Dossier Pedagogique. - Le Théâtre du Soleil

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 Contacts relations publiques (Groupes, Comités d’Entreprise, Scolaires) :
Juliette NONN : [email protected] 06.85.83.03.58
Lucille BALAGNY : [email protected] 06.48.38.28.81 1 INFOS PRATIQUES Les représentations auront lieu du 20 Janvier au 14 Février 2016; Mercredi/ Jeudi/ Vendredi à 20h30, Samedi et Dimanche à 16h. Comme toujours, le théâtre ouvrira ses portes 1h avant le début du spectacle, vous pourrez vous restaurer sur place. Le spectacle se jouera dans la grande salle du Théâtre du Soleil Durée du spectacle 1H30. Tarif Plein : 25€ Tarif Réduit 1 (Séniors, moins de 26 ans, enseignants, membres des théâtres partenaires du Théâtre Studio) : 20€ Tarif Réduit 2 (Intermittents, demandeurs d’emplois, étudiants, Alfortvillais, Pass Culture 12, les habitants de Vincennes) : 15€ Tarif Groupe : 10€ Pour Réserver ...
Par Téléphone : 01 43 76 86 56 Les réservations téléphoniques sont ouvertes du lundi au vendredi de 11h à 18h. Par Mail: reservation@theatre-­‐studio.com Partenaires web :TheatreOnLine, Fnac France Billet, Billet Reduc Contacts relations publiques : Juliette NONN : [email protected] 06 85 83 03 58 Lucille BALAGNY : lbalagny@theatre-­‐studio.com 06 48 38 28 81 www.theatre-­‐studio.com Accès au théâtre : THÉÂTRE DU SOLEIL Cartoucherie 75012 Paris www.theatre-­‐du-­‐soleil.fr En métro : station Château de Vincennes -­‐ ligne 1. Sortie n°6 en tête de train vers la gare d’autobus, où notre navette gratuite commence ses voyages 1h15 avant le début du spectacle et les termine 10 minutes avant. Vous pouvez aussi prendre le bus n°112, arrêt Cartoucherie. En tramway : arrêt Porte Dorée puis bus n°46 jusqu’au Parc floral ; d'où vous pouvez prendre le bus n°112 jusqu'à la Cartoucherie (2ème arrêt) ou bien venir à pied (10 minutes de marche). En Vélib’ : station Pyramide, Entrée parc floral ou Tremblay Insep (les deux sont à moins de 10 minutes à pied de la Cartoucherie) En voiture: Esplanade du Château de Vincennes puis suivre la direction Cartoucherie. Parking arboré et gratuit à l’intérieur de la Cartoucherie. 2 THEATRE DU SOLEIL Avant de devenir un haut lieu du théâtre à partir des années 70, la Cartoucherie de Vincennes avait une vocation militaire. Auteur de l'ouvrage La Cartoucherie, une aventure théâtrale, Joël Cramesnil rappellera les grandes heures de ce site hors du commun. Dans le sillage d'Ariane Mnouchkine et de son Théâtre du Soleil devaient suivre d'autres compagnies comme La Tempête, l'Aquarium, l'Epée de Bois, le Chaudron, mais aussi l'atelier de la danseuse Carolyn Carlson ou Arta (Association de recherche des traditions de l'acteur)...télérama.fr Bénédicte Philippe Le Théâtre du Soleil accueille La Cerisaie, quatrième volet du projet Tchekhov pour ses premières représentations en Région Ile-­‐de-­‐France La spécificité du Théâtre du Soleil est d'être totalement théâtral et absolument citoyen. Il est à la fois une compagnie, une équipe tout en étant un lieu, un symbole. Si l'engagement est efficace, c'est par sa puissance artistique. Chaque génération depuis 1970 lui est contemporaine, les enfants de 1970 ont emmené leurs enfants de 1990 qui y accompagnent les enfants de 2010, et la joie, l'actualité, l'émerveillement ne semblent pas changés, ni entre les générations, ni entre les âges de la vie. Si vous souhaitez plus d’informations sur le Théâtre du Soleil, rendez vous sur le site à cette page : http://www.theatre-­‐du-­‐soleil.fr/thsol/a-­‐propos-­‐du-­‐theatre-­‐du-­‐soleil/le-­‐theatre-­‐du-­‐soleil/ Christian Benedetti, acteur et metteur en scène français, est directeur du Théâtre Studio à Alfortville depuis 1997. Du 20 janvier au 14 Février 2016, sa troupe s’installe au Théâtre du Soleil pour quatre semaines avec La Cerisaie de Tchekhov. 3 CHRISTIAN BENEDETTI Après des études au Conservatoire National de Région de Marseille, Christian Benedetti intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris avec pour professeur Antoine Vitez. Il fait plusieurs séjours d’études à Moscou avec Oleg Tabakov et Anatoli Vassiliev, en Hongrie avec le Théâtre Katona de Budapest et à Prague avec Otomar Krejca. Il a enseigné à l’école du Théâtre National de Chaillot, à l’E.N.S.A.T.T, au Conservatoire National de Région de Marseille, à l’E.S.A.D., au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, au département théâtre du Centre National des Arts du Cirque. Il a également enseigné en Italie, en Roumanie, en Bulgarie. En 1988, il a été directeur du Festival International de Miramas. Il est également membre fondateur d’Autre(s) part(s) (Acteurs Unis pour la Transformation, la Recherche et l’Expérimentation sur Population Art et Société), groupe de réflexion sur les friches et les nouvelles pratiques artistiques. Au théâtre, il joue notamment sous la direction de Jean-­‐Pierre Bisson, Marcel Bluwal, Antoine