LUCRECE BORGIA De Victor Hugo Par Les 3 sentiers «Marie Claire» Avril 2013 Lucie Berelowitsch met en scène Lucrèce Borgia de Victor Hugo | Sceneweb • • • • • • • • • • Page 1 sur 6 Accueil A la une Critiques Interviews Portraits Dossiers En bref Newsletter Contact Avignon Agenda | Caen | Lille | Nice | Paris | Rouen | Théâtre | Tours Lucie Berelowitsch met en scène Lucrèce Borgia de Victor Hugo 15 mai 2013 Laissez un commentaire photo Nicolas Joubart Dans Lucrèce Borgia, Victor Hugo interroge une nouvelle fois comme avec Marie Tudor, Elizabeth Ie ou Marion Delorme, la difficulté d’être et d’agir d’une femme dans une société qui n’est pas faite pour elle, surtout, paradoxalement, quand elle dispose de pouvoir ou de notoriété. Lucie Berelowitsch, que nous avions découverte avec une mise en scène de Juillet d’Ivan Viripaev et l’organisation de l’événement « Stations Moscou », a choisi notamment Marina Hands et quelques anciens élèves de l’EpsAd pour réveiller la rage provocatrice et le souffle poétique du grand Hugo. Avez-vous lu Victor Hugo ? Je repense beaucoup à ce titre du livre d’Aragon. J’ai commencé un travail sur Lucrèce Borgia, il y a deux ans. Prochainement, dans des châteaux de Normandie, je mets en scène un spectacle déambulatoire à partir des séances de spiritisme de Victor, Hugo lors de son exil à Jersey. Ainsi, je le redécouvre ou plutôt le découvre, comme si j’entrevoyais à chaque fois une nouvelle facette de son oeuvre. Lucrèce Borgia a été écrite par Victor Hugo lorsqu’il avait mon âge. Elle porte en elle la jeunesse et la provocation. Provocation et revendication de sa liberté d’écrivain parce qu’elle arrive tout juste après la censure de sa pièce Le Roi s’amuse, qui n’a pu être jouée que pour une seule représentation. C’est aussi une pièce très sensuelle, sur le désir, sur l’inconscient, sur les forces de vie et de mort. Sur des émotions premières. Si l’on part du principe que chaque pièce pour Hugo représente une expérience de pensée, Lucrèce Borgia questionne la position de la femme dans une société patriarcale et phallocratique, montre la femme s’émancipant de l’homme. Si Lucrèce est monstrueuse, peut-être est-ce avant tout un effet de la monstruosité de ces hommes autour d’elle, de ses frères et de son père le pape, et lorsqu’elle aspire à une rédemption possible, elle est rattrapée par son nom, son histoire, par ce qu’elle représente dans la société. http://www.sceneweb.fr/2013/05/lucie-berelowitsch-met-en-scene-lucrece-borgia-de-... 17/09/2013 SEPT 13 Mensuel OJD : 75709 Surface approx. (cm²) : 81 4 AVENUE DE CORBERA 75012 PARIS - 01 53 02 06 60 Page 1/1 NOUVEL OLYMPIA ET ATHÉNÉE DE VICTOR HUGO / MES LUCIE BERELOWITSCH LUCRÈCE BORGIA Lucie Berelowitsch coordonne les talents des artistes qu'elle a réunis autour de ce drame de l'amour incestueux et de la culpabilité fatale pour créer une Lucrèce Borgia à la fois baroque et moderne. se répondent et interagissent: les acteurs, ta musique, la scénographie, la chorégraphie, les lumières, la direction de la mise en scène. Nous chercherons à créer tous ensemble cet univers». Elle crée un spectacle charnel, où «il y a une érotisation du langage, un amour des mots, de ta langue », un spectacle attentif au «côté immédiat, brutal et simple » d'une pièce faite d'« émotions premières » C. Robert Centre Dramatique Régional de Tours, Nouvel Olympia, 7 rue de Luca, 37000 Tours. Du 24 au 28 septembre 2013. Mardi, mercredi et vendredi à 20h; jeudi à 19h; samedi à 17h. Tél. 02 47 64 50 50. Athénée Théâtre Louis-Jouvet, square de l'Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, 75009 Paris. Du 3 au 19 octobre. Du mercredi au samedi, à 20h; le mardi à 19h. Matinée exceptionnelle le 13 octobre, à 16h. Marina Hands, Lucrèce Borgia pour Tél. 01 530519 19. Lucie Berelowitsch. Mélange du comique et du tragique, volonté systématique et subversive de faire porter les vertus les