dossier spécial greffe réponses à vos questions second greffon si le donneur était âgé de 18 à 30 ans. • Ceux dont l’état de santé nécessite une greffe combinée de plusieurs organes comme une greffe cœur-rein ou foie-rein. En l’absence de receveurs dans l’une de ces quatre catégories prioritaires, les greffons sont proposés aux autres receveurs, en privilégiant l’échelon loco-régional pour des raisons d’ischémie froide. Pendant de nombreuses années, la compatibilité tissulaire HLA, cible de la reconnaissance du greffon par le système immunitaire du receveur, était le principal critère d’attribution des greffons rénaux. Mais le bénéfice « immunologique » de l’appariement HLA optimal est neutralisé, d’une part par le prolongement de l’ischémie froide et les différences d’âge donneur-receveur observées si l’on ne privilégie que le critère HLA, d’autre part par les progrès enregistrés dans le domaine de l’immunosuppression et de la prise en charge médico-chirurgicale. Il paraissait donc obsolète de déterminer le choix d’un receveur uniquement sur la base de ce seul critère alors que d’autres facteurs comme la durée d’attente, l’ischémie froide, l’âge du donneur ou plus encore le différentiel d’âge donneur-receveur s’avèrent avoir un poids pronostic important. Ce constat a abouti à la conception d’un score d’attribution des greffons, construit à partir de plusieurs critères, en prenant en considération aussi bien des principes d’équité que d’efficacité : • D’équité avec la prise en compte de l’ancienneté d’inscription et de difficultés prévisibles d’accès à la greffe, en sachant que l’ancienneté d’inscription n’est pas synonyme d’ancienneté 32 /// Reins-Échos n°11 - www.rein-echos.fr en dialyse pour les patients adressés tardivement auprès d’une équipe de greffe. Depuis un an, l’ancienneté de dialyse a été ajoutée dans le calcul du score mais dans une proportion variable d’une région à l’autre. La difficulté prévisible d’accès à la greffe est calculée sur la base du nombre de donneurs prélevés d’au moins un rein greffé, en isogroupe sanguin et ne présentant pas plus de 3 incompatibilités HLA sur les 6 prises en compte, au cours des 5 dernières années, dans la région d’inscription du receveur. Plus le nombre de donneurs compatibles sur 5 ans est réduit, plus le nombre de points accordés est important en cas de proposition d’un greffon compatible. Pour un patient immunologiquement défavorisé, ces points permettent de lui attribuer préférentiellement ce greffon « exceptionnellement » compatible lorsqu’il se présente. • D’efficacité avec la prise en compte de la qualité de l’appariement HLA, du différentiel d’âge entre donneur et receveur et des contraintes logistiques. Ainsi, plus le nombre d’incompatibilité HLA est élevé ou plus la différence d’âge est importante et moins le receveur reçoit de points au score. Ce système permet d’éviter la proposition de greffons immunologiquement peu compatibles ou de différentiel d’âge trop important. Le respect de l’appariement en âge est important car il faut pouvoir adapter et prendre en considération la longévité et les besoins en fonction rénale du receveur, qui diminuent avec l’âge, et la performance attendue de l’organe greffé. Ainsi, un greffon prélevé sur un sujet âgé restera performant en regard des besoins en fonction rénale diminués d’un receveur âgé, alors que ses capacités seront vite dépassées et la greffe inopérante en cas d’attribution à un jeune malade. Chaque composante permet d’attribuer un certain nombre de points à chaque receveur et le total de ces points constitue la valeur du SCORE. Ainsi, en l’absence de receveurs prioritaires à l’échelon national ou régional, le score s’applique sur le 2ème rein dit « régional » et le greffon rénal est attribué à un patient et non à une équipe sur des critères multiples et transparents. Pour le 1er greffon attribué à l’équipe locale, cette dernière est encouragée à suivre les propositions éditées selon le score mais est libre d’y déroger. Un état des lieux du Score rein a été réalisé en 2009-2010 dans chacune des 7 zones françaises de prélèvement et de répartition des greffons. La comparaison des différents indicateurs entre avant et après la mise en place du Score Rein a révélé une augmentation du taux d’accès à la greffe pour les patients qui attendaient depuis plus de 1 an et depuis plus de 5 ans et pour les patients estimés difficiles à greffer sur les critères immunologiques. Quand aux critères d’efficacité, on relève une très nette amélioration de l’appariement à l’âge, globalement un moins bon niveau d’appariement HLA tout en évitant les greffes mal appariées, le tout sans augmentation des délais d’ischémie froide. L’attribution d’un organe est une décision positive en offrant une greffe pour un patient en insuffisance rénale terminale. Mais, la sélection d’un patient donné à la transplantation signifie l’exclusion des autres patients, toujours en dialyse et en attente de greffe. Si les principes de « chacun son tour » (ancienneté) ou « tirage au sort » rassurent par leur impartialité et leur transparence, ils ne sont pas efficaces par manque d’appariement optimal, par baisse de la qualité des résultats post greffe et pas forcement équitable faute de prise en compte de l’urgence à être greffé et du risque de développer des complications pendant la phase d’attente. Les conséquences des règles de répartition nécessitent des évaluations régulières et l’Agence de la biomédecine fournit périodiquement de nombreuses informations, dont les durées médianes d’attente par centre, dans son rapport annuel et dans les rapports régionaux. Ces évaluations et modifications sont indispensables pour permettre aux règles de répartition de s’adapter aux progrès de la médecine et à l’évolution des pathologies et de leur traitement. Ces modifications se font à l’initiative de l’Agence de la biomédecine et en interaction avec les équipes de greffe et les représentants de la société civile représentés au Conseil d’Orientation de l’Agence. \\\