Vitez, Otomar Krejca, Aurélien Recoing, et en 2008 sous la direction de Sylvain Creuzevault dans Product de Mark Ravenhill à La Java puis au Théâtre-­‐Studio, au Festival d’Avignon puis en tournée en France. Au cinéma, il joue entre autre dans Eaux profondes de Michel Deville et Caché de Michael Haneke. Metteur en scène et acteur, il met en scène une dizaine de spectacles avant de créer en 1997 le Théâtre-­‐Studio à Alfortville, un lieu de recherche et de fabrique où de nombreux auteurs sont associés. En 1997, Edward Bond devient alors le premier auteur associé avec la mise en scène de Sauvés. Cette collaboration se traduit ensuite par les mises en scène de Mardi en 1998, Onze débardeurs création française en 2001, et une nouvelle mise en scène avec les acteurs du Théâtre libre de Minsk, (Biélorussie) à Minsk, en 2007. En 2000, il monte Blasted de Sarah Kane au Théâtre Nanterre-­‐Amandiers et au Théâtre-­‐Studio. Au Théâtre Studio, il signe la mise en scène de Terres de minuit de Mounsi en 1998. Il créé pour la première fois en France 4.48 Psychose au Théâtre-­‐Studio en 2001, puis en Roumanie avec les acteurs du Teatrul Tineretului de Piatra Neamt, à Satu Mare, au Festival International de Sibiu, à Timisoara, Cluj et Bucarest. Il met en scène Anamaria Marinca dans Blasted, Crave, de Torrito II de Dominique Probst (en 2002), et au Théâtre 13 en 2005, la création en France de Peanuts de Fausto Paravidino. Création mondiale d’Existence en 2002 et une reprise en 2006 et Les Enfants avec des enfants incarcérés dans des pénitenciers en Roumanie en 2003 puis en 2005 avec des jeunes incarcérés à Fresnes. En 2003, Biljana Srbljanovic, devient auteur associée pour trois ans, après sa création française de Supermarché, qui obtiendra le prix spécial de la mise en scène au Festival International de Novi-­‐Sad en Serbie et Monténégro. En 2004 la mise en scène de La Trilogie de Belgrade sera jouée au Théâtre Nanterre Amandiers, au Picolo Teatro di Milano et au Théâtre-­‐Studio, et celle de L’Amérique. En 2005, Gianina Carbunariu, auteur dramatique roumaine, rejoint le Théâtre-­‐Studio comme auteur associée, avec la création en France de Stop the Tempo qui sera repris au Théâtre Bulandra à Bucarest, au Théâtre National de Iasi, au Théâtre National hongrois de Cluj Roumanie en 2006, en 2007 au Festival de Tours et au Théâtre de l’armée à Sofia Bulgarie en 2008. 4 Il met ensuite en scène Kebab en 2008, Avant Hier Après demain, en 2009, La guerre est finie qu’est ce qu’on fait ? en 2010, de Gianina Carbunariu, ce qui en fait des créations françaises. En 2009, Il met en scène New-­‐York 2001, création en France, au Théâtre-­‐Studio. Christophe Fiat devient auteur associé à cette occasion. En 2010, il met en scène Piscine (pas d’eau) au Théâtre-­‐Studio, création en France et l’auteur, Mark Ravenhill s’associe lui aussi au Théâtre-­‐Studio. En 2011, il commence son cycle Tchekhov et signe la mise en scène de La Mouette de Tchekhov au Théâtre Studio, repris à la fin de l'année 2011 au Théâtre-­‐Studio et en tournée. En 2012, il crée Oncle Vania au Théâtre-­‐Studio puis repris en tournée. Il met en scène Savanah Bay de Marguerite Duras au Théâtre D'Art de Moscou. En 2013, il met en scène Existence d'Edward Bond et Lampedusa beach de Lina Prosa à la Comédie Française et Trois Soeurs au Théâtre-­‐Studio d'Alfortville. En 2015, il continue avec La Cerisaie, quatrième volet du projet Tchekhov, qu’il crée au festival Les Nuits de Fourvière en Juin 2015. VOULOIR MONTER TOUT TCHEKHOV Le projet Tchekhov : monter l’intégralité de son œuvre dramatique c’est permettre au spectateur d’appréhender sa globalité. Cette structure à travers les différentes pièces met à jour une pensée en mouvement, une dramaturgie cachée et sensible au-­‐delà des mots. C’est proposer avec chaque pièce un axe nouveau de questionnement pour tenter de répondre à cette question lancinante de toute son œuvre : Qu’est-­‐
ce que le contemporain ? 5 ANTON TCHEKHOV Anton Tchekhov naît en janvier 1860 à Taganrog (sur la mer d’Azov, au sud de la Russie). Après la faillite du commerce du père, la famille Tchekhov part s’installer à Moscou, laissant alors Anton et son frère Ivan, tous deux lycéens, à Taganrog. Ce n’est qu’après avoir passé son examen de maturité que le jeune Anton rejoindra sa famille pour s’installer dans la capitale russe. Soucieux du bien-­‐être financier de sa famille, et parallèlement à ses études de médecine, Anton Tchekhov entreprend de façon épisodique l’écriture de ses premiers articles et nouvelles qu’il revend à des journaux locaux. Pour exemple, sa première nouvelle paraît en 1880 dans un magazine humoristique et s’intitule La Libellule. En 1887, sa première pièce aboutie, Ivanov (Platonov, même si elle reste sa première pièce, est ici mise de côté puisque cette dernière aura été retravaillée toute sa vie et publiée par son frère après la mort du dramaturge) est