WOZZECK
Alban Berg
OPÉRA EN TROIS ACTES
1925
MUSIQUE
Alban Berg (1885-1935)
LIVRET
Alban Berg
D’APRÈS
Georg Büchner, Woyzeck
En langue allemande
Surtitrage en français et en anglais
DIRECTION MUSICALE
Michael Schønwandt
MISE EN SCÈNE
Christoph Marthaler
CO$METTEUR EN SCÈNE
Joachim Rathke
CORS | COSTUMES
Anna Viebrock
LUMRES
Olaf Winter
DRAMATURGIE
Malte Ubenauf
CHEF DES CHŒURS
José Luis Basso
Orchestre et Chœurs
de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine /
Chœur d’enfants de l’Opéra
national de Paris
WOZZECK
Johannes Martin Kränzle
TAMBOUR$MAJOR
Štefan Margita
ANDS Nicky Spence
HAUPTMANN
Stephan Rügamer
DOKTOR Kurt Rydl
ERSTER HANDWERKSBURSCH
Mikhail Timoshenko
ZWEITER
HANDWERKSBURSCH
Tomasz Kumiega
DER NARR Rodolphe Briand
MARIE Gun-Brit Barkmin
MARGRET Eve-Maud Hubeaux
EIN SOLDAT
Fernando Velasquez
฀ OPÉRA BASTILLE
La création
Wozzeck a été créé le 14 décembre 1925
au Staatsoper de Berlin.
Lœuvre
Le livret est tiré de la pièce de Georg
Büchner, Woyzeck, que Berg découvrit lors
des premières représentations viennoises
en 1914. Demblée, il fut fasciné par cette
œuvre et décida de la mettre en musique.
Mais la guerre ajourna son projet et ce nest
qu’à la fin de celle-ci qu’il put s’y remettre
sérieusement. En 1922, la partition inté-
grale fut terminée, mais il fallut encore
attendre trois ans et surtout le succès de
la Suite Symphonique que Berg en tira et
qui fut créée en 1924 à Francfort, sous la
direction de Hermann Scherchen pour que
l’opéra voie le jour, en 1925, au Staatsoper
de Berlin, sous la direction de Erich Kleiber.
Cette création suscita des débats pas-
sionnés. Car Wozzeck, œuvre déterminante
dans l’histoire de l’opéra, ouvrait des hori-
zons jusqu’alors inconnus sur les scènes
lyriques. D’une part, elle représente une
projection de l’état mental du personnage
éponyme et entraîne par là même le spec-
tateur à partager les expériences de ce
pauvre héros humilié. De l’autre, ce monde
étrange, cauchemardesque, est traduit par
le compositeur en structures musicales
rigoureuses (fugue, passacaille, rhapsodie,
suite, etc.), qui font que l’opéra devient une
entité unique fermée sur elle-même, dont
chaque acte, et chaque scène à l’intérieur
de chaque acte, constitue une unité struc-
turelle autonome dans cet ensemble. Mais
cette construction stricte ne nuit en rien à
l’émotion qui se dégage du drame et Berg
lui-même déclarait que, quand bien même
on serait sensible à ces formes, « on ne doit
penser à rien d’autre qu’à l’idée de l’opéra ».
Lœuvre à l’Opéra de Paris
Wozzeck a été représenté pour la première
fois au Palais Garnier le 29 novembre 1963,
sous la direction musicale de Pierre Boulez,
dans une mise en scène de Jean-Louis
Barrault et des décors d’André Masson.
Lors de reprises (en 1966) de ce spectacle,
Walter Berry et Toni Blankenheim interpré-
tèrent le rôle-titre. En 1979, deux repré-
sentations d’une production venue de la
Scala de Milan (dirigée par Claudio Abbado
et mise en scène par Luca Ronconi)
furent données. En 1985, enfin, Christoph
von Dohnanyi dirigeait et Ruth Berghaus
mettait en scène une nouvelle production
de l’œuvre avec Peter Gottlieb (Wozzeck) et
Anja Silja (Marie). Wozzeck a été représenté
pour la première fois à l’Opéra Bastille en
mai 1999, dans la mise en scène et les
décors de Pierre Strosser, les costumes
de Patrice Cauchetier, avec Jean-Philippe
Lafont (Wozzeck) et Katarina Dalayman
(Marie), sous la direction de Jeffrey Tate. En
2008, enfin, une nouvelle production a été
présentée dans ce théâtre, dans une mise
en scène de Christoph Marthaler, sous la
direction musicale de Sylvain Cambreling,
avec Simon Keenlyside (Wozzeck) et
Angela Denoke (Marie). Cest cette produc-
tion qui est reprise aujourd’hui.
Synopsis
PREMIER ACTE
Scène I - Le Capitaine se fait raser par
Wozzeck. Il philosophe sur l’éternité, le
temps qui passe, sa mélancolie, et raille
l’esprit simple de Wozzeck, lui reprochant
d’avoir un fils hors mariage et de navoir
pas de sens moral. Wozzeck reconnaît qu’il
est peu exigeant et qu’il est trop pauvre
pour avoir du sens moral. Le Capitaine
commente que Wozzeck est un bon garçon,
mais qu’il réfléchit trop.
Scène II - Andres, un ami de Wozzeck,
tente de distraire celui-ci par une chanson,
mais Wozzeck est plongé dans d’obscures
hallucinations.
Scène III - Marie regarde passer le défilé
militaire et suit du regard un tambour-
major. Sa voisine Margret s’amuse de
la voir faire. Restée seule avec son fils,
l’enfant de Wozzeck, Marie lui chante une
berceuse. Wozzeck arrive et Marie tente
de l’intéresser à l’enfant, mais il est encore
sous l’emprise de ses visions malsaines
et ne semble pas voir son fils. Il parle par
énigmes, cite la Bible, et ressort bientôt.
