GÉNÉRALITÉS SUR LE PARASITISME ET LES PARASITES

MB7 : Parasitologie ROUGE Jacques
Dr BASTIEN PROUVOT Julien
21/03/11
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GÉNÉRALITÉS SUR LE PARASITISME ET LES PARASITES
(Ce ronéo s’inspire du poly de MB7, plus ou moins ce qui a été dit ou non en cours)
(pwt disponible et mis à jour sur le LIPCOM)
Des millions d'espèces vivantes, animales ou végétales, habitent à la surface de la Terre,
dans les différents types de milieux naturels existants. Elles sont parfois indépendantes
les unes des autres et se côtoient occasionnellement sans échanger. Mais elles sont le
plus souvent liées ensembles par un réseau complexe d'interactions. Dans le système
proie-prédateur, il y a rencontre mais pas interaction : la rencontre est brève, unique et
intense. Cela est important en parasitologie car plus un animal est gros, plus il a mangé
de petits animaux et donc plus il a de chances d’être parasité.
Il existe tout une gamme d'interactions qui s'établissent entre individus d'espèces
différentes. Ces variations dans le type d'interaction portent tout à la fois sur leur degré
(peut être très fusionnel), leur durée (de quelques heures/jours pour une piqûre à des
années pour un ténia) et leurs conséquences. Les types d’interactions que nous allons
évoquer sont fondés sur l’existence d’une relation de longue durée. Ils nous permettront
d’aboutir à la notion de parasitisme, objet de ce cours.
1. Les différents types d’interactions
Dans l’épibiose, un être vivant sert de substrat à un autre être vivant (appelé
épibionte), il est obligatoire. On appelle cet être vivant un épiphyte si c’est un
végétal et un épizoaire si c’est un animal.
Dans la phorésie, un être vivant, non seulement sert de support à un autre, mais
en plus assure son transport en se déplaçant. Il peut donc le quitter. Ex des
acariens parasitant les libellules.
L’inquilinisme est le mode de relation de l’être vivant qui cherche un abri dans
une cavité naturelle d’un autre être vivant.
La symbiose vraie (ou mutualisme) est une association entre deux êtres vivants
qui se fait à bénéfice réciproque et qui est obligatoire pour leur vie.
o Infusoire de la panse des ruminants (transformation cellulose)
o Lichens (algues + champignon)
o Flagellés de l’intestin des Termites (aide à la digestion)
Le commensalisme correspond à un état deux espèces sont associées,
l'association est permanente et bénéfique en particulier au commensal celui
qui parasite ») mais pas obligatoire (l’autre peut vivre sans le commensal).
o Vers dans coquille de gastéropode
Souvent les interactions sont complexes et intriquées : épibiose + phorésie + symbiose
pour l’anémone de mer sur le pagure. En pathologie humaine, il y a souvent un seul type
d’interaction.
Le parasitisme, quant à lui, est une association entre deux espèces vivantes
différentes (association hétérospécifique) obligatoire pour le parasite, qui seul
tire bénéfice de l’association, et qui est plus ou moins préjudiciable à l’hôte (on
peut mourir du paludisme très rapidement, à l’oppose un ténia n’est pas mortel).
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Le parasite vit dans un organisme vivant : il est capable de s’adapter à ce milieu
très spécialisé qui est un milieu vivant.
2. Parasites et parasitisme
Différentes définitions ont été donné du parasite, preuve qu’aucune n’est pleinement
satisfaisante et que le phénomène est complexe. Etymologiquement, le parasite est celui
qui mange à côté, qui mange dans l’assiette de l’autre.
Caractères fondamentaux du parasitisme :
o Association
o Hétérospécifique (2 espèces différentes)
o Obligatoire
o Hôte sert de milieu au parasite
o Dépendance spatiale (il peut y avoir plusieurs hôtes et en changer pendant son
cycle, certains parasites peuvent s’enkyster pendant leur cycle afin d’être plus
résistants et de tenir jusqu’à se retrouver à nouveau dans un organisme
favorable) et énergétique du parasite vis à vis de l’hôte totale ou partielle
Plus scientifiquement, le parasite est un animal ou un champignon qui, de façon
permanente ou temporaire, doit obligatoirement se nourrir aux dépens d'un autre
organisme vivant, qui est son hôte, et sans que sa présence entraîne la destruction
inéluctable de cet hôte. Le mode de vie parasitaire a été adopté par de très nombreux
organismes vivants. Il y a probablement, parmi les êtres vivants, plus d’espèces animales
parasites que libres (ce système fonctionne bien et depuis longtemps). Il y a possibilité
ou non de passer d’un hôte à un autre au cours du cycle biologique : notion de cycle
parasitaire.
