LA FAUSSE SUIVANTE

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–––REVUE
DE
PRESSE
LA FAUSSE SUIVANTE
OU LE FOURBE PUNI
MISE EN SCENE NADIA VONDERHEYDEN
REVUE DE PRESSE – LA FAUSSE SUIVANTE - FEVRIER 2012
–––PRESSE
NATIONALE
REVUE DE PRESSE – LA FAUSSE SUIVANTE - FEVRIER 2012
BLOG DU LU 09 JAN 2012
PAR JEAN-PAUL THIBAUDAT
THEATRE ET BALAGAN
Chronique ambulante d'un amoureux du théâtre, d'un amateur de l'Est et
plus si affinités.
« La
fausse
suivante »
selon
Vonderheyden : une vraie fête des sens
Nadia
J.-P. Thibaudat
critique
Publié le 09/01/2012 à 07h08
« La fausse » suivante de Marivaux, mise en scène Nadia Vonderheyden (Didier Grappe)
Rien n'a plus nui à Marivaux que le marivaudage lequel, jeu de société, batifole autour de l'amour en d'aimables ou énervantes
circonvolutions.
« La fausse suivante », l'une de ses premières pièces, pour qui veut bien la lire sans filtre ni fard, fausse la donne en traitant du
désir, sexes et classes mêlés, avec l'argent comme monnaie d'échange et de chantage. C'est ce que nous raconte, avec force
et folle liberté, la décapante et bandante mise en scène de Nadia Vonderheyden.
Sous le metteur en scène, l'actrice
On a connu Nadia Vonderheyden comme actrice de Didier-Georges Gabily au sein du groupe T'chanG où elle côtoya, entre
aurtres Jean-François Sivadier, Nicolas Bouchaud, Catherine Baugué. La mort brutale deutres, Gabily les dispersa.
Nadia Vonderheyden fut des premiers et magnifiques spectacles de Stéphane Braunschweig (« La trilogie des hommes de
neige ») avant un long compagnonnage avec le Théâtre du radeau de François Tanguy. Puis on la retrouva comme complice et
actrice (aux côtés de Nicolas Bouchaud) dans la plupart des spectacles de Jean-François Sivadier. Parallèlement elle signait
plusieurs mises en scène souvent à partir de travaux avec des élèves (Ecole de Rennes, Ecole de Cannes) dont une au long
cours de la grande pièce de Gabily « Gibiers de temps », malheureusement passée à la trappe, victime collatérale d'un festival
d'Avignon annulé ou plus récemment une « Médée ». Bref un beau pédigrée. Voilà pour les présentations.
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Sous le Chevalier, la comtesse
Venons-en à « La fausse suivante » où elle distribue Catherine Baugué, non dans le rôle du Chevalier comme on aurait pu s'y
attendre, mais dans celui de la Comtesse. On ne perd rien au change, au contraire, c'est une idée forte, cette actrice
d'exception faisant du personnage une femme (jeune veuve provinciale en mal moins de mari que de sexe) habitée par le désir
tout en s'amusant à jouer les utilités dans les à-côtés d'un spectacle qui n'en manque pas. Nadia Vonderheyden raconte ainsi le
début de la pièce :
« La scène est en province. Pour connaître L'Elio, à qui on la destine sans même l'avoir rencontré, une jeune parisienne se
déguise en chevalier et se lie d'amitié avec son prétendant. »
Ce clivage entre la capitale et la province est l'un des sous-textes de la pièce, jamais si bien mis en bouche que dans cette
mise en scène. Et cela ne manque pas de sel quand on voit le spectacle à Chambéry (où il a été répété et créé). Certains
personnages parlent de Paris comme les trois sœurs de Tchékhov parlent de Moscou, la comtesse dit « Paris » avec un accent
parigot rendant par là même le rêve ridicule.
La mise en scène procède souvent de la sorte, par petites touches incisives qui touchent non seulement le jeu mais aussi les
lumières, le son, le décor. Par exemple en habillant la comtesse à la fois d'une robe droite sobrement classique et en ajoutant
par là-dessus un jupon à cerceaux affriolant.