jouée au Théâtre de Korch à Moscou et rencontre un vif succès. Anton Tchekhov a alors 27 ans et exerce le métier de médecin en parallèle de la rédaction de ses pièces. Atteint de la tuberculose depuis 1884, Anton Tchekhov ne cessera de voyager partout en Europe, cherchant un climat plus doux pour ménager son mal. L’homme, même si il n’est pas politisé, reste très engagé contre la famine et se range du côté des plus faibles ; à la fin de l’année 1889, Tchekhov entreprend un périple en Sibérie et sur l’île de Sakhaline, surnommée l’île prison ; le voyage durera trois mois pendant lesquels il recense et soigne des milliers de bagnards. Très éprouvé suite à cela, ce voyage marque le début d’un engagement profond pour les plus démunis. A son retour, en 1891, il participe aux soins gratuits pour les plus pauvres et s’inspire de cette expérience pour la restituer, dans sa plus grande véracité, à l’intérieur même de ses pièces. 1896 marque l’échec de la première représentation publique de La Mouette, avant qu’elle ne vive un triomphe en 1898, montée au Théâtre d’Art de Moscou, alors dirigé par Stanislavski. L’année suivante, en 1899, se joue la première d’Oncle Vania. L’auteur, bien qu’affaibli par la tuberculose, s’engage dès 1900 dans la rédaction d’une nouvelle pièce, Les Trois Sœurs, qui se jouera dès 1901 toujours au Théâtre d’Art de Moscou. Élu membre de l’académie en 1900, il en démissionnera deux ans plus tard pour protester contre l’éviction de Gorki. En 1903, Anton Tchekhov s’engage dans l’écriture de son œuvre ultime, La Cerisaie, présentée le 17 Janvier 1904 au Théâtre d’Art de Moscou. Face à la détérioration de son état de santé, Anton Tchekhov part en Allemagne avec sa femme en mai 1904 et meurt à Badenweiler le 2 Juillet de cette même année avant d’être enterré au cimetière du Monastère des Vierges à Moscou, le 9 Juillet 1904. Le monde à l’époque de Tchekhov : -­‐1879 : Alors que Tchekhov s’inscrit à la faculté de médecine, Ibsen publie La Maison de poupée et, en France, Émile Zola achève Nana. Cette année marque également la naissance de Staline. -­‐1887 : Tchekhov présente sa première grande pièce, Ivanov, à Moscou lorsque André Antoine fonde le Théâtre libre à Paris. Cette année est aussi celle de la naissance du peintre Marc Chagall. -­‐1891 : Lorsque Tchekhov s’engage auprès des plus démunis, une terrible famine sévit en Russie ; c’est également cette année que débute la construction du Transsibérien. -­‐1895 : Outre la parution de la première version de La Mouette, Tchekhov rencontre cette année là Tolstoï, qui marquera sa vie d’homme. En France, cette même année, Félix Faure devient président de la République, et les frères Lumière effectuent leur première projection cinématographique « La sortie des usines Lumière à Lyon » -­‐1899 : Oncle Vania est présentée pour la première fois le 26 Octobre au Théâtre d’Art de Moscou. Du côté politique, Lénine publie Le développement du capitalisme en Russie et le procès Dreyfus est révisé. -­‐1901 : L’année de la première représentation des Trois Sœurs, Tchekhov épouse Olga Knipper. Aux États-­‐Unis, Theodore Roosevelt devient président. Cette année marque aussi la mort de Toulouse-­‐Lautrec. -­‐1902 : Alors que Tchekhov et Gorki se connaissent depuis trois ans, le premier suggère à l’auteur de Vingt-­‐six hommes et une fille d’écrire pour le théâtre ; suite à cela, Gorki publiera Les petits bourgeois et Les Bas-­‐fonds. -­‐1904 : L’année de la mort de Tchekhov, une guerre russo-­‐japonaise éclate. En France, débute la réflexion sur la séparation entre l'Église et l'État, avant la promulgation de la loi en 1905, mais également le premier succès d’Isadora Duncan à Paris. 6 LA CERISAIE Acte I : Mai. Retour de Lioubov Andreïevna, propriétaire aristocrate de La Cerisaie – un immense domaine du sud de la Russie, après cinq ans d’absence passés à Paris. Elle a fui la maison ancestrale après la mort de son jeune fils Gricha, noyé dans la rivière. Elle y avait laissé sa fille Ania (17 ans), sa fille adoptive Varia (24 ans) -­‐ qui assure l’intendance de la propriété, son frère Gaev (51 ans), ses amis et les domestiques. La seule personne à l’avoir accompagnée est Iacha, son jeune valet de chambre. La pièce s’ouvre en pleine nuit sur l’arrivée de Lioubov. Malgré le retard du train tous sont restés éveillés pour l’accueillir : Gaev et Varia bien sûr mais aussi Douniacha la bonne, Firs le vieux laquais, valet de chambre de Gaev -­‐ mémoire encore vivante de la Cerisaie, Lopakhine fils de moujik devenu riche marchand -­‐ habitué de la maison, Pichtchik propriétaire foncier voisin, et Trofimov étudiant à l’idéologie révolutionnaire ancien précepteur de Gricha. Lioubov revient avec Ania, récemment envoyée à Paris (accompagnée par sa gouvernante, Charlotta) avec pour mission de ramener sa mère ruinée-­‐ elle a dilapidé tout son argent en France pour son amant -­‐ afin de