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qui scelle par là
même la n de
la monarchie.
Elle provoqua
la mort d’en-
viron 300.000
personnes et
la fuite de
200.000 Hutus
vers les pays
frontaliers.
Dès lors, le Burundi
ne connaît qu’une succession de coups d'État.
Le Président Michel Micombero, arrivé au
pouvoir en 1972, est déposé par le colonel
Bagaza en 1976 ; lequel sera renversé en
1987 par le major Pierre Buyoya, d’origine
tutsie. Ce dernier tente de mettre en place
une ouverture démocratique en édictant une
charte d’unité nationale. Malgré plusieurs
massacres en 1988, le Burundi tient enn sa
Constitution et l’avènement du multipartisme
en 1992.
LA VAGUE DE DEUXIÈME GUERRE
CIVILE ET LES ACCORDS D’ARUSHA
Le 1er juin 1993, un Hutu, Melchior Nda-
daye, fut élu premier président de la Répu-
blique burundaise au suffrage universel. Il a
devancé le candidat de l’UPRONA, Pierre
Buyoya par un score de 65% contre 32%. Il
nomma comme chef de gouvernement Sylvie
Kinigi, une Tutsie, avec pour mission prioritai-
re le renforcement de l’unité nationale. Cette
cohabitation en haut-lieu ne dura que 6 mois
car l’ethnie tutsie avait toujours la main mise
sur l’armée. Le 20 octobre de la même an-
née, le palais présidentiel fut encerclé par
les parachutistes tutsis. Le Chef de l’Etat et
six membres du gouvernement ainsi que le
président de l’Assemblée Nationale et son
Vice-président furent éliminés. Le Burundi
s’enamma de nouveau et le bilan oscille en-
tre 100.000 (source : HCR) et 200.000 morts
selon les rescapés.
S’ouvre alors une période d’instabilité de cinq
ans pendant laquelle pas moins de trois prési-
dents de la République se sont succédés à la
tête de la nation. D’abord, Cyprien Ntarya-
mira, qui subira le même sort. Il périt avec
le président rwandais Juvénal Habyarimana,
le 6 avril 1994, par un tir de missile sur leur
avion, un Falcon 50 en approche nale de
l’aéroport de Kigali en provenance de Tan-
zanie. Ensuite, Sylvestre Ntibantunganya,
un rescapé de la liste noire du 20 octobre
1993, assura l’intérim avec un gouvernement
de coalition jusqu’à sa conrmation en sep-
tembre 1994. Le 25 juillet 1996, un coup
d’Etat l’oblige à se réfugier à l’Ambassade
des États-Unis et c’est encore le major Pier-
re Buyoya qui prend la tête de l'État. Il est
soupçonné d’être l’instigateur de l’assassinat
de Melchior Ndadaye ; aussi la communauté
internationale décrète un embargo économi-
que sur le Burundi. Une guerre civile diffuse,
moins spectaculaire, secoue le pays pendant
encore quatre ans. C’est à cette époque que
Nelson Mandela s’implique directement avec
le soutien des chefs d’Etats voisins (comme
l’ougandais Yoeri Museveni et Benjamin
Mkapa pour la Tanzanie), pour mettre en
place les accords d’Arusha du 20 août 2000.
Son contenu englobe : la mise en place d’une
transition consensuelle de 3 ans, la sécurisa-
tion des opposants de retour d’exil, l’arrivée
de forces d’interposition pour faire respecter
les accords. L’application de cet accord de
paix commande la formation d’un gouver-
nement pluriethnique avec un vice-président
hutu en la personne de Domitien Ndayizeye.
Celui-ci succéda à Pierre Buyoya en avril
2003 conformément aux accords d’Arusha,
et ce jusqu’à l’organisation d’un référendum
constitutionnel et d’élections législatives, mu-
nicipales en 2005.
L’AVÈNEMENT DE PIERRE
NKURUNZIZA.
Leader du FDD (Forces pour la Défense de la
Démocratie), sorti majoritaire au parlement
à l’issue des élections législatives, il a été élu
le 19 août 2005 Président de la République,
par suffrage universel indirect. Depuis 2003,
six des sept groupes rebelles ont déposé les
armes ; mais les Forces Nationales de Libéra-
tion (FNL), groupe rebelle à majorité hutu, ne
sont jamais rentrées dans les rangs. De leur
point de vue, tant que l’armée est contrôlée
par les Tutsis, ils ne participeront pas à un
gouvernement d’union nationale. Et pourtant
l’espoir était permis après la signature, en
septembre 2006 à Dar-Es-Salam, d’un ac-
cord de cessez-le-feu entre le gouvernement
et le FNL. Mais la trêve fut de courte durée
car dès le mois de juillet de l’année suivante,
les forces du FNL ont repris le maquis. Si bien
qu’en avril 2008, ils prirent position sur les
collines bordant Bujumbura. Le pouvoir poli-
tique essaye de négocier mais l’armée reste
inexible. Le siège a duré un mois et s’est
soldé par au moins 100 morts. Finalement,
un accord de paix sera signé en décembre
2008. Agathon Rwasa, leader du FNL, rentré
de 20 ans d’exil quelques mois plus tôt, an-
nonce le désarmement et la démobilisation
des rebelles.
Jusqu’à nos jours, la paix reste fragile et plu-
sieurs facteurs d’instabilité restent toujours en
ligrane : les problèmes de retour des exilés,
les divers conits régionaux de la région des
Grands Lacs et surtout les difcultés du pro-
cessus électoral.
2010, ANNÉE DE TOUS LES
DANGERS
C’est dans ce contexte que s’ouvre en 2010
le calendrier électoral : d’abord les commu-
nales (mai), ensuite les présidentielles (28
juin) et enn les législatives (23 juillet).
L’opposition a constaté des irrégularités mas-
sives lors des élections municipales du mois
de mai et conteste les résultats. Les obser-
vateurs internationaux ne sont pas du même
avis alors que des urnes ont disparu après
une coupure d’électricité de trois heures. D’un
commun accord, les partis politiques d’op-
position décident de boycotter les élections
présidentielles du 28 juin en décrétant un re-
trait de tous ses candidats.
On redoute aujourd’hui un regain de vio-
lence et que le FNL reprenne le chemin de
la rébellion. Depuis quelques semaines, des
grenades sont régulièrement lancées dans
des quartiers animés de Bujumbura ne fai-
sant, par miracle, que 30 blessés. Et les per-
manences du CNDD-FDD, le parti au pouvoir,
sont également saccagées voire incendiées.
Les autorités ont arrêté des membres du FNL
soupçonnés d’être à l’origine de ces troubles
à l’ordre public. La société civile essaye de
calmer le jeu en proposant de différer la
date des élections présidentielles du 28 juin.
Alex ZAKA