Introduction générale
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dépendante des hydrocarbures en dépit des discours politiques de diversification de
l’économie nationale développés depuis la fin des années 1970 après que les exportations des
hydrocarbures aient atteint 95%. Après plus de 40 ans d’essai, le processus de la relance de la
croissance hors hydrocarbures est toujours au stade des intentions.
Afin de comprendre les raisons de l’élargissement du fossé entre les économies rentières
tel que l’Algérie et les économies des pays industrialisés, le courant institutionnel présente
depuis les années 1990 les institutions comme déterminent structurel de la croissance
économique, mettant ainsi la qualité institutionnelle au cœur des débats tentants d’analyser
l’effet maléfique des ressources naturelles sur l’économie. Effectivement, les résultats macro
économiques ne reflètent pas réellement la situation économique d’un pays. La présence
d’une rente peut complètement fausser ces résultats, il peut apparaitre qu’un pays pétrolier vit
une stabilité économique mais qu’en réalité cette stabilité est due seulement au maintient du
cours du pétrole à un niveau bien élevé. Il est inconcevable de considérer une économie
comme stable alors qu’elle est continuellement affrontée aux fluctuations des prix de la
richesse dont elle dépond. Les effets du contre choc pétrolier de 1986 sur l’économie
algérienne est un exemple parfait de la fragilité d’une économie à croissance singulière.
Le courant institutionnel est un courant pluridisciplinaire. En effet, les institutions peuvent
expliquer des phénomènes, économiques, politiques et sociaux. Pour les institutionnalistes les
« bonnes institutions » sont la clef de voute pour la relance des économies rentières et des
pays en voie de développement d’une manière générale. Cependant certains pays comme la
Chine qui n’est pas richement dotée en ressources naturelles et qui n’a jamais été bonne élève
dans le classement de la qualité institutionnelle politique, est arrivé à produire le deuxième
plus grand produit intérieur brut au monde après les Etas Unis en 2011 et 2012. L’exemple de
la Chine nous montre qu’un déficit institutionnel à caractère politique n’est pas forcément
accompagné d’une faible performance économique. Ce genre d’exemple pose le problème de
causalité dont soufre l’apport des institutions à la compréhension des pays à faible
performance économique. En effet, les pays riches sont toujours en haut des classements en
termes de qualité institutionnelle, tandis que les pays pauvres sont toujours à la traine. Des
questionnements surgissent sur le fait qu’il est possible qu’une économie en bonne santé soit
plus performante dans l’élaboration du cadre institutionnel. Néanmoins, les exemples des
économies où le déficit institutionnel est accompagné par une faible croissance sont bien
nombreux et ont fait l’objet de recherche de plusieurs économistes (Rodrick, Subramanian,
Trebbi 2002, Bulte , Damania et Deacon 2004…. ).