Pharmacologie bronchopulmonaire

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Université Pierre et Marie Curie
Pharmacologie
bronchopulmonaire
Médicaments de l’asthme
Voie inhalée
Niveau PCEM2 - EIA
2001 - 2002
Dr. Dominique Warot
Mise à jour : 12 juin 2002
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2001 - 2002
Sommaire
Sommaire
3
Sommaire
5
Chapitre 1 :
1.1
1.2
5
7
9
Physiopathologie
Méthodes d’études d’un antiasthmatique chez l’homme
Chapitre 2 :
9
9
15
17
17
19
20
21
22
2.1
2.1.1
2.1.2
2.2
2.2.1
2.2.2
2.2.3
2.2.4
2.3
25
Annexe
2001 - 2002
L’asthme
Les groupes de médicaments
Bronchodilatateurs
Agonistes bêta2-adrénergiques
Anticholinergiques
Anti inflammatoires
Corticoïdes
Antileucotriènes
Xanthines : Théophylline et dérivés
Cromones
Perspectives d’avenir
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Sommaire
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L’asthme
Chapitre 1
L’asthme
L’asthme est une maladie plurifactorielle. Chez le même individu, plusieurs facteurs sont susceptibles de déclencher des crises. Il existe le plus souvent un facteur prédisposant, héréditaire. Les
facteurs d’environnement sont nombreux, les facteurs allergiques sont les plus importants. Les
autres facteurs sont : infections, virus, facteurs digestifs (aliments, RGO), facteurs physiques (effort, froid), facteurs endocriniens, facteurs psychologiques (stress), facteurs professionnels, pollution, tabagisme, médicaments ...).
TC : dyspnée sifflante, paroxystique, volontiers nocturne, réversible spontanément ou sous l’effet
du traitement Voir le tableau « Classification et stratégie thérapeutique consensuelle de
l’asthme »
Quelques chiffres :
—
—
—
—
entre 2.5 et 3 millions d’asthmatiques en France
> 2000 décès/an en France par asthme
1 sur 3 asthmatiques est mal ou insuffisamment traité.
affection chronique la plus fréquente chez l’enfant
1.1 Physiopathologie
L’asthme est une maladie complexe qui associe plusieurs types d’anomalies :
—
—
un spasme du muscle lisse bronchique
une inflammation, caractérisée par une infiltration cellulaire, où dominent les polynucléaires
éosinophiles (l’asthme est considéré comme une bronchite chronique à éosinophiles) aux côtés desquels on trouve des polynucléaires neutrophiles, des lymphocytes et des monocytes.
— une hypersécrétion de mucus et une hypertrophie des glandes à mucus. Cette hypersécrétion
participe à la formation des bouchons muqueux obstruant les bronches
— on insiste aujourd’hui aussi sur l’importance des lésions de l’épithélium bronchique conduisant à une mise à nu de la membrane basale et des terminaisons nerveuses sensibles à l’irritation et à une facilitation de la pénétration des allergènes et des agents irritants nocifs.
Outre l’éosinophile et les cellules inflammatoires et immunocompétentes, le mastocyte joue un
rôle essentiel dans la physiopathologie de l’asthme puisqu’il est la cible de la réaction antigèneanticorps, spécifique de l’asthme allergique, et qu’il libère les médiateurs à l’origine de la crise initiale. L’asthme met donc en jeu toute une série de médiateurs dont les effets vont se succéder, s’as-
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L’asthme
socier ou s’inhiber. L’importance de ces phénomènes physiopathologiques de base évolue dans le
temps et on peut en effet distinguer chronologiquement trois étapes :
—
Une réaction initiale, qui survient immédiatement après l’inhalation de l’antigène,caractérisée
surtout par une bronchoconstriction,
une phase dite tardive qui survient 6 à 12 heures après la réaction initiale et où la réaction cellulaire et inflammatoire est importante ;
Un passage à la chronicité lorsque les crises se succèdent : l’inflammation s’installe et on assiste à la mise en place d’une hyperréactivité bronchique, caractéristique de la maladie asthmatique. Cette phase est marquée par la détérioration des fonctions respiratoires en dehors des
épisodes critiques ; elle est dominée par l’inflammation chronique et l’installation d’un processus de fibrose bronchique. L’hyperréactivité bronchique est explorée par le test à la métacholine.
Se reporter au tableau 1 et figure 1.
—
—
Tableau 1 Modifications pathologiques dans l’asthme
(Advenier et coll., La Lettre du Pharmacologue, 7(2), 24-28)
1- bronchospasme
2- congestion vasculaire
3- œdème de la muqueuse
4- hypertrophie des glandes à mucus
5- hypersécrétion de mucus
6- desquamation épithéliale
7- épaississement de la membrane basale
8- infiltration de cellules inflammatoires
Figure 1 Succession d’événements aboutissant au passage à la chronicité de la maladie
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L’asthme
asthmatique
(Advenier et coll, La Lettre du Pharmacologue, 1993, 7(2), 24-28)
L’asthme est donc caractérisé par l’association d’un phénomène inflammatoire et d’une bronchoconstriction.
On distingue ainsi :
1.
Les bronchodilatateurs qui agissent :
— soit par stimulation adrénergique (agonistes bêta2-adrénergiques)
— soit par inhibition de la composante vagale, dont les effets se surajoutent à ceux des médiateurs formés ou libérés localement (médicaments anticholinergiques)
2.
et les anti-inflammatoires :
—
—
—
—
les corticoïdes
les antileucotriènes
la théophylline
les cromones dont l’action est incertaine.