Scène IV - Wozzeck gagne un peu d’argent
en se prêtant aux expériences du Docteur.
Celui-ci prescrit à Wozzeck un étrange
régime et lui prédit qu’il va perdre la raison
s’il continue à se laisser aller à ses obses-
sions. Mais dans le même temps, il paie
Wozzeck pour que celui-ci suive ses idées
fixes: son cas est intéressant du point de
vue médical.
DEUXME ACTE
Scène I - Marie contemple les boucles
d’oreille que le Tambour-major lui a
offertes. À Wozzeck, elle dit qu’elle les a
trouvées. Wozzeck, incrédule, lui donne son
salaire et sort en la laissant seule avec ses
remords.
Scène II - Le Capitaine et le Docteur se
rencontrent. Le Docteur commente le
visage du Capitaine, marqué par l’hyper-
tension, et lui prédit de graves problèmes
de santé. À Wozzeck, qui passe par là, ils
expriment leurs doutes sur la fidélité de
Marie. Le Docteur lui prend le pouls pour
voir si sa tension change lorsqu’il sénerve.
Scène III - Wozzeck et Marie se ren-
contrent. À mots couverts, il lui dit que
l’on ne pourrait lire aucun péché dans
son visage. Marie refuse qu’il la touche:
« Plutôt un couteau dans le corps que ta
main sur moi ». Wozzeck semble possédé
par l’idée que Marie ait pu fauter.
Scène IV - Le Tambour-major danse
avec Marie sous les yeux de Wozzeck.
Une chanson se fait entendre. Un ivrogne
prononce un étrange sermon. Un fou
sapproche de Wozzeck et lui dit qu’il sent
l’odeur du sang.
Scène V - Poursuivi par l’image de Marie
dansant dans les bras du Tambour-major,
Wozzeck ne trouve pas le sommeil. Il veut
se confier à Andres. Le Tambour-major
apparaît, se vante de sa conquête et pro-
voque Wozzeck.
TROISIÈME ACTE
Scène I - Marie lit dans la Bible l’histoire
de Marie-Madeleine. Elle interrompt sa
lecture pour raconter une histoire à son fils,
puis implore la pitié de Dieu.
Scène II - Wozzeck retient Marie pour
parler avec elle du temps qu’ils ont passé
ensemble. Il croit voir une lune rouge se
lever. Cette vision le fait penser au sang
et il tue Marie.
Scène III - Wozzeck parle avec Margret et
lui demande de lui chanter une chanson,
mais elle découvre des taches de sang sur
sa main et son bras. Ses cris alertent le
voisinage, des gens viennent et posent des
questions. Wozzeck donne des explications
confuses et finit par prendre la fuite.
Scène IV - Wozzeck est revenu à l’endroit
il a tué Marie. Il cherche l’arme du crime,
qui pourrait le trahir. Il la trouve et la jette
au loin. Soudain, il voit du sang partout et
veut le nettoyer. Le Capitaine et le Docteur
entendent des gémissements. Afin de ne
pas se trouver dans une situation déplai-
sante, ils préfèrent séloigner.
Scène V - Des enfants jouent. Ils crient
au fils de Marie que sa mère est morte.
Lepetit garçon ne réagit pas. Il continue à
jouer en chantant une chanson.
Christoph
Marthaler
MISE EN SCÈNE
en 1951 à Erlenbach,
ChristophMarthaler, musicien
deformation, intègre un orchestre
comme hautboïste. Il suit
également l’enseignement
deJacques Lecoq à Paris.
Sespremiers contacts avec
lemonde du théâtre se font
parlamusique: dix ans durant, Marthaler compose des musiques
pourdes metteurs en scène, à Hambourg, Munich, Zurich et Bonn.
En1980, il réalise avec des comédiens et des musiciens
sonpremier projet, Indeed, à Zurich. En 1989, il crée une Soirée
de chansons à soldats: œuvre indéfinissable, entre performance,
musique et théâtre. Des soldats suisses assis, quasiment
immobiles, entonnent en boucle, au bout d’un quart d’heure
Die nacht ist ohne ende (La nuit est sans fin). La même année,
ilrencontre la scénographe et costumière Anna Viebrock qui
signera à partir de pratiquement tous les décors et costumes
de ses spectacles. Suivent les mises en scène de L’Affaire de la rue
de Lourcine de Labiche (1991), Faust, une tragédie subjective,
d’après le Fragment-Faust de Fernando Pessoa (1992)
etProhelvetia (1992).
En 1992, Marthaler monte une soirée patriotique, Murx den
Eurapäer ! Murx ihn ! Murx ihn ! Murx ihn ! Murx inn ab ! (Bousille
l’Européen… !) à la Volksbühne de Berlin et Le Faust racine car
1+2, une adaptation du texte de Goethe, à Hambourg. De 1994
à2000, il crée entre autres au théâtre et à l’opéra: La Tempête
devant Shakespeare - le petit Rien (1994), Pelléas et Mélisande
deDebussy et L’Heure zéro ou l’art de servir (1995), Luisa Miller
deVerdi, Pierrot Lunaire de Schönberg et Casimir et Caroline
deHorváth (1996), Fidelio de Beethoven et Les Trois sœurs
deTchekhov (1997), La Vie Parisienne d’Offenbach
etKatia Kabanova de nacek (1998), Les Spécialistes
etHôtel Belle Vue deHorváth (1999), 20th Century Blues
etL’Adieude Rainald Goetz (2000).
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