plus hautes par les personnages les plus bas, Lucrèce Borgia est un des monstres les plus aboutis du théâtre hugolien, sommet de ce grotesque qui autorise toutes les audaces, puisque le génial Hugo y dynamite-les règles de son art. Entre moderne, gothique et baroque, Lucie Berelowitsch aborde le foisonnement du drame romantique en groupe, « toutes ces énergies ATHENEE 5299647300504/GNN/AHN/2 Eléments de recherche : Toutes citations : - ATHENEE THEATRE LOUIS-JOUVET ou THEATRE DE L'ATHENEE : à Paris 9ème - PATRICE MARTINET : directeur du théâtre de l'Athénée ou de Athénée théâtre Louis Jouvet à Paris OCT 13 Mensuel OJD : 68357 Surface approx. (cm²) : 486 N° de page : 82 Page 1/1 A LAFFICHE « Lucrèce Borgia » Un palais décati, un sol défonce, des échafaudages montrent que les lieux ont besoin de se refaire a l'instar des personnages Avec l'énergie dont elle ne se départira pas, la piece, inscrite dans la situation poli tique et les mœurs de l'Italie du XVIe siecle, s'ouvre sur une pendaison Un cadavre a ete jeté dans le Tibre sur ordre de César Borgia, celui de son frere Jean, qui aimait la même femme, leur soeur Lucrèce, magistralement interprétée par Marina Hands (photo) Un enfant aurait disparu C'est Gennaro, eleve par un pecheur On retrouve lejeune homme au carnaval de Venise avec ses amis, les ennemis des Borgia. Arrive Lucrezia, la fille du pape Alexandre VI «II dort, il est beau», dit elle devant Gennaro endormi, qui n'est autre que son fils maîs qu'elle n'a jamais vu aupara vant Cette femme fatale, dans la lignée des Borgia, pour qui l'assassinat est un instrument du pouvoir, apparaît pourtant en mere aimante, affichant sa « soif d'être bénie » On retrouve toute la bande d'amis a Ferrare, invites par la princesse Negroni, interprétée (la encore) avec energie et sensualité par Marina Hands Ils la courtisent en une scene orgiaque et erotique réglée comme une chorégraphie sous des lumieres rouge sang, musique electro d'esprit gothique et hurlements dans un micro en sus Maîs «vous êtes empoisonnes, mes seigneurs» Refusant le contrepoison tendu par Lucrèce, Gennaro meurt tandis qu'elle lui révèle la verite Fidèle a l'excès hugolien, la piece brosse avec bonheur le portrait d'un monstre et d'une époque Néanmoins, les cos tûmes sont indéfinissables et, bien que rythmée, la mise en scene, un peu confuse dans la pénombre, affiche des Ion gueurs, comme dans la scene de luxure Le spectacle, proche d'une comedie musicale, reste en deca de son excellente distribution de jeunes comédiens «Évelyne Selles Fischer Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, mise en scene de Lucie Berelowitsch, du 3 au 9 oct, Theâtre de l'Athenee, Paris, 5-6 nov, Theâtre des DeuxRives Rouen, 5dec., LePreau, Vire(14), 11-IZdec .Comedie de Caen, 4-9 fevrier Theâtre national de Nice « Navyfield 2 » Endossez l'uni forme d'amiral et partez a la conquête des oceans du globe ' A la tete d'une flotte que vous aurez soigneusement composee, delà promotion des capitaines au choix des batiments (destroyers, croiseurs, fre gates, sous marins ) en passant parla selection des armes (torpilles, canons, obus ) et l'enrôlement des équipages, revivez les batailles navales de la Premiere et de la Seconde Guerre mondiale Cinq pays sont au menu Japon, Prusse, France, Royaume Uni et Etats Unis Les com bats se déroulent comme dans n'importe quel uargame(jeu de strategie) Autant le dire sans amba ges, lacampagne solo est décevante Du point de vue historique s'entend II est possible de creer des situa lions improbables, pour ne pas dire farfelues, au mieux uchroniques Cela n'enlevé toutefois rien aux qualites de ce jeu toute la partie gestion de l'armada, la variete des unites et la campagne multijoueur (jusqu'à 64 participants) Ultime argument pour se lancer a l'eau ' II suffit de creer son compte sur le site Internet de Nexon (navyfield2 nexoneu com) pour y jouer Sans avoir a