Veille économique et financière Benelux – janvier 2017 – © DG Trésor

Veille économique et financière Benelux j an vier 2017 © DG Trésor
Focus sur… Pays-Bas : des fermes éoliennes marines en Mer du Nord
L’Accord sur l’énergie de 2013 avait retenu trois zones pour déployer de nouvelles fermes éoliennes marines et
augmenter considérablement la capacité actuelle. Le premier appel d’offres pour l’éolien marin dans la zone de
Borssele, sites I et II, doit permettre d’ériger plusieurs éoliennes au large des côtes erlandaises pour une
capacité installée totale de 3 500 MW (fournissant en électricité 5 millions de foyers), qui viendront s’ajouter aux
1 000 MW déjà existants ou en cours de production. Le premier appel d’offres pour les sites I et II avait été
remporté par la société danoise Dong en juillet 2016 au prix de 7,27 centimes par kWh (pour un plafond à 12,4
centimes). Pour la construction et l’exploitation de la deuxième ferme éolienne (Borssele III et IV), le consortium
composé de Shell, Eneco, Mitsubishi et Van Oord a remporté le contrat avec une offre encore inférieure (5,45
centimes par kWh, 6,85 centimes avec les coûts de connexion). Le parc ne sera ainsi subventionné qu’à hauteur
de 300 M€, au lieu des 5 Md€ initialement provisionnés. L’écart est important avec le récent marché attribué en
Belgique dans le port de Zeebrugge et dont le prix est le double de ce que coûtera le parc de Borssele.
Au total, les coûts pour l’Etat néerlandais sont actuellement estimés à 6 Md€ (dont 2 Mdpour la production
d’énergie et 4 Md€ pour raccorder les câbles de la mer au réseau haute tension), au lieu des 18 Md€ prévus dans
l’accord sur l’énergie. Suite au succès de l’éolien en mer, le ministre Kamp a l’intention d’élargir la procédure
d’appel d’offre à l’énergie solaire et à l’électricité géothermique.
Belgique
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Accord social entre patrons et syndicats sur
l’augmentation salariale autorisée en 2017
Alors que les tensions étaient assez vives entre les
partenaires sociaux depuis l’annonce du projet de
réforme de la « loi travail » en juin dernier, ceux-ci
se sont mis d’accord sur une série de points pour
tous les travailleurs du secteur privé. Organisations
patronales et syndicales n’avaient plus signé
d’accord interprofessionnel depuis 2008. Parmi les
principaux points du projet d'accord
interprofessionnel, se trouve la marge salariale qui
limite l’augmentation des salaires à 1,1%. Les
partenaires sociaux se sont également accordés sur
la pension anticipée, qui ne sera plus possible avant
60 ans d'ici 2019. L'âge minimum de la prépension
augmentera d'un an pour passer à 60 ans. Seule
exception : l'accord prévoit que les prépensions à 55
ans sont acquises pour les restructurations
annoncées en 2016.
Le déficit budgétaire 2016 de la Belgique devrait se
maintenir sous les 3%
L’année 2016 se solderait par un déficit budgétaire
se situant juste en deçà du plafond de 3% fixé par
les autorités européennes. Dans ses estimations
publiées à l'automne dernier, la Commission
européenne avançait encore un chiffre de 3,03% et
la Banque nationale a récemment déclaré qu'elle
s'attendait à un déficit de 3%. Selon la presse, la
Belgique semble avoir fait un peu mieux qu'attendu.
Le Trésor public pourrait percevoir in extremis
quelques centaines de millions d'euros
d'entreprises ayant bénéficié indûment du système
des excess profit rulings. Grâce à ces transactions, le
gouvernement pourrait comptabiliser une rentrée
supplémentaire de 280 millions d'euros.
L'économie belge reprendrait de la vigueur après
les attentats selon la Fédération des entreprises de
Belgique
Selon l'enquête semestrielle réalisée par la
Fédération des entreprises de Belgique (FEB) auprès
de ses membres, le choc des attentats du 22 mars
2016 qui, outre des vies humaines, a coûté 0,5% de
croissance et 10 000 emplois, semble s’atténuer.
