Nous savons que l’envahissement ganglionnaire se fait de proche en proche de
manière continue, progressive et anatomique : d’abord les ganglions péricoliques, puis les
ganglions intermédiaires et ensuite les ganglions pédiculaires. Dés lors, les pédicules
mésentériques principaux concernés par la tumeur seront toujours liés au ras de leur origine.
Certains se sont demandé s’il ne fallait pas étendre le curage ganglionnaire dans
l’espace lomboaortique sus-jacent rétropéritonéal malgré le risque élevé de morbidité (4).
Aucune étude n’a démontré une augmentation de la survie après une dissection lymphatique
totale.
En fait ce sont les ganglions situés à l’origine du pédicule artériel qui influencent le
pronostic. Si ces ganglions sont envahis, le pronostic est très défavorable et la survie à 5 ans
quasi nulle.
L’étendue de la résection intestinale
Dans le cadre d’une tumeur colique le problème de l’étendue de la résection intestinale
et de la marge de résection de part et d’autre de la tumeur est moins important que pour le
cancer du rectum ; en effet, le côlon est toujours suffisamment mobilisable pour permettre une
résection large avec rétablissement de la continuité.
Pour le cancer du côlon gauche, la réalisation d’une hémicolectomie gauche a été
opposée à une colectomie segmentaire. Aucune étude prospective randomisée n’a démontré
une augmentation de la survie selon que l’on effectue l’une ou l’autre procédure. Au
contraire, la mortalité postopératoire est plus élevée après hémicolectomie gauche qu’après
résection segmentaire (6% versus 2.3%) (5).
Ce que nous savons c’est que l’extension intramurale des adénocarcinomes par les
voies lymphatiques sous-muqueuses ne dépasse pas 4 cm. En fait, l’étendue de la résection est
dictée par la ligature des pédicules vasculaires à leur origine et la vascularisation par l’arcade
vasculaire de Riolan du côlon conservé; le curage ganglionnaire doit être réalisé de la même
manière quelle que soit la technique de résection utilisée.
La préparation des berges anastomotiques
Une des préoccupations des chirurgiens est le risque d’une récidive sur l’anastomose
digestive. Dans les années 1960, ce risque était réel avec une fréquence entre 5 et 15% après
colectomie gauche (6). Aucune véritable explication n’a pu être apportée de manière certaine.
Certains l’ont attribué à une propagation des cellules tumorales vers le rectum et la jonction
recto-sigmoidienne due à la préparation colique par voie orale. D’autres encore ont mis en
cause une exfoliation de fragments tumoraux dans la lumière intestinale lors de la
manipulation de la tumeur. Dés lors, plusieurs mesures ont été proposées à l’époque comme
l’irrigation de la lumière intestinale avant l’anastomose, l’isolement de la tumeur entre deux
lacs noués de part et d’autre de celle-ci, la préparation des berges avec une solution
cytotoxique (teinture d’iode). Depuis, aucune étude n’a objectivement prouvé l’efficacité de
ces mesures. Par contre, le taux de récidive anastomotique a nettement diminué actuellement.
Le risque de greffe pariétale
Le risque de voir apparaitre des implants tumoraux sur la cicatrice de laparotomie ou
sur les orifices de drain existe indépendamment du risque d’une carcinomatose péritonéale
mais ce risque est très faible (1%). Cependant, les patients décéderont dans les 4 ans de
2