l’obliger à régler le problème de la Cerisaie. Le domaine est mis en vente aux enchères, la famille ruinée croule sous les dettes et ne parvient plus à entretenir le domaine, la vente est prévue le 22 août. Tout l’enjeu de la pièce se trouve là autour de cette date déterminante qui rôde comme menace : La Cerisaie sera-­‐t-­‐elle vendue ou parviendront-­‐ils à la sauver ? C’est dans la chambre d’enfants où ont dormi Lioubov et Gaev étant petits, puis Ania et Gricha (chambre aujourd’hui laissée à l’abandon) que se déroule l’acte I. Tous se livrent à la joie des retrouvailles, aux souvenirs de l’enfance et aux émotions, tous sont bouleversés par la présence de Lioubov et la beauté de la cerisaie. Ces retrouvailles marquent l’incapacité de chacun à être au présent. Ils sont, ou dans le passé -­‐ enfermés dans leurs souvenirs-­‐ ou dans le futur, bercés par leurs projections illusoires, mais le présent est impossible. Lopakhine est le seul à rester dans le réel, dans l’instant. Il s’empresse de proposer un plan de sauvetage à Lioubov pour lui permettre de conserver La Cerisaie : raser les cerisiers, démolir la maison familiale, nettoyer le terrain et y construire des datchas (résidence secondaire de campagne) pour les louer. Rendre la Cerisaie rentable, source de profits. Une idée inconcevable pour Lioubov et Gaev qui la refusent immédiatement. La Cerisaie, cette maison, c’est le personnage principal de la pièce, la métaphore du jardin, de la Russie, et du pays à rebâtir. Elle devient le terrain de l’affrontement entre un monde de poésie, qui se laisse envahir par la mort – Gaev et Lioubov laissent la vie leur tomber des mains sans agir– et un monde marchand et capitaliste. Acte II : Juillet. Les domestiques : Douniacha, Iacha et Epikhodov (le comptable de la propriété) puis les maitres et leurs enfants profitent d’une fin de journée oisive à discuter assis sur un banc. C’est un acte d’extérieur, ils sont sur le terrain d’une ancienne chapelle entourée de vieilles pierres tombales qui marquent l’entrée de la Cerisaie. Cet acte nous permet d’entrer plus avant dans la Cerisaie, de saisir les rapports que chacun entretient avec elle, ce qui s’y joue, ce qui s’y noue, quelles en sont les enjeux individuels et communs. 7 Un nouvel axe se dégage et vient s’ajouter à la dichotomie entre l’ancien monde attaché aux valeurs symboliques et le nouveau monde des valeurs économiques, celui de Lopakhine ; une troisième voie incarnée par Trofimov suivi d’Ania est celle d’une nouvelle pensée de l’Homme. Cet acte aux discussions décousues, aux paroles vaines, aux futurs avortés (pour exemple les histoires d’amour sans avenir: Douniacha/Epikhodov, Douniacha/Iacha, Varia/Lopakhine), cet acte de refuge dans le fantasme et le passé perdu est un acte de piétinement ; l’empressement de Lopakhine de mettre en application son plan de sauvetage de la Cerisaie n’obtient comme unique réponse que de nouvelles dépenses futiles de Lioubov (organiser une soirée en invitant l’orchestre juif de sa jeunesse et donner une pièce d’or à un mendiant). On observe la trajectoire se poursuivre, inéluctablement. La Cerisaie était leur bien et ils n’en ont rien fait, continuant à ne rien faire; ne subsiste alors que leur course vers la décrépitude et la disparition. Il est intéressant de découvrir qu’à la fin de l’acte, Ania, représentante de la jeune génération de cette famille, est prête à quitter la Cerisaie. Acte III : 22 août au soir. Dans le salon de la Cerisaie, Lioubov a organisé la petite soirée qu’elle évoquait à l’acte II et y a invité l’orchestre juif pour l’animer. Cette fête est la dernière que connaitra la Cerisaie, de toute façon, comme le rappelle Firs, ces fêtes ne rassemblent plus personne, ce soir là il a même fallu réquisitionner le chef de gare et le receveur des postes. Pour oublier, échapper au chagrin, combler l’attente interminable du retour de Gaev parti assister à la vente aux enchères, ils dansent et boivent. Charlotta fait des tours de magie, le chef de gare récite un poème, Iacha joue au billard avec Epikhodov et Douniacha devient la cavalière de tous ces hommes. Pour Lioubov l’attente est insoutenable, et dans le même temps elle reçoit un télégramme de son amant parisien la suppliant de revenir. A la faveur de l’anxiété, les âmes se délivrent. Finalement Lopakhine et Gaev arrivent au domaine. Gaev en larmes s’enfuit jouer au billard sans avoir le courage de parler à sa sœur. A la surprise de tous, Lopakhine leur annonce que c’est lui qui a racheté la Cerisaie. Varia jette les clés de la propriété. D’abord si fier d’être le nouveau maître de ces lieux, de pouvoir mettre ses plans à exécution, Lopakhine finit par s’écrouler aux pieds de Lioubov. Apparaît alors Ania qui console sa mère en lui promettant une vie nouvelle, une nouvelle Cerisaie, sous le regard de Trofimov. Acte IV : Octobre. L’action se déroule dans les décors de l’acte I, les