Thème 1. Gérer les ressources terrestres.
Chapitre 2. L’enjeu énergétique.
G
EOGRAPHIE
.
Thème 1. Chapitre 2. L’enjeu énergétique.
Lire le cours du manuel p. 114, 116 et 118
R
EPERES
SPATIAUX
- Croquis sur les énergies en Russie.
- Les principaux espaces de consommation et de production d’énergies.
C
ONNAIS
-
SANCES
Montrer que la Russie est un géant énergétique mais que son modèle énergétique n’est pas durable.
Caractériser les principales énergies primaires.
Décrire et expliquer des Mix énergétique.
Expliquer pourquoi les énergies constituent un enjeu géopolitique majeur.
Expliquer les caractéristiques de la transition énergétique.
N
OTIONS ET
VOCABU
-
LAIRE
Energie primaire – énergies non-renouvelables – énergies renouvelables/EnR – hydrocarbure – mix
énergétique/bouquet énergétique – oléoducs/gazoducs/pipeline – tankers/pétroliers – méthaniers – plate-
forme offshore – majors – pétromonarchies – pétrodollars – ZEE – OPEP – gaz à effet de serre –
réchauffement climatique – GIEC – Conférences climat – énergie solaire – éolien – hydraulique –
géothermie – énergies marines – COP 21 – transition énergétique
C
APACITES
Etudier un ensemble documentaire composé de plusieurs types de documents (étude de cas).
Comprendre des cartes.
Décrire et expliquer des données/graphiques (exemple des Mix énergétique).
Réaliser une carte mentale à partir d’une vidéo.
Etude de cas. Un géant énergétique : la Russie.
I. Ressource, production et consommation d’énergie à l’échelle mondiale.
II. Les énergies : un enjeu géopolitique majeur.
III. Assurer la transition énergétique.
Etude de cas. Un géant énergétique : la Russie
I. Ressource, production et consommation d’énergie à l’échelle
mondiale.
La consommation énergétique mondiale a augmenté de 40% entre 1990 et 2008. Cette
augmentation est due à l’augmentation de la population et à la croissance économique qui transforme les
modes de vie notamment dans les pays émergents.
