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Présentation
En décembre 2000, le numéro 27 d’interlignes « Enseignement et apprentissage au
lycée professionnel » invitait déjà à réfléchir aux procédures pédagogiques les plus
efficaces pour mettre les élèves au travail. Mais les termes choisis alors et le couple
enseignement/socialisation révèlent bien comment les PLP lettres-histoire de l’époque
se représentaient leur mission : enseigner, socialiser, les deux s’imbriquant
étroitement bien entendu.
Quinze ans plus tard, peut-être parce que la rénovation de la voie professionnelle de
2009 semble avoir aligné le baccalauréat professionnel sur les exigences du
baccalauréat général – préparation en trois ans, nouveaux programmes aux contenus
fermement formalisés – la problématique de l’apprendre (« Est-ce qu’ils
apprennent ? », « Pourvu qu’ils apprennent ! ») est devenue une ardente priorité pour
les PLP et la recherche des procédures pédagogiques les plus efficaces une
impérieuse obligation.
En théorie, la mise au travail des élèves, le recours à une procédure pédagogique,
sont liés à la représentation que les enseignants ont de l’apprendre. Les démarches
ou les procédures mises en place s'efforcent alors, en obéissant à certaines
conditions, de faire apprendre.
Dans ce numéro d’interlignes, le point sera fait sur le rapport entre procédures,
méthodes, pratiques pédagogiques et l’apprendre, selon trois directions.
À la recherche des représentations des élèves et des enseignants de l’acte
d’apprendre, Alain Clech, Catherine Donnadieu, Georges Bénet et Françoise Tabtab-
Gerbino, ont mené une enquête auprès des élèves et des professeurs des lycées
professionnels d'Évry et de Brétigny sur Orge. Ils rendent compte des réponses et les
analysent dans le premier article, « Apprendre, représentations d'élèves et
d'enseignants : l'enquête ».
En s'interrogeant sur les processus de l'acte d'apprendre, cinq articles s'efforcent d'en
mieux connaître les cadres d'explicitation : Françoise Bollengier, à la relecture de
l'ouvrage de Bernard Charlot sur le rapport au savoir en lycée professionnel, se
demande « Que signifiait apprendre au lycée professionnel il y a presque 20 ans ? ».
« Désir » mais aussi « peur d'apprendre » : en s'appuyant sur les paroles d'élèves
recueillies lors de l'exposition de 2001 à la Cité des sciences de la Villette, Bruno
Girard pose la problématique du sens des apprentissages et nous invite à envisager
ce que peuvent être les « Désirs d'apprendre ».
De son côté Sylvie Lacan tourne son regard, en s'appuyant sur les écrits de Serge
Boimare, sur « l'enfant et la peur d'apprendre ».