Rien n’a été dit sur la répartition des parasites dans le monde animal, excepté que les
parasites peuvent être inter espèce ou non (ex de la Galle canine non transmissible à
l’Homme et vice-versa, Galle humaine spécifique de l’Homme). Les parasites ont des hôtes
qui leur sont propres.
Les parasites peuvent être des ectoparasites (localisés sur la peau), mesoparasites
(cavités en lien avec l’extérieur) ou endoparasites (dans les tissus). L’homme peut avoir
les 3 types.
Les parasites sont répartis de façon variable dans le monde animal. Il existe plusieurs
modes de parasitisme : le parasitisme permanent, quand un être vivant est parasite tout
au long de sa vie, tant larvaire qu’adulte, avec un même hôte, ou avec plusieurs hôtes
(ex : vers solitaire (entre 4 et 8 m. de long et pouvant vivre jusqu'à 10 ans)) et le
parasitisme temporaire, quand un être vivant est parasite pendant une ou plusieurs
périodes de sa vie (ex femelles des insectes qui ont besoin de sang (de protéines) pour
pondre). Les parasites sont omniprésents, génération après génération, et chaque
espèce animale ou végétale peut subir l’agression d’un parasite, voire d’un cortège de
parasites. Certains sont parasites de parasites : on les appelle des hyperparasites.
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NB : la mouche tsé-tsé transmet la maladie du sommeil
(seule la forme adulte transmet la maladie)
La réduve transmet la maladie de Chagas
Un exemple de parasite permanent chez l’Homme : le pou de tête. Ils se transmettent
seulement par contact (ils ne sautent pas). Il existe aussi le pou de corps et le pou du
pubis et des cils (appelé morpion). C’est un parasite obligatoire donc pas de
transmission par « la cuvette des toilettes ».
Il existe de très nombreuses voies d’accès au parasitisme et de nombreuses formes de
parasitisme.
« Parasitisme intriqué » :
Anophèle : ectoparasite temporaire
Infecté par Pasmodium : hyperparasitisme
Transmet à l’homme : vecteur
3. Les principaux parasites de l’homme
Définition du parasitisme : c.f. plus haut
Cycle évolutif d’un parasite : suite obligatoire des transformations subies par un
parasite pendant sa vie pour qu’à partir de l’adulte géniteur soit atteint le stade
adulte de la génération suivante.
o Cycle monoxène : un seul hôte (ex Oxyure)
o Cycle hétéroxène : plusieurs hôtes (ex Ténia)
Le cycle est essentiel et aide à trouver :
Mode d’infestation de l’Homme
Manifestations cliniques
Moyens diagnostiques (ex tenia dans T.D. analyse des selles +
troubles digestifs)
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Prophylaxie
Hôte définitif : hôte qui héberge la forme adulte ou les stades sexués du parasite.
Hôte intermédiaire : hôte qui héberge les stades larvaires ou non sexuellement
matures.
Vecteur : animal vulnérant et hématophage qui puise le parasite chez un sujet
hôte, le transporte et va l’inoculer à un nouvel hôte.
Réservoir : organisme vivant ou substrat inerte (eau, sol) qui peut garder le
parasite et à partir duquel ce parasite peut être transmis à un individu.
Les parasites de l'homme étudiés en Médecine appartiennent à trois Règnes du monde
vivant :
Les Champignons (ou Fungi), comportant de nombreux pathogènes étudiés dans
une discipline distincte: la Mycologie.
