A PROPOS DES GENERIQUES Michel ANDRÉJAK Variété des génériques Vraies copies : même PA, même forme galénique, mêmes excipients … et éventuellement même fabricant Génériques essentiellement similaires : même PA, même forme galénique, excipient(s) différent(s) Génériques assimilables forme galénique , forme chimique du PA (sel au lieu de base ou sel ). … et les bio-similaires (pour les médicaments de biotechnologies). Opinion vis-à-vis des génériques (enquête Dordogne 2009) Les génériques Pour les patients Pour les MG Sont aussi sûrs 41,6 % 28,5 % Sont aussi efficaces 48,7 % 39,5 % Sont préjudiciables à la recherche/innovation 20 % 42 % Sont trop nombreux 14 % 48,5 % Permettent de faire des économies 72,5 % 72 % Inconvénients pouvant être liés aux médicaments génériques (selon MG dans l’enquête Dordogne 2009) 92 % : variations des excipients 92 % : risque accru d’EI perçu par les patients 70 % : difficultés liées à des changements de forme galénique 62 % : craintes sur des variations de biodisponibilité 25 % : moindre efficacité ou risque accru d’EI Craintes des MG vis-à-vis de la substitution (Enquête Dordogne 2009) 87 % : mauvaise observance 68 % : risque de surdosage 37 % : absence de continuité dans la prescription et le suivi 32 % : interférence dans la relation médecin-patient 28 % : méconnaissance du dossier médical par le pharmacien 26 % : méconnaissance de la substitution par le prescripteur 23 % : atteinte à la liberté de prescription 0 % : aucune crainte Suivi et inspections par les autorités réglementaires ex: SYSTEME D’ALERTE FAX 23/07/2010 Le laboratoire X… En accord avec l’Afssaps procède au retrait des lots… et … de la spécialité dénommée « chlorhydrate de diltiazem X… 60 mg comprimé « … cette mesure fait suite à la découverte d’un comprimé de sotalol 80 mg dans un blister d’une boîte de diltiazem X… 60 mg comprimé. Variété des interrogations sur les génériques Bioéquivalence évaluée chez le sujet sain Passer d’un générique à l’autre ? Médicaments à marge thérapeutique étroite Problèmes liés à une variabilité interindividuelle déjà importante Cas d’effets indésirables sous générique disparaissant sous princeps Problèmes de bonne pratique et de communication Variété des interrogations sur les génériques Bioéquivalence évaluée chez le sujet sain Passer d’un générique à l’autre ? Médicaments à marge thérapeutique étroite Problèmes liés à une variabilité interindividuelle déjà importante Cas d’effets indésirables sous générique disparaissant sous princeps Problèmes de bonne pratique et de communication Les génériques présentent-ils des risques en termes de sécurité pour les patients ? Un générique est une copie d’un princeps dont le brevet a expiré La raison d’être des génériques est purement économique. Prix du générique < prix du princeps Médicaments en ville 2009 Marché : 30.109 € 9 Médicaments remboursables : 27.10 € 9 Génériques : 4.10 € 9 Economie : 1,45.10 € Source : Mutualité Française Définition d’un générique (Directive 2004/27/CE/CSP L.521-1) Même composition qualitative et quantitative en principe actif Même forme pharmaceutique Même bioéquivalence L’AMM DU GENERIQUE EST ACCORDÉE PAR L’AFSSAPS Cette AMM est attribuée sur les critères suivants : - composition - forme pharmaceutique - biodisponibilité Composition CORVASAL 2 mg cp MOLSIDOMINE Merck 2 mg cp crospovidone silice colloïdale macrogol 6000 amidon de maïs stéarate de Mg hypromellose lactose mannitol eau lactose jaune de quinoléine rouge cochenille jaune orangé S stéarate de Mg Composition Principe actif : générique ≡ princeps Excipients : générique ≠ princeps (adjonction d’un excipient, d’un colorant…) Très rares cas où le générique a une composition en excipients plus intéressante que celle du princeps L’AMM