1920-1933 Les crises économiques d’une guerre à l’autre Dossier réalisé par : Nyssa Schlaefli, Lucas Innocenti, Célestine Rudaz ( 304 ) 1 Table des matières • Le monde après la guerre ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ • L'Allemagne ◦ ◦ ◦ ◦ • L'inflation pendant la Première Guerre mondiale………………………………...p.3 la crise de 1921……………………………………………………………………....p.3 La situation économique en France………………………………………………..p.4 La situation économique en Russie………………………………………………..p.5 La situation économique en Grande-Bretagne…………………………………...p.6 La prospérité des États-Unis………………………………………………………..p.6 Avant 1914 : Les stratégies économiques mises en place en cas de guerre....p.7 L'économie allemande durant la Première Guerre mondiale……………………p.7 L'économie sous la République de Weimar……………………………………….p.8 « La crise d'hyperinflation de 1923 » en trois phases ▪ 1ère phase : 1919-1921…………………………………………………………..p.8 ▪ 2ème phase : 1922 – début 1923………………………………………………...p.9 ▪ 3ème phase : 1923………………………………………………………………...p.9 L'Italie ◦ L'économie italienne après la Première Guerre mondiale……………………….p.9 ◦ L'économie sous gouvernement fasciste………………………………………...p.10 ◦ La crise de déflation de 1926 – 1927…………………………………………….p.10 • La crise de 1929....................................................................................................p.11 • Conclusion………………………………………………………………………………p.12 • Glossaire………………………………………………………………………………...p.14 • Chronologie……………………………………………………………………………..p.15 • Sources…………………………………………………………………..……….……..p.16 • Résumé………………………………………………………………………………….p.17 2 Le monde après la Guerre L'inflation pendant la Première Guerre mondiale (1914-18) Alors que la Première Guerre mondiale dure et que l'on remarque que l'on ne peut pas gagner la guerre militairement, les nations belligérantes mettent en place une économie de guerre pour servir l'effort de guerre. L’état se militarise, détourne les industries et gère entièrement l'économie. Ainsi, les industries qui servent à l'effort de guerre se développent (sidérurgie, chimie, automobile…) et les autres secteurs s'atrophient (agriculture, industrie du luxe…). Pour payer la guerre, l'état emprunte, notamment aux banques américaines qui s'enrichissent. Il recourt aussi à l'impôt, mais dans une moindre mesure, car il pourrait devenir excessif pour pallier les dépenses de guerre et le peuple se révolterait. Or, pour garder une bonne entente avec l'arrière-front, qui est essentiel dans la guerre, et pour maintenir un impôt assez élevé, l'état imprime des billets. Ainsi, la diminution d'argent en circulation passe inaperçu (on a toujours l'impression durant un certain temps de faire les mêmes dépenses et de gagner le même salaire) et l'argent continue à circuler plus ou moins normalement. Cependant, en imprimant des billets, l'argent perd de sa valeur : il y a un plus grand nombre de billets en circulation pour le même pouvoir d'achat 1. C'est l'inflation. La crise de 1921 Au niveau européen, les gouvernements ont plusieurs tâches. Ils doivent tout d'abord repousser l'inflation, puis rembourser les dettes de guerre, notamment les emprunts faits aux États-Unis, ensuite financer la reconstruction pour réparer les dégâts causés par la guerre, et enfin, cas particulier pour l'Allemagne qui doit payer ses réparations. En somme, les pays doivent remanier leur économie vers une situation plus durable et saine. Cependant, ces pays n'ont plus assez d'argent pour financer la reconstruction et relancer l'économie. C'est pourquoi ils empruntent aux pays épargnés par la guerre, notamment les États-Unis mais aussi le Japon, et les pays neufs comme le Canada, le Brésil et l'Argentine2. Économiquement, il y a donc une très forte demande provenant d'Europe. Dans les pays épargnés par la guerre, la production est industrielle, c'est-à-dire qu'on produit en grande quantité et à bas prix. Par conséquent, la production européenne (qui est retardée et amputée par la guerre) ne peut pas rivaliser avec la production de ces pays ; on a du mal à exporter et on ne peut donc pas se faire assez de profit pour rembourser les dettes. Par conséquent, les États-Unis suspendent leurs prêts internationaux ; ils ont peur de faire faillite. L'Europe ne recevant plus d'argent, elle n'arrive plus à acheter de matières premières ni d'actions. En d'autres termes, il y a moins de demande de la part de l'Europe. Ainsi, le marché international se contracte : pour équilibrer la baisse de la demande, les exportateurs (États-Unis, Japon…) répondent par une diminution de la production (de l'offre) et donc une baisse des prix des produits 3. Les profits diminuent, provoquant des 1 2 3 Le pouvoir d’achat se base sur deux choses : Premièrement, le salaire que l’on gagne et deuxièmement ce qu’on peut acheter avec ce salaire. Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, Tome 1 p.123 Provoquant l'inflation dans ces pays. 3 faillites et amplifiant la baisse de la demande : c'est la première crise économique après la Guerre. Les pays exportateurs sont très touchés car ils n'arrivent plus à vendre (des stocks excédentaires se créent) et sont comme bloqués dans leur élan industriel. En mai 1922, lors de la conférence de Gênes, les gouvernements décident de mettre au point un nouveau système économique monétaire pour retrouver une meilleure situation économique. Tout d'abord, le « Gold Bullion Standard4» est crée. Les billets ne sont alors convertibles qu'en lingots d'or et non plus en pièces d'or comme c'était le cas avant cette conférence. Ainsi, la conversion d'argent liquide en or n'est permise qu'aux grosses sommes (tels les prêts internationaux). Ensuite, le « Gold Exchange Standard5» apparaît. Les devises sont convertibles en or seulement si elles possèdent une parité or fixe. Le « Gold Exchange Standard » stabilise les devises et empêche les fluctuations rapides du cours de la monnaie. Par conséquent, après la conférence de Gênes, l'économie retourne progressivement à un nouvel équilibre après résorption des stocks excédentaires. La situation économique en France Dans les années 20, en France foisonnent beaucoup de petites propriétés, de petites entreprises familiales que la classe moyenne détient. Pour lutter contre l'hyperinflation qui pourrait être fatale à leurs entreprises, et contre la concentration économique par l'état qui enlèverait la propriété. Les Français de la classe moyenne soutiennent donc un gouvernement d'extrême droite, conservateur, pour préserver ce qui existe : le franc français et la propriété. C'est pourquoi les Français investissent peu, mais épargnent plutôt. Or, le comportement malthusien des Français provoque une stagnation économique qui est dangereuse lors de la période de reconstruction et qui va peu à peu se transformer en crise économique. En plus de la stagnation économique, la France connaît une période de stagnation démographique, caractérisée par un manque de naissance. Tout d'abord, la guerre a brisé beaucoup de couple, rendant les femmes veuves et ne faisant donc pas d'enfants. De plus, aucune véritable politique nataliste ne poussent les couples à faire des enfants, hormis une légère propagande anti-contraception et anti-avortement. Enfin, à cause de la crise du logement, de l'absence d'allocations familiales, et du manque d'aide pour les familles en général, avoir un enfant est un fardeau. En somme, le manque de naissance ne permet pas à la classe dirigeante de se renouveler, réduisant encore une fois la croissance économique. Ainsi, l'inflation qui a commencé avec la guerre se poursuit, et ce, jusqu'en 1926. Le franc est donc faible face aux autres devises et la situation ne s'améliore pas vraiment car il n'y a pas de réelle prise en main de l'économie française ; elle est mal gérée, notamment par le Cartel des gauches. Le Cartel des gauches est une coalition de partis de gauche (de la gauche modérée à radicale) qui permet à la gauche de parvenir au gouvernement en 1924 alors que les tendances politiques étaient plutôt de droite. Cependant, étant donné que le Cartel 4 5 En Français, « lingot d'or étalon » En Français, « échange d'or standard » 4 possède une vision assez autoritaire de l'économie, en mettant notamment un impôt sur le capital, plus personne n'ose investir en France pour éviter de subir cet impôt. La situation dure jusqu'en juillet 1926 où le cours du franc s'effondre. En 1926, la droite retourne au pouvoir avec Poincaré car la gauche semble, pour le peuple et les députés, incapable de gérer un pays comme la France. Poincaré va alors tout mettre en œuvre pour redresser la situation économique, par exemple en augmentant les impôts indirects. En 1928, le franc français peut ainsi être stabilisé avec un étalon-or (Gold Exchange Standard) : 1 franc français vaut 65.5 mg d'or6. C'est le début du grand capitalisme en France. Les industries se développent très rapidement et la situation économique devient stable et solide : la France investit beaucoup. En 1930, un quart des stocks d'or monétaires mondiaux lui appartiennent 7. Il faut pourtant garder en tête que cette croissance est ralentie par les problèmes des entreprises familiales liées à la classe moyenne, de l'épargne et de la crise du logement. La situation économique en Russie En Russie, la guerre civile, la Première Guerre mondiale, le blocus économique et la rigueur du communisme de guerre ôtent toute véritable économie. En effet, il n'existe plus d'économie monétaire à l'intérieur du pays et l'on fonctionne par le troc. De plus, l'état distribue des denrées gratuitement. Les paysans n'arrivant pas à faire fonctionner leurs propriétés, les villes manquent de matières premières, et les usines ne fonctionnent plus : il n'y a plus de production. Par conséquent, à cause l'absence de circulation monétaire, et même de production, le rouble est dévalorisé. La Russie est absente du marché international. Pour Lénine, qui veut que la Révolution marxiste ait lieu, il faut relancer la Révolution industrielle en Russie et redonner goût au communisme au peuple, qui était alors synonyme de misère et de répression. En mars 1921, lors du Xe Congrès, Lénine décide d'abandonner les méthodes brutales du communisme de guerre et d'adopter une nouvelle politique économique. Il favorise donc le secteur privé, avec des petites et moyennes entreprises, et met en place un secteur socialiste où les activités économiques essentielles sont gérées par l'état (tels que les transports, la banque, le commerce intérieur et les grande industries). Il rend aussi possible la concurrence entre le secteur privée et le secteur socialiste. De plus, les charges agricoles sont allégées et l'état propose des contreparties pour les agriculteurs vendant leur surplus à l'état ou augmentant leur rendement. Ainsi, les riches agriculteurs sont favorisés. En Russie, on retourne progressivement à l'économie du marché avec un gouvernement socialiste. Le commerce extérieur devient plus libre, par exemple, une usine Ford s'installe à Gorki et une monnaie stable est crée en 1922, marquant un retour à une certaine stabilité économique8. De plus, le retour sur le marché international permet des accords, non seulement commerciaux comme avec l'Angleterre et l'Allemagne, mais aussi diplomatiques qui se mettent en place petit à petit. 