans l’aviculture en fonction de la règle
de rémunération adoptée (Knoeber, 1989, Knoeber et
Thurman, 1995). Deux grands types de règles sont
observés.
2.1.1. Rémunération par rapport à un standard
objectif
Les éleveurs sont rémunérés par rapport à un standard
de performance portant sur le gain moyen quotidien
en poids rapporté à la consommation. Le prix au poids
payé à l’éleveur i est noté prixi et s’écrit
prixi = base + prime × (perfi –standard)
où perfi est la performance de l’éleveur i
2.1.2. Rémunération relative par rapport à un
groupe d’éleveurs
Les éleveurs sont rémunérés par rapport à leur
performance relative à un groupe d’éleveurs. Une telle
forme de rémunération est désignée par le terme de
tournoi. Le prix au poids payé à l’éleveur i s’écrit
prixi = base + prime × (perfi –perf. moyenne)
Dans un schéma classique de rémunération basé sur
un standard, les éleveurs supportent complètement le
risque de production commun à tous les éleveurs.
Ainsi, si les performances globales des éleveurs sont
mauvaises une certaine année, ils subissent tous
collectivement les effets de cette mauvaise année.
Dans un tournoi, les producteurs ne subissent pas le
risque de production commun à leur groupe de
référence. Mais le tournoi rend difficile toute
prévision de leur revenu. Le ``Producer protection
act,'' adopté dans certains états des Etats-Unis, a
interdit l'usage des tournois en faveur d'une
rémunération basée sur un standard objectif de
performance. L'effet global de cette mesure pour les
éleveurs dépend de l'importance relative des risques
communs et spécifiques de production, des
caractéristiques du processus de production et de
l’aversion au risque des éleveurs (Tsoulouhas et
Vukina, 2001).
2.2. Incitations
Un résultat fondamental de l’économie des contrats
est qu’il existe un dilemme entre incitations et
assurance (Salanié, 1994). Ceci signifie que plus un
contrat permet à un agent de s’assurer contre le risque,
moins il fournit d’incitations à ce même agent. Les
contrats observés dans l’agriculture ne font pas
exception (Hueth, Ligon, Wolf et Wu, 1999).
Pour illustrer ce phénomène, considérons tout d’abord
le point de vue de l’éleveur. Si sa rémunération ne
dépend pas de ses performances (salariat), l’éleveur
est complètement assuré contre les risques de
production par l’intégrateur, mais ses performances
peuvent en être affectées. S’il vend sa production au
prix du marché, sa rémunération dépend entièrement
de ses performances, mais il subit complètement les
risques communs et spécifiques de production, ce qui
n’est pas socialement efficace. Ainsi, le contrat doit
permettre un équilibre entre assurance contre les
risques et incitations à produire.
Le même type de dilemme peut exister pour
l’intégrateur. Lorsque le risque de production est
complètement supporté par l’éleveur, l’intégrateur
peut ne pas être incité à fournir les facteurs de
production (aliment et poussins) les plus favorables
pour l’éleveur. La qualité des facteurs peut être reliée
à des éléments comme la composition de l'aliment ou
l’âge des poules pondeuses, mais n'est pas vérifiable
par l’éleveur (Leegomonchai et Vukina, 2002). Plus le
collecteur supporte les risques de production, plus ses
incitations à fournir des facteurs de production de
qualité augmentent.
2.3. Coordination
L’observation révèle que les clauses du contrat type
homologué sont peu reprises de façon explicite. De
plus, certains contrats d’intégration sont souvent
incomplets, en cela qu’ils ne précisent pas toutes les
contingences de l’accord : durée des vides sanitaires,
nombre de bandes par an, règle de rémunération, ...
Cela peut entraîner des coûts de renégociation non