débourser un seul euro Touche coule « V H NavyField2,Nexon SDEnterNET, PC. free-to-play (gratuit). Pierre Baron, directeur de la rédaction à'Historia, tous les derniers jeudis du mois dè 14 heures à IS heures sur Europe I, dans l'émission de Franck Ferrand, Au cœur de l'Histoire, pour en savoir plus <« sur notre dossier. ATHENEE 9449957300503/CLA/MSK/2 Eléments de recherche : Toutes citations : - ATHENEE THEATRE LOUIS-JOUVET ou THEATRE DE L'ATHENEE : à Paris 9ème - PATRICE MARTINET : directeur du théâtre de l'Athénée ou de Athénée théâtre Louis Jouvet à Paris Lucrèce Borgia Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet Jusqu'à Sam oct 19 © Nicolas Jobard La note de Time Out: 4/5 Ven oct 4 2013 Nous avions (presque) laissé Marina Hands dans le tourbillon sensuel de Lady Chatterley, la robe mouillée et le minois froissé. Nous la retrouvons sept ans plus tard dans un long fourreau émeraude sous les traits de la troublante Lucrèce Borgia. Nul doute à avoir, Lucie Berelowitsch signe ici une mise en scène efficace et brumeuse du texte de Victor Hugo, en plus d’avoir réussi son casting. Tendre et venimeuse, animale et solaire, Marina Hands incarne l’héroïne dans toute sa complexité. Parfois manipulatrice, souvent vengeresse, et de temps à autre à l’écoute de sa conscience. Belle et dangereuse à la fois, aveuglée par la colère et son amour pour Gennaro. Autour d’elle, les personnages et leurs interprètes ne manquent pas d’aplomb : le vil Gubetta (Thibault Lacroix flanqué d’une scie), le fougueux Jeppo (Julien Gosselin et sa voix de baryton) ou encore Don Alphonse, bouffon et pathétique (Dan Artus). Seul Gennaro, héros orphelin, joué par le très prometteur Nino Rocher (18 ans), manque parfois d’un peu de sel et de sueur. Ensemble, dans un décor fait d’échafaudages, d’un large portail en verre et d’une forêt d’arbres se fondant dans l’obscurité, ils livrent une version sombre et tragique de ‘Lucrèce Borgia’. Une fable à la croisée du drame shakespearien et du tragique racinien. Il suffira à Lucie Berelowitsch de quelques scènes collectives, d’une poignée de tirades exaltées mais orchestrées avec précision pour nous convaincre – si toutefois il fallait l’être – de la ferveur de ce personnage hors du commun et de la beauté désespérée de la pièce de Victor Hugo. Un spectacle intense et envoûtant, à l’image de son héroïne. Auteur : Elsa Pereira http://theatre.blog.lemonde.fr/2013/10/07/marina-hands-enchante-lucrece-borgia/ 07 octobre 2013 Marina Hands enchante Lucrèce Borgia Après avoir été absente des scènes parisiennes pendant plus de dix ans, Lucrèce Borgia fait son grand retour au théâtre. La pièce de Victor Hugo, écrite en 1833, n’avait pas été montée à Paris depuis le spectacle d’Anne Torrès aux Amandiers (Nanterre), en 2000. Et voilà que trois metteurs en scène ont décidé de faire revivre ce texte flamboyant tout au long de la saison. Au printemps 2014, il y aura la version de Denis Podalydès à la Comédie Française, et celle de Jean-Louis Benoît au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers. Mais en attendant, en ce mois d’octobre, c’est Lucie Berelowitsch qui ouvre le bal au théâtre de l’Athénée Louis Jouvet (Paris 9e). Si l’on avait tous les jours l’occasion d’entendre cette petite merveille de poésie rhétorique trop souvent occultée dans l’œuvre de Hugo, on pourrait faire la fine bouche devant la distribution inégale, l’ambiance un peu trop « techno »... Mais l’aubaine est si rare, du moins pour l’instant, que l’émerveillement devant ce drame à la fois terrifiant, drôle et épique l’emporte sur tout le reste. D’autant plus que Lucie Berelowitsch a su faire preuve de belles audaces, notamment en confiant le rôle de l’inquiétante duchesse à la gracieuse Marina Hands, qui tire on ne peut mieux parti de ce décalage. Toujours nuancée, parfois même teintée d’une autodérision savoureuse, son interprétation donne une épaisseur