6 7 8 Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, Tome 1 p.150 Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, Tome 1 p.152 Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, Tome 1 p.208-9 5 Cependant, des déséquilibres persistent. On remarque une forte croissance des prix industriels dans les villes car le secteur industriel se développe beaucoup, et aussi une diminution du prix du blé à la campagne. Le pouvoir d'achat des paysans s'affaiblit jusqu'à ne plus pouvoir être suffisant en graine et maintenir les propriétés agricoles. Ainsi, les récoltes diminuent et des problèmes d'alimentation dans les villes apparaissent, causant un développement insuffisant des industries, et, finalement, bloquant la croissance économique. Ce déséquilibre a été désigné de « crise des ciseaux ». En somme, la nouvelle politique économique mise en place par Lénine en 1921 n'est pas suffisante pour redresser l'économie en Russie, même si elle a rendu la situation économique et les conditions de vie bien meilleures. La situation économique en Grande-Bretagne La Grande-Bretagne et les États-Unis se disputent la domination des matchés mondiaux. En effet, la Grande-Bretagne souhaite garder l'importance de la livre sterling dans les échanges internationaux, aux côtés du dollar et de l'or. C'est pourquoi, pour conserver une livre sterling forte, la Grande-Bretagne va mettre en place une politique de déflation pour inverser les tendances inflationnistes de la guerre. Pourtant, la raréfaction du charbon et la concurrence de cette vieille énergie face aux nouvelles énergies comme le pétrole (ascendante grâce à la croissance de l'automobile) provoque une baisse de la demande du charbon anglais et donc une baisse des prix, qui se ressent sur le salaire des mineurs, provoquant des grèves. Ainsi, en Angleterre, le charbon est une vieille industrie en déclin. L'après guerre est donc une période dure économiquement pour l'Angleterre car elle doit se renouveler en plus de se reconstruire. La prospérité des États-Unis Les États-Unis vivent une période de relative prospérité, marquée par l'ascension du capitalisme. En effet, les partis républicains qui vont rester au pouvoir jusqu'au cœur de la crise de 1929. Les mentalités sont plutôt isolationnistes, protectionnistes, racistes, xénophobes, et nationalistes. De plus, après Octobre 17 et la guerre civile en Russie qui ont montré les faces sinistres du communisme, il existe aux États-Unis une sorte de frénésie anti-communiste et anti-anarchiste : l'heure n'est plus à la révolution, mais à la prospérité. Pourtant l'influence marxiste et bolchévik chez les ouvriers provoque l'apparition de syndicats qui font grèves et qui exigent des meilleures conditions ouvrières. En 1920, les conditions ouvrières sont satisfaites : les salaires augmentent, le temps des journées de travail diminue et passe à 8 heures, les week-end apparaissent, ainsi que les congés payés9. De plus, les femmes voient leur rôle accru dans la société : elles obtiennent le droit de vote en 1919. Pour conclure, les années 20 sont donc plutôt une période de stabilité et de prospérité aux États-Unis, et même au niveau mondiale. 9 Jacques Brasseul, Histoire de faits économiques p.24 6 L'Allemagne Avant 1914 : Les stratégies économiques mises en place en cas de guerre En 1908, six ans avant l'éclatement de la Première Guerre mondiale ; usine macabre de la massification de la mort, les généraux de la Royal Navy britannique décidèrent de la mise en place d'un blocus économique en cas de guerre avec l'Allemagne. Un blocus est une procédure économique destinée à empêcher les relations commerciales d'un pays. Ordonné lors d'une conférence par le directeur de la Royal Navy, Charles Ottley, le blocus contre l'empire allemand aurait pour but l'interception de navires commerçants allemands ainsi que le blocage des ports de l'empire et pourrait également forcer la flotte de guerre allemande à combattre, faisant ainsi du blocus une arme économique contre l'Allemagne durant la guerre. L'économie allemande durant la Première Guerre mondiale Le 28 juillet 1914, la guerre éclate. Dès août 1914, la Grande-Bretagne établit le blocus économique contre l’Allemagne. Ce blocus fût extrêmement restrictif envers l'Allemagne car les denrées alimentaires de bases furent considérées par les alliés comme étant de la « contrebande de guerre ». Ce blocus se fit également au détriment de l'économie américaine. Sous la pression des lobbys industriels qui souhaitaient marchander avec les deux camps, le gouvernement américain protesta vigoureusement bien que la Grande-Bretagne considérait que bloquer le commerce avec l'ennemi était prioritaire. Finalement, la campagne sous-marine de l'Allemagne (en grande partie provoqué par le blocus) et l'attaque de paquebots américains provoqua l'entrée américaine dans le blocus et dans la guerre. À partir de 1915, une baisse des importations allemandes de 55 % est observable par rapport à avant la guerre. En outre, le blocus privait la population allemande des engrais nécessaires à son agriculture. L'effondrement des importations généré par le blocus engendra une raréfaction des denrées alimentaires telles que les céréales et la viande, qui devinrent donc des denrées exclusivement réservées aux soldats sur le front. Face à ces débuts de pénuries alimentaires (phénomènes économiques générant un manque de ce qui est nécessaire ; engendré par une demande trop forte en nourriture de la population face à une offre en déclin à cause de la baisse d'importations de la part des industriels), les civils furent obligés de consommer les aliments de guerre tels que le « Kriegsbrot ». Ces débuts de pénuries alimentaires provoquèrent des émeutes en Allemagne. Un système de rationnement stipulant une ration journalière de 1 000 calories (notoirement insuffisante pour maintenir une bonne santé) fût introduit fin 1915. Lors de l'année 1916, le gouvernement allemand fit de grands efforts pour contrer les effets du blocus en créant le « Programme Hindenburg » ; programme de mobilisation économique lancé le 31 août 1916 et conçu pour augmenter l'effort de guerre en embauchant tous les hommes entre 17 et 60 ans. Dès lors, le début de l'endettement massif du pays se fit au profit d'une économie de guerre particulièrement importante.