1.2 Méthodes d’études d’un antiasthmatique
chez l’homme
2 objectifs
1.
2.
effet bronchodilatateur, c’est à dire diminution du syndrome obstructif aigu ou chronique
prévention des crises paroxystiques « spontanées » ou provoquées (exercice physique, allergène spécifique, bronchoconstricteur tel histamine, métacholine)
Effet au long cours en diminuant l’inflammation et l’hyperréactivité bronchique.
Au cours des essais cliniques, différents paramètres peuvent être mesurés chez des patients asthmatiques de différents stades de gravité [ou chez des patients ayant une bronchopneumopathie
chronique obstructive (BPCO)] :
nombre de crises/jour
nombre de bouffées d’agoniste β2
limitation fonctionnelle
qualité de vie (physique, psychique et sociale)
pic de débit expiratoire à l’aide d’un débitmètre de pointe
EFR (CV, VEMS, VR)
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L’asthme
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Les groupes de médicaments
Chapitre 2
Les groupes de médicaments
2.1 Bronchodilatateurs
2.1.1 Agonistes bêta2-adrénergiques
2.1.1.1 Propriétés des β2-stimulants au niveau des bronches
Voir tableaux 2 et 3
L’essentiel de l’action des β2 stimulants repose sur la relaxation du muscle lisse bronchique, des
grosses bronches aux bronchioles (la sous- classe des récepteurs β2 est la plus représentée dans le
muscle lisse bronchique). Lorsque le médicament arrive dans les voies aériennes pulmonaires l’effet s’installe très rapidement (< 1 minute avec les β2 à action rapide et courte durée d’action). L’effet est intense dans la mesure où les β2 stimulants peuvent relâcher le muscle lisse bronchique
préalablement contracté. De plus il s’agit d’un antagonisme fonctionnel capable d’induire une relaxation des muscles lisses bronchiques, quel que soit le médiateur ayant provoqué la contraction.
Les autres propriétés des β2 stimulants sont présentées sur le tableau 2 page 9. Leur rôle respectif
dans l’effet thérapeutique n’est pas démontré à ce jour. En aucun cas, les β2 stimulants ne peuvent
être considérés comme des anti-inflammatoires.
Le tableau 3 page 10 montre que les β2 stimulants sont regroupés en fonction de leur latence et
durée d’action. Les agonistes β2 à longue latence et durée d’action ne sont pas un traitement de la
crise d’asthme, leur action bronchodilatatrice étant plus longue à s’établir que celle d’un β2 stimulant d’action rapide.
Tableau 2 Principaux effets bronchopulmonaires des β2-stimulants
Type cellulaire
Effets
Bronches/parenchyme :
—
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muscle lisse
Relaxation +++
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Les groupes de médicaments
—
innervation cholinergique
Inhibition de la libération d’acétylcholine
—
innervation NANCe*
Inhibition de la libération des neuropeptides
—
cellules épithéliales
Augmentation du battement ciliaire
—
glandes à mucus
Augmentation de la sécrétion de mucus
—
cellules de Clara
Augmentation de la sécrétion de lipides
—
pneumocytes de type II
Augmentation de la sécrétion de surfactant
—
vaisseaux
Vasodilatation, inhibition de l’extravasation des
protéines plasmatiques
Cellules de l’inflammation :
—
mastocytes
Inhibition de la dégranulation et de la libération des
médiateurs néoformés
—
éosinophiles
Inhibition du recrutement et de l’activation (explosion oxydative, libération des médiateurs néoformés)
* NANCe : non adrénergique non cholinergique excitateur
Tableau 3 Délai et durée d’action des principaux bêta-2-agonistes à des doses équiactives
[adaptation d’après Lofdal (1991) ; Advenier,(1993)]
Doses délivrées
par une bouffée
d’aérosol
Délai d’action
Durée de la
bronchodilatation
μg
min
heure
Salbutamol
Terbutaline
100
250
0.8
1.1
3-5
3-6
Fénotérol
Salmétérol
Formotérol
100
25-50
6-12
1.1
17
1.7
3-6
12
12
2.1.1.2 Mécanismes d’action
Commun aux β2 agonistes : liaison et stimulation des récepteurs β2 qui provoque la stimulation
d’AMP cyclique. L’augmentation d’ AMPc va induire l’activation de protéines kinases qui vont
déclencher une cascade de réactions de phosphorylation de protéines régulatrices du tonus musculaire lisse. Les principaux événements biochimiques sous-jacents à la stimulation du récepteur β2
adrénergique sont résumés sur la figure 2. Les β2 agonistes à longue latence et durée d’action se
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Les groupes de médicaments
dissolvent dans les lipides de la membrane cellulaire d’où ils migrent pour agir sur le récepteur β2
adrénergique où ils se fixent au niveau d’un site d’ancrage et exercent une bronchodilatation prolongée.
Figure 2 Principaux évènements biochimiques sous-jacents du récepteur β2-adrénergique
AC : adényl cyclase ; DAG : diacylglycérol ; IP3 inositol triphosphate ; IP4 : inositol tétra
phosphate ; PKA et PKG : protéines kinases A et G ; PLC : Phopholipase C ; KCLM ; Kinase des
chaînes légères de la myosine ; PCLM : phophatase des chaînes légères de la myosine.
(Ph. Devillier et al, la Lettre du Pharmacologue, 1996 10 (6) 118-125)
Les β2 stimulants exercent également des effets génomiques participant à la régulation du récepteur.
La connaissance des mécanismes d’actions intracellulaires des β2 stimulants a permis également
de mieux connaître les processus de désensibilisatio homologues ou hétérologues.
