Diasporas news Gra tui t N°9 La référence afro-caribéenne Juillet 2010 Mondial 2010 : Pari tenu par l'AFRIQUE DU SUD ! L'ESPAGNE SUR LE TOIT DU MONDE Politique 4 Gabon : Cote d'Ivoire : Burundi : INVITE DU MOIS : Le Défi du président Ali BONGO. A quand la fin du film ? Nuits de Cristal à Bujumbura. Charles Ngouane : fait la promotion du cameroun en France. Dossier Ne pas jeter sur la voie publique 14 Invité du mois 18 Société 20 SPORT 22 culture 26 Mondial 2010 : Pari tenu par l’Afrique du sud Q ue n’a-t-on pas entendu avant le début de ce Mondial 2010 qui se tient pour la première fois en terre africaine. L’Afrique du Sud, puissance économique et militaire qui peut rivaliser aussi bien avec le club fermé des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies et les grandes nations de football, a souffert pendant la période des préparatifs de la grand-messe footballistique d’une vaste campagne de dénigrement. Pendant que certaines mauvaises langues tiraient à boulet rouge sur l’inadaptation des infrastructures et le problème de délestage, d’autres tentaient de présenter la nation arc-en-ciel comme celle de l’insécurité où les gangs des townships n’hésiteraient pas à commettre les pires barbaries pendant le déroulement du Mondial ou encore les risques de manifestations sociales de populations défavorisées de nature à gâcher la fête. Et bien, à mi-parcours du Mondial qui rentre dans la phase de son apothéose, aucun incident majeur n’a été déploré encore moins des manifestations de contestation des disparités sociales de nature à ternir l’image du continent. Le peuple sud africain a fait taire ses différences et différends pour prouver aux yeux du monde sa maturité et sa capacité à surpasser les difficultés internes. Déroutés et confondus par l’organisation exceptionnelle de ce Mondial en Afrique du Sud, ces mêmes détracteurs tentent péniblement de corriger maladroitement le prisme de leur regard déformés et chargés de stéréotypes. Aujourd’hui, certains se complaisent à dire que « l’Afrique du Sud n’est pas l’Afrique.» A quel continent faut-il rattacher le pays de Nelson Mandela d’autant plus que ce pays, désormais certifié « iso réussite » se démarque de cette autre Afrique de la guerre, de la famine, de la dictature, de la corruption, des violences, des violations des Droits de l’Homme (…) Une Afrique condamnée à la misère, à la mendicité et dont le sort est scellé. Des médisances gratuites qui portent à croire que le racisme n’est pas prêt de disparaître de nos vilaines mœurs même si le "sport roi" est considéré comme facteur de rapprochement entre les peuples du monde et celui qui adoucit en quelque sorte les mœurs. Il est peut-être encore trop tôt pour tirer les conclusions et les enseignements de ce premier mondial organisé en terre africaine. Dès le coup de sifflet final mettant fin à la compétition, les Africains auront le dernier mot. D’ores et déjà, nous osons croire que le désintérêt ou le manque de considération à l’égard de l’Afrique est proportionnellement lié à son poids dans le concert des continents. C’est pourquoi, il faudra que l’Union Africaine s’aligne sur la position du président français, Nicolas Sarkozy, qui a promis de peser de tout son poids pour que l’Afrique ait au moins deux à trois représentants détenteurs du droit de veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est à ce prix que l’Afrique se fera respecter. Clément Yao Edito Diasporas News Numéro 9 de Juillet 2010 Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES Tel: 09 50 78 43 66 06 34 56 53 57 Fax : 09 55 78 43 66 Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU Ont collaboré à ce numéro : CLEMENT YAO Alex ZAKA Karim WALLY Maud OYABI Faustin DALLY Sébastien Bequerel Lamine THIAM James NGUMBU Lucien HOUNKANLI [email protected] Promotion - Marketing - Publicité Coura SENE Contact Publicité 06 34 56 53 57 [email protected] Direction Artistique Christèle KARMEN DANJOA Développement Région Rhône-Alpes Mariette Da Matha Sant’anna, Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier Direction Commerciale Mariette Da Matha Sant’anna, Ornella Mallet, Jean Marie OULAI de Vianney Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE Impression : En France ISSN : 2105-3928 Politique Burundi : nuits de cristal à Bujumbura Le spectre de l’instabilité plane de nouveau sur le Burundi. Les grenades sont de nouveau dégoupillées à Bujumbura faisant plusieurs blessés. Pourquoi ? Un signe de mécontentement et de contestation ! Car Pierre Nkurunziza, Président de la République sortant, reste seul en lice pour les élections présidentielles du 28 juin. L’opposition a décidé de les boycotter après avoir dénoncé les irrégularités et les fraudes massives des élections communales du mois de mai. L e monde entier s'était focalisé sur le génocide rwandais de 1994 qui, rappelons-le, avait fait plus de 800 000 morts en seulement quatre mois. Son voisin burundais a subi le même sort et, ce, pendant longtemps, sans que la communauté ne s’en émeuve. Elle était plus préoccupée par les millions de morts dus à la propagation du problème rwandais en République Démocratique du Congo et surtout par l’intérêt que suscitait la richesse minière de cette dernière aux yeux des grandes puissances. La guerre civile burundaise commença en 1993 et fit plus de 200 000 victimes. Les histoires de ces deux pays sont intimement liées et un évènement majeur dans l’un ou l’autre engendre inéluctablement une conséquence chez son voisin. L’origine du clivage tutsi-hutu Le Burundi et le Rwanda étaient composés d'une mosaïque de royaumes constitués en majorité de deux ethnies : les Tutsis, peuple pasteur et aristocrate et les Hutus, agriculteurs. La distinction entre les deux groupes n'est pas très marquée car un Hutu s’ennoblissait dès lors qu’il acquérait un troupeau. L’histoire du continent bascule dans la seconde moitié du XIXe siècle. La référence reste toujours la Conférence de Berlin de 1884 qui scelle le partage de l’Afrique en diverses possessions occidentales. L’Allemagne obtient un accès à la mer sur la côte est de l’Afrique. Elle hérite de la Deutsch Ost Afrika c’est-à-dire la Tanganyika (l’actuelle Tanzanie) à laquelle a été adjointe le Ruanda-Urundi (Rwanda-Burundi). Pour pacifier les deux royaumes, les Allemands établis- 4 Diasporas News sent une base militaire et un comptoir commercial à Usumbura (Bujumbura) en 1899. Après la défaite allemande de la guerre 1914-18, ses colonies passent entre les mains des vainqueurs. C’est ainsi qu’une partie du Ruanda est rattachée à l’Ouganda (colonie britannique) tandis que l’Urundi et l’autre partie du Ruanda passent sous mandat belge. Outre le Congo, l'empire colonial de Belgique détient maintenant le Ruanda-Urundi et un accès vers le canal de Mozambique. C’est à cette époque que l’administration coloniale décide de favoriser l’aristocratie tutsie en confiant à son bras séculier, c’est-à-dire l’église catholique, la mission civilisatrice et ses deux mamelles : la santé et l’éducation. Le colonisateur instaure aussi un contrôle indirect en déléguant les mesures disciplinaires aux Tutsis qui détiennent le droit de punir les Hutus. Ces derniers en sont réduits au rôle de subalterne, corvéable à merci. Au clivage clanique, la puissance coloniale a rajouté une dimension sociale, basée cette fois-ci sur un critère économique : un Hutu enrichi accède au statut de Tutsi donc à un statut d'aristocrate et le Tutsi pauvre sera relégué en Hutu. Cette décision arbitraire a engendré des ressentiments hutus face à l’arrogance des Tutsis. Mais la situation s’est inversée. En effet, au sortir de la seconde guerre mondiale, l’élite coloniale tutsie, plus instruite et mieux éduquée, prend la tête des luttes pour l’accession à l’indépendance. Le colonisateur, affligé par tant d’insolences et un tel revirement, décide de changer de politique d’assimilation vers les années 1950. Les Hutus ont désormais toutes les faveurs et les avantages octroyés autrefois aux Tutsis. Les premières guerres civiles L’église catholique et l’administration coloniale ne cessent d’attiser les rivalités entre communautés tutsie (15% des habitants) et hutue (85%). Au nom de la démocratie majoritaire, ils soutiennent vaille que vaille les Hutus plus nombreux. Au Rwanda, plus de 200.000 Tutsis cherchent refuge hors des frontières à la suite des massacres de 1959 qui entraînent le renversement de la monarchie tutsie. Pour éviter la transposition du conflit ethnique, le voisin burundais anticipe et prend le contrôle de l’armée et du pouvoir politique mais ne sera pas épargné par la répression. Le prince Rwagasore, chef du gouvernement, fut assassiné en 1961 avant l’accession du Burundi à l’indépendance en juillet 1962. Une monarchie républicaine s’instaure alors avec un contrôle de tous les rouages de l'État par la minorité tutsie et son parti unique, l’UPRONA (Union pour le Progrès National). Dix ans plus tard, le Burundi s’embrase de nouveau ; cela suite à l’arrestation et la mort du roi Ntaré V. S’en suit une violence ethnique qui vise à éliminer l’élite hutue, pendant un an et qui scelle par là même la fin de la monarchie. Elle provoqua la mort d’environ 300.000 personnes et la fuite de 200.000 Hutus vers les pays frontaliers. Dès lors, le Burundi ne connaît qu’une succession de coups d'État. Le Président Michel Micombero, arrivé au pouvoir en 1972, est déposé par le colonel Bagaza en 1976 ; lequel sera renversé en 1987 par le major Pierre Buyoya, d’origine tutsie. Ce dernier tente de mettre en place une ouverture démocratique en édictant une charte d’unité nationale. Malgré plusieurs massacres en 1988, le Burundi tient enfin sa Constitution et l’avènement du multipartisme en 1992. La vague de deuxième guerre civile et les accords d’Arusha Le 1er juin 1993, un Hutu, Melchior Ndadaye, fut élu premier président de la République burundaise au suffrage universel. Il a devancé le candidat de l’UPRONA, Pierre Buyoya par un score de 65% contre 32%. Il nomma comme chef de gouvernement Sylvie Kinigi, une Tutsie, avec pour mission prioritaire le renforcement de l’unité nationale. Cette cohabitation en haut-lieu ne dura que 6 mois car l’ethnie tutsie avait toujours la main mise sur l’armée. Le 20 octobre de la même année, le palais présidentiel fut encerclé par les parachutistes tutsis. Le Chef de l’Etat et six membres du gouvernement ainsi que le président de l’Assemblée Nationale et son Vice-président furent éliminés. Le Burundi s’enflamma de nouveau et le bilan oscille entre 100.000 (source : HCR) et 200.000 morts selon les rescapés. S’ouvre alors une période d’instabilité de cinq ans pendant laquelle pas moins de trois présidents de la République se sont succédés à la tête de la nation. D’abord, Cyprien Ntaryamira, qui subira le même sort. Il périt avec le président rwandais Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, par un tir de missile sur leur avion, un Falcon 50 en approche finale de l’aéroport de Kigali en provenance de Tanzanie. Ensuite, Sylvestre Ntibantunganya, un rescapé de la liste noire du 20 octobre 1993, assura l’intérim avec un gouvernement de coalition jusqu’à sa confirmation en septembre 1994. Le 25 juillet 1996, un coup d’Etat l’oblige à se réfugier à l’Ambassade des États-Unis et c’est encore le major Pierre Buyoya qui prend la tête de l'État. Il est soupçonné d’être l’instigateur de l’assassinat de Melchior Ndadaye ; aussi la communauté internationale décrète un embargo économique sur le Burundi. Une guerre civile diffuse, moins spectaculaire, secoue le pays pendant encore quatre ans. C’est à cette époque que Nelson Mandela s’implique directement avec le soutien des chefs d’Etats voisins (comme l’ougandais Yoeri Museveni et Benjamin Mkapa pour la Tanzanie), pour mettre en place les accords d’Arusha du 20 août 2000. Son contenu englobe : la mise en place d’une transition consensuelle de 3 ans, la sécurisation des opposants de retour d’exil, l’arrivée de forces d’interposition pour faire respecter les accords. L’application de cet accord de paix commande la formation d’un gouvernement pluriethnique avec un vice-président hutu en la personne de Domitien Ndayizeye. Celui-ci succéda à Pierre Buyoya en avril 2003 conformément aux accords d’Arusha, et ce jusqu’à l’organisation d’un référendum constitutionnel et d’élections législatives, municipales en 2005. L’avènement de Pierre Nkurunziza. Leader du FDD (Forces pour la Défense de la Démocratie), sorti majoritaire au parlement à l’issue des élections législatives, il a été élu le 19 août 2005 Président de la République, par suffrage universel indirect. Depuis 2003, six des sept groupes rebelles ont déposé les armes ; mais les Forces Nationales de Libération (FNL), groupe rebelle à majorité hutu, ne sont jamais rentrées dans les rangs. De leur point de vue, tant que l’armée est contrôlée par les Tutsis, ils ne participeront pas à un gouvernement d’union nationale. Et pourtant l’espoir était permis après la signature, en septembre 2006 à Dar-Es-Salam, d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et le FNL. Mais la trêve fut de courte durée car dès le mois de juillet de l’année suivante, les forces du FNL ont repris le maquis. Si bien qu’en avril 2008, ils prirent position sur les collines bordant Bujumbura. Le pouvoir politique essaye de négocier mais l’armée reste inflexible. Le siège a duré un mois et s’est soldé par au moins 100 morts. Finalement, un accord de paix sera signé en décembre 2008. Agathon Rwasa, leader du FNL, rentré de 20 ans d’exil quelques mois plus tôt, annonce le désarmement et la démobilisation des rebelles. Jusqu’à nos jours, la paix reste fragile et plusieurs facteurs d’instabilité restent toujours en filigrane : les problèmes de retour des exilés, les divers conflits régionaux de la région des Grands Lacs et surtout les difficultés du processus électoral. 