Les Femmes Savantes

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L ES FEMMES SAVANTES
De Molière
Mise en scène Denis Marleau – Compagnie Ubu
Collaboratrice artistique Stéphanie Jasmin
Durée 2h sans entracte
©Yves Renaud
DOSSIER PEDAGOGIQUE
SOMMAIRE
Les Femmes savantes, le spectacle
p.3
Denis Marleau, metteur en scène
p.4
Interviews
p.5
Les Femmes savantes, fiche d’identité
p.8
Molière, biographie
p.12
Histoire du théâtre en France au 17ème siècle
p.16
Et si on parlait…
p.18
Sources
p.23
Ce qu’en dit la presse
p.24
Se jouer et exposer l’imposture intellectuelle de ses
contemporains ? Molière s’en saisit avec finesse et
humanité. Dans Les Femmes Savantes, il dresse un
tableau plein d’acuité élevant la pièce au rang de
comédie de mœurs universelle.
Après Les Aveugles
Aveugles,
veugles, le metteur en scène québécois,
Denis Marleau revient au Manège avec toujours plus
d’audace et d’élégance. Il nous propose une version
50’s où le rythme et la modernité du classique n’ont
d’égaux que la direction magistrale des comédiens et
la somptueuse
somptueuse scénographie.
scénographie
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Yves Renaud
L ES F EMMES SAVANTES
S AVANTES , LE SPECTACLE
©Yves Renaud
Tout cela est charmant, pétillant. Et ne serait qu’une bulle de
champagne si Denis Marleau, fin lecteur, n’y ajoutait un peu
d’alcool fort. […] Merveilleuse Christiane Pasquier.
Nouvel Observateur, Odile Quirot
Une famille déchirée en deux… Philaminte, mère autoritaire, se plaît et se
complaît dans les plaisirs de l’esprit. Entraînant sa belle-sœur Bélise et sa fille
aînée Armande, elle plonge la famille dans un tourbillon où le « savant » est
faux-semblant. Fascinée par Trissotin (poète aussi exaspérant
qu’opportuniste), Philaminte rêve de lui donner sa cadette, Henriette, en
mariage. Cette dernière aime quant à elle l’aimable et simple Clitandre…
Distribution
Texte Molière / Mise en scène et scénographie Denis Marleau / Avec Christiane Pasquier, Sylvie Léonard,
Muriel Legrand, Isabeau Blanche, Henri Chassé, Carl Béchard, François-Xavier Dufour, Cédric Dorier, Denis
Lavalou, Marie-Ève Beaulieu, Damien Heinrich, Stefan Glazewski / Collaboration artistique et conception
vidéo Stéphanie Jasmin / Costumes Ginette Noiseux / Compositeur Denis Gougeon / Conception des
éclairages Marc Parent / Création des maquillages et coiffures Angelo Barsetti / Assistance à la mise en
scène Martin Émond / Diffusion vidéo Pierre Laniel / Assistant aux costumes Pierre-Guy Lapointe /
Consultante mouvement Estelle Clareton / Caméraman Olivier Schmitt / Consultante voix/diction :
Marie-Claude Lefebvre Confection des perruques Rachel Tremblay /Accessoiriste
Accessoiriste Anouk Looten /
Confection des accessoires Claude Rodrigue / Coupeurs Amélie Grenier (coupe femmes), Vincent
Pastena (coupe hommes), Richard Provost (chapeaux) / Réalisation des décors Boscus / Direction
technique (en alternance) : Francis Laporte et Louis Héon / Régie lumières Lee Anholt / Régie vidéo - son
Michel Antoine Castonguay / Chargée de tournée Pauline Bardin
Coproduction UBU compagnie de création, Les Châteaux de la Drôme, Le manège.mons
Le Projet Nomade reçoit le soutien de l’Union Européenne, Fonds Européen de
Développement Régional (FEDER) dans le cadre du programme Interreg IV France
Wallonie Vlanderen
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DENIS M ARLEAU , METTEUR EN SCÈNE
Après une formation d'acteur au Conservatoire d'art dramatique de Montréal,
Denis Marleau passe deux ans en Europe, où il suit des stages de mime corporel et
travaille au Théâtre Mandragore. De retour au Québec, il fonde avec quelques
comédiens le Théâtre de la Nouvelle Lune, au sein duquel il réalise ses premiers
spectacles. En 1981, il crée Cœur à gaz et autres textes Dada au Musée d'art
contemporain de Montréal, dans le cadre de la rétrospective Sonia Delaunay. Le
spectacle, collage de textes d'artistes Dada (Breton, Tzara, Ball), est repris un an
plus tard, au moment où il fonde, avec Anne-Marie Rocher et Denis Leclerc, le
Théâtre Ubu. Cœur à gaz témoigne d’une esthétique étonnante que nul autre
metteur en scène au Québec n’avait encore empruntée…
La démarche de Denis Marleau se distingue d'abord par son orientation
dramaturgique. Pendant les années 1980, il met en scène des œuvres provenant
du répertoire des avant-gardes européennes et récupère l'un de leurs procédés
de création en réalisant des collages de textes. Il développe une approche du jeu
fondée sur le travail vocal : les acteurs portent le texte souvent vidé de son
contenu signifiant et envisagé comme une matière concrète et sonore. La manière
de dire le texte est donc toujours nuancée et très précisément travaillée.
À partir des années 1990, D. Marleau délaisse le répertoire des avant-gardes, met
en scène des pièces entières et réalise plusieurs adaptations de textes non conçus
pour la scène. Il continue néanmoins à se tourner vers des univers littéraires
exigeants et peu connus du public québécois.
Durant cette deuxième phase de création, il collabore de façon soutenue avec des
artistes provenant d'autres disciplines : le sculpteur Michel Goulet, notamment,
réalise les scénographies de plusieurs spectacles. Il intègre les projections vidéo
et interroge la notion de présence de l'acteur. Le jeu des comédiens se caractérise
par l’épure et la retenue. Les acteurs réduisent les gestes et les déplacements
inutiles, demeurent souvent en position frontale sur scène, effacent tout superflu
pour laisser entendre le texte, les émotions des personnages, avec sobriété.
Les spectacles de D. Marleau proposent au public, depuis plus de 20 ans, une
réflexion sur le langage, à partir de textes denses dont le metteur en scène
souhaite faire entendre la richesse poétique et la complexité. Ce théâtre, fondé
sur la profération du texte précise et rigoureuse par l'acteur, s'accompagne d'une
exploration formelle prenant appui sur le dialogue entre les arts sur la scène
théâtrale où la danse, les arts visuels et la vidéo sont convoqués.
Denis Marleau agit à titre de directeur artistique de la compagnie Ubu et est son
metteur en scène attitré. Il a réalisé depuis 1982 une quarantaine de spectacles,
est devenu l'un des metteurs en scène les plus importants dans le paysage théâtral
québécois. Il a acquis une reconnaissance tant nationale qu'internationale. Il est
également, depuis décembre 2000, le directeur artistique du Théâtre français du
Centre National des Arts à Ottawa.
Depuis décembre 2002, il partage la direction artistique avec Stéphanie Jasmin,
qui travaille en tant que collaboratrice artistique et à la conception vidéo.
Hélène Jacques
Source : http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/denis-marleau
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I NTERVIEWS
NTERVIEWS
Extraits de la rencontre avec Denis Marleau et Stéphanie Jasmin pour Les
Femmes Savantes
Savantes de Molière dans le cadre des Fêtes Nocturnes de
Grignan par MarieMarie - Laure Atinault et Angélique Lagarde
Kourandart : Comment ce que texte classique vous semblesemble - t- il en adéquation avec la
vision plastique que vous avez du théâtre ?
