Plan Transition Numérique dans le Bâtiment Rapport d’étape MARS 2017 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE 2 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Édito du Président 3 Le PTNB Mode d’emploi 4 Et demain 6 Axe A 10 Convaincre et donner envie 11 Baromètre 12 Analyse des coûts et bénéfices du BIM en vue d’une généralisation 14 Atelier BIM Virtuel 16 Accompagnement de maîtres d’ouvrage publics et privés pour la réalisation d’opérations de constructions neuves ou de rénovation en maquette numérique et en BIM 18 Accompagnement de maîtres d’ouvrage et de gestionnaires de patrimoine dans l’utilisation du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance 20 Portail du bâtiment numérique 22 Axe B 24 Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés 25 Appel à projets : initiatives des territoires pour une montée en compétence des professionnels 26 Recensement des formations & benchmark 28 Référentiel de compétences BIM et outil d’autodiagnostic 30 Valises de sensibilisation 32 Appel à projets : espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles dans les territoires 34 Trophées de la transition numérique du bâtiment 36 Besoins des professionnels en services logiciels 38 Cartographie des logiciels 40 Plateforme collaborative du bâtiment pour les TPE/PME 42 Expérimentation du carnet numérique de suivi et d’entretien 44 Dossier de consultation des entreprises (DCE) numérique 46 Guide des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants 48 Axe C 50 Apporter de la confiance dans le numérique 51 Stratégie de normalisation 52 Dictionnaire de propriétés et bibliothèques de modèles d’objets BIM 54 Numérisation des règles 56 Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage 58 Guide méthodologique pour l’élaboration d’une convention BIM 60 Mission « Droit du numérique et bâtiment » 62 Appel à projets : chantier en BIM 64 La transition numérique dans le bâtiment en bonne voie Des pouvoirs publics très investis Dans le cadre du programme gouvernemental « Objectif 500 000 logements », le groupe de travail « Innovation » a insisté sur la nécessité de développer le numérique dans la construction. Une proposition retenue par la ministre du logement d’alors, Cécile Duflot, puis par Sylvia Pinel et Emmanuelle Cosse qui a pris sa suite. Pour les ministres, le développement du numérique est de nature à entraîner une rupture positive dans un monde de la construction en pleine crise. Il est aussi un facteur d’attractivité pour les jeunes dans ce secteur. Un vrai appétit partagé pour le numérique Fin juin 2014, lorsque j’ai été chargé par la ministre du logement d’une mission d’étude sur le numérique dans le bâtiment, je n’évaluais pas vraiment l’intérêt des professionnels pour un développement de l’usage des outils numériques dans la construction. La lettre de mission de la ministre insistait sur la nécessité d’ « embarquer » tous les professionnels dans le développement du BIM, thème central du questionnement. Si les majors du BTP et les grands groupes d’ingénierie maîtrisaient les outils numériques depuis les années 2000, je craignais que les autres acteurs considèrent le digital avec méfiance et ne se sentent pas concernés. J’ai eu la bonne surprise de découvrir, dans l’ensemble du secteur, un vrai appétit partagé. Les organisations professionnelles percevaient les gains de productivité à en tirer pour construire et rénover mieux, plus vite et moins cher. Les acteurs du bâtiment souhaitaient qu’un signal soit donné par l’État. Je n’ai rencontré que des gens qui avaient une vision positive. Mais pas naïve, car ils devinaient les difficultés en matière d’investissement et de complexité des outils. La rupture sera plus forte que celle de l’arrivée de l’informatique dans les années 1980 car le caractère collaboratif du BIM modifie l’organisation du travail et la manière de travailler ensemble. La priorité : aller vite en n’oubliant personne À l’issue de cette mission, la ministre du logement a annoncé d’emblée la mise en place du Plan de Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB), doté de 20 M€, et m’a chargé de présider le comité de pilotage de ce Plan (PTNB). Le mot clé de ce plan lancé début 2015 pour 3 ans est « accélérer » l’appropriation du numérique par l’ensemble des acteurs de la filière. Pour qu’il n’y ait pas une transition à deux vitesses : d’un côté des entités qui ont les moyens financiers et humains de comprendre l’intérêt et l’urgence de s’engager dans cette nouvelle démarche, et de l’autre des professionnels qui tardent à se lancer. C’est pourquoi la cible principale est les PME et TPE. Les maîtres d’ouvrage jouent un rôle essentiel car ils peuvent, s’ils le souhaitent, imposer le BIM dans les projets. Le plan s’achèvera fin 2017 mais l’effort doit être poursuivi Trois ans, c’est trop court. Il ne faudra pas s’arrêter à la fin de l’année 2017. Nos actions auront commencé à faire basculer le bâtiment dans le numérique. Mais il faudra plus de temps pour en généraliser les pratiques et moderniser toute la filière. Au-delà du bâtiment, il y a les réseaux, les infrastructures, la ville... Au-delà du BIM et de la maquette numérique, de nouvelles technologies numériques arrivent dans la construction (impression 3D, drones, réalité virtuelle, objets connectés, « smart grids »…) et vont impacter les modes de construction et de gestion des ouvrages. Nous ne sommes donc qu’au début d’une ère nouvelle. Bertrand Delcambre, Président du Plan Transition Numérique dans le Bâtiment. 3 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment MODE D’EMPLOI La Transition Numérique dans le Bâtiment s’accélère : toute la filière mobilisée Le Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB) a été mis en place en janvier 2015, à la suite d’un rapport montrant la nécessité d’accompagner la mutation numérique du secteur du bâtiment. Programmé sur trois ans (2015 à 2017) par le ministère en charge du Logement, il est doté d’un budget de 20 millions d’euros. Fin 2016, 24 actions sont déjà lancées pour faire entrer rapidement et durablement la filière bâtiment dans l’ère du numérique. 20 M € d’euros pour 3 priorités Bénéfices du BIM Besoins des professionnels Stratégie de normalisation q Retours d’expérience � Convaincre et donner envie q � q Formation / Outils adaptés � Installer la confiance Guides et recommandations / Normalisation Atelier BIM Virtuel DCE numérique Numérisation de l’existant Carnet numérique q Recensement/Evaluation Baromètre Cartographie des logiciels Trophées de la Transition Numérique Formations & Benchmark Pédagogie / Retour d’expérience Monter en compétences 4 q Rapport d’études q q Appels à projets Neuf, Rénovation, Gestion/Exploitation Espaces collaboratifs Montée en compétence des territoires Chantiers menés en BIM q Outils asistance Numérisation des règles Valises de sensibilisation Aide au choix des outils Convention BIM MOE Portail web Plate-forme collaborative Bibliothèque d’objets Charte BIM et MOA 5 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Et demain ? Des organisations professionnelles et des pouvoirs publics très investis Les organisations professionnelles du bâtiment sont convaincues de la nécessité de développer les usages du numérique à toutes les étapes de la vie des projets : conception, construction, exploitation. Elles perçoivent les gains de productivité à tirer du BIM et de lʼusage de la maquette numérique pour construire et rénover mieux, plus vite et moins cher. Elles ressentent le besoin dʼinitiatives des pouvoirs publics afin dʼéviter une fracture entre les majors du BTP qui ont les moyens financiers et humains dʼinvestir et de se former aux nouvelles technologies et les PME et TPE du secteur, très nombreuses qui auront plus de difficultés devant cette déferlante qui touche tous les métiers. Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) mis en place par la ministre en charge du logement, début 2015, est une première réponse aux attentes exprimées par les acteurs. publiés au journal officiel de lʼUnion européenne et imposant le BIM, la France semble même être en avance par rapport aux pays voisins : la voie de lʼincitation, choisie dʼun commun accord entre les pouvoirs publics et les professionnels porte donc ses fruits. Cette accélération de lʼappropriation de la démarche est confortée par lʼanalyse de lʼimage du BIM qui ressort de plus en plus positive, notamment à lʼissue de la dernière enquête qui met davantage en avant les aspects positifs du BIM (« intéressant », « nouveau », « utile ») que les aspects plus négatifs (« coûteux », « marketing », « inutile »). En corollaire de cette accélération, le besoin de formations monte en puissance : 50% des professionnels interrogés déclarent avoir besoin de se former rapidement au BIM ! Ces éléments sont encourageants et la mobilisation générale des organisations professionnelles, réunies dans le PTNB, est certainement en grande partie à lʼorigine de cette accélération de lʼadoption du BIM. Mais il faudra encore du temps et beaucoup de conviction pour généraliser lʼusage de la maquette numérique et moderniser toute la filière. Le PTNB s’achèvera fin 2017 mais l’effort doit être maintenu Trois ans, cʼest trop court. Il faudra continuer les travaux au-delà de lʼannée 2017. Les actions ont commencé à faire basculer le bâtiment dans le numérique et les enquêtes que le PTNB a fait réaliser auprès dʼun grand nombre de professionnels en témoignent. En particulier, les écarts positifs en matière de taux dʼappropriation du BIM entre les deux enquêtes de début et de fin dʼannée 2016, mettent en évidence une accélération qui devrait se confirmer dans les prochains mois : le niveau dʼadoption du BIM, toutes catégories dʼacteurs confondues, progresse de 27% à 35% ; un taux moyen dʼores et déjà significatif, avec des contrastes importants : on note une progression rapide du BIM chez les maîtres dʼœuvre dont le taux dʼappropriation passe en quelques mois de 37% à 50%. La moitié des concepteurs, architectes, ingénieurs, économistes… intègrent désormais le BIM dans leur démarche, et vont entraîner dans la foulée leurs partenaires. Du côté des maîtres dʼouvrage, et même si nous ne restons encore quʼà un taux dʼadoption du BIM de 26%, force est de constater que les exemples de consultations où le maître dʼouvrage impose lʼusage de la maquette numérique dans les projets, sont de plus en plus nombreux, y compris pour les projets de taille modeste. En nombre dʼappels dʼoffre 6 Les actions du PTNB doivent être poursuivies sur chacune des priorités Convaincre et donner envie La maquette numérique et le BIM commencent à entrer dans les mœurs pour une partie significative des acteurs mais il reste encore une majorité de professionnels qui ne s’y sont pas encore mis faute d’être convaincus que c’est à leur portée et que cela leur est utile dans leurs projets courants ; un gros effort de promotion du BIM et de l’usage de la maquette numérique vers le plus grand nombre possible de professionnels reste nécessaire. Quʼil sʼagisse de construction neuve, de rénovation ou de gestion/exploitation/maintenance, des premiers retours dʼexpérience dʼusage du BIM par des TPE et PME commencent à être disponibles ; il faut les analyser et les promouvoir vers le grand public professionnel. Le projet dʼAtelier BIM Virtuel (ABV) a rassemblé beaucoup dʼacteurs et dʼorganisations professionnelles, soucieux de comparer les approches traditionnelle et numérique, précisément pour mieux comprendre les atouts et éventuelles difficultés dʼun passage au BIM ; cette formule qui raccourcit le temps nécessaire à lʼacquisition des retours 1 Source TED Europa dʼexpériences est certainement à dupliquer sur dʼautres projets de construction ou de rénovation. Lʼanalyse objective des coûts et bénéfices du BIM nʼen est quʼà ses débuts ; les conclusions de lʼétude engagée par le PTNB à la fin de lʼannée 2015 mettront en évidence des premiers enseignements mais aussi la nécessité dʼapprofondir lʼanalyse en sʼappuyant sur des retours de plus en plus nombreux : il faut se garder de communiquer trop rapidement sur des ordres de grandeur insuffisamment étayés, sachant que les considérations économiques sont souvent très différentes dʼun projet à lʼautre… mais tous souhaitent être de plus en plus éclairés et donc lucides sur ces questions. Pour donner envie au secteur privé, le secteur public et notamment lʼEtat devrait pouvoir donner lʼexemple ; plusieurs administrations ont commencé à se lancer dans des opérations en BIM, quʼil faudrait encourager, accompagner et promouvoir pour quʼelles se généralisent. Globalement, un gros effort de valorisation et de promotion des travaux du PTNB reste à faire ; une première série de conférences sera organisée en 2017 et permettra de présenter les premiers résultats de ces travaux dans quelques villes, à des acteurs locaux ; cet effort devra se poursuivre un peu partout en France, en s’appuyant sur les réseaux des professionnels et des pouvoirs publics et en profitant de toutes les opportunités. L’espace Pro du portail du PTNB devra monter en puissance pour qu’on y trouve tout ce dont les professionnels ont besoin de savoir pour se lancer dans le BIM. Accompagner la montée en compétences et susciter le développement des outils et des services adaptés Une fois que les professionnels sont convaincus et ont envie de s’engager dans le BIM, il faut les aider à passer à l’acte. Les difficultés sont certes techniques et économiques car il faut investir et se former sur des outils nouveaux et des applications en plein développement ; mais elles sont surtout humaines car la généralisation du BIM suppose des évolutions importantes des pratiques professionnelles qui doivent devenir beaucoup plus collaboratives : des centaines de milliers d’acteurs, maîtres d’ouvrage, architectes, ingénieurs, techniciens, entrepreneurs, artisans… doivent être initiés à ces nouvelles méthodes de travail Montée en compétences La formation au BIM des professionnels en activité est une priorité absolue, or le recensement en cours au sein du PTNB va très vraisemblablement confirmer que l’offre actuelle de formation n’est pas encore vraiment au niveau souhaité. Des efforts importants sont à faire pour faire monter cette offre de formation au BIM en puissance, tant en quantité qu’en qualité. Des valises pédagogiques commenceront à être disponibles courant 2017 et permettront de mettre gracieusement à la disposition des formateurs des éléments pédagogiques de référence ; ce qui accélérera la mise au point de programmes de formation pertinents. Ces valises devront être actualisées et complétées pour tenir compte des retours dʼexpérience de plus en plus nombreux. Au fur et à mesure du développement de l’offre de formation, le besoin se fera sentir d’aider les professionnels à trouver la formule la plus adaptée à leur situation, en s’appuyant sur des référentiels de compétences et des outils d’autodiagnostic adaptés. Le PTNB a souhaité soutenir une dizaine dʼinitiatives territorialisées qui mobilisent des acteurs de la formation professionnelle pour la mise au point de référentiels de formation au BIM ou/et de formation de formateurs au BIM ; ces projets mériteront dʼêtre suivis et valorisés auprès dʼautres communautés territoriales. Les espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles qui seront retenus à la suite de lʼappel à projets en cours ne se mettront en place que dans plusieurs mois et nécessiteront des efforts de suivi et de promotion afin quʼils tiennent leurs promesses en matière dʼinitiation au BIM des acteurs de terrain. Outils et services Le service en ligne d’aide au choix des outils du marché, disponible sur le site du PTNB devrait être très utile aux PME et TPE qui sont désemparées devant le foisonnement de l’offre logicielle ; une actualisation régulière du contenu de ce site et des adaptations tenant compte des besoins des professionnels seront nécessaires. Au-delà et pour accélérer rapidement l e passage au BIM des petites structures du bâtiment, la création d’une plateforme collaborative publique a été décidée et son déploiement progressif constitue un des plus gros enjeux des années à venir. 7 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE La plateforme collaborative du bâtiment à destination des PME et TPE, mise au point par le CSTB dans le cadre du PTNB, fera l’objet d’une campagne de promotion à destination des professionnels de manière à piloter la suite des développements prévus en fonction des attentes prioritaires exprimées. Au-delà du cercle restreint des professionnels associés au projet depuis son origine, la mise à disposition d’un large public professionnel de cette plateforme est un défi majeur du PTNB : elle conditionne une accélération significative de l’adoption des pratiques collaboratives par le monde du bâtiment. L’année 2017 sera déterminante en la matière. Au-delà des développements techniques indispensables, un gros effort de communication et de promotion sera nécessaire. A lʼissue de la phase critique de bêta-tests, des décisions importantes devront être prises pour le déploiement industriel et commercial de cette plateforme : les pouvoirs publics et les professionnels auront à sʼinterroger sur la formule la mieux adaptée à une exploitation pérenne dʼune plateforme utilisée régulièrement par des centaines de milliers dʼacteurs. La réussite à terme dʼune telle plateforme dépendra de la capacité à y trouver des services à valeur ajoutée de plus en plus nombreux et pertinents ; des attentes sʼexpriment dʼores et déjà en la matière et vont faire lʼobjet de premières investigations quʼil conviendra de poursuivre au-delà de lʼannée 2017 : des travaux sont en cours pour permettre aux maîtres dʼouvrage et à leurs maîtres dʼœuvre de publier des Dossiers de Consultations dʼEntreprises (DCE) utilisant la maquette numérique comme support des pièces dématérialisées à fournir par les entreprises en réponse à un appel dʼoffres ; la maquette numérique utilisée en conception puis en construction doit pouvoir être transmise en tout ou partie au commanditaire des travaux lors de la réception de lʼouvrage, afin dʼassurer la continuité de lʼinformation pendant toute la durée de vie du bâtiment, pour toutes les tâches de gestion, dʼexploitation, maintenance ; des travaux exploratoires ont commencé à mettre en évidence la puissance de la maquette numérique pour lʼinstruction du permis de construire et plus globalement pour lʼaide au contrôle réglementaire… Toutes ces applications, très attendues par les professionnels, devront être disponibles sur la plateforme collaborative. En 2017, le carnet numérique de suivi et d’entretien des logements fait l’objet d’un programme d’expérimentation destiné à confirmer la faisabilité technique et économique de ce concept désormais applicable à tous les logements neufs, à la condition que des textes réglementaires en précisent les modalités et que des opérateurs confirment à l’Etat leur capacité à mettre en place les dispositifs opérationnels nécessaires. L’accompagnement des déploiements de ce carnet numérique sera indispensable au moins pendant les premières années de montée en puissance des opérateurs. 