2010, année de tous les dangers C’est dans ce contexte que s’ouvre en 2010 le calendrier électoral : d’abord les communales (mai), ensuite les présidentielles (28 juin) et enfin les législatives (23 juillet). L’opposition a constaté des irrégularités massives lors des élections municipales du mois de mai et conteste les résultats. Les observateurs internationaux ne sont pas du même avis alors que des urnes ont disparu après une coupure d’électricité de trois heures. D’un commun accord, les partis politiques d’opposition décident de boycotter les élections présidentielles du 28 juin en décrétant un retrait de tous ses candidats. On redoute aujourd’hui un regain de violence et que le FNL reprenne le chemin de la rébellion. Depuis quelques semaines, des grenades sont régulièrement lancées dans des quartiers animés de Bujumbura ne faisant, par miracle, que 30 blessés. Et les permanences du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, sont également saccagées voire incendiées. Les autorités ont arrêté des membres du FNL soupçonnés d’être à l’origine de ces troubles à l’ordre public. La société civile essaye de calmer le jeu en proposant de différer la date des élections présidentielles du 28 juin. Alex ZAKA 5 Diasporas News Politique Gabon : le défi du Président Ali Bongo Ali Bongo, au pouvoir depuis maintenant un an, s’est fixé comme ambition de faire entrer le Gabon dans le 21 ème siècle. « Gabon vert », « Gabon industriel », « Gabon des services », tel est le leitmotiv en vogue même s’il n’est pas encore affiché sur le fronton des bâtiments publics. Le parcours sera long et semé d’obstacles pour atteindre cet objectif ; l’essentiel n’est-il pas d’afficher la volonté et de mettre en place les moyens d’y parvenir ? Ali Bongo Odimba (ABO) : entre transition et rupture C’est déjà en soi une mini-révolution que de faire évoluer les mentalités sclérosées par quarante années de pouvoir omnipotent de feu Omar Bongo Odimba. Une autre est de se débarrasser de la cour présidentielle. Le pouvoir de feu Omar Bongo aurait-il duré aussi longtemps sans ce clientélisme érigé en système ? ABO aura-t-il les épaules suffisamment larges pour assumer l’héritage ? Comment se passer des gardiens du temple, les fidèles de Papa, compagnons de lutte qui espéraient légitimement sinon reprendre le flambeau au moins obtenir une parcelle du pouvoir, après la mort du « Vieux » ? Et les autres : les barons, ducs qui s’accrocheront mordicus à leurs privilèges d’autrefois ? ABO entend avoir les coudées franches pour diriger le pays. Ses relations avec Pascaline Bongo, directrice de cabinet de son père, se distendent ; elle a pris ses distances visà-vis de son frère dans un souci d’éviter la fragilisation de l’unité du clan, . Elle préfère maintenant voyager entre le Gabon, la France et les États-Unis et s’occupe désormais de la gestion du patrimoine familial. Et puis il y a ceux, qui, au moment de la succession ont préféré rester au sein du Parti Démocrate Gabonais (PDG). À leurs yeux, leur fidélité n’a pas été récompensée en retour à sa juste valeur. On citera l’oncle même du nouveau Président de la République, son prédécesseur au ministère de la Défense, le général Idriss Ngari, obligé d’étouffer ses ambitions présidentielles ; il est devenu simple député mais s’avère indispensable car il pèse 6 Diasporas News lourd pour contrôler toute une région du côté de Ngouoni. L’assemblée nationale est aujourd’hui un vaste cimetière d’éléphants : d’anciens ministres ou hiérarques du PDG qui fulminent d’avoir été mis à l’écart sans obtenir un maroquin alors qu’ils ont soutenu le candidat du parti. À la mort du président défunt, les profondes divisions et les ambitions des hiérarques s’étalent au grand jour. En effet, les dissidents, qui ne souhaitaient pas une fois de plus, voir un Bongo Odimba succéder à un autre, ont préféré quitter le parti au pouvoir. C’est ainsi que trois ministres du dernier gouvernement d’Omar Bongo Odimba sont venus gonfler les rangs d’une pléthore de candidats aux élections présidentielles du mois d’août 2009. Parmi eux, un ancien premier ministre, Jean Eyéghé Ndong, et le ministre de l’Intérieur sortant, André Mba Obame. À l’issue du premier tour, après la dénonciation d’une élection présidentielle biaisée, les déçus du pouvoir ont rejoint les opposants historiques. Ils forment depuis le mois de février un parti politique pour une alternance démocratique : l’Union Nationale (UN) avec Zacharie Mbyoto, André Mba Obame, deux anciens chefs de gouvernement, en l’occurrence Casimir Oyé Mba et Eyéghé Ndong. L’UN viendra étoffer le rang de l’opposition avec l’Union du Peuple Gabonais (UPG) prônant l’alliance pour le changement et la restauration, dont la figure de proue est Pierre Mamboundou, affaibli depuis quelques mois par un problème de santé. Mention spéciale à Paul Biyoghé Mba, nommé premier ministre le 17 juillet en remplacement d’Eyéghé Ndong et reconduit en octobre 2009, il se déclara lui-même candidat à la magistrature suprême. Aujourd’hui, il dirige le gouvernement sensé bâtir un projet de société pour faire entrer le Gabon dans le 21ème siècle. Le renouveau Le Gabon a du mal à se débarrasser d’un stéréotype qui lui colle depuis 40 ans : PUM, un acronyme qui signifie Pétrole, Uranium et Manganèse. Ce sont les trois mamelles nourricières de l’économie nationale et dans une moindre mesure, l’exploitation des grumes. L'Afrique n’est pas à un paradoxe près : l’exploitation de ses matières premières depuis 50 ans a davantage profité aux pays industrialisés ainsi qu’à une oligarchie qui s’est succédée au pouvoir. Le peuple aspire aujourd’hui à plus d’équité et de justice sociale. Une meilleure répartition des richesses à l’ensemble de la population et le comblement du retard en matière d’équipements collectifs semblent devoir être une des priorités de nos dirigeants. Dans son discours d’investiture, ABO a fait sienne la devise suivante « Paix, développement et partage ». Les réformes engagées depuis 9 mois vont dans ce sens. Outre la conjoncture actuelle, les contingences et les pesanteurs administratives sont des paramètres avec lesquels le gouvernement doit composer. D’emblée, le nouveau gouvernement doit faire face à des mouvements de revendication sociale. Le premier baptême de feu du chef de gouvernement fut sans doute la grève des étudiants du mois de février dernier. Elle fait suite à un non paiement d’arriérés de bourse. La réaction des forces de l’ordre pour réprimer et étouffer les aspirations légitimes de la jeunesse a été disproportionnée ; elle fut d’ailleurs dénoncée par l’opposition qui déplore de nombreux blessés. Aujourd’hui encore, il ne fait pas bon de tomber malade au Gabon. Le personnel médical a recommencé une grève tournante pour une histoire de prime et d’intégration, dans les centres hospitaliers. Déjà l’année dernière, celle-ci a duré cinq mois. Maintenant, le mouvement fait tâche d’huile et atteint les centres de santé de province. C’est dans ce contexte que l'État entame une réforme impopulaire dans la Fonction Publique. Dans sa recherche d’une efficacité et de rigueur budgétaire, il décide de rayer de la liste environ 2.000 pseudo-fonctionnaires contractuels. En même temps, la journée continue, dont les bienfaits sur la productivité restent encore à prouver, est entrée en vigueur Les réformes économiques Les clignotants sont quelques peu alarmants : 5% de croissance moyenne, plus de 25% de taux de chômage, le Gabon s’est engagé à inverser la tendance par un plan quinquennal, une sorte de feuille de route des programmes d’investissement qui devrait toucher tous les secteurs d’activité. Pour cela, il a un besoin de financements. Pourquoi ne pas avoir recours à des prêts étrangers ? Mais il mise surtout sur des recettes d’exportation qui dépendraient principalement du revenu pétrolier. D’autant plus que le projet d’exploitation de fer de Belinga avec un consortium chinois semble prendre du retard. Il s’agit d’un investissement de 3.000 milliards d'€uros qui prévoit un complexe industriel de traitement in-situ, 250 km de voie ferrée. Mais le Premier ministre a déclaré il y a quelques mois que « la convention Belinga fera l’objet d’un réexamen approfondi et juste… en cas de nécessité, des mesures correctives seront prises ». Les ONG, qui se sont érigées contre la construction d'un barrage sur le site des célèbres chutes de Kongou, ont-elles fait reculer les autorités ? Ce serait plutôt les chinois qui auraient revu leurs ambitions à la baisse à cause d’une conjoncture mondiale morose. Pour les réformes économiques, il est urgent actuellement de tabler sur une rentrée de devises conséquentes. Le mot de préférence nationale n’est jamais prononcé mais on assiste depuis quelques mois à une sorte de nationalisation rampante dans plusieurs secteurs. D’abord les grumes : quelle ne fut la surprise des exportateurs et des sociétés étrangères lorsque l'État a décrété une interdiction totale de sortie de bois brut. En d’autres termes, les grumes doivent être transformées sur place avant d’être exportées. Initialement prévue en 2012 et avec un plafond à 75%, cette décision fût prise par le président de la République fraîchement élu, juste avant le Sommet sur le changement climatique de Copenhague en décembre 2009. Simple effet d’annonce ou volonté ferme et radicale de changement ; toujours est-il que des dérogations ont été parcimonieusement distribuées pour permettre à des initiés de liquider des stocks constitués avant le 31 décembre 2009. Quant au pétrole, le 10ème appel d’offre des blocs pétroliers prévu au mois de mai a été reporté en octobre. Il s’agit de gisements en eau profonde et l'État préfère différer le lancement pour pouvoir diversifier ses partenaires, faire monter les enchères et peser davantage sur les négociations. Dans le même ordre d’idée et dans un souci de s’ouvrir à d’autres partenaires, une délégation de la firme américaine General Electric était en visite de prospection pour le secteur énergétique. En effet, le Gabon s’est fixé un objectif ambitieux de 1.000 mégawatts en 5 ans. La relation avec la France La France redoute qu’elle ne doive faire de la place à d’autres partenaires dans ce joyau où les filiales de sociétés hexagonales prospéraient sans partage autrefois. A l’instar de la réalité Djiboutienne, l’installation d’une base militaire américaine est devenue une évidence. Mais le redéploiement des bases militaires françaises en Afrique a épargné les Forces Françaises au Gabon (FFG) de 1.000 hommes, présentes depuis les années 1960. Bien au contraire, l’accent est aujourd’hui mis sur le renforcement des capacités avec plusieurs volets de formation pour la gendarmerie nationale et la police. Les échanges commerciaux franco-gabonais tournent annuellement aux environs du milliard d’€uros. Le président Nicolas Sarkozy, lors de sa dernière visite en février dernier, a préparé un Plan de Partenariat Stratégique (DCP) qui marquera le renouveau de la coopération économique entre les deux pays. Les sujets qui fâchent, comme la bonne gouvernance ou la lutte anticorruption et l’enrichissement illicite, ont été survolés. Car l’essentiel est ailleurs : il était prévu l’accompagnement d’une dizaine de PME alors qu’à l’arrivée ce sont les mastodontes de la françafrique (MEDEF, CIAN, Bolloré, Veolia-EDF, Total) qui sont descendus de l’avion présidentiel. L’Aide Publique au Développement (APD) effective octroyée par la France se réduit ou est diluée par des jeux d’écriture comptables de sa finance publique. C’est dans ce contexte que l’AFD a signé des accords de subventions d’accompagnement des Investissements Directs à l’Etranger (IDE) des entreprises françaises pour la construction d’infrastructures routières, de l’énergie ou des NTIC. Pour le reste, l’effacement de l’ardoise gabonaise au profit de la France dans le cadre de l’IPPTE (Initiatives des Pays Pauvres Très Endettés) sera alloué dans le domaine de l’environnement et de la préservation de la biodiversité. Un feuilleton vieux de 2003 sur la guerre des ports en Afrique que se livraient le groupe Vincent Bolloré et la PROGOSA (groupe Jacques Dupuydauby) va connaître son épilogue. Il s’agit de l’arbitrage de la Banque Mondiale via le CIRDI sur un litige de l’attribution illégale au groupe Bolloré de la concession portuaire au Gabon. C’est donc un héritage paternel que le fils devra, encore une fois, solder. L’addition sera pour l'État gabonais et elle est estimée à 100 millions €uros. Alex ZAKA 7 Diasporas News Politique GABON 2010 Par StrategiCo. Analyse de risques Notation StrategiCo: 9/14 (Risque gérable) Président: Ali Bongo Ondimba - « ABO » (octobre 2009 ) Population: 1,5 millions (estimations 2009) PIB (courant, 2010): 5.740 milliards CFA Indice de développement humain (IDH, PNUD): 103ème mondial (2007), «IDH moyen », et troisième en Afrique Contexte régional: CEMAC – Commission de la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale Pays riche en termes de PIB, des progrès restent encore à faire en matière de répartition des richesses, malgré une amélioration notable des indicateurs de développement humain et l'accroissement du PIB par tête à 4.206 dollars U.S en 2010 contre 4.050 dollars en 2009). Le pays a un taux d'alphabétisation parmi les plus élevés d'Afrique, avec près de 65%. Cinquième producteur pétrolier d'Afrique avec 12,58 millions de barils en 2009, le Gabon pourra voir sa production remonter avec l'ouverture de nouveaux champs. Le pays tente une diversification depuis quelques années vers le secteur minier et manufacturier, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier (environ 40% du PIB et 80% des exportations). Perspectives économiques 2010: Après une année 2009 difficile, marquée par des « événements douloureux » couplés d'élections, les objectifs économiques n'ont pas pu être atteints. Un plan d'émergence a été mis en place pour 2010, visant à relancer l'économie par la mise en œuvre d’un ambitieux programme d’investissement, l’optimisation du climat des affaires et l’amélioration de la gouvernance. La croissance en 2010 est attendue à 5,4% (contre des prévisions initiales de 2,6%) grâce à la hausse des cours des matières premières favorisée par le regain de la demande dans les secteurs sidérurgique et des hydrocarbures. La croissance du secteur hors pétrole tirée par les chantiers de la Coupe d'Afrique des Nations 2012, les infrastructures en construction dans le cadre du cin- 8 Diasporas News quantenaire (17 août 2010) y contribueront, ainsi que celle des télécommunications, des transports, du commerce et du BTP. Le budget 2010 est en hausse de 35% en dépenses par rapport à 2009, passant ainsi à 2.096 milliards. Le pétrole représente encore 54% des ressources, estimées à 1719,1 milliards CFA (+38% par rapport à 2009). La masse salariale augmente de 4% à 384,5 milliards CFA. Le déficit, de près de 377 milliards CFA, sera financé par des emprunts en hausse de 24%, essentiellement liés à l'infrastructure (à 73% du total, soit 278 milliards CFA). oublier que les aspects dynastiques du pouvoir ou le fils a tout de même succédé au père. De même, la chose publique est caractérisée par des liens étroits entre le pouvoir, les affaires et l'armée. L'opposition tente depuis 2009 de s'unir et s'est regroupée sous l'UN, Union Nationale. Lors d'élections législatives partielles de juin 2010 pour remplacer les députés ayant perdu leur mandat en quittant le PDG, AMO (André Mba Obame) et Jean Eyeghe Ndong ont reconquis leurs sièges. Il n'est pas certain que le front de l'opposition résiste aux ambitions personnelles de chacun. Cependant, malgré une machine bien huilée au pouvoir, les choses ont changé au Gabon, avec une société civile bien organisée et proche de la population. Risques 2010 : Ils sont essentiellement politiques avec des implications régionales, les aspects ethniques s'étendant au delà des frontières du pays. Les grèves dans le secteur public et pétrolier, sont également un facteur de risque en 2010. Enfin, l'impact de la hausse des salaires dans la fonction publique, puis dans le secteur privé, reste à évaluer, le SMIG a été en effet porté à 150.000 CFA depuis janvier 2010, contre 80.000 précédemment. Situation politique: La scène politique est plutôt calme depuis les élections du 30 août 2009 qui ont vu l'arrivée d'ABO et les législatives partielles de Pour en savoir plus, consulter StrategiCo. juin 2010 pour remplacer les députés ayant quitté le parti au pouvoir, PDG (Parti démocratique du StrategiCo. 