Denis Marleau : Je ne me pose jamais la question de la vision plastique avant d’aborder
une pièce, c’est toujours le texte qui demeure la base de cette recherche qui deviendra
une recherche visuelle et sonore de tous les signes qui vont composer le spectacle.
D’abord, j’ai été inspiré par le lieu, le château de Grignan, un espace remarquable qui n’est
pas un espace théâtral ordinaire. C’est une façade renaissance d’un château qui surplombe
la région de la Drôme et particulièrement ce village de Grignan. Ce château a aussi une
histoire qui nous a intéressée Stéphanie et moi et que nous avons creusée un peu. Je dis
«un peu» parce que nous n’avons pas eu le temps de fouiller à fond et de nous documenter,
c’est un projet qui est assez nouveau, qui démarre depuis seulement quelques semaines et
qui va donc se développer dans le courant des semaines et mois à venir jusqu’à la première
le 28 juin. Il est vrai que nous avons cette façon de travailler la scène à travers les nouvelles
technologies que nous utilisons à l’occasion, je précise « à l’occasion » parce que ce n’est
pas nécessairement ; il nous est arrivé de supprimer des vidéos envisagées aux origines
d’un projet parce qu’elles n’avaient pas de pertinence.
Stéphanie Jasmin : Oui, ce sont des outils phares. Dès que l’on met une image sur scène
dans la représentation qui est déjà une image elle-même, il est important de savoir la
doser, quand et comment l’utiliser ou non. C’est un moyen comme un autre, pour nous en
tous les cas, dans notre coffre à outils, et comme pour beaucoup de metteurs en scène
aujourd’hui. Dans le cas d’Agamemnon par exemple, il y avait la problématique d’Icare,
c’était une vraie problématique scénique. Dans Les Femmes Savantes, pour le moment, il
n’y a pas de genre de problématique dramaturgique de la représentation.
DM : Il n’y a pas de fantômes (rires), il n’y a pas d’aveugle, de revenants…
SJ : C’est étrange à dire, mais en fait, nous nous inspirons du lieu d’une façon assez réaliste
et nous allons jouer avec ça pour créer une amplification de certains rythmes, de certains
motifs liés à la lumière ou à la domesticité du lieu, mais il n’y aura pas l’apport du
personnage vidéo comme tel, cela est certain.
KA : A ce propos, que représente Molière au Québec ?
DM : Il est très important, il est enseigné dans les Conservatoires, dans les écoles, c’est un
incontournable évidemment. Il est aussi régulièrement joué au TNM, le Théâtre du
Nouveau Monde qui est la grande institution montréalaise dont les pères fondateurs Jean
Gascon et Jean-Louis Roux ont monté Molière de façon régulière, deux pièces par saison
souvent. Ils avaient fait leur formation d’acteur chez Jouvet ou d’autres membres du Cartel
et revenaient avec ce désir de poursuivre…
SJ : Oui, parce que le théâtre est jeune chez nous.
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KA : En effet, et c’est probablement pour cette raison que les résonances les plus
évidentes pour vous ont été avec le théâtre des années 50…
DM : Oui, avec Stéphanie, nous avons tâché de trouver des résonances qui nous étaient
intimes, personnelles. Je me sens donc plus libre, plus légitime face à ce texte du
répertoire qui a été analysé sous toutes ses coutures et dont l’exégèse est très importante.
Je pense que c’est une démarche de création et c’est ce qui compte pour moi, je ne suis
pas là pour faire du théâtre de professeur et enseigner la façon dont on doit jouer Molière.
Ce sera une vision singulière, la nôtre, que Stéphanie et moi allons développer à travers
l’interprétation. […]
KA : Ce qu’il faut préciser c’est que cette transposition dans les années 50 n’est pas
de l’ordre du gadget mais vraiment une manière de vous approprier le propos…
SJ : Oui, et nous avons monté il y a très peu de temps Jackie de Elfriede Jelinek sur l’icône
Jackie Kennedy qui fait référence dans son texte à Sylvia Plath, à plein de femmes des
années 50, 60, qui étaient aussi aux prises avec ce carcan de l’image, du vêtement, des
apparences et je pense que ce n’est pas que québécois mais plus large… Et il est vrai aussi
que d’un projet à l’autre, il y a des contaminations ou des inspirations et d’ailleurs, l’actrice
qui jouait Jackie va jouer Bélise dans Les Femmes Savantes. C’est Sylvie Léonard, une très
grande star chez nous du cinéma et de la télévision mais qui a beaucoup fait de théâtre
avant sa carrière plus médiatique. Et donc, cela part aussi de désirs de rencontres avec des
actrices, des acteurs… et au final, des liens un peu souterrains et incongrus en apparence
mais qui finissent par se rejoindre. Ce qui est drôle c’est que l’intuition vient et ce sont des
moments comme maintenant qui nous permettent de verbaliser et prendre conscience de
ces liens qui se nouent.
KA : Toute la distribution est composée de votre compagnie Ubu ?
DM : Oui, plus une comédienne belge, Muriel Legrand, qui a travaillé avec nous dans Le
Complexe de Thénardier de José Pliya, une actrice qui m’a bouleversé et que j’ai eu envie
de retrouver.
Propos recueillis par Angélique Lagarde et Marie-Laure Atinault
Source : http://kourandartavignon.unblog.fr/2012/06/19/rencontre-avec-denis-marleau-et-stephanie-jasminpour-les-femmes-savantes-de-moliere-dans-le-cadre-des-fetes-nocturnes-de-grignan-par-marie-laure-atinaultet-angelique-lagarde/
« Le but de la mise en scène est d’éclairer un univers,
d’amplifier ses résonances
résonances »
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E xtraits de UBU parle la langue de Molière – Entretien avec Denis
Marleau et Stéphanie Jasmin (Propos retenus par Hélène Jacques)
[…] Puis, nous nous sommes intéressés à l’histoire du château et à
l’écrivaine qui y a séjourné, Madame de Sévigné, qui était une vraie
femme savante, de surcroît contemporaine de Molière.[…] Ensuite,
nous est apparue fascinante l’idée de monter cette pièce devant le
château où elle a terminé ses jours auprès de sa fille avec qui elle
entretenait une relation passionnelle, un amour fusionnel. Ce lien
trouve un écho réel dans la pièce, qui décrit une journée dans la vie
d’une famille, puisque Molière y place au cœur de celle-ci la
relation entre une mère et ses filles aux prises avec leurs choix, leur
destin de femmes. Tout cela à ce moment de l’histoire où une
nouvelle voie s’offrait aux femmes par le biais de la connaissance,
de l’écriture et de la diffusion de la culture, à travers les salons
littéraires et philosophiques par exemple. […] Stéphanie Jasmin
[…] J’aborde Les Femmes savantes comme un texte d’aujourd’hui et
surtout pas dans le but d’en faire un exercice de reconstitution
archéologique […] Au fond, ce qui compte pour moi, c’est de trouver
des relations ludiques et sensibles avec ce texte dont je me mettrai
entièrement à l’écoute, de partir de tout ce qu’il peut mettre en orbite
aujourd’hui comme lieux de tension ou problématiques irrésolues et
vivantes. Ceci dit, Stéphanie et moi avons trouvé certaines
résonnances québécoises qu’on a envie de creuser et qui pourront
éventuellement servir d’appui à notre mise en scène. Denis Marleau
Chaque personnage propose des nuances intéressantes dans leur
rapport au savoir qui est un moyen d’accéder à la liberté pour ces
trois femmes savantes. […] Molière met donc en relief une approche
dualiste plus ou moins rigide ou assumée chez l’une comme chez les
autres, selon leurs aspirations et leurs statuts de mère, de célibataire
ou de jeune femme. Ces ambivalences et ces désirs de transcender
le réel en font des figures finalement plus mouvantes, alors que les
hommes semblent plus habités de pensées monolithiques et engagés
dans des trajectoires de certitude. Molière n’épargne personne avec
son observation pleine d’acuité des comportements de ses
contemporains…
Stéphanie Jasmin
Jasmin
Chaque trajet de personnage se révèle d’une grande complexité et recèle de
nombreux états intérieurs, entre le drame et la comédie. Pour citer Jacques
Copeau, un des premiers grands metteurs en scène du 20ème siècle, il faut essayer
d’inventer au-dedans, d’emplir la réalité, de saturer de poésie tout ce qui se fait et
se dit sur la scène, sans jamais outrer la signification, sans jamais déborder de ce
que j’appelle « la pure configuration des chefs-d’œuvre. » (Anthologie inachevée à
l’usage des jeunes générations, 2012) Denis Marleau
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L ES F EMMES SAVANTES
S AVANTES ,
FICHE D ’IDENTITÉ
Les Femmes savantes est une comédie de mœurs et de caractère écrite par Molière en
1672, un an avant sa mort. Il y intègre des éléments de la farce au travers de certains
personnages mais aussi grâce aux rebondissements présents dans l’histoire. Mais la
structure de la pièce est classique. Il s’agit d’une grande comédie en cinq actes : elle
répond aux règles d’unité de lieu, d’action et de temps. Cette œuvre, composée en
alexandrins, est considérée comme l’une des plus achevées du répertoire de Molière.