8 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Installer un écosystème de confiance La généralisation de l’usage du digital dans le bâtiment nécessite de mettre au point les méthodes de représentation, d’échange et de stockage des informations décrivant les bâtiments que les professionnels doivent pouvoir utiliser en toute confiance pendant toute la durée de vie des constructions La normalisation doit sʼinscrire dans la durée : les travaux engagés par le PTNB se situent dans le cadre dʼune feuille de route collective qui prévoit de défendre les intérêts et les savoir-faire français, et notamment des petites structures TPE et PME, dans les instances de normalisation européennes et internationales. Il faudra poursuivre ces efforts. Il n’y aura pas de généralisation de l’usage du BIM et de la maquette numérique sans mise à disposition des acteurs d’une bibliothèque d’objets génériques standardisés suffisamment complète et régulièrement mise à jour. Les travaux du PTNB ont démontré la faisabilité de la mise au point d’une telle bibliothèque d’objets, définis à partir d’un dictionnaire de propriétés validées par une communauté d’experts, selon la méthodologie de la norme expérimentale NF XP P07-150. Il est indispensable que ces travaux se poursuivent jusqu’à la mise au point d’un dispositif pérenne d’alimentation de cette bibliothèque, associé à un modèle économique qui en permettra un accès au plus grand nombre de professionnels. Des travaux ont été engagés pour étudier la faisabilité de transposer les règles sʼimposant aux acteurs du bâtiment (réglementation, règles de lʼart, normes…) en un ensemble de logigrammes (règles logiques) faisant référence aux composants de la maquette numérique et vérifiables au moins semi automatiquement à lʼaide dʼun logiciel de « supervision de contraintes » ; si cette faisabilité se confirme, il sera essentiel dʼengager les travaux de numérisation de lʼensemble du corpus de textes correspondant, et de susciter en parallèle le développement des logiciels de supervision : cʼest un formidable enjeu de simplification pour tous les professionnels, ainsi quʼun énorme espoir de progrès en matière dʼassurance qualité des bâtiments. Conclusion Les efforts des organisations professionnelles et des pouvoirs publics, réunis au sein du PTNB, ont commencé à porter leurs fruits mais doivent continuer pour espérer une généralisation des pratiques du BIM dans le bâtiment. Des actions lourdes (valorisation des retours dʼexpérience, soutien à la formation professionnelle, plateforme collaborative, carnet numérique, bibliothèques dʼobjets génériques) se sont mises en place progressivement et monteront en puissance dans les prochains mois ; il faudra les poursuivre pour quʼelles atteignent leurs objectifs ambitieux de moyen terme et rendent les services attendus par les TPE et PME du secteur. La mission du PTNB, quʼaucune des parties prenantes nʼimagine sʼachever fin 2017, est dʼaccompagner le bouleversement induit par lʼarrivée du BIM et ce, au bénéfice de lʼensemble des acteurs, en amont comme en aval de lʼacte de construire. Les promesses du BIM, telles que lʼamélioration de la productivité des acteurs et de la qualité des bâtiments ne seront au rendez-vous, à la bonne échelle, que sous réserve dʼune continuité de la mobilisation de tous. Au regard de lʼaccélération constatée ces derniers mois, nous pouvons être désormais confiants dans les perspectives dʼadoption du BIM par les différents acteurs et pour tous les projets de construction ou de rénovation. En parallèle, un soutien des bailleurs sociaux pour les encourager, non seulement à réaliser leurs nouveaux projets en BIM, mais aussi et surtout à numériser leur parc existant pourrait être un formidable levier pour faire basculer lʼensemble de la filière à des méthodes de travail collaboratives en BIM. Certains bailleurs sociaux font dʼores et déjà figure de pionniers en la matière. Cette généralisation de lʼusage de la maquette numérique et du BIM au parc géré par ces acteurs aurait des effets bénéfiques pour le logement social et permettrait dʼen réduire les coûts dʼexploitation. Cette exemplarité pourrait être étendue au parc de bâtiments publics dont la numérisation faciliterait la rénovation et engendrerait des économies significatives pour lʼEtat et les collectivités locales en matière de gestion et de maintenance dʼun parc vieillissant et insuffisamment connu. La transition numérique dans le bâtiment est la bienvenue au regard des exigences des transitions énergétique et environnementale ; les objectifs ambitieux imposés aux bâtiments tant en matière de diminution des consommations énergétiques que de réduction des émissions de gaz à effet de serre nécessitent une grande disponibilité des données relatives aux éléments de construction et aux équipements techniques pour les études dʼoptimisation technico-économique préalables aux travaux de construction neuve ou de rénovation. La maquette numérique est un support idéal pour le stockage organisé de lʼensemble de ces données. Au-delà des bâtiments, il conviendrait de sʼintéresser aux applications du BIM dans les univers connexes, tels que les ouvrages dʼart, les infrastructures de transport, les réseaux de fluides et dʼénergie… A toutes les échelles dʼaménagement, urbaine ou territoriale, les applications de la maquette numérique doivent se développer. Au-delà du BIM, il serait opportun dʼanalyser les défis que va imposer lʼarrivée massive, dans la filière construction comme dans les autres secteurs de lʼéconomie, des technologies disruptives que sont les objets connectés, lʼimpression 3D, la réalité augmentée ou/et virtuelle, la robotique, le Cloud computing, lʼinternet mobile et dʼautres encore, qui vont bousculer les pratiques professionnelles et les usages, ainsi que lʼensemble des modèles économiques associés. Des premiers guides ont été publiés à destination des maîtres dʼouvrage et des équipes qui souhaitent sʼengager dans une démarche BIM ; ces documents ont été très bien accueillis et ont permis de commencer à rôder les pratiques mais ils devront être complétés, au fil des retours dʼexpérience, par des éléments plus précis adaptés aux différentes situations, ainsi que par des propositions dʼordre juridique qui vont sʼavérer nécessaire en réponse aux interrogations soulevées en matière de responsabilité des uns et des autres. 9 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE AXE A La maquette numérique sʼest répandue dans le secteur de la construction depuis plusieurs années mais son usage reste limité. Quant à son intégration dans un processus BIM (Building information modeling) permettant le travail collaboratif entre acteurs, elle est encore trop peu développée en France. À peine quelques dizaines de projets sont aujourdʼhui référencés. Afin dʼaccompagner au mieux lʼensemble de la filière, et notamment les nombreuses TPE et PME qui la composent, la France a choisi la voie de lʼincitation pour généraliser lʼusage de ces outils numériques dans le bâtiment. Mais ce nʼest pas parce quʼil nʼy a pas dʼobligation quʼil ne faut pas envoyer ce signal : il y a urgence à sʼengager dans cette voie et à se former. Ouverture Axe A 11 Baromètre 12 Analyse des coûts et bénéfices du BIM en vue d’une généralisation 14 Atelier BIM Virtuel 16 Accompagnement de maîtres d’ouvrage publics et privés pour la réalisation d’opérations de constructions neuves ou de rénovation en maquette numérique et en BIM 18 Accompagnement de maîtres d’ouvrage et de gestionnaires de patrimoine dans l’utilisation du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance 20 Portail du bâtiment numérique 22 Avant de généraliser ces pratiques, il faut donc convaincre et donner envie au plus grand nombre possible dʼacteurs de tous types et en particulier aux maîtres dʼouvrage. Cʼest à eux de prendre lʼinitiative de lancer leurs appels dʼoffres en BIM. Si les majors du BTP et les grands groupes dʼingénierie maîtrisent les outils numériques depuis le début des années 2000 pour gagner des concours sur les grands projets, notamment à lʼinternational, leur usage commence tout juste à se développer sur des projets de taille plus modeste. Mais ces opérations sont plus difficiles à repérer car moins médiatisées. Le PTNB sʼemploie à repérer et analyser les expériences en cours, afin de rendre visibles les bonnes pratiques de lʼutilisation des outils numériques et du processus BIM aux différents stades de ces projets. Lionel Blancard de Léry Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) « Sans envie, pas question d’avancer. Toute innovation génère des craintes qu’il faut dissiper. Si le développement du numérique est encore embryonnaire dans la construction en France, l’élan est donné. Nous constatons la curiosité de tous les professionnels pour ce sujet, même si des inquiétudes subsistent. C’est pour moi l’axe prioritaire du Plan. » Hervé de Maistre Président, Association des industries de produits de construction (AIMCC) 10 « Il est indispensable de donner envie aux acteurs de la construction de s’engager dans la démarche numérique car c’est loin d’être inné chez tous. Je comprends la double inquiétude de nos clients, les petites entreprises. Une inquiétude stratégique liée aux changements induits par le numérique dans leur activité et l’inquiétude liée à leur capacité à se lancer dans l’utilisation de ces nouveaux outils. Le PTNB doit clarifier, banaliser, expliquer la maquette numérique et le BIM. » 11 Axe A Convaincre et donner envie Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Quant aux freins, ils restent liés au coût dʼinvestissement, au manque de compétences et à lʼabsence de standard des outils et surtout des protocoles. Ce dernier reproche devenant très marqué (+ 7 points). Pour ce qui concerne les pouvoirs publics, ils sont plus fortement attendus sur lʼaction en faveur de lʼadoption de standards, qui progresse de 4 points. La demande de soutien à la formation lui stagne quant aux aides financières, elle recule (- 4 points). Baromêtre Résumé Le suivi des usages du numérique par les professionnels de la construction répond au besoin indispensable dʼen mesurer la progression et lʼimpact sur les métiers. Cʼest lʼobjet de ce baromètre, conçu pour suivre périodiquement lʼavancée de cette progression de lʼusage du numérique chez les professionnels de la construction et aiguiller ainsi les travaux du PTNB. Enjeux Qui utilise les outils numériques, comment, et à quel niveau dʼéchange ? La perception quʼont les professionnels vis à vis du numérique évolue tous les jours. Il nʼexiste pas dʼindicateurs de mesure précis pour répondre à ces questions, apparemment simples. Voilà pourquoi le PTNB a décidé dʼinterroger périodiquement les professionnels du bâtiment à ce propos. Cette enquête statistique, menée sur un échantillon représentatif et reconduite régulièrement, est destinée à restituer un état des lieux réel des usages et de la perception du BIM et de la maquette numérique en général, et de lʼensemble de la démarche numérique en particulier. Ce baromètre est donc autant le témoin dʼune évolution quʼun moyen dʼorienter les actions dans le bon sens. Objectifs Cette enquête menée de façon régulière traite de nombreux indicateurs. Parmi eux, la progression globale de la connaissance et de lʼusage du BIM et de la maquette numérique montre le résultat de lʼeffort global du PTNB. Lʼanalyse des autres indicateurs cherche à mesurer aussi finement que possible lʼimpact de la formation, des outils dʼaide métiers, le niveau dʼusage des documentations, lʼinvestissement dans les logiciels, lʼaccompagnement, les freins, les aides attendues… Communiqué à lʼensemble des professionnels du bâtiment, un tel baromètre attire leur attention sur les progrès de leurs confrères et leur donne envie de rejoindre le mouvement. Le détail par profession leur sert dʼétalon pour se situer dans leur famille métier. Reprises par les organisations professionnelles, commentées dans les médias, toutes ces informations participent à rassurer tout comme à mobiliser les acteurs de tous les métiers. 12 Méthode Pour chaque enquête, un minimum de 1000 répondants est exigé afin dʼobtenir des résultats cohérents et exploitables. Ils sont répartis en 5 catégories professionnelles : maîtres dʼouvrage, entreprises de BTP, maîtres dʼœuvre (architectes, bureaux dʼétudes, économistes, contrôleur technique,…), industriels et enfin gestionnaires de patrimoine. Pour chacune, un minimum allant de 80 à 150 répondants en fonction des catégories, est nécessaire pour qualifier les résultats. Les questionnaires, dont lʼaccroche est adaptée à chaque catégorie, sont administrés par plusieurs campagnes dʼe-mails successives dont les adresses sont extraites de bases de données qualifiées. Résultats Les deux premières enquêtes, réalisées en mars 2016 puis en décembre 2016, montrent une grande cohérence et une prise de conscience de plus en plus nette de la nécessité de « franchir le pas » en travaillant en mode BIM. Ainsi, sur neuf mois, le pourcentage de professionnels déclarant ne jamais utiliser le BIM diminue fortement (-8 points) même sʼil reste encore à un niveau élevé (65%) : la transition numérique est en marche mais le chemin à parcourir est encore long ! En parallèle, le niveau dʼadoption du BIM, toutes catégories dʼacteurs confondues, progresse de 27% à 35% ; un taux moyen dʼores et déjà significatif, avec des contrastes importants. On note ainsi que 26% des maîtres dʼouvrage déclarent désormais avoir adopté le BIM. On constate également une progression rapide du BIM chez les maîtres dʼœuvre dont le taux dʼappropriation passe en quelques mois de 37% à 50%. Les concepteurs, architectes, ingénieurs, économistes… intègrent désormais de plus en plus régulièrement le BIM dans leur démarche, et vont entraîner dans la foulée leurs partenaires. Ce phénomène dʼadoption progressive du BIM est conforté par lʼanalyse de lʼimage du BIM auprès des professionnels qui progresse positivement et est vécue comme une évolution nécessaire. Dans les qualificatifs utilisés, les aspects positifs progressent significativement, comme intéressant (+ 5 points) réelle nouveauté (+ 5 points) ou utile (+ 2 points). Alors que les aspects négatifs reculent : coûteux (- 7 points), marketing (- 3 points), inutile (- 2 points). Enfin, la volonté de se former au BIM et à la maquette numérique progresse de 5 points, atteignant la moitié des personnes interrogées. A noter enfin que de plus en plus de professionnels (39%) souhaiteraient que les pouvoirs publics fassent évoluer la réglementation de manière à encourager lʼusage du BIM. Agenda Les résultats du premier baromètre ont été publiés en mai 2016. Ceux du deuxième le seront en février 2017. Un troisième baromètre devrait être disponible fin 2017. PERSPECTIVE Fin 2014, seuls quelques "précurseurs" utilisaient le BIM. Aujourd’hui plus du tiers des professionnels français ont commencé à utiliser le BIM. On est au delà du "taux de maturité précoce" de 18 % défini par le scientifique E.M. Rogers dans la diffusion des technologies, un niveau d’inflexion important qui voit définitivement basculer une famille d’utilisateurs dans de nouveaux usages. Catherine Jacquot Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) « Cet observatoire doit être mené dans la durée. Il mesure les évolutions et incite les acteurs à participer au mouvement de d’avancée du numérique. C’est important pour savoir où nous en sommes et définir les directions à prendre. » Michel Droin Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) « Il était temps que nous ayons enfin des chiffres valides. Ça me chiffonnait de voir dans certaines études les acteurs du bâtiment passer pour des analphabètes vis-à-vis de la transition numérique. » Le taux d’usage moyen du BIM progresse de 11 % à 13 %. La progression est très marquée chez les maîtres d’œuvre (+ 9 points). La preuve qu’ils l’intègrent désormais davantage dans leur démarche. 