meubles de la maison y sont entassés, la maison est vidée. C’est l’heure du départ, tous quittent la Cerisaie. Les travaux commencent déjà, on entend au loin les cerisiers tomber sous les coups de hache. Les paysans sont venus faire leurs adieux à Lioubov. Elle repart à Paris avec Iacha, laissant une fois encore Ania. Lopakhine propose du champagne pour fêter le départ mais personne n’en veut. Trofimov refuse l’argent que Lopakhine se propose de lui prêter et part à Moscou terminer ses études. Ania aussi va étudier, elle promet à sa mère qu’elle la rejoindra ensuite, pour travailler et l’aider. Malgré une dernière tentative de Lioubov, Lopakhine et Varia ne se marieront pas, cette dernière ira assurer l’intendance d’une autre propriété. Gaev deviendra employé de banque. Chacun se dit heureux et soulagé de se détacher de l’ancienne vie, de s’arracher à son enfance. Tous finissent par partir après les multiples rappels de Lopakhine qui leur indique à chaque fois le temps qu’il leur reste. Lioubov et Gaev, une fois seuls, se jettent dans les bras l’un de l’autre et sanglotent tout bas, de peur qu’on ne les entende. Firs, le vieux serviteur qui n’a jamais quitté la Cerisaie, est oublié, et reste seul enfermé dans la maison vouée à la destruction. Du dehors, on entend les bruits des cerisiers qui tombent mais plus inquiétant encore ce son lointain, le son qui a résonné plus tôt dans II, pour qui sonne le glas? Un monde s'achève. Et toujours ce bruit de hache qui abat, ce bruit qui est aussi celui de la reconstruction. 8 NOTE D’INTENTION DU METTEUR EN SCENE PEUT-­‐ON RESTER SIMPLE SPECTATEUR DE SA PROPRE VIE OU DÉCIDER D’AGIR? Le caractère subversif de Tchekhov réside dans la factualité avec laquelle il décrit les choses les plus complexes. Comme la question de la responsabilité individuelle. Tchekhov me rappelle Jackson Pollock et sa technique du dripping. Si l’on imagine le peintre qui balance des jets de couleurs sur un mur blanc pour en faire une toile et que Tchekhov était amené à reproduire ce tableau avec du rouge par exemple, il expliquerait que pour lui, ce sont les taches de sang d’un homme en train de mourir. Son style est direct et libre, la ponctuation a trouvé son sens dans le récit au même titre que la mise en scène. Le hors champ, ce qui n’est donc ni dans le champ des mots ni dans celui de la scène, peut seul se permettre de construire un récit signifiant. Le théâtre de Tchekhov n’est pas un théâtre de fiction, les êtres parlent vite, comme ils pensent. La scénographie est allusive … des meubles, quelques objets. Tchekhov me rappelle Van Gogh qui disait qu’ « il n’y a rien de plus artistique qu’aimer les gens ». Tchekhov est le premier qui arrive à rassembler le social et le personnel à l’intérieur de drames, comme Edward Bond, dans le sens de la logique de l’imagination et de l’humain. Il sort du théâtre qui peut imiter ces choses-­‐là, car le théâtre est une expérience factice sans réel contenu. Il ouvre une nouvelle voie, le drame : dès que nous parlons du drame, nous parlons de nous. POURQUOI NE SAIT-­‐ON PAS POURQUOI ON VA MOURIR? Il y a toujours un modèle chez Tchekhov. Nous sommes souvent en deçà de celui-­‐ci. Les tragédies sont pourtant les mêmes, pas inférieures. Il ne s'agit que de la mort chez Tchekhov … Mais pas de la mort toujours représentée comme le sujet même de la représentation théâtrale. Nous savons que nous devons mourir et nous n’avons pas forcément besoin du théâtre pour nous le dire ou nous le rappeler. Non, il s’agit du vrai sens de la représentation, de la vraie raison du théâtre : Pourquoi on ne sait pas pourquoi on va mourir ? La place du spectateur J’ai choisi d’éclairer la salle, afin que le spectateur ne soit pas seulement celui qui regarde, mais celui qui participe à l’histoire qui est en train de se jouer. Je vois le public comme un partenaire. Non seulement changer la façon de faire, mais tenter de changer la façon de regarder. Déplacer le spectateur de sa fonction, l’obliger à changer de « point de vue », à regarder à côté ... Juste à côté. Regarder le "caché", le "en-­‐dessous", car il n’est question que de cela. Le message est précieux… Sans séparation, il n'y a pas d'image et l’homme est sans regard. Il n’y a qu’une urgence: l’inactualité, l’anachronisme, qui permet de saisir notre temps sous la forme d’un «trop tôt», qui est aussi un «trop tard», d’un «déjà» qui est aussi un «pas encore» Il est la clé de ce dont je parle dans le projet artistique du Théâtre Studio en revendiquant le «théâtre de la distance». 