S’il était convaincu de l’importance du savoir et de la connaissance, Molière s’attèle ici à
écrire une satire du faux-savoir qui condamne les donneurs de leçons et démontre les
méfaits que ces manies pourraient avoir.
©Stéphanie Jasmin
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1. Les personnages
Philaminte, la mère d’Armande et d’Henriette ; femme de Chrysale.
Chrysale Elle dirige la petite
« académie » et a découvert Trissotin. Parce que celui-ci flatte son orgueil, elle le considère
comme un grand savant au point qu'elle pense réellement qu'il représente un bon parti
pour sa fille. Elle milite également pour la « libération » des femmes et s'attache à diriger la
maisonnée, parfois en dépit du bon sens.
Bélise, la tante.
tante Sœur de Chrysale, c'est une vieille fille qui ne s'est jamais mariée, et on
devine que c'est en partie par dépit qu'elle a rejoint les « femmes savantes ». Elle se croit
cependant irrésistible et s'invente des soupirants ; elle s'imagine en particulier que
Clitandre est amoureux d'elle.
Armande, la fille aînée.
aînée Autrefois courtisée par Clitandre, elle l'a rejeté et celui-ci est alors
tombé amoureux de sa sœur Henriette. Elle cherche à empêcher les deux amoureux de se
marier.
Henriette, la fille cadette.
cadette C'est la seule femme de la famille qui ne fait pas partie des
«femmes savantes» : à leur galimatias pédant, elle préfère les sentiments qui la lient à
Clitandre.
Martine, la servante.
servante Au début de la pièce, elle est renvoyée par Philaminte pour avoir fait
des erreurs de grammaire. Elle revient à la fin pour défendre les arguments de Clitandre et
d'Henriette.
Trissotin.
Trissotin Il se vante d'être un grand connaisseur en lettres et en sciences et expose ses
vers à Philaminte, Bélise et Armande, qui semblent les apprécier. En manque d'argent, il ne
s'est attaché aux « femmes savantes » que dans le but de profiter des largesses de
Philaminte, et notamment de la dot d'Henriette.
Vadius.
Vadius Comme Trissotin, (dont il est tour à tour son camarade et son rival), il cherche à
impressionner les femmes savantes. Sa querelle avec Trissotin sur leurs poèmes respectifs
met en relief leur petitesse d'esprit.
Chrysale, le père d’Armande et d’Henriette.
d’Henriette Il se prétend le maître de la maison et tient
des propos machistes. Cependant, il a du mal à contredire sa femme quand celle-ci prend
des décisions.
Clitandre, le fiancé.
fiancé Ayant été éconduit par Armande, il tombe ensuite amoureux
d'Henriette. Philaminte refuse de le laisser épouser sa fille.
Ariste, l'oncle.
l'oncle Frère de Chrysale, il ne supporte pas de voir celui-ci se laisser mener par le
bout du nez par sa femme. Il apporte son soutien à Clitandre et Henriette.
2. Argument
Deux clans s’opposent dans une famille.
D’un côté, Philaminte, la mère ; Armande, sa fille ainée ; et Bélise, sa belle-sœur,
manifestent un penchant excessif pour la science et une admiration sans borne pour un
poète, Trissotin.
De l’autre côté, Chrysale, le père ; son frère Ariste ; sa seconde fille Henriette et son fiancé
Clitandre incarnent la simplicité et le sens pratique bourgeois.
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Armande reproche à sa sœur Henriette son désir d’épouser Clitandre – qu’Armande a
autrefois éconduit – puisque, selon elle, l’amour devrait demeurer platonique. Le mariage
et l’amour physique détourneraient la femme des sujets intellectuels comme la philosophie,
la littérature et les sciences grâce auxquelles elle peut s’émanciper. Henriette, elle, trouve
tout naturel d’aimer et de s’épanouir dans la vie matrimoniale.
Chrysale approuve le mariage mais, dominé par sa femme, savante et autoritaire, il ne
parvient pas à imposer sa volonté. La mère préfère donner sa fille Henriette à Trissotin et
entend bien qu’on lui obéisse. Tandis que Chrysale se plie aux souhaits de Philaminte,
Clitandre et Henriette mènent diverses entreprises pour que la mère accepte leur projet
de mariage. Mais ni les mauvais vers récités par Trissotin, ni sa querelle grotesque avec
Vadius, ni sa joute verbale avec Clitandre, qui tente de démonter l’hypocrisie du pédant,
davantage intéressé par la dot que par la fille, n’ébranlent la confiance de Philaminte en
son intellectuel favori.
Devant le notaire convié pour sceller le mariage, le lâche Chrysale laisse une servante
signaler à l’assemblée que l’autorité paternelle devrait prévaloir. Mais en vain : Philaminte
convainc son mari de marier Henriette à Trissotin, et Armande à Clitandre en guise de
consolation. Seul un stratagème orchestré par Ariste réussit in extremis à révéler
l’imposture de Trissotin et permet aux amoureux de concrétiser leur alliance.
(Hélène
(Hélène Jacques / Dossier L’emporte pièces, TNM)
3. Résumé détaillé
Acte I – Henriette annonce à Armande son intention d'épouser Clitandre. Armande, après
avoir fait part du dégoût que lui inspire le mariage, la met en garde : Clitandre a été son
soupirant et il est possible qu'il l'aime encore. Clitandre dément cette information : la
froideur d'Armande a éteint son amour et il n'aspire plus qu'à épouser Henriette. Henriette
conseille à Clitandre de gagner sa mère à leur cause, vu que c'est elle qui dirige la
maisonnée. Clitandre sait qu'il devrait la flatter, mais il trouve leurs « études » futiles et ne
peut le cacher. Il rencontre cependant Bélise et tente de lui parler, mais elle s'imagine qu'il
lui fait une déclaration d'amour indirecte et ne l'écoute quasiment pas.