« L'économie de guerre » désigne les pratiques économiques exceptionnelles mises en œuvre lors de certaines périodes historiques de fortes agitations ou d'autarcie extrême, généralement mais pas nécessairement liées à l'existence de conflits armés et à 7 pour objectif le maintien des activités économiques indispensables à un pays, l'autosuffisance, la garantie de la production des aliments et le contrôle de l'économie depuis l'État. Cette situation d'économie de guerre engendra le détournement des industries afin de les réorienter pour répondre à l’effort de guerre sur le front. Ce gigantesque effort économique fourni par l'Allemagne pour financer la Première Guerre Mondiale généra le début de l'inflation, c'est-à-dire la hausse des prix des biens et des services. En effet, le financement de la guerre a fait augmenter par quatre la quantité de Marks en circulation en Allemagne en 1914 et 1918. Durant 1917, les pénuries alimentaires qui avaient alors débutées dès 1915 commencèrent à sévir de plus en plus au sein de l'empire allemand. Plusieurs "épidémies" de maladies causées par la malnutrition comme le scorbut, la tuberculose et la dysenterie apparurent e Allemagne. À la fin de la guerre en 1918, les statistiques allemandes ont recensées 763'000 morts provoquées par le manque de nourriture causé par le blocus. L'économie sous la République de Weimar La République de Weimar est le régime politique allemand s'étendant de 1918 à 1933 ; où le pouvoir passa des mains de Wilhelm Cuno à celles d'Adolf Hitler. La défaite de l'Allemagne est extrêmement mal vécue par la population durant cette période. La naissance de la République de Weimar et perçue comme « un enfant de la défaite ». Le blocus économique contre l'Allemagne mis en place durant la Première Guerre mondiale subsiste encore jusqu'en juin 1919 pour s'assurer que l'Allemagne, jugée seule responsable de la guerre, signerait bel et bien le traité de paix imposé par les vainqueurs. Déjà profondément fracturée par de violentes dissensions politiques internes majeures, le Traité de Versailles rédigé le 28 Juin 1919 vient achever l'opinion publique allemande. Ce dernier est perçu comme un véritable dépeçage de l'économie allemande par les Alliés. Aux montants irréalistes réclamés en 1919 par les Alliés dans le cadre des dommages de guerre, au démantèlement forcé des capacités de production, à la mise en place de l'occupation de la région industrielle de la Ruhr et de la disposition française sans limite des ressources de la région de la Sarre pendant 15 ans, vient s'ajouter dans un premier temps le chômage, puis le recourt massif à l'emprunt de la part des particuliers mais également de celle des industriels et enfin, l'incapacité du gouvernement à réformer l'appareil économique mis en place durant la Grande Guerre. « La crise d'hyperinflation de 1923 » en trois phases 1ère phase : 1919-1921 Le blocus économique imposé par les puissances Alliées finit par engendrer des très importantes pénurie alimentaires dans plusieurs villes allemandes. En effet, les conditions financières et physique du peuple occasionnent une famine très sévère à travers l’Allemagne. De plus, le payement de la dette de 132 milliard de marks-or réclamée dans le Traité de Versailles s'avère très compliqué pour les allemands à cause du démantèlement des capacités de production également réclamé dans ce même Traité de Versailles. Dès 1919, les exportations augmentent tandis que les importations diminuent drastiquement. L'inflation revêt dès lors un visage bien différent de celui durant la Première Guerre mondiale. Le pouvoir d’achat du peuple allemand diminue ; ceux qui ont des marks en réserve doivent surenchérir pour obtenir des produits de base qui sont 8 désormais bien plus coûteux qu'auparavant. Cette hausse du coût de la vie engendre un mécontentement populaire ainsi que des grèves. Le peuple réclame un ajustement des salaires au nouveau coût de la vie. Pour tenter de faire vivre le peuple sous de telles conditions, le gouvernement instaure une politique de surimpression monétaire pour satisfaire la demande toujours plus croissante de marks auprès des banques. Cette politique de surimpression monétaire a un bref impact positif car le chômage diminue temporairement. En revanche, le mark se déprécie face aux autres devises. 