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marché ou autres mécanismes volontaires a varié sensiblement. Dans l’ensemble, il est manifeste que
l’attention s’est déplacée vers le souci de mettre en œuvre et de faire respecter des mesures pour obtenir les
résultats préconisés par les Principes.
6. Dans bien des cas, les principes nationaux sont très récents, de sorte qu’on ne peut qu’en tirer des
conclusions provisoires. Néanmoins, il semble que les principes nationaux aient eu tendance à s’attacher au
fonctionnement du conseil d’administration et à la transparence et beaucoup moins au rôle des
actionnaires. Lorsque ce rôle est couvert, les principes correspondants ont été relativement peu respectés. Il
semble y avoir une tendance à passer de principes strictement volontaires à un principe de mise en œuvre
de type « respecter les textes ou se justifier », bien que le suivi du respect des principes est en général peu
développé. Enfin, dans un certain nombre de cas, il y a eu une tendance des principes à énumérer des
« pratiques exemplaires » de façon assez détaillée, avec le risque de devenir de plus en plus prescriptifs.
7. L’une des questions les plus fondamentales concerne les droits des actionnaires. Il est devenu
clair dans de nombreux pays que le rôle effectif des actionnaires dans l’élection des administrateurs,
l’approbation des grandes décisions de la société et la responsabilisation du conseil d’administration est
assez limité dans les faits. Dans certains pays, on s’efforce désormais de rendre plus aisé l’exercice des
votes, y compris transnationaux, tout en leur donnant plus d’importance, par exemple en facilitant les votes
sur les questions de rémunérations. Une question essentielle concerne le rôle des investisseurs
institutionnels : doivent-ils utiliser leurs droits de vote et si oui, dans quelles conditions ? Dans un certain
nombre de pays, on enjoint les institutions à faire la transparence sur leur politique de vote. La protection
des actionnaires minoritaires constitue un autre problème important, certains pays envisageant des mesures
comme le vote cumulatif et la possibilité de désigner des « administrateurs minoritaires ».
8. Presque tous les pays acceptent que les actionnaires interviennent dans le gouvernement
d’entreprise et qu’ils aient des droits juridiques à faire respecter. En revanche, les droits des créanciers
peuvent être difficiles à faire valoir et les procédures de faillites peuvent être lentes et inefficaces. En ce
qui concerne les salariés, les mécanismes de stimulation des performances sont désormais plus répandus et
semblent produire un effet positif. Le souci de garantir les droits à la retraite des salariés passés et présents
est apparu comme un problème important pour un certain nombre de pays dans lesquels les régimes privés
de retraite sont prédominants. Un domaine dans lequel les droits juridiques des actionnaires méritent d’être
améliorés est celui de la protection des dénonciateurs qui est également importante dans la mise en œuvre
des mesures de lutte contre la corruption.
9. Dans le cadre de la réaction des pouvoirs publics à des craintes sur l’intégrité des marchés de
capitaux, on a assisté à de nombreuses initiatives des autorités pour améliorer la communication et la
transparence. Tout le processus a été remis à plat, depuis la préparation interne des états financiers et le
contrôle interne jusqu’au rôle du conseil d’administration dans l’approbation des documents publiés, les
normes comptables utilisées et le processus de vérification externe. La responsabilité des conseils
d’administration et de leurs comités d’audit (ou organes analogues) a été renforcée et un certain nombre de
pays ont désormais introduit un contrôle public de la définition des normes de comptabilité et de
vérification comptable. Ce processus soumet le suivi par les professionnels eux-mêmes à un contrôle plus
rigoureux. De plus, dans un nombre croissant de pays, les vérificateurs se voient imposer des restrictions
quant aux autres services qu’ils peuvent assurer afin de réduire les incitations qui risquent de limiter leur
indépendance dans l’application des normes de vérification comptable. Une certaine forme de rotation des
vérificateurs est aussi en cours d’introduction. Les fournisseurs d’informations financières comme les
analystes et les agences de notation peuvent aussi se trouver aux prises avec des conflits d’intérêts ce qui
donne lieu à des mesures d’ordre structurel et à des normes imposant plus de communication financière, le
compromis entre ces deux solutions variant selon les pays. La communication d’informations non
financières, notamment en ce qui concerne la fourniture d’informations utiles aux parties prenantes,