Acte II - Ariste assure à Clitandre son soutien. Afin de bien disposer Chrysale, il
commence par lui rappeler leur folle jeunesse. Il en vient à la demande en mariage de
Clitandre pour Henriette, mais Bélise intervient pour leur dire qu'ils se trompent et que
c'est elle que Clitandre aime ; Ariste n'est pas dupe et rappelle qu'elle s'est déjà inventé
des soupirants. Après son départ, ils discutent à nouveau de la demande en mariage, que
Chrysale approuve ; quand Ariste lui conseille d'en parler à sa femme, il réplique qu'elle n'a
rien à dire là-dessus et qu'il est le maître de la maison.
Martine annonce que Philaminte la chasse. Philaminte et Bélise motivent le renvoi de la
servante par sa grammaire incorrecte, (ce qui est pire que de casser ou de voler quelque
chose). Chrysale éclate et reproche à sa femme de négliger le bon sens au profit de ses
études et de son admiration pour Trissotin. Le débat se poursuit lorsque Philaminte
annonce qu'elle a choisi Trissotin pour époux à Henriette. Chrysale ne sait pas quoi
répondre. Il avoue à Ariste sa faiblesse mais prend la résolution de ne plus se laisser
dominer par sa femme.
Acte III – L’acte 3 s'ouvre sur l’arrivée de Trissotin et de sa « cour » de femmes savantes.
Henriette apparaît au début et veut s'écarter, mais Philaminte la retient tandis que
Trissotin entame la lecture de ses poèmes. Les femmes savantes font la description de leur
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future « académie ». Arrive Vadius. Après s'être complimentés mutuellement, lui et
Trissotin se querellent car Vadius a critiqué le sonnet de Trissotin.
Philaminte explique pourquoi elle a retenu Henriette : elle lui annonce son intention de la
marier à Trissotin. Armande la complimente, tout en lui rappelant qu'elle doit obéir à sa
mère. C'est alors que Chrysale reparaît et lui ordonne d'accepter Clitandre pour époux, ce
qu'Henriette fait immédiatement. Cela réjouit tout le monde, sauf bien entendu Armande.
Acte IV - Armande rapporte à Philaminte ce qui s’est passé avec Chrysale. Elle en profite
pour critiquer Clitandre et lui demande pourquoi elle le déteste tant. Elle lui reproche de
s'être intéressé à Henriette alors qu'elle aurait voulu qu'il continue de l'aimer
platoniquement. Philaminte conclut en lui rappelant que de toute manière, Henriette est
promise à Trissotin. Celui-ci fait à son tour son apparition et se livre à une joute verbale
avec Clitandre sur les mérites de la science.
On apporte alors une lettre de Vadius où celui-ci avertit Philaminte que Trissotin n'en veut
qu'à ses richesses. Mais elle s'entête et décide de faire venir le notaire pour conclure le
mariage immédiatement. Chrysale décide de contrecarrer ses plans en allant chercher un
notaire de son côté.
Acte V - Henriette rencontre Trissotin en privé et lui demande de renoncer au mariage,
mais Trissotin s'entête, prétextant qu'il est fou amoureux d'elle. Chrysale arrive
accompagné de Martine, et réaffirme sa volonté d'être le maître de la maison tout en
demandant à être soutenu. C'est alors que Philaminte et les femmes savantes font venir le
notaire. Chrysale et Philaminte nomment chacun un époux différent pour Henriette, et
Martine défend le choix de Chrysale.
Le coup de théâtre final est donné par Ariste : il annonce à Philaminte qu'elle a perdu son
procès
et
que
Chrysale est ruiné.
Apprenant
cela,
Trissotin tente de
renoncer
au
mariage, et avoue
par
la
même
occasion qu'il ne
s'intéressait
à
Henriette que pour
son argent. Il tombe
en disgrâce auprès
de
Philaminte.
Ariste révèle alors
qu'il a menti pour
©Yves Renaud amener Trissotin à
se trahir, et la pièce
se conclut par le mariage de Clitandre et d’Henriette.
Q UELS SONT LES RAPPOR
RAPPORTS
TS DE FORCE ENTRE LES
LES
DIFFÉRENTS PERSONNAGES
PERSONNAGES ?
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Bien qu’il se défende d’attaquer directement ses contemporains
dans ses textes, Molière va régler ses comptes avec quelques-uns
de ses ennemis ! Les Femmes savantes sont, entre autres, une
réponse à une querelle avec l’Abbé Cotin. Ce dernier avait
condamné L’Ecole des femmes en 1662, accusant Molière
d’immoralité.
L’Abbé Cotin est un homme d’influence : aumônier du roi, il est
également membre de l’Académie. Homme de connaissance, il est
poète et se présente dans de nombreux cercles et bureaux
d’esprit. Il ne supporte cependant pas la critique et n’hésite pas à y
répondre par l’injure. Toutes ses attaques dépassent la polémique
littéraire et l’Abbé Cotin sait que de nombreux alliés le suivent
dans l’Eglise et dans la Cour.
Molière parvient cependant à rallier à sa cause ceux qui ont de
l’humour et ridiculise l’Abbé Cotin au travers du personnage
Trissotin. Les vers dits par le personnage sont tirés des écrits de
l’Abbé (Œuvres galantes en prose et en vers (1663)) ; il porte un
costume de l’Abbé Cotin et le nom, à l’origine Tricotin, s’est
changé en Trissotin qui veut dire triple sot !
La querelle entre Vadius et Trissotin s’inspire aussi d’une dispute
qui s’est réellement produite entre l’Abbé Cotin et Ménage
(auteur de poésies mondaines et galantes) : ce dernier aurait
critiqué des vers lus par l’Abbé Cotin sans savoir que ce dernier en
était l’auteur ; rencontre qui aurait dégénéré !
A travers le personnage de Vadius, Molière se moque de Ménage,
qui était un helléniste apprécié. Poète, il publie des vers français.
Pédant, il se dispute également avec nombre de ses confrères, ce
que Molière a représenté dans le personnage de Vadius.
Molière voulait par ce biais défendre le théâtre et la liberté de
penser ; tout en amusant son public.
Les Femmes savantes,
savantes, Molière, Petits classiques, Larousse,
2007.
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M OLIÈRE, BIOGRAPHIE
Né en 1622 et mort en 1673, Molière tient un nom dans la tradition de la littérature comique.
Sa vie et sa conception du comédien se relient étroitement à son œuvre et permettent
d’en saisir la signification.
Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, nait à Paris. Fils de Marie Cressé et de
Jean Poquelin, tapissier du roi, il fait ses études dans un collège bourgeois dirigé par les
Jésuites. Il y fréquente les fils de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie. Son enfance est
marquée par une succession de deuils, dont le plus pénible est la mort de sa mère, en 1632.
Il étudie ensuite le droit.
Jean-Baptiste Poquelin aurait été très proche de son grand-père maternel, Louis Cressé,
qui lui fait découvrir les artistes et le spectacle vivant des foires de l’époque.
Il se lie avec une famille d’acteurs, les Béjart. Il ne veut pas poursuivre la carrière de son
père et crée avec eux sa première troupe de comédiens en 1643 : l’Illustre Théâtre.
Théâtre La
troupe loue et aménage le jeu de Paume des Métayers. Les pièces jouées ne font pas
recette et la concurrence est rude. L’échec est grand et Jean-Baptiste Poquelin est criblé
de dettes… Il est d’ailleurs emprisonné pour cette raison en 1645. Il part ensuite en
province avec l’Illustre Théâtre et prend le nom de Molière en 1650, lorsqu’il devient
directeur de la troupe. Pendant ces 13 années en province, la troupe jouit successivement
de la protection de trois grands du Royaume : le Duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne ;
le comte d’Aubijoux, lieutenant pour le Roi en Languedoc ; et enfin le soutien d’Armand de
Bourbon, prince de Conti. Ces protectorats n’imposent pas aux comédiens l’exclusivité à
leur bienfaiteur, ils peuvent en effet jouer pour d’autres publics. Lorsque la troupe perd la
protection du prince de Conti, les comédiens décident de rentrer à Paris.