2ème phase : 1922 – début 1923 A partir de 1922, l'inflation devient galopante ; elle n'est plus maîtrisée et maîtrisable par les organismes économiques du gouvernement car tous les secteurs économiques sont en situation de pénurie. Désormais, plus personne n'est intéressé à conserver des marks trop longtemps car celui ne fait que de perdre de sa valeur. Les allemand se rabattent donc sur tout ce qui pourrait servir de monnaie d'échange ultérieurement : des pianos, des marteaux, des vêtements, de pneus, de la vaisselles,etc... L'économie repose dès lors sur un système de troc. Les métiers manuels suscitant la fabrication de denrées de premières nécessités sont hautement valorisés tandis que les métiers intellectuels sont en déclin. L'inflation rend toute planification valable car les prix fluctuent de façon totalement imprévisible. De plus en plus de gens s'adonne à des activités spéculatives. Les grèves pour obtenir des hausses de salaire se multiplient et chaque augmentation de salaire se traduit par une demande accrue pour des marks auprès des banques le jour de la paye. Pour assouvir cette demande de mars, la planche à billet fonctionne à plein régime. 3ème phase : 1923 Durant 1923, tout la classe ouvrière allemande est affectée par la crise y compris les métiers ouvriers manuels qui avait jusqu'à présent réussi à survivre. Les ouvriers exigent dès 1923 d’être payés chaque jour, puis deux fois par jours tellement le prix des biens fluctue. En novembre 1923, le kilogrammes de pains coûte 1,32 milliards de marks. La population consacre de plus en plus de temps dans les filles d'attentes des commerces à essayer de se débarrasser de leur argent rapidement avant que les prix n'augmentes plutôt que d'aller travailler pour un salaire qui ne vaut plus rien. Le troc d'objet se substitue de plus en plus difficilement à l'argent et l'agitation sociale s’accroît tandis que de plus en plus d'entreprises licencient ou ferment leur portes. La population allemande se retrouve noyée dans un mer d'argent sans valeur. L'économie se paralyse complètement ; c'est l’effondrement. L'Italie L'économie italienne après la Première Guerre mondiale La Première Guerre mondiale laisse vides derrière elle les caisses de l’État italien. En 1918, la lire a perdu une grande partie de sa valeur et le coût de la vie a augmenté de 450 % par rapport au début de la guerre. Tout comme en en Allemagne, les matières premières manquent car l'Industrie ne réussit pas à transformer la production de guerre en production de biens plus « standards ». Cet échec en matière de réformation de l'industrie 9 mène au chômage, provoqué par l'augmentation de main d’œuvre disponible de part le retour des soldats du front et le manque flagrants de nouvelles embauches. Tout comme l'Allemagne, l'énorme montant engagé par l'État pour financer la guerre cause dès 1918 une dette envers les États-Unis d'Amérique. De plus, la population aspire à de profondes réformes politiques, économiques et sociales. L'extrême fragilité sociale et économique du peuple conduit à des désordres réprimés, et dès lors les vagues de grève se multiplient tant dans les villes industrielles qu'agricoles. Le peuple ne croît plus dans le gouvernement libéral car ce dernier prône désormais des idées égalitaire de gauches, bien qu'il ne se range pas pour autant dans le parti communiste ou socialiste. La classe ouvrière demande un salaire minimum pour pouvoir faire face au coût de la vie bien différent de celui avant la guerre. L'économie sous gouvernement fasciste Dans un premier temps, le gouvernement fasciste ne s'intéressent pas à l'économie du pays, car celle-ci s'est fortement améliorée entre 1922 et 1925. Une des premières mesures prises par Mussolini fut la création, en 1924, d'un organisme chargé de liquider aux frais de l’État les banques et industries en faillites. Lors de la séance de la nuit de la Chambre des députés le 20 juin 1925, la « bataille du blé » ; campane lancée par Mussolini visant à assurer l'autosuffisance de l'Italie dans la production de blé fut mise en place. En effet, en 1925 l'Italie importe encore 25 millions de quintaux de blé pour un coût de 75 millions de lires. Cette dépense nourrit le gouffre déjà profond de l'économie italienne. Le 18 août 1926, lors du discours de Pesaro, Benito Mussolini ainsi que d'autres dirigeants italiens fixent de nouveaux objectifs économiques pour l’Italie. L'Italie entreprend toute une série de mesures afin de réévaluer sa monnaie, ainsi, la « bataille de la lire » est lancée. Cette « bataille de la lire » est menée dans un esprit de volonté de rivalité avec la livre sterling britannique, une volonté de réduction de l'inflation, une volonté de confirmer l'image d'un fascisme apportant une stabilité à la nation, et enfin, une volonté de montrer au monde que l'Italie pourrait être une grande puissance avec une monnaie forte. Au début de l'année 1926,l’état fasciste restreint fortement et va même parfois jusqu'à interdire la création de nouvelles entreprises afin de limiter la concurrence et ainsi de permettre aux entreprises déjà existantes une position de domination qui les autorise donc à relever leur prix. Toutes les mesures prises sous le gouvernement fasciste n'auront de bénéfices que jusqu’à fin 1926. La crise de déflation de 1926 – 1927 Dès les fin de l'année 1926 et au début de l'année 1927, les exportations italiennes chutent, créant ainsi une augmentation du taux de chômage. Pour contrer cette baisse drastique des exportations, le gouvernement décide de limiter les importations afin de ne pas épuiser les réserves de devises. Cette logique autarcique engendra une diminution des investissements de la part des entreprises débouchant donc sur une diminution de leur productivité et de ce fait un ralentissement de l'économie. Cette économie créa une situation de déflation, c'est-à-dire une hausse du pouvoir d'achat de la population qui se traduit par une baisse durable du niveau des prix. Dès lors, les stocks des entreprises gonflent tandis que la consommation des ménages diminue. Les salaires