La désensibilisation homologue est liée à la stimulation prolongée de récepteur et conduit à un processus de découplage fonctionnel et d’internalisation du récepteur. Elle a été mise en avant pour
expliquer une baisse d’activité des β2 stimulants au cours des traitements au long cours. En pratique, et sur un plan clinique, ce phénomène semble peu important.
La désensibilisation hétérologue résulte des processus d’interactions avec les effets de différents
médiateurs proinflammatoires et bronchoconstricteurs sur la signalisation intracellulaire. Ainsi,
l’augmentation des phosphoinositides et du diacylglycérol intracellulaires induite par les médiateurs de l’inflammation engendre une phosphorylation et une inactivation du récepteur β2. Bien
d’autres mécanismes d’inactivation ont été décrits : inhibition de l’adénylcyclase par la protéine
Gi, activation des phosphodiestérases etc ...
Ils expliquent la baisse des effets des β2 stimulants au cours des processus inflammatoires, justifiant ainsi leur utilisation conjointe avec les corticoïdes.
Enfin, différentes mutations du récepteur β2 adrénergiques ont été décrites. Elles ne semblent pas
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Les groupes de médicaments
liées à la maladie asthmatique, mais pourraient intervenir dans les phénomènes de désensibilisation
homologue. Aucune conséquence clinique sur l’effet des β2 stimulant n’a toutefois été clairement
démontrée à ce sujet.
2.1.1.3 Autres propriétés des β2-stimulants
Liées à la stimulation des récepteurs bêta-1 et/ou bêta-2 extra-pulmonaires.
— Effets cardiovasculaires : tachycardie sinusale, hypotension par vasodilatation
— Tremblement des extrémités (présence de récepteurs β2 au niveau des muscles striés).
— Effets métaboliques observés à doses élevées : hypokaliémie, hyperglycémie ...
La voie inhalée permet de limiter l’intensité de ces effets.
2.1.1.4 Voies d’administration
Différentes voies d’administration sont utilisées dans le traitement de la maladie asthmatique et des
syndromes obstructifs bronchiques :
—
—
—
voie injectable (sous-cutanée et intraveineuse) réservée à l’urgence et aux asthmes sévères
(doses fortes et rapidité d’effet), la biodisponibilité de la voie sous-cutanée est proche de
100 %.
voie orale mais la biodisponibilité est faible et variable d’un sujet à l’autre en raison d’un effet
de premier passage hépatique.
voie inhalée
Voie inhalée
Le médicament atteint directement le tissu concerné, ce qui permet de diminuer les doses
administrées. Les conséquences d’un passage dans la circulation générales sont moindres.
L’objectif est d’obtenir un effet thérapeutique optimal et moins d’effets indésirables.
Cependant si le médicament ne peut atteindre les sites d’action, son efficacité peut être diminuée, voire abolie.
Trois procédés permettent de produire des particules de médicament en suspension (aérosol) destinées à être inhalées :
les aérosols-doseurs (AD),
les inhalateurs de poudre (IP) et
les appareils générateurs d’aérosols.
La pénétration pulmonaire des aérosols dépend :
—
—
12/26
de la quantité d’aérosol produite et des caractéristiques des particules. Pour un diamètre de 2 à 5 μ le dépôt est bronchique, entre 0.8 et 3 μ le dépôt est dans le parenchyme pulmonaire, s’il est > 5 μ, le dépôt est dans l’oropharynx.
des paramètres ventilatoires
un débit inspiratoire de 0.5 l/sec (inspiration lente) est optimal pour les aérosols liquides, un débit supérieur est préférable avec les poudres d’inhalation (sauf avec cer-
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Les groupes de médicaments
—
tains dispositifs de commercialisation récente). Après l’inhalation, une courte période
d’apnée (si possible) faciliterait la diffusion des particules. L’augmentation du flux
inspiratoire, comme cela se voit dans l’asthme, peut provoquer l’impaction des particules sur les bifurcations bronchiques (études scintigraphiques de dépôt).
de l’anatomie des voies aériennes
plus le diamètre des voies aériennes est réduit (enfant, syndrome obstructif chez
l’adulte), plus l’aérosol a des difficultés à atteindre les bronches distales.
Le circuit des particules délivrées par un aérosol est schématisé sur la figure 3. Il y a de
nombreux sites de perte des particules, moins de 15 % de la dose inhalée parviennent aux
bronches distales si la technique est correcte. Environ 90 % sont déglutis et résorbés par le
tube digestif, passent ensuite dans le foie qui les métabolisent, comme dans le cas d’une
voie orale. La fraction qui passe par les bronches passe dans la circulation générale. Les
doses « aérolisées » sont faibles donc les concentrations plasmatiques sont basses (en dessous de la limite de quantification de la méthode de dosage). De plus, il faut séparer l’absorption pulmonaire de l’absorption orale pour déterminer correctement la biodisponibilité
pulmonaire absolue. Les études spécifiques ne sont pas toujours disponibles (1994).
Figure 3 Représentation schématique de la biodisponibilité des médicaments inhalés
(modifiée par Taburet et Schmit, Clin Pharmakinetics, 1994, 26(5): 396-418)
Les différents dispositifs inhalés sont présentés en Annexe à la fin du texte du cours.
Il ne semble pas y avoir de différences importantes entre les AD et les inhalateurs de
poudre.
2 études comparatives récentes vont dans ce sens pour les bêta-2 agonistes d’action rapide
et les corticoïdes (BMJ 2001, 10.01).