En 1658, ils ont la chance de jouer devant Louis XIV et obtiennent de partager avec les
comédiens italiens la salle du Petit Bourbon. En 1660, ils s’installent définitivement au
Palais-Royal, avec les Italiens. Malgré quelques difficultés, les années qui suivent sont
particulièrement fertiles : de 1664 à 1671, le Roi commande à Molière 15 pièces de théâtre et
la troupe donne plus de 200 représentations à la cours. Molière remet, à cette époque, la
farce au goût du jour. En la mêlant à la comédie de mœurs et à la comédie-ballet, il
réhabilite le genre comique. Son théâtre devient un rendez-vous où l’on retrouve la société
de l’époque, les querelles, et les débats qui la divisent. A travers ce réalisme critique,
Molière livre aussi des combats idéologiques, s’en prenant aux valeurs sur lesquelles sont
fondés le royaume et la société de l’époque. Entre 1662 et 1669, il livre entre autres 3
batailles autour de ses pièces L’Ecole des femmes, Tartuffe et Dom Juan.
Avec l’influence croissante de la religion sur l’esprit de Louis XIV, ce dernier se détourne
progressivement du théâtre de Molière pour accorder ses faveurs à Lully. Ainsi, en 1672,
Lully gagne le privilège royal de l’exclusivité de la représentation des œuvres chantées et
dansées. Le Roi accorde cependant à Molière d’intégrer des scènes musicales et
chorégraphiques dans Le Malade imaginaire, pièce qui remporte un vif succès. Lors de la
4ème représentation, Molière meurt, victime d’un malaise cardiaque.
En 1680, par ordre du Roi, la troupe de Molière est réunie avec celle de l’Hôtel de
Bourgogne pour fonder la Comédie française.
française
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Aujourd’hui considéré comme un classique au même titre que Corneille ou Racine, Molière
a longtemps souffert d’un certain mépris. En effet, l’intérêt pour son œuvre ne s’éveille
qu’au 19ème siècle, lorsque de nombreux écrivains le mettent au premier rang des auteurs
dramatiques. A l’origine associé à la royauté et à la cour, il devient une figure populaire et
républicaine. Il incarne désormais la pensée libre, la résistance à l’oppression cléricale et à
toute forme d’arbitraire.
Molière, acteur et auteur
Molière est d’abord acteur avant de devenir auteur. Il crée d’ailleurs des personnages qu’il
se destine à jouer. Fort de sa réussite, il a cependant de nombreux ennemis, qui ne voient
pas d’un très bon œil les nombreuses critiques de ses pièces (médecins, curés,
bourgeois,…) Comme metteur en scène, influencé par ses relations avec les comédiens
italiens, il accorde une grande importance au mouvement et à la vie sur scène.
Lors des débuts de la troupe de théâtre en tant que comédiens du Roi, les comédies
jouées s’inspirent essentiellement de la Commedia Sostenuta (forme qui a précédé la
Commedia dell’Arte) d’Italie ou de la comédie de cape et d’épée des Espagnols. En 5 actes,
on nomme ces pièces « Les grandes (et belles) comédies ».
Molière se nourrit donc de toutes ces traditions théâtrales pour sa propre création.
Cependant, il reste persuadé que l’essence de la comédie est d’être la satire du ridicule. Le
théâtre a selon lui une fonction majeure : apprendre aux hommes par le divertissement.
Les deux premières pièces de Molière appartiennent à ce type de comédie. Molière y
ajoute un aspect drôle. Il prend ensuite l’habitude de donner en fin de séance de « petits
divertissements », qui le rendent populaire, (en sachant que la vieille farce avait disparu à
Paris depuis 1640). A sa place se développe la tragi-comédie, genre qui se caractérise par
une action très mouvementée, pleine de péripéties et d’événements extraordinaires : des
personnages bourgeois sont en danger mais s’en sortent toujours, les dénouements ne
pouvant être qu’heureux.
A cette époque, à Paris, le mécénat culturel prend de l’ampleur, la profession d’artistes
étant dirigée par l’Etat. Le théâtre gagne sa légitimité de la monarchie, ce qui amène des
changements notamment au niveau de l’écriture : on théorise les créations pour en faire
des « formes parfaites », à l’image de la monarchie absolutiste. Le théâtre devient donc un
art prestigieux, véritable incarnation du génie français, et par ce fait un instrument
politique fort. Pierre Corneille en subit d’ailleurs les conséquences avec Le Cid. (Voir La
Querelle du Cid p. 15)
Petit à petit, la tragédie et la comédie s’imposent. La comédie remporte plus de succès. Le
genre de la tragi-comédie décline donc, n’ayant plus d’attrait esthétique comparé aux
autres formes qui se développent. (Notamment la pièce à machines)
La carrière de Molière commence véritablement avec Les Précieuses ridicules en 1659, tant
par sa forme, que par sa signification : il ajoute à la forme première de la farce une
signification que personne n’avait donnée auparavant : il dessine des satires du monde
dans lequel il vit. Il apporte donc à ses caricatures une vérité digne de celles que les
Italiens de l’époque donnent à leurs personnages.
Son génie est là : à travers des œuvres foncièrement comiques, il parvient à émouvoir et à
éclairer sur des sujets actuels. Il veut faire de la comédie une « peinture des mœurs de son
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siècle ». Dans son Tartuffe ou Dom Juan, il est inspiré par la question religieuse et prend les
dévots pour cible, et ce, malgré leur puissance ; tandis que dans Le Misanthrope, il cherche
à faire une satire des types les plus caractéristiques de la société contemporaine et il y
multiplie les formes ridicules des habitudes qu’il trouve contestables.
Il est un terrible lutteur et s’en prend à ceux qui restent enfermés dans leurs routines et
leurs préjugés, aux médecins qui continuent à ne pas croire à la circulation du sang, aux
philosophes répétant sans fin les formules d’Aristote, aux maniaques de la nouveauté, aux
beaux esprits, à la mode, aux femmes bourgeoises, …
La querelle du CID
En 1636, Corneille fait jouer Le Cid. La pièce remporte un énorme succès.
Richelieu protège Corneille, et le fait anoblir par le roi en 1637. Cependant, Jean
Mairet et Georges de Scudéry, deux dramaturges vont attaquer Corneille, en
l’accusant de ne pas respecter les règles du théâtre classique, entre autres la
règle des trois unités, règle instaurée en 1630 à la demande de Richelieu.
Ils accusent également l’auteur de poignarder dans le dos la France en guerre
contre l’Espagne, en produisant une pièce dont le sujet, le titre, les personnages
et les décors sont espagnols. Richelieu demande à l’Académie française son
opinion. Il y voit en effet l'occasion pour l'Académie, qu'il avait fondée deux ans
plus tôt, de paraître comme le tribunal suprême des lettres, de se faire connaître
du public et d’obtenir ainsi l’enregistrement de son acte de fondation par le
parlement de Paris.
À la fin de l'année 1637, l’Académie présente un texte mis au point par Jean
Chapelain : Les Sentiments de l’Académie sur la tragi-comédie du Cid, qui
contient un certain nombre d’observations de style. Une des plus grosse critique
concerne la vraisemblance et la bienséance d’une partie de l’histoire. Après
quelques semaines, Richelieu donne l’ordre d’en finir : il exige des adversaires de
Corneille qu’ils mettent fin à la querelle.
Corneille modifie quand même sa pièce, notamment l'acte 1, en 1648 : il y réduit
l'humour, se concentre sur l'intrigue principale et sur le côté tragique. C'est en
1661 que la version définitive est imprimée.
