"Liberté de l'Esprit" dirigée par Raymond Aron MAURICE JOLY Dialogue aux enfers IVIachiavel Montesquieu entre et Préface de Jean-François Revel "un chef-d'oeuvre de littérature politique, écrit en 1864" "COMBAT" analyse subtile et passionnée des techniques du pouvoir personnel" "LA QUINZAINE LITTERAIRE " " CALMANN-LÉVY - CHANTECLAIR 61, boulevard Saint-Michel « UNE TORTUE NOMMÉE DOSTOIEVSKI » Le creux de la vague LE DISQUAIRE DU QUARTIER LATIN ODE. 17-84 tortue nommée Dostoievski », n'a de bon que le titre. Pendant trois quarts d'heure, Arrabal s'essouffle pour faire dialoguer un pauvre homme, qui a été avalé par une tortue géante et qui s'en trouve bien, avec sa femme et le gardien du zoo, pendant que voltigent autour d'eux des hommessinges en chemises de nuit bouffantes. Ce pourrait être drôle sur un texte d'Ionesco première manière, mais Arrabal, clui est un lyrique, parle à n'en plus finir, sans avoir • rien à dire. Ùn Sexe postiche « Bestialité érotique », malgré le titre, est plus réussi. Là aussi, un couple dialogue à perdre haleine en s'envoyant des injures que chacun prend pour des déclarations d'amour, pendant que des hommes-chevaux et des dames-juments s'entrelèchent, avant de s'unir dans un cercueil. Détail curieux : le Monsieur (Roland Bertin) vêtu d'une chasuble porte en évidence un sexe postiche, mais d'un scrupuleux réalisme. Quand Arrabal, grâce à certains jeux de scène et, de temps en temps, une bonne réplique, devient extravagant, on est pris dans un mécanisme qui vous force, on ne sait trop comment, à se sentir libre, libéré de je ne sais quoi. Mais il faut, pour marcher tout à fait, n'avoir pas connu les inventions de Dali, être déjà préparé à cette liberté et consentir à ce qui n'est souvent qu'une forme de régression infantile. A l'autre bout de Paris, un autre auteur, Jean-Claude Grumberg, qui nous avait donné une pièce très réussie (« Fenêtre sur rue ») dans le goût de Georges Michel (e la Promenade du dimanche »), a préféré pour sa seconde pièce les formules déjà éprouvées — commercialement parlant — de P.A. Bréal, auteur d'une multitude de pièces interchangeables et pseudo-historique, jouées, souvent très bien, par la; compagnie Jacques Fabbri. Pour e Mathieu Legros », on a même trouvé un autre Fabbri, Angelo Bardi, gros comme lui et tout aussi drôle. Cette pièce, où l'on voit deux déserteurs de la bataille d'Austerlitz célébrés comme des héros par un préfet, un noble converti au bonapartisme et un curé égrillard, ne per- met malheureusement pas, l'année du centenaire, de montrer sous son vrai jour l'épopée napoléonienne. Mais comme, dans la vie, on rit souvent aux plaisanteries les plus vieilles et les plus bêtes, les nostalgiques du vieux vaudeville pourront tenter leur chance à la Gaîté-Montparnasse, dont le nom est bien difficile à porter. GUY DUMUR P.S. — Remarquable acteur venu, il y a quelques années, du T.N.P. à la Comédie-Française, François Chaumette a choisi pour sa première mise en scène une pièce de Pirandello qu'avait créée Charles Dullin et plus récemment Jean Mercure : « la Volupté de l'honneur ». C'est une pièce •sévère et belle, où l'on voit un homme ruiné, décati, accepter de servir de « mari de paille » et jouer si bien ce rôle, avec un sens si aigu de l'onesta, qu'il élimine l'amant. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas une pièce psychologique, mais une démonstration de la toute-puissance du langage et de ce que Pirandello nommait la «--forme ». Accessoirement, elle dénonce l'hypocrisie des moeurs de la bonne société italienne, où l'interdiction de divorcer couvre toutes les hypocrisies. François Chaumette, dans sa mise en scène, s'est souvenu de la partie de l'ceuvre de Pirandello consacrée au « théâtre dans le théâtre » : les personnages sont présentés d'abord au public en ombres chinoises, pendant que des éléments de décors descendent des cintres. Louable tentative de modernisation de la Comédie-Française. Dommage qu'ensuite François Chaumette, dans le beau rôle de Baldovino, cède au pathétique et ne laisse pas au personnage toute son ambiguïté intellectuelle. De toutes les mises en scène de Pirandello faites en France à ce jour, le seul exemple probant demeure celui de l'Italien Giorgio de Lulli° pour « le Jeu des rôles ». En première partie, une autre pièce en un acte de Pirandello, « Un imbécile », remarquablement jouée par Michel Aumont. 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