Surface approx. (cm²) : 161
Des poulets bourrés d'algues
plutôt que d'antibiotiques
• La laitue de mer contient des
antioxydants, des protéines, des
minéraux. Une PME bretonne, 01-
mix, extrait des composants de cette
algue pour renforcer le système im-
munitaire des animaux, et réduire
ainsi l'usage des antibiotiques dans
les élevages.
En mars, l'association de défense
des consommateurs UFG Que Choi-
sir poussait un cri d'alarme, esti-
mant, après analyse, qu'un quart
des volailles présentent des bacté-
ries résistantes à un ou plusieurs
antibiotiques.
Une antibiorésistance qui peut être
transmise à l'homme par la consom-
mation de cette viande. Le gouver-
nement a beau avoir lancé un plan
EcoAntibio 2012-2017 qui prévoit de
réduire de 25% en cinq ans l'usage
vétérinaire d'antibiotiques, le re-
cours à ces substances est encore
trop «automatique», surtout en
traitement préventif.
A la naissance, l'éleveur peut injec-
ter un antibiotique à un veau, au
cas où il développerait une maladie.
En élevage de volailles, c'est pire
car l'éleveur doit agir vite compte
tenu de la courte vie des animaux
(30 jours pour un poulet standard).
Dans certains pays, les éleveurs
peuvent même rajouter encore des
antibiotiques dans les gamelles.
Résister aux bactéries
Pour réduire cette consomma-
tion, il faut avant tout améliorer
la conduite des élevages : bien-être
animal, bâtiments sains et de tailles
suffisantes, la proximité favorisant
la propagation d'une maladie. Mais
les éleveurs peuvent aussi doper les
gamelles avec des biostimulants.
« On récolte la laitue dè mer pour en
extraire des antioxydants, des pro-
téines, des minéraux. Ensuite, selon
les besoins de l'animal, on ajoute
sous forme de poudre ces molécules
à son alimentation afin de renforcer
son système immunitaire, ce gui lui
permet de résister à l'attaque des bac-
téries », explique Alain Reocreux,
responsable du développement in-
ternational chez Olmix.
Résultats : des éleveurs qui rédui-
sent de 40 à 80% leur utilisation
d'antibiotiques, selon lui.
La PME bretonne, qui emploie 250
personnes, est présente dans 64
pays et réalise 80% de ses 60 mil-
lions d'euros de chiffre d'affaires à
l'export. Car dans les pays en déve-
loppement, comme le Nigeria, ces
compléments alimentaires permet-
tent en outre de baisse les coûts de
production. Une autre entreprise
française, Biodevas, propose ce type
de solutions naturelles mais à par-
tir de 120 plantes dont elle extrait
les actifs. Le laboratoire sarthois
utilise la technologie de gestion du
stress oxydatif, qui permet de ré-
duire la sensibilité des êtres vivants
aux agressions extérieures.
« On ne vas pas tuer la maladie mais
on va neutraliser les symptômes, et
empêcher sa déclaration à l'état cli-
nique», explique François Blua, son
directeur général.