Plusieurs éléments ressortent de l'enquête de la
FEB. Après deux années marquées par un
décrochage de la croissance de l'économie belge
(1,5% en 2015, 1,2% en 2016) par rapport à la
moyenne de la zone euro (1,7% en 2015 et 2016), la
FEB table sur une croissance de 1,7 à 1,8% cette
année. Toutefois, il s’agit d’une estimation
supérieure à celle de la Banque nationale (1,4%), de
la Commission européenne (1,3%) et de l'OCDE
(1,3%). D’après la FEB, la politique
gouvernementale menée en vue de renforcer la
compétitivité de la Belgique, combinée à l'accord de
modération salariale de janvier 2015, commence à
porter ses fruits. La FEB prévoit une hausse de
l'activité en 2017. Près d'un secteur sur deux (44%)
envisage une hausse de son activité au cours des six
prochains mois, soit le double d'il y a six mois (24%).
La Belgique vote la prolongation de trois réacteurs
nucléaires
Le Parlement fédéral a voté le 21 décembre 2016 le
troisième et dernier volet du triptyque législatif
consacrant la prolongation de trois réacteurs
nucléaires parvenus à l’âge légal de fermeture. La
Belgique avait pourtant décidé en 2003, et confirmé
en 2013, sa sortie du nucléaire, et la fermeture
progressive de ses 7 réacteurs à leur quarantième
anniversaire, entre 2015 et 2025. Or, faute
d’alternative énergétique appropriée, les trois plus
vieux réacteurs, appelés à fermer en 2015,
fonctionneront jusqu’en 2025.
Le débat parlementaire entourant cette décision,
qui marque un échec dans la transition énergétique
de la Belgique, a été long et houleux. Dans ce
contexte, le groupe Engie, propriétaire exploitant
des centrales sous la bannière Electrabel, a été
largement pris à partie, sur des motifs financiers ou
sécuritaires notamment.
Cette étape franchie, Engie envisage une filialisation
des actifs belges et néerlandais, dont les sept
réacteurs nucléaires belges. Ce projet consisterait à
faire entrer des "partenaires locaux" dans le capital
d'Electrabel. L’opération permettrait de dégager
des moyens à consacrer aux renouvelables et à
l'efficacité énergétique. Mais faire entrer des
actionnaires belges éventuellement publics
dans le capital pourrait également avoir la vertu de
pacifier les relations avec les autorités du pays.
Les marchés immobiliers risquent la surchauffe
Le marché de l'immobilier résidentiel est menacé de
surchauffe dans huit pays de l'Union européenne,
dont la Belgique, en partie à cause des effets
imprévus des taux d'intérêt ultra bas, a averti le
Conseil européen du risque systémique (CERS).
Pour l'organisme chargé de la surveillance du
système financier dans l'Union européenne, ces huit
pays - Autriche, Belgique, Danemark, Finlande,
Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède -
sont confrontés à un risque à moyen terme, soit
d'une surévaluation des biens, soit d'un
endettement excessif des ménages.
Cela constitue un risque systémique pour la stabilité
financière de l'Union qui nécessite une attention
réglementaire, souligne le CERS dans son rapport.
Le Conseil demande aux autorités nationales de
prendre des mesures appropriées et relève les
vulnérabilités des banques dans un contexte de taux
d'intérêt toujours plus bas. En Belgique, la banque
centrale a déjà pris des mesures pour contenir le
risque via les décisions obligeant les banques à
prévoir des réserves supplémentaires de capital
pour absorber les pertes de crédits.
BNP Paribas Fortis et KBC ne rémunèrent plus
l’épargne de leurs clients professionnels
BNP Paribas Fortis, le leader de l'épargne en
Belgique, a annoncé que tous les comptes
d'épargne détenus par des personnes morales
seront automatiquement convertis en comptes
d'épargne non-réglementés à partir du 15 mars
2017. Et, en même temps, la banque annonce que
le taux de ces comptes non-réglementés passe à 0%.
BNP Paribas et Fintro ont donc trouvé le moyen de
contourner l'obligation de fournir le rendement
minimum de 0,11%, jugé trop élevé par les banques
au regard de la faiblesse des taux sur le marché
obligataire. Fin août, KBC avait créé la surprise en
annonçant le même process de substitution. Selon
le porte-parole de KBC, cette translation n'a eu
qu'un impact "limité", moins de 2% des comptes
ayant été clôturés. Pour rappel, les comptes
d'épargne non-réglementés ne sont pas soumis à
l'obligation d'intérêts de 0,11% minimum et ils ne
bénéficient pas de l'exonération du précompte
mobilier sur les 1 880 premiers euros d'intérêts.
Tous les intérêts sont précomptés au taux normal
de 27% (30% en 2017).