Sous le sexe, l'argent
La comtesse c'est la femme que Lélio (Arnaud Trolic) aime et avec laquelle il est lié par un dédit (sorte de contrat de mariage
avant la lettre, celui qui le rompt devant payer), mais la jeune parisienne est bien plus riche, c'est ce qu'il confesse au Chevalier
(Lamya Regragui) c'est à dire à la parisienne travestie. L'aveu et les questions d'argent sont aussi du côté des valets (la pièce
toute en miroir en compte autant que des maîtres) où ce diable de Trivelin (extraordinaire Julien Flament), lucide, donc mi
cynique, mi ironique, n'a pas sa langue dans sa poche et, homme autodidacte, se révèle un retors débatteur.
« La fausse » suivante de Marivaux, mise en scène Nadia Vonderheyden (Didier Grappe)
Il n'y a pas de fin heureuse, ce qui sort la pièce du simple registre de la comédie, la rapproche d'une fable et la laisse ouverte à
la rêverie du futur. Les mariages sont rompus, la parisienne, reste célibataire, la comtesse reste une veuve au corps non
touché, Lélio en sort doublement cocu (bien que personne n'ait couché avec personne). Que vont-ils devenir ? Seul Trivelin
ramasse la mise en monnaie sonnante et même en bijou, un parvenu en herbe.
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Sous la boxe des mots, le désir des corps
Entre temps les glissements progressifs du désir s'en seront donnés à cœur joie dans un jeu de plus en plus trouble que la
mise en scène de Nadia Vonderheyden met en branle dès le prologue (de son invention). Non seulement la comtesse devient
sincèrement amoureuse du Chevalier (d'une femme donc) lequel n'est pas insensible au désir qu'il (elle) suscite chez cette
jeune veuve provinciale à la sensualité communicative. Frontin, le valet de la parisienne, ayant révélé à Trivelin le véritable sexe
du Chevalier, ce dernier se fait passer à ses yeux pour la servante de sa maîtresse, si bien que Trivelin la drague effrontément.
Les classes autant que les sexes sont trompeurs. Et si le trompeur est trompé « ou le fourbe puni » (c'est le sous-titre de la
pièce), on voit que le mensonge ou la dissimulation sont les meilleurs alliés de la vérité, les politiciens apprécieront.
Nadia Vonderheyden inscrit la pièce dans une ambiance de carnaval avec masques, serpentins et une musique répétitive qui
parfume l'air de sensualité (son Jean-Louis Imbert). Un carnaval sans âge, d'hier comme d'aujourd'hui : le seul présent du
spectacle est celui de la représentation. Laquelle est structurée comme une soirée boxe, des saynètes visuelles et sonores
tenant lieu de minute de repos. Entre deux rounds de mots où l'on rend mot pour mot. Chacun des rounds marquant des points
du côté de la perversité.
Sous la perversité, la modernité
D'où la modernité stupéfiante du spectacle, très proche de ce que cerne Gilles Deleuze dans son texte sur « Klossowski ou le
corps-langage » (In « Logique du sens », Editions de minuit) quand il écrit :
« Ce qu'on appelle pervers, c'est précisément cette puissance d'hésitation objective dans le corps, cette patte qui n'est ni droite
ni gauche, cette détermination par cascade, cette différenciation ne supprimant jamais l »indifférencié qui se divise en elle, ce
suspens qui marque chaque moment de la différence, cette immobilisation qui marque chaque moment de la chute. »
Enfin Nadia Vonderheyden se place résolument du côté du jeune Marivaux (comme on dit le jeune Brecht avec la part
d'effronterie que cela recèle) écrivant cette pièce pour les acteurs de la Comédie italienne bien plus alertes et doués pour
l'improvisation que les comédiens français de l'époque. Elle aussi parie sur la capacité d'invention des acteurs et les dirige
comme de l'intérieur, en sœur.
En résidence au théâtre Charles Dullin de Chambéry, ils ont répété deux fois un mois. Le premier mois, en juillet dernier a
consisté essentiellement en un travail d'improvisation, d'essais, de pistes (héritage de D-G. Gabily). Ils se sont retrouvés en
décembre pour un second mois, texte su, nourris de ce travail préparatoire qui n'est pas pour rien dans l'excitation que suscite
cette « Fausse suivante ».
