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Le film des Gaulois pour la C4 Cactus Citroen («La voiture qui répond aux questions d'aujourd'hui»)
s'appuie plus sur la façon d'envisager l'automobile que sur les performances du modèle.
A l'image de Mercedes-Benz avec son film «Le Monolithe» (agence: CLM BBDO), les constructeurs
communiquent sur l'Identité de marque plutôt que sur le véhicule lui-même.
['automobile avant de présenter les produits»,
confirme Claude Chaffiotte, CEO de JWT France,
qui détient le budget publicitaire de BMW.
Plus nuance, Patrick Lara, directeur géné-
ral de Publicis Conseil, agence historique de
Renault, observe deux tendances publicitaires
chez les constructeurs automobiles. «Si cer-
tains, comme Peugeot, utilisent un territoire
Raccourcissement notable
du parcours d'achat
de communication au service de la marque,
d'autres préfèrent mettre en avant les voitures
et leurs spécificités Renault est au croise-
ment de ces tendances puisque l'idée est de
redonner sa puissance au losange. La cam
pagne pour la Nouvelle Twingo, privilégiant
l'animation et l'énergie positive, est révélatrice
de cette reprise de confiance en soi pour la
marque.» Une dualité que Volkswagen a su
intégrer, selon lui : «En voyant leurs publicités
pour la Golf ou la Touran [«Le plus dur, c'est
de choisir»], on sait tout de suite de quelle
marque il s'agit. Ils ont réussi à imposer une
tonalité empreinte d'humour, de décalage et de
dérision, maîs chaque modèle
arrive quand même à garder sa
personnalité.»
Les constructeurs sont égale-
ment confrontés à la mutation
du parcours d'achat, qui dure
aujourd'hui en moyenne deux mois, contre
trois en 2011. «Selon notre étude "L'Acheteur
automobile en 2014 " 26% des acheteurs fran-
çais ne font plus qu'une seule visite chez un
concessionnaire et 35% n'essaient plus du tout
le véhicule avant l'achat», note Nathalie Nègre,
Un Mondial en mode majeur
Vitrine de l'industrie et des constructeurs, le
Mondial de l'automobile se déroulera du 4 au
igoctobre à Paris Expo, porte de Versailles. Si
une centaine de nouveautés y seront dévoi-
lées, «cette édition sera notamment marquée
par le retour de marques qui n'étaient pas
là en 2012, comme Aston Martin ou Testa
Motors», note Thierry Messe, commissaire
général. L'autre élément fort du salon sera
«un centre d'essais pour voitures électriques
et hybrides, qui regroupera une quarantaine
de constructeurs, dont Renault, qui n'y était
pas en 2012». Sans oublier l'exposition
«•L'Automobile et la mode», qui mettra en
avant «des voitures exceptionnelles qui ont
inspire ou ont été inspirées par la mode» Mi-
septembre, plus de 260 marques de 18 pays
avaient répondu présent pour participera cet
événement qui, en 2012, avait attiré 1,23mil
lion de visiteurs. «Mon objectif est que ce
Mondial reste le salon automobile le plus
fréquenté au monde», conclut Thierry Messe.
directrice automobile chez Google France, qui
salue une expérience d'Audi en Allemagne
accompagnant cette évolution. «Plutôt que de
faire venir le client chez un concessionnaire, la
marque lui propose de lui livrer une AS à son
domicile au moment où il souhaite l'essayer,
une livraison qui ne prend que 90 minutes.»
Des consommateurs
prêts à acheter en ligne
Encore plus étonnant, si le concessionnaire
reste «la plus importante» source d'information
pour 55% des sondés, selon la 15= édition de
l'étude Cars Online «Generation Connected»
de Capgemini (réalisée dans to pays, dont la
France, et publiée au printemps 2014), internet
devrait changer la donne puisque 44% des
consommateurs sont prêts à acheter un véhi-
cule en ligne
Sans oublier que les constructeurs doivent
également faire face à de nouvelles façons de
consommer la voiture, comme en témoignent
Auteil b et le covoiturage. «Les constructeurs
prennent la mesure de ces nouvelles pratiques,
comme BMW qui a monté un joint venture
avec Sixt. Les marques françaises ne sont pas
en reste puisque Citroen a lancé le service
d'auto-partage Multiaty et Peugeot le service
de location Mu», détaille Nathalie Nègre. «Pour
autant, ce ne sont pas des phénomènes suf-
fisamment massifs pour être significatifs Les
vraies influences restent les conditions écono-
miques», conclut Rémi Cornubert, du cabinet
Oliver Wyman. Océane Redon