17, Rue Doudin Gabon) et un siège au sénat. Le président Bongo 59800 Lille France 0033 3 28 36 99 38 http://www.strategico.org StrategiCo est un bureau a vu son parti renforcé par ces partielles, conserindépendant d’analyse de risques en Afrique, créé en 2005. vant sa majorité. Ali Bongo semble s'inscrire dans la continuité de la politique de son père tout en y apportant une touche de modernité. Par exemple, le Gabon interdit les sacs en plastique pour préserver l'environnement. Le directeur COMMUNIQUER - S'INFORMER - VISIBILITE OPTIMALE - IMPORTANTE DIFFUSION de cabinet du "LA MEILLEURE SOLUTION POUR TOUTES VOS PUBLICITES" président a égaleCIRCUITS DE DISTRIBUTION: ment démissionné Ambassades, Consulats, Grandes pour faciliter une institutions, Associations, Grands enquête en début événements, Restaurants, Salons de d'année (BEAC). coiffure, Agences de voyages, lieux Avec pour résultat de transit (gares et aéroports), une apparence de "SOYEZ DIASPORAS-NEWS" transparence et 100 000 EXEMPLAIRES volonté de mettre Pour tout renseignement: contacter en place la bonne Diasporas-News gouvernance qui Tél: +339 50 78 43 66 OU ne saurait faire +336 34 56 53 57 [email protected] Crise ivoirienne : A quand la fin du film ? La situation en Côte d’Ivoire illustre bien ce qu’on peut qualifier de théâtralisation de la vie politique. Depuis 2005, le feuilleton ivoirien n’a pas fini de livrer ses secrets et de surprendre le monde sensé. Aujourd’hui, ce qui importe aux yeux de l’opinion, c’est la fin du film. L e chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, confiait dans les colonnes d’un confrère qu’il est un accroc des films westerns, et qu’avant d’aller se coucher, il se régale à regarder un DVD de Sergio Leone, Clint Eastwood, John Wayne, Cecil B. Retenant de ce hobby que « les grandes batailles ne s’engagent qu’à la fin.» Une confidence en apparence anodine mais qui dénote l’état d’esprit de la crise ivoirienne. Depuis 2005, on est bien dans une espèce de théâtralisation de la vie politique en Côte d’Ivoire. Dans le rôle principal, bien sûr, Laurent Gbagbo himself, qui est à la fois le concepteur du scénario et le réalisateur. Le second rôle est évidemment joué par Soro Guillaume Kigbafori, cosignataire de l’APO – Accord politique de Ouagadougou – et le troisième rôle, revient à l’opposition toutes tendances confondues. Le peuple, spectateur par la force des choses, s’impatiente depuis cinq longues années de voir enfin la fin du film. Un long métrage qui a déjà connu deux héros tragiques. L’un, déchu par coup d’Etat en 1999 et en lice pour la prochaine échéance présidentielle, et l’autre assassiné dans des circonstances non encore élucidées lors des événements de septembre 2002, à l’origine du « western macaroni » ivoirien. Sans compter les nombreuses victimes comptabilisées pendant la guerre et les manifestations de contestation. A bien regarder, les Accords de Marcoussis ont été la source d’inspiration d’un scénario catastrophe changeant au gré des circonstances et des ambitions politiques affichées. Les rôles ont été plusieurs fois redistribués par le chef d’orchestre alors qu’au sortir de la conférence de Kléber, théoriquement, ce dernier avait été dépouillé de l’essentiel de ses prérogatives. Celles-ci avaient malicieusement été concentrées aux mains d’un Premier ministre de consensus. La suite de l’histoire est bien connue aujourd’hui. Après quatre années de tergiversations, Marcoussis a été remplacé par l’APO au grand dam de Paris. Pendant ce temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. On retiendra la façon dont le Premier Ministre de consensus, Seydou Elimane Diarra, a été très rapidement décrié par le camp présidentiel puis désavoué avant d’être débarqué. Ensuite, ce fut le tour de Charles Konan Banny de faire les frais de sa naïveté et d’un « tandem » dont il ne maîtrisait ni les tenants ni les aboutissants malgré un soutien aveugle de Paris à sa personne. Adaptant le scénario au nouveau contexte, Laurent Gbagbo, a fini par trouver la solution miracle à Ouagadougou grâce à la médiation de Blaise Compaoré pourtant considéré sur les bords de la lagune Ebrié comme le faiseur de guerre et de paix dans la sous région. Après la signature de l’APO en mars 2006, cet accord a failli voler plusieurs fois en éclats. A chaque épisode, on remanie et on remet des pièces de rechange de sorte à obtenir un semblant d’harmonie gouvernementale. La dernière affaire en date, a été la dissolution du gouvernement et de la CEI – Commission électorale indépendante –. Schématiquement, on essaie toujours de respecter un certain équilibre au vu des accords, mais dans le fond, il ne reste plus grand-chose au consensus national. Tous les efforts déployés pour créer les conditions idoines à l’organisation des élections sont en train d’être anéantis. Avant la fin de l’an9 Diasporas News Politique sur la sellette, Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur FPI, pourtant considéré comme un des intouchables du dispositif de Laurent Gbagbo pour la conservation du pouvoir, et le Premier ministre Guillaume Soro, même si pour l’heure à son cabinet à la Primature, ses collaborateurs minimisent sa citation directe dans une affaire de corruption estimée à plusieurs millions d’euros. Une enquête parlementaire très appuyée par le président de l’hémicycle ivoirien qui n’est rien d’autre que le Pr. Mamadou Coulibaly, un des maillons forts du régime en place, pourrait voir le jour dans les semaines à venir pour situer les responsabilités. Une situation qui laisse penser que le parti au pouvoir fait lui aussi le ménage en son sein après la première vague d’arrestations de certains barons de la filière café-cacao proches du régime. Même si d’aucuns parlent d’une manœuvre dilatoire du pouvoir pour retarder la date électorale, force est de reconnaître que cette opération n’est pas de nature à créer l’union sacrée autour de Laurent Gbagbo. Dans l’expectative du calendrier électoral, le feuilleton à rebondissements ivoirien continue donc de livrer ses secrets sans que l’on ne sache vraiment la fin de l’épilogue qui, à coup sûr, réserve des surprises. Le suspense continue donc de faire palpiter le cœur des populations, spectatrices, malgré elles, de scènes parfois honteuses et déshonorables. Clément Yao née en cours, il n’est même pas certain qu’une liste électorale définitive soit disponible. Car la bataille de l’identification des populations n’est toujours pas terminée. Le camp présidentiel soupçonne l’opposition et l’opérateur technique français, la Sagem, d’avoir trafiqué la liste électorale provisoire. Malgré l’assurance donnée par des sondeurs, payés rubis sur l’ongle, créditant Laurent Gbagbo vainqueur dans tous les cas de figures imaginés, le camp présidentiel redoute que la vérité des urnes ne soit pas celle escomptée. Cette affaire de liste électorale non fiable a pris ces dernières semaines, une telle proportion dans le débat national que le risque d’un clash entre pouvoir 10 Diasporas News et ex-rebelles est devenu grand. L’opération « mains propres » lancée par Laurent Gbagbo pour ausculter les dérives au sein de l’administration ivoirienne, ne se limitera pas qu’aux fonctionnaires de petits calibres. Ont été mis Politique Guinée-Conakry : 1er tour des élections présidentielles La nuit du 2 juillet 2010 : toute la fierté de l’Afrique était portée par les jeunes Black Stars du Ghana au Soccer City de Johannesburg. Tout le continent africain a pleuré l’élimination de leur dernière équipe en lice, commenté le penalSékouba Konat ty raté d’Asamoah Gyan, à la fin des prolongations d’un palpitant Uruguay-Ghana. Bref, c’est encore une histoire de main mais après tout c’est du jeu ! Pendant ce temps-là, les Guinéens retombent plus vite sur terre que le reste du monde… En effet, c’est très tard cette nuit-là que Ben Sékou Sylla, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) proclame officiellement les résultats provisoires du premier tour des élections présidentielles. A insi, le second tour se jouera, le 18 juillet 10, entre Cellou Dalein Diallo de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), qui arrive largement en tête avec près de 40% des voix, contre l’opposant historique Alpha Condé représentant le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) qui culmine à 20,67%. Pour le reste, le podium est complété par Sidya Touré du parti libéral, l’Union des Forces Républicaines (UFR) avec 417 261 de suffrages exprimés soit 15,60%. Rappelons que ce scrutin se voulait être le plus ouvert possible ; il y a donc une pléthore de candidats : une vingtaine ! Et pourtant, le ticket d’entrée était très cher : la CENI a fixé le montant de la caution électorale à 100.000 USD contre seulement 11.000 €uros en 2003. Ce qui a eu pour effet de limiter le nombre de candidats car la Guinée dénombre une centaine de partis politiques pour une population de 10 millions d’habitants. Laisser s’exprimer toutes les sensibilités, certes, mais lorsque plus de la moitié des postulants n'a pas pu dépasser 1% soit environ 25.000 voix, elle affaiblit la démocratie plus qu’elle ne la renforce. Qui a voté pour le candidat malheureux El Hadj Bouna Kéita (RPG) ? Bon dernier, il totalise 1.779 voix ! Donnera-t-il une consigne à ses électeurs pour soutenir le professeur Alpha Condé, au second tour ? Le taux de participation de 77% témoigne d’un engouement collectif. Le peuple guinéen a attendu plus 50 ans pour pouvoir exprimer librement ses choix même si l’avènement du 12 Diasporas News multipartisme remonte à une vingtaine d’années. La soif de citoyenneté Sékou Touré, le père de l’indépendance se transforma très vite en dictateur. Il dirigea en despote le pays depuis l'indépendance jusqu’à sa mort en 1984, le mot « élection » n’avait aucune existence légale en Guinée ; la population vivait sous la menace d’une police acquise à la cause du despote et les opposants étaient mis au secret. Vînt ensuite le règne de Lansana Conté, jusqu’à sa mort en 2008. Bien que des élections aient été organisées en 1993 et 1998, au nom de l’ouverture démocratique, les résultats étaient courus d’avance : ils favorisaient toujours le pouvoir en place. Au crépuscule de sa vie, l’apparition du vieux général se faisait plus rare. Affaibli par un problème de santé, il était plus enclin à se reposer dans sa résidence. Les rumeurs de coup d'État vont bon train ; ce qui n’empêche pas le pouvoir de réprimer toute manifestation comme ce fut le cas lors de la grève générale de 2006 et surtout de janvier 2007 qui a fait une trentaine de morts. En 2008, le pays est exsangue ; les deux dictateurs ont laissé en héritage un pays en ruine. Comment la Guinée, avec un potentiel aussi riche, ne peut-elle pas se dépêtrer d’une telle situation ? L’exploitation de matières premières, notamment la bauxite, mais aussi l’or, le diamant ou le fer, n’empêche pas celle-ci de rester en queue de classement des Nations-Unies relatif à la richesse des nations. Le capitaine Dadis Camara, le chef de la junte Chassez le naturel et il revient au galop ! A l’annonce du décès de Lansana Conté, profitant de la vacance du pouvoir et de la valse hésitation de la classe politique à prendre les choses en main, un phénomène arrive au pouvoir. Là, surgi de nulle part, arrive un groupe de sous-officiers dirigé par le Capitaine Dadis Camara. Dès leur arrivée au pouvoir, ils ont promis que la transition sera rapide et qu’ils remettront le plus vite possible le pouvoir aux mains des civils. Au bout de quelques semaines seulement, la junte a mis en coupe réglée le pays. La communauté internationale décide de mettre le pays sous embargo, en guise de sanction, tant que le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli. La manifestation de l’opposition dans le stade du 28 septembre fait basculer la donne : au mois de septembre dernier, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles, embroché et violé des femmes pour réprimer dans le sang ce meeting que le pouvoir en place avait interdit. Le bilan s’est soldé par au moins 150 morts. En dépit de la création d’une commission d’enquête indépendante initiée par le gouvernement, l’ONU avait aussi diligenté une autre commission pour faire la lumière sur l’échelle