DOSSIER PEDAGOGIQUE Spectacletoutpublicàpartirde16ans. Création2016 Théâtrede l’Ephémère Scèneconventionnée pourlesécritures théâtrales contemporaines Equipe artistique Mise en scène : Didier Lastère Avec : Yves Barbaut, Alain Bert et Danielle Maxent Scénographie : Jean-Louis Raynaud Espace sonore : Amélie Polachowska Création lumière : Stéphane Hulot Création vidéo : Rafi Wared Costumes : Christine Vallée Assistanat à la création : Axelle Lebatteux Construction décor : Jean-Philippe Barrière Production Théâtre de l’Ephémère, Scène conventionnée pour les écritures théâtrales contemporaines Rédaction de ce dossier Valérie Dieumegard, Théâtre de l’Ephémère Aide à la recherche Dany Porché D’autres informations sur : www.theatre-ephemere.fr/dancefloor-memories SOMMAIRE Edito...........................................................................................................................p.3 Avantdevoirlespectacle: Lamémoirereconvoquée..................................................................................p.4 Unepiècetypographique..................................................................................p.5 L’histoiredeMarguerite....................................................................................p.6 Mettreenjeulesprésencesetlesabsences..............................................p.8 Unehistoiredetempsquipasse....................................................................p.9 Despersonnesâgéesauthéâtre......................................................................p.10 Aprèslareprésentation.....................................................................................p.12 2 Dancefloormemories Corps&âmes L’écrituredeDancefloorMemoriesestnéd’unappelàprojetpourunepièce radiophoniquesurlethèmedel’infidélité.Bienquelapièceaitététrèsviteenvisagée pourleplateau,cepointdedépartafortementinfluencélaformedutexte,toutd’abord danslaprésentationmêmedesarédaction,puisdanslamiseenscèneduthéâtrede l‘Ephémère. Dancefloormemoriesmetenscèneuntriodutroisièmeâge.Unehistoired'amouràtrois où,malgrélamémoirequiflanche,lesélansamoureuxressurgissentausoirde l'existencepourouvrirunefenêtreréjouissantesurlavie.Encinqmouvementsoù s’entrecroisentdialoguesetrécits,Margueritedansses70printempsnousraconteles deuxamoursdesavie.Augrédesonrécit,PierreetGaryréapparaissentetluifont revivredesmomentsintensesdesaviepassée.Onparledelanécessitédel’amour,du désir,del’enfanceetdesblessuresduréel.Lepasséetleprésentsemélangent.Ils’agit dejouirdelaviejusqu’auderniermoment,avechumour,luciditéetuneinfinie tendresse. LaquestionducorpsestdoncprésenteetcrucialedansDancefloormemories.Ellesera uneproblématiquecontinuelleàrésoudresurleplateau.Voixfantasmatiqueshantantla pistededanse,âmesesseuléesreconvoquéesparlesouveniroupersonnages vieillissantsenadressepublic. 3 AVANTDEVOIRLESPECTACLE Dancefloormemories–lamémoirereconvoquée Faireréagirlesélèvessurletitredelapièce.Qu’est-cequeletitresignifie? Qu’évoque-t-ilauxélèves?Laisserlesélèvesimaginerlesujetdelapièce,sans leurlirelerésumédel’œuvre. Interrogerladédicace:«ALDpetitsenfantsarrières…».Demanderauxélèvesqui estLDetquelsensacettedédicacesil’onmetenparallèleletitre(Dancefloor Memories)etladédicace(«enfants...»).Lapièceestbienuneréflexionsurletemps quipasse,latransmission,lepassage,lamémoire… Aqueltempsetàquelleépoqueseréfèrentlesmusiquesévoquéesdansla didascalieinitiale(tango,rock’nroll,jazz)?Demanderauxélèvesd’interroger