DU GENERIQUE EST ACCORDÉE PAR L’AFSSAPS Cette AMM est attribuée sur les critères suivants : - composition - forme pharmaceutique - biodisponibilité Forme pharmaceutique H, 65 ans, insuffisance coronaire, colopathie fonctionnelle Traitement chronique : CORVASAL (molsidomine) UNICORDIUM (bépridil) AMLOR (amlodipine) PLAVIX (clopidogrel) TAHOR (atorvastatine) DUSPATALIN (mébévérine) à la demande 1 – la prise simultanée de DUSPATALIN 200 mg, 2 gélules et CORVASAL 1 cp est bien tolérée 2 – la prise simultanée de MEBEVERINE Biogaran 200 mg, 2 gélules et CORVASAL, 1 cp → hypotension orthostatique majeure. DUSPATALIN : Eudragit E 30D et L 30D = forme à libération prolongée cachée Cette assimilation de formes pharmaceutiques différentes peut entraîner : - une mauvaise observance - plaintes sur la qualité du médicament générique (s’effrite, se dissout mal…) = sous-médicament ? - des différences d’effet, notamment pour les médicaments retard L’AMM DU GENERIQUE EST ACCORDÉE PAR L’AFSSAPS Cette AMM est attribuée sur les critères suivants : - composition - forme pharmaceutique - biodisponibilité Bioéquivalence Deux médicaments contenant le même principe actif, administrés avec la même dose et par la même voie sont dits bioéquivalents s’ils ont la même biodisponibilité. Bioéquivalence thérapeutique = même profil d’efficacité et de sécurité des 2 médicaments comparés = mesure indirecte à partir d’étude de biodisponibilité Guidance on the investigation of bioavailability and bioequivalence – EMEA 2001 Bioéquivalence Etude sur la quantité de principe actif atteignant la circulation générale et sa vitesse pour y parvenir Quantité = AUC Vitesse = Cmax et Tmax Biodisponibilité relative : rapport entre les paramètres de deux médicaments administrés par la même voie d’administration AUC, Cmax, Tmax bioéquivalence 7,00 concentration plasmatique 6,00 Cmax 5,00 AUC = AUC Cmax 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00 0 Tmax 1 Tmax 2 3 4 temps (heure) 5 6 7 8 Bioéquivalence AUC Gé / AUC R = 1 Cmax Gé / Cmax R = 1 Tmax Gé=Tmax R IC 90% de ce ratio compris dans un intervalle entre 0,8 et 1,25 IC 90% de ce ratio compris dans un intervalle entre 0,8 et 1,25 Pas de test statistique adapté, test nonparamétrique avec IC 90% si intérêt clinique…laissé à libre appréciation Conditions des études de biodisponibilité Nombre de sujets : minimum 12 Volontaires sains 18-55 ans, BMI normal, non fumeur, non alcoolique ou drogué, non malade Standardisation : pas d’autres médicaments, alimentation, boisson, activité physique, heure d’administration… Etude simple dose, cross-over avec washout Comparaison Générique/Princeps Biodisponibilité entre deux génériques Référence R AUC (ng.h/ml) 100 Générique A Générique B 80 125 Ratio B/A 0,64 Ratio A/B 1,56 La biodisponibilité relative entre deux génériques peut varier entre -36% et +56%. Et la substitution du point de vue du - malade ? - médecin ? - pharmacien ? Malade Méfiance Les génériques du salbutamol étaient perçus comme moins efficaces que la VENTOLINE, alors que la biodisponibilité est équivalente. Même défiance pour la buprénorphine générique / SUBUTEX Observance Mauvaise compréhension de la substitution Médecin Le médecin ne sait pas s’il y a eu substitution, ni par quoi. S’il y a un problème, le malade se retourne vers le médecin. Le médecin attribue un effet indésirable au princeps. Le médecin a peu d’informations sur les génériques (quasi absents du Vidal, sans visite médicale, transférée vers les pharmaciens). Pharmacien Devenu un prescripteur Erreur dans la délivrance : ressemblance des noms gammes de génériques (boîtes identiques) formes pharmaceutiques identiques gamme de dosages incomplète Gestion pharmaceutique rendue complexe durée de vie du générique