13 Axe A Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Analyse des coûts et bénéfices du BIM en vue d’une généralisation Cette étude technico-économique vise à définir et mesurer lʼapport réel de la maquette numérique et de la démarche BIM à toute la chaîne de valeur de lʼacte de construire. Confiée à des consultants indépendants spécialisés dans lʼanalyse prospective, elle se détaille en quatre phases. Enjeu Combien coûte véritablement la mise en place dʼune démarche BIM ? Et surtout combien rapporte-t-elle à lʼensemble de ses intervenants ? Dans les faits, la mesure réelle du retour sur investissement (RSI) du numérique est encore assez peu précise dans le secteur de la construction. Trop souvent des chiffres fantaisistes circulent. Pour certains experts, lʼéconomie réalisée varierait de 5 % à 10 %. Pour dʼautres elle atteindrait les 30 %. Une chose est sûre : à ce jour personne ne possède de données fiables car les sources varient, les projets sont tous différents et dépendent dʼun très grand nombre de facteurs. Cʼest pour y voir clair, situer la France par rapport aux autres pays européens, mettre en avant une certaine confiance dans les chiffres et éventuellement définir une méthode économique opérationnelle la plus proche de la réalité, que le Plan a décidé de lancer cette étude. Objectifs Lʼaction est conduite à partir dʼun état des lieux des opérations BIM déjà réalisées ou en cours de déroulement en France ou en Europe. La première phase consiste à cerner et mieux comprendre comment nos voisins européens les plus avancés ont développé le BIM ; et ainsi détailler les gains quʼils en ont tirés, les meilleures pratiques quʼils notent autant que les risques potentiels dʼéchec dus à une diffusion large ou mauvaise du numérique. Vient ensuite le temps, en deuxième phase, de réaliser la même analyse auprès des acteurs du secteur français et de lʼaxer davantage sous un angle technico-économique. Puis, avec la phase 3, il sera temps de porter lʼattention sur des projets réels, pour en mesurer finement les retours, les avantages et les risques technico-économiques réellement rencontrés. Cʼest à partir de ces trois phases que sera établi le bilan complet de la phase 4. Elle proposera un outil opérationnel de mesure autant que dʼaide à la décision. Un outil opérationnel pour que, chiffres à lʼappui, lʼensemble des acteurs de 14 la construction désirant investir le numérique puissent en mesurer lʼintérêt dans leur structure. De nombreux objectifs sont assignés à lʼétude selon la phase quʼils concernent. Résultats Agenda Les résultats et le bilan final feront lʼobjet dʼune publication fin 2018. Méthode Lʼappel dʼoffres, lancé fin 2016, a permis de sélectionner un prestataire pour réaliser les quatre phases. Chacune fait lʼobjet dʼun suivi et de validations par étape, au fur et à mesure de lʼavancement. En phase 1, lʼanalyse économique sʼappuie sur des retours dʼexpériences européennes. Les pouvoirs publics des pays étudiés (10 au maximum) sont en train ou ont déjà instauré une politique réglementaire et financière pour diffuser le numérique auprès des professionnels du bâtiment. Lʼobjectif est de recenser leurs actions et dʼen analyser les retours économiques pour les extrapoler au cas français. Aussi bien les réussites présentant des gains en efficience que les échecs risquant de générer des coûts supplémentaires ou de la complexité dans lʼacte de construire. La phase 2 suit le même schéma centré sur le secteur du bâtiment français : identifier les attentes des acteurs nationaux puis évaluer les potentiels dʼamélioration économique offerts par le BIM tout au long de la chaîne de valeur de lʼacte de construire. Depuis la conception jusquʼà la réception du bâtiment. La phase 3 sʼappuie sur une dizaine de cas réels en France, présentant un éventail représentatif de différentes opérations types : public ou privé, résidentiel ou tertiaire, collectif ou individuel. Il sʼagit, dʼune part de vérifier les résultats des deux phases précédentes, dʼautre part de réaliser des études technico-économiques selon plusieurs scénarios, situations ou points de vue dʼacteurs. La méthodologie mise au point pourrait ensuite, à terme, permettre de bâtir des scénarios types dʼanalyse des coûts qui soient transposables à dʼautres projets ultérieurs. La phase 4 dresse le bilan des trois premières phases. Les services de lʼÉtat disposeront alors dʼun document synthétique directement exploitable pour servir dʼaide à la décision. Il reprendra les méthodologies et les principaux résultats de lʼétude et proposera des indicateurs et des chiffres clés pour aider à élaborer un contexte réglementaire prévisible à lʼhorizon 2018-2020, notamment sur les évolutions et les exigences environnementales ou énergétiques de la prochaine réglementation environnementale. Le marché a été notifié le 23 novembre 2016 à un groupement solidaire composé de Kyu Lab (mandataire) et ACTH. Lʼétude a été lancée le 12 décembre 2016 pour une durée de 22 mois. Son rendu est prévu pour octobre 2018. PERSPECTIVE Cette mise à disposition de cas pratiques d’utilisation réelle du BIM et de la maquette numérique sur des projets en France et en Europe permettra aux acteurs de la construction de mieux appréhender l’apport du numérique dans leurs métiers en quantifiant techniquement et économiquement les bénéfices et le retour sur investissement à en attendre. Pierre Esparbes Président du comité Construction de la Fédération française de l'assurance (FFA) « Cette étude est indispensable pour que chaque acteur direct et indirect dispose d’une analyse globale de l’apport du numérique pour lui et l’ensemble de la profession. Car l’efficacité doit être collective, et non pas individuelle. Or à ce jour, il n’existe pas d’étude sur le BIM et la maquette numérique qui soit transversale et globale. » Ludovic Vaz Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie « La mise en avant du retour sur investissement du BIM est une action clé. L’investissement que représente pour le client le passage au BIM est conséquent, il faut donc que la filière lui montre qu’il y a un ROI intéressant. » « Le retour sur investissement du BIM est encore mal évalué. Seule l’étude réalisée par McGraw Hill Construction en 2013 montre que 47 % des professionnels dans le monde l’évaluent à l’époque entre 0 % et 25 %. Personne ne connaît réellement sa valeur en France aujourd’hui. » RSI du BIM perçu par les maîtres d'œuvre (selon le niveau d'engagement BIM) Source : McGraw Hill Construction, 2013 15 Axe A Résumé Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Résultats Atelier BIM virtuel Résumé Ce projet porté par lʼUnion sociale pour lʼhabitat consiste à reprendre entièrement, en mode BIM, un projet déjà construit de façon traditionnelle avec des petites entreprises (TPE et PME). Le retour dʼexpérience comparatif des deux approches vise à mieux comprendre les apports du numérique ainsi que les freins ou difficultés quʼil induit chez les acteurs de la construction. Enjeu Comment comparer vraiment un projet traditionnel avec un projet entièrement numérique ? Et savoir si le BIM est une véritable source de progrès et non pas un atout théorique. Pour cela, rien de mieux que de « refaire le match », comme le font les sportifs. Cʼest lʼidée de cet Atelier BIM virtuel (ABV) où chaque mot est important. Cʼest dʼabord un atelier, car il rassemble tous les acteurs de lʼacte de construire et en explore les échanges collaboratifs. Il fait ensuite référence au BIM, à ses processus dʼéchange en niveau 2, aussi bien ses méthodes, outils, savoir-faire, avantages et opportunités que ses contraintes, difficultés et freins. Rappelons quʼen BIM de niveau 2, les maquettes de lʼABV sont produites à partir des différents logiciels métiers de lʼarchitecte, des bureaux dʼétudes, de lʼéconomiste… Les maquettes numériques et les documents associés ou liés sont stockés sur une plateforme collaborative qui constitue la base dʼinformations partagées. Le maître dʼouvrage ainsi que tous les acteurs du projet peuvent ainsi consulter les données, les utiliser pour communiquer, vérifier et traiter différents cas dʼusage. Enfin lʼatelier est virtuel, car cʼest une simulation pour refaire un projet de logements existant et déjà réalisé en lots séparés, de manière « classique », à savoir sans utiliser le BIM. Cette expérimentation menée en vraie grandeur pendant 9 mois réunit plus dʼune centaine de participants, dont 29 organisations professionnelles et principalement des TPE et des PME, autour dʼune opération courante de 30 logements. Objectifs Toutes les organisations professionnelles de lʼacte de construire et dʼexploiter (maîtrise dʼouvrage, maîtrise dʼœuvre, entreprises, industriels, exploitants) sont concernées. Cette implication est essentielle, chacune pourra alors 16 bénéficier des retours dʼexpérience de lʼopération sur son activité propre et sur ses échanges avec ses partenaires. Lʼobjectif est donc triple : - Pour chacune, il sʼagit dʼabord dʼidentifier « lʼétat de lʼart du BIM, dans la vraie vie, aujourdʼhui » qui leur sert à conduire une telle opération de construction. Elles ont ainsi les moyens dʼétablir une comparaison entre leur approche « classique » et lʼapproche BIM. • Cela aboutit à réaliser une synthèse des retours dʼexpérience, des apports, mais aussi des interrogations, freins ou difficultés induits par cette nouvelle pratique. • Enfin, elles pourront partager ensemble et diffuser métier par métier les résultats de leurs analyses. Toutes les phases du projet sont couvertes : de la programmation à la conception, de la construction à lʼexploitation, et enfin de la déconstruction au recyclage. Agenda LʼAtelier BIM virtuel aboutit à mesurer qualitativement les progrès ou les reculs provoqués sur le projet architectural réalisé par lʼOPH CDA de La Rochelle, comme sʼil avait été construit en mode BIM. Ces résultats témoignent de lʼétat de lʼart actuel et en vraie grandeur du BIM tel quʼil est pratiqué aujourdʼhui en utilisant les différents outils disponibles. Il en découle une comparaison entre lʼapproche traditionnelle et lʼapproche BIM de ce projet, dans toutes ses dimensions. Cette synthèse prend la forme de retours dʼexpérience qui identifient les atouts et les freins. Ils sont mis à la disposition de tous les professionnels de la construction, pour quʼils en partagent largement les résultats. Lancé à lʼété 2016, lʼABV sur lʼimmeuble de lʼOPH CDA de La Rochelle est en cours. Lʼexpérimentation devant durer neuf mois, les résultats finaux seront publiés au plus tard au cours de lʼété 2017. Axe A Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE PERSPECTIVE Un effort complémentaire est prévu pour aller plus loin dans le retour d’expérience en approfondissant le domaine de la partie exécution, et en éditant des fiches synthétiques explicitant les enseignements du projet ABV. Christophe Boucaux Directeur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales, Union sociale pour l’habitat (USH) Méthode LʼAtelier BIM virtuel est un cadre de travail collaboratif qui fonctionne sans réaliser lʼouvrage. Son objectif est de simuler le fonctionnement des processus numériques, de produire des analyses et des synthèses, afin de tester des scénarios ou de réaliser des focus sur des points particuliers. Cette méthode sert de base pour comparer ce nouveau processus à lʼapproche traditionnelle et mettre en évidence les bénéfices, les difficultés et les freins. Elle vise dʼabord à proposer des réflexions sur les organisations et les modes de travail afin dʼoptimiser le fonctionnement en BIM, ensuite mettre en évidence les nouvelles pratiques qui en découlent, enfin aboutir à des retours dʼexpérience par métiers et par phases. En partant dʼun cas de projet déjà réalisé avec une méthode traditionnelle, lʼABV se conçoit comme une rétro-ingénierie ou rétro-conception pour : • retracer étape par étape comment cela devrait ou pourrait être réalisé autrement en BIM ; • simplifier les travaux alors que l'ouvrage est déjà conçu, réalisé et exploité ; • gagner du temps dans les travaux réalisés par différents métiers ; • produire des études comparatives. Pour cette expérimentation, le programme retenu est la résidence de 30 logements Saint-Éloi, labellisée BBC Effinergie et édifiée à La Rochelle en lots séparés. LʼOffice Public de l'Habitat de la Communauté d'Agglomération de La Rochelle (OPH CDA) lʼexploite depuis 2012. « C’est une action bien réelle et indispensable pour observer, sur un cas réel, comment les outils numériques fonctionnent dans la « vraie vie ». Cette action est très mobilisatrice. Tous les professionnels sont motivés. Nous les écoutons et en tirons collectivement de nombreux enseignements. Ce cas pratique sert d’exemple et de test en vraie grandeur. » Michel Droin Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) « Grâce à l’exercice, on sait désormais quoi exiger de la maîtrise d’œuvre en termes de données pour répondre avec plus de pertinence. » Édifiée traditionnellement, la résidence Saint-Éloi construite en 2012 par l’OPH CDA de La Rochelle fait actuellement l’objet d’une étude de rétro ingénierie ou rétro conception. Baptisé Atelier BIM virtuel, ce travail qui réunit tous les intervenants vise à évaluer les atouts et les écueils du numérique si sa réalisation avait été effectuée en mode BIM. 17 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Lʼappel à projets pour lʼutilisation du BIM et de la maquette numérique sur des ouvrages existants a suscité quinze candidatures. Le jury, réuni en décembre 2016, a retenu sept projets qui apporteront un retour dʼexpériences concret sur des opérations de numérisation et de modélisation des ouvrages existants afin dʼen tirer des enseignements sur les plans technique, méthodologique et financier. Les opérations de réhabilitation de logements retenues, très variées, vont de 54 logements sociaux à une maison de retraite privée, en passant par un château. Côté équipements publics, deux communes seront subventionnées pour la transformation dʼun ancien magasin en Accompagnement de maîtres d’ouvrage publics et privés pour la réalisation d’opérations de constructions neuves ou de rénovation en maquette numérique et en BIM Résumé Un appel à projets a été lancé auprès de maîtres dʼouvrage publics et privés pour mener des opérations pilotes de construction neuve employant la maquette numérique depuis la programmation jusquʼà lʼexploitation. Un deuxième appel à projets invite les maîtres dʼouvrage à expérimenter des techniques numériques pour la rénovation. Enjeu Les appels dʼoffres intégrant le BIM dans leur cahier des charges ne se développent en France que depuis 2015. Aujourdʼhui, 5 à 6 % des consultations recourent au BIM. Les professionnels se posent encore de nombreuses questions sur lʼutilisation de la maquette numérique dans les opérations de construction neuve, mais aussi sur la numérisation et la modélisation des ouvrages existants. Pour encourager les maîtres dʼouvrage à imposer la maquette numérique dans leurs projets, un accompagnement méthodologique, à la fois technique, opérationnel et organisationnel, est indispensable. De plus, il est nécessaire dʼobtenir des retours dʼexpériences concrets dʼopérations menés en BIM afin dʼen tirer des enseignements utiles à tous. Objectifs Dans le neuf, lʼobjectif est dʼexpérimenter lʼusage de la maquette numérique à tous les stades de développement du projet, sur des cas réels dʼopérations en cours de lancement. Le PTNB a souhaité mener des projets expérimentaux sous forme dʼopérations pilotes afin dʼexaminer les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette numérique. Les maîtres dʼouvrage doivent sʼengager à réaliser une opération en maquette numérique, de la programmation à lʼexploitation/maintenance. Il sʼagit de suivre des ouvrages de différentes natures : logements collectifs et individuels sous maîtrise dʼouvrage publique et privée, équipement public pour une collectivité, tertiaire privé. Dans lʼexistant, le scanner 3D se répand pour numériser les ouvrages. Outre cette technique, le PTNB souhaite soutenir 18 des projets faisant appel à dʼautres technologies comme des applications sur tablette, lʼintégration de photos ou autres informations dans la maquette numérique. Lʼobjectif est de généraliser lʼusage du numérique via la récupération puis lʼintégration dʼinformations par tous les professionnels. centre médical et crèche et la réhabilitation dʼun groupe scolaire. Enfin deux opérations de réhabilitation de bureaux privés font partie de la sélection. Agenda Lʼappel à projets « construction neuve » publié le 30 juin 2015 a été clôturé le 2 novembre 2015. Le jury a sélectionné huit projets début décembre 2015. Lʼappel à projets « ouvrages existants » publié le 1er juillet 2016 a été clôturé le 30 septembre 2016. Le jury sʼest réuni le 15 décembre 2016 et a sélectionné sept opérations. PERSPECTIVE Les opérations pilotes menées avec des maîtres d’ouvrage volontaires devraient encourager les autres à se lancer aussi, en s’appuyant sur les enseignements tirés de ces premières expériences. Méthode Le PTNB a publié mi-2015 un premier appel à projets auprès des maîtres dʼouvrage publics et privés ainsi quʼaux constructeurs de maisons individuelles impliqués dans la réalisation de bâtiments neufs sous maquette numérique. Cette expérimentation, à partir dʼopérations pilotes, permet dʼanalyser les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette numérique sur une opération, les bénéfices et les difficultés rencontrées par les différents acteurs. Le deuxième appel à projets, lancé début 2016, sʼadresse aux maîtres dʼouvrage publics et privés qui souhaitent lancer sur le territoire français des opérations de rénovation ou de réhabilitation, à lʼaide dʼune maquette numérique alimentée par un processus BIM. Sur l’opération de construction de 19 logements sociaux collectifs à Petit Mars (Loire-Atlantique), d’Habitat 44, la démarche BIM a renforcé le travail collaboratif entre les acteurs et permis de maîtriser les objectifs. Résultats Huit projets, parmi trente candidats, ont été récompensés en décembre 2015 au terme de lʼappel à projets dédié à lʼaccompagnement de maîtres dʼouvrage en construction neuve : quatre projets de logements collectifs, deux projets de maisons individuelles, un gymnase et un immeuble de bureaux privé. Sur ces opérations, la démarche BIM a renforcé le travail collaboratif entre les acteurs et assuré une meilleure maîtrise des objectifs. Lʼobservation en temps réel de ces projets permet dʼévaluer les besoins de montée en compétence de la filière au travers de TPE et PME volontaires représentatives. Les besoins identifiés concernent notamment le travail collaboratif et les revues de projet, les évaluations techniques à partir des maquettes numériques, la prévention et la gestion des détails techniques et des interfaces entre corps dʼétat, la simulation et le suivi du déroulement de chantier par lʼentreprise générale, lʼaide à la décision grâce aux outils numériques innovants. Afin de généraliser la transition numérique dans le bâtiment, il est indispensable de développer la maquette numérique et le BIM sur les ouvrages existants 19 Axe A Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Résumé Des opérations pilotes, menées avec des maîtres dʼouvrage, des gestionnaires de patrimoine, dans les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette numérique et du BIM en phase dʼexploitation, vont préciser le potentiel et identifier les freins à la généralisation du BIM pour la gestion-exploitation-maintenance (GEM). Enjeu Le BIM est de plus en plus utilisé en phase de conception et de construction des bâtiments mais encore peu durant leur exploitation. Cʼest pourtant lʼétape la plus longue dans la vie dʼun ouvrage et elle représente plus de 75 % du coût global dʼun bâtiment. Au gré des changements de propriétaire, de gestionnaire, dʼutilisateur, voire dʼusage, lʼinformation sur le bâtiment est difficile à récupérer. Alors pourquoi ne pas prolonger lʼusage de la maquette numérique après la livraison du bâtiment pour en faire un outil de gestion et dʼexploitation en utilisant les informations des phases de conception et de construction ? Au-delà des projets neufs conçus et réalisés en BIM, la maquette numérique deviendra alors un outil dʼexploitation du patrimoine existant. Il reste cependant des difficultés à résoudre, comme la gestion des données numériques sur tout le cycle de vie du bâtiment pour que les informations restent accessibles, fiables et exploitables malgré lʼévolution des systèmes utilisés. Objectif Trop peu dʼopérations sont actuellement gérées et exploitées en BIM. Ce nʼest pas suffisant pour en tirer des enseignements généralisables. Le PTNB mène cette expérimentation sous forme dʼopérations pilotes afin dʼexaminer les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette numérique et du BIM en phase de gestion, dʼexploitation ou de maintenance (GEM). 