La farce
La farce est une pièce en un acte, dans laquelle l’intrigue est simple : un mauvais tour est
joué à un personnage. Les situations sont inspirées de la vie quotidienne, et sont
également fondées sur un comique d’action. Les personnages sont très typés, et gardent
souvent, pour la plupart, le même nom et le même aspect physique dans plusieurs récits.
Ils portent parfois un masque (à l’origine de nombreux personnages issus de la tradition
italienne).
Depuis le Moyen-Age, la farce induit une désidéalisation de certains concepts
(organisation sociale : ce qui symbolise le pouvoir va se retrouver sujet de moquerie / Jeux
avec la langue française, …) La farce cherche à mettre le réel à l’envers plus qu’à l’imiter, ce
qui lui donne parfois un aspect grossier mais qui la protège également, par son manque de
réalisme !
A l’époque de Molière, la farce n’est plus à la mode car, à côté de la tragédie, elle paraît
vulgaire. Molière triomphe pourtant dans le genre et utilise aussi des procédés
caractéristiques de la farce dans ses grandes comédies.
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H ISTOIRE DU THÉÂTRE
T HÉÂTRE EN FRANCE AU 17 ÈME SIÈCLE
Si le théâtre au 16ème siècle voit d’abord se perpétuer les traditions du théâtre religieux du
Moyen âge, un genre nouveau voit aussi le jour, dont les thématiques retournent à la
tragédie antique. Au 17ème siècle, les productions sont quant à elles liées aux évolutions
intellectuelles, politiques et artistiques faisant suite à l’Edit de Nantes d’Henry IV, qui met
fin aux guerres des religions. Le pouvoir royal se consolide, et soutient la culture.
En effet, le 17ème siècle voit se développer un système politique de la monarchie absolue de
droit divin (le pouvoir étant héréditaire), et ce particulièrement sous le règne de Louis XIV.
L’autorité royale est considérée comme sacrée, descendant directement de Dieu, et
l’image du Roi est sans cesse glorifiée. Dans ce système de monarchie absolue, la loi exclut
les femmes de la succession. Le monarque centralise tous les pouvoirs, et contrôle la
société, notamment au travers des arts et de la censure. Pour avoir un contrôle permanent
sur la vie mondaine et les créations artistiques, Louis XIV établit un système de privilèges
qui incite les serviteurs ou les courtisans qui l’entourent à lui rester fidèles. Accordant une
importance particulière au cérémonial, il est très attaché à l’étiquette et organise la vie de
la Cour selon des règles précises.
Dans la société chrétienne du 17ème siècle, les comédiens ont un statut à part et sont privés
de tous les sacrements religieux. La règle veut que les comédiens renoncent à leur art s’ils
veulent les recevoir. Ce statut prend d’autant plus d’importance dans une société où tout
est organisé en fonction de l’Eglise et les sacrements. Tout pouvoir dérive de la puissance
divine…
En 1641, leur statut tend à changer, et le pouvoir est de plus en plus indulgent vis-à-vis des
comédiens. En 1641, Louis XIII proclame qu’il n’y a pas de blâme à exercer la comédie dans
les limites de la décence. Avec la présence de Molière (notamment dans l’entourage du Roi
Louis XIV), l’art théâtral gagne ses lettres de noblesse. Cette liberté croissante diminue à
la fin du siècle avec l’apparition de la Comédie française et l’exil de la troupe des Italiens.
On ne leur accorde un vrai statut social qu’en 1789, en même temps que les juifs et les
protestants.
Ainsi, le théâtre classique est à cette époque longuement étudié. Les intellectuels
s’attachent particulièrement à le codifier en faisant référence notamment à Aristote pour la
comédie et la tragédie. (Règle des 3 unités : temps, lieu, action / Unité de ton / Règle de
bienséance)
L’art doit purger les passions (la catharsis) avec la tragédie et corriger les mœurs en riant
avec la comédie. C’est ainsi que le 17ème siècle est appelé le Siècle du Théâtre. Par son
intermédiaire, les poètes trouvent ainsi un moyen de communication directe avec leur
auditoire.
Les Troupes Ambulantes
Les troupes ambulantes font frémir les places publiques de Paris : les représentations
théâtrales se font sur les tréteaux des foires de Saint Germain, Saint Laurent ainsi que sur
la Place Dauphine et sur le Pont Neuf. Ces farces visuelles et leurs dialogues comiques et
satiriques attirent un grand nombre de passants dont Molière et les gens de la Cour. En
province, au début du 17ème siècle, les comédiens vont de ville en ville jouer sur des scènes
improvisées ou dans certains Jeux de Paumes. Les deux plus célèbres troupes ambulantes
furent celle de Floridor (rentrée en 1638 au Théâtre du Marais) et celle de Molière.
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Les Théâtres de Paris
Au 17ème siècle, Paris est un éternel spectacle. Le quartier des Halles, dans lequel grandit
Jean-Baptiste Poquelin, est particulièrement animé. A L'Hôtel de Bourgogne, autrefois
utilisé pour les représentations de mystères, les petites troupes de passage ont
l’opportunité de louer les salles pour leurs représentations. En effet, aucune troupe
officielle n’y est établie jusqu’en 1628, lorsque la troupe de Valleran-Lecomte s'y établit
sous l'ordre de Louis XIII, devenant ainsi "Troupe Royale". Malgré le monopole de cette
dernière, le théâtre du Marais s’installe en 1634. En 1673, la troupe du Marais fusionne avec
la troupe de Molière.
En 1680, la Comédie française est fondée par le roi Louis XIV qui lui accorde le privilège de
toutes les représentations françaises. Les pièces écrites au 17ème siècle sont toujours jouées
par la Comédie française.
La troupe
troupe de Molière
Les comédies de mœurs et de caractère de Molière représentent une véritable galerie de
la société du 17ème siècle. Son premier souci est de «plaire». Pour lui plaire voulait dire rire.
Et le rire est son arme. Son comique est toujours significatif. Molière cherche le réel des
situations et excelle dans la peinture de la nature humaine.
En 1644, la troupe de Molière l'Illustre Théâtre monte son propre théâtre mais ne pouvant
tenir financièrement, Molière fait faillite et doit repartir avec sa troupe en Province.
Après 13 ans de représentations provinciales, ils retournent s'installer à Paris en 1658. Suite
au succès de la représentation de Nicomède au Louvre devant le Roi et sa Cour, ils
obtiennent la protection du frère de Louis XIV, Philippe d'Orléans, qui les installe au Petit
Bourbon, devenant ainsi la " Troupe de Monsieur".
En 1661, la troupe est transférée au Palais-Royal, logée avec la troupe des comédiens
italiens.
En 1673, à la mort de Molière, sa troupe fusionne avec la troupe du Marais, et toutes deux
emménagent dans l'Hôtel Guénégaud, rue Mazarin.
La Comédie française
En 1680, les deux rivaux, l'Hôtel de Bourgogne et l'Hôtel de Guénégaud, se réconcilient.
Louis XIV crée un Édit leur ordonnant de fusionner et de devenir une troupe unique et
permanente. Le Roi leur accorde un privilège, obtenant ainsi le monopole de toutes les
représentations françaises. La nouvelle compagnie devint la Comédie française.
En 1687, ils s'installent dans la rue des Fossés-Saint-Germain. La Comédie française est
dirigée par un administrateur général rémunéré par l'État, mais ce sont principalement les
comédiens de la troupe de Molière qui dominent la gérance interne.