INFOS PRATIQUES
"La fausse suivante" de Marivaux mis en scène par Nadia Vonderheygen
Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie
jusqu'au 14 janvier , mardi 20h30, du meredi au samedi 19h30 04 79 85 55 43 et www.espacemalraux-chmbery.fr.Tournée :
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Théâtre de Vidy-Lausanne du 18 janvier at 5 février
Scène nationale de Sénart, Combs-la-ville du 15 au 17 février
Espace des arts Chalon-sur-Saône du 23 au 24 février
La Passerelle, Saint-Brieuc du 21 au 22 mars
Les salins, Martigues, le 3 avril
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FEV 2012
PAR VERONIQUE HOTTE
CRITIQUE
/ La Fausse Suivante
Dans un carnaval de figurines colorées comme descendues d’une toile du dix-huitième, Nadia Vonderheyden fait de la
cruauté de Marivaux un enchantement.
Crédit : D. Grappe Légende : « Scène de bal cruel dans La Fausse Suivante. »
Marivaux écrit La Fausse Suivante en 1724, quand il perd ses biens dans la faillite de la Banque Law, au beau milieu de
ces temps préparatoires à la Révolution historique. Or, le dramaturge pressent la crise économique, politique et sociale
dont son théâtre porte les signes. La pièce commence par le duo des valets Fripon et Trivelin, l’exposition de leur
situation personnelle. Trivelin est un fripon aux allures de grand méchant homme déchu, proche du Figaro de
Beaumarchais, vif et actif, cherchant à s’établir comme n’importe quel aspirant à la condition bourgeoise : « Depuis
quinze ans que je roule dans le monde, tu sais combien je me suis tourmenté, combien j’ai fait d’efforts pour arriver à un
état fixe ». À force de fourberies, en oubliant honneur et scrupule. Mais comment s’en sort-on avec le jeu, l’amour et les
femmes ? Ce problème épineux concerne Arlequin comme les maîtres. Ainsi, Lélio veut se marier, obtenir du gain grâce
à une épouse fortunée, une comtesse avec titre de noblesse et six mille livres. Or, une demoiselle parisienne, plus riche
du double, s’annonce une meilleure aubaine. Calculs, additions, contrats, l’appât financier fait loi. Ces propos virils de
négoce cynique ne donnent pas à rêver. L’art de Marivaux insuffle à cette réalité une dimension ludique souveraine.
Un rêve de bal et de carnaval
Travestie en Chevalier, la Parisienne vient voir de plus près ce qu’il en est du jeune futur. Déconvenue ! Au moins, la
demoiselle se plaît à rencontrer la Comtesse, dont elle va dessiller le regard face aux subterfuges de l’intrigant Lélio,
amoureux fourbe. Indécision des genres, difficulté à choisir son identité sexuelle, homme ou/et femme, la fête
somptueuse des plaisirs et des sens s’épanouit avec esprit sous la baguette magique et inspirée de Nadia
Vonderheyden. Le spectacle s’ouvre sur un rêve de bal et de carnaval, une brume mouvante, entre rideaux blancs de
tréteaux abandonnés sur le plateau, et lumières hissées dans les hauteurs, puis rabattues. La danse de ce petit monde
est majestueuse, un monde de manipulateurs et de marionnettes dont les rôles alternent, avec des poupées humaines
articulées dans la grâce. Masque doré de commedia dell’arte et tutus romantiques de tulle, la Mort et sa faux,
tournoiements de derviche, courtisan avec queue féline ou tête équestre, la chorégraphie tisse, dans le silence soyeux,
une toile onirique comme fond d’intrigue. Le spectateur contemple des tableaux de maîtres du dix-huitième, Chardin,
Fragonard ou Watteau, dont les figurines descendent sur la scène pour s’amuser librement dans la quête du plaisir. La
cruauté existentielle est éclairée par les présences de Catherine Baugué, Lamya Regragui, Julien Flament, Arnaud
Troalic, Mohand Azzoug et Nadia Vonderheyden.
