des acteurs étudiés, le but princi-
pal du programme est commercial
et porte sur le développement du
chiffre d’affaires. » Toutefois, pour
que l’opération soit bénéfique, il
ne suft pas de proposer des avan-
tages, mais il faut aussi savoir of-
frir un programme adapté à ses
clients, tant en termes de support
que de système.
Une relation privilégiée
Plus de la moitié (55 %) des pro-
grammes de délisation reposent
sur une mécanique dite de « cash-
back » : les achats permettent l’ac-
cumulation de points convertis,
lors d’un passage en caisse ulté-
rieur, en une remise en euros. Ce-
pendant, à côté de ces bons d’achat
et de réduction, d’autres avan-
tages « en nature » deviennent de
plus en plus appréciés : au sein des
animaleries, l’une des offres les
plus courantes consiste ainsi à of-
frir un paquet de croquettes à par-
tir d’un certain nombre de paquets
similaires achetés.
Ainsi, chez Truffaut, le Collec-
teur Croq’Bonus récompense le
dixième achat pour l’alimentation
des chiens et le neuvième pour les
chats. Chez MaxiZoo, c’est le test
de l’eau de son aquarium qui est
offert. Animalis, de son côté, a fait
le choix de distribuer de l’eau os-
mosée le mardi et le jeudi. Quant à
Jardiland, un numéro de téléphone
permet aux clients de contacter
gratuitement des experts pour des
conseils sur l’alimentation ou les
soins à apporter à son animal…
Au-delà du cashback, le but est ici
d’établir une relation privilégiée
entre l’enseigne et le consomma-
teur par l’octroi d’avantages qu’il
n’obtiendrait pas ailleurs.
Un objectif conrmé par une autre
évolution récente des programmes
de fidélisation : de plus en plus
d’entreprises proposent à leurs
clients de récompenser non plus
uniquement leurs achats (et le
chiffre d’affaires généré), mais
leur comportement vis-à-vis de
la marque, et notamment les men-
tions qu’ils en font sur les réseaux
sociaux (à travers les « likes », les
« posts », les « hashtags »…). En
plus d’accroître la visibilité de
l’enseigne, le client prend une part
plus active à la relation ainsi ins-
taurée. Un tel système aide enn
à renforcer la notion de commu-
nauté, déjà forte dans l’univers de
l’animalerie et qui permet de re-
grouper et d’identier les posses-
seurs et les personnes ayant des
centres d’intérêt liés aux animaux.
La dématérialisation
en marche
Parmi tous les supports employés
pour faire revenir le client, le plus
classique reste la carte de délité.
Selon le 3e Baromètre de la délité,
réalisé par l’École universitaire
de management IAE Bordeaux,
58 % des sondés détenaient entre
3 et 10 de ces cartes en 2013. Si 2
sur 3 déclarent qu’elles les incitent
à retourner dans le point de vente
correspondant, elles semblent éga-
lement souffrir de sérieux défauts :
52 % des consommateurs possèdent
des cartes qu’ils n’ont jamais utili-
sées, 55 % oublient de les prendre
avec eux ou de les présenter… Le
système ne fait en outre pas l’unani-
mité chez les distributeurs : il ne faut
pas oublier que les quatre premiers
acteurs mondiaux du prêt-à-porter
– H&M, Zara, Gap, Uniqlo –, ou
encore Picard, l’une des enseignes
préférées des Français, fonctionnent
sans cartes de délité !
Ainsi, si plus de 80 % des enseignes
délivrent encore une carte « phy-
sique », les projets eurissent pour
De plus en plus d’entreprises récompensent
le client non plus uniquement sur ses achats, mais
aussi sur son comportement vis-à-vis de la marque.
LA GRANDE RÉCRÉ : UN PROGRAMME D’UN NOUVEAU GENRE
Aucune condition d’entrée, pas de carte de fidélité : ce sont les deux principales caractéristiques
du programme de fidélité « Ma grande famille », mis en place fin 2013 par l’enseigne spécialisée dans les
jeux et jouets pour enfants La Grande Récré. Son principe est simple : dès le premier achat, en magasin ou
en ligne, le client s’enregistre grâce à son adresse mail ; sur le site dédié, il accède à un espace nominatif qui
propose services (ticket de caisse en ligne, livraison des produits encombrants, emballage gratuit…) et offres
incitatives (bons de réduction, promotions…). Ce programme permettrait à La Grande Récré d’améliorer la
connaissance de ses clients et de mettre en place des actions ciblées en fonction du profil (sexe, âge, histo-
rique d’achats…). Des formations ont été organisées par l’enseigne pour expliquer à ses équipes de vente
cette nouvelle politique et leur apprendre les éléments de langage et les attitudes à adopter avec les clients.
la dématérialiser. Cela peut même
aller jusqu’à la suppression de tous
les supports, ce qui n’est pas pour
déplaire aux consommateurs, qui
n’ont plus qu’à donner leur nom lors
de leur passage en caisse pour que
les avantages s’accumulent. Le plus
souvent, les enseignes cherchent
cependant à remplacer la carte par
une application à télécharger sur
smartphone ou sur tablette.
Pour les marques, l’un des intérêts
à terme de cette dématérialisation
vers les supports mobiles serait de
pouvoir envoyer des offres géolo-
calisées, par exemple une promo-
tion lorsque le consommateur se
trouve en magasin ou passe à proxi-
mité. L’application est également
un outil de communication supplé-
mentaire pour le consommateur, fa-
cilitant le partage sur l’internet de
ses activités, bons plans ou conseils
liés à l’entreprise.
Tous les acteurs du marché en sont
donc persuadés : en offrant notam-
ment la possibilité de regrouper et
dématérialiser les cartes, les termi-
naux mobiles sont l’avenir des pro-
grammes de délisation, qui n’ont
pas ni de se moderniser !
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