La comédie italienne
italienne
Venus en France à la demande de Catherine de Médicis au XVIe siècle, les comédiens
italiens deviennent très à la mode à Paris. Ils apportent la Commedia Dell'arte qui influence
de nombreux auteurs et acteurs français. Le public adore en particulier leurs
représentations d'Arlequin, Pierrot, Polichinelle et Pantalon. Ils sont protégés par Louis
XIV et deviennent ainsi les comédiens ordinaires du Roi. En 1653, Louis XIV décide de
nommer cette troupe de Tiberio Fiorelli (Scaramouche), les comédiens italiens.
En 1658, ils font leurs représentations au Petit Bourbon, partageant ainsi la scène en
alternance avec Molière et sa troupe. Ils partent dès 1660 pour s'installer à l'Hôtel de
Bourgogne.
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En 1697, ils sont chassés sur ordre de Louis XIV, à la demande de Madame de Maintenon,
offensée à la suite d'une de leur représentation de la La Fausse Prude.
L'Opéra
L'opéra vient aussi de l'Italie où il est créé fin XVIe et début du XVIIe siècle. En France, c'est
Jean-Baptiste Lully qui fait de l'opéra un spectacle à la mode. La particularité de l'opéra
français de Lully est l'intégration de somptueux ballets concluant les grandes
représentations théâtrales.
Molière occupe la sommité de notre
drame, non seulement comme poète,
mais encore comme écrivain […].
Chez lui le vers embrasse l’idée, s’y
incorpore étroitement, la resserre et
la développe tout à la fois, lui prête
une figure plus svelte, plus stricte,
plus complète, et nous la donne en
quelque sorte en élixir.
Victor Hugo, Préface de Cromwell, 1827.
Q UELS SONT LES SUJETS PRÉFÉRÉS DES PIÈCES DE
M OLIÈRE ?
O Ù TROUVE-T - IL SON INSPIRATION ?
C OMMENT PENSEZ-VOUS QU’ IL SOIT REÇU PAR LE PUBLIC ?
SES CRITIQUES SONT - ELLES ENCORE D’ACTUALITÉ ?
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ET SI ON PARLAIT …
• … de l ’évolution des mœurs et de l a condition de la
femme
Dans toute son œuvre, Molière est sensible à la condition des femmes. Il défend leur
liberté, se montre en faveur d’une juste émancipation et s’oppose au mariage forcé.
Au 17ème siècle, dans toute classe sociale, la femme est soumise et enfermée. Les hommes
qui les entourent les protègent et les maintiennent par leurs activités dans un état de
minorité perpétuelle. Nombreux sont ceux qui veulent maintenir les femmes dans
l’analphabétisme et dans l’ignorance. Quand on permet aux femmes de s’instruire, c’est
dans un but pratique pour que les jeunes filles puissent être des épouses dociles, de
bonnes mères et de bonnes chrétiennes.
Cependant, des femmes s’élèvent contre cette situation : Madeleine de Scudéry (1607(16071701) va lutter contre la tyrannie, contre la morale autoritaire, contre le mariage imposé et
les maternités forcées. Elle exprime son point de vue en ces termes : « Je suis loin de
proposer que les femmes soient savantes, ce qui, à mon sens, serait au contraire une
grande erreur ; mais, entre la science et l’ignorance, il y a quelque moyen terme que
l’on devrait précisément adopter. »
Le siècle des Lumières voit les femmes prendre part aux réseaux intellectuels. La place des
femmes évolue et est de plus en plus importante dans la société et son fonctionnement.
Au début du 19ème siècle, l’émancipation de la femme se poursuit : Georges Sand et Mme
Dieulafoy se sont montrées en public dans des pantalons d’homme, et la Troisième
République ouvre des collèges féminins et accepte des filles dans les universités.
Aujourd’hui, les mœurs on évolué : droit de vote des femmes, mixité des écoles,
avortement, contraception, jupes, l’accès à certaines professions, l’égalité des salaires, …
Quelques repères historiques sur l’évolution du féminisme :
Deux grandes périodes caractérisent l’histoire du féminisme : celle du 19ème siècle
qui concernent plus les revendications et l’implication politique des femmes (=droit
de vote et droit à l’éducation) ; et le 20ème siècle où le mouvement se radicalise dans
les années 70’ vers des questions de sexualité. Ces dernières revendications
prennent leurs sources dans les révoltes de mai 68 et la volonté générale de
balayer les valeurs traditionnelles (la maîtrise de la fécondité (pilule, avortement) /
Lutte contre le concept de la « femme objet »). Tous ces combats remettent
constamment en question la société et son organisation.
-
-
Dès le 17ème siècle, les premières revendications féministes concernent un
meilleur accès à l’instruction pour les femmes. Les féministes de l’époque
soutiennent que la femme n’est pas inférieure à l’homme par nature mais du fait
de son éducation.
Au 18ème siècle, les salons ‘intellectuels’ tenus par les femmes sont créés. Les
hommes y sont présents. C’est dans ces salons que les Lumières prennent leur
essor en favorisant les libres débats. Ce siècle voit aussi le mariage évoluer : il
devient un contrat entre les époux et le divorce est institué par la loi, par
consentement mutuel.
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En 1793, la Convention interdit aux femmes de se réunir en club.
(L'assemblée
craint que ces regroupements ne soient des réunions
politiques.)
- Le 19ème siècle, progressiste, voit cependant quelques retours en arrière
notamment en 1804 lorsque le code civil napoléonien déclare la femme
incapable juridiquement. Elle est placée sous l’autorité de son père, puis de son
mari ; mais aussi lorsque le divorce est de nouveau aboli.
- En 1808, Charles Fourier, philosophe français à qui on attribue le mot féminisme,
réclame le droit de vote des femmes et la liberté en amour.
- Fin du 19ème siècle, de nombreux mouvements de femmes dans différents pays
combattent pour obtenir le droit de vote.
- En Belgique, Isabelle Gatti de Gamond fait une étude sur la condition sociale de
la femme. Elle réalise que l’éducation et l’enseignement de qualité sont les
conditions nécessaires pour l’émancipation de la femme. Elle lutte pour ce droit
et fonde en 1864 à Bruxelles la première école moyenne pour les filles. En 1875,
on discute pour la première fois au parlement en Belgique de l’accès à
l’université pour les femmes. Petit à petit, un certain nombre de professions leur
sont rendues accessibles.
- Le 20ème siècle voit l’émancipation des femmes faire un bon en avant, malgré les
rumeurs comme quoi des filles trop diplômées auront du mal à trouver un mari…
- En 1920 : accès au vote pour les élections communales en Belgique et en 1948, le
droit de vote est accordé aux femmes pour les élections parlementaires et
provinciales.
- En 1943, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnait la pleine
égalité entre hommes et femmes.
- Dans les années 50’, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est ratifié
dans le traité de Rome. De nombreuses grèves sont réalisées pour cette lutte
par les femmes, notamment la grande grève de 1966 à Herstal (3000
travailleuses y font grève pendant 3 mois).
- En 1965, une loi est votée en France qui rend la femme libre de travailler.
- Dans les années 60’, la contraception, la protection des contrats de travail en
cas de grossesse, les débats sur l’avortement,… sont d’actualité.
- 1970 : naissance du Mouvement de libération des femmes. Cette organisation
fédère plusieurs groupes de différentes tendances politiques, philosophiques
ou sociologiques. (=protection de la femme, lutte contre la violence, pour ses
droits et pour l’avortement)
- 1977 : officialisation de la journée internationale de la femme le 8 mars.
- Au 21ème siècle, la loi sur la parité est appliquée en France.
Y A - T - IL DES LIMITES À L’ ÉMANCIPATION DE LA FEMME
F EMME ?
