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La Cagnotte
Texte d’Eugène Labiche et Alfred Delacour
Mise en scène Julie Brochen
Avec Les Compagnons de Jeu
> Création d’après la mise en scène de 1994
Au Hall Kablé
Du mardi 24 mars au mercredi 13 mai 2008
Du mardi au samedi à 20h
Les dimanches 19 et 26* avril à 16h
Les lundis 30 mars*, 6 avril*, 4 et 11 mai à 20h
Relâche du 2 au 5 avril* ; du 10 au 13 avril, du 1er au 3 mai ;les lundis 20 et 27 avril ;
les dimanches 29 mars et 10 mai.
*Changements dus à l’organisation du sommet de l’OTAN à Strasbourg
Contact TNS
Lorédane Besnier 03 88 24 88 47 / 06 86 66 20 43 / [email protected]
Rencontre avec l’équipe artistique
mardi 5 mai à l’issue du spectacle
Représentation avec audiodescription
mardi 14 avril
Représentation surtitrée en français
samedi 18 avril
Représentation surtitrée en allemand
dimanche 19 avril
Dossier
d’accompagnement
Journée d’études sur le théâtre de Labiche
Organisée avec l’Université de Strasbourg,
département des Arts du spectacle
Mercredi 8 avril 2009
de 9h à 12h30
à l’Université de Strasbourg, amphi de la MISHA
et de 14h à 18h30
au TNS – salle Bernard-Marie Koltès
(détail à la fin du dossier)
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La Cagnotte
De Eugène Labiche et Alfred Delacour
Mise en scène Julie Brochen
> Création d’après la mise en scène de 1994
Avec
Les Compagnons de Jeu
Assistanat à la mise en scène
Pascal Tokatlian
Costumes
Sylvette Dequest
Lumière
Olivier Oudiou
Scénographie
Isabelle Neveux
Maquillages et coiffures
Catherine Nicolas
Direction musicale
Vincent Leterme
Avec
Christophe Bouisse
Benjamin / 1er garçon
Marie Desgranges
Leonida
Pierre Diot
Colladan
Bernard Gabay
Cocarel
Flavien Gaudon
Béchut / percussions
François Genty
Beaucantin / agent de police / Joseph
domestique de Cocarel
Antoine Gouy
Sylvain
Vincent Leterme
3ème garçon / piano
Gildas Milin
Champbourcy
Natacha Mircovich
Blanche
Jean-Michel Portal
Félix
Jean-Christophe Quenon
Cordenbois
Philippe Thibault
2ème garçon / contrebasse
Production
Théâtre National de Strasbourg
Dates
Du 24 mars au 13 mai
Du mardi au samedi à 20h
Les lundis 30 mars*, 6 avril*, 4 et 11 mai à
20h
Les dimanches 19 et 26* avril à 16h
*Représentations ajoutées suite à l’annulation
de celles des 2, 3, 4 et 5 avril en raison de
l’organisation du sommet de l’OTAN à
Strasbourg.
Relâche
du 2 au 5 avril (OTAN) ; du10 au 13 avril, du
1er au 3 mai ;
les lundis 20 et 27 avril et les dimanches 29
mars et 10 mai
Salle
Hall Kablé
Des bourgeois de la Ferté
-
sous
-
notte qu'ils ont
amassée en jouant aux cartes et de s'offrir une journée à Paris. Les quiproquos
s'enchaînent et transforment ce « voyage initiatique », cette odyssée, en réel cauchemar.
Dans un dispositif bifrontal, Julie Brochen nous fait plonger au cœur de cet univers
bouleversé, le rire est nécessaire et salvateur. Ce spectacle a été fondateur de son
travail et des « Compagnons de jeu », compagnie qu'elle dirige depuis quinze ans.
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LABICHE ET SON TEMPS
I – Portrait de l’artiste en bourgeois
II – L’ère du rail
III – Le vaudeville
IV – Labiche et ses contemporains
V – Labiche redécouvert par les surréalistes
VI – Labiche, un auteur apolitique ?
LA CAGNOTTE MIS EN SCENE PAR JULIE BROCHEN
I – Entretien
II – Croquis de mise en place du décor
III – Etapes de recherche sur les costumes
IV – Résumé de la pièce
V – Extraits de scènes de La Cagnotte
LA CAGNOTTE : LECTURE DE JEAN JOURDHEUIL A
PROPOS DE LA MISE EN SCENE DE JEAN-PIERRE
VINCENT (1971 ET 1972 au TNS)
I – Notes dramaturgiques
II Dessins et photos de la mise en scène de Jean-
Pierre Vincent
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LABICHE ET SON TEMPS
I – Portrait de l’artiste en bourgeois
Labiche a quinze ans au moment s'installe la monarchie de Juillet : c'est le moment
l'irrésistible ascension de la bourgeoisie, commencée sous la Révolution, connaît une
accélération décisive. Cette classe sociale, aux configurations assez floues, participe
désormais au pouvoir.