Véronique Hotte
La Fausse Suivante ou le Fourbe puni, de Marivaux ; mise en scène de Nadia Vonderheygen. Spectacle vu au Théâtre
Charles-Dullin, Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry et de la Savoie. Les 15 et 16 février 2012 à 19h30 et le
17 février à 20h30 au Théâtre de Combs-la-Ville, Scène nationale de Sénart. Tél : 01 60 34 53 60.
Les 23 et 24 février 2012 à l’Espace des Arts à Chalon-sur-Saône. Les 21 et 22 mars à La Passerelle de Saint-Brieuc.
Le 3 avril aux Salins de Martigues.
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JE 09 FEV 2012
PAR JOËLLE GAYOT
Actrice de troupe et femme de caractère, Nadia Vonderheyden, livre de Marivaux une
surprenante vision. Avec la mise en scène de cette pièce sous-titrée, rappelons-le, le Fourbe
puni, elle désosse un à un les rapports de séduction pour mettre à nu le vrai nerf de la
guerre amoureuse qui n’est pas le désir… mais l’argent. Six personnages, trois valets et trois
maîtres, entrent allègrement dans une parade sauvage où l’enjeu est avant tout de duper et
manipuler son alter ego, sans scrupule et en pleine conscience. Les femmes se travestissent
en hommes. Les hommes sont prêts à toutes les bassesses pour s’accaparer les dots de leurs
prétendantes. Si l’ambiance est carnavalesque, la musique joyeuse et le jeu, souriant, il ne
faut pas s’y tromper : Marivaux, relayé par Vonderheyden, offre ici de l’humain un bien cruel
tableau, désenchanté et assez méchant.
Du 15 au 17 février à Combs-la-Ville (77).
Du 23 au 24 février à Chalon-sur-Saône (71).
Du 21 au 22 mars à Saint-Brieuc (22).
Le 3 avril à Martigues (13).
Joëlle Gayot
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ME 22 FEV 2012
PAR HUGUES LE TANNEUR
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–––PRESSE
REGIONALE
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JE 05 JAN 2012
SAVOIE
“La Fausse suivante” de Marivaux
Vengeance et guerre des désirs au programme de la pièce de Marivaux, mise en scène par Nadia Vonderheyden. Photo La Fausse
suivante© Didier Grappe
Après plusieurs semaines de répétitions au Théâtre Charles Dullin, Nadia Vonderheyden et son équipe présentent “La fausse suivante”
ou “Le fourbe puni” de Marivaux, du 5 au 12 janvier au théâtre Charles Dullin.
Il y est plus question d’argent que d’amour, de vengeance des femmes sur les hommes, cupides et fourbes, et d’une femme qui veut
donner une leçon aux autres femmes, à celles qui perdent leur dignité par frivolité ou bien par faiblesse.
Nadia Vonderheyden partage, en tant que comédienne, toutes les aventures de la troupe de Jean-François Sivadier. Mais aime aussi,
comme un personnage féminin de Marivaux, retrouver de temps en temps son indépendance pour mettre en scène ses propres
intuitions sur les textes qu’elle affectionne. Après Médée, et, aujourd’hui, avec cette Fausse suivante, elle veut redessiner la trouble
mais réelle guerre des désirs, quasi annonciatrice, encore aujourd’hui selon elle, d’un vrai nouveau « contrat social » et… politique.
POUR EN SAVOIR PLUS
Jeudi 5 janvier à 20 h 30, vendredi 6 et samedi 7 à 19 h 30, mardi 10 à 20 h 30, mercredi 11, jeudi 12, vendredi 13 et samedi 14 à 19 h
30. Tarifs : plein 22 €, carte Malraux 15 €, carte Malraux réduit 9 €. Durée : 2 heures
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JE 05 JAN 2012
PAR NICOLAS THIRY
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JE 05 JAN 2012
PAR MUGUETTE BERMENT
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VE 06 JAN 2012
PAR JACQUES LELEU
CHAMBÉRY
Marivaux entre désirs et mensonges
Pour le metteur en scène Nadia Vonderheyden, « “La fausse suivante” est la pièce de tous les travestissementset de toutes les guerres
: guerres sociales, guerres des sexes, guerres de tous les désirs. » Photo Didier GRAPPE
Les puissants vacillent, les valets préparent leur revanche. C’est le monde à l’envers. Marivaux compte les coups et nous invite à
contempler ce jeu de massacre où tout est chamboulé.