leursgrands-parentsouarrièresgrands-parentsquiontl’âgedespersonnageset delesquestionnersurcequ’ilsécoutaientquandilsétaientjeunes,puisdefaire unchoixparmicesmusiquesdesgrands-parentsetd’apporterenclassecellequi leursembleraitlameilleurebandesondeDancefloorMemoriesenjustifiant. LetextedeLucieDepauwnedonneaucuneindicationdetempsetdelieu,nepermettant pasdepréciseroùetquandsepassel’action.L’équipetechniqueetDidierLastèreont travaillésurdifférentespropositionspourcomposerlabande-sonduspectacle: standardaméricaindeslow,tangoetmambo.L’auteureelle-mêmedonnequelques indicationsdanssadidascalieinitiale«Parfoisbribesouremix.Musiquesanciennes tango,rock’nrolljazzouautres». Pourallerplusloin,demanderauxélèvesdereleverlesintitulésdescinq séquencesdelapièce.Ilestànoterquetroisdescinqtitressontenanglaisou évoquentl’Amérique(Dancing,L’amiaméricain,Homesweethome)etsuggèrent l’importancedeGarypourMargueritequiestattiréeparlamobilité tourbillonnantedeGary,l’amiaméricain,ettouchéeparl’immobilitéimpotente dePierre.Quatredecestitresfontréférenceaussiàdestitresdefilm,cequiest intéressantquandonsaitl’importanceducinémadanslaformationdeLucie Depauwetdanssonécriture.Onpeutdemanderauxélèvesdechercherquelles sontcesœuvresfilmiquesetd’êtresensiblesàceliendel’œuvredeDepauwavec l’artcinématographiquequandilsverrontlamiseenscènedeDidierLastère: .Dancing,filmde2002dePatrick-MarioBernard .L’amiaméricainde1977deWimWenders .Homesweethomede2007deDidierLePêcheur .Dernièredansede1996deBruceBeresford LucieDepauwqualifielescinqséquencesdesapiècede«mouvement».Aquelart letermede«mouvement»lesfait-ilpenser?Iln’estpasétonnantquecemotsoit 4 liéàlamusiqueetàladanse,artsquiirriguentlapièce,commeledittrès justementCorinneBernarddanssonavant-propos(àlireenannexe). Unepiècetypographique Danslatypographiedutapuscritoriginal,LucieDepauwplacelespersonnagessurdes colonnesd’écriture:troischeminsparallèlesàl’intérieurdesquelsleursvoixetleurs corpssecherchent,s’appellent,serépondent,s’emballent,ralentissent,sefrôlent, plongentenapnéedanslesouveniroul’oubli...C’estunesortedepartitionentrelestrois voixdeMarguerite,PierreetGary,trioamoureuxdutroisièmeâge. ProposerauxélèvesderéfléchirsurlaprésentationmêmedutexteDancefloor memories.Faireréfléchirlesélèvessurlaformedutexteetlesensdecetteforme. Qu’apporte-t-elleauproposdutexte?Quedit-elledespersonnages?Deleurs relations? Alamanièred’uncalligramme,letextedeLucieDepauwprésenteunevéritable dispositiongraphiquesurlapagequinousinviteàlireletexteentroistempscomme unepartitionavecdestempsfortsetfaibles,destempsquiseprolongent(répliques longues)ouquisonttrèsbrefs(unmot).Cetteécriturealliel'imaginationvisuelleàcelle suscitéeparlesmots. Pourexpérimentercommentlesacteursferontentendrecettepartitiongraphique(car lesacteursdoiventêtrecommedesinterprètes/chanteursquijouentcequiestécrit),on proposeauxélèvesunjeudelectureàhautevoixdespages15,16et17(Annexe). Diviserlaclasseenplusieursgroupesdetroisetdonnerunemêmepageàtrois groupes.Laconsignepourchaquegroupeestlasuivante: Préparerunelectureàvoixhauteàtroisenfaisantbienattentionauxsilences marquésparlespassagesàlaligne(qu’onentendelessilencesentreleslignespar l’arrêtd’uneàtroissecondes,àeuxdechoisirlalongueur)etenprofiterpour varierl’intensité,ledébitetl’intentiondechaqueligne. Aprèsuntempsdepréparation,chaquegroupedetroisfaitentendresa propositiondelectureàhautevoix.Quandilsontentendulesdiverses