A la section « Indications » des RCP (répertoire Vidal) des différentes spécialités de
l’asthme toutes classes confondues, liées aux systèmes de délivrance des médicaments il
est mentionné :
« Remarque : cette spécialité est particulièrement adaptée aux sujets chez qui il a été mis
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Les groupes de médicaments
en évidence une mauvaise synchronisation main/poumon nécessaire pour une utilisation
correcte des aérosols doseurs classiques sans chambre d’inhalation ».
Les principaux médicaments par voie inhalée sont présentés à la fin du texte dans les tableaux 4 et 5.
Les dosages sont différents en fonction des formes pharmaceutiques :
—
—
—
suspension ou poudre même quantité (cf. tableaux 4 et 5 en fin de texte)
solution pour nébuliseur (quel que soit l’appareil) : 2.5 à 5 mg/2.5 ml, dose quotidienne de 5 à 10 mg sur une durée de 10 à 20 minutes et réservée aux situations aiguës
graves nécessitant des fortes doses par voie inhalée
solution injectable 0.5 mg/ml voie sous cutanée, 1 injection à renouveller éventuellement
2.1.1.5 Indications
Agonistes β2 d’action rapide et courte (suspension et poudre pour inhalation) :
—
—
—
—
Traitement symptomatique de la crise d’asthme
Traitement symptomatique des exacerbations au cours de la maladie asthmatique ou
de la bronchite chronique obstructive lorsqu’il existe une composante réversible
Prévention de l’asthme d’effort
Test de réversibilité de l’obstruction bronchique lors des explorations fonctionnelles
respiratoires
Les solutions pour inhalation par nébuliseur d’un bêta2-stimulant d’action rapide et de
courte durée sont indiquées dans :
—
—
Traitement symptomatique des asthmes aigus graves
Traitement des poussées aiguës des bronchopneumopathies chroniques obstructives
de l’adulte
Agonistes β2 d’action longue (suspension et poudre pour inhalation) :
—
Traitement symptomatique continu de l’asthme et autres bronchopneumopathies obstructives réversibles :
—
chez des patients nécessitant des prises quotidiennes de bêta-2 agonistes à action
rapide et courte par voie inhalée
— et (ou) en cas de symptômes nocturnes
—
en association avec un traitement antiinflammatoire continu comme les corticoïdes
inhalés (1 dose matin et soir, dose maximale 2 doses matin et soir)
Traitement préventif de l’asthme d’effort (1 dose 1\2 à 1 heure avant l’effort)
Attention si consommation > 1 flacon ou plus par mois
(un flacon = 200 bouffées soit en moyenne 6.6 bouffées/j)
ne pas dépasser 12 bouffées/j ou > 8 bouffées/j)
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Les groupes de médicaments
2.1.1.6 Effets indésirables
Avec la voie inhalée, certains effets indésirables sont liés au passage systémique. Ils sont observés
surtout avec les doses fortes.
—
—
—
—
—
—
—
—
tremblement des extrémités, crampes musculaires
tachycardie sinusale, palpitations
troubles du rythme cardiaque
excitation, nervosité, anxiété
céphalées
sueurs
hyperglycémie, hypokaliémie
toux et parfois bronchospasme à la suite de l’inhalation
β2 stimulants et aggravation de l’asthme
L’utilisation de β2 stimulants a été mise en cause dans la précipitation d’un état de mal asthmatique ou l’augmentation de la mortalité liée à l’asthme à la suite de différentes études
conduites au Canada et en Nouvelle-Zélande. Ces études cas-témoins ont mis en évidence
que la prise de β2 stimulants est associée à une augmentation du risque d’accident mettant
en jeu le pronostic vital. Ces études ont en fait surtout montré que l’utilisation des β2-stimulants à forte dose représentait un marqueur de gravité de l’asthme et du non-contrôle de
l’inflammation. On insiste aujourd’hui sur le rôle majeur de l’inflammation et sur l’inefficacité des β2 stimulants sur la composante inflammatoire. L’utilisation régulière des β2 stimulants à courte ou longue durée d’action impose donc d’associer un traitement antiinflammatoire continu.
2.1.1.7 Précautions d’emploi
—
—
—
—
—
—
—
Hyperthyroïdie
Cardiomyopathie obstructive
Troubles du rythme
Coronaropathies
HTA
Diabète sucré
Infection bronchique et bronchorrhée abondante, un traitement approprié est nécessaire pour
obtenir une diffusion correcte du médicament dans les bronches.
Mise en garde
« L’attention des sportifs sera attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif
pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors de contrôles antidopage »
2.1.2 Anticholinergiques
Les médicaments sont présentés dans les 2 tableaux 4 et 5 à la fin du texte.
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Les groupes de médicaments
2.1.2.1 Le système cholinergique au niveau des bronches. Récepteurs
muscariniques
Le système cholinergique est, au niveau bronchique, présent par l’intermédiaire du nerf vague (X).
Celui ci prend son origine au niveau bulbaire. Il est composé de fibre pré ganglionnaires reliant les
centres parasympathiques (PΣ) aux ganglions PΣ des bronches puis des fibres postganglionnaires
rejoignant les synapses neuroeffectrices au niveau des différentes structures bronchiques : muscle
lisse, glandes secrétrices, vaisseaux ...
Il comprend 3 types de récepteurs muscariniques appelées M1, M2, M3, Les récepteurs M1 assurent
la transmission au niveau des ganglions, conjointement avec les récepteurs nicotiniques N1. Les
récepteurs M2 sont présents au niveau présynaptique de synapses neuro-effectrices. Ils sont stimulés par l’acétylcholine libérée dans l’espace synaptique et inhibent la libération de cette dernière
(rétrocontrôle négatif). Les récepteurs M3 sont postsynaptiques et engendrent les effets systémiques de l’acétylcholine : bronchoconstriction, hypersécrétion bronchique, vasodilatation, exsudation plasmatique etc ...
