Cassandre ce que le texte dit *parle avec Clytemnestre Le chœur et le coryphée Apollon elle-même *la princesse troyenne : elle-même le rappelle fleuve Scamandre 1156 fille de Priam 1168 grandi dans une ville où l'on parle une autre langue que la notre 1200 *l'étrangère : dit Agamemnon 951 langage des hirondelles 1050 parle moi barbare 1062 Le chœur 1063 étrangère 1095 tu chantes sans harmonie 1141 *L'esclave : Agamemnon 954 Clytemnestre 1038 *comparée à une bête : chœur 1064 Clytemnestre mors baver de colère écume 1O77 flair d'une chienne 1095 comparée au rossignol 1141 génisse 1295 *Reste devant la porte, ne veut pas descendre du char 1034 1049 1054 1055 abandonne ce char 1070 elle tournoie 1215 *interpelle Apollon *le renom de Cassandre 1098 1099 tu cries et fredonnes des malheurs 1168 raconte son histoire avec Apollon 1203 le travail de la juste prophétie 1214 *curieux dialogue avec le chœur/coryphée : elle répond sans répondre mais finit après avoir décrit la mise à mort d'Agamemnon, elle finit par répondre au chœur 1156 *annonce sa mort je vais bientôt m'abattre sur le sol 1172 *annonce la vengeance d'Oreste 1280 ce que la légende dit jouer les Cassandre : ne pas être écoutée Décrire l'image -repérer le moment du texte qu'on peut associer à l'image si le sujet ne l'indique pas. -Décrire sans projeter -prendre en compte la relation avec les autres personnages. Olivier Py *mise en scène récente *Cassandre avec le chœur *ne semble pas un moment de dialogue *le chœur d'hommes jeunes entoure Cassandre; chacun des choreutes porte une couronne de laurier (arbre d'Apollon) vert, sorte de manteau noir ... *Cassandre emprisonnée dans le coin droit en bas de l'image *une Cassandre qui s'absente qui n'est plus avec le chœur qui s'oublie et oublie le monde extérieur *bras en croix (sorte de posture christique : la passion de Cassandre avant la mise à mort) *contraste entre le caractère paisible du chœur et des choreutes et de l'effondrement du personnage *Cassandre est une jeune fille habillée de blanc *la main posée sur son front : comme si on la soignait, on prenait soin d'elle. La guérison impossible de Cassandre *Cassandre qui souffre, qui peine... Cassandre Peter Stein deux images sont proposées dont l'une est un montage. Deux images sont données de Cassandre. Image 1 : *Cassandre est assise sur les marches d'un escalier (rappel du lieu grec sans qu'on puisse dire s'il y a imitation ou simplement citation. *Cassandre est en présence du chœur :moment dramatique pour elle. Le chœur est constitué d'hommes d'âge mûr, habillés de la même façon, anonyme et peu fantaisiste : costume, chemise grise, cravate, pardessus de laine, chapeau mou : sortes de fonctionnaires éteints. EN tous les cas, un vêtement d'aujourd'hui. L'un ds deux choreutes s'appuie sur une canne. Age du chœur. Léger contrebas : les deux choreutes sont en bas des marches et leur attention est grande, fixée sur Cassandre; interrogation muette, du regard, inquiète, que comprendre ? *Cassandre habillée de blanc, est enveloppée comme d'un drap blanc (froid ? Fragile ? Malade, survie ? Linceul ?); image d'un personnage choqué (cf : images d'actualité); renforcé par le bandeau blanc qu'elle porte sur la tête (blessée, choquée) et qui est tout sauf décoratif *Le regard est perdu devant elle : la visionnaire.. *la main tendue en avant, la paume relevée : refus... repousser... *lumière éclaire son visage et son crâne : le cerveau de Cassandre lieu de ses visions Image n° 2 *Permet de compléter le personnage de Cassandre. *4 vues d'elle : debout. *Face violente de Cassandre après la face abîmée et effondrée. *On ne dira rien du costume. *Le bandeau a une toute autre signification : tout à l'heure il disait le choc, la blessure; maintenant il dit presque la guerrière; sauvagerie renforcée par une mimique qui découvre les dents de son visage : sourire carnassier (1 et 4); longue chevelure tenue par un bandeau *Cassandre est dressée : elle-même lien connexion entre ici-bas et là-haut : bras dressé dans la direction du ciel, index...haute stature de la comédienne **Cette posture est renforcée par le port d'un bâton curieux dont l'extrémité supérieure se divise comme