
Croissance et mondialisation 
Depuis le milieu du xixe siècle, le monde a connu un bouleversement économique majeur issu 
des deux vagues d'industrialisation de l'Europe et de la progression de l'économie de marché 
dans le monde, favorisée par le processus de mondialisation des échanges. La mise en place 
progressive d'économies-monde, portée successivement par le Royaume-Uni, les États-Unis 
et plusieurs autres États, a généré plus de 150 ans de croissance économique, entrecoupée de 
phases de ralentissement et de crises. 
1. La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850 
1.AUne première phase de croissance du milieu du xixe siècle à la Seconde 
Guerre mondiale 
• Le processus d'industrialisation de l'économie, limité à la fin du xixe siècle à l'Europe, 
aux États-Unis puis au Japon, est à la base de la croissance économique de cette période. 
Il se met en place en deux temps. D'abord, il est fondé sur le développement d'innovations 
technologiques, qui vont permettre ensuite une mécanisation de la production et une 
amélioration des transports (plus de personnes, plus de marchandises, plus rapidement). 
• La première industrialisation commence à la fin du xviiie siècle en Angleterre : elle repose 
sur l'utilisation de la machine à vapeur et du charbon, et favorise l'essor des industries 
traditionnelles (industries textiles et sidérurgie). 
• La seconde industrialisation se fonde sur l'utilisation de nouvelles énergies : l'électricité et 
surtout le pétrole qui permet le développement du moteur à explosion. Cette seconde 
modernisation des structures de production est complétée par la mise en place de méthodes 
de travail plus efficaces : les fabrications sont standardisées pour baisser les coûts de 
production, les usines ont recours au travail à la chaîne, avec des ouvriers mieux payés qui 
vont consommer ce qu'ils produisent (fordisme). Ces méthodes permettent une augmentation 
de la productivité des usines mais entraînent aussi des changements dans les autres secteurs 
économiques et dans la société. On assiste à un début de modernisation et de mécanisation de 
l'agriculture. L'exode rural se développe avec les besoins accrus de main d'œuvre des usines 
installées en ville (près des consommateurs et sur des carrefours commerciaux). Le secteur 
tertiaire prend de l'importance (prémices de la grande distribution avec les grands magasins, 
développement des emplois de bureau, etc.). 
• Le développement industriel est le moteur de la croissance économique. Il entraîne la 
mise en place de nouvelles structures économiques basées sur le capitalisme, le libre-
échange (libéralisme économique) et le développement des sociétés anonymes (ces dernières 
vendent des actions pour augmenter leur capital dans le but d'investir pour se moderniser). Un 
système financier de plus en plus international se développe avec la création de grandes 
bourses au rayonnement mondial et de banques qui collectent l'épargne, font des prêts, 
vendent et achètent les actions des entreprises – tout ceci étant favorisé par la multiplication 
des moyens de paiement (billet, chèques, etc.). 
• La croissance du PIB est faible avant 1870 (inférieure à 1 %), mais, à partir de cette date, 
elle dépasse les 2 % dans les régions concernées par la croissance. On y constate alors une 
amélioration du niveau de vie des populations et une augmentation des salaires. Mais cette 
croissance n'est pas régulière. Les phases de forte croissance, favorisées par l'innovation ou 
la découverte de nouvelles mines d'or, en Californie par exemple (1850-1873 ; 1896-1914), 
alternent avec des phases de ralentissement, provoquées par de multiples facteurs comme la 
surproduction industrielle générant des stocks trop importants et une baisse des prix, le retard 
dans l'innovation ou la pénurie de financement des entreprises, etc. La grande dépression