des responsabilités des membres de la junte qui devront inéluctablement être traduits devant la Cour Pénale Internationale. Au fur et à mesure de l’avancée de l’investigation onusienne, l’entourage proche du capitaine Dadis Camara et lui-même se sentent menacés par les révélations à venir. Parmi eux, le lieutenant Aboubacar Chérif Diakité alias Toumba, aide de camp du capitaine Dadis Camara, devrait être entendu par ladite commission. Ce dernier ignore sa convocation d’audition et refuse de porter tout seul le chapeau qui lui semble trop grand pour lui. C’est ainsi que Toumba a tenté de mettre fin aux jours de l’homme fort de la Guinée le 3 décembre 2009. En effet, le capitaine Dadis Camara est allé lui-même chercher son ancien aide de camp dans sa caserne alors que celui-ci refusait toute convocation malgré l’injonction de ses supérieurs hiérarchiques. Il a alors tiré sur le capitaine Dadis Camara à bout portant. Atteint d’une balle en pleine tête et jugé dans un état critique, il sera finalement évacué au Maroc. La transition du général Sékouba Konaté Un homme émergea alors au moment où les rivalités entre militaires s'exacerbaient ; ce qui risquait à tout moment de faire basculer le pays dans une guerre civile. Il s’agit du ministre de la Défense de la junte, le général Sékouba Konaté. De réputation effacée, intègre, on avait l’impression qu’il ne voulait pas assurer la transition. Mû par les circonstances exceptionnelles, le sens du devoir et des responsabilités, il a fini par accepter son statut. La tâche n’était pas une sinécure car il a fallu mater toute velléité de rébellion dans les casernes, ménager la susceptibilité des proches du capitaine Dadis Camara dont l’avenir politique est incertain et surtout mettre en place un gouvernement d’union nationale avec les civils. Les accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010 scellent les dispositions pour amener la Guinée vers le rétablissement de la démocratie. Ils contenaient la désignation du Premier Ministre qui sera appelé à former un gouvernement ainsi que la fixation des échéances électorales. Ce sera encore le président burkinabé qui a joué les missi dominici mais il faut voir en coulisse la main des Etats-Unis, et de la France qui se sont concertés plusieurs fois sur le sol marocain. D’ailleurs, le général Sékouba Konaté s’est à maintes reprises déplacé à Casablanca, pour s’enquérir de la santé de son patron mais aussi peut-être pour rencontrer les émissaires américains et français. L’élection présidentielle En pareilles circonstances et après des décennies de disette démocratique, une réaction épidermique ou quelques provocations pouvaient déclencher des incidents graves. A la fin de la campagne, on a déploré seulement Alpha Condé Cellou Dalein Diallo une confrontation violente dont ont été victimes les partisans de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG. Ils auraient été agressés par des colleurs d’affiches du candidat Sidya Touré. Le bilan faisait état de deux morts. La CENI avait initialement prévu de proclamer les résultats provisoires au plus tard 72 heures après la fermeture des bureaux de vote. Le fait que la Cour Suprême ait octroyé à la CENI un délai supplémentaire de deux jours a fait monter d’un cran le suspense. Les étatsmajors des plusieurs candidats rivalisaient de déclarations et de communiqués sur des suspicions ou irrégularités et autres bourrages d’urnes qui auraient émaillé le scrutin du dimanche 27 juin, alors que ce retard incombe plus à un problème de logistique c’est-à-dire au rapatriement de procès-verbaux vers la capitale. La plupart du temps, le vivier électoral des partis politiques en Afrique est assuré en majorité par l’ethnie du candidat. Une base électorale nationale se conquiert, dans un deuxième temps, par une notoriété si le postulant à la magistrature suprême a déjà occupé une fonction ministérielle voire de chef de gouvernement. Le résultat du 1er tour des élections présidentielles guinéennes ne déroge pas à cette règle. Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’UFDG est d’origine peule, ethnie qui constitue 40% de la population. Tandis qu’Alpha Condé, du RPG, un vieux briscard de l’opposition, est malinke (environ 35% de la population). Ce ne sont pas des perdreaux de l’année. Ils font partie tous les deux du sérail. Le premier a déjà occupé des postes ministériels du temps du Président Lansana Conté. Il a hérité aujourd’hui de la présidence du parti de Mamadou Bâ, un opposant de Sékou Touré décédé en mai 2009. Quant à Alpha Condé, c’était un exilé de l’époque Sékou Touré qui l’avait condamné à mort. Il est rentré en Guinée vers les années 1990. Il a déjà goûté aux affres des geôles guinéennes pour avoir contesté les résultats des élections présidentielles de 1998 alors qu’il était en ballotage favorable contre le président sortant Lansana Conté. Moins de 24 heures après la proclamation des résultats du premier tour, chaque candidat y allait de son couplet sur les irrégulari- Sidya Touré tés qui ont entaché le scrutin. Mais c’est Sidya Touré de l’UFR, ancien premier ministre de 1996 à 1999, arrivé en troisième position, qui conteste officiellement les résultats. Il dénonce une fraude massive et une falsification des résultats en faveur d’Alpha Condé avec la complicité de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), chargée d’appuyer la CENI. Ses propos sur l’antenne de RFI sont sans équivoque : « Nul ne peut ignorer que les résultats ont changé la nuit après une manipulation informatique des procès-verbaux ». La CENI, elle-même, a reconnu à demi-mot l’existence de cas de fraudes et a déjà transmis les auteurs des faits entre les mains de la justice. Les candidats ont légalement le droit de saisir la Cour Suprême dans un délai de huit jours. Pour autant, le second tour aura-t-il bien lieu le 18 juillet ? Dans ce cas de figure, le professeur Alpha Condé pourra-t-il refaire son retard et obtenir suffisamment de reports de voix pour l’emporter? En tout cas, il y va de l’intérêt de la Guinée d’achever la transition au plus vite en rendant le pouvoir aux civils et de s’atteler à la lourde tâche du redressement du pays. Amadou Lamine THIAM GUINÉE : REPORT DU SECOND TOUR DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE Vendredi dernier un responsable de la CENI (commission électorale nationale indépendante) a annoncé le report du second tour de l'élection présidentielle. Notons que quelques jours avant, le Président de la transition le Général Sékouba Konaté avait menacé de démissionner suite à des accusations de fraudes portées à son encontre par des manifestants. Souhaitons dans cette affaire que soient respectées les règles de la démocratie. La communauté internationale suit de très près l'évolution de ces élections historiques. 13 Diasporas News Dossier Le Franc CFA : Encore un symbole du lien gênant entre la France et ses anciennes colonies. Faut-il en finir avec 70 ans de CFA ? Plusieurs chefs d'État le réclament haut et fort mais veulent-ils accepter et assumer, toute proportion gardée, des taux d’inflation incontrôlables comme en Zimbabwe (plus de 1.000%) ? L a zone « Franc » n’est pas une création ex-nihilo de l’ancienne puissance coloniale, inventée à dessein pour ligoter financièrement les pays d’Afrique à la veille dePrésident leur accession à l’indépendance. Sa Mohamed Sambi naissance remonte à 1939 : à la veille de la seconde guerre mondiale, la France a décrété ©Chefs Etat_UMEOA l’inconvertibilité du Franc et la mise en place de contrôle des changes, exception faite d’un espace géographique, c’est-à-dire les colonies françaises avec toutefois des règles de protection communes. Au fil du temps, la dénomination change mais le sigle « CFA » est arrivé jusqu’à nous. Dès la fin des hostilités, le fameux franc des Colonies Françaises d'Afrique (CFA) est lancé le 26 décembre 1945, qui est aussi une date de la première réforme monétaire française d'après guerre. Il s’est ensuite mué en franc de la Communauté Financière Africaine (CFA) après l’indépendance. Malgré quelques ajustements des règles de fonctionnement, cette zone monétaire est régie par plusieurs principes immuables : la convertibilité de la monnaie garantie par le Trésor français ; la mise en commun des réserves de change sur un compte d'opérations ; les parités fixes définies par rapport au franc français (et l’€uro) ; la libre transférabilité des capitaux à l'intérieur de la zone. Les pays du Maghreb, l’Indochine, la Guinée de Sékou Touré ainsi que la République de Djibouti ont tôt fait de s’émanciper 14 Diasporas News pour une souveraineté monétaire au moment où ils obtiennent leur indépendance. La Mauritanie et Madagascar sont sortis de la zone Franc en 1973 après avoir dénoncé les accords de coopération signés avec la France. Quant au Mali, il en est d’abord sorti en 1962 avant de revenir dans ce système monétaire en 1984. Aujourd’hui, hormis la Principauté de Monaco, les DOM-TOM, 14 États africains en font toujours partie. Ces derniers sont subdivisés en deux unions monétaires : d’une part l’UMOA pour la zone Ouest (huit pays : Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et d’autre part la BEAC pour la zone Afrique Centrale (six pays : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). L’une des bizarreries du système est que chaque franc CFA n'est utilisable que dans sa propre zone ; le transfert ne peut se faire que par voie bancaire et donc sous contrôle. Le commerçant camerounais ne pourra pas payer son lot de bazin au marché de Bamako avec les billets qu’il a emmené pour son voyage d’affaires ! Outre la définition que donnent les économistes, de la monnaie, c’est-à-dire une unité de compte, un moyen d’échange et une réserve de valeur ; elle symbolise à la fois la souveraineté et l’indépendance. Tout au long de l’histoire, battre monnaie était l’apanage et le fait du prince. Transposer cette définition à une nation c'est définir sa capacité à se prendre en charge elle-même et à gérer son budget voire son économie comme bon lui semble. Toute la polémique et les critiques sur l’appartenance des anciennes colonies à la zone Franc, quand © Christine Lagarde_Ministre Finance France bien même elles aient obtenu leur indépendance, résultent de ce constat. Aujourd’hui, après 50 ans d’indépendance, des voix s’élèvent en Afrique non pour renverser la table mais tout du moins, pour remettre en cause l’iniquité d’un tel système. « Ne serait-il pas temps, un demi-siècle après le départ des derniers commandants de cercle, que l’Afrique francophone acquiert enfin son indépendance monétaire – en d’autres termes- qu’elle se débarrasse du franc CFA ? » déclare le président Abdoulaye Wade, lors de la commémoration de l’indépendance du Sénégal au mois d’avril dernier ; une manière sans équivoque de dénoncer des décisions unilatérales imposées par Paris que l’on juge humiliantes. Ce qui a valu une réplique de la France par son ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde : « Ce n'est pas à la France de déterminer si le système actuel est approprié ou non. S'il faut en sortir ou pas. Cette époque est révolue. C'est aux États concernés de prendre leurs responsabilités… » Les grandes dates du CFA Depuis 1945, la France est la locomotive de ce système monétaire. Ses décisions de politique monétaire s’imposent ipso-facto aux pays membres. En 1948, au moment de l’application du plan Marshall pour la reconstruction européenne, le franc métropolitain a été dévalué. Du coup, le CFA est passé de 2 à 1,70 Francs. L’arrivée du nouveau Franc en 1960 fixe 1 franc pour 50 Francs CFA, une parité fixe jusqu’au « grand chambardement » de 1994 [voir encadré]. En 1999, au moment de l’avènement de l’€uro, les pays de la zone Franc sont dans l’expectative quant au sort qui leurs sera réservé. Finalement la mort du Franc français n’a pas entraîné celle de l’union monétaire. La France s’est engagée à garantir la convertibilité du CFA qui est désormais arrimé à l’Euro pour une cotation de 1 €uro contre 655,95 FCFA. Alors que demander de plus ? a fallu rembourser ses emprunts, le continent africain n’était plus solvable dans la mesure où la situation économique internationale s’est encore aggravée à cause du second choc pétrolier en 1979. Ceux qui étaient hors zone Franc ont été les premiers touchés et ont dû immédiatement dévaluer leur monnaie ; tandis que les Etats membres bénéficiaient un tant soit peu du bouclier Cette garantie de convertibilité du franc CFA est assortie d’une double contrainte : d’abord, les pays membres sont tenus de confier au moins 50% de leurs réserves de change à la Direction du Trésor français, ensuite une réunion annuelle des ministres des Finances de la zone Franc les contraint à un droit de regard de la France sur la gestion budgétaire de chaque pays. Au lendemain des vagues d’indépendance, nul ne voulait pourtant dénoncer la perversité de la zone Franc. Elle avantageait l’ancienne puissance coloniale dans la mesure où elle préservait un espace économique qui © Pays Membres_Zone Franc lui permettait de perpétuer son monopole sur ses colonies : ex©Chefs Etat_UMEOA ploiter les matières premières et y écouler ses produits finis. Mais dès le premier choc pétrolier de 1973, la mécanique s’est de la convertibilité qui leur a permis d’amortir enrayée : la balance commerciale du continent le choc. Encore une minute monsieur le bourse détériore car il est obligé d’importer son reau ! La cavalcade du surendettement contipétrole, libellé en dollar, tandis que ses cultunuait jusqu’au jour où les fourches caudines de res d’exportation se vendent mal sur le marché la Banque Mondiale et du FMI débarquèrent international. De surcroit, la France, principal pour imposer les plans d’ajustements structudébouché, est incapable d’absorber l’essentiel rels du début des années 1980. La potion est de leur exportation. Plutôt que de mettre en très amère car même une dévaluation de la place des réformes structurelles c’est-à-dire monnaie ne suffit plus pour relever le continent. faire des économies pour adapter ses capaLes bailleurs de fonds préconisent la réduction cités de développement, l’Afrique s’est lourdedes déficits publics, la libéralisation des prix, ment endettée. Et aux yeux du système finanle contrôle de crédit. Devant l'effondrement cier international, la zone Franc constituait un des cours du cacao, le président Houphouëtfilet de sécurité. D’autant plus qu’à l’époque, Boigny, par dépit ou bravade, avait annoncé les pétrodollars coulaient à flots, les Clubs de la cessation du paiement de sa dette en 1987. Londres et de Paris exigeaient peu de gaLa Côte d'Ivoire, jusqu'alors l'un des pays les rantie et mêmes les banques commerciales plus stables d'Afrique, est devenu le théâtre pouvaient prêter aux États africains. Lorsqu’il de manifestations estudiantines et de troubles sociaux provoqués par les conséquences de plan d’austérité. Mais aucun pays n’est épargné ! Pourquoi ne se sont-ils tous pas déclarés en faillite pour constituer un bloc et peser davantage sur les bailleurs de fonds ? 