20 Méthode Lʻappel à projets dʼexpérimentation de lʼusage du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance est lancé à destination des maîtres dʼouvrage publics et privés et de gestionnaires de patrimoines. Il sʼagit dʼobserver comment constituer une maquette numérique GEM par rapport à un usage donné, et de comprendre la gestion en temps réel, à toutes les étapes, de plusieurs types de bâtiments avec la maquette numérique et le BIM : logements collectifs neufs ou existants opérés par une maîtrise dʼouvrage publique ou par un gestionnaire de patrimoine privé, logements individuels neufs ou existants réalisés par un constructeur de maisons individuelles, équipements publics gérés par une collectivité, bâtiments tertiaires suivis par des gestionnaires de patrimoine privés. Axe A Accompagnement de maîtres d’ouvrage et de gestionnaires de patrimoine dans l’utilisation du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance PERSPECTIVE Le BIM constituera une source d’amélioration de qualité et d’optimisation des coûts tout au long de la vie du bâtiment. Résultats Les enseignements tirés de lʼexpérimentation seront regroupés sous forme de guides et de recommandations à destination des acteurs de la construction et de lʼimmobilier, notamment des conseils pour lʼarchivage des opérations et la traçabilité des interventions sur des bâtiments du patrimoine public, des cahiers des charges dʼapplications génériques pour les gestionnaires de parc de bâtiments. Agenda Lʼappel à projets dʼexpérimentation a été publié le 3 février 2017 et sera clos le 7 avril 2017. La maquette numérique de gestion et de maintenance d'un ouvrage : un point de départ pour développer des outils de gestion quotidienne autour de la vie de l'ouvrage. 21 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Résumé Le site Internet www.batiment-numerique.fr accompagne lʼavancée des travaux du PTNB. Il est accessible gratuitement à tous les professionnels. Enjeux Pour sensibiliser les acteurs de la construction à la transition numérique en leur délivrant un message commun, quoi de mieux quʼun site Internet accessible à tous et permettant de consulter les bonnes pratiques, les documents explicitant les concepts et les démarches, les références dʼacteurs et de logiciels... ? Objectif Pour convaincre le plus grand nombre de professionnels du bâtiment et leur donner envie de se lancer dans cette démarche, le PTNB sʼappuie sur lʼanimation dʼun portail du bâtiment numérique. Ce site Internet valorise les actions menées et promeut les résultats des travaux. Dans lʼordre, il sʼagit dʼabord dʼanalyser des expériences en cours de construction neuve et de rénovation utilisant les outils numériques, et dʼen tirer les enseignements les plus clairs possibles en termes dʼinvestissements nécessaires et de bénéfices (coûts, délais, qualité...). Ensuite de mettre en évidence les bonnes pratiques numériques et des kits pédagogiques de sensibilisation. Méthode Dès son lancement le PTNB a ouvert le portail www.batiment-numerique.fr. Ce site Internet accessible gratuitement propose à tous les acteurs dʼaccéder aux bonnes pratiques de maquette numérique et du BIM dans les projets de construction/rénovation/gestion. Il leur permet aussi de suivre lʼévolution de lʼappropriation des outils numériques par les professionnels afin de répondre aux questions des acteurs en matière dʼutilisation de ces outils (maîtres dʼouvrage, maîtres dʼœuvre ...) en sʼappuyant sur des kits pédagogiques adaptés. Enfin, et surtout, il rassemble tous les documents de référence : définitions, guides, recommandations, exemples résultant des actions lancées par le PTNB, dans une rubrique dédiée : « Espace Pro ». Résultats Le portail www.batiment-numerique.fr est conçu pour répondre aux attentes de tous les professionnels de la construction curieux de transition numérique. Plusieurs onglets sont proposés. Lʼonglet PTNB, première rubrique du site, rappelle la genèse et les objectifs du Plan transition numérique dans le bâtiment, depuis la création de la mission sur le numérique appliqué au bâtiment, confiée à Bertrand Delcambre par la ministre du logement Sylvia Pinel en juin 2014, jusquʼau lancement du PTNB six mois plus tard. Lʼonglet Actions est organisé selon les trois axes du Plan (Convaincre et donner envie, Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés, Apporter de la confiance dans le numérique). Les actions menées par le PNTB avec ses partenaires sont détaillées dans cette deuxième rubrique du site. Afin de mieux comprendre lʼétat des lieux du BIM en France, le PTNB utilise le portail www.batiment-numerique.fr pour interroger périodiquement les professionnels du bâtiment sur leurs pratiques. Les enseignements de ces enquêtes sont diffusés sur le site via le « Baromètre du numérique ». En plus de sa fonction de communication, le site a vocation à accueillir tous les livrables du PTNB utiles aux professionnels, dans la rubrique « Espace Pro ». Les différents livrables des actions y sont disponibles. Dernier onglet, Référents territoriaux donne accès à un réseau national sʼappuyant sur les entités territoriales des organisations professionnelles et sur les initiatives locales les plus avancées en matière de numérique. Cʼest un autre grand défi : assurer la montée en compétences des professionnels qui se fera notamment via les plateformes collectives hébergées par des clusters de la construction et autres technopôles dans les régions. Pour lʼheure, les internautes y trouvent des appuis et des conseils de leurs organisations professionnelles près de chez eux. Sur une carte de France sont indiqués les contacts de personnes disponibles et compétentes sur le numérique dans leur métier. Enfin, le site dispose dʼun extranet qui facilite lʼéchange et le stockage des documents de travail du comité de pilotage, du comité technique et des groupes de travail du PTNB. Le portail du bâtiment numérique accompagne un plan de communication (conférences, animations, média, salons…) qui présente les actions du PTNB et les résultats des travaux mis à la disposition de l’ensemble des professionnels. Gilles Charbonnel Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil) « Un guichet unique est toujours utile. Le site est aujourd’hui essentiellement consacré aux actions du PTNB. Il faut qu’il se transforme pour devenir un véritable site portail. » David Morales Président de l’Union nationale artisanale des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation, Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) « Le site Internet est un moyen de communication indispensable. Il s’enrichit au fil des actions engagées par le PTNB et devient ainsi de plus en plus touffu. Pour aider les artisans à s’y retrouver, nous faisons des liens depuis le site Internet de la Capeb. » Agenda Lancement de lʼanalyse des besoins : mars 2015. Première mise en ligne : 30 juin 2015 22 PERSPECTIVE Page d’accueil du site 23 Axe A Portail du bâtiment numérique Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE AXE B Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés Une fois que les professionnels sont convaincus et ont envie de sʼengager dans la transition numérique, il faut les aider à passer à lʼacte. La première difficulté est financière. Lʼinvestissement dans les actions de formation et lʼéquipement en machines et logiciels des postes de travail reste coûteux, notamment pour les TPE et PME. En réponse, le PTNB sʼefforce de sensibiliser les professionnels à lʼimportance du numérique et du BIM. Il cherche également à soutenir le développement de formations de qualité. Des centaines de milliers dʼacteurs, architectes, ingénieurs, techniciens, entrepreneurs, artisans, doivent être initiés à la pratique de la maquette numérique et aux nouvelles méthodes de travail collaboratif quʼengendrent le BIM. Et il faut bâtir des cursus leur permettant de sʼapproprier ces savoir-faire dans des conditions adaptées aux petites structures. En parallèle, le PTNB a la volonté dʼaider les professionnels à faire les choix dʼoutils logiciels les plus adaptés à leurs besoins et à leurs métiers. Pas facile, pour un professionnel de sʼy retrouver lorsque chaque semaine de nouvelles applications apparaissent sur le marché !! Par son action, le PTNB entend orienter lʼoffre logicielle dans le sens des besoins exprimés par les professionnels, et principalement à destination des TPE et PME. Pour cela, il entreprend notamment une action structurante dont lʼobjectif est le développement dʼune plateforme collaborative de gestion de projets en BIM adaptée aux besoins des TPE/PME. 25 Appel à projets : initiatives des territoires pour une montée en compétence des professionnels 26 Laurent Ortas Président de la commission BIM, Association française des industries des produits de construction (AIMCC) Recensement des formations et benchmark 28 Référentiel de compétences BIM et outil d’autodiagnostic 30 Valises de sensibilisation 32 Appel à projets : espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles dans les territoires 34 Souheil Soubra Trophées de la transition numérique du bâtiment 36 Directeur Technologies de l’information, Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) Besoins des professionnels en services logiciels 38 Cartographie des logiciels 40 Plateforme collaborative du bâtiment pour les TPE/PME 42 Expérimentation du carnet numérique de suivi et d’entretien 44 Dossier de consultation des entreprises (DCE) numérique 46 Guide des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants 48 « Des formations ont déjà été lancées par l’AIMCC et le CSTB pour aider les industriels à comprendre les enjeux du BIM pour leur profession, à comprendre comment leurs informations sur les produits sont manipulées par les logiciels de BIM. » « Je vois deux enjeux majeurs. D’une part, il faut absolument que les petites structures suivent le mouvement. S’il y a un décrochage dans la chaîne, c’est la qualité du bâtiment qui sera impactée. D’autre part, il faut que la maîtrise d’ouvrage soit le moteur de la transition. Elle mérite être accompagnée car sa prise de conscience est encore récente. » Ludovic Vaz Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie 24 « Pour notre part, d’après une étude réalisée par l’0bservatoire paritaire des métiers du numérique, de l’ingénierie, des études et du conseil et des métiers de l’évènement [Opiiec], il sera nécessaire de former 80 000 salariés des entreprises d’ingénierie d’ici 2020. » 25 Axe B Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION système) intégrant un outil spécifique BIM game et des contenus pédagogiques. Le projet FIBIM est porté par le CSTB Formations (avec les entités Domolandes, Tipee et Astus Construction). Il sʼagit de développer des formations qui font monter en compétence la maîtrise dʼouvrage et la maîtrise dʼœuvre, ciblées sur les compétences interdisciplinaires en ingénierie concourante dans le cadre de projets BIM. Le projet GP-BIM+ porté par lʼUniversité Blaise Pascal propose des formations aux niveaux 4 (Bac Pro), 3 (BTS) et 1 (ingénieur) pour la montée en compétence sur le BIM et la gestion « patrimoniale ». Seront produits des contenus pédagogiques ainsi que des maquettes numériques, supports des formations. Le projet Maquette numérique et TPE, piloté par lʼAgence de valorisation de la recherche universitaire du Limousin (Avrul), vise à former artisans et TPE au dessin et à la maquette numérique. Pour cela, seront produits des supports pédagogiques organisés par module. Des ressources Appel à projets : initiatives des territoires pour une montée en compétence des professionnels Résumé Les projets retenus dans le cadre de cet appel visent à développer lʼoffre et les outils de la formation initiale et continue au niveau local. Dix dossiers ont été retenus et se voient soutenus par une enveloppe globale dʼun million dʼeuros. Portés pour lʼessentiel par les structures régionales, les projets visent à accompagner les formateurs et enseignants et à mettre à leur disposition des supports pédagogiques adaptés au développement dʼune offre de formation des acteurs. Enjeu Parce quʼil bouleverse dès aujourdʼhui le process de collaboration sur un projet, le BIM doit irriguer dès à présent la formation initiale et la formation continue. Comme le souligne Gilles Charbonnel, président de Cinov Construction : « Il faut une ingénierie de formation ». Car il ne sʼagit pas seulement de faire monter dans le train les acteurs professionnels, mais bien de faire sortir des filières de formation des jeunes diplômés au fait des usages de la maquette numérique et du BIM. À ce titre, la montée en compétences des enseignants et formateurs méritent toute lʼattention, en particulier des filières techniques. Il convient aussi de mettre à leur disposition des outils pertinents. Ainsi, en parallèle des actions de sensibilisations des professionnels de la construction essentiellement portées par les organisations professionnelles, le PTNB sʼengage aux côtés des collectivités locales, en particulier les régions, pour les aider à proposer une offre de formation adaptée à la transition numérique. Objectif Lʼambition du PTNB est de faire monter en compétence tant les acteurs constructeurs que les formateurs et le corps enseignant en lien avec le bâtiment. En abondant par une aide financière conséquente dʼun million dʼeuros les projets montés en partenariat avec les régions, il sʼagit de faciliter lʼémergence dʼinitiatives en faveur de cette montée en compétence. Méthode Un appel à projets dʼune durée de presque un an, lancé conjointement par le programme PACTE (Programme d'action pour la qualité de la construction et la transition énergétique) et le PTNB, a permis de soutenir des initiatives dʼacteurs régionaux. Pour le PTNB, les projets devaient porter, par exemple, sur la maîtrise des outils numériques du bâtiment (maquette numérique, scan 3D, etc.), ou les interactions entre les différents acteurs dʼune opération. 26 En veillant à la cohérence et à la complémentarité des projets avec les dispositifs existants, le PTNB a apporté une aide financière sous la forme de subventions pouvant atteindre 55 % des coûts éligibles, dès lors que le titulaire prévoyait dans son projet les conditions dʼune réplicabilité et/ou dʼun partage des résultats au-delà du territoire ciblé, avec un usage libre de droit. Cette aide sʼest limitée à 35 % des coûts éligibles, quand le projet nʼétait pas duplicable. Lʼétude des projets sʼest échelonnée à lʼoccasion de trois clôtures : en novembre 2015, en mars 2016, et enfin en juillet 2016. Résultats Trois projets ont été retenus lors de la deuxième session intermédiaire en mars 2016. Le projet ACDC de la région Midi-Pyrénées et de la Communauté de communes Bas Couserans met en place un dispositif de formation-action autour dʼun chantier de construction/rénovation dʼune maison de santé pluridisciplinaire à énergie positive, via lʼutilisation de la maquette numérique et du BIM. Le projet BIMʼAura porté par la région Auvergne-RhôneAlpes et le Gipal Formation (Groupement dʼintérêt public de lʼacadémie de Lyon) sʼest fixé comme objectif de former 100 formateurs spécialisés : 50 pour les lycées, 20 pour les filières bac STI2D et enfin 30 pour les filières BTS). Le projet QualiBIM a été proposé par la région Rhône-Alpes et la plateforme régionale Astus Construction. Il porte sur un projet de formation en plusieurs étapes : découverte, initiation, formation pratique et mise en place dʼun accompagnement des entreprises dans leur mutation. Sept projets ont été retenus à lʼoccasion de la clôture finale de juillet 2016 Le projet BIMʼForm, porté par le Groupement dʼintérêt public Formation tout au long de la vie (GIP FTLV) de lʼacadémie de Nancy-Metz, veut former au BIM 150 enseignants et formateurs, équiper deux plateaux techniques de matériels spécifiques BIM et concevoir à moyen terme une offre de formation modulaire et un Mooc (sessions gratuites de formation en en ligne) dédié au BIM. Le projet BIMʼOC porté par le groupement Constructys et la FFB Occitanie qui consiste en un accompagnement personnalisé dʼentreprises PME et TPE vers la transition numérique afin de favoriser leur montée en compétence sur les volets organisationnel, managérial, méthodes de travail et politique RH. Le projet CollaBIM est, lui, porté par le Groupement dʼintérêt public Formation tout au long de la vie (GIP FTLV) de lʼacadémie de Besançon. Dans ce cadre, le groupement veut créer une plateforme de formation (Learning management complémentaires seront disponibles sur la plateforme numérique ADhEL et Bois Box, tels des modèles 3D (formats 2D et 3D courants et formats .ifc) ainsi que des tutoriels. Et enfin, le projet NCQual du réseau Campus CDER et porté par le lycée des métiers du bâtiment de Felletin (Creuse), consiste en la création dʼun corps de formateurs référents et la diffusion des compétences acquises à lʼensemble des acteurs. Ici également, seront produits une maquette BIM pédagogique ainsi que des supports de formation, des tutoriels et des contenus numériques. Agenda Lʼappel à projets a été lancé le 31 juillet 2015 conjointement avec le programme PACTE. Ont suivi trois récoltes de dossiers : le 30 novembre 2015 (première clôture intermédiaire, sans projet relatif à la transition numérique), le 31 mars 2016 (deuxième clôture intermédiaire) et enfin le 16 juillet 2016 (clôture finale).Les projets se déploieront jusquʼen 2018. PERSPECTIVE Le PTNB s’attache aujourd’hui à faire émerger une offre de formation « BIM compatible ». À court terme, c’est l’ensemble des programmes de formation tant des écoles d’ingénieurs que des lycées professionnels qu’il convient de voir passer aux outils numériques. Une véritable révolution à l’égale de l’arrivée de l’ordinateur à l’école dans les années 1980. David Morales Président de l’Union nationale artisanale des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation, Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment « Plusieurs initiatives existent déjà sur le territoire. Quelles que soient les structures mises en place, elles doivent toutes porter un message cohérent et unique. » Gilles Charbonnel Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil) « Il ne faut pas systématiquement confier les formations aux distributeurs des logiciels. Il faut élargir le cercle à des organismes qui ont une vision globale de l’environnement. Nous avons besoin d’une véritable ingénierie de formation. » 27 Axe B Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Résultats Recensement des formations et benchmark Résumé La formation au numérique est un enjeu essentiel pour accéder facilement et rapidement aux nouvelles pratiques du digital. Le recensement de lʼoffre et des aides est donc un maillon essentiel de la démarche entreprise par le PTNB. Il vise à créer un véritable guide pratique accessible à tous les professionnels et futurs professionnels de la construction. Enjeu Lʼaccès au numérique nʼest pas toujours facile. Pour les professionnels du bâtiment il est pourtant devenu indispensable de maîtriser les logiciels du marché, comprendre les techniques de communication proposées et les formats dʼéchanges pratiqués entre professionnels. Or certaines actions de formation ou techniques dʼacquisition sont inadaptées voire inabordables, notamment à la plupart des TPE/PME. Pour assurer leur financement, il est aussi nécessaire dʼy voir clair dans le foisonnement et la complexité des aides existantes. Recenser, clarifier et mettre en avant ces solutions et mécanismes est donc un enjeu essentiel et cʼest lʼobjet de ce recensement destiné aussi à donner de la visibilité aux organismes de formation pour mieux répondre aux besoins des apprenants. Objectifs Dresser lʼétat des lieux précis et le plus exhaustif possible de lʼoffre existante en matière de formation au numérique pour le bâtiment. Le mettre à la disposition du public sur le portail Internet du PTNB (www.batiment-numerique.fr) et dans les organisations professionnelles partenaires. Lʼobjectif de cette action est dʼaider les personnes qui le souhaitent à accéder facilement et sans restriction à lʼensemble des informations relatives aux formations initiales et continues dispensées en France. Complément indispensable, lʼidentification des aides financières viendra, dans un second temps, utilement compléter ce guide. De même, un comparatif avec nos voisins européens constituera un vivier de propositions pour dynamiser les actions de formation au numérique dans toutes les entreprises du BTP en France. 