courte changement de marché dans les pharmacies Rôle de conseil pharmaceutique renforcé Recommandations I Préférer la substitution avec des génériques de même composition en excipients que le princeps Utiliser à bon escient la mention « non substituable » écrite en toute lettre sur l’ordonnance, à côté de chaque médicament Utilisation de la dénomination commune Eviter la substitution entre génériques Bien réfléchir à la substitution dans le cadre des médicaments à marge thérapeutique étroite dans les traitements chroniques, chez la personne âgée Recommandations II Composition des génériques à faire figurer dans le « Vidal » Réduction des marges de fluctuation de bioéquivalence pour certains médicaments Amélioration de la connaissance des médicaments par les génériqueurs Amélioration de la pharmacovigilance chez les génériqueurs globalement Les génériques ne posent pas par eux-même de problème de sécurité en général La substitution pose un problème car elle constitue une modification du traitement antérieur Iatrogénèse des méd génériques en gériatrie Adam et coll. Therapie n° d’oct 2011 Les Excipients à effets notoires, pourquoi et comment les prendre en compte ? Excipient ? Toute substance autre que le principe actif (p.a.) Participe au mode d'action du médicament sans interaction avec le p.a. Fonction de l’excipient: stabilise une substance active (les conservateurs…) ; solubilise (par ex. substance hydrophobe dans une huile ou une émulsion) ; permet une dissolution correcte et ciblée (dans un verre, l'estomac…) donne une forme (gélule, suppositoire, gel, liquide, etc.) en rapport avec le mode d'administration (per os, injectable, transcutané, etc.) ; peut donner une sapidité nécessaire (les édulcorants) modifie la biodisponibilité, la demi-vie … Devrait avoir une innocuité parfaite Mais certains sont réputés à « effet notoire » (EEN) Excipient à « effet notoire » (EEN)? Sa présence peut nécessiter des précautions d'emploi pour certaines catégories particulières de patients Notion officialisée en France en juin 1999 Publication du « répertoire des médicaments génériques » Droit de substitution pharmacien Excipient à « effet notoire » (EEN)? Sa présence peut nécessiter des précautions d'emploi pour certaines catégories particulières de patients Généralement la composition en excipients est plus intéressante pour le princeps Liste des EEN ? Dernière mise à jour 3 mars 2009 selon Guideline Européen 2003 http://www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/ap plication/29aa941a3e557fb62cbe45ab09dce305.pdf 47 substances répertoriées Présentées sous forme de fiches (mentions obligatoires) Mentions obligatoires figurant dans le RCP et la notice patient ? RCP 4.3 Contre-indication 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi mention de l’effet notoire 4.8 Effets indésirables Allergie, par rapport à la pathologie préexistante… ajout recommandé s’il peut provoquer des EI graves (allergie) NOTICE 2. Quelles sont les informations à connaître avant de prendre le médicament CI, précautions d’emploi, mises en garde spéciales 4. Quels sont les effets indésirables éventuels ? Description possible des EI > 50% réactions allergiques ou cutanées (27/47) les plus courants ne donnent pas d’allergie : lactose, aspartam, sodium, saccharose, glucose Classement des EEN 1- Excipients CI ou déconseillés chez les patients souffrant de pathologies spécifiques: Phénylcétonurie : aspartam, phénylalanine Allergie au blé : amidon de blé Intolérance au fructose : fructose, sorbitol, sucre inverti, maltitol, saccharose Intolérance au galactose : galactose, lactose Syndrome de malabsorption glucose/galactose : galactose, glucose, sucre inverti, lactose, saccharose Déficit en lactase: lactose Déficit en sucrase-isomaltase : saccharose Ethanol chez l’alcoolique, l’insuffisant hépatique, l’épileptique Nature des EEN ? 