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Introduction générale
Evoquer le théâtre en Algérie, c’est essentiellement plonger dans les lieux
pluriels marquant son appropriation par les Algériens, au même titre
d’ailleurs que les autres formes de représentation. Ainsi, toute analyse
devrait prendre en compte l’espace syncrétique caractérisant le jeu
théâtral. Dès les débuts, les auteurs juxtaposaient deux formes, deux
univers appartenant à deux cultures différentes, la structure théâtrale et la
forme autochtone. Allalou, Bachetarzi, Ksentini ou Touri produisaient
des pièces mettant côte à côte la culture populaire et la forme théâtrale,
donnant à voir une pièce de type syncrétique. Cette manière d’écrire va
marquer la production dramatique algérienne. Abdelkader Alloula, Kateb
Yacine, Slimane Bénaissa et Ould Abderrahmane Kaki convoquent, cette
fois-ci, volontairement les éléments de la culture populaire et les intègrent
dans le jeu théâtral. Ce qui produit une forme narrative quelque peu
Narrative. C’est ce qui nous a incité à tenter de travailler sur l’œuvre de
Alloula traversée par les stigmates de la culture populaire et le primat de
l’appareil théâtral.
Dans le présent travail nous nous sommes assigné la tâche d’étudier les
fonctions narratives dans le théâtre de Abdelkader Alloula. L’analyse
prendra comme exemple deux de ses pièces car soulignons le c’est un
dramaturge prolifique.
L’œuvre théâtrale et littéraire ne peut naître ex nihilo. C’est le
produit d’un long processus de transformations au niveau du paysage
culturel dans lequel elle prend naissance. Elle entretient des rapports très
étroits avec les productions qui l’ont précédées. Elle met également des
écarts par rapport au genre qu’il soit littéraire ou théâtral. Nous avons
donc jugé utile de commencer dans une première partie par un aperçu