propositionsdesgroupespourunemêmepage,lesélèvesauditeurslescritiquent endisantquelgroupeleursemblelelemeilleurinterprèteetpourquoi. LetraitementtypographiquepourlesrépliquesdePierreestdifférentdeceluides autrespersonnages.Ilestsituéencolonnecentrale,avecuneécritureenitalique(cf. Annexe).Interrogerlesélèvessurl’écritureenitaliquedesrépliquesdu personnagedePierre.Quesignifiel’italique?Aquellesoccasionsutilise-t-on l’italique?QuelsensLucieDepauwa-t-ellevouludonneràcetteutilisation? Qu’est-cequel’italiquepeutrévélerdupersonnagedePierre? Lesrépliquesdespersonnages,«classées»danslestroiscolonnesreprésentantlestrois personnages,selisentdansl’ordred’apparition,degaucheàdroite.Lalecturedonne l’impressionparfois,lorsquelesrépliquessecroisent,serépondent,detressagedeliens entreGary,PierreetMarguerite. 5 LeprojetduThéâtredel’Ephémère:l’histoiredeMarguerite LevisuelchoisiparleThéâtredel’EphémèrepourlacommunicationdeDancefloor memoriesestunepeinturedel’artisteGuyBrunet,«Colette»(huilesurtoile,40x40). Demanderauxélèvesdeladécrireetdedéfinirl’impressionqu’elleproduit.Cette toileleursemble-t-ellecohérenteaveclapiècedeLucieDepauw?Leurproposer ensuitedeconcevoirunautrevisuel(uneaffiche)ouuntableauvivant(uneimage fixeavecleurscorps)àpartirdutitre. «Colette»représenteunefemmeâgée,seule,dedos,dénudéejusqu’auxhanches.Cette position,àlafoispudiqueetsensuelle,illustreparfaitementpourlaThéâtrede l’EphémèrelapersonnalitédeMargueritedanslapièce:unefemmeséduisante,pleine dedésir,maistoutenretenue,dufaitdesasituationmaritaleetdesonâge. Lafemmesurlapeinturepeutdonnerl’impressiondetristesse,aveclefondgrisetnoir àl’arrièreplan,ainsiqued’isolementetdesolitude.Lecontrasteintéressantentrela sensualitédégagéeparlasemi-nuditédelafemme,lescouleurschaudesappliquéesà soncorpsetcefondgris,renvoiepourlaCompagnieauquestionnementdeDancefloor memoriessurlasexualitédespersonnesâgées.Cettepeintureprésente,sanstabouni artifice,lecorpsvieillissant.Etenmêmetempscettefemmecoquette,quiporteun collierdeperles,sembleautoriserlavisiondesanudité,conscientedelaprésencedu peintre,etassumersoncorps. 6 @AlainSzczuczynski,pourleThéâtredel’Ephémère @AlainSzczuczynski,pourleThéâtredel’Ephémère 7 LeThéâtredel’Ephémèreafaitl’acquisitiond’autrestoilesdeGuyBrunet,untriptyque représentantlamêmefemme,quelacompagnieainstallédanslehallduThéâtrePaul Scarron.Pourallerplusloin,onpeutdemanderauxélèvesdedécrirecetriptyque etdecomparerlesimpressionsproduitesavecletableau«Colette». Danscetriptyque,commentpeut-oninterpréterleregarddelafemmecentraleen directionducrânequiestàsespiedsetenquoipeut-ondirequecetriptyque appartientaugenredesvanités?Ilseraitintéressantdedemanderauxélèvesde chercherdestableauxdevanités(termeàdéfinir)etderéfléchiraulienentre Danceflooretlegenredelavanitéetdeproposeruneafficheinspiréedela vanité». Mettreenjeulesprésencesetlesabsences:laproblématiquedelamiseenscène LapiècedeLucieDepauw,coupdecœurduComitédelectureduThéâtredel’Ephémère, puisdesonéquipeartistique,aposétrèsrapidementdesquestionspourlamiseen scène.Entrerécits,dialoguesetsouvenirs,lespersonnagesnesemblentpastoujoursse parler,s’adresserlaparole.LaparoledePierre,indiquéeenitaliquedansletexte,est particulièrementproblématique,saprésencephysiquesurleplateaun’étantpas certainetoutaulongdelapièce.D’autrespersonnagessontévoqués,lesparentsde Pierre,Léoniesonassistantedevie,lafemmedéfuntedeGary,lesenfantsdePierreetde Marguerite.Toutl’enjeudelamiseenscène,delascénographie,descostumes,dela