« La fausse suivante est la pièce de tous les travestissements et de toutes les guerres : guerres sociales, guerres des sexes, guerres de
tous les désirs », résume Nadai Vonderheyden qui se lance dans la mise en scène d’une pièce dont l’argent, le pouvoir, la séduction et
la tromperie mettent les six personnages en pleine tourmente.
La première de cette création répétée montée à Chambéry, a eu lieu hier soir dans le théâtre Charles Dullin qui l’accueille jusqu’au
samedi 14 janvier.
Bien connue du public savoyard, Nadia Vonderhereyden est venue jouer à plusieurs reprises avec l’équipe de Jean-François Sivadier.
Mais la comédienne a voulu cette fois s’emparer d’un texte où chaque acteur entre en scène comme sur un champ de bataille. Ici, les
classes et les sexes s’affrontent entre désirs et mensonges, sans se laisser de répit.
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DI 08 JAN 2012
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SORTIR DU JE 22 DEC 2011
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DI 29 JAN 2012
PAR MYRIAM TETAZ-GRAMEGNA
Théâtre
Ce grand bal où chacun est masqué
Au Théâtre de Vidy, La fausse suivante ou le fourbe punide Marivaux nous emporte, dès le
prologue imaginé par la metteuse en scène Nadia Vonderheyden, dans le tourbillon débridé
et glauque d’un lendemain de carnaval. Masques, tentures, lumières, musique, personnages
de la Commedia dell’arte, dont le fameux Arlequin qui sera du reste un des personnages de
la pièce, apparaissent, s’envolent, dansent, se cachent, réapparaissent dans une folle ronde ;
et bientôt ils sont là, le Chevalier travesti et Trivelin, sans feu ni lieu, à l’ironie décapante, qui
lancent les premières tirades et répliques de Marivaux. Le texte, écrit en 1724, dénonce avec
humour et cruauté intrigues, fourberies, mépris et cupidité de ce monde qui « est un grand
bal où chacun est masqué » (Vauvenargues). Ils sont six, nobles et valets, jouet d’une femme
déguisée en homme qui veut en savoir plus sur celui qui prétend l’épouser. Ils se trompent,
se séduisent, défendent sordidement leurs biens et intérêts sous des masques dont
personne n’est totalement dupe, qui à la fois les cachent et les révèlent. Leurs doubles
carnavalesques se promènent comme des ombres maudites sur scène et derrière des voiles
irréels. Les costumes se moquent des époques et de la vraisemblance. Et quand la pièce
s’arrête sans vraiment finir, il reste des êtres floués, meurtris, dépassés par tant de lâche
séduction, de mensonges et de duplicité, pris à leurs propres jeux, décalés par rapport à une
société qui a perdu ses repères, en définitive tous perdants, même celle qui a mené le bal.
L’aisance imaginative des acteurs - Mohand Azzoug, Catherine Baugué, Julien Flament,
Lamys Regragui, Arnaud Troalic et Nadia Vonderheyden elle-même -, une scénographie
débridée, provocante, sans pitié, soulignent ce mélange d’intelligence lucide sur les êtres
humains et ce goût pour le principe de la comédie italienne castigat ridendo mores, c’est-àdire corriger les mœurs par le rire, qui est le propre de Marivaux. Enlevée avec brio, la pièce
est ainsi d’une modernité décapante et accusatrice.
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ME 29 FEV 2012
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–––RADIO
ET TV
-
France Culture - Emission La
dispute du 9 janvier 2012 – Interview
de Nadia Vonderheyden par Arnaud
Laporte
-
RCF Savoie – Interview de Nadia
Vonderheyden par Bruno Fournier – 3
diffusions du 06 au 10 février
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