« Enrichissez-vous »
La bourgeoisie n'a encore aucune homogénéité : constituée, d'une part, du peuple
nombreux des retraités, des employés, des petits commerçants, etc., qui sont conscients
d'être promus à une sorte de dignité sociale, tout en étant incertains de leur statut, elle
se différencie par le haut, d'autre part, avec l'apparition des grandes fortunes de la
banque, de l'industrie et du négoce, voire avec la fondation de véritables dynasties
familiales.
À cette bourgeoisie montante, Eugène Labiche appartient indubitablement : petit-fils de
notaire, fils d'un riche négociant, pourvu dès sa majorité d'une rente confortable, il suit
une ligne bien tracée, jusque dans les écarts de sa jeunesse. Après avoir jeté sa gourme
et accordé leur aux émois du romantisme ambiant (admirateur de Victor Hugo et de
Vigny, Chatterton le transporte), il canalise ses ambitions littéraires en choisissant
l'industrie du vaudeville, sans craindre de se définir comme un fabricant du rire, et il
épouse une jeune fille de son milieu, qui lui apporte dans sa corbeille 150 000 F.
Un comique bien rangé
Bon époux et bon père bientôt, il partage avec naturel les aspirations et les craintes de
son milieu. Républicain modéré en 1848, candidat malheureux à la Constituante, il
s'inquiète vite de la montée du désordre, et il rallie d'emblée le nouvel Empire, auquel il
demeurera fidèle jusqu'au bout. La Commune l'horrifie et la IIIe République, à ses
débuts, l'inquiète. Il se dit en souriant réactionnaire, tout en parachevant la réussite de
sa carrière sociale (gros propriétaire terrien, maire de sa commune, il est heureux de sa
Légion d'honneur, puis de son élection à l'Académie française) et de sa vie familiale (son
fils entrera au Conseil d'État).
Auteur, il est modeste et il se définit simplement comme un rieur : « Ma petite muse, dit-
il, c'est la bonne humeur. » Il met en scène le monde qu'il connaît le mieux, celui de la
petite et, parfois, de la moyenne bourgeoisie, qu'il sait inquiet de lui-même, de son
langage et de sa culture ; il ne fait rien de plus, en apparence, que d'en épingler les
ridicules, les manies et les fragilités, sans amertume. « Quelques-uns voient triste, écrit-
il à Zola, moi, je vois gai, ce n'est pas ma faute, j'ai l'oeil fait comme ça. »
« Trop poli pour être honnête »
Ce portrait, cependant, est trop cohérent pour être vrai et Labiche, en bourgeois, est
pour ainsi dire trop poli pour que l'on s'y fie tout à fait. Pour nuancer ce qui précède,
plusieurs remarques s'imposent :
D'abord, Labiche a beau ne point refuser le qualificatif d'« entrepreneur de gaudrioles »
et accumuler lui-même les raisons pour éviter de se faire prendre au sérieux il n'en a pas
moins manifesté la plus impitoyable exigence quand il s'est agi de réunir ses oeuvres
complètes : de son immense production, il n'a alors conservé que cinquante-sept pièces
(soit une oeuvre sur quatre à peu près). Dans ses protestations d'insignifiance, il faut
sans doute voir une sorte de coquetterie, qui est un mélange de dignité et de modestie
vraie.
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Ensuite, surtout à partir de 1850, sa palette s'élargit et manifeste plus d'ambition : il ne
hausse certes pas le ton, mais il prend davantage de plaisir à pousser jusqu'à ses
extrêmes conséquences la logique du langage et des situations, imprime un rythme de
plus en plus fou à la mécanique de ses intrigues, et il donne à beaucoup de ses
personnages une cohérence implacable. Mieux encore : il applique son génie de
l'extravagance à enchner des aventures destructrices. Emile Zola remarque ainsi, le
premier, « le ton fantaisiste donné aux réalités les plus déplaisantes » dans beaucoup de
ses comédies. Les directeurs de théâtre de l'époque ne s'y trompent pas : celui du
Gymnase prédit au Voyage de M. Perrichon le four le plus noir, et celui du Palais-Royal
préfère quitter Paris le soir de la première du Chapeau de paille d'italie pour ne pas voir
tomber cette "risquade". Mêmes craintes, partagées par les comédiens eux-mêmes, à la
création de la Cagnotte.
On peut donc penser, avec le surréaliste Philippe Soupault, que Labiche « a fait tout ce
qu'il a pu pour donner le change et éviter qu'on ne lui accorde plus qu'il ne demandait ».
Son art exclut tout jugement moral, toute velléide corriger les mœurs ou de fustiger
les caractères : il montre tout uniment comment les situations possèdent une logique
parfois infernale et détruisent tout par le seul jeu des mécanismes qu'elles enclenchent,
et comment aussi le langage peut se mettre à fonctionner tout seul, par et pour lui-
même, en vidant au passage les êtres de leur substance.
« Qu'est-ce que l'inquiétant ? Avant tout ce qui ne se déclare pas comme tel » : cette
définition de Roland Barthes s'applique parfaitement à la dramaturgie de Labiche, du
moins dans ses grandes pièces, et elle peut éclairer singulièrement la lecture et la
représentation de la Cagnotte.
Robert Abirached
La Cagnotte, Ed. Classiques Larousse
Portrait de Labiche par Daumier
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