Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 3/15
1.3.1. Par l'interrogatoire et l'examen
• Terrain : jeune âge ou à l'opposé patients de plus de 60 ans avec un nodule isolé.
• ATCD personnels d'irradiation du cou, actuellement traitement du Hodgkin, des
cancers ORL.
• ATCD familiaux de cancers thyroïdiens qui font évoquer le carcinome médullaire et
le syndrome de Sipple ou NEM2 (association cancer médullaire de la thyroïde,
phéochromocytome, hyperparathyroïdie) mais il existe aussi des familles de cancer
papillaires et de cancers oxyphiles.
• Signes cliniques locaux : nodule de plus de 3 cm, dur, douloureux, adhérent aux
structures de voisinage, présence d'adénopathies cervicales, signes de compression ou
d'irritation locale.
• Signes cliniques généraux qui font rechercher un cancer médullaire : diarrhée
motrice, flush.
• Cependant dans la plupart des cas de cancers thyroidiens tous ces signes sont absents,
l’examen clinique ne permet pas d’éliminer un cancer thyroidien.
1.3.2. Par les examens complémentaires
• Le dosage de la TSH permet de repérer les nodules toxiques ou prétoxiques (TSH
basse : nodule probablement chaud à vérifier en scintigraphie d'emblée, ce caractère
fonctionnel avec extinction du parenchyme adjacent n'étant qu'exceptionnellement
associé à un cancer). Dans les cancers thyroidiens la TSH est généralement normale.
• Le dosage de la calcitonine marqueur du cancer médullaire à demander en cas de
symptôme et pour certains au moins 1 fois devant tout nodule. La place de cette
exploration n’est pas encore consensuelle : son grand interêt est qu’elle permet le
diagnostic de tous les cancers médullaires, l’inconvénient est le très faible « rentabilité
» de l’examen (cancer médullaire très rare) et la difficulté d’interprétation des taux
faibles de calcitonine (diagnostic différentiel difficile entre microcarcinome
médullaire et simple hyperplasie des cellules C).
• Echographie :
o un cancer est plus volontiers mal limité, hypoéchogène siège de petites
calcifications mais aucun critère échographique n'est suffisamment fiable pour
permettre un diagnostic de malignité.
o On attendra de l'échographie :
la mesure exacte de la taille du nodule : indication chirurgicale pour les
nodules solides de plus de 3 cm ; permettant une surveillance
longitudinale pour les nodules plus petits
le diagnostic entre kyste d'aspect liquidien et nodule plein ou remanié
la recherche de nodules infra cliniques associés faisant poser le
diagnostic de goitre multinodulaire plutôt que de nodule isolé.
• Scintigraphie : seuls les nodules froids sont suspects de cancers mais ils représentent
85 % des nodules palpés. Le caractère non fixant n'est donc pas suffisamment
spécifique pour donner des arguments en faveur de la malignité. La scintigraphie est
donc plutôt un examen réservé aux nodules avec TSH basse, pour rechercher s’ils sont
toxiques.