La pièce Note d’intention Henriette et Clitandre sont amants, mais pour se marier, ils doivent obtenir le soutien de la famille de la jeune fille. Son père Chrysale est favorable à leur union ; mais sa mère, Philaminte, veut lui faire épouser Trissotin, un faux savant aux dents longues, plus intéressé par l’argent que par l’érudition, Au risque de répéter un lieu commun, l’œuvre de Molière reste étonnamment jeune. Quel propos plus moderne en effet que celui des Femmes savantes ? Dans un siècle – le nôtre – où l’intellectualisme a remplacé l’intelligence, où la limite devient indistincte entre connaissance et prétention, Les Femmes savantes apparaissent comme le plaidoyer nécessaire de la raison contre les envolées lyriques mais improductives. Leçon de réalisme, la pièce résonne aussi comme une violente défense de la sincérité et de l’honnêteté. Face à ceux qui se montent le bourrichon avec des mots et des idées, triomphent de la folie, finalement, ceux qui incarnent la mesure, le pragmatisme, la franchise et la vérité. © Véronique Vercheval Dieu merci, il ne fut pas un « artiste pur ». Il côtoya et chérit l’impur comme un fou, il comprit et il aima sans mépris l’humain plus qu’imparfait. Poète vivant, il a, plus qu’aucun autre, fait vivre ensemble la poésie, la comédie et le drame, rires et larmes enchevêtrés, élans et faiblesses confondus, désirs infinis avec petites vérités pratiques à l’exclusion des grands principes abstraits et des dogmes irréfutables. Il a subi, il a enduré le calvaire des pouvoirs imbéciles, absolus et contradictoires, aux titres cumulés d’auteur, d’acteur et de chef de troupe… de sorte que mettre nos pas dans les siens nous paraît aujourd’hui d’un grand confort et d’un incessant réconfort. L’Atelier Théâtre Jean Vilar et ses classiques Avec Tartuffe (mise en scène de Patrice Kerbrat), présenté entre autres au Festival de Sarlat et Pézenas l’été 2010 et l’hiver 2011 à Tours et à Versailles, l’Atelier Théâtre Jean Vilar a renoué avec la grande tradition des « classiques bien montés » qui avait déjà fait ses beaux jours dans les années ’90. On se souvient notamment des tournées remarquables du Malade imaginaire (monté dans sa version originale de comédie-ballet) et du Bourgeois gentilhomme, mais également d’une première version de Tartuffe (mise en scène d’Armand Delcampe), programmé, quant à lui, entre autres, au Printemps des Comédiens 1996 avant d’effectuer une tournée partout en France. Cette nouvelle mise en scène des Femmes savantes entend entrer dans cette tradition. Le théâtre Moliéresque Le théâtre de Molière tend au naturel et s’éloigne des stéréotypes. Il copie le vivant pour créer des caractères tels que L’Avare, Le Malade Imaginaire ou Le Misanthrope, personnages obsédés, complexes et nuancés. Il réussit la synthèse entre la tradition populaire (farce et Commedia dell’arte) et l’ambition séculaire de la finalité morale du théâtre. Son oeuvre est engagée dans son temps par la satire des modes et des contradictions sociales (Le Misanthrope est une attaque contre la cour et ses grimaces ; L’Ecole des femmes, contre le mariage imposé aux jeunes filles ; Les Femmes savantes, contre l’abus d’intellectualisme des femmes mariées…), mais elle vise en même temps l’universalité par la peinture psychologique de l’homme, dont les petites manies et obsessions profondes sont moquées par la dérision. Merci au Saint Patron ! Armand Delcampe, croyant en Molière Qu’est-ce qu’une « femme savante »? Le terme de « femme savante » ne s’entendait pas de la même façon à l’époque que de nos jours. Ce terme avait une signification bien précise quand Molière a créé la pièce. Il était, avec d’autres (la coquette, le jaloux, la prude, etc.), un des termes décrivant quelqu’un d’extravagant, de coupable d’une entorse à la sociabilité. Si Molière se moque des « femmes savantes », ce n’est pas pour leur instruction mais pour l’étalage de leurs connaissances, leur pédanterie. Dans les salons mondains, l’exhibition de ses connaissances et les savoirs hors de propos étaient mal vus.Les hommes risquaient autant que les femmes le ridicule, seulement cette tare était beaucoup plus rare et incongrue chez les femmes. Un Molière façon années ‘20 Côté coulisses, Armand Delcampe a choisi de faire appel à Gérald Watelet pour les costumes et le décor. Il a laissé carte blanche à ce spécialiste de la haute couture en lui donnant une seule consigne : les