Le système cholinergique est mis en jeu sous l’influence de la stimulation des récepteurs à l’irritation, situés dans les bronches sous l’influence d’agents irritants (chlore, fumée de tabac, SO2 ...) ou
des médiateurs de l’inflammation.
Il est donc possible d’interrompre la transmission cholinergtique avec des substances bloquant les
récepteurs muscarinques M3 au niveau post-synaptique neuro-effecteur ou M1 au niveau des ganglons. Théoriquement, un antagoniste M2 pourrait faciliter la libération d’acetylcholine, mais de
nombreux travaux ont montré que le récepteur M2 postsynaptiques, couplés à l’adénylcyclase par
une protéine Gi, pourraient inhiber les effets des β2 stimulants.
Les antagonisste cholinergiques actuellement commercialisés dans le traitement de l’asthme,
l’ipratropium et l’oxytropium, sont des antagonistes non spécifique M1 M2 M3.
Un nouveau médicament devrait être prochainement commercialisés. Il s’agit du tiotropium, un antagoniste M3 à longue durée d’action, antagoniste M2 de courte durée d’action. Outre l’asthme, le
médicament s’avère intéressant dans le traitement de la BPCO.
2.1.2.2 Propriétés des anticholinergiques
Les anticholinergiques provoquent une bronchodilatation puisque chez l’homme le parasympathique exerce un effet bronchocontricteur permanent.
Les anticholinergiques inhibent partiellement le bronchospasme provoqué par différents agents
bronchoconstricteurs via les récepteurs à l’irritation qui sollicitent une composante cholinergique
(récepteurs muscariniques). Cette action prédomine sur les bronches de gros calibre (> 2 mm). Les
asthmes qui répondent le mieux aux anticholinergiques sont ceux où la composante irritative est
importante comme l’asthme d’effort. Un effet sur l’inhibition de la dégranulation des mastocytes
est envisagé. Les sécrétions bronchiques ne semblent pas modifiées de façon significative.
2.1.2.3 Voie d’administration
—
voie inhalée (se reporter au texte du paragraphe 2.1.1.4 page 12 Agonistes bêta2-adrénergiques)
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Les groupes de médicaments
2.1.2.4 Indications
—
Traitement symptomatique de la crise d’asthme, en complément d’un bêta2mimétique d’action rapide et de courte durée par voie inhalée (1 à 2 bouffées dès les premiers symptômes)
— Traitement symptomatique des exacerbations au cours de la maladie asthmatique ou de la
bronchite chronique obstructive, en complément d’un bêta2 mimétique d’action rapide et de
courte durée par voie inhalée (1 à 2 bouffées dès les premiers symptômes)
— Traitement symptomatique continu du bronchospasme réversible de la bronchopneumopathie
chronique obstructive (1 à 2 bouffées 2 à 4 fois/j réparties).
Ne pas dépasser 16 bouffées/j.
Il existe des spécialités associant un anticholinergque et un β2-stimulant d’action rapide et courte
(suspension pour inhalation et poudre pour inhalation), également indiquées dans la prévention de
l’asthme d’exercise et le traitement de la BPCO.
2.1.2.5 Effets indésirables
Sécheresse de la bouche, irritation pharyngée, toux, bronchospasme paradoxal déclenchée par l’inhalation qui contre-indique la poursuite du traitement.
Les effets systémiques des anticholinergiques inhalés sont peu importants en raison du faible passage et de la fonction amonium quaternaire qui limite le franchissement de la barrière hématoencéphalique (peu ou pas d’effets sur le SNC).
2.1.2.6 Contre-indications
Voir plus haut.
2.2 Anti inflammatoires
2.2.1 Corticoïdes
Les principaux médicaments par voie inhalée sont présentés à la fin du texte dans les 2 tableaux 4
et 5.
2.2.1.1 Propriétés des corticoïdes
L’action des corticoïdes prédomine sur la phase tardive de la réaction asthmatique qui survient 6 à
8 heures après une provocation allergénique (ou un exercice physique) et sur les processus physiopathologiques observés au cours de la chronicité.
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Les groupes de médicaments
Les glucocorticoïdes exercent des effets multiples sur toutes les cellules impliquées dans les phénomènes immuno-inflammatoires : lymphocytes, éosinophiles, neutrophiles, macrophages, monocytes,mastocytes, cellules dendritiques, cellules épithéliales, muscle lisse, cellules endothéliales.
Ils exercent des effets génomiques que l’on subdivise en effets transactivateurs, consistant en
l’augmentation de la synthèse de facteur anti-inflammatoires (lipocortine, récepteurs β2, endonucléases, NEP, ACE ...), et en effets transrépresseurs conduisant à la diminution de la synthèse de
protéines pro-inflammatoires (cytokines, récepteurs NK1, NOSi, COX 2, PLA 2,5 lipoxygenase).
De nombreux arguments suggèrent que ces derniers effets (transrépresseurs) ne sont en fait pas génomiques, mais résident dans l’inhibition de facteurs de transcription (AP-1, NF-κB...).
Aux effets transactivateurs sont associés les effets indésirables métaboliques et endocriniens, d’où
la recherche de nouvelles molécules avec des effets préférentiels sur le versant transrépresseur.
