Quelle est la signification du verbe écrire aujourd’hui ? On n’a plus
de plume, Pierrot !
Ce verbe mystique, les poètes l’ont imaginé et l’ont façonné à
travers des siècles. Les mots, ce sont eux qui les ont inventés.
Écrire, c’est toute une histoire qui s’invite même dans l’Histoire.
Écrire, c’est avoir une pensée pour la lecture. Pour pouvoir lire il
faut écrire. Écrire, c’est donner une vie aux sentiments, animer les
créatures de la liberté et de la passion. Le bonheur de mettre ses
pensées à l’épreuve, trouver une île déserte pour les ressentir.
Compter les moutons pour ne pas dormir sur une page blanche.
Si on allait faire un tour dans les champs de l’écriture ? Question de
voir si écrire a résisté au vent des saisons.
Des hommes des cavernes à Victor Hugo, tout nous a été rapport
grâce à l’écriture. On se servait des parois des grottes pour tailler un
mot pendant que les mammouths se promenaient dans les plaines et
les prés. Y avait-il une forme de poésie latente dans ces écritures ?
Où sont les auteurs de ces romans mystérieux ? Il fallait de la sueur
et de la force des mains pour raconter des histoires de la vie.
Puis, à une nouvelle ère de l’écriture, Homère arrive, armé d’un
stylet et d’un support papyrus, trace ses poèmes épiques. C’est plus
attrayant et moins fatigant mais il faut aussi une pensée laborieuse,
car les personnes d’Homère sont multiples : les dieux, les
demi-dieux, les héros, les mortels, les bestioles monstrueuses…
L’olympe :
« Jamais il n’est ni battu par les vents
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Ni touché par la neige ;
Un air plus pur l’environne,
Une blanche clarté l’enveloppe
Et les dieux y goûtent un bonheur
Qui dure autant que leurs jours éternels » (Homère).
Les extraterrestres qui ont peut-être débarqué un moment, avaient-ils
une écriture ? Les hiéroglyphes peut-être.
Nos « ancêtres » les Gaulois ne nous ont pas laissé grande chose à
dévorer, à part la senteur salivante du sanglier sur la braise. Les
inscriptions sur la pierre reflètent l’assurance de leur existence. On
privilégiait plutôt le parler que l’écrit. Si on écrivait c’était en gallo
latin ou gallo-grec. Le nom de Vercingétorix était gravé sur les
pièces de monnaie. Il doit y avoir quelque chose d’écrite lorsqu’il
dépose ses armes devant Jules César. Il faut peut-être aller voir chez
les Romains, car eux, ils avaient une écriture solidement empruntée
aux Grecs assortie du latin. Et puis, César était écrivain. Mais restons
dans notre bel hexagone, on a des grands noms dans l’écriture.
Au bonheur de l’arrivée fracassante de Charlemagne, la minuscule
caroline établit enfin les belles formes d’écriture. Nous nous sentons
un peu plus à l’aise devant cette écriture carolingienne, plus facile à
lire et à écrire que celle des Mérovingiens. Alcuin, inspirateur de
Charlemagne, poète et théologien, a participé grandement à la mise
au point de cette écriture et à la perpétuer dans les premières écoles
de l’Empire carolingien.
Roland dans sa souffrance à Roncevaux n’a pas sonné du cor pour
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appeler les troupes de Charlemagne. Comment vous voulez qu’il
souffle dans cet instrument étant à moitié mort ? Il tenait déjà une
résistance historique aux Sarrasins et déclencha l’apparition de la
chanson de geste et le poème épique que les troubadours ont laissé
leurs empreintes. On n’est pas très sûre du nom de l’auteur. Mais
quoiqu’il en soit, ce qui nous rassure, c’est que l’écriture qui bien
ancrée dans la poésie. Ceux qui savent écrire, envoient des poèmes
d’amour à leur âme sœur. Il faut mentionner le tragique destin
légendaire de Tristan et de Iseut, un récit dédié à l’amour passion.
Puis interviennent les auteurs de contes populaires et les poésies
diverses.
Dans les décombres de l'Histoire, on n'a pas retrouvé le carnet de
santé d’Hugues Capet. On ne sait pas exactement où il est né, dans
un village de l’Essonne, au château de Dourdan, on ne sait pas !
Certains disent même qu'il est né à Angoulême et même à Noyon,
dans l’Oise, là où il a été sacré roi, d’autres c’est, probablement à
Paris. A-t-il fait des folies avec les bergères à Paris ? Les
autobiographes ont dû s’arracher les cheveux sur cet évènement du
premier souverain de France. Lui ou Clovis ? Il faut savoir ! Enfin,
avant son mariage avec la belle Adélaïde, il a dû lui envoyer des
lettres enflammées.
Ne rigolez pas, Jeanne d’Arc a écrit ou a juste tracé son nom
« Jehanne » sur une lettre adressée aux habitants de Reims, source :
les plus belles lettres manuscrites de la langue française – Robert
Laffont.
Nous arrivons à la Renaissance où Rabelais, médecin malgré lui,
publie avec des commentaires un livre d’Hippocrate. Nous lui
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devons : Pantagruel et gargantua. Des contes qui cherchent à faire
rire mais qui semblent, quand même, difficiles à lire.
Les regrets du regretté Joachim du Bellay qui, heureux comme
Ulysse aécrit de beaux sonnets. Il invente la douceur angevine qu’on
apprend à l’école communale.
À une vesprée, Ronsard, d’un geste majestueux a mis un trait
d’union entre la rose et sa mignonne. Son amour fou pour Cassandre
lui a permis de s’installer à son écritoire pour écrire un recueil sur les
amours et son célèbre « Ode à Cassandre ».
Les amours de Cassandre ont fait de lui le « prince des poètes ». Les
sonnets pour Hélène ; mais c’est fou, il en a composé cinq cents ! Il
parlait beaucoup d’amour ce gentilhomme… et de ses femmes
Cassandre, Marie, Hélène ! C’est le thème majeur dans ses
alexandrins. Rencontre avec du Bellay, il crée la Pléiade.
Les trois mousquetaires du théâtre en alexandrins : Corneille 1606,
Molière 1640, Racine 1639.
Allez, quelques extraits pour continuer la route !
Corneille : Le Cid.
Don Diégue.
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
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