9 COMMENT REPRESENTER L’IRREPRÉSENTABLE? L’ESPACE Tchekhov le décrit précisément (les lieux, les objets). L'esthétique théâtrale de l'époque y trouvait son compte. Aujourd'hui laissons au cinéma le soin de reconstituer ce passé perdu et laissons au théâtre le soin de le réinventer. Lorsque nous arrivons dans un théâtre, le régisseur de l'endroit dispose, pour les répétitions, un espace provisoire, fait de bouts ayant déjà servis... Un tracé au sol … « … Rien ne vous instruit mieux des conditions de la scène que le capharnaüm d’une répétition». Ce « pas fini », ce provisoire, c'est le théâtre même … Une scénographie uniquement indicative, seulement ce qui est utile pour jouer la pièce… C’est au spectateur à reconstituer le puzzle et à colorier, ou de laisser en noir et blanc ou de ne laisser que l’esquisse... Juste avec ce qui est nécessaire pour mettre en lumière le sens et montrer la pensée en mouvement. LES PAUSES… Il est le premier à aller si loin dans la notion de partition musicale. les pauses sont écrites et mises en exergue dans le manuscrit. Des collisions… la persistance rétinienne et acoustique. Là où l’on a trop à dire. L’espace de temps où tout peut basculer, bifurquer… l’espace de la pensée pure. Et aussi les espaces de transmission avec les spectateurs les « énergies triangulaires »… PAS DE PSYCHOLOGIE PAS DE PATHOS PAS DE PERSONNAGE Des rôles et des structures de pensée confrontées à des structures de comportements et d’actes à l’intérieur d’une structure globale. Le théâtre de Tchekhov est fait de structures dramatiques polyphoniques où les voix s’entrecroisent dans une lutte impuissante ou une résistance passive, balayées par le flot ravageur d’une Histoire faite par d’autres. S’il disait que ses pièces étaient des comédies, c’est, selon moi, parce qu’il pensait que cela devait se jouer dans un rythme de comédie, vite, très vite. … « Au théâtre d’art, tous ces détails avec les accessoires distraient le spectateur, l’empêchent d’écouter… Ils masquent l’auteur /… / Vous savez, je voudrais qu’on me joue d’une façon toute simple, primitive… Comme dans l’ancien temps… une chambre… sur l’avant scène un divan, des chaises… Et puis de bons acteurs qui jouent… C’est tout… Et sans oiseaux et sans humeurs accessoires ques… ça me plairait beaucoup de voir mes pièces représentées de cette façon-­‐là… » Evtikhi Karpov citant les propos de Tchekhov : mes deux dernières rencontres avec Tchekhov / in / Tchekhov dans les souvenirs -­‐1954 / pages 575 et 576 10 DISTRIBUTION LA CERISAIE Anton Pavlovitch Tchekhov Mise en scène Christian Benedetti / Assistante à la mise en scène Laure Grisinger Lumière Dominique Fortin / Régie générale Cyril Chardonnet / Couture et finitions Olivia Ledoux Lioubov Andreevna, Ranevskaïa -­‐ Brigitte Barilley Ania, sa fille -­‐ Alix Riemer Varia, sa fille adoptive -­‐ Hélène Vivies Leonid Andreevitch, Gaev, son frère -­‐ Philippe Crubézy Iermolaï Alexeevitch, Lopakhine -­‐ Christian Benedetti Piotr Sergueevitch, Trofimov -­‐ Antoine Amblard Boris Borissovitch, Simeonov Pichtchik –Philippe Lebas Charlotta Ivanovna -­‐ Lise Quet Semione Panteleevitch, Epikhodov – Nicolas Buchoux Douniacha -­‐ Hélène Stadnicki Firs -­‐ Jean-­‐Pierre Moulin Iacha -­‐ Christophe Carotenuto Avec la voix de Jenny Bellay Machinerie Antonio Rodriguez / Gravure sur bois et réalisation du chien Eric Den Hartog / Sons Wilfried Wendling. Merci à Béatrice Picon-­‐Vallin pour son regard affectueux et aiguisé. ANTOINE AMBLARD, intègre l'ENSATT en octobre 2009. Il travaille avec Christian Schiaretti, Alain Françon, et Ariane Mnouchkine. Il travaille en 2012 avec Jean-­‐Pierre Vincent dans Iphis et Iante, d’Isaac de Benserade, au Théâtre Gérard Philippe et Ivan Romeuf dans L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, au Théâtre de Lenche à Marseille. Depuis 2014 Antoine Amblard interpète le rôle de Fedotik dans Trois Sœurs de Tchekhov mise en scène de Christian Benedetti, au Théâtre-­‐Studio et en tournée. BRIGITTE BARILLEY, a travaillé 15 ans avec Patrice Bigel, Compagnie La Rumeur, sur de nombreuses créations de textes contemporains ou de répertoire Elvire dans Dom Juan, connaissant des tournées internationales. Elle a mis en scène Innocence de Dea Loher, au théâtre de l’Atalante, au Théâtre-­‐Studio d’Alfortville, au Hublot de Colombes. Elle a travaillé sous la direction des réalisateurs : Christophe Barbier, Olivier Dahan, Raymond Depardon, Jean-­‐Jacques Zilbermann, Xavier Legrand... En 2011, elle joue Arkadina dans La Mouette, mis en scène par Christian Benedetti, au Théâtre-­‐Studio et en tournée. En 2012, elle interprète Maria dans Oncle Vania, mis en scène par Christian Benedetti, au Théâtre-­‐Studio et en tournée. NICOLAS BUCHOUX : Après une licence d’allemand, il rentre à l'Ecole du Studio d’Asnières dirigée par Jean-­‐