baissent, les 10 embauchent se raréfient, le chômage progresse ; le ménages finissent par être affectés. Il s'ensuit une nouvelles baisse de la consommation qui génère la formation d'un cercle vicieux auto-entretenu. La crise de 1929 Deux principaux éléments ont rendu la crise de 1929 inévitable : l’état d’esprit d’après guerre et les crédits mis en place par les banques et le gouvernement américains. En premier lieu, les années suivant la Grande Guerre témoignent de la frustration que cette dernière a du faire vivre aux peuples européens et américain. En effet, la guerre imposait des rationnement, obligeait les hommes à se mobiliser, l’arrière front à travailler dans les usines pour produire des armes et des munitions, etc… tout avait rapport à la guerre et rien n’offrait de réelle perspective d’avenir. En réaction à ces quatre années de privation, le peuple américain semble vouloir compenser les manques qu’il a pu ressentir. On voit cela notamment avec la demande dans l’im mobilier qui grimpe jusqu’en 1926, ou encore le marché de l’automobile qui ne cesse de faire des bénéfices durant les années 20. On dépense donc plus, et on investit plus aussi. La population cherche à s’enrichir et pour cela, elle achète des actions et spécule à la hausse. Les investisseurs espèrent ainsi pouvoir revendre leurs parts et récupérer les bénéfices. En second lieu, différents crédits sont mis en place par les banques au début des années 20 pour stimuler l’économie. un premier de ces crédits est le crédit à la consommation, il permet aux américains d’emprunter des sommes d’argent pour acheter des biens. En 1925, 15% des achats se font à crédit 10. Un second crédit mis en place est le « Call loans »11, qui veut que la banque avance jusqu’à 90% du prix d’une action et l’investisseur les pourcentages restants. Une fois l’action revendue, les deux spéculateurs se partagent les bénéfices. Cette pratique est très populaire et augmente jusqu’en 1929 où elle atteint 600’000 adeptes sur 1,5 millions de personnes possédant des actions en bourse 12. Cette frénésie à l’achat et à l’investissement aurait pu laisser présager un avenir économique florissant, mais les dettes sur lesquelles l’économie se construit ne permettront pas à l’illusion de durer bien longtemps. Ainsi, le 24 Octobre 1929, après que plus de 13 millions d’actions aient été mises en vente sur le marché de Wall Street sans trouver d’acheteur, le cours de la bourse s’effondre. En effet, tout le système économique est basé sur le principe de l’offre et de la demande : le prix d’un bien est fixé en fonction du nombre de personnes prêtes à l’acheter et de l’argent qu’elles veulent y investir. Ici, les biens étaient beaucoup plus nombreux que la demande, par conséquent les prix s’effondrent. 10 Bernard Grazier, La crise de 1929, Que sais-je? p.39 11 En français, « prêt à report », « achat à la marge ». 12 Bernard Grazier, La crise de 1929, Que sais-je? p.28 11 Durant les cinq jours suivant, les banques tentent de masquer les problèmes en manipu lant les cours de la Bourse, mais le mardi 31 octobre 1929 les prix s’effondrent à nouveau, leurs efforts ont été vains. Le krach a deux effets principaux sur l’économie : il baisse le pouvoir d’achat des ci toyens13 et engendre une baisse considérable de la demande. Pour tenter de palier à cette tragédie économique, le président Hoover va baisser les im pôts afin de redonner du pouvoir d’achat aux américains. Il va aussi mettre en place une aide aux chômeurs et un réseau de prêts d’urgence. Les particuliers eux, affrontent difficilement cette crise économique. Ils vont avoir tendance à se contenter du strict nécessaire et à réduire d’autant plus les achats de biens durables, préférant user ceux déjà en leur possession. Ils vont également arrêter d’investir car ils ont perdu la confiance qu’ils avaient dans les banques et dans le cours de la Bourse. Cet état d’esprit pessimiste les poussent à vouloir garder leur argent, ce qui réduit encore les échanges et affaiblit d’autant plus l’économie du pays. Quant aux entreprises, le licenciement semble être une solution communément adoptée. Cependant ce premier reflex des patrons mène à un cercle vicieux. Ainsi, la réduction du personnel ne fait que baisser la productivité ce qui amoindrit les revenus et force à d’autres licenciements. De ce fait, le chômage augmentent énormément pour atteindre un taux global aux États-Unis de 15% de chômeurs14 sur la population active15. Pour conclure, les mesures prises par chacun des acteurs semblent inefficaces. (On voit bien par exemple que malgré ses efforts, l’état Américain n’a pas de réel pouvoir sur l’économie de son pays, il n’a pas le pouvoir de le redresser). Leurs décisions ne semblent pas venir d’une réflexion prenant en compte l’ensemble des facteurs, mais plutôt être des ré actions rapides pour survivre au krach. Ceci est d’ailleurs aussi vrai au niveau internatio nal, les pays tentent de sauver leur peau sans se concerter réellement, et chacun agit uni quement pour ce qu'il croit être ses propres intérêts. Par ailleurs, à l’heure ou la macroéconomie s’effondre, le nationalisme fait fureur dans les population. Conclusion En 1929, on voit peu ou pas de révoltes. Sous la pression de l’inquiétude et de la misère, la voix du peuple ne se fait pas entendre. Cependant, à partir de 1932 la situation se stabilise et avec elle fleurissent les émeutes. L’Océanie s’agite, avec des remous en Australie et en Nouvelle-Zélande16. L’Europe, elle non-plus n’est pas tranquille. En effet, en France les foules s’agitent, l’Italie n’est toujours pas stable financièrement, le peuple allemand crie famine sous l’hyperinflation… Trois pays se démarquent du reste du monde dans les solutions qu’ils proposent : l’Italie, le Japon et l’Allemagne. Tous trois, veulent une industrialisation de guerre et espère 13 En 1929, beaucoup d’Américains se retrouve ruinés ou sans emploi, par conséquent leurs revenus diminuent. Par ailleurs, les banques injectent de la masse monétaire pour tenter de relancer l’économie. Malheureusement cette pratique diminue également la valeur de l’argent. le pouvoir d’achat des américains est donc considérablement restreint. 