AVRIL 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■N°83 67
Karim Abdellaoui,
Président et fondateur d’APRC
Le groupe APRC est présent depuis
2006 en France et au Maghreb (plus
particulièrement en Algérie) avec une
activité de contractant général, con-
cepteur et réalisateur de bâtiments
clés-en-main, mais aussi, plus récem-
ment, de promotion immobilière. Il
compte 50 personnes pour un CA
d’environ 50 M€, dont 65 % pour
l’activité logistique.
Les participants
©C.POLGE
©C.POLGE
Philippe Arfi,
Directeur Général France
de Goodman
Goodman est un groupe australien
côté à la bourse de Sydney, à la fois
investisseur, développeur et gestion-
naire de plates-formes logistiques. En
France, l’un de ses marchés clés, il
emploie une vingtaine de personnes
et son portefeuille est d’environ
900.000 m2.
Désigné volontaire, c’est
Laurent Sabatucci (EOL)
qui inaugure cette nou-
velle Table Ronde Supply
Chain Magazine sur l’im-
mobilier logistique avec un rapide
point sur le marché : « Nous observons
d’une part une demande placée de
l’existant qui baisse de 15 à 25 %
selon les secteurs géographiques, et
d’autre part une augmentation très
forte du nombre de bâtiments clés-en-
main, qui représentent 50 % des
transactions à certains endroits ».
« Sur le marché lillois, le clés-en-main
a été leader dans les transactions
récentes, avec Amazon, mais aussi les
36.000 m2du prestataire Log’Solu-
tions pour son client Electro Dépôt »,
confirme, à l’échelle régionale, Antoine
Tostain (Tostain & Laffineur), qui note
également que le patrimoine existant
disponible est actuellement très limité
dans ladite région. Même constat pour
Didier Terrier (Arthur Loyd) : « L’offre
de bâtiments existants est assez res-
treinte et n’est surtout pas du tout
adaptée à la demande. Dans certaines
zones, notamment en région lyon-
naise, il y a une absence de foncier qui
fera perdre peut-être trois ans pour
développer ce type d’actifs ». « L’une
des conséquences de l’absence de pro-
duction en blanc depuis longtemps, et
des nombreux développements de clés-
en-main, c’est effectivement des libé-
rations de bâtiments qui correspon-
dent de moins en moins aux aspira-
tions des utilisateurs », analyse pour
sa part Didier Malherbe (CBRE).
Croissance en volumes
Laurent Horbette (Gicram) estime que
le succès du clés-en-main peut s’ex-
pliquer en partie par la volonté de
massifier qui conduit à une augmen-
tation de la taille des entrepôts recher-
chés par les utilisateurs, qu’ils ne
trouvent pas dans le stock existant.
Jean-Claude le Lan (Argan) en profite
pour tenter d’écarter le sujet du
« blanc ». « Ce marché de rationalisa-
tion et donc de massification n’est pas
adapté aux constructions en blanc car
il est très difficile de trouver le pro-
duit disponible à l’endroit souhaité »,
fait-il remarquer, en ajoutant qu’en
l’absence de croissance et avec une
offre abondante, la pression sur les
niveaux de loyers et les prix du neuf
est très forte. « Je pense que notre
marché est en croissance, réagit Lau-
rent Sabatucci, car même si effective-
ment il y a des bâtiments vides et que
le parc croît de 5 à 6 % par an avec les
clés-en main, le taux de vacance n’aug-
mente pas. Dans certaines régions il est
même très bas, comme en région
PACA, à Lille ou à Lyon. » Pour Alain
Panhard, l’augmentation importante du
nombre de clés-en-main n’est pas un
phénomène de mode, mais la consé-
quence d’un marché d’occasion, quali-
fié de « fond de cuve », de moins en
moins adapté à la demande. « Quand les
stocks se réduisent, les bâtiments qui
restent sur le carreau sont les moins
bons, les moins bien adaptés et les
moins bien situés », lance-t-il.
Polémiques autour
des « fonds de cuve »
« C’est vrai que le clé-en-main est un
marché dynamique, mais en même
temps il existe aussi des bâtiments qui
se libèrent régulièrement et se repla-
cent relativement facilement », inter-
vient Hélène Fort (Parcolog), qui cite
en exemple un entrepôt à Hénin-
Beaumont reloué en trois mois. « Oui,
et à bon prix ! », s’autorise en passant
Antoine Tostain. L’allusion aux « fonds
de cuve » fait aussi réagir Caroline
Grandjean : « Sogaris gérait à fin
2013 un parc d’un petit peu plus de
500.000 m2d’entrepôts en France,
dont certains datent des années 60.
Pour autant, notre taux de remplis-