28 Agenda Tous les résultats seront repris dans un guide da la formation, véritable base de données sur les formations accessibles et les aides accordées aux entreprises de la construction, TPE et PME incluses. Méthode Le recensement couvre lʼensemble du processus. Il est décomposé en deux étapes indépendantes. La première consiste à réaliser un catalogue le plus complet possible de toutes les formations initiales ou continues proposées en France aux divers corps de métiers dans le domaine du numérique. Il prend la forme dʼune base de données multicritères. Toutes les organisations professionnelles membres du comité de pilotage du PTNB ainsi que les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) y sont naturellement prioritairement associés, ainsi que le CCCA-BTP (Comité de concertation et de coordination de lʼapprentissage du bâtiment et des travaux publics), le ministère de lʼEnseignement supérieur et le ministère de la Culture, et lʼensemble des organismes privés exerçant sur le marché. Chaque session est identifiée et catégorisée selon plusieurs critères comme son objectif, les compétences acquises, le métier et la taille de structure concernée, la catégorie socio professionnelle visée, la durée de la formation, la qualité des formateurs, son coût, son caractère diplômant ou non. En complément, il est prévu de connaître et comprendre les actions et initiatives de ce type dans les autres pays. Ce comparatif (benchmark) vise à identifier les leaders européens et mondiaux en termes de formation et à mettre en avant les actions particulièrement performantes. La seconde étape consiste à réaliser un guide pratique des aides accordées par lʼÉtat, les collectivités ou autres structures syndicales selon deux domaines bien définis : • les aides aux outils liés à la transition numérique des entreprises, • les aides à la formation des personnes. Pour chacun, il sʼagit dʼabord de détailler les différentes formes de soutien : aide financière directe, prêt, subvention, crédit dʼimpôts, bourse, appel à projets, … Lʼobjectif est ensuite de classer ces différents moyens, par domaine dʼapplication (logiciel, matériel), taille de lʼentreprise et catégories professionnelles auxquelles ils sʼadressent. Celles-ci sont au nombre de cinq : maîtrise dʼouvrage, maîtrise dʼœuvre (architectes, bureaux dʼétudes, économistes,…), entreprises de BTP, industriels, gestionnaires de patrimoine. Pour être encore plus utile, les principales conditions devront être précisées dans le document avec notamment lʼadresse du guichet de demande ou de téléchargement du formulaire, le volume de lʼaide et son étalement dans le temps, lʼidentification de la structure en capacité dʼorienter la demande ou de délivrer lʼaide. La première étape (recensement des formations et benchmark) est en cours dʼattribution et doit démarrer en février 2017. La seconde étape (identification et mode dʼemploi des aides à la formation) fera lʼobjet dʼun appel dʼoffres qui sera lancé au plus tard au printemps 2017. Les résultats seront accessibles fin 2017. PERSPECTIVE La publicité des actions de formation au numérique va donner un coup de fouet à la prise en main des processus numériques dans les métiers de la construction. C’est un atout indispensable pour tous les acteurs de la construction et plus particulièrement les nombreuses TPE et PME qui ne savent pas où trouver les formations dédiées à leurs besoins propres. David Morales Président de l'UNA Métiers et Techniques du Plâtre et de l'Isolation de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) « Il faut prendre le temps d’analyser ce dont nous avons besoin. La première question à se poser est « à quoi devons-nous être formés ? » Ensuite nous trouverons ou créerons les formations nécessaires. » Catherine Jacquot Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) « Il est indispensable de cartographier précisément l’étendue de l’offre de formation au numérique. Il faut identifier les manques et les combler. Car le BIM ne se résume pas à l’apprentissage de maniement d’un logiciel. C’est d’abord un process collaboratif. » Les actions de formations initiales ou continues dédiées aux outils et méthodes liées au BIM et au numérique vont doper l’usage du numérique pour que les professionnels de la construction accèdent durablement aux nouvelles technologies. 29 Axe B Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Référentiel de compétences BIM et outil d’autodiagnostic Pour offrir une formation BIM plus adaptée aux besoins des maîtres dʼœuvre et des entreprises, un référentiel des compétences BIM va être développé à destination des formateurs. Ce référentiel de compétences pourra ensuite être utilisé pour mettre au point des outils dʼautodiagnostic permettant aux professionnels de situer simplement les compétences en BIM acquises et celles leur reste à acquérir. Enjeu Il permettra à chaque acteur de la filière de sʼautoévaluer et dʼobtenir une cartographie de ses points forts et points faibles. En retour, les professionnels se verront proposer un plan de formation individualisé et adapté aux compétences identifiées comme manquantes. Lʼoutil sʼappuiera sur le recensement des formations réalisé par le PTNB. La réalisation des deux actions en garantit la cohérence. Le référentiel de compétences perdrait en effet toute sa pertinence sans outil dʼévaluation. Et lʼoutil de diagnostic ne peut être construit sans référentiel. Méthode La grande majorité des professionnels de la construction ont besoin dʼune formation à lʼusage des outils numériques pour participer efficacement à la démarche collaborative des projets BIM. Les organismes de formation sont sollicités par le PTNB pour proposer des formations adaptées à chaque profession et aux différents niveaux de compétences des apprenants. Mais encore faut-il être capable dʼidentifier le niveau dʼaptitude et de connaissance de départ pour répondre au mieux aux besoins de montée en compétences des professionnels. À ce jour, il nʼexiste pas de tel référentiel qui soit disponible pour les organismes de formation. Catherine Jacquot Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA). « Développer de nouveaux process métier dans les agences et les bureaux d’étude ne s’improvise pas. Or le BIM remet en question les méthodes actuellement en vigueur. Cette action vise à référencer les compétences et à proposer une méthode d’autodiagnostic. Elle est donc essentielle pour se réorganiser et définir les objectifs à atteindre. » Axe B Résumé Michel Droin Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) « Cette action du PTNB aura l’intérêt de définir quelles compétences doivent être mesurées dans les entreprises. Il faut lancer la réflexion sur le sujet dès maintenant. Et ainsi éviter qu’un organisme tiers le fasse à notre place. » Un appel dʼoffres va être lancé pour élaborer le référentiel de compétences des métiers de la maîtrise dʼœuvre, des entreprises, artisans du BTP en matière de BIM. Un cahier des charges sera proposé aux organisations professionnelles en janvier 2017. Lorsque ce référentiel aura été créé, le deuxième appel dʼoffres traitera de la réalisation de lʼoutil dʼautoévaluation. Résultats Les premiers résultats sont attendus en septembre 2017. Objectif Agenda Lʼaction lancée par le PTNB vise à élaborer un référentiel des compétences à acquérir par les acteurs de la maîtrise dʼœuvre et des entreprises de mise en œuvre pour pouvoir travailler en mode BIM. Il ne sʼagit pas de certifier ni de référencer les compétences des entreprises, mais de fournir aux organismes de formation un cadre de référence leur permettant dʼactualiser ou de développer une offre incluant les compétences clés identifiées. La deuxième action qui en découle porte sur la réalisation dʼun outil de diagnostic des compétences à acquérir. Lʼappel dʼoffres pour le référentiel sera lancé au cours du premier trimestre 2017. PERSPECTIVE Avec les outils mis en place, fini le flou autour du niveau de compétences en BIM. Chacun pourra mettre en valeur ses compétences BIM, et sinon s’évaluer pour choisir les formations les mieux adaptées. 30 31 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION PERSPECTIVE Valises de sensibilisation Résumé Les valises de sensibilisation contiendront les éléments pédagogiques de référence nécessaires à la bonne compréhension du BIM par les TPE et PME ; elles seront très utiles au développement d’une offre de formation pertinente. Méthode Michel Droin Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) Enjeu Le BIM fait beaucoup parler de lui. Salons, conférences, ateliers… Les manifestations qui lui sont consacrées sont de plus en plus nombreuses. La mise en œuvre dʼun PTNB par le ministère en charge du Logement est là aussi pour témoigner de lʼintérêt porté à cette question. Mais pour un acteur qui découvre le sujet, il est souvent difficile dʼappréhender les enjeux et de comprendre où se situer. Dans quelle mesure est-il concerné ? Que cela va-t-il changer pour lui à court et moyen terme ? Comment se former ? Et si bientôt tous les appels dʼoffres imposaient le BIM ? Y a-t-il urgence ? Au vu des impacts tant financiers quʼorganisationnels dʼun passage au BIM, il est essentiel dʼy voir clair. Le site lancé par la FFB, www.ffbim.fr, témoigne de ce besoin de comprendre et offre pour cela des contenus de diverses formes. Il met aussi en avant une démarche en trois étapes (comprendre, se positionner, déployer). De quoi retrouver une ligne de conduite rationnelle dans toute cette agitation. Les valises de sensibilisation que souhaite développer le PTNB ont cette même vocation pour lʼensemble des acteurs et des métiers : offrir des repères, rassurer sur les enjeux et montrer lʼapport de ces outils pour construire mieux. Objectif Les valises de sensibilisation au BIM, qui sont une somme de documents de formats et de contenus variés (plaquettes, présentations, vidéos, schémas…) seront mises à disposition pour assurer une pédagogie basique sur le BIM et la maquette numérique. Il est envisagé de créer une valise spécifique pour chacune des cinq catégories professionnelles suivantes : maîtres dʼouvrage, architectes, bureaux dʼétudes, entreprises de bâtiment et artisans, fabricants de matériaux de construction et dʼéquipements pour le BTP. 32 Les membres du comité de pilotage du PTNB, issus des organisations professionnelles (OP) du secteur, ainsi que les chargés de formation de ces organisations seront sollicités pour définir les besoins de chacune des cibles. La conception des valises tiendra compte des documents existants avec la volonté dʼapporter un maximum de cohérence dans les initiatives et dans les discours portés. Pour chacune des cinq cibles, contenus, messages clés et supports de communication seront définis de façon spécifique. Une fois réalisés, lʼensemble des supports de communication que contiendront ces valises seront accessibles gratuitement, de façon simple et intuitive (par exemple avec une recherche par titre, date, mots clés ou via une arborescence thématique à définir), notamment via un lien qui sera repris sur le site Internet du PTNB. Résultats Un appel dʼoffres a été lancé fin décembre 2016 pour la réalisation dʼun cahier des charges de spécifications techniques et fonctionnelles en vue de la réalisation des valises de sensibilisation. Le marché est en cours dʼattribution pour un rendu attendu dans les prochains mois. Agenda « Nous militons depuis très longtemps pour une grande campagne d’information. Car le "buzz" autour du BIM a créé un sentiment d’urgence contre-productif chez les chefs d’entreprises. Beaucoup se disent qu’ils sont les seuls à ne pas faire du BIM. » Axe B Les valises de sensibilisation au BIM sont un ensemble de supports et de contenus (plaquettes, présentations, vidéos…) qui ont vocation à être diffusés le plus largement possible pour accompagner la sensibilisation et la montée en compétences des professionnels de la construction dans le numérique. Gilles Charbonnel Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil). « L’enjeu de la sensibilisation, c’est qu’il faut être capable d’être compris par tout le monde car le BIM concerne toutes les professions. Mais il ne faut pas oublier les spécificités de chacune d’elles. Ce sera alors d’autant plus facile d’emporter l’adhésion. » Le site www.ffbim.fr, créé par la Fédération française du bâtiment, rassemble de nombreux contenus explicatifs de natures différentes (vidéos, schémas, présentations…) visant à expliquer à l’ensemble des acteurs (et pas seulement aux entreprises) ce qu’est le BIM et sa valeur ajoutée. À partir de la rentrée 2017, la mise à disposition des contenus sera permanente et garantie pour une durée de 12 mois après la livraison du dernier support de communication. Consciente des réticences que les artisans peuvent avoir devant le BIM et la maquette numérique, souvent faute d'en connaitre les vrais contours, la CAPEB a réalisé une animation vidéo qui vise à rassurer les entreprises à ce sujet. La vidéo, très courte, explique simplement le fonctionnement du BIM et présente ses multiples intérêts pour les entreprises. 33 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Appel à projets : espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles dans les territoires Les espaces de construction collaboratifs sont des lieux partagés ou bureaux de co-travail (co-working) dédiés au monde du bâtiment. Installés en région, ils sont destinés à faciliter les échanges entre professionnels autour dʼun projet utilisant les outils du BIM. Enjeu Les espaces de co-working se développent rapidement en France. Favoriser lʼadoption de méthodes BIM en mode collaboratif pour les chantiers courants (petits collectifs, maisons individuelles…) nécessite de mettre en place de tels bureaux partagés collaboratifs en région, notamment à destination des TPE/PME et spécialisés dans le bâtiment numérique. Lieux de rencontre et dʼéchange, fixes ou mobiles, ils visent à favoriser les échanges entre professionnels et à partager des solutions opérationnelles de proximité pour assurer un traitement pleinement collaboratif de tous les projets. Méthode Afin de sélectionner les projets les plus pertinents, plusieurs critères sont étudiés. Dʼabord la qualité de la conception de lʼespace de co-travail envisagé, avec un volet qui tient compte de la pertinence des services associés. Ensuite, le jury tiendra compte de leur calendrier de réalisation, de leur plan et des modalités de financement, des organismes et structures qui le soutiennent, des collectivités locales qui sʼengagent à y participer. Enfin, les compétences de lʼéquipe chargée de le mettre en place et de la gérer doivent être reconnues dans ce domaine. Plusieurs services types doivent en effet être inclus dans la prestation dʼhébergement : formation au BIM, conseil aux professionnels pour lʼutilisation des outils numériques, support de gestion. Ils offriront aussi lʼaccès à un ensemble de logiciels et dʼéquipements nécessaires au travail en mode BIM collaboratif de niveau 2. Des applications et équipements de type réalité virtuelle, augmentée ou immersive, seront appréciés. PERSPECTIVE La mise à disposition d’espaces de co-travail dédiés aux applications numériques du bâtiment est un atout pour le développement des technologies numériques. Surtout, une bonne implantation locale et la possibilité de recourir à des espaces mobiles directement accessibles à proximité du chantier sont les meilleurs moyens pour assurer une égalité d’accès à tous les acteurs de la construction. Qu’il s’agisse de maîtres d’œuvre, d’artisans, de TPE, de PME ou même de grandes entreprises. Catherine Jacquot Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) « C’est une action très pertinente pour assurer le développement du numérique au niveau régional. Cela permet d’avoir, sur tout le territoire, des points d’information pour se former et se rencontrer. » Résultats Objectifs Cet appel à projets vise à sélectionner et soutenir des porteurs de services de co-working qui souhaitent concevoir et construire des espaces de construction collaboratifs, sur le territoire français. Ceux-ci sont destinés à être ouverts à tous les acteurs dʼune construction : maîtrise dʼouvrage, maîtrise dʼœuvre, entreprises ou industriels du bâtiment. Et plus particulièrement aux artisans et TPE. Ces espaces de construction collaboratifs peuvent être fixes, cʼest-à-dire permanents et localisés à une adresse précise, ou mobiles, cʼest-à-dire transportables sur différents sites. Les espaces fixes pourront aussi comporter une extension mobile afin de décentraliser une partie de lʼinfrastructure technique de lʼespace de construction collaboratif. Et ainsi offrir ses services à proximité des professionnels, sur un chantier particulier ou un ensemble de chantiers. De telles propositions seront privilégiées. Les opérateurs retenus sont sélectionnés par un jury constitué par le PTNB sur la foi de leurs propositions. Pour atteindre ces objectifs, tous les opérateurs retenus doivent décrire précisément le type dʼespace ainsi que les équipements et logiciels qui y seront accessibles. Leur proposition doit aussi être soutenue par une étude de marché qui décrit le plan dʼaffaires pour les cinq premières années de fonctionnement. Il doit de plus sʼinscrire dans une zone géographique (espace mobile) ou un lieu dʼimplantation (espace fixe) pour que lʼoffre globale couvre lʼensemble du territoire. La liste précise des services et des moyens proposés, des supports exploités (cloud, serveurs), complète ces exigences. Ces moyens permettront aux professionnels de la construction de choisir, ensemble, les espaces de co-travail auxquels ils feront appel pour leurs projets de construction. Enfin les opérateurs bénéficiant dʼun fort soutien des collectivités locales concernées feront lʼobjet dʼune attention particulière. Agenda Lʼappel à projets a été lancé le 12 décembre 2016. Sa clôture est prévue pour le 24 avril 2017. 34 La multiplication des espaces de co-travail spécialisés BTP en région sera très utile pour permettre à tous les acteurs d’un projet de construction, artisans et TPE incluses, de partager les atouts du BIM et du numérique. 