années ‘20-’30. Un pari réussi! La pièce a été créée en plein air au Festival d’Anjou à Angers et au Festival des Jeux du Théâtre à Sarlat en juillet 2011. La saison prochaine, la pièce part en tournée en Belgique et en France. Nathalie WILLAME Bélise : la tante. Soeur de Chrysale, c’est une vieille fille qui ne s’est jamais mariée. Elle se croit irrésistible et s’invente des soupirants. Elle s’imagine que Clitandre est amoureux d’elle et qu’Henriette n’est qu’une excuse. Cécile VAN SNICK Armande : la fille aînée. Autrefois courtisée par Clitandre, elle l’a rejeté et celui-ci est alors tombé amoureux de sa soeur Henriette. Elle est désormais jalouse de sa soeur et n’a qu’un but : empêcher les deux amoureux de se marier. Morgane CHOUPAY Trissotin : un pédant. Il se fait passer pour un savant. Or, il semble s’intéresser aux femmes savantes plus pour leur argent que pour l’érudition de ces dernières. Pierre POUCET Chrysale : le père. Il se prétend le maître de la maison, cependant, il a du mal à contredire sa femme quand celle-ci prend des décisions. Patrick BRÛLL Henriette : la fille cadette. C’est la seule femme de la famille qui ne fasse pas partie des «femmes savantes»: à leur langage pédant, elle préfère les sentiments qui la lient à Clitandre. Agathe DETRIEUX Julien LEMONNIER Vadius : un pédant comme Trissotin. Il est tour à tour son camarade et son rival. Sa querelle avec Trissotin sur leurs poèmes respectifs met en relief la petitesse d’esprit de ce dernier. Alain ELOY Ariste : l’oncle. Frère de Chrysale, il n’accepte pas de voir celui-ci se laisser mener par le bout du nez par sa femme, et apporte son soutien à Clitandre et Henriette. Freddy SICX Martine : la servante. Renvoyée par Philaminte pour avoir parlé en dépit des règles de la grammaire, elle revient à la fin de la pièce pour défendre les arguments de Clitandre et d’Henriette. Marie-Line LEFEVRE Julienne : le valet de Vadius. L’épine : le valet de Trissotin. Julie THIELE Le notaire : chargé du mariage. Jean-François VIOT Armand Delcampe, metteur en scène Armand Delcampe a voué sa vie au théâtre. Fondateur, en 1975, de l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve, il le dirige et le transforme en 1999 en Atelier Théâtre Jean Vilar. Cette responsabilité ne l’a pas empêché de poursuivre, en parallèle, une double carrière de comédien et de metteur en scène. Il a joué et/ou mis en scène plus de 100 pièces en 40 ans… Gérald Watelet aux décor et costumes Gérald Watelet, ancien créateur pour Yves Saint Laurent, cuistot de choc (Sans Chichis) et ambassadeur de la culture belge (C’est du belge), signe avec ce spectacle sa première création de décor et de costumes pour le théâtre. Un défi relevé de manière magistrale et une corde de plus à l’arc de ce grand monsieur bien connu de notre petit écran qui a présenté six défilés de Haute Couture naguère à Paris. © Martin Godfroid De la femme et de l’homme, il a tout observé, tout perçu, tout exploré et éprouvé. Rien de la bonté, de la perversité, de la médiocrité humaine ne lui fut étranger. Il se lança à corps perdu dans l’aventure des désirs insensés. Il prit tous les risques et souffrit tous les tourments. Il dit non, rusa, parla, protesta, se tut, reparla sans se démettre ou se soumettre jamais. Clitandre : le soupirant d’Henriette. Autrefois amoureux d’Armande, il fut écouduit par celle-ci. © Eric Cowez Molière : « l’humain parfait » ? Philaminte : la mère. C’est elle qui a découvert Trissotin. Elle le considère comme grand savant sous prétexte qu’il flatte son égo. Elle pense qu’il ferait un bon parti pour sa fille. © Véronique Vercheval Et voilà la famille partagée en deux clans : d’un côté, Chrysale, le père, et son frère Ariste ont bien perçu la duplicité de Trissotin, mais le maître de maison ne veut pas s’opposer fermement aux volontés de son épouse. De l’autre, la mère, Philaminte, et sa fille aînée, Armande, autrefois courtisée par Clitandre qu’elle a éconduit, sont rejointes par Bélise, la belle-soeur de Philaminte, vieille fille «fleur bleue fofolle» qui s’invente des soupirants du matin au soir. Leur trio forme le groupe des «femmes savantes», ridicules mais touchantes, convaincues du bel esprit de Trissotin. L’équipe Présentation de la nouvelle saison 2012-2013 En compagnie des artistes de la saison Lundi 7 mai à 19h au Théâtre Jean Vilar Réservation indispensable au 0800/25 325 (dans la limite des places disponibles)