2.2.1.2 Voies d’administration
Différentes voies d’administration sont utilisées dans le traitement de la maladie asthmatique et des
syndromes obstructifs bronchiques :
— voie injectable intraveineuse réservée à l’urgence et aux asthmes sévères (doses fortes et rapidité d’effet).
— voie orale en cures courtes lors d’exacerbations non contrôlées par la voie inhalée (prednisone, prednisolone, de 0.5 à 1 mg/kg).
— voie inhalée (se reporter au texte du paragraphe 2.1.1.4 page 12 Agonistes bêta2-adrénergiques)
2.2.1.3 Indications
Suspension et poudre pour inhalation d’un corticoïde
—
Traitement continu anti-inflammatoire de l’asthme persistant (léger, modéré et sévère)
2.2.1.4 Effets indésirables
Candidoses oropharyngées le plus souvent asymptomatiques, nécessitant dans certains cas un traitement approprié local. Elles peuvent être limitées par un rinçage de la bouche après inhalation et
l’utilisation d’une chambre d’inhalation qui diminue le dépôt oropharyngé.
Les infections bronchopulmonaires bactériennes ou virales ne sont pas augmentées.
Toux et parfois bronchospasme à la suite de l’inhalation
Le retentissement avec l’axe hypothalamo-hypophysaire est limité pour la voie inhalée, mais il
n’est pas totalement exclu en particulier pour les fortes doses. La conséquence peut n’être que biologique mais le risque de freination de la croissance ne peut être complétement écarté.
Mise en garde
« L’attention des sportifs sera attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif
pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors de contrôles antidopage »
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Les groupes de médicaments
En cas d’infection bronchique et bronchorrhée abondante, un traitement approprié est nécessaire
pour obtenir une diffusion correcte du médicament dans les bronches.
2.2.1.5 Contre-indications
Crise d’asthme déclarée
Antécédents d’allergie à l’un des constituants du médicament.
2.2.2 Antileucotriènes
Montelukast (Singulair®)
2.2.2.1 Propriétés
Antagoniste des récepteurs aux leucotriènes, médiateurs produits par les mastocytes et les éosinophiles. Libérés par dégranulation lors d’une réaction immunoallergique, les leucotriènes induisent
une bronchoconstriction, une augmentation de la sécrétion de mucus et de la perméabilité vasculaire et un recrutement des éosinophiles.
2.2.2.2 Voie d’administration et principales caractéristiques
pharmacocinétiques
Les comprimés sont dosés à 5 mg (comprimés à croquer) et 10 mg. La biodisponibilité est de 60 %
en moyenne. Le montelukast est métabolisé par le foie.
2.2.2.3 Indications
—
Traitement de l’asthme persistant léger à modéré en association avec les corticoïdes par voie
inhalée et les β2-stimulants d’action rapide et courte (1 comprimé par jour le soir de préférence, enfant à partir de 6 ans)
— Traitement préventif de l’asthme induit par d’effort
2.2.2.4 Effets indésirables
Asthénie, fièvre, arthralgies sécheresse buccale, diarrhée, nausées, vomissements, éruption cutanée, manifestations de la série anaphylactique (urticaire, prurit, œdème de Quincke), éosinophilie.
2.2.2.5 Contre-indications
Hypersensibilité à l’un des composants du médicament
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Les groupes de médicaments
2.2.3 Xanthines : Théophylline et dérivés
2.2.3.1 Propriétés
Effets bronchopulmonaires et respiratoires
L’action relaxante sur le muscle lisse bronchique s’exerce vis à vis de l’action contracturante de nombreux médiateurs (méthacholine, histamine, LT4...). Le mécanisme d’action
est discuté (inhibition de la phosphodiestérase et ↑AMPC, action sur le Ca++ intracellulaire...).
La théophylline inhibe la dégranulation des mastocytes (activité antiinflammatoire), facilite l’épuration muco-ciliaire, augmente la sensibilité des centres bulbaires au CO2.
Autres effets
SNC (action psychostimulante, convulsivante à doses toxiques), cardiovasculaires (effet
inotrope + à doses thérapeutiques), rein (effet diurétique) ...
2.2.3.2 Principales caractéristiques pharmacocinétiques
Biodisponibilité voie orale : importante (≅ 100 %) mais les formes pharmaceutiques à libération
prolongée (LP) ont une biodisponibilité variable d’une spécialité à l’autre, demi-vie de 3 à 10 h
chez adulte, ces sources de variabilité nécessitent le recours aux dosages plasmatiques pour l’adaptation posologique.
En raison d’un métabolisme hépatique→risque de surdosage ou sous-dosage par interactions avec
d’autres médicaments.
Ce médicament a une marge thérapeutique étroite.
2.2.3.3 Indications
Le recul de l’utilisation de la théophylline est en partie lié à la faible marge de sécurité et explique
sa place actuelle dans les schémas thérapeutiques proposés dans le tableau « Classification et stratégie thérapeutique consensuelle de l’asthme ».
2.2.3.4 Effets indésirables
Digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs épigastriques), SNC (insomnie, nervosité,
anxiété, tremblement des extrémités, convulsions), cardiovasculaires (tachycardie, tr. du rythme).
La survenue de ces effets est dose-dépendante.
2.2.3.5 Contre-indications
HTA, trouble du rythme cardiaque, hyperthyroïdie.
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Les groupes de médicaments
2.2.4 Cromones
Les principaux médicaments par voie inhalée sont présentés à la fin du texte dans les 2 tableaux 4
et 5.
