En ce point fixe, les probabilit´es (x∗
1,x
∗
2, ..., x∗
r)nesemodifient plus lors des
transitions suivantes.
Un jeu non coop´eratif. Consid´erons une situation dans laquelle ragents
rep´er´es par l’indice j=1,2, ..., r (les joueurs) interagissent sur un march´e.
Chacun d’eux choisit dans son ensemble de strat´egies Yj⊂R(par exem-
ple l’ensemble de ses possibilit´es de production) une action yj(sa produc-
tion) de mani`ere `a maximiser son profit. Le profit de l’agent j,Π
j(yj,y
−j),
d´epend bien entendu de sa propre action yj, mais aussi des actions y−j=
(y1,y
2, ...yj−1,y
j+1, ..., yr) prises par ses concurrents. Si le choix de jest
unique pour chaque y−j,ilest donn´e par la fonction (appel´ee fonction de
r´eaction de j), gj(y−j)=argmaxyj∈YjΠj(yj,y
−j), qui prend n´ecessairement
ses valeurs dans Yj.Un´equilibre de Nash de ce jeu est un vecteur y∗=
(y∗
1,y
∗
2, ..., y∗
j, ..., y∗
r), tel que pour chaque producteur j,y∗
j= argmax Πj(yj,y
∗
−j).
Un tel vecteur, s’il existe, doit donc ˆetre solution du syst`eme de r´equations
`a rinconnues y∗
j=gj(y∗
−j).
D´efinissons la fonction g(y)=(g1(y−1),g
2(y−2), ..., gj(y−j), ..., gr(y−r)),
qui applique des points de Y=Y1×Y2×... ×Yj×... ×Yrdans Y.SiYest
non vide, compact et convexe (ce qui est assur´esichacun des ensembles de
production Yjest non vide, compact et convexe) et que la fonction g(y) est
continue (ce qui est le cas si Πj(yj,y
−j) est une fonction continue et stricte-
ment (quasi) concave), le th´eor`eme de Brouwer implique que g(y)poss`ede un
point fixe y∗tel que y∗=g(y∗); ce point fixe est bien un ´equilibre de Nash.
Voir par exemple Friedman (1986) pour les d´etails.
Dans les deux exemples que nous venons de consid´erer, le mod`ele pour
lequel il faut prouver l’existence d’un point fixe se pr´esente de fa¸con na-
turelle sous la forme d’une application g(x)pour laquelle les conditions
d’application du th´eor`eme de Brouwer sont satisfaites, ce qui permet de con-
clure `a l’existence d’un point fixe. Il n’en est pas toujours ainsi. En parti-
culier, dans le mod`ele d’´equilibre concurrentiel, on doit prouver qu’il existe
un vecteur de prix p∗≥0 tel que la demande soit inf´erieure ou ´egale `a l’offre
sur chaque march´e, ou encore que la demande exc´edentaire z(p∗) (obtenue
en retranchant l’offre de la demande) soit non-positive. Ici, il faudra, dans
une premi`ere ´etape, construire une fonction (artificielle) qui satisfasse les
hypoth`eses requises pour invoquer le th´eor`eme de Brouwer; il s’agira, en-
suite, de d´emontrer qu’au point fixe p∗, l’on obtient bien le r´esultat voulu,
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