Pays-Bas
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Le chômage continue de baisser aux Pays-Bas
(5,4% en décembre 2016)
D’après les derniers chiffres du Bureau national des
statistiques (CBS), le niveau de chômage continue
de baisser aux Pays-Bas. Au mois de novembre
2016, le nombre de chômeurs est descendu pour la
première fois depuis début 2012 sous le seuil de
500 000 personnes et, poursuivant sa baisse, le taux
de chômage s’est établi à 5,4% en décembre
dernier. En glissement annuel, l’année 2016 a ainsi
enregistré la baisse du chômage la plus importante
depuis 10 ans. Le niveau du chômage reste toutefois
supérieur au taux de 3,6% enregistré en 2008.
Taux de chômage aux Pays-Bas, 2006-2016
Source : CBS
Révision à la hausse des prévisions de croissance
des Pays-Bas : les Néerlandais ont retrouvé leur
niveau de richesse d’avant la crise
Selon les publications de décembre du bureau
national néerlandais des prévisions macro-
économiques (CPB), la reprise de l’économie se
confirme et s’accélère. La croissance devrait être de
2,1% en 2016 comme en 2017 (vs. 1,7% dans les
prévisions du PLF). Ainsi, après la double récession
de 2009 et 2012-2013, le PIB par habitant se
retrouvera fin 2016 à son niveau de 2008.
Cette amélioration du contexte économique a
également un impact positif sur les finances
publiques néerlandaises. Le CPB anticipe un déficit
de 0,5% cette année et prévoit un équilibre
budgétaire en 2017. Passant de 62,7% cette année
à 59,7% l’année prochaine, la dette descendra
quant à elle en dessous de la barre de 60% en 2017.
Suppression d’emplois chez la banque nationalisée
SNS
A l’instar d’autres banques néerlandaises
(Rabobank, ABN-AMRO et ING), la banque SNS,
nationalisée depuis 2013, a annoncé un plan de
restructuration. Sur un total de 4 000 emplois, entre
800 et 900 emplois (notamment administratifs)
devraient être supprimés dans les 4 années à venir,
afin de réaliser une économie annuelle de 100 M€.
Dans son commentaire, le ministre des finances et
actionnaire principal Jeroen Dijsselbloem a souligné
que toutes les banques passent par ce processus de
restructuration et que les emplois en question
peuvent être largement automatisés.
Les fragilités du secteur assurantiel néerlandais
sont pointées par la DNB
La banque centrale néerlandaise (DNB) a publié une
étude sur l’avenir du secteur assurantiel
néerlandais, qui souligne la nécessité d’une
consolidation dans le secteur, compte tenu des bas
taux d’intérêt, de la concurrence, des évolutions
technologiques et des faibles résultats non
seulement de la branche assurance-vie mais aussi
assurance-dommages.
Suivant immédiatement le rapport de la DNB, le
groupe Achmea plus grand assureur sur le marché
néerlandais a annoncé son intention de supprimer
2 000 emplois dans la période 2017-2020 pour
renforcer sa rentabilité. En parallèle, le projet de
consolidation, via le rapprochement entre NN et
Delta Loyd, se poursuit, sans encore avoir abouti.
Enfin, dans le stress test d’EIOPA, les assureurs
néerlandais se sont montrés extrêmement fragiles
en cas d’une persistance de bas taux d’intérêt, tout
en s’avérant plutôt résistants dans en cas de choc
économique.
Le nouvel Agenda national sur l’énergie prévoit
une économie « décarbonée » en 2050
Le 7 décembre, le gouvernement a présenté au
Parlement son Agenda intitulé « Vers une énergie
bas carbone ». Ce dernier prendra la suite de
l’Accord sur l’énergie qui se terminera en 2023. Il
opère une véritable révolution industrielle et
n’hésite pas à prévoir une drastique diminution du
gaz pour les 30 prochaines années et la fin de son
utilisation en 2050. Afin d’assurer une transition
vers une énergie abordable, fiable et à faible teneur
en CO2, le gouvernement se fixe des objectifs
ambitieux en matière de mobilité électrique
routière et ferroviaire, de veloppement du vélo,
de chauffage alternatif et de stockage de CO2 (dans
les champs de gaz vidés de la mer du Nord).