Louis Martin-­‐Barbaz. Puis il se forme à l’Actor’s centre de Londres pendant plusieurs mois, ainsi qu’auprès de nombreux metteurs en scène lors de stages, tels que Jean-­‐Claude Penchenat, David Lescot ou encore Jacques Vincey. Au théâtre, il est dirigé entre autres, par Laurent Sauvage (Les Merveilles de C. Galéa), Joachim Serreau (L’homme de paille de Feydeau, co-­‐mis en scène par Nicolas Buchoux), et aussi Marina Glorian, Maxime Leroux et Benjamin Kauffmann. Au cinéma, il tourne sous la direction de Noémie Lvovsky, Emmanuelle Bercot, Franck Phélizon, Patrice Leconte, Thomas N’Gijol et dernièrement Philippe de Chauveron dans « Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu ? ». CHRISTOPHE CAROTENUTO, a été formé au CNR de Marseille par Christian Benedetti de 2001 à 2003. A la fin de son cursus, il participe à un stage animé par Edward Bond puis met en scène Existence, de ce même auteur, et y interprète le rôle de x. En 2008, il écrit un premier seul en scène, Stan n'est pas dupe qui sera primé dans plusieurs festivals. En 2011 il assiste Christian Benedetti à la mise en scène de La mouette de Tchekhov puis en 11 2012 de celle d'Oncle Vania. On le retrouve également au cinéma dans Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc sec de Luc Besson, Chercher le garçon de Dorothée Sebbagh, Les Tuche d'Olivier Baroux, Parenthèse de Bernard Tanguy, No limit produit par Luc Besson... En 2014, il présente son second seul en scène, Le monde est un théâtre. Depuis 2014, il intègre le projet Tchekhov de Christian Benedetti en tant qu'acteur en jouant les rôles de Treplev dans La Mouette, de Touzenbach dans Trois soeurs et de Iacha dans La Cerisaie. Il poursuit parallèlement sa tournée en France et en Suisse avec son seul en scène qui sera également programmé à Paris à la rentrée 2015. PHILIPPE CRUBEZY : Comédien, auteur, metteur en scène, Philippe Crubézy est formé au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de 1978 à 1981. Il collabore sur plusieurs projets avec Robert Gironès : Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, Le tombeau d'Atrée de Bernard Chartreux, El si si si de Michel Deutsch. Il a joué sous la direction de Jacques Lassalle dans Emila Galoti de Lessing, avec Anne Torrès, Sylvie Mongin-­‐Algan, Michel Raskine, Denis Marleau, Charles Tordjman et Philippe Adrien. Auteur, ses textes sont édités chez Actes Sud. En 2011 et 2012, il joue Dorn dans La Mouette et Serebriakov dans Oncle Vania, mises en scène par Christian Benedetti, au Théâtre-­‐Studio et en tournée. Et en 2013 et 2014, il interprète Koulyguine dans Trois Soeurs, mis en scène par Christian Benedetti au Théâtre-­‐Studio et en tournée. PHILIPPE LEBAS : Comédien et metteur en scène, Philippe Lebas enchaîne les tournages pour différents téléfilms et courts métrages (Geoffroy Reno, Léopold Bellanger, Antoine Giorgini, Claude-­‐Michel Rome) joue dans le premier long métrage d'Alex Guéry : "Près de moi" et interprète le docteur Sheffield dans la série "Lazy Company" écrite par Samuel Bodin et Alexandre Philip et réalisée par Samuel Bodin, dont les trois saisons ont été diffusées sur OCS. Après l’école du TNS (1977-­‐1980), à 21 ans, il joue un premier rôle dans "Cocktail Molotov" le film de Diane Kurys avant de se consacrer au théâtre. Il joue pour de nombreux metteurs en scène : V. Garcia, J-­‐P. Vincent, Jean-­‐Marie Villégier, Agathe Alexi, Philippe Berling, Jean-­‐Claude Penchenat, Jean Maisonnave. Des collaborations régulières se sont succédé avec A-­‐M. Lazarini, Sylvie Mongin-­‐Algan, Alain Bézu, Gilles Bouillon, Jacques Kraemer. Metteur en scène, il a été invité par l'Institut de France à réaliser avec Christine Joly, en Russie "J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne" de Jean-­‐Luc Lagarce en 2007, à Cheliabinsk (cette réalisation a remporté plusieurs prix) et "La poudre aux yeux" de Labiche à Saint-­‐
Petersbourg au Théâtre TIOUZ en 2009. Il poursuit depuis 1998 une activité de pédagogue au CRR de Tours dont il dirige le département-­‐théâtre. JEAN-­‐PIERRE MOULIN se forme au Conservatoire National Supérieur de Paris. En 1957, il cofonde La Guilde, avec le metteur en scène Guy Rétoré, qui deviendra plus tard le Théâtre de l’Est Parisien. Il a, entre autres, joué sous la direction de Claude Régy (La Trilogie du revoir de Botho Strauss), de Patrice Chéreau (Le Temps et la chambre de Botho Strauss à l’Odéon Théâtre de l’Europe, récompensé par le Molière du meilleur spectacle en 1992), de Jérôme Savary, la Compagnie Renaud-­‐Barrault (Un Otage de Brendan Behan pour lequel il reçoit le Prix de la Critique du meilleur acteur), la Compagnie Roger Planchon (Poussière pourpre de Seàn O’Casey, mise en scène Jacques Rosner). Au cinéma, s’il est la voix de Jack Nicholson et Anthony Hopkins en France, Jean-­‐Pierre Moulin a joué notamment pour François Truffaut (La Chambre verte), Cédric Klapish (Paris), Jean Herman (Le Dimanche de la vie), Charlotte Dubreuil (Qu’est ce que tu veux Julie ?). En 2011 et en 2012, il interprète Sorine dans La Mouette, mise en scène de Christian Benedetti au Théâtre-­‐