30 ans plus tard, l’Afrique observe aujourd’hui, avec un certain cynisme et une délectation contenue, la propagation de la crise européenne en disant « l’Europe va enfin comprendre les plans de rigueur que la communauté internationale nous a infligé pendant de longues années ». L’intervention du FMI en Grèce, où elle peut encore emprunter sur le marché financier à 9%, provoque déjà une émeute alors que la population du continent noir a subi sans broncher des mesures drastiques de remboursement des services de la dette avec des taux d’intérêt (taux de base bancaire) de l’ordre de 25%. Ceci dit, les deux unions monétaires c’est-à-dire l’UMEOA et la BEAC sont des exceptions car il existe une quarantaine de monnaies différentes pour 53 pays en Afrique. La politique monétaire est un instrument parmi tant d’autres de l’assainissement et de la relance d’une économie. Car force est de constater que : d’une part, les pays de la zone franc sont toujours classés parmi les plus pauvres du monde ; d’autre part, les taux de croissance comparés des pays appartenant à la zone Franc et le reste sont plutôt en défaveur des premiers. Les bon élèves comme le Mali, le Sénégal et le Bénin, peinent à atteindre une croissance annuelle de 5% de leur PIB alors que la moyenne continentale ou subsaharienne est de 7,5%. L’avenir de la zone Franc Après 65 ans de franc CFA, économistes, intellectuels, politiques et même le citoyen de base aspirent à s’affranchir de la zone Franc. Un demi-siècle d’indépendance n’a pas eu raison d’elle ; avoir un bout de sparadrap monétaire 15 Diasporas News Dossier qui pend sur sa souveraineté semble inconcevable pour les pays membres. Revendiquer l’indépendance de la gestion de sa politique monétaire par les seules UMOA et BEAC : oui, pourquoi pas ! Encore faut-il avoir le courage politique de s’en séparer. Aujourd’hui, le fait Le grand chambardement ou la dévaluation de 1994 Depuis le début des années 1980, les pays africains vivaient au-dessus de leurs moyens. La situation économique ne fait que s’aggraver. Au bout de 15 ans de laisser-aller, les pays de la zone Franc finirent par accepter, non sans réticence, la dévaluation du franc CFA. Elle a été imposée douloureusement par les institutions financières internationales pour relancer leur économie par des mesures politiques libérales. Face à une telle conjoncture, les multinationales installées dans la zone Franc réduisent très fortement leur trésorerie en CFA. Ce n’est pas faute d’avoir mis des garde-fous tels que les contrôles des changes ; mais la fuite de capitaux continue, de plus belle, vers les banques françaises. La BCEAO et la BEAC ne rachètent plus les billets changés hors de la zone Franc. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase fut sans doute les subterfuges utilisés par les opérateurs économiques et quelques hommes politiques pour contourner le contrôle des changes. Les Francs CFA transitent par la City de Londres sous forme de transfert de capitaux ou carrément par transport de billets de banque. Les anglais échangent les CFA auprès de la banque de France qui est obligée de les accepter. Le ministre de la Coopération Michel Roussin, a buté sur la fronde des vieux éléphants de la Françafrique. Feu Omar Bongo, qui l’invectivait sans ménagement : « Qui es-tu, toi, pour parler au nom de la France ? » ou bien il ne lui donnait plus du « Monsieur le Ministre » mais l’appelait carrément par son nom « Roussin ». Le dénouement de la dévaluation s’est tenu à Dakar pour des tractations qui ont duré trois jours. Les représentants des bailleurs de fonds et de la France ainsi que les ministres des finances faisaient le pied de grue pendant la réunion des 14 chefs d'États. Dévaluer oui, mais à quel pourcentage ? Et quelles sont les mesures d’accompagnement pour juguler l’effondrement du pouvoir d’achat et par là même éviter à la population de descendre dans la rue ? Tels étaient les point d’achoppement. La dévaluation de 50 % du franc CFA a été finalement obtenue avec une contrepartie de 3 milliards de CFA que la France est allée négocier avec le FMI. 16 Diasporas News d’appartenir à une union monétaire confère une stabilité financière et monétaire. Sur une longue période 1960-2004, l’inflation moyenne tourne autour de 8% pour la zone Franc alors qu’elle est de 76% pour les autres pays subsahariens. La zone franc est avant tout un amortisseur surtout en période de crise financière mondiale où les cours des matières premières évoluent de manière erratique. La CEDEAO et la CEMAC gagneraient davantage à renforcer leur coopération pour s’acheminer vers une zone économique régionale avec de véritables échanges. Elle exigerait un effort de tout un chacun pour respecter des critères de convergence notamment en matière de déficit budgétaire, de réformes structurelles dans l’administration (douane, impôts…). Elle pose également la question de l’indépendance du continent noir. Sans une organisation économique régionale et à l’échelle du continent, l’Afrique subira encore et pour longtemps l’asymétrie d’une relation économique. Parler d’une seule voix pour négocier avec les occidentaux et les BRIC (Brésil, Inde, Chine) qui viennent exploiter nos ressources naturelles et nous vendre leurs marchandises ; tel sera l’aboutissement d’une véritable indépendance ! Alex ZAKA Invité du mois Charles NGOUANE directeur de l’office du tourisme camerounais pour l’Europe à Paris « La France constitue traditionnellement le plus grand marché émetteur de touristes pour le Cameroun » A rrivé à Paris en 2009 en remplacement de Robert TCHABDA, admis à faire valoir ses droits à la retraite au Cameroun, Charles NGOUANE nous parle de son travail. Diasporas news : On imagine que le tourisme est l’un des enjeux majeurs du développement économique du Cameroun. Que représente ce secteur dans l’économie du pays ? Charles NGOUANE : Charles NGOUANE : Merci de m’avoir posé une telle question. Je voudrais vous dire d’entrée de jeu que le tourisme est un secteur que le président de la République Paul BIYA, dans son programme des grandes ambitions au Cameroun, a considéré comme la 6ème priorité des secteurs devant être développés pour lancer l’économie du pays. Toutefois, depuis les indépendances le tourisme a toujours été pris en compte comme un secteur de développement économique par nos dirigeants. C’est d’autant vrai que, depuis quelque temps ce secteur a connu une récession comme tous les secteurs mais avec l’aide d’organismes internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale, le Cameroun a retrouvé une certaine crédibilité financière. Dès lors, nombre d’investisseurs venus des USA, Hong Kong et Dubaï frappent aux portes du pays. Mettant en pôle position le secteur du tourisme camerounais. Je puis donc vous dire que, aujourd’hui l’économie camerounaise se développe en comptant sur le tourisme qui est un secteur prioritaire développé grâce à la volonté de politique générale du chef de l’Etat camerounais. D.N. : Cette volonté du Président Paul BIYA s’est traduite par la création d’un ministère en charge du Tourisme, n’est-ce pas ? Que fait donc ce 18 Diasporas News ministère pour vulgariser la destination du Cameroun ? C.NG : Comme je le disais, depuis les indépendances le secteur du tourisme s’est développé au travers d’une administration qui a connu certainement une évolution. Dès le début, c’était un bureau, puis un office, ensuite un commissariat général ; qui devint une délégation générale et après un secrétariat d’Etat au Tourisme. Et depuis 1999, on a créé un ministère du Tourisme pour s’occuper des activités touristiques du pays. En marge de ce ministère il y a eu la Société camerounaise du tourisme (SOCATO), chargée de la commercialisation des produits touristiques. Qui a vite été liquidée pour mauvaise gestion. Par la suite, il a été de plus en plus question de créer un office national du tourisme qui ne va pas se substituer au ministère mais sera là comme un maillon essentiel pour capitaliser les efforts de celui-ci dans la mise sur pied de la politique de promotion touristique. Et donc installé au niveau national, l’office pourrait avoir des représentations internationales. C’est donc fortement attendu par le peuple camerounais. D.N. : Quelle idée pour les autorités camerounaises d’implanter un office de tourisme en France ? C.NG : Votre question est pertinente. Ce n’est pas le mimétisme qui est à la base de la création d’un office de tourisme camerounais en France. Mais c’est la volonté du gouvernement du Président BIYA, qui veut faire du secteur du tourisme un levier de développement. C’est un premier pas de l’idée qui consistait à créer des structures à travers le monde. Nous Par conséquent je rends compte à Yaoundé tout comme à Paris. A l’époque, notre service était logé dans les locaux de l’Ambassade à Auteuil. A en croire mon prédécesseur Robert TCHABDA, c’est à cause de l’exiguïté des locaux que nous nous sommes installés au 26, rue de Longchamp . Ce n’est donc pas pour des difficultés qu’on aurait déménagé .Il est important par ailleurs d’indiquer que les locaux qu’occupent nos services sont désormais la propriété de l’Etat camerounais qui les louait au début de notre installation. Alors, nous n’avons pas connu de difficultés. Néanmoins la seule difficulté pour nous, c’est qu’il nous faut beaucoup de moyens pour faire la promotion de notre pays. Car malgré la concurrence qui est rude dans le secteur du tourisme, le Cameroun est admiré par de nombreux africains et même européens du fait de sa présence régulière dans les foires et salons. D.N. : Que faites-vous pour améliorer vos services afin d’attirer le maximum de touristes au Cameroun ? C.NG : Cela ne relève pas de moi, bien qu’il me revienne de mettre les décisions en pratique. C’est l’Ambassade qui met tout en place pour faciliter la venue des touristes au Cameroun. Avec la mise en place des services express de délivrance des visas en 24H, les touristes qui veulent se rendre au Cameroun n’éprouvent plus de difficultés. Nous travaillons avec les Tours Opérateurs en France, Belgique, Italie, et d’autres pays. Nous leur demandons de nous faire venir les listes de leurs réseaux .Entre temps un touriste au Cameroun dépense 1500, voire 3000 euros soit 1000000 ou 2000000 FCFA. Ce n’est pas une mince affaire, nous devons donc les encourager. étions déjà conscients de créer le Bureau d’information touristique du Cameroun. D’ailleurs un texte avait été mis sur pied pour maintenir l’office du tourisme pour l’Europe, au 26, rue de Longchamp, dans le 16ème arrondissement de Paris, dans le but de faire connaître le Cameroun à travers le tourisme, la France constituant traditionnellement le plus grand marché émetteur de touristes pour le pays. D.N. : Avez-vous déjà rencontré des difficultés dans l’exercice dans vos activités ? C.NG : A ma connaissance non. L’office du tourisme pour l’Europe à Paris dont je suis le directeur général est un service technique rattaché à la chancellerie du Cameroun en France. D.N. : On sait que sur le marché mondial du tourisme la concurrence est rude. Quels sont les produits touristiques que vous offrez et qui font la différence avec les autres ? C.NG : C’est une question intéressante. La particularité du Cameroun est qu’on l’appelle l’Afrique en miniature, d’où d’ailleurs le slogan : « Toute l’Afrique en un pays ». Ce qui veut dire que tous les produits touristiques des pays environnants se retrouvent au Cameroun. C’est ça la difficulté pour le Cameroun de pouvoir dégager un produit spécifique. Mais des études ont été réalisées, elles montrent que nous nous positionnons favorablement par rapport à nos concurrents, et nous faisons l’effort pour éviter la concurrence dé- loyale. Je prends l’exemple de l’écotourisme ou le culturel. La culture du nord au sud et de l’est à l’ouest est intacte. Au Cameroun nous avons gardé nos traditions. Des peuples perpétuent leurs chefferies, on y trouve encore un musée, un palais et le sultanat de Foumban qui sont un attrait pour les touristes. Pour le safari, nous avons certainement beaucoup de concurrents mais pour le balnéaire, un partenariat a été signé avec les pays du Golfe pour la construction du plus grand complexe hôtelier touristique jamais réalisé en Afrique. Ce qui va déclencher un véritable déclic, mais l’Etat a déjà lancé un appel aux investisseurs pour pouvoir investir dans des campements touristiques et hôtels délaissés. D.N. : Vos bilans et perspectives… C.NG : En 2009 nous avons connu de la morosité. Une année qui a séché les poches des touristes, ce qui a fait qu’on n’ avait pas passé le nombre de 400.000 touristes sur les 500.000 prévus. En 2010 nous envisageons d’atteindre les 500.000 visiteurs ; et à l’horizon 2012 on vise les 3 millions de touristes avec la prospection des pays nord-américains et asiatiques. D.N. : Nous sommes à la fin de notre entretien. Vos impressions sur le magazine Diasporas News… C.NG : La première fois que j’ai vu ce magazine ce sont les titres qui m’ont intéressé. Les informations qui sont traitées sont celles qu’on voudrait connaître. Ce qui me fait penser que ce magazine est vraiment proche des diasporas vivant en France comme son nom l’indique. Tout ce que j’ai vu dans Diasporas News me va droit au cœur, un travail digne d’intérêt, je ne peux que vous encourager à faire plus. Faustin