A. Les différents types d’énergie primaire.
Source
d’énergie
Mix
énergétique
mondial 2014
Principaux
usages Avantages Inconvénients
CHARBON
28.6 %
Chauffage,
électricité, industrie
chimique Abondant Fortes émissions de CO2
PETROLE
31.3 %
Transports,
électricité, industrie
pétrochimique
Usages polyvalents et
bonne adaptation aux
transports
Réserves limitées, fortes
émissions de CO2, tensions
géopolitiques
GAZ
NATUREL
21.2 %
Chauffage,
électricité,
transports Stockage assez facile Réserves limitées, assez fortes
émissions de CO2
Non renouvelables
NUCLEAIRE
4.8 %
Electricité Pas d’émissions de CO2 Installations coûteuses et
dangereuses, stockage des
déchets
HYDRO-
ELECTRICITE
2.4 %
Electricité Potentiel important, faible
coût, pas d’émissions de
CO2
Mal répartie, modification
d’espaces par les barrages
SOLAIRE Electricité,
chauffage Abondant, pas
d’émissions de CO2 Intermittent, stockage difficile
EOLIEN Electricité Nuisances faibles, pas
d’émissions de CO2 Intermittent, stockage difficile
GEO-
THERMIE
1.4 %
Chauffage,
électricité Energie constante, pas
d’émissions de CO2 Mal répartie, investissements
élevés
Renouvelables
BIOMASSE ET
BIOCARBUR-
ANTS
10.3 %
Chauffage,
transports Stockage facile, peu
d’émissions de CO2 Déforestation, dégradation des
écosystèmes
B. La consommation d’énergie dans le monde.
La consommation d’énergie primaire se concentre dans les PDEM, dans les grands pays
émergents (exemple de la Chine ou de l’Inde) et dans les pays producteurs d’hydrocarbures (Arabie
Saoudite, Iran,…). Cette consommation d’énergie est indispensable à l’économie (l’industrie notamment)
et aux ménages dont la consommation varie en fonction du taux d’équipement (véhicules,
chauffage/climatisation, appareils électroménagers, appareils électroniques). A l’échelle mondiale, selon
L’AIE (Agence internationale de l’énergie) l’industrie consomme 29% des énergies primaires, le
transport 27% et le résidentiel 23 %. Ainsi plus un pays est développé plus il consomme d’énergies
Les Etats en fonction du niveau de développement, de ressources disponibles et de politiques
énergétiques consomment différents types d’énergies : on parle de Mix énergétique ou de bouquet
énergétique qui définit la répartition des différentes sources d’énergie primaire dans la consommation
énergétique finale d’une zone géographique donnée.
C. Production et acheminement.
Classement en
2015 (AIE)
Pétrole brut Gaz Charbon Electricité nucléaire
1 Arabie Saoudite (13.2%) Etats-Unis (21.4%) Chine (45.8%) Etats-Unis (32.8%)
2 Etats-Unis (13.1%) Russie (17.8 %) Etats-Unis (10.5%) France (17.2%)
3 Russie (12.3%) Iran (5.1%) Inde (9%) Russie (7.1%)
4 Canada (5.1%) Qatar (4.6%) Australie (6.6%) Corée du Sud (6.2%)
5 Chine (5%) Canada (4.6%) Indonésie (6.1%) Chine (5.2%)
Le classement des productions ne correspond pas toujours au classement des réserves estimées :
les Etats-Unis sont parmi les grands producteurs d’énergies primaires mais leurs réserves sont très faibles
en comparaison de celles des pays du Moyen-Orient.
Les lieux de production d’énergie ne correspondent pas toujours aux lieux de consommation.
S’organise donc à différentes échelles un commerce qui nécessite l’acheminement de ces
ressources. Deux types de moyens de transport sont utilisés : les tubes ou pipelines (oléoducs et
gazoducs) et les navires spécialisés (pétroliers/tankers et méthaniers).
L’exploitation des ressources énergétiques est plus ou moins difficile et donc plus ou moins chère
(l’extraction d’hydrocarbures en mer avec des plates-formes offshore coûtent plus chère que l’extraction
classique). La prospection et l’extraction des hydrocarbures et leur transformation nécessitent également
des investissements gigantesques qui se chiffrent en milliards de dollars ainsi que la maîtrise de
technologies de pointe (exemple des forages en eaux profondes et des gaz de schistes). C’est pour cette
raison que ce sont des firmes transnationales (FTN) des pays développés qui dominent le secteur des
hydrocarbures ; on parle de majors dont les principales sont Royal Dutch/Shell, Exxon Mobil, BP,
Chevron et Total.
II. Les énergies : un enjeu géopolitique majeur.
Les approvisionnements en énergie sont vitaux pour l’économie mondiale et l’accès aux ressources
énergétiques constitue un intérêt géostratégique majeur notamment pour les hydrocarbures (le pétrole,
l’ « or noir »). La dissociation entre les lieux de consommation et les lieux de production induit des
tensions liées à la possession de gisements et aux flux. De très nombreux conflits dans le monde ont
un rapport direct ou indirect avec les sources d’énergie.
A. Le contrôle des gisements.
La possession de gisements constitue pour les Etats des richesses considérables : c’est le cas par
exemple des monarchies du Moyen-orient qualifiée de pétromonarchies et qui investissent dans le
monde entier avec leurs pétrodollars. Mais ces gisements attirent les convoitises. Un des conflits les plus
importants de la fin du XXe siècle est la 1
ère
guerre du Golfe en 1990-1991 dont le déclenchement est la
volonté de l’Irak de contrôler les puits de pétrole de son voisin koweïtien. Le contrôle du pétrole irakien est
aujourd’hui un enjeu majeur dans les tensions qui agitent le Moyen-Orient.