14 Bernard Grazier, La crise de 1929, Que sais-je? p.23 15 Ici, on ne compte dans la population active que les homme voulant travailler et ayant perdu leur emploi. On ne prend donc en compte ni les femmes, ni les jeunes cherchant un emploi et n’en trouvant pas. 16 Bernard Grazier, La crise de 1929, Que sais-je? 12 qu’elle redonnera du souffle à l’économie de leur pays. Ils partagent également une perspective expansionniste et cherchent à atteindre l’autarcie. Leur but ultime est de se suffire à eux-même pour ne pas dépendre des autres pays et de vendre à ces derniers un maximum de matières premières, etc… Ainsi, ils appliquent un protectionnisme sévère en éle vant fortement leurs droits de douane ou en interdisant purement et simplement le passage de certains biens. Par ailleurs, ces mesures semblent fonctionner, puisque l’Allemagne résorbe une grande partie de son chômage et le Japon voit son industrie fructifier. Seule l’Italie obtient des résultats en demi-mesures. On voit bien que ces trois nations reprennent un contrôle très important sur l’import et l’ex port, l’état devient fort17. (Contrairement à ce qu’était l’état américain du président Hoover.) Les réactions du peuple allemand présagent de l’avenir qui attend l’Europe et le monde. En effet, en premier lieu, il semble faire confiance au parti Nazi pour améliorer l’économie allemande et faire baisser le taux de chômage même s’il faut passer par une industrialisation guerrière, et le NSDAP semble tenir parole. Enfin, le peuple partage sa xénophobie et sa haine des étrangers. Ainsi, déjà en 1930, on voit les premiers succès du parti national socialiste se concrétiser dans les urnes.18 Par ailleurs, la situation mondiale globale n’est pas du tout stable. Apres, les émeutes et révoltes populaires qui soulignent l’instabilité économique du monde occidental, on voit des conflits apparaître. Ainsi, en 1934, le Japon avance militairement en Chine, en 1935 l’Italie de Mussolini a la mainmise sur l’Éthiopie, enfin en 1936 la guerre d’Espagne éclate.19 Pour conclure, les remous sociaux et guerriers qui agitent l’Europe sont nombreux. Les populations occidentales n’arrivent à entrevoir des solutions que par les partis politiques extrêmes comme les partis communistes ou nazis, et ne chercher pas a détruire le système en place pourtant responsable de beaucoup du malheur européen. On voit aussi une montée nette du nationalisme en Europe, chacun cherchant à protéger ce qu’il imagine lui appartenir, tout ce qui pourrait être une menace devient automatique ment un ennemi. Les tourments économiques des années 20 nourrissent ces peurs et engendrent les an nées 30, qui elles-mêmes sont le terreau de le seconde guerre mondiale. Stefan Zweig le dit mieux que personne : « Rien n’a rendu plus amer le peuple allemand… Rien ne l’a rendu aussi furieux, aussi plein de haine, et aussi mûr pour Hitler, que l’inflation. »20 17 Cet « état fort » se confirmera entre autres en Allemagne par exemple, lorsqu'on voit les syndicats remplacés par le « Deutsche Arbeitsfront » le 10 mai 1933. 18 Septembre 1930, le parti nazi passe de 12 à 107 députés au Reichstag. 19 Ces trois dates ont été trouvées dans Bernard Grazier, La crise de 1929, Que sais-je? p.56 20 Stefan Zweig, « Le monde d’hier » 13 Glossaire Un krach : eondrement soudain des cours boursiers, faillite La spéculation : pari sur l’évolution à la hausse ou à la baisse d’un actif "nancier ou d’un bien matériel Le call loan : pret à report Une action : titre représentant la propriété d’une partie du capital d’une même entreprise Une ination : processus durable et généralisé de hausse des prix Une déation : La dé&ation est l'opposé de l'in&ation. Elle se caractérise en eet par une baisse durable et auto-entretenue du niveau général des prix. La bourse : Une bourse est un marché où se confrontent l’ore et la demande d’une catégorie de biens ou de services.Lorsque l’on évoque « La Bourse », il s’agit le plus souvent du lieu où s’échangent des supports "nanciers et en premier lieu les actions ou titres de propriété des grandes sociétés qui ont fait le choix de se "nancer en ouvrant leur capital au public Le pouvoir d’achat : Selon l’INSEE,21 « le pouvoir d’achat du salaire est la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec une unité de salaire ; son évolution est liée à celles des prix et des salaires ». 