(p. 45) au début du XIXe siècle – en connaissance de cause sur ses effets environnementaux et
malgré ses atteintes à la propriété, contre les justices locales ou les polices urbaines. La norme
technique de sécurité est élaborée et fondée des justifications dans l’ordre savant ; mais sur le
fonds elle vise à protéger l’essor de ce capitalisme. On constatera d’ailleurs qu’elle souvent
mise en échec notamment parce qu’elle ne maitrise pas l’existence de technologies de
différentes générations, ou les croisements de plusieurs réseaux techniques dans la ville ; de
fait les normes laisseront la possibilité d’exister à des pollutions extrêmement durables (par
ex. les sols des sites de gazéification de la périphérie des villes du XIXe siècle).
Une deuxième partie s’interroge donc sur les cadres normatifs et socio-techniques dans
lesquels l’industrie chimique va chercher à se mouvoir en adoptant trois points de vue.
Une juriste, Valérie Sanseverino-Godfrin, du Centre de recherche sur les risques et les crises à
l’École nationale supérieure des mines de Paris, montre d’abord que l’encadrement des
installations classées crée l’obligation de mise en œuvre de mesures de maîtrise des risques ;
mais elle insiste surtout sur l’émergence d’une gestion de celles-ci dans le cadre de la
planification urbaine, émerge une gestion à l’échelle urbaine de d’information. sur ceux-ci
ParallèlementetParallèlement une « nouvelle gouvernance » se développe, fondée sur les
engagements volontaires, particulièrement forts dans le cas de l’industrie chimique, depuis la
généralisation mondiale de l’initiative canadienne du Responsible Care en 1985.
L’encadrement par la loi s’accompagne d’une doctrine juridique dans laquelle l’entreprise
s’engage dans des obligations de transparence. L’enregistrement EMAS (Environmental
management audit scheme) « dispense de l’avis d’un organisme tiers indépendant sur les
informations environnementales » (p. 69). L’autorégulation professionnelle, trouvant ses
arguments dans la nécessité de défendre les capacités d’innovation et de ne pas entraver les
changements de mode de production, contribue à dessiner un « dispositif polymorphe » où la
soft law côtoie les installations classées et les dispositions liés à la gestion urbaine.
La deuxième contribution, on n’en sera pas surpris, rappelle les fondements d’une
approche probabiliste de l’événement-accident. Florent Brissaud (ingénieur consultant en
sûreté de fonctionnement, risques et environnement) insiste sur l’intense activité
institutionnelle dans le cadre des obligations à réaliser des « études de danger » pour les
installations classées. Selon lui, il faut distinguer deux notions différentes : Il distingue la
fréquence d’occurrence future et la probabilité – approchée, à tort selon lui, dans les normes
ISO par la première notion –, puis probabilité classique et probabilité subjective.3 Le contexte
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3!Sans!entrer!dans!la!technique,!les!probabilités!sur!le!futur!ne!sont!pas!connues,!presque!par!définition!;!et!il!
faut!donc!construire!un!estimateur!de!la!probabilité.!Il!est!alors!important!de!rentrer!dans!la!boite!noire!de!la!