35 Axe B Résumé Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Trophées de la transition numérique du bâtiment Le concours des Trophées de la Transition Numérique du Bâtiment a pour objectif de faire connaître les solutions logicielles pertinentes les plus adaptées aux TPE et PME du bâtiment. Ce palmarès est lʼoccasion de mettre en avant leurs fonctionnalités les plus innovantes, sources de gains de productivité pour tous les métiers du bâtiment. Enjeu La galaxie maquette numérique a engendré quelques très belles étoiles. Or, pour beaucoup dʼacteurs de la construction, les fonctionnalités de ces logiciels restent méconnues. Ainsi nʼont-ils pas même idée des gains quʼils peuvent en attendre dans lʼexercice de leur métier. Plus gênant, par manque dʼinformation sur ces outils, le train pourrait partir sans eux et la concurrence sʼexacerber à leur désavantage. Cʼest donc pour faire connaître les nouvelles fonctionnalités de ces logiciels à tous les professionnels, même ceux dont les structures sont les plus modestes, quʼune action de promotion des outils les plus adaptés a été lancée. Objectif Lʼobjectif de ces trophées a été de mettre en avant les éditeurs de logiciels et leurs solutions pour accélérer lʼadoption du BIM par les 73 % de professionnels qui déclaraient ne pas encore y avoir recours (source : Baromètre du PTNB, avril 2016). Méthode Dans le dossier de candidature, les postulants ont répondu à un ensemble de questions, analysées selon une grille de notation comptant plusieurs critères comme : la pertinence, lʼinteropérabilité, lʼaccessibilité, lʼinnovation, la facilité dʼutilisation, la prise en compte des utilisateurs… Le jury, constitué de représentants des partenaires du PTNB (membres du comité de pilotage), sʼest réuni les 15 et 22 novembre 2016. Dix catégories ont été définies. Résultats Sur les 93 dossiers déposés, trente logiciels ont été sélectionnés, classés par catégorie. Ce panel donne un bon aperçu des logiciels du marché pour un premier pas vers le BIM. Le 29 novembre 2016, en présence dʼEmmanuelle Cosse, ministre du Logement et de lʼHabitat Durable, et de Bertrand Delcambre, président du PTNB, onze solutions ont finalement été primées. Voici le palmarès : • Outils métiers pour la maîtrise dʼouvrage et lʼexploitation : Abyla BIM Gestion (Labeo) • Numérisation et modélisation des ouvrages existants : MyCaptR (Levels3D) • Outils de conception : ArchiCAD (Abvent) • Amélioration de lʼorganisation, de la gestion et du suivi de chantier : WinQuant-WinDesc (Attic +) • Structure et gros œuvre : Scia Engineer (Scia France SARL) • Enveloppe extérieure : Rhino Architecture/Grasshoper (Rhinoforyou) • Aménagements, visualisation et communication : TwinMotion (Abvent et Lumion France) • Performance énergétique et environnementale : ClimaBIM (Abvent et BBS Slama) • Outils collaboratifs ou de partage de contenu : BIM + (Allplan France) Une mention spéciale du jury a été décernée à Solibri Model Checker (Allplan France), une solution logicielle d'assurance qualité BIM qui analyse les modèles afin d'en vérifier l'intégrité, la qualité et la sécurité. « À ce jour, cet outil nʼa pas dʼéquivalent sur la transversalité des métiers de la construction, des maîtres dʼouvrage aux entreprises, et participe à la qualité des ouvrages construits », a souligné le jury. La catégorie « équipements techniques » nʼa pas réuni suffisamment de candidatures pour permettre au jury de désigner un lauréat. En revanche, une catégorie « bibliothèques dʼobjets » nʼétait pas prévue au règlement du concours, mais le jury a néanmoins tenu à évoquer ces solutions, sans décerner de prix. Président de l'UNA Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation, Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) « Des outils méconnus des professionnels ont été mis en avant. Les éditeurs découvrent qu’ils peuvent proposer des logiciels répondant aux besoins de la majorité à condition qu’ils soient moins compliqués. » Agenda Le concours a été lancé en août 2016 et les prix remis le 29 novembre 2016 36 David Morales Axe B Résumé Soirée du palmarès 37 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Besoins des professionnels en services logiciels Les besoins recensés, tous métiers confondus, sont de trois niveaux différents selon que les acteurs sont des néophytes, des utilisateurs réguliers de lʼoutil informatique, ou des précurseurs technophiles convaincus par le BIM. Les plus petites structures plébiscitent la simplicité des outils et la souplesse dans le mode de consommation pour limiter lʼimpact financier. Enjeu Le développement des démarches BIM pour les projets de construction passe par une offre toujours plus large et renouvelée dʼoutils numériques répondant aux besoins des professionnels. Quelles difficultés rencontrent les uns à lʼusage de ces nouveaux outils ? Pourquoi dʼautres nʼontils pas encore souhaité y investir temps et argent ? Lʼoffre est-elle adaptée ? La transition numérique est-elle bridée par une inadéquation des outils avec leurs potentiels utilisateurs, qui continuent malgré tout à construire au risque de se voir un jour hors du coup ? Des interrogations qui méritent des réponses avant dʼenvisager dʼéventuelles actions correctives. Objectif Il sʼagit pour le PTNB dʼétablir par profession les besoins logiciels des professionnels dans lʼensemble des sphères métiers : de la maîtrise dʼœuvre à lʼentreprise artisanale. Ce sera alors lʼoccasion de susciter le développement de nouveaux outils ou lʼadaptation de lʼoffre existante pour mieux répondre aux acteurs. Et faciliter ainsi la transition numérique de lʼensemble de la filière. Méthode Pour des raisons pratiques et afin de dégager des tendances consensuelles, le recensement a été réalisé en interrogeant les représentants des organisations professionnelles (OP) concernées par lʼacte de construire. Un questionnaire en ligne a dʼabord été adressé aux interlocuteurs dans les OP. Pour bien catégoriser les besoins, chacun dʼeux a été rattaché à : une ou plusieurs catégories de logiciels (CAO, plateforme collaborative…) ; un ou plusieurs types dʼopération (neuf, rénovation, logement, tertiaire…) ; une taille dʼopération (< 150 m², entre 150 et 1 000 m²,…) ; une ou plusieurs phases dʼopération (programmation, conception, chantier…) ; des corps de métier particuliers. 38 Un rapport intermédiaire, rédigé fin septembre 2016, a présenté une synthèse des premiers enseignements issus du dépouillement des questionnaires. En novembre, les informations recueillies par les questionnaires ont été complétées par des entretiens (de visu, ou par téléphone). Le rapport final a été rendu en décembre 2016. PERSPECTIVE Les organisations professionnelles prévoient qu’avec l’arrivée du numérique dans des petites structures qui y ont, pour l’instant, peu investi, les besoins vont évoluer et s’affiner. Cette analyse paraît donc être une photographie à un instant t. Les besoins de ces acteurs évolueront de la base de la pyramide vers le niveau médian, mais toujours avec des spécificités liées à leurs métiers respectifs qu’il conviendra donc de réinterroger régulièrement. Axe B Résumé Résultats Répartis selon une pyramide de type Maslow, les besoins exprimés sont apparus largement partagés par les différentes professions. À la base de la pyramide, pour les très nombreux acteurs qui utilisent peu ou qui nʼutilisent pas les outils numériques dans le cadre professionnel, les besoins sont dʼabord dʼêtre informés et convaincus par lʼintérêt des logiciels ; ensuite de bénéficier de formules de licences souples et de prix modérés, enfin dʼêtre formés de façon flexible (possibilité dʼauto-formation) et rapide. Au niveau médian de la pyramide, des utilisateurs réguliers dʼoutils informatiques, moins nombreux, réclament plus de simplicité, autrement dit un usage facile et mobile. Mais aussi que les outils offrent moins de fonctionnalités et privilégient une meilleure adaptation au métier pour lequel ils sont développés. Enfin, lʼinteropérabilité des outils doit assurer une qualité des transferts de contenus et une bonne vitesse de traitement. Au sommet de la pyramide, le petit nombre de professionnels convaincus, utilisateurs agiles et moteurs, expriment des besoins autour de trois thèmes. Lʼorganisation du travail collaboratif dʼabord, où comment structurer lʼinformation et respecter des méthodes de partage tout au long du projet. La sécurisation des données (confidentialité, disponibilité, pérennité…) est une préoccupation importante. Enfin, ils souhaitent être, à tout moment, libres de choisir les logiciels et outils complémentaires. Ils privilégient donc lʼOpen BIM, ou les bibliothèques dʼobjets génériques. Les besoins spécifiques de chacune des professions interrogées ont fait lʼobjet dʼun compte-rendu détaillé et techniquement approfondi. David Morales Président de l'UNA Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) « Pour les artisans, le numérique représente un investissement important : l’ordinateur, l’accès à Internet, les logiciels. Aussi, nous souhaitons que soient mis à leur disposition le maximum d’outils gratuits. Les logiciels doivent être plus accessibles financièrement mais aussi techniquement. » Gilles Charbonnel Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil) « Les échanges doivent se simplifier et gagner en qualité. Sans cela, les acteurs iront vers des solutions de type plateforme. Outre que c’est risqué, techniquement et financièrement, d’être ainsi lié à un unique outil, nous avons aussi besoin de nos logiciels métiers qui sont plus performants sur des sujets précis que les plateformes généralistes. » Les besoins numériques des professionnels u Organisation 2e étage Fin juillet 2016, le PTNB a adressé une demande de participation aux organisations professionnelles. En septembre, les questionnaires étaient mis en ligne. Les entretiens complémentaires ont été menés en novembre 2016 et le rapport final est paru en décembre 2016. Utilisateurs engagés u Outils métiers er 1 étage RDC Agenda Sécurisation Liberté Plus de simplicité Interopérabilité Utilisateurs réguliers u Être informé Avoir les moyens Être formé Non utilisateurs Schéma synthétique des différentes typologies de besoin par catégorie d’utilisateurs. (Source Bati actu, présentation PPT final) 39 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Cartographie des logiciels Méthode La diversité de lʼoffre logicielle et le caractère récent de lʼusage du BIM nécessitent dʼoffrir aux professionnels un recensement des propriétés et fonctionnalités des applications et outils numériques commercialisés en France à lʼattention des acteurs du bâtiment. Enjeu Les outils logiciels du bâtiment sont déjà très nombreux sur le marché. En 2016, un premier inventaire, volontairement large et réalisé par Mediaconstruct au niveau international, fait état de quelques 210 éditeurs et 365 solutions logicielles. Ces logiciels se différencient par leurs fonctions (visualisation, calcul…), les métiers dʼapplication (architecture, équipements techniques, structure…), la phase de lʼacte de construire (conception, chantier, exploitation) à laquelle ils sʼappliquent. Un premier recensement a été réalisé par le PTNB dès 2015 à lʼoccasion dʼun appel à manifestation dʼintérêt dit « Kits BIM ». Cette liste a été complétée. Il y manquait des références ainsi que certaines caractéristiques importantes. Lʼhomogénéité de ces informations est essentielle pour lʼaide au choix. Plusieurs caractéristiques sont indispensables : catégorie dʼutilisation (structure, gestion de patrimoine…), acteurs concernés (bureaux dʼétudes, artisans...), phase (programmation, chantier…), compatibilité (IFC…), matériels et configuration requis, formations (coût, durée), diffusion de lʼoutil (abonnement, licence), maintenance (coût). Le recensement, qui se base sur le volontariat des éditeurs, se focalise dʼabord sur les outils « BIM ». Il sʼélargira ensuite aux outils « non BIM », mais considérés comme pertinents et/ou innovants dans le domaine du numérique. Gilles Charbonnel Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil) « Les bureaux d’études utilisent de nombreux logiciels développés pour des usages très spécifiques. Nous en avons besoin car nous calculons et concevons avec eux. Il nous faut donc les identifier et les connaître. Il nous faudra aussi les faire entrer dans l’univers du BIM. » Axe B Résumé Lionel Blancard de Léry Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) « Pour les architectes, qui doivent conserver 30 ans les données des projets, il convient notamment de s’assurer de la sécurité du stockage et de la garantie de récupérer ces données. » Résultats Objectifs Lʼaction lancée a trois visées principales. La première est de recenser le plus largement possible - lʼexhaustivité étant exclue - les logiciels présents sur le marché français. La deuxième consiste à présenter les caractéristiques de chacun dʼeux afin que les professionnels de la construction puissent réaliser un choix pertinent. La troisième est de mettre à disposition lʼensemble de ces informations dans un outil ergonomique accessible sur le site du Plan, www.batiment-numerique.fr. La première version de lʼoutil dʼaide au choix des logiciels propose une plateforme à deux entrées : • lʼune pour les professionnels de la construction, dans laquelle la recherche peut sʼeffectuer par activité, par éditeur/solution, par format de fichier. • lʼautre pour les éditeurs, afin de leur permettre de référencer leurs produits ou de mettre à jour leurs caractéristiques. La base de données de cette première version en date de février 2017 regroupe 92 éditeurs et 169 logiciels. Agenda Les travaux ont été réceptionnés en janvier 2017 et le service a été mis en ligne en février 2017. Des mises à jour seront effectuées tous les 2 mois. PERSPECTIVE La pertinence de cet outil de choix sur le long terme implique deux principes. D’abord, l’offre de logiciels et leurs fonctions évoluant rapidement, une veille sera mise en œuvre afin de coller au plus près à la réalité de cette offre. Par ailleurs, le PTNB se réserve le droit de ne pas retenir un logiciel, choix qu’il justifiera selon les critères retenus 40 Copie d’écran du projet développé par Mediaconstruct et présenté le 18 janvier 41 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION peut aussi y créer son propre espace projet. Différents services permettront dʼanalyser des quantitatifs ou métrés depuis une maquette numérique. Le scénario 2 cible le déroulement du chantier par les entreprises de gros œuvre et de second œuvre (électricien, plaquiste…) avec la MOE et la MOA. Il montre les fonctionnalités collaboratives avancées (versioning, validation, documents liés, agenda, réunion…) de la plateforme via un dialogue entre une entreprise, un MOE, un artisan et le MOA, et pourra présenter certains connecteurs vers des plateformes de suivi de chantier professionnelles Le dernier scénario sʼadresse aux petits projets, et plus particulièrement en rénovation, menés par des entreprises de second œuvre (plombier, cuisiniste…). Il présente lʼutilisation de la plateforme dans le cas dʼune intervention pour un projet de petite envergure, induisant un nombre dʼintervenants très limité. Dans ce cas, cʼest lʼaccès à des Plateforme collaborative du bâtiment pour les TPE/PME Résumé En finançant la création dʼune plateforme publique, compatible avec les plateformes existantes et les logiciels métiers, simple dʼusage et adaptée au marché français, le PTNB veut aider les TPE et PME du bâtiment à sʼintégrer facilement dans des projets numériques. Enjeu Conçues pour réunir de façon dématérialisée tous les intervenants dʼun projet de construction, les plateformes actuelles sont souvent trop compliquées et trop coûteuses. La solution idéale nʼexiste pas actuellement, notamment pour les TPE/PME, alors quʼune telle offre est susceptible de consolider leurs activités. Cʼest pourquoi le PTNB a sollicité le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) pour concevoir une plateforme BIM collaborative publique, interopérable avec celles du privé via les standards dʼéchange du BIM, et qui couvre lʼensemble du cycle de vie du bâtiment, du lancement dʼun projet à sa démolition. Il sʼagit surtout de proposer un système ergonomique qui incite les petites structures à mettre très vite le pied à lʼétrier du BIM. Les enjeux sont donc multiples et concernent tous les métiers du bâtiment. Des outils et des services de base seront accessibles et partageables dans les formats openBIM tels que lʼIFC (Industry foundation classes) ou le BCF (BIM collaboration format), tout en ayant la possibilité dʼy adjoindre de nombreuses autres applications tierces plus personnalisées. Lʼensemble doit surtout être simple à utiliser, fiable et sécurisé, sans quʼil soit nécessaire dʼacquérir des logiciels coûteux et nécessitant une formation lourde. Lʼusage dʼune plateforme collaborative est en effet susceptible dʼaméliorer rapidement la chaîne de valeur de l'ensemble des acteurs à travers des fonctionnalités novatrices telles que la liaison avec les éléments dématérialisés dʼun programme, la réglementation, les exigences applicables à lʼéchelle dʼun territoire (urbanisme, PLU, etc.). Objectifs Plusieurs objectifs sont fixés pour aboutir rapidement au démarrage optimal de la plateforme. Pour cela, outre le développement dʼun socle technique fiable, il faut garantir la pérennité financière du système, en définir le périmètre gratuit/payant, élaborer une politique tarifaire équilibrée, en maîtriser les coûts. Afin dʼaccélérer et fiabiliser la mise en place de cette plateforme, le CSTB a recouru à une solution collaborative existante entièrement en ligne (Software As A Service) et déjà éprouvée, quʼil a augmentée de services choisis par des groupes de professionnels du BTP associés au développement de lʼoutil. 