Dali 19 Diasporas News Société Changement climatique : « The heat is on » [la sécheresse est à nos portes] : titre on ne peut plus alarmiste de la 3ème édition du Global Media Forum (GMF) qui s’est déroulée du 21 au 23 juin 2010 à Bonn en Allemagne. Il s’agit d’un symposium, sur les changements climatiques et le rôle des médias, placé sous l’égide la Deutsche Welle (DW), la radio-télévision nationale. L e GMF est devenu une référence dans le pays. Il essaye de mettre en perspective les grandes tendances du monde globalisé. Les deux premières éditions étaient placées sous le signe de la construction de la paix et la prévention des conflits. Lors 2010 : " médias et les fléaux planétaires ". Celui-ci s’est affiné au vu des dernières actualités du second semestre 2009. Et c’est ainsi que cette année le curseur était placé sur le thème du changement climatique. Comme tous les ans, plus de 1.500 participants, originai- Le panel est composé de personnes d’horizons divers : des représentants des médias, des politiques, des scientifiques, des ONG, des industriels. Sans oublier le soutien inconditionnel de la ville hôte ainsi que du gouvernement de la Rhénanie du Nord-Westphalie. Le continent africain était fortement représenté par des experts et une cinquantaine de journalistes spécialisés en environnement. Ils sont pour la plupart recommandés par l’ambassade ou le consulat de la République Fédérale d’Allemagne dans chacun de leur pays. Pourquoi le thème des changements climatiques ? de son discours de clôture de l’année dernière monsieur Erik Betterman, le Directeur Général de la DW-Radio, avait annoncé le thème de res de plus de 95 pays, ont planché pendant trois jours au Centre International de Conférence de Bonn, l’ancienne capitale fédérale. Le thème est fédérateur pour plusieurs raisons. D’abord, il existe une prise de conscience mondiale du danger de l’émission de gaz à effets de serre, du réchauffement de la planète et ses conséquences au cours de ce siècle. De prime abord, l’enquête Synovate en partenariat avec la DW enfonce une porte ouverte. Il s’agit d’un sondage à l’échelle mondiale d’un panel de 13.000 personnes de 18 pays différents pour percevoir la menace du changement climatique global et de ses conséquences. Mais les résultats indiquent que les préoccupations ne sont pas tant l’émission de gaz à effets de BOUTIQUE COÛT D'OEIL SITUÉ AU 11 BOULEVARD PASTEUR 93120 LA COURNEUVE. VENTE DE PRODUITS COSMÉTIQUE ET ACCESSOIRES. POSE D’ONGLES ET EXTENSION DE CILS. VENTE DE MÈCHES BRÉSILIENNE. 20 Diasporas News RER B AUBERVILLIER LA COURNEUVE BUS: 250 / 249 / 150 ARRÊT: CRÈVE-COEUR TÉL: 01 41 61 93 35 serre mais la prise de conscience que depuis quelques années, il y a une augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes (inondation, sécheresse, hiver rigoureux…). Et 70% des personnes interrogées estiment qu’il faut modifier notre comportement pour préserver notre environnement pour le futur. Tout le monde se souvient de l’échec du Sommet de Copenhague en décembre 2009. Jamais une conférence sur le climat n’avait réuni autant de chefs d’Etat et aucun accord ni consensus n’avait été trouvé à l’issue de deux semaines de débats. Les grands de ce monde avaient juste convenu de lancer une vaste réflexion pour l’année 2010 avant le prochain Sommet prévu au mois de décembre à Cancun. C’est en vue de cette réunion que le président mexicain et la chancelière Angela Merkel se sont rencontrés au mois d’avril dernier à Bonn afin de préparer une réunion " de la dernière chance " et d’éviter ainsi deux échecs consécutifs. De voir la DW organiser une conférence sur le climat est dans la continuité de la volonté allemande de porter les questions de l’environnement au premier plan de ses préoccupations internationales. Trois jours semblent insuffisants pour faire un tour d’horizon exhaustif d’un aussi vaste sujet mais l’intérêt du GMF 2010 tient au fait qu’il essaye de lancer des pistes de réflexion pour une recherche de solutions globales. Les tendances centrales ont été exposées en séance plénière tandis que des ateliers permettaient d’affiner les différents thèmes avec des spécialistes et des experts. Adaptation aux changements climatiques et réduction de la pauvreté ; développement et sauvegarde de la planète : " le Nord est-il capable d’aider le Sud au sein d’un modèle global ? " ; les sources d’énergie alternatives de long terme. Ce sont ces trois grandes idées, on ne peut plus consensuelles, qui ont fait l’objet de débats dans la salle de conférence principale. Yves de Boer, le Secrétaire exécutif de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (UNFCCC) est un fervent activiste de la lutte contre le réchauffement climatique,a tenu à honorer de sa présence l’ouverture de la session. C’est sans aucun doute une dernière marque de soutien à toutes les bonnes initiatives car il finira son mandat à la fin du mois de juin après avoir posé sa démission en février dernier, à la suite de l’échec du Sommet de Copenhague. Pourtant, il a encore lancé une mise en garde, il y a quelques mois, en déclarant que "si nous assistons à un autre échec à Cancun, cela entraînera une grave perte de confiance sur l'efficacité de ce processus ". Il pense plutôt que c’est un processus irréversible et qui aboutira tôt ou tard. Selon lui, " il faudra probablement attendre le rendez-vous suivant, en Afrique du Sud fin 2011, pour aboutir à un traité légalement contraignant…" En attendant, l'objectif est de proposer des solutions concrètes et applicables : une aide aux pays les plus exposés au dérèglement climatique, des transferts de technologies vertes ou encore la lutte contre la déforestation (environ un cinquième des émissions mondiales de gaz à effets de serre). Tandis qu' Erik Bettermann, le Directeur Général de la DW-Radio insiste, lui, sur la centralité du rôle des journalistes comme relais d’informations : " il est du devoir des médias de transmettre, avec la plus grande objectivité et neutralité possible, les grands enjeux de la planète… et surtout celui sur les changements climatiques… " Monsieur Werner Hoyer, Ministre d’Etat adjoint chargé des Affaires Etrangères tient à faire passer le même message à l’endroit des journalistes avant de rajouter que la solution passe par un renforcement de leurs capacités comme le préconise l’académie DW en offrant la possibilité de formation dans plusieurs pays. Il déclare enfin que " la stabilité climatique est essentielle pour l’économie mondiale ; ce qui conforte notre engagement en matière de politique étrangère ". Tous les participants se souviendront de l’intervention d’un gamin de 12 ans, le dénommé Félix Finkbeiner. Il a subjugué son auditoire, haranguant son public, micro à la main, pour asséner une vérité, somme toute évidente, à l’endroit de tous les adultes présents : " il ne s’agit pas de sauver uniquement l’ours polaire, mais également notre avenir ". Il porte la casquette d’ambassadeur de " Plant for the planet ", une ONG qui lance le défi de planter un million d’arbres dans chaque pays du monde. Les solutions pour l’Afrique Quant aux différents débats organisés dans les ateliers, nous nous sommes intéressés sur les problématiques de développement socioéconomique et les conséquences engendrées par les changements climatiques en Afrique. Quelle sera l’après-pétrole ? C’est un débat intéressant d’une séance plénière de la deuxième journée. En d’autres termes, quelles seront les sources d’énergie du futur qui permettront d’atteindre un objectif, aussi modeste soit-il, d’un réchauffement de la planète en dessous de 2°C en 2020 ? La solution de facilité est de se tourner vers les biocarburants ; mais ils ont un inconvénient majeur dans la mesure où ils accaparent d’énormes surfaces de terres arables au détriment des cultures vivrières indispensables pour l’autosuffisance alimentaire du continent. De plus, la production des biocarburants nécessite également de l’eau en abondance pour l’irrigation. Parmi les solutions innovantes, on citera l’exemple d’un projet de géothermie au Kenya qui permettra à terme de fournir de l’électricité à une population d’une agglomération de taille moyenne. L’installation d’un parc géant de panneaux solaires dans le désert du Sahara a été évoquée. Une société allemande est parmi la pionnière dans le domaine. Il s’agit de capter l’énergie solaire, de la transformer en électricité et ensuite d’en exporter une majeure partie vers l’Europe. Pour l’instant les coûts semblent assez rédhibitoires, notamment le transport pour traverser la Méditerranée. La cérémonie de clôture En pareille circonstance, après trois jours de conclave, les esprits divaguent un peu, on perçoit le stress des maîtres de cérémonie pour essayer de respecter la ponctualité. Et c’est dans ces moments-là qu’un intervenant, haut fonctionnaire de l’Unesco un peu zélé, monopolise le temps de parole pendant plus de 20 minutes. C’est ainsi que le Secrétaire d’Etat allemand chargé de l’Education et la Recherche, 21 Diasporas News Sport L'ESPAGNE SUR LE Georg Schütte fut d’une concision millimétrée dans son discours. Le mot de la fin reviendra à Christophe Lanz, le Directeur Général de la DW-Télévision : "vous journalistes, relais d’information et d’opinion, vous devriez être rigoureux, efficaces car de vous dépendra la prise de conscience et de connaissance de toute la population de la planète sur le phénomène des changements climatiques ". Par Alex ZAKA Deutsche-Wele ou DW [la voix de l’Allemagne] Le paysage audio-visuel est très disparate en Europe ; chaque pays a sa spécificité. La DW n’a pas d’équiva- La 19ème Coupe du monde s'est achevée ce dimanche 11 juillet, voyant l'Espagne rafler la mise après un parcours extraordinaire et malgré une défaite lors de leur premier match. Un mondial rempli, comme souvent, de moments forts, d'émotions, de tristesse et de joie. En commençant par la surprise uruguayenne renouant avec un passé glorieux mais trop longtemps oublié des experts, en passant par le quart de finale dramaturgique du Ghana, qui a failli devenir la première équipe africaine à se qualifier pour les demies-finales, cette première Coupe du monde sur le sol africain a eu son lot d'histoires et de suspense. Diasporas-News revient, pour vous, sur les moments forts du plus grand événement sportif de la planète. Début compliqué Contrairement à ses précédentes éditions, cette Coupe du monde 2010 a eu beaucoup de mal à se lancer. Le niveau des matches a déçu la plupart des experts, qui attendaient bien plus d'un tournoi de cette envergure. D'ailleurs, les fameuses Vuvuzelas (trompette traditionnelle d'Afrique du Sud) faisaient, au début, bien plus parler d'elles que le niveau de jeu et les performances des 32 équipes qualifiées. Si bien que les favoris ont eu beaucoup de mal à s'affirmer. lent en France ; elle ressemble davantage à la structure de la BBC anglaise.Elle est en effet, subdivisée en deux branches : la radio (DW-R) et la télévision (DW-T). Depuis le transfert de la capitale fédérale à Berlin, la DW-T a suivi l’administration centrale ; tandis que la DW-R est restée sur les rives du Rhin à Bonn. Financée à 100% par les eniers de l’Etat, son budget est voté annuellement à la Bundestag. De ce fait, les deux directeurs généraux sont nommés par la majorité parlementaire. Quelle est sa vocation ? La DW est tout entier tournée vers l’étranger. C’est l’organe de communication de l’Allemagne à l’étranger car elle émet et diffuse ses émissions dans plusieurs langues (une trentaine) sauf en allemand. Laurent Tiassou, journaliste togolais qui travaille pour le desk français explique que " la DW-R a une approche différente de RFI ou la BBC dans le traitement de l’information du continent africain… on essaye d’approfondir, d’analyser plutôt que de se contenter d’éléments factuels". Ce qui fait que la règle d’or dans la ligne éditoriale est de prendre son temps et d’obtenir un témoignage sur place c’est-à-dire dans le pays concerné. En cela, la DW-R recrute énormément de correspondants en Afrique et forme annuellement des journalistes à la DW-Akademie. 