Ces tensions liées au pétrole se retrouvent en Afrique notamment dans le golfe de Guinée, au
Soudan, en République centre africaine ou encore en RDC… Ce ne sont pas toujours des conflits entre
Etats mais souvent des guerres civiles dans lesquelles des groupes armés tentent de s’emparer de
gisements très lucratifs comme en Libye par exemple.
Les ressources sous-marines sont de plus en plus convoitées et sont sources de conflits : les Etats
ont le droit d’exploiter leurs ressources sous-marines dans leur ZEE (Zone économique exclusive) mais
des tensions naissent lorsque que les gisements recoupent plusieurs ZEE : c’est le cas dans l’Océan
arctique où les Etats cherchent à s’approprier les réserves d’hydrocarbures.
Les grandes compagnies pétrolières mondiales (majors) jouent un rôle dans ces conflits en
soutenant certains des belligérants afin de pouvoir avoir accès à ces ressources.
On retrouve ce type de tension et de conflit pour les gisements en uranium en Afrique (exemple du
Niger).
B. Le contrôle des flux et des prix.
Afin de s’approvisionner en hydrocarbures les grands pays doivent s’assurer le contrôle des flux.
Les constructions de gazoducs et d’oléoducs sont liées à des intérêts commerciaux
(approvisionner des marchés) mais ils revêtent souvent des intérêts géostratégiques comme c’est le cas
aujourd’hui entre la Russie et l’Europe. La question des pipelines est également cruciale dans les conflits
qui agitent le Moyen-orient.
Le contrôle des routes maritimes est essentiel dans le commerce des énergies : le fret pétrolier
représente un tiers du commerce maritime mondial. Ainsi les grandes puissances maritimes, au
premier rang desquelles les Etats-Unis, assurent la sécurité dans les points de passages stratégiques que
sont les détroits et les canaux.
Le contrôle des prix de l’énergie est également une autre manière pour des pays d’utiliser l’arme
énergétique à des fins politiques. En 1960 les principaux pays producteurs de trole se sont réunis au
sein de l’OPEP afin de coordonner leurs politiques de prix et en 1973 le prix du trole augmente très
fortement contraignant les pays consommateurs à augmenter leur facture énergétique. Ce choc pétrolier
fut une des raisons pour lesquelles les pays du Nord développèrent la production d’énergie nucléaire afin
de limiter leur dépendance.
Dans sa politique européenne la Russie vend son gaz moins cher à certains pays afin de garder
une influence dans ces pays (exemple de l’Ukraine : depuis que l’Ukraine se tourne vers l’UE la Russie
vend son gaz plus cher aux Ukrainiens).
Les énergies et surtout les hydrocarbures sont au coeur d’enjeux opolitiques dans lesquels
les Etats et d’autres acteurs (groupes armés, grandes FTN…) mènent des politiques complexes
d’alliances, de contrôles et de menaces plus ou moins agressives afin d’atteindre leurs buts stratégiques
et politiques.
III. Vers une transition énergétique ?
L’enjeu énergétique est également environnemental car le modèle de production et de
consommation actuel basur les énergies fossiles bouleverse les grands équilibres écologiques et
menace à terme la planète. L’humanité doit donc inventer d’autres modèles de développement et engager
une transition énergétique.
A. Les énergies fossiles : un modèle énergétique non durable.
Actuellement plus de 80 % des besoins énergétiques sont assurés par les énergies fossiles. Or
ces ressources ne sont pas renouvelables et au rythme actuel de consommation elles seront épuisées
d’ici une cinquantaine d’années pour les hydrocarbures et d’ici un siècle pour le charbon. La découverte
et l’exploitation de nouveaux gisements peuvent retarder l’épuisement des ressources mais elles ne
peuvent l’empêcher. Donc il faudra que l’humanité se passe de ces sources d’énergies. Ce tarissement
des ressources aura pour conséquence l’augmentation du prix des énergies fossiles.