2.2.4.1 Propriétés
La propriété principale est l’inhibition de la dégranulation des mastocytes et de la formation des
médiateurs au cours de la réaction immunologique ou non immunologique (exercice). Les cromones n’antagonisent pas les effets bronchocontricteurs des différents médiateurs spasmogènes.
Les mécanismes d’action ne sont pas connus : interaction avec une protéine kinase impliquée dans
la dégranulation du mastocyte ?
Les 2 spécialités sont administrées seulement par voie inhalée (se reporter au texte du paragraphe
2.1.1.4 page 12 Agonistes bêta2-adrénergiques).
2.2.4.2 Indications
Voir le tableau « Classification et stratégie thérapeutique consensuelle de l’asthme »
Suspension et poudre pour inhalation
— Traitement continu anti-inflammatoire de l’asthme persistant léger
— Prévention de l’asthme d’effort
2.2.4.3 Effets indésirables
Irritation pharyngo-laryngée, goût amer dans la bouche
Allergie à type d’éruption cutanée et prurit
Infiltrats pulmonaires à éosinophiles.
2.2.4.4 Contre-indications
Antécédents d’allergie à l’un des constituants
2.2.4.5 En pratique
Les β2-agonistes et les corticoïdes par voie inhalée permettent de contrôler les asthmes légers et
modérés. Dans les asthmes plus sévères, le recours aux corticoïdes par voie orale est indispensable.
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Les groupes de médicaments
2.3 Perspectives d’avenir
3 axes de recherche :
—
Les antagonistes des tachykinines (récepteurs NK2) s’opposent à l’hyperréactivité bronchique expérimentale et peuvent également interférer dans le recrutement et l’activation des
cellules inflammatoires
— Les inhibiteurs sélectifs des phosphodiestérases III et IV ont des propriétés bronchodilatatrices et anti-inflammatoires.
— Les anticorps anti-IgE diminuent les taux d’IgE circulants, limitant l’activation des mastocytes et des basophiles lors de la réaction allergique.
Tableau 4 Médicaments de l’asthme en aréosols-doseurs simoles
(Les spécialités associées ne sont pas listées)
Spécialités
Forme/dose
Prix
Bêta2-stimulants
d’action courte
AIROMIR®
suspension 100 μg
5.11
65 %
SPREOR®
suspension 100 μg
4.31
65 %
VENTOLINE®
suspension 100 μg
5.11
65 %
Fénotérol
BEROTEC®
suspension 100 μg
4.82
65 %
Terbutaline
BRICANYL®
suspension 250 μg
4.34
65 %
SEREVEN®
suspension 25 μg
32.24 65 %
BECLOJET®
suspension 250 μg
31.98 65 %
BECOTIDE®
suspension 50 μg
suspension 250 μg
4.25 65 %
15.23 65 %
SPIR®
suspension 250 μg
15.50 65 %
Budésonide
PULMICORT®
suspension 100 μg
suspension 200 μg
18.86 65 %
Flunisolide
BRONILIDE®
suspension 250 μg
20.26 65 %
Salbutamol
Bêta2-stimulants
d’action prolongée
Salmétérol
Corticoïdes
Béclométasone
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Les groupes de médicaments
FLIXOTIDE®
suspension 125 μg
suspension 250 μg
23.61 65 %
44.52 65 %
Acide cromoglicique
LOMUDAL®
poudre 5 mg
13.02 65 %
Nédocromil sodique
TILADE®
suspension 2 mg
13.17 65 %
Ipratropium (bromure)
ATROVENT®
suspension 20 μg
5.37
65 %
Oxitropium (bromure)
TERSIGAT®
solution 100 μg
5.61
65 %
Fluticasone
Cromones
Anti-cholinergiques
Tableau 5 Médicaments de l’asthme en dispositifs inhalateurs particuliers
(Les spécialités associées ne sont pas listées)
Spécialités
Forme/dose
Prix
Bêta2-stimulants
d’action courte
AIROMIR® Autohaler®
suspension 100 μg
ASMASAL® Clickhaler®
poudre
90 μg
12.30 65 %
BUVENTOL® Easyhaler®
poudre
100 μg
11.78 65 %
VENTODISK® Diskhaler®
poudre
200μg
+ Diskhaler®
5.88
Pirbutérol
MAXAIR® Autohaler®
suspension 200 μg
13.02 65 %
Terbutaline
BRICANYL® Turbuhaler®
poudre
500 μg
14.73 65 %
Formotérol
FORADIL® + inhalateur®
poudre
12 μg +
inhalateur
33.60 65 %
Salmétérol
SEREVENT® Diskhaler®
poudre
50 μg +
inhalateur
33.81 65 %
Salbutamol
11.78 65 %
65 %
Bêta2-stimulants
d’action rolongée
Corticoïdes
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Les groupes de médicaments
PROLAIR® Autohaler®
suspension 250 μg
36.54 65 %
BEMETREX® Easyhaler®
poudre
250 μg
30.29 65 %
Budésonide
PULMOCORT® Turbuhaler®
poudre
poudre
poudre
100 μg
200 μg
400 μg
26.10 65 %
Fluticasone
FLIXOTIDE® Diskus®
poudre
poudre
250 μg
500 μg
23.61 65 %
Acide cromoglicique
LOMUDAL® Spinhaler®
poudre
20 mg
+Spinhaler®
8.38
Nédocromil
sodique
TILADE® Synchroner®
suspension 2 mg
23.55 65 %
Béclométasone
Cromones
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Annexe
Annexe
Les dispositifs de la voie inhalée :
1.
2.
3.
Les aérosols-doseurs (AD, metered-dose inhalers) sont utilisés depuis environ 30 ans.
