FICHE technique
Sections
Plusieurs travaux ont montré, après section et étale-
ment, une chute de l’antigénicité avec le temps. Pour
la technique d’IHC, il est recommandé de préparer
les lames le jour même ou au maximum 2 semaines
à l’avance et de conserver les coupes tissulaires à
l’abri de la lumière et de la poussière, à 4°C. Par
contre, l’utilisation de rubans de paraffine gardés à
température ambiante est possible , et n’altère pas
la qualité des tests.
Description des méthodes disponibles
La technique d’IHC est suffisante pour déterminer le
statut HER2 des tumeurs dans environ 90 % des cas.
Seuls les cas ambigus sont actuellement vérifiés par
une technique d’HIS.
Technique immunohistochimique
Deux
kits standardisés
, approuvés par la Food and
Drug Administration (FDA) aux États-Unis, sont lar-
gement répandus et utilisés :
•
HercepTest™, le premier commercialisé, par Dako
(Glostrup, Danemark), utilise l’anticorps polyclonal
A485. L’étude ToGA a été réalisée avec ce kit ;
•
Pathway®, commercialisé par Ventana-Roche
(Tucson, Arizona, États-Unis), utilise le clone 4B5.
Plusieurs anticorps spécifiques anti-HER2 sont
également disponibles, hors kits standardisés. Les
plus utilisés sont l’anticorps monoclonal NCL-CB11
(Novocastra, Newcastle-upon-Tyne, Royaume-Uni),
l’anticorps monoclonal SP3 (Microm, Lyon, France),
l’anticorps monoclonal 4B5 (Ventana-Roche) et l’anti-
corps polyclonal A485 (Dako), tous dirigés contre
la partie intracytoplasmique de la protéine HER2.
L’anticorps Tab250 (Invitrogen, Carlsbad, Californie,
États-Unis) reconnaît le domaine extracellulaire de
HER2.
Sources de variation des tests IHC
Les principales étapes susceptibles de faire varier
les résultats pour les techniques IHC non standar-
disées sont, hormis les étapes préanalytiques que
nous venons de voir, les conditions de démasquage
antigénique (tampon utilisé, pH de la solution, etc.),
la concentration de l’anticorps utilisé, le type d’anti-
corps, la réalisation ou non d’aliquotes et leur mode
de conservation, le temps d’incubation, le type de
révélation utilisée. L’utilisation des micro-ondes et
des cocotte-minute n’est pas recommandée, en raison
de l’instabilité des résultats.
Utilisation de témoins ou contrôles pour valider
latechnique IHC
Il est impératif d’utiliser des témoins externes (un
ou plusieurs cas dont le degré de positivité HER2 est
connu) lors de la réalisation de chaque test. Il est
important également de contrôler le pourcentage de
cas positifs obtenus dans l’année en le corrélant aux
données anatomocliniques. Il n’y a pas de témoins
internes négatifs, puisque les glandes normales
peuvent être positives en IHC.
Hybridation in situ fluorescente
Trois tests FISH sont approuvés par la FDA : les kits
PathVysion (Abott/Vysis, Downers Grove, Illinois,
États-Unis) et HER2 FISH pharmDx™ (Dako), incluant
tous 2 la sonde centromérique du chromosome 17,
et INFORM/HER2 (Ventana-Roche), comportant la
sonde HER2 seule. D’autres sondes sont également
disponibles (ZytoVision, Kreatech, etc.), mais elles
sont moins répandues et utilisées selon la littérature.
L’avantage de disposer de la sonde pour le centromère
du chromosome 17 est que son évaluation permet
un contrôle interne de la qualité de la technique et
l’évaluation des éventuelles variations du nombre de
chromosomes (polysomie en cas d’augmentation du
nombre de chromosomes 17 ou monosomie en cas
de perte de l’un des chromosomes 17).
Hybridation in situ non fluorescente
Plusieurs systèmes d’hybridation in situ non fluores-
cente (BrISH) sont commercialisés, dont les kits de CISH
(Chromogenic In Situ Hybridization) de Zymed/Invitrogen,
à révélation par un chromogène, et de SISH de Ventana-
Roche. Leur excellente concordance avec les techniques
de FISH et la meilleure visualisation des structures tis-
sulaires en font des techniques de choix dans le cancer
gastrique. La plupart sont commercialisés en double
couleur, sinon, lorsque la connaissance du nombre
de chromosomes 17 est nécessaire, il faut réaliser une
seconde technique d’HIS sur une coupe consécutive.
Contraintes liées à l’HIS
La technique d’HIS est réservée à des centres spécia-
lisés, car l’interprétation des signaux nucléaires d’une
hybridation est longue et minutieuse et demande une
expertise. Des variations intra- et interlaboratoires sont
possibles, liées à des variations techniques (fixation,
épaisseur des coupes, prétraitements, etc.) et à des diffi-
cultés d’interprétation (difficulté de repérage des zones
invasives, superpositions nucléaires fréquentes dans les
adénocarcinomes bien différenciés, autofluorescence,
difficultés liées à l’interprétation des polysomies).
Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. I - n° 2 - avril-mai-juin 2012
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