42 La méthodologie dʼutilisation est simple et vise à identifier chaque phase du projet dans un dossier donné. Chaque utilisateur peut alors disposer de ses propres services, en fonction de son profil utilisateur. Par exemple : • recourir à un service expérimental permettant de filtrer selon des vues métiers synthétiques certaines informations des maquettes numériques ; • vérifier simplement la conformité à de futures réglementations ou règles de l'art numérisées de la maquette numérique d'un ouvrage. La création dʼun site web dʼaccompagnement et dʼinformations est aussi prévue. Outre un mode dʼemploi et lʼaffichage des services, il présentera à terme un tableau de bord statistique du niveau dʼutilisation et des bonnes pratiques. Ce site sera en lien direct vers la plateforme via un bouton « Démarrer un projet ». Enfin, un premier démonstrateur destiné à convaincre les utilisateurs de la pertinence de l'approche technique et économique sera lancé autour de lʼété 2017, après une phase dʼexpérimentation réalisée auprès dʼun groupe de travail qui suit le projet de plateforme. Celui-ci, situé entre la réalité opérationnelle du BIM dʼaujourdʼhui et les bonnes pratiques de demain, proposera une visualisation des maquettes numériques à partir dʼun logiciel gratuit (eveBIM), connecté à la plateforme collaborative et adapté à un usage simplifié. Méthode Lʼaction est pilotée par le CSTB. Le comité de suivi de cette action est composé dʼune quinzaine de membres représentant les organisations professionnelles et des pouvoirs publics représentés par la DHUP (Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages). Le CSTB est soutenu dans cette action par un groupe de travail restreint composé de professionnels de la construction pour définir l'expression des besoins de la filière lors d'échanges en face à face et de façon itérative. Un second groupe de travail élargi sera consulté à partir de mars 2017 pour des retours d'expériences sur les premières utilisations de la plateforme. Résultats La plateforme est en cours de développement. Trois scénarios principaux sont prévus pour en tester lʼefficacité auprès dʼune palette de métiers et de situations à partir de mars 2017 avec le groupe de travail élargi. Le scénario 1 traite de conception collaborative de base et sʼadresse aux concepteurs dʼun projet, architectes, ingénieurs structure/thermique, maîtres dʼouvrage (MOA). Il vise à montrer les fonctionnalités collaboratives de base de la plateforme, via le dialogue entre un architecte et un bureau dʼétudes technique ou son MOA. Tout utilisateur services tiers innovants permettant à lʼentreprise dʼaccélérer ses devis qui est privilégié. Dʼautres scénarios sont envisagés, notamment autour dʼun dossier numérique de consultation des entreprises (DCE), lʼélaboration sous forme numérique des dossiers d'ouvrages exécutés (DOE) ou le suivi des phases dʼexploitation, puis de fin de vie. Agenda Lʼélaboration de la plateforme a été initiée à lʼautomne 2016. Une première échéance est prévue en mars 2017 avec lʼouverture en Beta dʼun démonstrateur opérationnel pour le groupe de travail élargi. Cette version Beta sera ensuite mise à disposition dʼun plus large public autour de lʼété 2017. Lʼobjectif est dʼassurer une ouverture de la plateforme à tous les acteurs à la fin 2017. PERSPECTIVE Une telle plateforme doit dynamiser sans bouleverser l'écosystème commercial des outils logiciels déjà commercialisés. Elle vise à remplir un vide en créant une offre destinée aux TPE/PME qui recourent très peu aux suites logicielles du marché, trop onéreuses et destinées aux projets complexes. Son usage, gratuit dans un premier temps, offrira des fonctions de stockage, de partage et de visualisation de maquettes numériques, pour en rendre l’usage accessible à tous. Elle hébergera progressivement des services tiers proposés par des sociétés innovantes, et des connecteurs vers des outils logiciels manipulant les maquettes BIM. À terme, elle supportera, de manière sécurisée et centralisée, la plupart des projets menés sur le territoire français et portés par les TPE/PME qui bénéficieront ainsi progressivement de tout le potentiel du BIM. David Morales Président de l’Union nationale artisanale des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation, Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) « Cette action est LE sujet phare du PTNB pour la Capeb. Elle répond à l’attente des artisans. Nous attendons avec impatience les premiers tests d’une plateforme collaborative qui garantira la bonne connexion entre les acteurs. » La plateforme d’échange dématérialisée est ouverte à tous. Elle est interopérable sur tous les formats normalisés des applications courantes utilisées par les intervenants métiers. Plusieurs niveaux de services, gratuits ou payants, ainsi qu’un logiciel de visualisation connecté, sont prévus selon les besoins de chacun. 43 Axe B Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION de services en Open source. Un autre projet, porté par Energies Demain (Paris) regroupe SPEE Picardie, La Poste et Pouget Consultants. Il vise à créer un carnet numérique universel partagé par tous les intervenants : collectivité locale, entreprises gestionnaire et intervenante, propriétaire et occupant. Qualitel (Paris), associé à la Caisse des dépôts, le groupe dʼassurance SMA et La Poste, propose de créer un site web décliné en application mobile afin dʼaccompagner le particulier au jour le jour dans sa démarche de qualité. Deux opérateurs ciblent des actions plus locales. Cʼest lʼidée de lʼassociation Expert Indépendant en rénovation énergétique globale en Normandie (Eireno, Hérouville-Saint-Clair), qui sʼadresse plus particulièrement aux porteurs dʼun projet de rénovation énergétique en région, avec une plateforme de gestion, de suivi et dʼentretien du logement accessible en ligne partout. De même, fonctionnant sur le mode Web Expérimentation du carnet numérique de suivi et d’entretien Résumé Inscrit dans la loi de transition énergétique, le carnet numérique de suivi et dʼentretien doit regrouper de façon dématérialisée toutes les informations utiles à lʼutilisation dʼun logement et à lʼamélioration progressive de ses performances. Reste à en définir le cadre technique et économique. Enjeu Bien utiliser un logement nécessite de bien le connaître et l'entretenir. Cʼest tout lʼobjet de lʼarticle 11 de la loi Transition énergétique pour la croissance verte (loi TECV n°2015-992 du 17 août 2015), qui instaure la création dʼun outil numérique où sont rassemblées les informations « utiles à la bonne utilisation, à lʼentretien et à lʼamélioration progressive de la performance énergétique » de chaque logement. Baptisé Carnet numérique de suivi et dʼentretien (CNSE), il regroupe sous forme dématérialisée lʻensemble des documents techniques et architecturaux nécessaires à la bonne gestion dʼun logement. En parallèle, le CNSE favorise l'émergence d'une nouvelle économie de services autour de la création de données numériques liées au bâtiment afin de mieux en identifier les matériaux, les composants, les services ou les équipements énergétiques. Objectifs Afin dʼêtre le plus pratique et efficace possible, le lancement du CNSE fait appel à la créativité du marché pour proposer des solutions innovantes en matière d'information et de services aux ménages. Un appel à projets dʼexpérimentation est adressé aux possibles futurs opérateurs ou fournisseurs de solutions informatiques pour les soutenir afin quʼils en détaillent la faisabilité technique, économique et juridique. Et ainsi proposer des évolutions sur son statut, son enrichissement et sa tenue à long terme par lʼensemble de la chaîne des acteurs de la construction et de la gestion immobilière. Méthode Le pilotage et le suivi de l'expérimentation sont assurés par un comité de partenaires qui réunit l'ensemble des acteurs de la filière de la construction et de l'immobilier. Son rôle est de favoriser la création dʼune offre technologique adaptée, de partager ces expériences, de recevoir les suggestions 44 et les observations de tous ceux qui ont un intérêt à faire valoir ou une expertise. Ces travaux aboutiront à tracer les contours précis du futur CNSE et son élargissement aux bâtiments tertiaires. Cela passe aussi par la suggestion de pistes dʼamélioration, notamment légales et réglementaires. Bernard Vorms, président du CNTGI (Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières), assure la présidence de ce comité des partenaires. Plusieurs critères et objectifs sont fixés. Les projets doivent être conduits par des équipes compétentes, pluridisciplinaires, dynamiques, innovantes et motivées ; bénéficier dʼun déploiement de lʼordre de 10 000 carnets numériques sur un périmètre géographique étendu ; assurer une exploitation pour du neuf et/ou de lʼexistant à usage dʼhabitation collective et/ou individuelle, voire aussi des bâtiments tertiaires existants ; être accompagnés par des associations, des entreprises, des établissements publics ou des collectivités territoriales qui sʼimpliquent. Enfin, leur modèle économique doit viser, en majorité, la gratuité. de création et de gestion partagée, le projet Wiki Habitat de Novabuild (Nantes) porte sur lʼexpérimentation dʼun carnet sur Nantes et les Pays de la Loire. Il prend le parti de démarrer par le secteur privé, à contre-pied des projets habituels. Enfin Vilogi (Paris) et Intent Technologie (Lille) proposent dʼadapter leurs plateformes logicielles de gestion immobilière existante pour les enrichir dʼun carnet numérique intégré. Agenda Lʼappel à projets dʼexpérimentation sʼest clôturé le 30 septembre 2016 avec 36 soumissionnaires. Le jury présidé par Bernard Vorms a sélectionné 12 dossiers à financer. Les premiers prototypes seront étudiés en mars 2017 et jugés selon des critères dʼavancement, de déploiement, dʼanalyse des coûts. PERSPECTIVE À l’issue de cette expérimentation, le comité des partenaires suggérera des pistes de rédaction des textes réglementaires nécessaires pour la mise en application du Carnet numérique de suivi et d’entretien des logements, notamment pour clarifier le champ des responsabilités de création et d’exploitation, la méthodologie d’alimentation des données et leur actualisation. Il précisera aussi les règles indispensables de sécurité concernant les droits d'accès aux données, les conditions de leur utilisation et de leur éventuelle valorisation par des tiers. Pierre Esparbes Président du comité Construction de la Fédération française de l'assurance (FFA) Résultats Douze projets ont été sélectionnés par le jury mis en place par le comité des partenaires. Les onze projets encore en lice sont présentés par des porteurs basés dans toute la France. Chacun présente des spécificités qui enrichissent lʼétude dʼun support le plus opérationnel possible. Certains sont presque opérationnels, comme le carnet numérique Bazimo (Montpellier), spécialisé dans le suivi et lʼentretien des immeubles tertiaires. Il est accessible via une application web innovante avec une représentation 3D du bâtiment qui centralise les informations. De même, Bureau Veritas (Neuilly-sur-Seine) répartit les données en cinq modules partagés et enrichis par lʼoccupant, le propriétaire et lʼexploitant : carte dʼidentité du bâti, gestion des fluides, gestion documentaire, gestion des échanges, informations et contacts. Enfin, PMB Software (Lutterbach) met en avant son portail Be-In-Home.fr dédié à lʼhabitat individuel et collectif, avec une approche centrée sur lʼamélioration progressive des performances. Dʼautres sont encore au stade de projet ou en développement au niveau national. Il sʼagit de lʼoffre du Comité scientifique et technique des industries climatiques (Costic, SaintRémy-lès-Chevreuse) qui vise lʼhabitat collectif et individuel ainsi que ses équipements, en expérimentant un suivi des consommations individuelles par lʼoccupant. Cozy Cloud et EDF (Puteaux) visent le même objectif, mettant en avant un stockage dans un cloud personnel enrichi « Cette démarche est un point très important. Il s’agit de garder la mémoire de ce qui a été construit vis-à-vis des maîtres d’ouvrage. Sa mise en place doit être la plus efficiente. » La carte des 12 soumissionnaires sélectionnés et prêts à proposer des services de carnet numérique montre une forte régionalisation. Les uns planchent sur des adaptations, d’autres sont encore au stade de projet, les derniers sont portés par des jeunes entreprises innovantes. 45 Axe B Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Dossier de consultation des entreprises (DCE) numérique Résumé Christophe Boucaux Méthode Drecteur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales, Union sociale pour l’habitat (USH) Le PTNB prévoit de lancer un appel à projets qui identifiera des projets dʼexpérimentation développant, à partir dʼopérations réelles à lancer, lʼusage du DCE numérique pour la réalisation dʼopérations de construction. Les projets visés par lʼappel à projets seront des projets courants réalisés dans le cadre de la loi MOP. « C’est une étape essentielle pour tous les constructeurs. Sa mise en place est indispensable au développement d’un processus dématérialisé d’échange avec tous les autres acteurs. » Axe B La transcription sur maquette numérique du dossier de consultation des entreprises (DCE), dans le cadre des projets de construction sous maîtrise dʼouvrage publique, est expérimentée sur des opérations réelles pour en préciser lʼintérêt et identifier les obstacles techniques et juridiques. Lionel Blancard de Léry Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) Enjeu Résultats � Transmission du DCE au MOA Agenda Un appel à projets dʼexpérimentation du DCE numérique est en cours de préparation et sera publié au deuxième trimestre 2017. � Élaboration du DCE MAÎTRE D’ŒUVRE ENTREPRISES Q ENTREPRISES QQ � Élaboration des offres � Publication Q (rédaction des pièces écrites) Q Le DCE numérique sera la transcription sur maquette numérique des informations des dossiers de consultation des entreprises. La maquette numérique peut constituer pour le maître dʼœuvre un outil dʼélaboration du DCE en facilitant lʼagrégation des spécifications techniques ou lʼélaboration des devis quantitatifs estimatifs et des métrés. Elle est ensuite un support idéal pour transmettre le DCE au maître dʼouvrage puis pour le publier. Elle peut être encore très utile aux entreprises pour élaborer leur offre et au maître dʼouvrage pour analyser les réponses à sa consultation, de lʼétude des variantes à la vérification de la conformité à lʼappel dʼoffres. Enfin, lʼadoption du DCE numérique simplifierait la constitution des dossiers marchés. MAÎTRE D’OUVRAGE Q Objectif Lʼexpérimentation permettra dʼidentifier les questions juridiques qui se poseront autour du déploiement du numérique. Des pistes de réponses pourront alors être élaborées. Les spécifications dʼun DCE numérique pourront ensuite être proposées aux maîtres dʼouvrages publics pour promouvoir les passations de marché, sous forme dʼun kit « DCE numérique » incluant des annexes au CCAP conception et travaux, précisant les formes et les contours des missions pouvant être prises en charge en BIM, et précisant les spécifications techniques de base (formats, protocole dʼexécution). « C’est aux architectes, bureaux d’études et économistes de simplifier les données du projet fournies pour ne garder que celles qui sont nécessaires aux entreprises pour élaborer leur offre. Nous devons penser aux petites entreprises. » Q Q Dans le cadre des appels dʼoffres dʼopérations de construction relevant du Code des marchés publics (loi MOP), le dossier de consultation des entreprises (DCE) est constitué dʼun ensemble de documents lourds à produire et à échanger entre maîtrise dʼœuvre, maîtrise dʼouvrage et entreprises candidates. Il sʼagit alors de dématérialiser de nombreuses pièces du type règlement de consultation, acte dʼengagement, cahier des clauses administratives particulières, cahier des clauses techniques, dossiers de prix, éléments graphiques, notes de calculs, rapports géotechniques, … Leur numérisation et leur échange électronique faciliteraient grandement les passations de marchés publics de construction et le suivi de leur exécution. ENTREPRISES La numérisation du dossier de consultation des entreprises via la maquette numérique permet de simplifier les échanges d’informations entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les entreprises. PERSPECTIVE Le DCE numérique est l’une des étapes vers la généralisation du BIM dans les marchés publics de travaux. Elle permettra de rationaliser les coûts et d’optimiser la qualité des projets. 46 47 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Guide des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants Le PTNB va élaborer un guide dʼutilisation des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants disponibles sur le marché. Ce guide, basé sur le retour dʼexpérience des professionnels, permettra aussi de recueillir leurs attentes en termes dʼévolution. Et pour combler les lacunes des solutions actuelles, par exemple sur les informations non graphiques, le PTNB fera émerger les attentes et précisera les besoins des professionnels afin dʼencourager lʼarrivée sur le marché de solutions utiles aux professionnels du bâtiment, notamment les TPE/PME qui interviennent sur les chantiers de rénovation. PERSPECTIVE Les professionnels disposeront d’outils de numérisation et de modélisation des bâtiments existants mieux adaptés à leurs besoins et indispensables pour des diagnostics pertinents préalables aux travaux de rénovation. Axe B Résumé Christophe Boucaux Enjeux Le parc des bâtiments existants, bien plus important que celui des constructions neuves, ne doit pas être exclu de la transition numérique. Il existe des outils permettant de numériser en 3D les bâtiments, de les modéliser puis de les intégrer à la maquette numérique et au processus BIM. Ces outils, notamment les scanners 3D, mais aussi les solutions de photogrammétrie, de laserométrie..., assurent une acquisition rapide et exhaustive des données géométriques de lʼexistant en vue de réaliser des travaux de rénovation et/ou une exploitation en BIM. Mais les logiciels associés à ces outils actuellement sur le marché sont plutôt adaptés aux bâtiments de surface importante et aux grandes entreprises. Pour généraliser lʼusage de la maquette numérique dans la rénovation et la gestion de parcs de bâtiments, il est nécessaire de développer des outils et des logiciels accessibles aux TPE/PME, calés sur les métiers pour être au plus proche des pratiques de terrain. Par ailleurs, si les outils actuels offrent la possibilité de récupérer des informations géométriques, peu de solutions sont capables de numériser et de modéliser des informations non graphiques telles que la nature des matériaux des murs ou des menuiseries ou les caractéristiques des équipements techniques. Méthode Un appel d'offres en cours dʼélaboration sont lancés au printemps 2017. Lʼobjectif est de faire exprimer les besoins des différentes professions sur des cas d'usages spécifiques en termes de numérisation et de modélisation. Par exemple, dans le cadre de la réhabilitation d'une maison individuelle, un électricien doit pouvoir récupérer les informations le concernant. De quelles données graphiques et non graphiques, voire techniques aura-t-il besoin ? Drecteur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales, Union sociale pour l’habitat (USH) « Cette action est pertinente. Elle vise à suivre l’évolution des technologies, à veiller à leur interopérabilité, et surtout à faire émerger de nouveaux acteurs innovants. » Résultats Grâce à lʼexpression des besoins des professionnels, les éditeurs pourront faire évoluer leurs offres pour y répondre au mieux. Agenda Lancement du groupe de travail : avril 2015. Appel dʼoffre courant 2017. Objectif Le PTNB souhaite réaliser un état de lʼart des outils et logiciels disponibles pour numériser et modéliser un ouvrage existant, afin de sʼassurer quʼils répondent aux besoins du terrain. Il sʼagit dʼanalyser les techniques utilisées, les méthodologies associées, les compétences nécessaires, ainsi que les coûts en sʼadressant directement aux professionnels qui les utilisent afin de recueillir leurs retours dʼexpériences. 