lumièreetduson,seradoncderésoudresurscènelesprésencesetlesabsences. Lireenpréambulel’interviewdeLucieDepauw(Annexe)éclaireralesélèvessur lesexercicesdemiseenscèneàsuivre:fairebienattentionàlanotionde présence/absenceévoquée,ainsiqu’àlaquestiondurythme. Lanotiondedanse,latypographieentroiscolonnes,lesrépliquesdePierreenitalique, posenttrèsvitelaquestiondescorpssurleplateau,deleurpositiondansl’espaceetde leursdéplacements.Apartirdelalecturedel’extrait1enannexe(scène d’ouverturejusqu’à«c’estdel’orblanc»jusqu’enbasdepage),demanderaux élèves,pargroupede3(ou4lorsquecelan’estpaspossible–le4èmeélève pouvantjouerlerôleduregardextérieur),des’essayeràjouercettescène. Leurdemanderdecommenceretdefinirparuneimagefixeetdetraduirela relationentrelespersonnagesetlatransformationdelasituation(delasituation initialeàlasituationfinale)pardesgestesdessinésavecprécision,desregards, mouvements,rapprochements,éloignementsdansl’espacetrèsclairs.Unefois préparé,cetravailestprésentésansparoleetavecunegranderigueur(sans précipitation),cequipermetauxélèvesspectateursd’apprendreàinterpréterle mouvementdescorpssurunplateau. Lesspectateurs,aprèschaque«prestation»,dirontcequ’ilsontappréciédansle travailvuetentenduetcequ’ilscritiquent. 8 Unehistoiredetempsquipasse:lerécitd’unefemmedanssoncontextepolitique DansletextedeLucieDepauw,ledéroulementdutempsetdesdifférenteshistoiresde vieévoquéespeuventapporterlaconfusion.Ilestparfoisdifficiledecomprendredans quelordresesontproduitslesévénements. Onpeutalorsproposerauxélèvesdeconcevoirunefichechronologique,afinde retracerleparcoursdestroispersonnages.Pourlesaider,ilspeuventutiliserles indicationsrelevéesparleThéâtredel’Ephémère,àpartirdutextedeLucie Depauw(annexe).Lesindicationsprécisesdetempsétantquasimentinexistantes,il faudrasansdouteimaginer,évaluerapproximativementcertainesdates. LeThéâtredel’Ephémèreachoisidemettreaucentredelapiècelepersonnagede Marguerite.Cettefemmede80ansadonctraverséplusd’undemi-siècled’évolutions technologiques,sociales,économiques,politiques,etc.Laconditiondelafemme,son statut,ontégalementétébouleversés,onleressentdanssonrécitlorsqu’elleévoqueles valeurstransmisesparsamère: « maman m’a dit tu es mon champ de marguerite ma prairie mon coin de nature mon havre de paix tu sens bon ton coeur si rempli de pollen prends garde tu vas te faire butiner maman n’y pourra plus rien préserve ça ça c’est pour ton mari ça c’est son cadeau bienvenue sois hospitalière sois fidèle » Onpeutdemanderauxélèvesderechercherlesévénementsimportantsliésà l’évolutiondelaconditiondelafemmeetlesajouteràlafrisechronologique.Cela valeurpermettredemettreenperspectivel’identitédeMarguerite:desonenfance(des valeursdesamère)aumomentoùellesongeàaimerunautrehommequesonmari. LeThéâtredel’Ephémères’estamuséàconcevoirunefriseidentique,afindenourrirles personnages.Sursachronologie,l’équipeanoté: - l’abrogationdel’incapacitéetlasuppressiondel’autoritémaritale(1938), - ledroitdevotedesfemmes(1945), - l’autorisationpourlesfemmesdegérerleursbienspropres(ouvriruncompte bancaire)etd’exerceruneactivitéprofessionnellesansleconsentementdeleur mari(1965), - laloiNeuwirthquiautorisel’usagedescontraceptifs(1967), - laloiVeilquiautorisel’InterruptionVolontairedeGrossesse(1975)etson remboursement(1982), - l’obligationdemixitédanstouslesétablissementspublicsd’enseignement (1975), - l’égalitédesépouxdanslagestiondesbiensdelafamilleetdesenfants(1985). 