Les Métazoaires (animaux pluricellulaires), avec les Helminthes (=vers) et les
Arthropodes,
Les Protistes, représentés par les Protozoaires (animaux unicellulaires),
Les Champignons et les Arthropodes seront envisagés ultérieurement, dans des
chapitres spécifiques. Nous limiterons ici notre propos aux Protozoaires et
aux Helminthes.
3.1. Protozoaires
Les protozoaires sont des organismes vivants du Règne animal, unicellulaires (donc non
visible à l’œil nu), le plus souvent mobiles, hétérotrophes, se multipliant par mitoses
mais recourant parfois à la reproduction sexuée. Ce sont des cellules eucaryotes
comprenant :
un système de cyto-membranes, y compris une enveloppe nucléaire (noyau vrai).
une organisation complexe et originale du génome.
des éléments de cytosquelette et des systèmes moteurs associés (y compris un
appareil mitotique).
des organites métaboliques cytoplasmiques (appareil de Golgi, le plus souvent
mitochondries…).
Ce sont des organismes simples (élémentaires), constitués d’une cellule unique, mais ce
sont des organismes complets (autonomes) (cette cellule possède toutes les fonctions
nécessaires à sa vie : nutrition, mobilité, reproduction, etc…). Ils sont considérés comme
« ancestraux » ou plutôt « divergents ».
Les protozoaires sont des organismes de petites tailles mais très différentes.
Ils se présentent sous plusieurs états : état végétatif fragile (trophozoïte), état sexué
(gamétocyte, gamète), état de multiplication, et état de latence qui peut avoir une origine
asexuée (kyste) ou sexuée (oocyste).
Les Protozoaires peuvent se multiplier par mitose, qui s’effectue soit par division binaire
(scissiparité) ou par division multiple (schizogonie) ou encore exceptionnellement par
bourgeonnement. Mais certains recourent à un moment de leur cycle à la reproduction
sexuée (gamogénie) : allogamie, autogamie ou isogamie, dont la conjugaison sexuée.
Ils peuvent être :
Extra-cellulaires (maladie du sommeil)
Intra-cellulaires (toxoplasma)
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Alterner entre les deux : plasmodium (G.R.) et leishmania (macrophage).
La prof ne nous demande pas de connaitre la classification des protozoaires.
3.2. Helminthes
Les Helminthes parasites sont des Métazoaires à symétrie bilatérale, dépourvus
d'appendices locomoteurs, ayant un rôle pathogène propre. Au cours de leur cycle
biologique, ils présentent une forme adulte et une ou plusieurs formes larvaires.
Selon le parasite en cause, l'Homme peut héberger le ver adulte, ou une forme larvaire,
quelquefois même les deux.
Du point de vue de la classification, les Helminthes parasites comprennent :
Némathelminthes ou vers ronds. La Classe des Nématodes est de loin la plus
importante en pathologie humaine.
Plathelminthes ou vers plats. Ils comprennent sur un plan d'égale importance : la
classe des Cestodes et la celle des Trématodes.
En cas d’infection aux Helminthes, le patient présente une hyper eosinophilie (beaucoup
de polynucléaires eosinophiles). En cas d’hyper éosinophilie, on peut affirmer qu’il s’agit
soit d’une infection à Helminthes (et non protozoaire) soit à une allergie.
3.2.1. Nématodes
Ce sont des vers ronds à cavité générale libre et qui se caractérisent par :
un corps non segmenté
un aspect cylindrique
un tube digestif complet
des appareils excréteurs, un système nerveux, des organes sensitifs…
Ils sont dioïques (dimorphisme sexuel)
Les Nématodes ont un corps cylindrique à extrémités atténuées. Ils sont recouverts
d'une cuticule résistante, élastique, formée d'une substance de nature chimique voisine
de la chitine. La rigidité de cette enveloppe entraîne l'obligation d'une croissance par des
mues successives.
On distingue deux groupes de Nématodes d'intérêt médical en fonction de leur cycle :
Les Nématodes ovipares, parasites de l'intestin, à cycle monoxène = un seul hôte
= l'Homme
Les Nématodes vivipares, parasites tissulaires, à cycle hétéroxène (plusieurs
hôtes).
Les Nématodes sont adaptés aux modes les plus variés de parasitisme du tube digestif
ou des tissus de l'hôte.
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