Le médicament est en suspension dans un gaz propulseur inerte, sous forte pression
(fréons, CFC). La pression sur une valve permet l’éjection de particules d’un diamètre
d’environ 40 μ. L’évaporation du gaz va provoquer la diminution du diamètre jusqu’à
5 à 10 μ à 15 cm du générateur, puis à 3 à 4 μ.
Les AD classiques permettent un dépôt de 10 à 20 % de la dose inhalée au niveau des
poumons lorsque la technique d’inhalation est correcte. Ce dispositif nécessite une
bonne coordination main-bouche-mouvement inspiratoire de la part du patient.
Les inhalateurs de poudre (dry powder devices) permettent d’aspirer, à travers un canal logé dans l’embout buccal, le médicament stocké sous forme de poudre (contenue
dans des gélules ou des disques), lors d’un mouvement inspiratoire. Le débit inspiratoire doit être supérieur à 0.5 l/sec. Le dépôt pulmonaire est de 10 à 20 %, et le dépôt
oropharyngé est similaire à celui des AD. Ils coûtent 3 à 5 fois plus cher que les AD,
les avantages sont la facilité d’emploi et l’absence de gaz propulseur. La poudre peut
être irritante pour l’œsophage et déclencher une toux, enfin il arrive que la poudre ne
se libère pas correctement de la gélule.
Les appareils générateurs d’aérosols (nebulisers) délivrent le médicament sous forme
d’une solution en fine bruine. La production de l’aérosol est obtenue par le passage
d’un jet d’air comprimé (ou d’O2, nébulisateurs pneumatiques) dans la solution ou par
l’emploi d’ultrasons transmis à la chambre de nébulisation (nébulisateurs ultrasoniques). Les nébulisations ne requièrent aucune coopération du patient, utilisables
avec un masque chez l’enfant de < 3 ans et chez enfant de tous âges en crise.Elles nécessitent une bonne compréhension et coopération des parents. La durée varie de 10 à
15 min, le rythme respiratoire est calme (en dehors d’une crise), spontané.
Les chambres d’inhalation (CI).
Il s’agit de systèmes interposés entre la bouche du patient et l’AD. Les CI permettent une
meilleure déposition dans les petites voies aériennes et une diminution de leur dépôt oropharyngé, en ralentissant les particules et en favorisant l’évaporation du gaz vecteur.
Elle se compose :
—
—
—
—
d’un tube de forme et de volume variables (cylindrique, 130 à 350 ml, ou conique, 750 ml)
un orifice sur lequel s’adapte l’embout de l’aérosol doseur
un embout buccal
un système de valve s’ouvrant à l’inspiration et se fermant à l’expiration
Les possibilités d’adaptation entre CI et AD sont liées au fabricant qui commercialise les 2.
Les bêta 2-stimulants, les corticoïdes et les chromones peuvent être administrés avec ce procédé.
Avantages : Elle permet de réduire le dépôt oropharyngé et les complications inhérentes (candidoses et raucité de la voix) des corticoïdes inhalés. Elles réduiraient le risque de toux réflexe.
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Annexe
Indications : en cas de mauvaise coordination « main-respiration », en particulier chez les jeunes
enfants (< 8 ans) ; en cas d’effet indésirable (candidoses, raucité de la voix, toux réflexe) ; fortes
doses de corticoïdes inhalés.
Mode d’emploi d’un aérosol doseur
—
—
—
expiration forcée aussi complète que possible - positionner l’embout du nébulisateur
entre les dents
débuter l’inspiration ; en même temps, actionner 2 fois le nébulisateur en fermant les
lèvres autour de l’embout pour aspirer la/les bouffée(s) au maximum
terminer l’inspiration forcée autant que possible pour pousser l’aérosol le plus loin
possible dans l’arbre trachéobronchique
Mode d’emploi d’un inhalateur de poudre
—
—
—
—
—
préparer l’appareil (variable selon l’appareil choisi)
expirer lentement et profondément
mettre l’embout dans la bouche et serrer les lèvres
effectuer une inspiration rapide et profonde
maintenir une apnée de quelques secondes
Mode d’emploi d’une chambre d’inhalation
—
—
—
—
dans l’orifice de la chambre
serrer l’embout buccal de la CI avec les lèvres (ou appliquer le masque sur le visage
de l’enfant)
pulvériser une bouffée
inspirer calmement et profondément par la bouche, maintenir une apnée de quelques
secondes si possible après chaque inspiration.
La chambre se vide en 3 à 5 cycles respiratoires. Attendre 1 à 2 min avant de délivrer une 2ème
bouffée. Nettoyer régulièrement.
Les débitmètres de pointe (peak-flow meter)
mesurent le débit expiratoire de pointe maximum (DEP) en litres/min au décours d’une inspiration maximum. Il dépend du volume inspiré et de l’effort expiratoire. Les normes sont
fonction de la taille, sexe, âge. Il reflète le niveau de résistance à l’écoulement de l’air.
maniables, peu encombrants (de 27 à 50 euros)
utiles au diagnostic et au traitement :
—
—
diagnostic : dépistage d’une obstruction des grosses voies aériennes
traitement : aide à l’adaptation du traitement d’un asthmatique/aide décision d’hospitalisation et contrôle de l’effet d’un traitement/autodiagnostic
Variabilité du DEP
—
—
26/26
s’évalue sur une journée (matin, soir) ou une semaine, témoin de l’instabilité de
l’asthme
DEP du soir – DEP du matin ----------------------------------------------------------------------------1--( DEP du soir + DEP du matin )
2
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