21 Institut national des statistiques et des études économiques 14 Chronologie CONTEXTE -1919-20 : revendications ouvrières satisfaites en Europe et aux États-Unis -1921 : première crise économique de l'après guerre -Mars 1921 : Xe Congrès, où Lénine adopte une nouvelle politique économique -1922 : retour d'une monnaie stable en Russie -Mai 1922 : conférence de Gênes -1924 : Cartel des gauches au pouvoir ALLEMAGNE -1908: plani"cation du blocus pas la Grande-Bretagne -Août 1914: mise en place du blocus -Juin 1919: "n du blocus et traité de Versailles -1923 /1924: crise d’hyperin&ation -1926: l'économie allemande se remet sur pied ITALIE -1922 à 1925: désintérêt de la part du gouvernement fasciste pour l'économie du pays -20 juin 1925: nuit de la Chambres des députés -18 août 1926: discours à Pesaro -début 1926: interdiction ouverture nouvelles entreprises -"n 1926/ début 1927: crise de dé&ation FRANCE -1926 : cours du franc français s’eondre, retour de la droite modérée avec Poincaré -1928 : mise en place du Gold Exchange Standard -1930 : un quart des stocks monétaires mondiaux appartiennent à la France LA CRISE DE 1929 -début des années 20 : mise en place du « Call loan » et des crédits à la consommation -24 Octobre 1929 : « Jeudi noir », krach de Wall Street -31 Octobre 1929 : « Mardi noir » 15 Sources Jacques Brasseul, Histoire de faits économiques, Armand Colin, Paris, 2004 Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, Tome 1, Hatier, Paris, 2001 Bernard Grazier, La crise de 1929, Que sais-je?, Paris 1995 John Kenneth Galbraith, La crise économique de 1929. Anantomie d’une catastrophe nancière, Petite bibliothèque Payot, Paris 1989 http://cahigec.e-monsite.com/pages/espace-hist-geo-troisieme/l-entre-deux-guerre-1919-1938. html http://www.youscribe.com/catalogue/documents/education/cours/une-economie-mondiale-bouleversee-par-la-premiere-guerre-mondiale-334723 http://www.philisto.fr/cours-82-l-economie-de-guerre-et-ses-consequences-1914-1929.html http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150126.OBS0832/quand-les-creanciers-de-l-allemagne-fermaient-les-yeux-sur-sa-dette.html http://cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/1GM/connaissances/guerre_economique.htm http://www.economie.gouv.fr/facileco/dico-eco#I 16 Résumé Pendant la Première Guerre mondiale, les pays belligérants mettent en place une écono mie de guerre qui va provoquer l'inflation en Europe.Après la guerre, les pays doivent se reconstruire et rembourser les dettes, notamment les emprunts faits aux États-Unis. Cependant, les pays européens n'ont plus d'argent à la sortie de la guerre, c'est pourquoi ils continuent à emprunter, surtout aux États-Unis, mais aussi au Japon par exemple. En Janvier 1920, les États-Unis suspendent leurs prêts, empêchant les pays européens d'acheter des matières premières. La baisse de la demande européenne sur le marché international va entraîner une baisse de l'offre : c’est la Crise de 1921. En France, l'économie est mal gérée jusqu'en 1926 puis elle est reprise en main par Poincaré et se stabilise. La France connaît alors une période capitaliste de grande croissance.En Russie, après la période de régression qu'est la guerre civile, Lénine adopte une nouvelle politique économique en 1921, ce qui va permettre à la Russie de retourner sur le marché international. Pourtant il reste des déséquilibres qui vont bloquer la croissance économique.En Angleterre, la politique de déflation pour garder une livre sterling forte et le déclin du charbon rendent la si tuation difficile. Au contraire, la situation est plutôt prospère et stable aux États-Unis, marquée par l'ascension du capitalisme et de la satisfaction des revendications ouvrières. Un blocus économique contre l’Allemagne établit par la Grande-Bretagne durant la Première Guerre mondiale provoque des pénurie alimentaires et prive l'Allemagne de matières premières pour la guerre. Elle s’essouffle, tant économiquement que physiquement, dans la guerre. Elle s'endette ; c'est le début de l’inflation. A la fin de la guerre, les dettes de guerre achèvent l'Allemagne ; elle ne pourra pas s’en remettre facilement et va continuer à plonger. Des plus, le blocus économique de la Grande-Bretagne est prolongé jusqu'en 1919, causant une famine très sévère. Le coût de la vie augmente et les salaires diminuent. L'état imprime alors plus de billet, pour satisfaire la demande de mark, ce qui renforce l’inflation. Dès 1922, l'inflation devient hyperinflation, le peuple allemand fonctionne par troc car les salaires ne permettent même plus de s'acheter le minimum pour survivre. L'économie se paralyse complètement. Tout comme la France et l'Allemagne, la Première Guerre mondiale a appauvri à l'extrême l'Italie. La lire a peu de valeur et le coût de la vie est élevé par rapport au début de la guerre. L'économie n'arrive pas à revenir à une situation normale et reste dans une optique de guerre. Le peuple se révolte et les grèves se multiplient. L'économie s'améliore dès 1922 jusqu’en 1926 où les exportations italiennes chutent. Le gouvernement décide alors de limiter les importations pour ne pas perdre du capital. Les entreprises investissent donc moins, produisent moins, et toute l'économie italienne est ralentie. Les stocks des entreprises gonflent alors que la consommation des ménages diminue, créant une situation de déflation. Les salaires baissent et le chômage progresse, paralysant l'économie italienne. Le krach de Wall street du 24 Octobre 1929 engendre une instabilité économique dramatique pour les américains et pour les européens. Les investisseurs sont ruinés, les travailleurs perdent leurs emplois, et les jeunes formés n’en trouvent pas… Le chômage grimpe dans tous les pays occidentaux. La misère dans laquelle ils évoluent ne cesse de croitre et le pouvoir d’achat de la population ne fait que diminuer. Face à cette situation difficile, le gouvernement Américain semble pourtant impuissant.Cette situation crée de nombreuses tensions, qu’elles soient internes au pays ou entre différentes nations. On voit no tamment une xénophobie et un nationalisme grandir de plus en plus. Ces divers éléments vont créer un contexte idéal où pourront se déployer les totalitarisme du XXème. 17