2- Excipients CI dans certaines populations Ethanol : chez la femme enceinte, allaitante ou l’enfant Alcool benzylique jusqu’à 3 ans 3- Excipients dont il faut tenir compte en cas de régime : pauvre en potassium : potassium (K+) pauvre en sodium : sodium (Na+) Pauvre en sucre ou diabète : sucres (fructose, glucose, galactose…) Nature des EEN (suite) ? 4- Excipients pouvant potentiellement engendrer un EI : troubles digestifs (diarrhée…): sorbitol, xylitol, sirop glucose, maltitol, lactitol, huile de ricin, formaldéhyde, glycérol, mannitol Irritation peau et muqueuse : chlorure de benzalkonium, ac benzoïque, hydroxyanisole butylé, hydroxyanisole butylé, propylène glycol, diméthyl sulfoxyde eczéma de contact (forme topique+++): chlorure de benzalkonium, parabens, huile de ricin bronopol, hydroxyanisole butylé, hydroxyanisole butylé , Baume du Pérou, formaldéhyde, lanoline, composés organomercuriels, propylene glycol, ac sorbique, alcool stéarylique, alcool cétostéarique, réactions allergiques (urticaire, anaphylaxie) : huiles d’arachide, ricin, sesame, soja, colorants azoïques, parabens, sulfites, alcool benzylique, ac sorbique, organomercuriels, latex, héparine, aprotinine, chlorocrésol Conditions de survenue de l’EI ? liées à la voie d'administration Huile de ricin : voie topique (eczéma), voie orale (laxatif léger), voie parentérale (réactions allergiques sévères) Alcool benzylique : voie parentérale (jusqu’à 3 ans) Liées à une dose seuil (effet dose-dépendant) K+ si > 1 mmol/l (à prendre en compte si régime hypokaliémiant ou insuffisance rénale) Ethanol 100mg-3g (déconseillé pour alcoolique, insuffisant hépatique, épileptique, femme enceinte, allaitante ou un enfant) Alcool benzylique <90mg/kg/j CI prématuré et nourrisson >90mg/kg/j CI jusqu’à 3 ans Liées à la durée de prise Pour les sucres (fructose, glucose, saccharose…) : à partir de 2 semaines de prise, nocivité possible pour les dents Comment prendre en compte les EEN ? Pas le seul fait des génériques Recommandation de substitution Spécialité ne contenant pas d’EEN Spécialité contenant un ou plusieurs EEN préférer une spécialité générique (SG) sans EEN ou…choisir une SG avec EEN si après interrogatoire aucun risque identifié préférer une SG contenant le ou les même(s) EEN ou une SG partiellement ou totalement dépourvue d’EEN ou…choisir une SG avec EEN si après interrogatoire, pas de risque identifié En théorie la délivrance devrait être accompagnée d’un interrogatoire et d’une information adaptée Conclusion Composition des génériques en excipients est le plus souvent moins intéressante que celle du princeps Meilleure lisibilité des RCP concernant les EEN Pharmacien : statut fournisseur vers un statut de «coprescripteur » Responsabilité du pharmacien seule si Substitution d’un générique avec EEN alors que princeps sans Probable que le patient portera plainte contre celui qui n’a pas respecté la prescription Mais la responsabilité pourrait être partagée si « l’intolérance» avérée à un excipient n’est pas renseignée par le médecin: autorisation implicite si aucune mention Médicaments génériques d’antiépileptiques Conclusion de l’enquête de pharmacovigilance sur les génériques d’antiépileptiques ? Substitution princeps/générique = facteur associé à la survenue de recrudescence de crises chez les patients épileptiques ? Signal pour le VPA et la lamotrigine VPA : influence de variations, même minimes, des concentrations plasmatiques mais absence de signal pour la carbamazépine Lamotrigine : spécificité de la substitution chez le patient épileptique ? Interprétation de ces données avec prudence car observations génériques peu