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´DITORIAL
Recommandations pour la pratique clinique,
Nice, Saint-Paul-de-Vence : et de trois !
J. Gligorov
1
,M.Namer
2
1
Service d’oncologie me´ dicale, AP–HP, hoˆ pital Tenon, 4, rue de la Chine, F-75970 Paris, France
2
Centre Azureen de cance´ rologie, 1, place du Docteur-J.-L.-Broquerie, F-06250 Mougins, France
Les voici ! Beaucoup en ont parle´, discute´ et les ont attendues : elles sont maintenant a`
votre disposition apre` s un long travail de relecture qui, je l’espe`re, re´ pondra a` vos attentes.
Nous avions opte´ , lors de cette troisie`me e´ dition, pour cinq the` mes et vous n’en
retrouverez que quatre. Comme lors de la premie`re e´dition des RPC, un des groupes de
travail, malgre´ unerevuedelalitte´ rature comple` te, a conside´re´ qu’il e´ tait impossible, voire
dangereux de re´ pondre a`lade´ finition d’une population dite de « bon pronostic ». Et
pourtant, me direz-vous, il s’agit d’un proble`mequotidien.Exact,maisa`lade´chargedenos
experts, la notion la plus importante a`inte´ grer est celle du temps et de la dure´e. La
philosophe Simone Weil e´ crivait : « La vie elle-meˆ me change tellement vite. C’est tellement
difficile aujourd’hui de faire des pronostics sur ce que seront les choses dans dix ans ». En
effet, la question du pronostic ne peut se concevoir qu’en fonction du recul ne´cessaire pour
admettre la gue´ rison ou un taux de rechute « acceptable ». Le constat principal a donc e´te´,
avant meˆme d’aller plus loin, de devoir s’accorder sur la de´ finition du « bon pronostic » ;
pour citer cet autre philosophe qu’est Bertrand Russel : « dans toute discussion, le plus
de´ licat est toujours de faire la diffe´ rence entre une querelle de mots et une querelle de
fond ». Il reste qu’en pratique clinique, les acteurs de soins et de de´ cisions sont de plus en
plus de´sireuxdetraiteroud’eˆ tre traite´ s au plus juste. Cela explique, notamment dans
les pays ou`lede´pistage ame` ne son lot conside´ rable de petites tumeurs sans atteinte
ganglionnaire, l’importance e´ mergente de nouveaux outils pronostiques, certes en cours
de validation, mais de´ja` utilisables et inte´gre´ s dans certains re´fe´ rentiels [1].
Les autres RPC ont porte´ sur le cancer du sein me´ tastatique, le cancer du sein de la
femme non me´nopause´e,lecancerduseindelafemmeaˆge´ e et la surveillance. Au moment
ou` ces recommandations paraissent, quelques articles re´ cents viennent conforter ces
choix.
En ce qui concerne la prise en charge des populations aˆge´ es, on retiendra un article
re´ cent des colle` gues allemands soulignant le sous-traitement des populations aˆge´es par
rapport aux standards [3]. Doit-on re´ aliser un traitement a` « l’e´ conomie » pour une patiente
de 70 ans sans comorbidite´ s importantes qui avait the´ oriquement, avant le diagnostic, une
espe´rancedeviedeplusdedixans?
Dans le domaine du cancer du sein me
´ tastatique, les avance´esentermesde
de´ veloppement des traitements sont si importantes qu’on ne peut exclure une re´flexion
suivie quant a`l’inte´ gration des nouveaux traitements (syste´ miques ou locore´ gionaux) afin
de poursuivre l’objectif principal dans cette situation : augmenter la dure´ e de vie avec une
meilleure qualite´, mais e´ galement de´ finir les interrogations et les voies de recherche
futures [2].
Pour la surveillance, on doit en revanche reconnaıˆtre un certain de´ sert de publications
depuis maintenant plus de 15 ans, amenant peut-eˆtre a` s’interroger sur l’importance d’une
surveillance « a` la carte » en fonction du risque lie´austade,a` labiologiedelatumeur,mais
e´ galement de l’impact des traitements.
Encore du travail donc pour la suite. Les RPC 2009 nous auront e´ galement permis de
construire des ponts collaboratifs avec nos colle` gues de l’AGO, du NCCN, de Saint-Gallen,
Oncologie (2009) 11: 495–496
©Springer 2009
DOI 10.1007/s10269-009-1822-x
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