22 Diasporas News Les matches de poule ont été marqués par un manque de rythme, et surtout par des erreurs techniques inhabituelles pour un mondial. L'intérêt augmenta sensiblement avec les matches à élimination directe. Les moments intenses de ces rencontres de groupe furent rares, mais quelques formations ont surpris autant que d'autres ont déçu. Malgré un niveau de jeu relativement faible, quelques pages d'histoire se sont écrites. Comme les premières victoires de la Grèce et de la Slovénie en Coupe du monde. D'autres sélections ont marqué l'histoire parfois même en dehors du terrain. C'est ainsi que l'équipe de France s'est ridiculisé non seulement par leurs résultats catastrophiques (un match nul, deux défaites, un seul but inscrit) mais surtout par leur comportement qui a fait du bruit dans le monde entier. En refusant de s'entraîner avant leur dernier match contre l'Afrique du Sud, les Bleus pensaient se montrer solidaires face à l'exclusion de Nicolas Anelka suite à ses propos injurieux envers Raymond Domenech. Un parcours chaotique qui se terminera par une dernière place du groupe A. L'Afrique du Sud quant à elle, n'a pas réussi à se sortir de ce groupe A, et est devenue bien malgré elle, le premier pays organisateur à ne pas se qualifier pour les huitièmes de finale. TOIT DU MONDE : était temps de laisser la place aux matches à élimination directe, où tout le monde espérait un sursaut de suspense et d'intensité. L'Afrique à la trappe Cette première phase fut également marquée par la défaite de l'ultra favori espagnol face à la Suisse (1-0). La Roja a eu toutes les peines du monde à se sortir du groupe H, finissant malgré tout à la première place devant le Chili. Le groupe de la mort, composé du Brésil, de la Côté d' Ivoire, du Portugal et de la Corée du Nord n'a connu aucune surprise. Brésiliens et Portugais se qualifiaient facilement, pendant que les Ivoiriens ont déçu, comme la plupart des nations africaines d'ailleurs. C'est le cas de l'Algérie, incapable d'inscrire le moindre but en trois matches, ou du Cameroun de Paul Le Guen défait trois fois en autant de rencontres. Le Ghana était la seule équipe du continent présente en huitième. Les surprenants américains, eux, se sont qualifiés à l'ultime seconde en marquant dans les arrêts de jeu face à l'Algérie, empochant dans le même temps la première place du groupe devant l'Angleterre. Et le champion du monde en titre dans tout ça ? Les Italiens inquiétaient déjà avant le début de la compétition. Et ses doutes se sont confirmés. Comme la France, les joueurs de Marcello Lippi ont fini derniers de leur groupe et pour la première fois, les deux finalistes de la précédente édition s'arrêtaient dès le premier tour. L'histoire étant écrite, il L'Uruguay, premier du groupe A, était le premier à entrer en piste, face à la Corée du Sud. On connaissait les principaux atouts de la Céleste : Diego Forlàn et Luis Suarez. Et c'est grâce au deuxième que les hommes de Tabarez ont fait la différence (bien aidé sur le premier but par la fébrilité du gardien Coréen.) Le but de la victoire est une pure merveille : une frappe enroulée à l'entrée de la surface qui heurte le poteau avant de finir sa course au fond des filets. Rien à dire. Les Uruguayens, champion du monde en 1930 et 1950 ne sont pas si loin de renouer avec leur glorieux passé. Restait à savoir qui serait leurs adversaires, le Ghana ou les États-Unis ? Seule équipe africaine présente en huitième, le Ghana pouvait compter sur le soutien de tout un continent. Fort d'un collectif parfaitement rôdé, les ghanéens démarraient la rencontre tambour battant face à l'une des nations émergentes du football. Et Teddy Prince Boateng annonçait tout de suite la couleur en marquant dès la 5ème minute. Mais les Américains sont avant tout connus pour ne jamais rien lâcher. Et encore une fois ils ont fait honneur à leur réputation et ont réussi à arracher les prolongations sur un penalty de Landon Donovan à la 62ème minute. Mais les Ghanéens attaquaient ces 30 minutes supplémentaires avec une envie incroyable. Et Gyan, à la 95ème, envoyait les siens en quarts de finale pour la première fois grâce à un but tout en puissance. La prestation du gardien Richard Kingsson est largement à souligner car, le troisième gardien de Wigan est l'un des principaux artisans de cette qualification historique. Le Ghana rejoignait ainsi le Cameroun et le Sénégal, seules nations africaines à s'être qualifiées pour les quarts de finale d'une Coupe du monde. Le troisième huitième de finale opposait les Pays-Bas à la Slovaquie, l'équipe qui a éliminé les champions du monde italiens. Les Hollandais n'ont pas brillé, mais sont sortis sans difficulté du piège tendu par la Repre. Deux buts de Sneijder et Robben ont suffit pour prolonger la série d'invincibilité des Oranje (2-1). Le Brésil quant à lui, se débarrassait sans problème du Chili dans un match sans grand suspense (3-0). Au terme d'un match très engagé, l'Espagne éliminait le Portugal, avant d'affronter le Paraguay en quarts de finale. Les Sud-Américains, tombeurs du Japon, se qualifiant ainsi pour leur premier quart de finale. Les arbitres font le show Les arbitres furent à nouveau au cœur du débat en Afrique du Sud. Surtout après les matches Argentine-Mexique et l'Allemagne- 23 Diasporas News Sport Angleterre. Ces deux matches ont été faussés par des erreurs flagrantes d'arbitrage qui ont forcément changé la physionomie des matches. Et c'est loin d'être normal au stade Bref Caster Semenya Championne du Monde du 800m pourra à nouveau courir après de nombreuses polémiques autour de sa morphologie. Des experts médicaux ont enfin conclu qu'elle pourrait reprendre la compétition en tant qu'athlète féminine. Heureux dénouement pour Sémenya ! Cette décision ne peut que remplir de joie les Sud Africains qui avaient mal pris toute cette suspicion autour de la jeune femme. Bref SUSPENSION DE L'ÉQUIPE NATIONALE DE FOOTBALL PAR LE PRÉSIDENT NIGERIAN, GOODLUCK JONATHAN. L'équipe nationale nigérianne est suspendue pour une période de 2 ans suite à son élimination, dès le premier tour, de la Coupe du Monde de Football. En vue d'une réorganisation totale du Football au Nigéria. Précisons néanmoins que la position de la FIFA à ce sujet est claire : pour elle un pays quel qu'il soit n'a pas à s'ingérer sur le plan politique dans le fonctionnement d'une fédération. Affaire à suivre ! Suite à cet ultimatum lancé par la FIFA, le Président nigérian Jonathan GOODLUCK est revenu sur sa décision de suspendre l'équipe nationale de football après son élimination de la Coupe du Monde, 24 Diasporas News des huitièmes de finale. Carlos Tévez donnait l'avantage aux Argentins d'une tête à bout portant, mais « Carlito » était hors-jeu d'environ 1m50 ! Dès lors les Mexicains se devaient de faire le jeu et de s'exposer au contre. Résultat 3-1 pour l'Albiceleste... Merci l'arbitre. Mais le but refusé à Steven Gerrard a été encore plus préjudiciable pour les Anglais. Menée 2-0 par des Allemands irrésistibles, la sélection de Fabio Capello est tout de même parvenue à réduire l'écart, avant d'égaliser à 2 partout, sur une superbe frappe de Steven Gerrard. La balle s'écrasait sur la barre avant de rebondir 50cm derrière la ligne de but. Tout le monde a vu la sphère rentrer, sauf l'homme en noir. Les deux équipes auraient dû rentrer aux vestiaires dos à dos. Mais au lieu de ça, l'Allemagne comptait toujours un but d'avance à la pause, grâce à l'arbitre. Conséquences : les Anglais ont entamé la deuxième mi-temps tête en avant, prêt à tout défoncer. Seulement, les contres sont parfaitement exploités par la Mannschaft et l'incontournable Klose. Score finale 4 buts à 1. L'Angleterre peut se sentir flouée car à 2-2 à la mi-temps, le match aurait pu (dû ?) prendre une toute autre tournure. Ce qui a aussitôt relancé le débat sur la mise en place de la vidéo dans le football, pour aider les arbitres à prendre les bonnes décisions. La FIFA a annoncé que ce serait la dernière Coupe du monde avec ce système d'arbitrage, mais rien n'indique que la vidéo sera instaurée... Des quarts de finale prometteurs... Les quarts de finale promettaient un grand spectacle, avec un Pays-Bas-Brésil des plus explosifs et un Allemagne-Argentine attendu de tous. Les Brésiliens menaient rapidement au score grâce à Robinho, mais allaient totalement perdre le fil du match après la pause. Les Pays-Bas parvenaient à égaliser suite à une sortie ratée de Julio César, avant de prendre l'avantage grâce à un but de Sneijder. Felipe Melo, responsable de l'égalisation hollandaise, bouclait la déroute brésilienne en se faisant expulser pour un mauvais geste. A la surprise générale, le Brésil se fait sortir en quart de finale, comme en 2006 et peut nourrir de nombreux regrets tant la Seleçao a dominé la rencontre jusqu'à l'égalisation néerlandaise. Toujours présent lors des grands évènements, l'Allemagne avait fort à faire face à l'Argentine de Diego Maradona. Après avoir passé 4 buts à l'Angleterre, les hommes de Joachim Löw ont récidivé face à Lionel Messi et ses coéquipiers. En marquant à la 3ème minute, Thomas Müller mettait les siens sur de bons rails. N'étant dangereux que sur des coups d'éclats individuels, les Argentins peinaient à se procurer des occasions. De l'autre côté, les Allemands étaient diabolique d'efficacité. Trois contres, trois buts. Score final 4-0. El Pibe de Oro rentrait à la maison en emportant avec lui son orgueil et sa vanité. L'Allemagne était supérieure dans tous les domaines et s'offrait une deuxième finale consécutive après celle de 2006. De son côté l'Espagne avait l'occasion de se hisser pour la première fois de son histoire en demi-finale. Pour cela il fallait se défaire des surprenants Paraguayens dans un match complètement fou. Cardozo obtenait le premier penalty de l'histoire du Paraguay en Coupe du monde, pour une faute de Piqué. Mais Iker Casillas détournait le tir. Dans la foulée, sur le contre ce sont les Espagnols qui obtenaient un penalty. Converti une première fois par Xabi Alonso, la sentence est finalement donnée à retirer pour une intrusion trop rapide des joueurs hispaniques dans la surface. Le joueur du Real Madrid s'élance une deuxième fois, mais voit son tir détourné par Villar. Un scénario hallucinant surtout lorsqu'on regarde au ralenti le penalty paraguayen : 4 joueurs sont déjà dans la surface lorsque Cardozo frappe le ballon... le penalty aurait dû être redonné ! Et c'est finalement David Villa le buteur de Valence et néo-barcelonais, qui délivrait la Roja sur une frappe qui cognait les deux montants, avant de finir au fond des filets. En plus de se qualifier pour leur première demi-finale, les Espagnols gagnaient 4 matches d'affilés pour la première fois en Coupe du monde. La dernière équipe africaine en lice jouissait d'un tirage plus facile en héritant de l'Uruguay, pour le premier quart de finale de son histoire. Un match très plaisant à suivre, avec deux équipes joueuses. Muntari donnait l'avantage aux Black Stars avant que Diego Forlàn n'égalise d'un magnifique coup franc. La décision se ferait lors des prolongations. Une prolongation qui restera dans les annales. A la 123ème minute, alors que les tirs aux buts se profilaient, les Ghanéens bénéficiaient d'un dernier coup franc. Suarez détournait des deux mains une tête ghanéenne et offrait ainsi un penalty inespéré à l'ultime seconde. Asamoah Gyan avait l'occasion d'envoyer son équipe au paradis mais frappait la barre ! Et c'est finalement l'Uruguay qui se qualifiait pour la première fois depuis 40 ans en demie finale de mondial, la seule équipe inattendue à ce stade. gabarits espagnols. Des fautes énormes, étrangement sanctionnée par l'arbitre (Van Bommel, comme à son habitude, ne doit pas finir le match) qui ont rendu le match très haché et plutôt difficile à suivre. Plusieurs occasions de part et d'autre, mais c'est l'Espagne qui avait pris l'initiative du jeu. Mais par à coup, les Oranje parvenaient à se montrer dangereux notamment deux face à face raté par Robben. Au bout des prolonga- tions, après de nombreuses occasions espagnoles, c'est comme un symbole, Andrés Iniesta, le meilleur joueur de l'Espagne, qui offre le Graal à la Furia Roja sur un caviar de Fabregas. Et voilà les Champions d'Europe en titre, qui s'offre le titre suprême. C'est la victoire du beau football. Cette Coupe du monde africaine a été une vraie réussite, et la meilleure équipe pratiquant le meilleur football l'a emporté. Vive le football, et vive l'Afrique. Sébastien Béquerel Après les gros matches de l'Allemagne, les experts se disaient que la tâche serait ardue pour les Espagnols. Mais grâce à une maitrise impressionnante, et à une tête de Puyol pleine de rage sur corner, la sélection de Vicente del Bosque s'offrait l'occasion de remporter son premier titre mondial. Dans l'autre demi-finale, les Pays-Bas ne laissaient pas passer la chance de jouer leur troisième finale en Coupe du monde. Von Bronkhorst marquait le plus beau but du mondial d'une frappe magistrale à 30m, en pleine lucarne. Les Hollandais réalisaient finalement le break, avant de voir Maxi Perreira réduire l'écart, mais la messe était déjà dite (3-2). Une finale inédite donc, puisqu'aucune des deux équipes, que ce soit l'Espagne ou les Pays-Bas, n'a été championne du monde. En attendant, la finale, l'Allemagne s'est consolée en empochant la troisième place aux dépends de l'Uruguay. Une finale à l'image du mondial Cette 19ème finale de Coupe du monde a finalement accouché d'un coucou. ON s'attendait à voir un match débridé, avec des occasions, des buts, bref un spectacle que l’on n’avait pas vu jusque là. Mais les Hollandais avaient décidé de tout faire pour rendre le match impossible aux petits 25 Diasporas News Culture Le salon du Labo Ethnik Plateforme de référence pour les créateurs venus d'ici et d'ailleurs. Yvette Tai-Coquillay a déposé ses valises le week-end du 18 Juin dernier dans les beaux locaux de l'espace du Blanc Manteau au Marais pour sa quatrième édition du Salon Labo Ethnik de la mode. Rencontre avec une précurseur de l'avenir du métissage et amoureuse du chiffon. C omme Joséphine Baker, elle a deux amours : Paris mais aussi son pays. « Je suis très attachée à mon pays et à ma culture », Yvette Tai est née et a grandi à Kinshasa d'un père chinois et d'une mère congolaise. À 12 ans, elle quitte le Congo pour s'installer en France. Après son bac, vient le moment de choisir son domaine. Dans un premier temps elle se tourne vers le tourisme, puis plus tard, la médiation culturelle. Pourtant, son rêve secret de petite fille était de travailler dans la mode. Les écoles de stylisme et l'accès au mi- lieu restant définitivement inaccessibles, c'est à contrecœur qu'elle décide d'abandonner son rêve, mais pas pour longtemps. Elle s'est fait cette promesse à elle-même se disant qu'un jour elle créera ses propres évènements, ses propres défilés, pour les faire partager avec ses contemporains. Après des mois de travail d'une intensité absolue, le rêve est bel et bien devenu réalité. Yvette suit désormais son petit bonhomme de chemin avec le Labo Ethnik, qu'elle a imaginé il y a quatre ans. L'idée de créer ce « laboratoire des tendances » lui est venue en partie grâce au majestueux couturier africain Alphadi -futur parrain du Labo Ethnik-, rencontré au Niger pour le Fima* mais également grâce au travail qu'il avait fait avec France Culture (une annexe du Ministère des Affaires étrangères qui soutient la création africaine). Sur place, elle découvre des jeunes créateurs de talent et se rend très vite compte du potentiel énorme qui regorge en Afrique, mais aussi aux Caraïbes, au Moyen-Orient ou en Asie. Comme tous les exilés d'Afrique vivant en Europe, elle a souvent le mal du pays. Lorsqu'on lui demande comment elle fait pour ne pas se détacher de ses racines, sa réponse est très claire « Je sais d'où je viens et où je vais, grâce au labo Ethnik ! Cette grande famille m'a permis et me permet encore de me rapprocher des miens. En côtoyant les créateurs de toutes origines, en allant en Afrique de temps en temps comme je peux, chez moi à Kinshasa... Toutes ces choses me permettent de ne pas oublier mon parcours ». 