documentées (biais ?) Etudes rigoureuses nécessaires, permettant d’obtenir des observations plus fiables Communication de l’Afssaps mars 2008 Responsabilité des génériques ne peut être affirmée dans la survenue des crises Défaut de bioéquivalence pas mis en évidence Anxiété possible à la substitution = facteur de risque de survenue de crise Importance du dialogue prescripteur – patient – pharmacien accompagnant une éventuelle substitution Mention « non substituable » pour princeps comme générique NB : Mesures prises dans UE sans argumentaire scientifique Ligue française contre l ’épilepsie Relais des infos de l’Afssaps en Avril 2008 Dialogue nécessaire entre les différents partenaires de la substitution Utilité de la mention « non substituable » Récurrence de l’information ? Attitude des caisses ? Nécessité d’un niveau de preuve plus important grâce à des études solides Le débat continue… Cas rapportés en pharmacovigilance Données de la littérature : Quelques cas rapportés Etudes d’opinion Mise au point sur la bioéquivalence Méta-analyse Etudes observationelles En conclusion Recommandations actuelles de l’Afssaps (mêmes recos aux USA) Substitution concertée entre médecin et patient (surtout si pathologie stable) Possibilité d’apposer la mention « non substituable » Pas de switch entre génériques de différents laboratoires Initiation de ttt possible avec un générique LÉVOTHYROXINE OU LÉVOTHYROX ? QUELQUES CONSIDÉRATIONS QUI VIENNENT AJOUTER UN PEU DE COMPLEXITÉ DANS CE SUJET La thyroxine est soumise à des variations d’absorption en relation avec : Les prises médicamenteuses concomitantes : inhibiteurs de la pompe à protons, sels de fer, calcium, magnésium, chélateurs, ralentisseurs de la vidange gastrique, Orlistat. Helicobacter ,gastrite atrophique notamment autoimmune,chirurgie bariatrique. Discussions sur l’heure de la prise (matin-soir ?) : données contradictoires dans des articles à faible niveau de preuve. Pharmacocinétique modifiée par une saturation iodée, état nutritionnel, inflammatoire, corticothérapie etc. LE TEXTE DE LA MISE EN GARDE La lévothyroxine sodique est une hormone thyroïdienne de synthèse à marge thérapeutique étroite. L’ajustement posologique de ce traitement au long cours est individuel et nécessite un contrôle clinique et biologique attentif, l’équilibre thyroïdien du patient pouvant être sensible à de très faibles variations de dose… LE TEXTE DE LA MISE EN GARDE Compte tenu des variations interindividuelles qui pourraient survenir chez les patients à risque : sujets âgés, patients atteints de troubles cardio-vasculaires (insuffisance cardiaque ou coronarienne, troubles du rythme), femmes enceintes, ainsi que chez les patients dont l’équilibre thérapeutique a été difficile à établir, et afin de prévenir tout risque de surdosage ou de sous-dosage, une surveillance attentive du patient est nécessaire en cas de substitution entre deux spécialités à base de lévothyroxine (spécialité de référence par spécialité générique ou spécialité générique par spécialité de référence). Le maintien de l’équilibre thérapeutique doit être confirmé par une évaluation clinique, voire biologique si nécessaire. AVIS DES EXPERTS CLINICIENS (1) Patients pouvant être sensibles à de faibles fluctuations de la biodisponibilité: les sujets pour lesquels le traitement est particulièrement difficile à équilibrer; les femmes enceintes; les enfants ; les patients atteints d’un cancer de la thyroïde pour lesquels la levée de freinage thyréotrope peut être délétère, particulièrement en cas de métastases osseuses (risque de compression médullaire lors de la levée du freinage) AVIS EXPERTS (2) D’autres situations cliniques ont également été évoquées, pour lesquelles une variation de l’apport hormonal