L E FÉMINISME EST - IL ENCORE PRÉSENT DANS
DA NS NOS
SOCIÉTÉS ?
SI OUI, POUR QUOI SE BATTENT LES FÉMINISTES
AUJOURD’ HUI ?
L ES FEMMES ONT- ELLES LES MÊMES DROITS
DROI TS PARTOUT DANS
LE MONDE ?
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• … de
de la
l a préciosité
La préciosité est un courant de pensée qui marque la société française à partir du début du
17ème siècle, d’abord chez la noblesse puis ensuite chez les bourgeois qui les imitent.
Elle se traduit dans les mœurs aristocratiques par un comportement social d’un
raffinement extrême.
Si la préciosité date du début du siècle, l'adjectif « précieuse » est employé pour la
première fois vers 1650, pour désigner avec ironie les femmes de l'aristocratie affectant
dans leurs manières, leurs discours et leurs sentiments une délicatesse excessive. Il n'y eut
pourtant pas que du ridicule dans cette mode, qui fait aussi naître une vie intellectuelle et
littéraire intense.
En effet, les salons littéraires sont à cette époque le lieu où les femmes s’instruisent
mutuellement en toute liberté… Les plus célèbres et les plus influentes des précieuses,
Mme de Rambouillet, Mme de Sévigné et Mlle de Scudéry, reçoivent dans leurs salons une
société choisie, pour disserter sur des sujets comme la littérature ou l'amour. Ces femmes
prétentieuses désirent rénover les mœurs, la langue, la littérature, la philosophie, et
cherchent à régner autrement que par leurs charmes. Elles veulent que les hommes les
considèrent comme précieuses et qu’ils leur témoignent l’attention qui en découle. (Cette
attitude n’est apparue que dans le monde occidental étant donné qu’il est né de
l’opposition à l’image chrétienne de la femme.)
Ce courant, qui disparait très vite des mœurs (+/- 1660), influence considérablement la
littérature de son siècle, notamment en ce qui concerne l'étude psychologique et le lexique
amoureux.
De nombreux auteurs, de toutes nationalités, ce sont emparés de ces personnages pour les
ridiculiser sur scène. Molière aussi s’inspire de manière satirique des créations de l’époque.
Caractéristiques :
La préciosité se caractérise par une recherche excessive de la distinction dans :
- Les manières : le précieux se reconnaît déjà à l’habit. La précieuse reçoit ses
invités, étendue sur son lit, dans sa chambre au premier étage. De chaque côté du
lit sont les « ruelles », l’une pour les visiteurs, l’autre pour les laquais.
- Le langage : plein d’emphases, il emploie des périphrases et métaphores, multiplie
les superlatifs, bannit les mots populaires, bas, etc… Un lexique à part est d’ailleurs
né de ce courant.
- Les sentiments : la précieuse, comme une reine à la fois inaccessible et idolâtrée,
reçoit les hommages et s’y prête sans se donner en retour, afin de rester libre et
d’en recevoir toujours davantage. L’amour devient une sorte de jeu dont la règle
proscrit le mariage comme un lien impur et asservissant, et à plus forte raison la
passion qui ne souffre pas de limites…
Source principale : http://membres.multimania.fr/bellair/pedagogie/precieux.htm
•
•
Q UELLE SERAIT VOTRE DÉFINITION
DÉFINITION DE LA PRÉCIOSITÉ
PRÉCIOSITÉ ?
L ES CARACTÉRISTIQUES SONT - ELLES LES MÊMES À NOTRE
NOTRE
ÉPOQUE ?
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• … de l’influence du carcan familial
Au XVIIème siècle, la famille et chacun de ses membres tient une place importante.
Dès l’enfance, la position de l’homme ou de la femme est clairement inscrite : le garçon
hérite du nom et de la terre ; la fille doit être dotée puis mariée. Les mariages sont
généralement arrangés par les familles, et l’amour y est très critiqué. Il est pour beaucoup
considéré comme un sentiment dangereux car il prive l’homme de sa raison, qualité qui le
place au-dessus des animaux. L’âge minimum requis est 13 ans et demi pour les garçons et
11 ans et demi pour les filles. L’enfant n’est pas encore considéré comme une personne, il
n’a pas le droit à la parole, quand il a accès à l’instruction, les modes d’enseignements sont
très strictes. Les enfants des paysans ne savent ni lire ni écrire.
Le rôle de la femme est d’abord de fonder un foyer et d’apprendre à recevoir du monde.
C’est à cette époque que les salons ‘intellectuels’ se créent. Les femmes s’intéressent de
plus en plus aux sciences et aux découvertes diverses.
Ainsi, les femmes cherchent de plus en plus de libertés dans la famille, et envers leur mari.
Cependant, soumise au bon vouloir du père, puis du mari, la seule liberté qui leur est
parfois accordée est celle d’exercer une activité professionnelle, et ce souvent pour éviter
de tomber dans la misère.
Les hommes quant à eux ne prennent pas au sérieux cette volonté d’être leur égale.
Femmes et enfants leur doivent obéissance.
Q UELLES SONT LES PRESSIONS
PRESSIONS FAMILIALES DE L’ ÉPOQUE DE
M OLIÈRE ?
L E MARIAGE FORCÉ EXISTE
EXISTE- T -IL ENCORE AUJOURD’ HUI ?
Q UELLES SONT LES AUTRES
AUTR ES PRESSIONS FAMILIALES
FAMILIA LES QUE
L’ ON PEUT SUBIR DANS NOTRE
N OTRE SOCIÉTÉ ?
• … de bien d’autres sujets !
-
Le savoir, la connaissance : qu’est-ce qu’être SAVANT ?
L’imposture intellectuelle. Qu’est-ce que c’est ?
d’IMPOSTURE ?
Quelle est la place des femmes dans l’œuvre de Molière ?
Pourquoi
parle-t-on
Il est peu d’hommes pour souhaiter du fond du cœur
que la femme achève de s’accomplir ; ceux qui la
méprisent ne voient pas ce qu’ils auraient à y gagner,
ceux qui la chérissent voient trop ce qu’ils ont à y
perdre ; il est vrai que l’évolution
l’évolution actuelle ne menace
pas seulement le charme féminin ; en se mettant à
exister pour soi, la femme abdiquera la fonction de
double et de médiatrice qui lui valait dans l’univers
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masculin sa place privilégiée […] Simone de Beauvoir,
Le Deuxième sexe, Paris, Gallimard, 1949.
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SOURCES
-
http://17emesiecle.free.fr/Theatre.php
www.comptoirlitteraire.com (André Durand présente Les Femmes savantes)
http://www.artmony.biz
www.wikipedia.org
www.alalettre.com
http://kourandartavignon.unblog.fr/2012/06/19/rencontre-avec-denis-marleau-etstephanie-jasmin-pour-les-femmes-savantes-de-moliere-dans-le-cadre-des-fetesnocturnes-de-grignan-par-marie-laure-atinault-et-angelique-lagarde/
http://moliere.mes-biographies.com/Les-Femmes-savantes.html
http://labriquedetoulouse.fr/spip.php?article106
www.hemes.be
www.ladominationmasculine.net
http://membres.multimania.fr/bellair/pedagogie/precieux.htm
Bibliographie :
- Les Femmes savantes, Molière, Petits Classiques, Larousse, 2007.
- Parcours Molière, dossier pédagogique, dossier réalisé par Frédérique Brunner et
Laure Saveuse-Boulay, sous la direction de Joël Huthwohl, Comédie-Française.
- Etude : Femmes : combats et débats. Quel avenir pour le féminisme aujourd’hui ?,
Kinga IGLOI et Irène FAVIER, 2 novembre 2005.
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C E QU ’EN DIT LA PRESSE
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