9 Despersonnesâgéesauthéâtre:ladistributionauservicedutexte LescomédienschoisispourDancefloormemoriesparleThéâtredel’Ephémèresontau plusprèsdel’identitédespersonnages,dontl’âgeestindiquéparl’auteuredanssa didascalieinitiale:«3voixquisecroisent(tranches70/80ans)».DidierLastèrea souhaitéjoueraveclaforceetlafragilitédescomédiens,nepasuserd’artificeet s’appuyersurlaréalitédeleurcorps. Laconstitutiondescostumesanaturellementprisenconsidérationlescaractéristiques destroiscomédiens,ainsiquelapersonnalitédestroispersonnages,Apartirdespropos deChristineVallée,costumièrepourDancefloormemories,proposerauxélèves,à l’aidedecataloguesdevêtements(actuels)deconcevoirdescostumespour Marguerite,PierreetGary.Leurdemanderdejustifierleurschoix. Onpeutreprendreenfinlafrisechronologiqueets’amuseràyinclureles évolutionsdelamodeféminine(lespremierspantalons,lamini-jupe,lescheveux courts,etc.). ChristineValléeetlemetteurenscèneontlongtempsdiscutésurlechoixdescostumes pourMarguerite,hésitantparexempleentreunejupe(représentationtraditionnellede laféminité)etunpantalon(poursignifiersonémancipation).L’équipeenvisagece personnagecommeunefemmecoquette,quiaététrèsséduisante,toutenprenanten comptequeMargueriteaaumoins70anslorsqu’ellevientnousracontersonhistoire. Lechoixadoncétédéfiniparleconfortsouhaitéd’unedameâgéeetunecertaine coquetterie. 10 APRESLAREPRESENTATION 3pas,3temps,poursesouvenirdesmoments… Unmomentdemémoire Demanderauxélèvesdes’organiserpartroisetdemontrerpargroupeuneimage arrêtéedontilssesouviennent,sansparole.Lesspectateurseux,reçoiventla consignedetitrerl’image. Unmomentd’analyse Danssonintentiondemiseenscène,DidierLastèrepréciselestroislieuxdel’action:la sallededanse,lamaisondeMargueriteetPierre,l’institution.Quelsélémentsdela scénographieontdonnéauxélèveslesentimentdestroisespaces? Demanderauxélèvesderéalisertroiscroquis,schémasoudessinsreprésentant cestroislieux.Onpourralesinviteràporteruneattentionparticulièreauxlumières crééessurleplateau,enutilisantdifférentscrayonsdecouleurs.Onpourraenprofiter pourleurexpliquerlesdifférentestempératuresdelumières(couleurschaudes/ froides)etdegammesdecouleurs.Leurdemanderensuitedes’exprimersurles intentionscrééesparlalumière,lesprojectionsvidéossurleplateauetleurs transformationssurleplateau. Lesélèvesvontsansdouteévoquerunetransformationdelalumière,avecaudébutde lapiècel’utilisationdelumièresvives,puisprogressivementdesteintesplusfroides, plusfanées.Onpeutalorsallerplusloinenleurdemandantderéfléchirauxautres effetsdemiseenscènequitraduisentcetteévolution(déplacementdes comédiens,diction,adresse,extraitsaudio,etc.). Option2:demanderàungrouped’élèvesd’analyserl’espace,àunautregroupe d’analyserlejeuetàunderniergroupelesobjetsetensuiteonmettaiten commun. Chaquegroupedevantserappelerparexemplequelétaitl’espace(ledécrire)et ensuitel’analyser(idempourlejeuetlesobjets) Unmomentd’appréciation Aprèscetempsdemémoire,puisceluid’analyse,onpeutenfindemanderaux élèvess’ilsontaimélespectacleetdejustifierleurréponse.Leuravisa-t-ilchangé entrelafinduspectacleetlemomentd’analyseencommunenclasse? 