Six personnages en quête d`auteur de Pirandello SYNTHESE DE

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Six personnages en quête d’auteur
de Pirandello SYNTHESE DE LA LC (1920)
Luigi Pirandello (1867, 1936).
D’abord connu pour ses récits – il publie sa première nouvelle en 1894 , ses poésies
le premier recueil paraît en 1889 , et ses romans il écrit son premier roman en
1893. En 1919 ses écrits commenceront à être adaptés pour le cinéma. Alors que sa vocation
théâtrale remonte à l’enfance, c’est à quarante-trois ans qu’il commence à écrire pour le
théâtre. En 1934 son œuvre est récompensée par le prix Nobel.
Six personnages en quête d’auteur
: Luigi Pirandello (1867-1936) publie la première version
de ses
Six personnages en quête d’auteur
en 1921 (il en proposera plusieurs versions jusqu’en
1933). Six personnages (le Père, la Mère, la Belle-Fille, le Fils, l’Adolescent et la Fillette)
perturbent une répétition de théâtre en cours. Sous le regard médusé des acteurs, ils
expliquent être à la recherche de « n’importe » quel auteur qui pourrait leur fournir une
incarnation, les rendre « plus vrais ».
Résumé
Sur la scène d'un théâtre dépourvue de tout décor, tandis que le directeur et sa troupe
s'apprêtent à répéter ‘’
Le jeu des rôles’’
d’un certain... Pirandello, que les acteurs se disputent
avec le directeur et font des plaisanteries, surgit inopinément un groupe de gens qui sont
habillés de noir et ont un air de famille. Au directeur stupéfait, le père explique qu'ils sont
issus tous les six de l'imagination d'un auteur, qui les a pensés, les a doués de vie, mais les a
abandonnés, n'écrivant pas le texte. Voulant compléter et mettre en forme leur drame, ils
sont en quête d’un dramaturge qui les incarnerait sur les planches d'un théâtre.
Leur histoire est compliquée. Le père avait eu avec la mère un fils. Comme elle s'était éprise
du secrétaire de son mari, celui-ci les mit en ménage. Mais, tandis qu’il plaçait son fils chez une
nourrice, il s’intéressa à la fille qu’elle eut avec le secrétaire. Puis celui-ci s’établit dans une
autre ville où il mourut. La mère, portant le deuil, revint dans la ville avec ses trois enfants. La
misère fit tomber sa fille aînée sous la coupe d'une certaine Mme Pace qui tenait une maison
de rendez-vous. Le père l’y rencontra et était sur le point de coucher avec elle quand survint
la mère, épouvantée, qui les sépara en révélant leurs liens. Honteux de ses désirs, le père
décida alors d'accueillir la famille chez lui il vivait seul avec son fils légitime. Le directeur,
fasciné par cette histoire, décide de la faire vivre. Il se retire avec le père pour écrire un
«
bref scénario
».
Devrait être jouée d’abord la scène essentielle de la maison de rendez-vous. Mais le père et la
belle-fille ne cessent de contester les décisions que prend le directeur. Puis «
le premier
grand rôle masculin
» et «
le premier grand rôle féminin
» commencent à la jouer, mais sont
sans cesse interrompus par le père et la belle-fille, celle-ci accusant celui-là et obligeant la
mère à intervenir comme elle l’avait fait, en poussant un cri qui les sépare, point culminant où,
par erreur, un machiniste baisse le rideau.
Lorsqu’il se rouvre, pour une autre scène, le père et la belle-fille reprennent leurs
contestations. On devrait en venir enfin à ce qui s’est passé dans le jardin de la maison, la
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fillette était heureuse tandis que l’adolescent demeurait farouchement aux aguets. La belle-
fille demande que soit éloigné le fils légitime qui prétend y être prêt. Pourtant, la belle-fille
propose de jouer d’abord «
la scène de la fillette
au bassin
» et cherche à convaincre celle-ci,
comme l’adolescent dont elle découvre qu’il a un revolver. Le fils légitime raconte comment,
voulant aller parler à sa mère, il a vu la fillette noyée dans le bassin et l’adolescent qui la
regardait. À ces mots, «
un coup de revolver retentit
» : l’adolescent est mort. Le père, la
mère, le fils légitime restent pétrifiés devant cet épilogue imprévu. Seule la belle-fille se
ressaisit, mais pour s'en aller aussitôt avec un éclat de rire amer.
Le titre de la pièce.
Ce titre est pour le moins énigmatique. Le titre d’une œuvre marque traditionnellement
l’entrée dans la fiction : il nous désigne le personnage principal (
Tartuffe
), nous indique le lieu
dans lequel l’action va prendre place (
La Cerisaie
) ou bien nous donne quelques indications sur la
situation (
Le Mariage de Figaro
par exemple). Il nous invite à croire (ou à feindre de croire)
que cette fiction est une réalité et non une construction littéraire.
Le titre de Luigi Pirandello ne cherche pas à créer cet univers fictionnel. Il donne au
contraire à voir des éléments qui font partie du processus de création littéraire qui a lieu en
amont de la représentation, en désignant les deux instances que sont les « personnages » et «
l’auteur ».
Second élément intriguant : le titre semble inverser l’ordre logique de ce processus de créa-
tion. Normalement, les personnages naissent de l’imaginaire de l’auteur. Or, dans le titre de la
pièce de Pirandello, les personnages ont l’air de mener une existence autonome et de
préexister à l’auteur dont ils sont à la recherche.
Intérêt littéraire
La troupe que met en scène Luigi Pirandello fonctionne sur le principe des « emplois ». Du
XVIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, on appelle ainsi les types de rôles qui
correspondent aux répertoires des théâtres. Les acteurs sont embauchés dans une troupe
pour jouer un type de rôle en particulier : celui de « jeune premier », « d’ingénue ».
La pièce de Pirandello met en scène les travers de ce type de fonctionnement, notamment à
travers le personnage du Grand Premier le féminin qui multiplie les caprices et les
coquetteries.
La troupe présentée par Pirandello est prisonnière d’une conception ancienne et bourgeoise du
théâtre. On apprend au début de la pièce que les comédiens sont en train de répéter
Le Jeu
des rôles
de Pirandello lui-même, dont ils déplorent l’indigence. Le directeur de la troupe
refuse par la suite aux Personnages certains détails de leur version de la scène de prostitution
de peur de choquer son public. Le décor qu’il installe à plusieurs reprises peut faire sourire par
ses prétentions illusionnistes. Ce théâtre est prisonnier de ses propres conventions et de sa
facticité.
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