Rapport thématique Jumbo Septembre 2004
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zone franc, ainsi que les efforts entrepris pour une plus grande transparence dans les
relations entre Etats producteurs et entreprises exploitantes, le sujet est d’actualité.
L’Afrique représente aujourd’hui 7 à 10% de la production mondiale et 7% des réserves
connues. Si la production de certains pays côtiers arrive à maturité, les perspectives sur
l’off-shore n’en restent pas moins favorables avec les nouvelles technologies permettant
une exploitation en profondeur. L’exploitation au centre du continent offre également
des perspectives intéressantes pour les pays concernés, mais elle pourrait buter sur des
problèmes de sécurité qui ont longtemps retardé la production du pétrole tchadien.
Si la montée en puissance de l’Afrique sub-saharienne dans la production pétrolière
mondiale est souhaitable en raisons de ses effets sur la réduction de la marginalisation
de ce continent dans les échanges internationaux et sur les relations géostratégiques
entre le Nord et le Sud, elle peut également être synonyme de moindre développement,
de tensions internes entre groupes politiques, d’instabilité socio-politique. Une première
réponse à l’émergence de ces risques est la mise en œuvre de procédures et pratiques
dans la gestion des ressources nées de l’exploitation des richesses minières plus
transparentes, et donc assurant une meilleure gouvernance. L’initiative sur la
transparence des industries extractives (EITI), initiée par le Royaume Uni et soutenue
par la France, s’inscrit dans cette démarche. Plusieurs pays africains y ont déjà adhéré
(le Gabon, le Congo-Brazzaville et la Guinée Equatoriale) et certains pourraient très
prochainement les rejoindre (le Cameroun, le Tchad et le Niger).
Enfin, s’il est important de renforcer la gouvernance de la gestion des revenus
pétroliers, il est également crucial, notamment dans un souci de prévisions macro-
économiques, de comprendre les mécanismes fiscaux qui génèrent les recettes
publiques. Cette étude thématique passe en revue les différentes fiscalités qui
définissent les relations entre les Etats et les entreprises exploitantes. Elle souligne
l’existence d’une tendance à la baisse généralisée des taxations du fait de
l’augmentation des coûts d’extraction. Cette tendance défavorable pour les pays
pétroliers et leurs populations sera-t-elle contrebalancée par une augmentation de la
production et par des progrès dans la centralisation des recettes liées au renforcement de
la transparence dans la gestion des revenus pétroliers ? Il est aujourd’hui impossible de
répondre à cette question, comme il est également impossible de prévoir à long terme
l’évolution du prix du pétrole.
Le second papier, présenté dans le tome II du présent rapport, traite de la gestion
des chocs conjoncturels par les politiques budgétaires dans les deux zones
monétaires de l’UEMOA et de la CEMAC. Au delà des analyses sur l’optimalité des
zones monétaires, il est nécessaire d’appréhender les marges de manœuvre dont
disposent les pays des zones UEMOA et CEMAC pour absorber les chocs conjoncturels
non permanents et éviter ainsi que l’instabilité générée par les chocs ne se transmette à