étrange au personnage de Lucrèce : ni tout à fait crédible en belle sorcière, ni tout à fait convaincante en tendre mère, la voici à la fois complexe et concrète, démesurée et drôle… A l’image, exactement, du texte de Victor Hugo. Marina Hands (Lucrèce Borgia) et Nino Rocher (Gennaro, son fils) Crédit photo : Nicolas Joubard De fait, au-delà de cette belle performance, ou du jeu virtuose de Thibault Lacroix (impressionnant Gubetta, confident de Lucrèce), c’est bien le texte hugolien qui triomphe sur la scène de l’Athénée. Texte absolument théâtral, en ceci qu’il va toujours plus loin que les simples situations de l’intrigue. Ainsi, l’histoire de cette femme empoisonneuse et vengeresse, soudain décidée à racheter son âme pour être estimée de son fils naturel, est d’emblée présentée comme une réflexion sur la puissance qu’exerce « l’époque », par-delà les dénégations ou les bonnes résolutions. « Nous vivons dans une époque où les gens accomplissent tant d’actions horribles qu’on ne parle plus de celle-là… » Tels sont les premiers mots de la pièce, qui scellent d’emblée le télescopage des âges et des monstres, la toute-puissance de l’air du temps sur les êtres étant un phénomène qui dépasse largement l’histoire de la belle Borgia. Un peu plus tard dans le drame, quand Lucrèce sauvera son fils du poison qu’a voulu lui faire boire son mari jaloux après un quiproquo à la fois glaçant et digne des meilleures comédies, elle invitera elle-même le spectateur à mettre en perspective son époque par rapport à d’autres : « dans les temps comme ceux où nous vivons, le poison est de tous les repas… ». Ces petites phrases n’ont l’air de rien, et ne sont évidemment pas les plus belles ou les plus spectaculaires à citer dans la pièce. Et pourtant elles nous ont marqué comme un avertissement politique : une façon de rappeler le spectateur à l’ordre, d’attirer son attention sur le fait qu’il n’est pas là simplement pour jouir d’une belle histoire habilement contée. Tout juste trentenaire au moment où il écrit cette pièce (comme la plupart de ses chefs d’œuvres dramatiques), Hugo est un jeune auteur comme on aimerait en voir davantage aujourd’hui : un artiste convaincu qu’il se joue (ou qu’il doit de jouer) au théâtre quelque chose de décisif. « Le théâtre, on ne saurait trop le répéter, a de nos jours une importante immense, et qui tend à s’accroître sans cesse avec la civilisation même. Le théâtre est une tribune. Le théâtre est une chaire. Le théâtre parle fort et parle haut », affirme-t-il dans la préface de la pièce. Gageons que c’est bien pour « parler fort et haut » que trois metteurs en scène se sont emparés de Lucrèce Borgia… précisément par les temps qui courent. Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, mise en scène Lucie Berelowitsck, au théâtre de l'Athénée Louis Jouvet (Paris 9e) jusqu'au 19 octobre, puis en tournée à partir de février 2014 à Suresnes, Montpellier, Perpignan, Lille, Tours, Rouen, Vire, Caen, Nice. Rue du Théâtre Critique - Théâtre - Paris Tweet Like Lucrèce Borgia Comme un poison dans l’eau Par Stephen BUNARD 0 Paris Du 03/10/2013 au 19/10/2013 à 20h Théâtre de l'Athénée-Louis Jouvet 7 rue Boudreau 75009 Paris Téléphone : 01 53 05 19 19. Site du théâtre Réserver Publié le 7 octobre 2013 Parfaitement à l’aise dans le rôle-titre du drame hugolien, Hands tient sa Lucrezia à bout de bras, entourée d’une tripotée de comédiens, très engagés, et plus talentueux les uns que les autres. Même si le final, abrupt, suscite des interrogations, cette Lucrèce est menée de main de maîtresse. Lucrèce Borgia de Victor Hugo Théâtre Mise en scène : Lucie Berelowitsch D’emblée, la cruauté s’invite avec une scène de pendaison par les pieds. Le reste de la violence sera psychologique. Résumer la vie des Borgia au sang coulé a été maintes fois montré. Puis le carnaval de Venise, où les ennemis des Borgia se gobergent, tandis que