26 Diasporas News Un parcours qui est récompensé en attirant encore plus de passionnés de la mode tous les ans, lorsqu'elle transforme durant tout un week-end les murs de l'espace du Blanc Manteau en un bouillonnement d'échanges incessants avec ses créateurs d'ici et d'ailleurs : Johannesbourg, Fort de France, Tokyo, Niamey, Shanghai, Islamabad, Montpellier, Nairobi, Buenos Aires.... Définitivement, ce laboratoire incite à réfléchir sur la relève créative de demain. Toutes ces influences sont de véritables opportunités de découvrir les matériaux et les matières de demain : marketing ethnique, équitable, bio et d'en rencontrer les acteurs dans une ambiance de métissage magistral. Diasporas-News : Pourquoi avoir choisi « Labo Ethnik » comme nom du salon ? Yvette Tai-Coquillay : Labo comme laboratoire pour analyser, rechercher, étudier les tendances, les matières, les cultures mais avant tout les mélanges. Pour toutes ces cultures et qui modifient les choses. Je suis moi-même métissée de mère congolaise et de père chinois eurasien et ce métissage là j'ai envie de le partager avec le monde. J'ai choisi de mettre sur pied le Labo Ethnik sur Paris car cela fait 26 ans que j'y suis et que j'aime le côté cosmopolite de cette ville. J'aime les mélanges qui peuvent en découler, je pense que c'est d'une richesse symbolique énorme et que cette richesse se doit d'être exploitée. DN : Quand est- ce que vous vous êtes dit qu'il fallait que vous arrêtiez le tourisme pour vous consacrer uniquement à la mode et aux événements autour de la mode ? Y T -C : C'est au fur et à mesure de la vie. A chaque évènement où j'allais, je voyais des défilés, des expos, les choses se sont déroulées et développées avec la maturité, elles sont venues à moi. Il y a aussi une chose qui me dérangeais lorsque je voyais des défilés de mode dans des discothèques, je ne comprenais pas le rapport entre la mode et le monde de la nuit, pour moi ce n'est pas dans ces lieux qu'ils pouvaient faire leur promotion. Et en les côtoyant régulièrement je me suis rendue compte qu'ils avaient du mal à se promouvoir, quand j'entends les discours des créateurs européens, ce n'est pas le même en fait, je me suis dit que les afro-caribéens font des belles choses sauf qu'ils ne sont pas Alvina Karamoko, Laura de Souza, Yvette Taï-Coquillay, François Coquillay, Alex Rotin, Djoe Joseph Dunoyer mis en avant comme ils le devraient. Cela me faisait mal de voir qu'ils ne savaient pas se vendre. Je pense qu'ils son mal instruits au départ, je voudrais dire aux couturiers africains, qu'avant d'animer des spectacles, ils devraient déjà commencer par trouver votre clientèle pour pouvoir vendre. D N: Avez-vous un message à faire passer aux jeunes couturiers africains qui choisissent de faire leurs défilés dans des boîtes de nuit ? Y T -C : Si l'objectif du couturier est de vendre son travail en tant qu'animateur et égailler une soirée ça peut être intéressant pour lui... Si ce créateur là a pour objectif d'ouvrir une boutique demain, de faire connaître son travail et de vendre ses créations, c'est à dire avoir une marque réelle ou ouvrir une boutique, ce n'est pas dans une boite de nuit que cela se passe. Tout dépend de la démarche du créateur. En présentant mon point de vue à certains créateurs africains, certains m'ont dit qu’ils préféraient continuer à faire comme ça... En posant la question à d'autres créateurs européens, pour eux c'est « d'abord la marque », trouver des clients, vendre, il faut être dans le commercial, gagner le marché, avoir des beaux tissus, des belles confections, des belles finitions, il faut trouver les budgets, des prospects... Vous savez je ne suis pas dans l'esprit de faire des défilés de mode tous les jours. Un bon créateur peut faire juste un défilé par an, si il a assez d'argent, c'est suffisant, le principal pour un créateur n'est pas de se faire connaître mais de vendre, trouver des salons et des magasins pour diffuser les pièces. Le principal c'est le client, et ensuite la presse pour qu'il puisse en vivre. DN : Pensez-vous qu'il y a un manque financier au créateur afro-caribéen de base pour qu'il puisse gagner le marché ? Y T -C : Il faut que le créateur afro-caribéen se rende compte qu'il faut suivre les collections, automne/hiver printemps/été et il faut travailler en faisant évoluer son travail et se démarquer par rapport à ça. Cela dit, je conçois que pour certains créateurs cela peut être difficile en termes financiers de suivre les collections. Dans le Labo Ethnik, nous voulons présenter des créateurs mais pas seulement africains, le labo est ouvert à tous les créateurs, toutes nationalités confondues. On est vraiment dans un domaine de métissage. Mais il y a malheureusement beaucoup de créateurs africains qu'on refuse, même s'ils font des vêtements plutôt charmants, car ils sont restés bloqués au milieu des années 80. les couturiers africains doivent comprendre que si ils veulent réussir en France, il faut qu'ils es- 27 Diasporas News Culture sayent de s'intéresser un peu plus au nouvelles tendances, parce que les robes bustiers à la Mamie Watta en forme de sirène, avec le sac assorti aux mêmes couleurs que le chapeau, que les chaussures, ce style là est un style que l'on estime dépassé et révolu depuis des années ! Il faut remettre leur créations au goût du jour, nous sommes en 2010 maintenant. DN : On dirait que vous entrez en guerre contre certains couturiers africains... Y T -C : Pas du tout ! Nous recherchons des créateurs plus créatifs, qui soient plus modernes, plus urbains, plus contemporains, des créateurs qui soient capables de faire comme Galiano ou Gaultier à ses débuts...Quand ils touchent au wax, au tissu ethnik, au raphia... qu'ils soient capables de faire des choses aussi belles. Notre objectif est de faire en sorte que demain, on ne dise plus « c'est toujours les européens qui savent inventer... » Les créateurs africains se contentent d'habiller leurs premières dames, qui sont très belles, mais il faut qu'ils puissent commencer à habiller leurs stars africaines, mais aussi les européens ! Les européens attendent de nous voir « oser » des 28 Diasporas News choses surprenantes avec le tissu wax. DN : Il y a toujours eu un décalage entre l'Occident et l'Afrique. L'urbanisme làbas n'est pas le même ici, c'est donc normal que leur mode soit si vieillotte. Cela dit, on ne peut pas leur demander de se calquer complètement sur la mode occidentale ? Y T -C : Et là se trouve leur problème ! Ils cherchent tous à habiller leurs mamans ! Nous avons remarqué que les jeunes filles africaines s'intéressent de plus en plus jeunes à la mode occidentale, c'est aussi pourquoi notre tranche d'âge se trouve entre 20-45 ans, de style plutôt branché. Moi aussi je préfère voir ma mère dans un beau pagne bien attaché plutôt que dans un tailleur Chanel, elle est dix mille fois plus belle en pagne ! Je ne parle pas des créateurs de la génération de nos mères, je m'adresse aux jeunes créateurs africains qui se collent à la jeunesse. Je parle de la mode de demain, du commerce de la mode de demain en Afrique, les tendances, on parle de tendances et on parle de la mode du futur. DN : A vous entendre, on voit que vous prenez la mode au sérieux... Y T -C : Non, c'est la vie que je prends au sérieux, au contraire, la mode m'apporte une certaine légèreté. Elle est faite pour délirer et je pense que les créateurs afro-caribéens ne délirent pas assez avec la mode. Et puis pour aller plus loin, je ne pense pas que ce soit juste la mode, j'aime aussi voir les artistes peintres délirer dans leur peintures, faire sortir des cauris, des masques dans leur peinture. Il se passe la même chose au niveau de l’art . Aujourd'hui un galeriste ne voudra plus un tableau de masques africains ! Par contre, il aura peut être plus de chances d'être impressionné par le travail d'un peintre qui prend des risques et qui bouscule les codes avec folie. DN : Pensez-vous que nous sommes trop renfermés sur notre culture ? Y T -C : Exactement ! On dirait que c'est justement une partie de cette culture qui fait que si on s''en éloigne, on sera peut-être « moins africain ». On a peur, et du coup on s'accro- che à cette vieille culture qui est due aussi à l'éducation, et c'est comme cela que l'on passe à côté de plein de choses. Je pense qu'il faut qu'il y ait une véritable révolution culturelle africaine. Certains créateurs africains le font déjà, certains artistes plasticiens le font déjà, mais il en manque quand même une grande partie. Quand je vois les œuvres d'africains revisitées par des européens, je trouve ça beau mais dommage pour nous autres. Il faudrait que les africains aillent un peu plus loin dans l'esclavage, plus loin dans les blessures, plutôt que de rester dans le gentil, le rétro, le consensuel car nous savons que les choses sont plus dramatiques que ça. Au Labo Ethnik, nous sommes persuadés que plus les créateurs se lâcheront, plus leurs pièces seront magnifiques. Il faut aller un peu plus au fond des choses. Malheureusement il y en a beaucoup qui manquent de moyens, et c'est aussi une réalité. Mais le wax et un tissu fabuleux, il reste quand même des millions de choses à faire avec cette matière. Et là, on s'amusera encore plus avec leurs créations. DN : Que voudrez-vous que le Labo Ethnik devienne dans les années à venir ? Y T -C : Qu'on reste encore quelques années sur Paris, car nous avons encore plus de créateurs qui se joindront à nous, et puis demain, le faire voyager pourquoi pas ? Mais d'abord dans un premier temps rester encore un peu sur Paris. C'est un laboratoire qui est fait pour les parisiens. J'aimerais ensuite que le laboratoire devienne une référence pour la mode internationale mais aussi à Paris, ou tous les jeunes créateurs du monde se donneront rendez-vous retrouveront pour tester leur créations les plus folles. DN : Avez-vous l'intention de vous implanter en Afrique ? Y T -C : Alors ce ne sera pas le Labo Ethnik mais « Afrik Events », l'organisateur du Labo Ethnik ! Au départ c'était une association que j'ai crée dans le but de donner de la visibilité aux créateurs de mode internationaux. Mais j'ambitionne qu'elle devienne une agence évènementielle, qui créera des évènements pour les partenaires africains pour lancer leur produits, lancer leur marque, créer demain un festival si il le faut … Gastronomie Brochettes d’agneau Djansan Pour 4 Personnes ***INGREDIENTS Découpez la viande en petits cubes réguliers, mettez-la dans un saladier. Salez, poivrez puis badigeonnez 500 G de gigot d’agneau désossé. Marinade. ½ botte de persil 2 Cubes de bouillon culinaire 2 oignons moyens 10 gousses d’ail 50 G de grains de pépé 70 G de gingembre frais 60 G de djansan Poivre noir Sel 20 cl d’huile de tournesol Accompagnement. Bananes plantains frites. ***PREPARATION la viande de la marinade. Couvrez, puis laissez mariner 1 heure à temperature ambiante. Préparez le barbecue. Grattez le gingembre à l’aide d’un couteau afin de retirer la peau. Coupez-le grossièrement. Lavez le persil, épluchez et lavez les oignons et les gousses d’ail. Réunissez tous les ingredients dans un mixeur, ajoutez les cubes de bouillon, les graines de djansan et de pépé péalablement lavées. Mixez jusqu’à l’obtention d’une purée. Ajoutez l’huile en dernier. Piquez la viande sur de petites brochettes et saisissez-les vivement sur le barbecue chaud. Laissez cuire 10 minutes, en retournant de temps en temps et servez bien chaud avec des bananes plantains frites. Bon appétit Danielle EBENGOU Maud Oyabi 29 Diasporas News Horoscope Bélier Sur le plan sentimental vous vivez des moments agréables avec votre partenaire. Les célibataires vous ne savez sur quel pied danser. Au niveau des activités tout vous réussi, profitez-en. Pensez à vous changer les idées pour ne pas tomber dans la morosité. Taureau L'amour et l'amitié sont au beau fixe, vous êtes comblée. Célibataires c'est à vous de jouer. Vous n'avez pas le cœur au travail même si vous assurez. Vous êtes pleine de vitalité ce moi-ci mais n'en faites pas trop tout de même!! Cancer Balance Capricorne Sur le plan sentimental c'est le bonheur mais vous avez néanmoins quelques soucis au travail, cela peut assombrir quelque peu votre quotidien. Célibataires: ne soyez pas si désagréable avec lui! Vous vous sentirez stressée mais votre énergie vous permettra de faire face. Respectez les désirs de votre partenaire, il n’y a pas que vous. Célibataires vous hésitez à vous engager. Vous rêvez de vacances ! Attention à votre santé, montrez – vous raisonnable. Ce mois-ci vous privilégiez les amitiés, l’atmosphère est détendue. Célibataires vous charmez sans vous en rendre compte. Vous avez envie de vous évader pour échapper à la pression. Vous êtes au four et au moulin, n’en faites pas trop ! Lion L’amitié et l’amour sont au rendez-vous. Agréable surprise pour les célibataires en milieu de mois. Ne négligez pas les opportunités qui se présenteront. Vous êtes heureuse et cela se voit ! Gémeau Vous commencez d'humeur plaisante puis vous vous assombrissez! Vous avez envie de vous détendre, vous pensez aux vacances. Soyez plus mesurée dans vos activités pour rester en forme et éviter les baisses d’énergie. Vierge Vous vivez sur un petit nuage ce moisci. Célibataires ne faites pas les timides vous y gagnerez. Votre esprit est aux vacances, vous « flottez ». Ménagez-vous, n’en faites pas trop. Scorpion C’est la totale harmonie avec votre conjoint. Célibataires profitez de l’instant présent. Votre personnalité vous attire la sympathie des autres. Quelques soucis digestifs, faites attention à votre alimentation. Sagittaire Vous êtes attentionnée avec votre entourage. Célibataires vous vous donnez à fond ! Le moral est au beau fixe, attention néanmoins aux dépenses inconsidérées. Attention aux excès, reposez-vous ! Verseau Vous avez envie de calme et vous ne vous montrez pas trop bavarde. Célibataires soyez plus douces ! Profitez des vacances pour vous détendre. Un peu de stress vous démoralise. Poissons Vous n’êtes jamais contente, faites attention ! Célibataires ne vous énervez pas ! Le moral est au beau fixe mais faites en sorte d’aller dans la bonne direction. Prenez le temps de souffler. Jeux : SUDOKU 9 8 3 2 7 6 9 9 7 1 5 4 4 3 2 1 30 Diasporas News 3 5 2 3 7 7 3 8 6 2 8 7 9 9 3 6 1 6 3 4 1 2 5 9 4 7 8 4 7 9 1 1 7 2 6 6 1 6 5 2 8