Studio à Alfortville et en tournée. En 2013 et 2014 il joue Féraponte dans Trois Soeurs, mis en scène par Christian Benedetti au Théâtre-­‐Studio et en tournée. LISE QUET se forme à l' Ecole Claude Mathieu à Paris. Elle travaille avec la compagnie HoCemo Théâtre et met en scène Le Diable en Partage de Fabrice Melquiot ( Festival d'Avignon Off 2008, Festival Premiers Pas au Théâtre du Soleil ). Comme comédienne, elle travaille avec la compagnie Le Temps est incertain, dans Cendrillon de Joël Pommerat mis en scène par Camille de la Guillonnière. ALIX RIEMER entre en 2007 au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, et se forme auprès d'Alain Françon, Dominique Valadié et Gerard Desarthes. A sa sortie du Conservatoire elle est dans Les femmes savantes, mis en scène par Marc Paquien, et dans Les larmes amères de Petra Von Kant, monté par Philippe Calvario. Plus récemment elle joue dans Que la noce commence mise en scène de Didier Bezace. Alix est membre de la compagnie L'In-­‐quarto menée par Julie Duclos. En 2013 et 2014, elle interprète Sonia dans Oncle Vania, mise en scène de Christian Benedetti, au Théâtre-­‐Studio et en tournée HELENE STADNICKI : Formée au Conservatoire de Tours, elle a ensuite rejoint la troupe permanente du centre dramatique régional de Tours sous la direction de Gilles Bouillon de 2007 à 2010 (Victor ou les enfants au 12 pouvoir de Vitrac, le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, Peines d'amour perdues de Shakespeare, Atteintes à sa vie de Crimp...). A l’image, elle a travaillé sous la direction de Jean Xavier de Lestrade (Trois fois Manon), Jean Daniel Verhaeghe (le désert de l’amour, Une femme dans la révolution), Christophe Barbier, Dominique Aru, Samuel Bodin, Lionel Dossantos. HELENE VIVIES : À sa sortie de L'ENSATT elle est engagée dans la troupe permanente de la Comédie de Valence: sous la direction de Philippe Delaigue elle joue Andromaque et Bérénice et Christophe Perton la dirige dans L'Enfant froid de Mayenburg, Mr Kolpert de Gieselmann, Acte de Norén.... Installée à Paris depuis 2009 elle travaille avec Sarah Capony, Pauline Sales (spectacle En Travaux pour lequel elle est nommée dans la catégorie révélation féminine aux Molières 2014 ) et dernièrement sous la direction de François Rancillac La Place Royale de Corneille. L’EQUIPE CHRISTIAN BENEDETTI Directeur cbenedetti@ theatre-­‐studio.com LUZ MANDO Directrice adjointe lmando@theatre-­‐studio.com, 06 82 43 25 06 LAURE GRISINGER Assistante à la mise en scène et chargée de production lgrisinger@theatre-­‐studio.com, 06 64 05 05 57 EMMANUELLE DANDREL Chargée de diffusion & production [email protected], 06 62 16 98 27 PASCAL ZELCER Attaché de presse [email protected], 06 60 41 24 55 CYRIL CHARDONNET Régisseur général cchardonnet@theatre-­‐studio.com, 06 63 72 22 29 LUCILLE BALAGNY Chargée des relations publiques et de la billetterie lbalagny@theatre-­‐studio.com, 06 48 38 28 81 JULIETTE NONN Chargée des relations publiques [email protected] , 06 85 83 03 58 13 PRESSE LA CERISAIE Création en juin 2015 au Théâtre de la Renaissance à Oullins, dans le cadre du Festival Les Nuits de Fourvière. Production Théâtre-­‐Studio / Co-­‐production Les Nuits de Fourvière – Grand Lyon Métropole / Pôle Culturel d'Alfortville / Avec le soutien de l'Aide à la production d'Art dramatique DRAC Ile-­‐de-­‐France et de l'ADAMI / Avec la participation artistique de l'ENSATT Cette mise en scène est haletante et moderne. Elle dépoussière le théâtre de Tchekhov. Le théâtre de Christian Benedetti est tout sauf austère. Il y a de l'énergie sur scène. Il monte Tchekhov avec une vitalité impressionnante. Et sa Cerisaie devient une pièce optimiste. Stéphane Capron ● FRANCE INTER Un pari audacieux qui se risque vers l'abstraction... Tchekhov voulait qu'on s'amuse, plus qu'on se désole. Sans doute aurait-­‐il salué le courage et le parti pris de Benedetti. Point de folklore exotique. Un mobilier sommaire et brut, un paravent et un grand chandelier pour signifier la petite fête donnée un soir, suffisent. Car les acteurs et le texte priment. Denis Laboutière ● MEDIAPART Tchekhov à l'épure. Refusant toute lecture psychologique, le parti pris du metteur en scène Christian Benedetti fait échos à ces regards multiples, à ces personnages très incarnés dont les blessures vont peu à peu s'ouvrir pendant la pièce. Un spectacle juste, authentique, servi par une troupe de comédiens qui mettent ce texte en bouche et en mouvements avec une spontanéité qui tourne le dos aux épanchements de l'âme slave. Antonio Maffia ● LE PROGRÈS Le travail de ces acteurs sur la diction apparaît pour ce qu'il est: remarquable, précis. Ils dansent comme ils pleurent, avec une sincérité, une justesse qui suscitent l'émotion et nous les font ressentir comme des frères et sœurs. Cette mise en scène au rythme effréné rétrécit l'espace-­‐
temps, nous fait paraître cette Cerisaie bien proche de nous. Si la Cerisaie c'est la Russie qui se délite, ce sont aussi nos racines qui partent en miettes, un monde qui s'effondre. Et nous sommes bouleversés. Trina Mounier ● LES TROIS COUPS 14 
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