Symposium “ Flore intestinale, alimentation et santé” – Institut Danone – 15/10/2011
Alimentation et microbiote :” the Good, the Bad, and the Ugly !”
Pr B. Pot,
Research Director, Institut Pasteur de Lille, Lille
En dix ans, la compréhension de la « flore intestinale » (le microbiote comme
l’appellent aujourd’hui les scientifiques) a profondément évolué. Désormais, nous
appréhendons non seulement beaucoup mieux (la dynamique de) sa composition,
mais nous comprenons aussi bien mieux les fonctions de cet écosystème complexe.
L’on sait ainsi aujourd’hui que le microbiote joue un rôle majeur dans le bon
fonctionnement du système immunitaire, que l’alimentation influence
considérablement la composition du microbiote et qu’elle agit ainsi indirectement sur
le système immunitaire. Cette relation triangulaire vous est expliquée ci-dessous à
l’aide de quelques exemples.
The good !
Pendant la présentation, nous reviendrons par exemple brièvement sur les effets
potentiellement positifs de l’alimentation sur l’hôte, via la microflore : la synthèse de
vitamines par exemple, ou la fabrication d’acides gras à chaîne courte, qui représente
une importante source d’énergie pour le côlon.
Il est tout à fait possible de mettre en pratique ces nouvelles connaissances : la
consommation, via l’alimentation, de probiotiques déterminés, peut avoir un impact
positif sur le métabolisme ou le système immunitaire.
The bad !
À côté de cela, des facteurs externes peuvent avoir une influence négative sur la flore
intestinale. À titre d’exemple, nous évoquerons l’effet nocif des antibiotiques, mesuré
à l’aide des méthodes modernes de métagénomique.
On est cependant loin de connaître aussi bien tous ces paramètres. Nombreux d’entre
eux n’ont pas encore été étudiés. Pourtant, même si la complexité des interactions à ce
niveau continuera d’occuper encore un bon moment les chercheurs, de nombreuses
applications exploitent d’ores et déjà les connaissances disponibles…
The ugly !
L’utilisation de techniques de transplantation de microbiote, par exemple, pourrait
permettre, de manière audacieuse et éthiquement discutable, de modifier un profil de
microbiote défavorable pour en faire un profil garantissant une meilleure qualité de
vie.