11 Annexes Intentions de mise en scène de Didier Lastère, Co-directeur du Théâtre de l’Ephémère. Dans sa présentation du projet d’écriture, Lucie Depauw évoque le jeu des présences / absences (cf annexe) pour justifier de ce trio amoureux : c’est parce que l’un des personnages « part », qu’une autre histoire d’amour est possible. Comment peut-on traiter cela sur scène ? Pour moi ce texte, c’est l’histoire de Marguerite, c’est elle qui nous raconte les deux amours de sa vie. Tout vient d’elle et c’est elle qui reconvoque ses souvenirs, dans lesquels Pierre et Gary évoluent. Pour moi dans Dancefloor memories, il y a deux temps qui se croisent : le présent et la mémoire passée qui ressurgit à travers le récit de Marguerite. Le reste répond toujours à la règle de trois : trois personnages et trois lieux (le dancing, la maison, l’hôpital). Mais c’est aussi trois mémoires qui s’expriment : le présent de Marguerite, dans lequel elle reconvoque le souvenir, celui de ses deux amours, mais aussi de son enfance ; la mémoire de Gary, dans les ellipses. Il est toujours en surgissement, sa mémoire est fragmentaire mais impulsive. Et puis le parcours plus perdu, plus obsessionnel de Pierre. Il évoque surtout son enfance, son inquiétude face à la maladie qui gagne du terrain, les moments présents sont mélangés. Sur le plateau, on a traité ces présences / absences par les déplacements des comédiens, mais aussi par le son, j’ai souhaité que certaines paroles soient enregistrées, afin qu’elles ne soient pas dites en présence des personnages. Pourquoi avoir fait le choix de comédiens ayant l’âge des personnages ? Dans le projet de la Comédie Française, qui a monté Dancefloor memories au printemps dernier, les interprètes avaient 30, voire 40 ans de différence avec Marguerite, Pierre et Gary. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce choix ? Pour moi, Marguerite nous présente le film de sa vie, qu’elle commente en direct. Elle est comme devant l’écran, pour communiquer avec nous et peu à peu, elle entre à l’intérieur de sa propre histoire. Le public voit alors les flash-backs de sa vie, comme au cinéma. A de nombreuses reprises, pendant les répétitions, je vous ai entendu donner des indications relevant du domaine cinématographique aux comédiens. Lucie Depauw a suivi des études cinématographiques et audiovisuelles, est-ce que pour vous cela se ressent dans son écriture ? Comment traiter cela théâtralement ? Ce texte m’a beaucoup fait penser au film de Woody Allen, « La Rose pourpre du Caire ». La notion de temps est déstructurée, des fragments de vie qui se croisent, s’entrechoquent, on passe d’un espace de vie à un autre, avec un rythme en fondu enchainé. Propos recueillis auprès de Christine Vallée, administratrice de la Compagnie, en charge des costumes pour le Théâtre de l’Ephémère Comment avez-vous travaillé pour le projet Dancefloor memories ? La proposition que j’ai faite à Didier Lastère était de ne pas fabriquer un personnage, mais d’être au plus près des comédiens, qui ont le même âge que les personnages. Il n’y a donc pas besoin de composer, d’accessoiriser ou de travestir : ce sont des corps vieux et à la fois désirants. Les costumes doivent donc être élégants et confortables. Pour Marguerite, je suis partie sur une déclinaison du camélia (ref. « 2ème mouvement » dans la pièce) : des couleurs qui partent du blanc au rouge foncé, en passant par le rose nacré, le prune, etc. J’avais envie aussi de plusieurs superpositions, de matières douces comme la soie, le mohair, des matières fluides et cotonneuses. Gary c’est un homme debout, dans la vie, dans le désir. Il est tonique, élégant, bien dans son corps. Les lignes sont plus franches, plus droites, si s’il avait besoin d’une