Il faut dire que Wozzeck est le premier grand
succès d’une œuvre atonale d’envergure -
succès qui vaudra à Berg une notoriété très
importante. En 1925 en effet, le courant de
la musique atonale n’avait pas encore
« produit » d’œuvre de vastes dimensions.
L’aspect novateur, moderniste, de Wozzeck en fait une œuvre d’avant-garde qui va être perçue comme
emblématique du nouveau courant de la musique atonale, représenté par Schoenberg et ses élèves. De
nombreux éléments de la partition (que ce soit au niveau de son organisation ou de son langage) ont
été perçus comme révolutionnaires.
Berg insistait pourtant sur le fait qu’il n’avait pas cherché, avec cet opéra, à faire école ni à faire acte
révolutionnaire, mais seulement à « exprimer par les sons le contenu spirituel du drame immortel de
Büchner », à « transposer son langage poétique dans le langage musical », à « donner au théâtre une
œuvre qui lui convienne entièrement »
1
- autrement dit à servir le drame.
1 Voir le texte de Berg traduit dans l'Avant-Scène Opéra sur
Wozzeck, Paris, éd. Premières Loges, no 215, pp. 80-81.
L'ensemble des textes de Berg sur son propre opéra sont
traduits en anglais dans l'ouvrage de Douglas JARMAN, Alban
Berg. Wozzeck, Cambridge Opera Handbooks, Cambridge,
Cambridge University Press, 1989, pp. 149-170.