L’héritage politique du ministre des affaires
économiques, actuellement en charge de l’énergie,
restera marquée comme celui qui aura mis fin à
l’ère du gaz. La récente étude de McKinsey et
Company « Accelerating the energy transition: cost
or opportunity? A thought starter for the
Netherlands » estime à 200 Md€ la transformation
énergétique des Pays-Bas, mais l’étude suggère que
la poursuite de la réduction des émissions CO2
engendrera des bénéfices économiques importants
en terme d’emploi et de croissance du PIB.
Retour dans le giron direct de l’Etat du
gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire
néerlandais ProRail
La secrétaire d’Etat en charge des transports,
Sharon Dijksma, présentera en 2017 un projet de loi
visant à modifier le statut juridique de ProRail. Le
gestionnaire est aujourd’hui une entreprise
indépendante ayant pour unique actionnaire l'État
néerlandais, mais devrait être transformé en
autorité publique indépendante sous tutelle du
ministère en 2017. Ce nouveau statut devrait
permettre au gouvernement d’avoir un plus grand
contrôle de la gestion budgétaire de ProRail,
structurellement déficitaire.
Restructuration à venir du secteur laitier aux
Pays-Bas
L’élevage bovin néerlandais bénéficie d’une
dérogation temporaire de la Commission
européenne sur le niveau de production de
phosphates. La perspective de l’arrivée à échéance
de cette dérogation le 1er janvier 2017 pousse le
secteur à proposer un plan d’ajustement important,
alors que le cheptel a connu une forte croissance
ces dernières années, entraînant une augmentation
des effluents phosphatés. Le coût du non
renouvellement de la dérogation est estimée à
environ 1 Md€. Un accord a ainsi été présenté par
les parties prenantes le 17 novembre 2016
prévoyant de montrer la bonne volonté
néerlandaise par une diminution volontaire de
200 000 têtes.
La perspective de la réduction des émissions de
phosphates pèse déjà sur la filière bovine
néerlandaise. Selon le groupement d’intérêt
agricole des Pays-Bas (LTO Nederland) une solution
devait impérativement être trouvée sous peine de
risques majeurs de faillites pour au moins 2 000
exploitations laitières. De nombreux producteurs
vendent déjà leur lait en dessous du prix de revient.
Si à cela s’ajoute une forte diminution obligatoire du
cheptel, une baisse du revenu du producteur laitier
moyen de 32 000 à 23 000 par an serait à prévoir
(selon les études de l’université de Wageningen).
Luxembourg
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Le taux de chômage poursuit sa baisse à 6,3 % en
décembre 2016
Le taux de chômage s’établit à 0,4 point en-dessous
du niveau de décembre 2015. L’emploi est à 45 %
occupé par quelque 171 000 travailleurs frontaliers,
dont plus de 82 000 Français. Le nombre de salariés
résidents de nationalité étrangère a dépassé en
2016, et pour la première fois, le nombre de salariés
résidents nationaux.
Bientôt une loi sur les ressources spatiales
Le Luxembourg travaille à l’élaboration d’un cadre
juridique pour les recherches et l’exploitation
minières dans l’espace par des compagnies privées.
Le projet de loi prévoit en premier lieu que les
ressources tirées de l’exploitation spatiale « feront
l’objet d’une appropriation en accord avec les lois
internationales ». Il ne vise pas à établir une
souveraineté sur un corps céleste, mais à garantir la
propriété des minéraux qui seraient identifiés sur
les astéroïdes. Avec ces dispositions légales, le
Grand-Duché poursuit sa volonté de se positionner
en hub européen pour l’exploitation des ressources
qui se trouvent dans l’espace.
Brexit : le Luxembourg dans les starting-blocks
Bien qu’il se fende de marcher les banques
implantées à Londres qui craignent de ne plus
pouvoir commercialiser leurs produits et services en
Europe après la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le
Grand-Duché joue sa carte discrètement, et entend
valoriser ses points forts, notamment linguistiques,
juridiques et fiscaux.
Plus de 140 banques sont déjà implantées sur place,
essentiellement internationales, et plus de 3 800
fonds d'investissement, représentant 3 600
milliards d'euros d'actifs sous gestion : le
Luxembourg est ainsi le deuxième centre mondial
de fonds d'investissement après les États-Unis.
Le Grand-Duché pourrait proposer aux banques, qui
conserveraient leur QG à Londres mais auraient
besoin de créer une enti juridique sur le
continent, d'installer leur tête de pont d'Europe
continentale à Luxembourg, comme l'ont fait les six
premières banques chinoises.
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