Lucrèce-Marina Hands, fille du Pape en exercice, se cache des familles qu’elles a meurtries au plus profond de leur chair. Dans les fréquentations de ces ripailleurs figure le jeune Gennaro qu’elle couve des yeux. Découverte, les autres lui font subir des outrages qu’elle va s’ingénier à venger. Gennaro se trouve voué à la vindicte du Duc, qui voit en l’éphèbe l’amant de sa sulfureuse épouse. Tous les éléments d’un drame romantique qui n’a rien à envier aux tragédies shakespeariennes sont présents – le féérique en moins - avec la plume d’un Victor Hugo déjà fort troussée dans cette œuvre de jeunesse (le bougre n’a que trentetrois ans). L’échafaudage d’acier, comme la verrière cassée, qui forment le principal du décor peuvent surprendre mais ils ouvrent la voie à moult interprétations : Lucrèce, une dame de fer, le jeu de (dé)construction d’une Italie, voire d’une Europe morcelée en provinces rivales et en alliances changeantes, les béances d’un système, mais aussi celles des personnages principaux, à l’équilibre toujours fragile... Seule la bande sonore techno-rock parfois assourdissante et dans une moindre mesure les costumes années 80 infusent une évanescente perplexité qui cède vite devant la force de jeu des protagonistes. file:///C|/Users/stagcom/Desktop/Rue%20du%20Théâtre.htm[09/10/2013 14:31:59] Avec : avec Dan Artus, Guillaume Bachelé, Antoine Ferron, Jonathan Genet, Julien Gosselin, Marina Hands, Thibault Lacroix, Nino Rocher, Boris Sirdey, Elie Triffault assistanat à la mise en scène et conseil dramaturgique Kevin Keiss •musique Sylvain Jacques • scénographie Kristelle Paré • conseil chorégraphique Nasser Martin Gousset • lumièresSébastien Michaud • costumes Caroline Tavernier • assistant aux costumes Pierre-Yves Loup Forest Durée : 1h45 Photo : © Nicolas Joubard Rue du Théâtre Marina Hands, au charme vénéneux, envoutante embobineuse, laisse entrevoir sa part fragile, presque condamnée à la surenchère de violence par l ‘hérédité et par sa féminité, en faire toujours plus pour montrer qui l’on est. Son jeu montre avec d’infinies subtilités les terribles fêlures qu’elle porte en elle, aussi crédible dans la folie douce que dans ses emportements furieux. Thibault Lacroix campe Gubetta, âme damnée de Lucrezia, pétri de malice pernicieuse, tout en ambiguïtés, un vrai méchant qui vit mal les propensions de sa maîtresse à vouloir faire l’ange, tentée qu’elle est d’absoudre ses ennemis de leurs turpitudes. Ce diable d’homme virevolte sur les échafaudages tel un singe fourbe épiant, se faufilant, ayant les yeux partout et la langue surtout pas dans la poche. Un Sgnanarelle passé du côté obscur de la force. Dan Artus figure le mari de la Borgia, Alfonso d’Este. Une des plus jolies scènes de la pièce, passe d’armes au sein du couple, au sujet de Gennaro révèle un comédien magnifique, tout en nuances, qu’on verrait avec enchantement interpréter un Richard III. Il fait du mari de Lucrèce celui qui perce le mieux son jeu psychologique et la manière de s’adresser à elle pour déjouer ses manipulations. Le sculptural et tonique Guillaume Bachelié dans le rôle d’Orsini sort également du lot. La plupart des comédiens se retrouve au sein de la compagnie « les trois sentiers » dont nous suivrons désormais la piste. Il n’y a guère que la scène finale qui étonne par son lot d’incongruités discrètes. Gubetta crache dans un micro un laïus à peine audible, Orsini comptant au rang des macchabées redresse imprévisiblement la tête pour réclamer vengeance comme dans une parodie de western spaghetti, les échanges vifs entre Lucrèce et Gennaro semblent précipités et la réplique finale fait se gausser gentiment les cinéphiles. L’intrigue, un peu baclée, se termine un peu en queue de… poison. Sans doute frustrés parce qu'on serait restés des heures - une fois n'est pas coutume - à se délecter de la saga des Borgia. file:///C|/Users/stagcom/Desktop/Rue%20du%20Théâtre.htm[09/10/2013 14:31:59] Théâtre du blog » Lucrèce Borgia Lucrèce Borgia Posté dans 7 octobre, 2013 dans critique. Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mise en scène de Lucie Berelowitsch Qu’il ait une mission politique, sociale ou humaine, le poète hugolien a toujours charge d’âmes. S’il souligne la beauté et la laideur moralement emmêlées chez ses héros de théâtre, la vertu reste la seule référence possible comme projet existentiel. Partant à la conquête scénique de cet idéal romantique, Lucie Berelowitsch met en scène Lucrèce Borgia avec une troupe de jeunes comédiens déjà aguerris qui entourent prestement de bruit et de fureur la pudique Marina Hands, pleine de flamme dans le rôle éponyme. Une brigade de jeunes gens roués, avec un esprit de troupe, maladroite et brouillonne dans ses excès mais très convaincante. Il y a de quoi faire, le chaos élaboré sur scène montre: « Le cercueil dans la salle de banquet, la prière des morts à travers les refrains de l’orgie, la cagoule du bourreau à côté du masque de fête » ( Préface, 1833). La scène propulse des visions où le grotesque et le sublime se confrontent, une leçon didactique qui pourrait être issue de la Préface de Cromwell (1827). Une vie vertigineuse qui frôle une mort longuement préparée et subitement donnée. Avec des relents cinématographiques, une griffe identifiable dans les mouvements, les scènes chorégraphiées, les gros plans sur tel personnage exclu ou bien aux aguets. Au milieu de tableaux de fêtes effervescentes, bat le cœur d’une caverne platonicienne habitée d’ombres éphémères, un clair-obscur pictural de verdure entre rêve et cauchemar. La mise en scène, attentive à la noirceur du drame, varie de la nuit étoilée à des fonds bourbeux, de l’or des masques vénitiens à des faciès macabres. Avec, en parfum d’ambiance, les vapeurs de flacons de poison qui diffusent çà et là l’accent d’une esthétique gothique. Une verrière de métallos en guise de façade de palais, rehaussées de barres de fer élevées propices aux apparitions menaçantes. de comédiens sur les échafaudages qu’ils escaladent ou descendent sans fin, depuis des fenêtres d’appartements devinées, dont les hauteurs plongent dans les paysages lointains de campagne de Ferrare. Quelques lustres de cristal et des lumières scintillantes de carnaval éclairent ces jeunes compagnons d’armes à la vie houleuse, face au pouvoir arbitraire, tous victimes familiales des Borgia qui n’aspirent qu’à se venger des tyrans. Le jeune Gennaro accompagne fraternellement Maffio dans ce désir vindicatif. Gennaro est un orphelin rêvant d’une mère inconnue, et on le croyait exclu de l’histoire des Borgia ; or, il est porteur d’une lourde fatalité héréditaire mais ignore sa filiation directe avec l’ennemie de tous, Lucrèce-dépravée et criminelle-et le propre frère de celle-ci. Une figure maternelle avilie dont le père est le pape Alexandre VI. « Prenez, dit Victor Hugo, la difformité morale la plus hideuse… dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime ; … mêlez à toute cette difformité morale… le sentiment maternel … le monstre fera pleurer… » Marina Hands a le cran souhaité-vivacité verbale et répartie gestuelle-pour se battre politiquement et physiquement contre ses adversaires virils. Elle sait aussi s’abandonner à la tendresse. Mais Gubbetta, le traître vendu aux basses œuvres, manipule des deux côtés les ennemis. À côté d’une fresque éclairée à la Delacroix de corps dénudés à la dérive et sans vie, une tension infinie se tisse entre la mère et le fils qui s’ignore. Saluons tous ces fêtards d’un soir funeste, en particulier, Dan Artus, Julien Gosselin, Thibault Lacroix, Nino Rocher. Véronique Hotte Athénée Théâtre Louis-Jouvet au 19 octobre 2013, relâche lundi et dimanche, matinée le 13 octobre à 16h. file:///C|/Users/stagcom/Desktop/Théâtre%20du%20blog%20»%20Lucrèce%20Borgia.htm[09/10/2013 11:56:43]