De plus l’humanité ne peut plus continuer à utiliser ces ressources à ce rythme car la combustion
des énergies fossiles entraîne le réchauffement climatique à cause de l’émission des gaz à effet de
serre (GES). C’est aujourd’hui un enjeu planétaire majeur. Tous les experts ne s’accordent pas sur
l’ampleur des bouleversements induits par le réchauffement climatique : certains minimisent les
conséquences tandis que d’autres prévoient des cataclysmes. Mais il existe néanmoins un consensus
international grâce aux travaux du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat) qui prévoit une augmentation des températures terrestres, une élévation du niveau des océans,
des précipitations et des sécheresses accrues et une acidification des océans (voir chapitre introductif).
Depuis 1992 et la Conférence de Rio les Etats prennent conscience des problèmes des émissions
de CO2 liées aux énergies fossiles. Le Protocole de Kyoto de1997, signé par 184 Etats, visait la
réduction des gaz à effet de serre. Du 30 novembre au 11 décembre 2015, s’ouvre une nouvelle
conférence sur le climat à Paris, la COP21, qui doit aboutir à un accord pour réduire les GES pour limiter
le réchauffement climatique. Afin de réduire les GES dus aux énergies fossiles les Etats doivent
engager leur transition énergétique.
B. Assurer la transition énergétique.
La transition énergétique se définit comme le passage d’un modèle énergétique basé sur les
énergies fossiles à un modèle qui repose sur la consommation d’EnR et le développement de sociétés
moins consommatrices d’énergies. La transition énergétique peut se penser à différentes échelles. Le
développement des EnR et les économies d’énergies demandent des investissements très importants
dans la recherche/développement.
Le développement des EnR.
Les énergies renouvelables (EnR) sont des énergies primaires inépuisables à long terme car
elles sont issues directement de phénomènes naturels comme le rayonnement du soleil (solaire), le vent
(éolien), le courant des fleuves (hydraulique), les énergies marines (marée, courants, houle), ou encore
la chaleur du sol (géothermie). Le bilan carbone des énergies renouvelables est par conséquent très
faible, elles permettent de lutter contre le changement climatique et sont donc une solution viable pour une
transition énergétique.
Les énergies renouvelables, selon les régions, offrent d’énormes potentialités et elles occupent une
place de plus en plus importante dans les Mix énergétiques des Etats mais leur développement est
entravé par plusieurs facteurs. Tout d’abord face aux énergies fossiles les énergies renouvelables
coûtent toujours plus chères car les investissements nécessaires sont très importants. Ainsi le
développement des énergies renouvelables ne peut se faire sans le soutien financier des Etats et dépend
donc de politiques énergétiques volontaristes de la part des gouvernements. Les politiques de
transition énergétique peuvent se déployer à différentes échelles : de l’échelle nationale avec des
incitations fiscales à l’échelle locale les citoyens sont inciter à produire et consommer leurs propres
énergies.
Economiser les énergies.
Depuis l’industrialisation des XIXe-XXe siècle les sociétés se sont peu souciées d’économiser les
énergies car elles apparaissaient inépuisables. Aujourd’hui économiser les énergies est un volet
essentiel de toute politique énergétique durable. Ces économies peuvent être faites dans plusieurs
domaines :
- Limiter le gaspillage d’énergies dans le résidentiel grâce à l’isolation des bâtiments.
- Développer des équipements moins gourmands en énergie. L’évolution de l’automobile est un bon
exemple : les voitures des années 1960 consommaient au moins 2 à 3 fois plus qu’aujourd’hui. Des
recherches sont faites dans tous les domaines afin de créer notamment des équipements qui consomment
moins d’énergie.
- Réduire de la consommation dans les transports qui est un volet important de la transition
énergétique dont le but principal est de limiter l’usage de l’automobile grâce au développement des
transports en commun, des mobilités douces et de l’autopartage. La voiture électrique est également
un enjeu majeur car elles polluent moins et seront indispensables lorsque les réserves de pétrole seront
épuisées.
- Encourager les citoyens à prendre conscience de la valeur des énergies en limitant leur gaspillage par
des pratiques simples.
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