veste, je verrais bien une matière cuir, ou en peau. C’est un homme qui a voyagé, qui bouge, qui va dehors et dedans. Pour Pierre je suis partie des couleurs du ciel, car il est sur le point de s’en aller, ou il est même déjà parti : des tons délavés, du blanc jusqu’au bleu. C’est quelqu’un d’habillé et en même temps il porte des vêtements d’intérieur pas si loin du pyjama. Son costume renvoie à quelque chose de chaud, de doux, les lignes sont rondes, floues. Le choix des vêtements portés influe-t-il sur le jeu, les mouvements? Les vêtements doivent être du plus grand confort pour les comédiens et doivent répondre à la mise en scène et au propos. Les chaussures de Pierre sont à la fois d’intérieur, elles ressemblent à des chaussons, et à la fois elles ont la forme de petits bottillons pour les premiers pas des enfants. Avec ce personnage atteint de la maladie d’Alzheimer, on revient vers l’enfance. Pour Marguerite, le choix des chaussures est lié à l’identité d’une dame de 80 ans et en même temps c’est une forme « babies ». On a choisi un coloris blanc nacré, qui renvoie à la fois à l’image virginale du mariage et à l’enfance aussi. Sur ce projet finalement, ce sont les chaussures qui caractérisent le plus les personnages. Pour Gary, le choix va se porter (les chaussures n’ont pas encore été choisies au moment de cette interview) sur des chaussures pouvant aller dehors et dedans, il doit pouvoir danser avec, être léger, glisser, etc. Didier Lastère a engagé des comédiens âgés pour interpréter les rôles de Marguerite, Pierre et Gary. Cela a-t-il influencé votre travail ? Non, pour chacun des projets, je tiens compte de ce que les comédiens sont et du personnage qu’ils jouent. Ce n’est pas propre à Dancefloor memories et ce n’est pas non plus une question d’âge des comédiens. Interview Plateau FRAMA De Lucie Depauw par Première L média du Lycée Le Mans Sud 25ème heure du livre - 11 octobre 2015 Vous avez choisi d’évoquer des thèmes actuels : dans S.A.S. le retour des soldats après une mission dans un pays en guerre et dans Dancefloor memories la maladie d’Alzheimer. Comment vous viennent ces idées ? LD : Tout simplement en étant vivante, c’est-à-dire en étant traversée des choses d’aujourd’hui, en écoutant la radio, en regardant la télévision, en échangeant avec des êtres vivants. Par exemple pour le projet S.A.S., c’était en lisant tout simplement un article dans « Libération » qui traitait du retour des soldats d’Afghanistan qui passent trois jours dans un sas de décompression. Déjà il y avait la possibilité de ce lieu incroyable, d’hôtel 5 étoiles autour de la mer, du rocher d’Aphrodite pour exploiter la parole de la guerre, le contraste entre les deux m’a semblé intéressant et un lieu très intéressant pour le théâtre. Concernant Dancefloor, c’était un appel à projet pour une pièce radiophonique, sur le thème de l’infidélité. J’ai voulu traiter ce thème non pas sous l’angle de la faute morale -surtout qu’au théâtre c’est un thème bien usé- plutôt sous l’angle de quelqu’un qui s’absente et qui laisse un champ libre pour que deux personnes puissent créer une relation. Ca crée alors l’histoire de ce trio amoureux, ils s’accompagnent à trois dans la présence et dans l’absence. Nous avons observé une absence de ponctuation dans vos deux œuvres, et une écriture verticale dans Dancefloor memories. Pourquoi avoir choisi ce type d’écriture ? LD : La