des cornes, des griffes (sorte d'antenne pour recevoir les ondes) *Une Cassandre musclée. Aix la Chapelle 2008 deux images sont données *une Cassandre assise sur des marches; à même le sol qui semble de béton blanc. *Derrière elle, sur la surface blanche, sont assis, sur des chaises modernes de couleur mauve,en skaï, quelques personnes qui constituent le chœur. Ce chœur est habillé de costume d'aujourd'hui (costume cravate et chemise pour l'homme; robe et pull noir pour la plus jeune phrase; veste tailleur et jupe grise pour la femme aux cheveux blancs. Ces trois personnes (une quatrième est mangée par le cadre...) fixent intensément Cassandre. La scénographie rappelle le lieu théâtral grec : orchestra où posent les pieds de Cassandre, proskenion... Derrière les personnages, une sorte de mur qui imite des panneaux de boiseries précieuses. *Une Cassandre qui se redresse, un chœur qui s'est rassemblé derrière elle, debout cette fois... et la fixant encore plus intensément. On voit mieux le chœur fait non de vieillards comme le demande Eschyle mais de gens d'âge différents, des anonymes d'aujourd'hui... *Par contraste, le costume de Cassandre frappe : elle n'est pas comme les autres. En tous points. Elle est pieds nus; elle porte une robe blanche, serrée à la taille par une ceinture de cuir brune; la tête est couverte d'une sorte de bonnet qui lui serre la tête comme un filet. La robe ressemble curieusement à une chemise qui dénude ses bras et son cou. Ce qui frappe également c'est la pommade ou la crème blanche étalée sur ses bras et ses jambes et le haut de sa poitrine. *Ne semble pas faire attention à son apparence : assise sans prendre garde à sa position. *Cassandre apparition d'un autre monde.. *Elle tourne dans les deux cas le dos aux autres. Elle est dans son monde. *Sorte d'apparition de la folie sur scène. *Frappée elle aussi surtout dans l'image deux, cassé en deux.. *Image de la folie. Image 6 Ariane Mnouchkine 1990 Rappel du projet d'Ariane Mnouchkine : les Atrides mais avant Agamemnon donner l'Iphigénie d'Euripide; rendre l'histoire claire du point de vue de Clytemnestre. http://www.theatre-du-soleil.fr/thsol/images,257/ Les parti-pris de Mnouchkine : s'appuyer sur les traditions du théâtre oriental pour réinterroger les grands textes de théâtre de notre occident : Shakespeare, Eschyle, Molière... depuis Une Cassandre seule, saisie seule par la photographie et le cadrage. Influence orientale : -dans le costume : sorte de kimono -dans le maquillage (à la manière des acteurs du théâtre kabuki) qui transforme le visage en masque -dans les chaussons blancs typiques du théâtre japonais Cassandre qui danse, qui tournoie sur elle-même : mouvements du kimono. -proposition chorégraphique -folie, perte de soi.. Cassandre porte un bâton Mise en scène de David Géry Changement de code de représentation : on est passé du « blanc » au rouge on est passé de la « blonde » à la brune on est passé du vague ou du flou historique (de l'incertain) à aujourd'hui... Au blanc un peu virginal ou religieux, ou fantômal, Géry choisit le rouge. Le rouge du sang, le rouge de l'intensité, le rouge de la victime désignée... la comédienne est brune : sa peau hâlée, foncée, les cernes de maquillage autour des yeux font d'elles une méditerranéenne (la comédienne est d'ailleurs d'origine italienne), voire une orientale; on retrouve l'idée d'une Cassandre d'ailleurs, de l'étrangère, de la différente la robe est une « petite » robe d'aujourd'hui... La Cassandre est « actuelle »... La question de l'actualité de la pièce... Cassandre victime de guerre La comédienne est seule sur l'image (Cassandre désorientée, dans sa solitude; pas de présence humaine..). Cassandre seule avec elle-même et en même temps son regard va vers le horsscène. La comédienne s'appuie contre un mur qui semble aussi large que haut, en tous les cas contre lequel elle s'appuie moins parce qu'elle serait fatiguée et que le mur serait l'occasion d'une pause que parce qu'il n'y a plus d'issue pour elle. Mur monumental. Image qui incline Cassandre : chute prochaine, déséquilibre. L'autre image est intéressante aussi car David Géry choisit de faire s'incarner le dieu Apollon (ce qu'Eschyle n'avait pas prévu) par un comédien (Yann Colette). Rappel : Seule Cassandre « voit » Apollon et le spectateur aussi, bien entendu; le spectateur partage donc avec Cassandre un pouvoir. Cette image complète la précédente : on comprend pourquoi Cassandre était comme frappé de terreur et de stupeur. Apollon s'est saisi de la princesse Deux images pour cette mise en scène. Changement de perspective dans la représentation; On a une Cassandre (jouée par Véronique Sacri) non plus seule mais « avec » Apollon... Le metteur en scène a pris la liberté de faire incarner le dieu par un comédien (Yann Collette). Il y a donc une présence scénique du dieu mais cette présence seuls les spectateurs et Cassandre la perçoivent. Folie paradoxale de Cassandre : le spectateur voit bien avec elle que le dieu est là; le spectateur vérifie aussi que le chœur et le coryphée ne voient pas le dieu. L'impuissance du spectateur (qui ne peut ni crier au chœur qu'il y a un dieu) le fait se retrouver à la place même de Cassandre. On ne la croit pas. Les deux images concernent la rencontre de Cassandre avant l'entrée en scène et la prise de parole du choeur/coryphée. Le choix de la comédienne : origine méditerranéenne; peau brune, chevelure brune marquent donc le personnage de l'étrangère, celle qui vient de loin, qui est séparée des siens et de son pays et qui arrive doublement chez des étrangers. Ses cheveux ne sont pas attachés et laissés libre. Jeune fille.. Yeux cernés... Elle est saisie dans l'image un devant le mur de ce qui est le palais d'Argos du roi Agamemnon. Dans l'image 1 : Cassandre est plaquée conte un mur qui ferme les issues pour elle; la monumentalité du mur est écrasante pour la jeune fille. Impossibilité de fuir. Cassandre face à son destin. Parti-pris : une fille trop jeune confronté à ce qui la dépasse, qui est plus fort qu'elle... Dans l'image 2 : Cassandre est littéralement emporte par Apollon; elle est le jouet du dieu qui apparaît ici, lumineux, dans un costume blanc. Cassandre nouvelle proie... son impuissance est encore plus grande. Image paradoxale : Cassandre s'accroche (parce qu'Apollon peut peut-être la protéger) et se débat (parce qu'elle refus son emprise.) Beau contraste entre le rouge et le blanc. Mise en scène au théâtre des Osses à Fribourg Image intéressante. Présence sur le scène du chœur et de Cassandre. La princesse regarde vers l'objectif, regarde vers les spectateurs, vers la salle, d'un regard fixe pendant que le chœur l'entoure. Le théâtre est la scénographie qui représente Argos. Lumière bleutée et très froide (aucune volonté de dépaysement) sinon l'usage de colonnes en stuc qui peuvent évoquer un peu la Grève Une Cassandre d'une trentaine d'années; rien n'indique le rang social; visage fermé; cheveux coupés courts (punition ?) Position au sol, assise, en fermeture, bras croisés posés sur les jambes repliées. Cassandre en situation de refus; fermée sur elle et non en dialogue avec le chœur. La chœur est un choeur mixte et ne répond pas aux préconisations d'Eschyle. Les membres de ce choeru sont des adultes (hommes et femmes) qui sont habillés de la même façon asses moderne (costume noir et chemise noire pour les hommes; robe noire longue avec une veste d'homme). Un chœur uniforme. L'intérêt de la représentation de ce chœur provient d'une particularité symbolique : chacun des membres du chœur a les yeux bandés avec un foulard bleu. Le chœur est « aveugle » ou il s'aveugle, ce qui au résultat revient au même; sur quo s'aveugle-t-il : est-il une sorte de complément à Cassandre (elle prophétise et personne ne la croit) ou plus largement ne veut-il pas voir ce qui se trame à Argos ? Du coup, Cassandre est la seule à voir, à savoir. La communication, on le comprend, est impossible dans ces conditions ente celle qui voir et sait et ceux qui s'aveuglent et qui peut-être aussi sont sourds. Cassandre sait aussi qu'elle n'a aucun secours à attendre d'eux. Deux mondes s'opposent. Le chœur est en tension vis à vis de Cassandre : il entoure la princesse. Trois choreutes sont debout et trois autres accroupis. Un des choreutes semble »agresser » verbalement la princesse. Résignation, incompréhension