peut entraîner des conséquences non négligeables : les sujets âgés fragiles, ainsi que les personnes de faible poids pour lesquelles la susceptibilité à une modification de dose est importante. Un expert mentionne également les sujets à risque d'ostéoporose. les sujets présentant une insuffisance coronarienne ou une anomalie du rythme cardiaque. Pour la majorité des autres patients recevant de la lévothyroxine, il semble peu probable qu’ils ressentent réellement les modifications liées à la variabilité de la biodisponibilité de la lévothyroxine. CONCLUSION Il est nécessaire de réévaluer l'équilibre thyroïdien lors de la substitution d’une spécialité par une autre, par un contrôle de la TSH réalisé entre 6 et 8 semaines après la substitution (hormis pour la femme enceinte où les modalités de surveillance peuvent être différentes), pour les catégories de patients potentiellement sensibles à des faibles variations de l’exposition, tel que défini plus haut. Les experts rappellent que la surveillance de la TSH est dans la plupart des situations limitées à deux contrôles par an une fois l’équilibre obtenu avec une dose précise de lévothyroxine. Quel est l’impact de la mauvaise qualité d’un pelliculage ? Exemple du clopidogrel HCS Antécédents – 57 ans – Cardiopathie ischémique – IDM mai 2008 – Hospitalisation février 2010 ( récidive d’angor, resténose sur IVA ) Médication Médication – Mai 2008 : traitement par Plavix ® – Novembre 2009 : substitution par clopidogrel Biogaran – Depuis décembre 2009 : substitution par clopidogrel HCS Evocation des faits – Patient déconditionnant le clopidogrel HCS quelques heures avant la prise – Remarque que les comprimés de clopidogrel HCS ont tendance à se déliter – Observe de la poudre au fond du semainier Réaction du patient Le patient se confie à son pharmacien. Il pense qu’il n’a pas bénéficié de 75mg de clopidogrel tous les jours du fait de la friabilité du comprimé, ce qui selon lui aurait entrainé son hospitalisation de février 2010. Signalements Le pharmacien notifie le défaut qualité au CRPV Déclaration à l’AFSSAPS Le laboratoire TEVA qui commercialise le clopidogrel HCS est au courant du problème galénique : • Le clopidogrel est sensible à l’action combinée de la chaleur et de l’humidité : ne doit être déconditionné qu’au moment de la prise • Il nous informe qu’ une modification dans la formulation du pelliculage été effectuée récemment Signalements (suite) Selon l’AFSSAPS, lors de la modification du pelliculage, il n’est pas demandé au laboratoire d’effectuer un nouveau test de bioéquivalence. Les tests de stabilité du comprimé s’effectuent avec le conditionnement en aluminium. Questions soulevées Dans ce dossier, la mauvaise qualité du pelliculage a entrainé l’effritement du comprimé. Une modification du pelliculage ne devrait elle pas faire l’objet d’une réévaluation de la bioéquivalence ? Questions soulevées (suite) Ici, le patient n’a pas respecté les précautions d’usage. Cependant, il y a une inadéquation entre les recommandations de conservation et la réalité sur le terrain. Pourquoi, lors d’une modification de pelliculage, les tests de stabilité ne sont ils pas refaits hors de leur conditionnement ? Actualités Projet de loi relatif au renforcement de la sécurité sanitair du médicament et des produits de santé Projet de loi sur le financement de la sécurité sociale Prescription en DCI Obligation pour les médecins de justifier la mention « non substituable » auprès du médecin-conseil Interrogations sur les risques liés aux génériques d’antibiotiques injectables (pas d’étude de bio-équivalence mais similarité au plan physicochimique). Questions soulevées par une étude colombienne (concernant la vancomycine) étude initiée en France sur le sujet.