pièce Dancefloor memories, comme c’était un projet radiophonique, il y a vraiment eu l’idée d’écrire ces trois colonnes comme trois voix qui se croisent, qui se répondent, qui se prennent en musique, en rythme, un peu comme un motif musical, une partition. Pour moi le fait d’utiliser ce procédé très graphique, ça m’a vraiment permis de tisser des passerelles entre leurs voix et leurs espaces, puisqu’ils sont souvent dans des temps, des espaces différents. Concernant la ponctuation, j’y ai au fur et à mesure renoncé. Dans la première pièce que j’ai écrite, j’avais mis beaucoup de points d’exclamation, de points de suspension, de virgules… Comme si je me sentais obligée d’indiquer aux comédiens « Alors là tu fais une grosse exclamation à la fin ! », mais je me suis rendue compte qu’un comédien n’avait pas besoin de ça et petit à petit j’en suis vraiment arrivé à épurer énormément la ponctuation. Maintenant quand il y a un point d’exclamation c’est que c’est vraiment important, qu’il a vraiment une signification dramatique importante. Par contre j’utilise beaucoup le retour à la ligne, ma ponctuation se crée plus sur des entités de phrases, des rythmes et le retour à la ligne crée pour moi la respiration. Je pense que je suis plutôt dans une écriture rythmique, avec la possibilité d’une grande liberté pour le comédien ou la comédienne qui s’en empare. Avez-vous des relations avec le metteur en scène de Dancefloor memories, puisque votre pièce va être montée par le Théâtre de l’Ephémère ? Appréhendez-vous la mise en scène de cette pièce ? LD : Pour moi le grand plaisir d’écrire pour le théâtre, c’est vraiment d’avoir un plaisir de spectatrice. Si je décide de monter un projet, j’assume ma vision du texte mais ensuite je laisse entière liberté au metteur en scène pour proposer son interprétation, sa vision du texte. Je n’interfère pas et j’ai vraiment envie d’être surprise en tant que spectatrice et j’espère que la mise en scène peut emmener le texte beaucoup plus loin que j’aurais pu le faire moi-même. Indications chronologiques dans Dancefloor memories - Pierre est né un peu avant la fin de la guerre. Son père est mort en 1917, sa mère était enceinte lorsqu’il est parti pour la guerre. - La mère de Pierre rencontre un homme, se marie. Pierre a un beau-père, il a 3 ans. - Pierre abandonne ce métier de boucher pour celui de son beau-père maçon, il a 18 ans. - Pendant la seconde guerre mondiale, Pierre a été fait prisonnier et “s’est évadé avec un rouleau à pâtisserie”. - Gary débarque en France en 44, c’est la guerre. Il rencontre Juliette et ils se marient. - Pierre et Marguerite se marient en 44, elle est enceinte (Ils auront 4 enfants : Marie, Jeanne, Louise, Antoine). - Pierre a fait “la blitzkrieg”. - Pierre et Marguerite ont des petits-enfants : Vincent et Julie, enfants d’Antoine. - Noces de nacre - 42 ans de mariage - Mort de Juliette, la femme de Gary. Petites annonces dans les journaux, “minitel”... Gary cherche à faire une nouvelle rencontre. - Diagnostic de la maladie de Pierre. Pierre et Marguerite fêtent leur anniversaire de mariage chaque année comme si c’était la dernière. - Pierre et Marguerite fêtent leurs noces de Camélia - 51 ans de mariage. Pierre est malade depuis 10 ans. DANCEFLOOR MEMORIES (édition 2013) Indications dans le didascalie : « 3 voix qui se croisent (tranches 70/80 ans) » La pièce commence probablement à ce moment-là.