La crise
«Malgré la bonne santé afchée par l’économie américaine à
la n des années 1920, les bases de la croissance apparais-
saient de plus en plus fragiles en raison de la surproduction
industrielle, de la spéculation boursière, de l’endettement
généralisé et de la persistance de la crise de l’agriculture.»
(Cégep de Sherbrooke, 2014 ; en ligne :1)
On doit suivre l’évènement presque à la minute près. Les
analystes sont assez précis sur le sujet comme le souligne le
collectif dirigé par Jean-Pierre Rioux : «Le 24 octobre 1929,
dit le «jeudi noir», la panique s’empare de la bourse de New
York et treize millions de titres changent de mains. Cinq
jours plus tard, l’effondrement est conrmé par la vente
de seize millions de titres. L’indice Dow Jones pendant le
krach de 1929
Les États-Unis basculent dans la crise, entraînant le monde
avec eux. Le New York Times consacre la première page de
son édition du 30 octobre 1929 à l’«effondrement national»
: la hausse spéculative des cours qui a eu lieu entre 1926 et
1929 est anéantie en cinq jours.
Bien qu’il ne touche guère plus d’un million d’Américains
sur 123 millions, le krach boursier a un impact considérable
sur le plan psychologique : la croyance aveugle en un avenir
économique radieux est balayée par un soudain désarroi.»
(Rioux et autres, 2012 : 76)
Une extension mondiale
La faillite des banques américaines entraîne celle des
banques d’Autriche et d’Allemagne.
Période de forte expansion économique, les Années folles
s’achèveront sous les coups de la grande crise de 1929 qui
marqua le début, en France comme partout dans le monde,
d’une période de repli et de la n de l’insouciance.
«Le retrait massif des capitaux américains» (Rioux et autres,
2012 : 77) provoque la faillite de nombreuses banques qui
ont le plus souvent investi à long terme les sommes dont elles
disposaient.
«La dépression du marché américain touchera très rapi-
dement le Japon et l’Amérique latine; leurs exportations
s’effondrent, les obligeant ainsi à instituer un contrôle des
changes dès 1930. Le marasme atteint l’Europe centrale
la même année seule l’Union soviétique paraît échapper au
désastre. Staline tente alors de démontrer la supériorité du
système communiste sur un capitalisme aux abois». (Rioux
et autres, 2012 : 78) Un an après le krach boursier, cinq
millions d’Américains sont au chômage. Ils seront le double
en 1932 et trois fois plus l’année suivante. La crise est pro-
fonde, le rêve américain s’est transformé en cauchemar.
Les années d’après-guerre;
les Amériques des années folles
«Après l’explosion de joie ou de soulagement à la signature
de l’armistice du 11 novembre 1918, les pays belligérants
subissent les conséquences désastreuses d’une guerre totale
[…] de quatre ans. L’Europe a perdu ses forces vives au pro-
t des États-Unis». (Rioux et autres, 2012 : 29) Les États-
Unis connaissent alors une croissance rapide fondée sur une
augmentation de la production industrielle et de la spécula-
tion boursière. L’extraordinaire abondance dont jouissait le
pays semblait devoir durer. Seuls les agriculteurs restaient
exclus de cette prospérité en raison de la baisse des prix des
produits en gros. Les années 20 sont marquées par l’eupho-
rie, les plaisirs et les inégalités sociales.
Ces Années folles furent avant tout un phénomène culturel,
marqué par la créativité et l’exubérance. L’électricité se dé-
veloppe et s’offre aux consommateurs maintenant désireux
de s’approprier une nouvelle gamme d’appareils électriques :
grille-pain, ventilateur, lave-linge, aspirateur, etc. L’alimen-
tation se modernise avec la conservation des aliments à l’aide
des réfrigérateurs. C’est ainsi que les États-Unis seront oc-
cupés à consommer des produits pour lesquels la nouvelle
demande fait tourner la roue de l’économie. (Rioux et autres,
2012 :67)
L’automobile est à la mode et la production à la chaîne
devient inspirante; il se crée une passion capitaliste pour
l’efcience industrielle et les grands entrepreneurs tentent
d’améliorer leurs coûts de production. Henry Ford devient
un modèle d’entrepreneur inspirant : «il est la sorte de héros
qui doit sa fortune à l’augmentation de la consommation et
qui par le fait même augmente le niveau de vie d’une grande
partie de la population». (Rioux et autres, 2012 : 68) Celle-
ci doute d’un écrasement à venir, mais le gouvernement de
l’époque (Républicain de Hoover) ne prend même pas la
peine de sourciller sur ce qui se produit.
Le Krach boursier de 1929 ;
une décennie que personne ne voudrait revivre
Par Sarah Côté Pelletier
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les États-Unis ont connu une formidable croissance économique.
Personne ne s’imagine alors qu’une simple journée à Wall Street s’apprête à provoquer l’une des plus graves crises
économiques de l’Histoire. Depuis ce krach, ce fameux «jeudi noir», jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la débâcle
s’est propagée dans le monde entier. Au cours d’une récession de dix longues années, les pays les plus concernés
connaîtront d’importants bouleversements sociaux et politiques.
La foule se presse
devant la Bourse
après le krach
Photo : Creative
commons
Auteur : thumbnail,
(déc.2011)
L’indice Dow Jones pendant le krach de 1929
Image :creative commons
Auteur :thumbnail, oct.2005
L’indice Dow Jones pendant le krach de 1929
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Auteur :thumbnail, oct.2005
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