48 La numérisation du dossier de consultation des entreprises via la maquette numérique permet de simplifier les échanges d’informations entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les entreprises. 49 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE AXE C La généralisation de lʼusage de la maquette numérique et du BIM passe par la promotion de format « Open » et par lʼinteropérabilité des logiciels métiers utilisés par les professionnels. Dans cet objectif, le PTNB apporte un soutien majeur à la défense des positions françaises dans les instances de normalisation. En effet, pour que les professionnels de la construction puissent utiliser la maquette numérique en toute confiance et selon les spécificités de leur métier, il faut garantir la bonne qualité des données échangées. Les modèles de données doivent alors être standardisés en mutualisant et stabilisant à lʼéchelle française, voire européenne, des formats neutres dʼéchanges. Le format IFC (Industry Foundation Classes), norme ISO, reste à compléter pour couvrir lʼensemble des produits et équipements utilisés dans les projets et les représenter graphiquement. En parallèle, lʼinformation sur les produits et les équipements doit sʼappuyer sur une structure Apporter de la confiance dans le numérique 51 Stratégie de normalisation 52 Dictionnaire de propriétés et bibliothèques de modèles d’objets BIM 54 Numérisation des règles 56 Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage 58 Guide méthodologique pour l’élaboration d’une convention BIM 60 Mission « Droit du numérique et bâtiment » 62 Appel à projets : chantier en BIM 64 de données et un dictionnaire de propriétés normalisés pour permettre à la maquette numérique dʼutiliser simplement les catalogues numériques des fabricants. Là encore, le PTNB joue pleinement son rôle et a permis le lancement du dictionnaire de propriétés et de la bibliothèque dʼobjets appelés à devenir la référence française de description dʼun bâtiment dans une maquette numérique. Enfin, apporter la confiance dans le numérique sʼobtient en mettant à disposition des professionnels de nouveaux services à la fois simples dʼutilisation et utilisant pleinement les potentialités du BIM, et susceptibles dʼaméliorer la conformité des bâtiments conçus et la qualité des ouvrages réalisés. Ainsi, le PTNB a initié une action structurante devant permettre au corpsus, abondant, de règlementations et règles techniques dʼentrer pleinement dans la numérique en étant transposé en un ensemble de règles et dʼalgorithmes directement interfaçables avec la maquette numérique. Pierre Esparbes Président du comité Construction de la Fédération française de l'assurance (FFA) « Le bâtiment est une œuvre collective unique où tous les métiers qui y participent doivent être mobilisés autour d’une organisation et des dispositifs communs les plus performants possibles. Le numérique est la meilleure réponse à ce besoin. » Hervé de Maistre Président, Association des industries de produits de construction (AIMCC) « L’intérêt du PTNB est de réunir l’ensemble de la filière pour homogénéiser les approches du numérique, standardiser les outils. » 50 51 Axe C Apporter de la confiance dans le numérique Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Stratégie de normalisation Lʼambition du PTNB est dʼidentifier les travaux de normalisation en lien avec le BIM et de faire entendre la voix des acteurs français – principalement les petites structures – dans ces débats. Les sujets sont multiples et touchent autant les échanges entre les hommes quʼentre les machines. Enjeu IFC, PPBIM, BCF sont des sigles qui commencent à prendre une consonance familière. Mais la normalisation qui permet un partage optimisé des informations et installe la confiance entre les acteurs, sʼopère à des niveaux extrêmement variés. Cette diversité rend difficile lʼappréhension des enjeux et leur priorisation. Les questions qui se posent sont multiples. Comment traiter cette complexité ? Comment dégager un fil rouge de lʼensemble de ces travaux et définir une stratégie française cohérente ? La participation aux travaux de normalisation dépend aussi de la capacité financière des acteurs (participation payante, frais de transports, temps de travail). Les coûts engendrés ne peuvent donc être assumés que par des acteurs à lʼassise financière suffisante. Or le PTNB souhaite voir les petites structures sʼinvestir dans ces sujets afin que leurs besoins et leurs contraintes soient pris en compte dans les travaux de normalisation. Objectifs Lʼaction lancée par le PTNB et pour laquelle le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a été missionné vise trois objectifs. Il sʼagit dʼabord dʼidentifier les travaux de normalisation en cours et de définir pour chacun dʼeux la position des acteurs français avec la production dʼune feuille de route. Une fois cette stratégie clairement établie, il faut suivre les travaux de normalisation et de pré-normalisation au niveau européen) et international (CEN, ISO, Building Smart International, OGC, …). Enfin, le PTNB souhaite faire entendre la voix des petites structures grâce à un comité de coordination, où sont représentées les organisations professionnelles, qui valide les décisions. 52 Méthode Une convention a été signée entre le ministère du Logement et de lʼhabitat durable et le CSTB le 25 mai 2016. Le CSTB se voit investi dʼune mission dʼidentification des travaux de normalisation et de pré-normalisation intéressant le BIM et dʼélaboration dʼune stratégie, en concertation avec les acteurs nationaux. Les instances impliquées dans cette définition de stratégie sont diverses. Le comité de coordination est constitué des principaux organismes représentatifs des acteurs français de lʼacte de construire (État, maîtrise dʼœuvre, maîtrise dʼouvrage, entreprises, industriels…). Enfin, lʼAfnor et deux groupes dʼexperts participent respectivement aux travaux de normalisation et de pré-normalisation. PERSPECTIVE La stratégie développée par la France porte déjà ses fruits. Un certain nombre d’acteurs européens ont déjà eu l’occasion de dire combien ils étaient positivement étonnés de l’omniprésence française et de sa maîtrise sur l’ensemble de ces sujets de normalisation. Un gros effort à poursuivre. Laurent Ortas Président de la commission BIM, Association française des industries des produits de construction (AIMCC) « Les industriels se sont toujours impliqués dans les actions de normalisation technique des produits au niveau européen. Aujourd’hui, il s’agit de normaliser les données. C’est un enjeu stratégique majeur pour la France qui doit défendre sa position face aux grands ingénieristes anglo-saxons. Des travaux ont déjà commencé avec l’Afnor, la création du PTNB les a accélérés et structurés. » Axe C Résumé Résultats Les travaux réalisés ont déjà permis dʼidentifié treize sujets de travaux de normalisation et pré-normalisation en lien avec le BIM et sur lesquels les acteurs français sont invités à se positionner. Pour en offrir une vision synthétique, quatre grandes familles de sujets sont définies : 1/ Le BIM management ou le partage de lʼinformation entre acteurs (Information Delivery Manual [IDM], BIM Execution Plan [BEP], norme ISO 19-650). 2/ Le BIM modeling ou lʼéchange entre les machines (Industriel Foundation Classes [IFC], BIM Collaboration Format [BCF], Model View Definition [MVD]. 3/ Le BIM Model avec les dictionnaires, les classifications et les objets BIM (norme expérimentale XP P07-150). 4/ Les sujets transversaux, comme le conteneur de données (qui permet de livrer de façon structurée des informations hétérogènes) , le Linked data (qui assure le lien entre tous les documents associés à un projet) ou le PLCS (Product life cycle support). Lʼensemble de ces normes et/ou standards constituera un BIM bâtiment qui devra être mis en lien dans son environnement (smart city, infrastructures de transports…). Le travail de normalisation s’effectue à des niveaux multiples : des dictionnaires permettant de structurer les données relatives aux objets jusqu’au partage des données globales d’un projet entre acteurs ou l’intégration des données du bâtiment dans la ville. À chaque fois, pour bien partager, il faut respecter certaines exigences. Agenda Une première version de la stratégie française de normalisation sera finalisée en mars 2017. Elle sera ensuite mise en œuvre par les acteurs concernés. 53 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Agenda Dictionnaire de propriétés et bibliothèques de modèles d’objets BIM Résumé Les objets BIM, avatars numériques des produits des industriels de la construction, sont utilisés par lʼensemble des acteurs, de la conception à lʼexploitation. Pour permettre un partage pertinent des caractéristiques de ces produits, tout au long de la chaîne et pour toutes les familles de produits, lʼaction évoquée ici vise à créer et à développer un dictionnaire de propriétés et une bibliothèque de modèles dʼobjets génériques en mettant en œuvre la norme expérimentale XP P07-150. Enjeu Dans ce bâtiment virtuel quʼest une maquette numérique, les matériels et matériaux des industriels sont désormais des objets BIM. Quʼil soit générique ou quʼil soit lʼavatar dʼun produit réel proposé par un industriel, les données qui accompagnent la géométrie de lʼobjet BIM ne sont pas nécessairement toutes du même type, ni classées de la même façon. Les formats des logiciels de conception participent aussi à cette diversité. Mais il est alors difficile de sʼassurer de la bonne transmission de ces données tout au long de la chaîne, de la conception à lʼexploitation. Il nʼest pas rare de devoir ressaisir à une étape des informations pourtant déjà intégrées une première fois. Outre une perte dʼefficacité, le risque dʼerreur est évident. Les différents acteurs se sont donc intéressés à créer des dictionnaires dans lesquels, pour chaque famille de produits, sont définis les propriétés à spécifier et leur mode de classement. Dans cette optique, la norme expérimentale XP P07-150 (connue aussi sous le nom de norme « PP BIM ») définit une méthode pour construire ces dictionnaires et valider les propriétés retenues pour chaque famille de produits afin que lʼensemble des acteurs de la chaîne de construction sʼappuie sur un référentiel harmonisé. La création, sur cette base, dʼune bibliothèque de modèles dʼobjets génériques sera une aide précieuse pour les concepteurs en phase amont. que les propriétés définies et validées dans le dictionnaire soient mises en relation avec des objets utilisables par les professionnels. Lʼobjectif atteint de valider 300 propriétés et de créer 30 modèles dʼobjets génériques a suscité le lancement du développement informatique de la plateforme logicielle de gestion du dictionnaire de propriétés et de la bibliothèque de modèles dʼobjets génériques, logiciel qui sera utilisé à long terme par les professionnels. Lʼexpérimentation reprendra ensuite dans une deuxième phase avec pour objectif, cette fois, de valider 1700 propriétés et 170 modèles dʼobjets génériques supplémentaires. Méthode Dans la première phase de cette action, qui constituait un galop dʼessai pour la norme XP P07-150, le dictionnaire de propriétés était alimenté grâce aux propositions des organisations professionnelles présentes au comité de pilotage « Propriétés et objets pour le BIM » (Copil PO BIM). Celles-ci étaient validées par les experts en réunions physiques. La constitution de ce collège dʼexperts a permis dʼexpérimenter le processus de validation des propriétés par les experts et de faire ainsi remonter le retour dʼexpérimentation pour lʼamélioration de la norme XP P07-150. Lʼétape suivante, qui démarre en 2017 et vise à augmenter de façon significative le volume des propriétés et objets génériques, se décompose en deux sous actions complémentaires lʼune de lʼautre : la première consiste à développer le logiciel décrit dans la norme XP P07-150 permettant aux experts de valider les propriétés et modèles dʼobjets génériques en sʼaffranchissant des réunions physiques ; la seconde organise un recensement élargi des propriétés et modèles dʼobjets génériques qui viendront alimenter le logiciel lors de la 2e phase dʼexpérimentation de la norme. La première phase dʼexpérimentation de la norme XP P07-150 a été lancée en avril 2016. En octobre de la même année, plus de 300 propriétés et 30 modèles dʼobjets génériques ont été validés. La consultation pour lʼorganisation du recensement élargi a débuté en décembre 2016, celle pour le développement de la plateforme logicielle sera lancée début 2017. Le logiciel devrait ainsi être finalisé dans le courant du 2e semestre 2017. Commencera alors la phase de consolidation de lʼexpérimentation de la norme XP P07-150 pour atteindre finalement 2000 propriétés et 200 modèles dʼobjets génériques générées à lʼhorizon décembre 2018. PERSPECTIVE Le logiciel développé pour permettre la collaboration des experts sans nécessité de présence devrait à moyen terme conduire à fluidifier la création et la validation des propriétés et groupes de propriétés des familles d’objets BIM. La mise à disposition de l’ensemble des acteurs du bâtiment, d’une bibliothèque d’objets génériques standardisés est un préalable indispensable à la généralisation du BIM. Catherine Jacquot Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) « En phase de conception, il est essentiel de pouvoir disposer de bibliothèques d’objets génériques. A ce stade le travail s’opère de façon itérative. Et c’est un des dangers du BIM que de vouloir figer trop tôt les composantes du projet avec des produits de marque. Il faut garder un séquentiel pour pouvoir revenir en arrière. Une fois le projet abouti, et une fois seulement à ce stade, on pourra utiliser des objets fournis par les industriels. » Hervé de Maistre Président de l'Association des industries des produits de construction (AIMCC) « Les industriels ont un travail gigantesque pour décrire les produits et systèmes qu’ils fournissent afin d’accompagner les concepteurs et constructeurs tout au long des projets de construction. Nous devons par ailleurs mener une réflexion sur les responsabilités des uns et des autres, notamment en matière de propriété juridique des données des produits disponibles à tous sur Internet. » Ludovic Vaz Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie « On a besoin d’objets génériques pour concevoir des bâtiments sans lien avec des objets numériques propriétaires. Tous ces sujets de bibliothèque d’objets génériques sont très importants. » Résultats Objectif Cette action a débuté par la mise en œuvre, et donc la mise à lʼépreuve, de la norme expérimentale XP P07-150 relative à la définition des propriétés des produits de construction et au processus dʼélaboration dʼun dictionnaire de propriétés. A lʼexpérimentation de la norme a été associée lʼébauche dʼune bibliothèque de modèles dʼobjets génériques afin 54 La première phase de cette action sʼest achevée en octobre dernier. Elle a abouti à la validation de plus de 300 propriétés et à la création de 30 modèles dʼobjets génériques. Au-delà, elle a permis de valider la pertinence de la norme expérimentale XP P07-150 et autorise désormais son déploiement à grande échelle. Début 2017, les consultations sont en cours ou sur le point dʼêtre lancées pour les prochaines étapes. Un objet BIM, ici présenté dans la bibliothèque d’objets génériques du syndicat des industriels de l’Enveloppe métallique du bâtiment, se caractérise par une géométrie et un ensemble de caractéristiques techniques. Une organisation standardisée de toutes ces données doit permettre un meilleur partage de l’information tout au long de la chaîne, de la conception à l’exploitation. 55 Axe C Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Numérisation des règles Lʼusage élargi de la maquette numérique offre la possibilité dʼautomatiser la vérification du bon respect des contraintes réglementaires. Malheureusement ces règles sont, pour lʼessentiel, exprimées sous formes textuelle et schématique. Il sʼagit donc de les traduire dans un langage formel assimilable par des outils informatiques. Enjeu Réglementations, Eurocodes, DTU, , méthodes de calcul, normes, instructions techniques… La liste des documents de référence qui sʼimposent aux professionnels est très longue . Chacun y va de sa structure rédactionnelle, de son vocabulaire métier, de son champ dʼapplication. Au cœur de ces documents dʼune très grande diversité, les règles sont elles-mêmes décrites sous forme littérale (en langage naturel), de tableaux ou encore de schémas de principe. Des formes intelligibles pour lʼexpert, mais inexploitable informatiquement. La maquette numérique rassemble en UNE SEULE entité les solutions de conception dans une structuration en objets. Scruter cette maquette à lʼaide dʼoutils logiciels pour en vérifier la qualité réglementaire, voilà une opportunité de gains de productivité tant dans la conception de lʼouvrage que dans le contrôle de sa conformité. Il reste cependant à traduire lʼensemble du, ou plutôt des corpus réglementaires sous une forme "codable" qui peut se concrétiser en un algorithme informatique. Objectif La mission confiée au CSTB consiste à concevoir et développer un démonstrateur. Il faudra montrer sa faisabilité et la possibilité de le mettre à disposition de lʼensemble des acteurs. Lʼautocontrôle des projets doit permettre à tous, et notamment aux TPE et PME (architectes, bureaux dʼétudes, entreprises artisanales…), de vérifier le respect des exigences technico-réglementaires pendant les phases de conception et dʼexécution. Moyennant un modèle économique pérenne encore à définir, ces outils pourraient être mis à disposition sur la plateforme collaborative TPE-PME, proposée par le PTNB, qui a été conçue pour accueillir de tels mécanismes de vérification. 56 Méthode Au vu de lʼampleur de la tâche qui consisterait à traduire lʼensemble du corpus réglementaire, trois tâches sont confiées au CSTB. Il doit dʼabord identifier quelques cas dʼusage présentant un intérêt fort. Par exemple : une salle de spectacle communale devant respecter les règles dʼaccessibilité. Il lui faut ensuite élaborer une méthodologie pour traduire les règles exprimées sous forme de textes, tableaux et schémas dans une expression formelle permettant leur traitement informatique. Une fois ces exigences correctement exprimées, il sʼagira de les mettre en correspondance avec les éléments de la maquette numérique (propriétés et attributs des objets du modèle IFC). Enfin, le CSTB doit développer et tester un démonstrateur, et émettre des préconisations pour généraliser son utilisation. Le choix des cas dʼusage sera validé par un comité de suivi qui sʼappuiera sur une cartographie des règles technicoréglementaires. Des experts de chacun des domaines retenus seront mobilisés. Ils seront assistés dʼexperts des technologies de lʼinformation (en gestion des connaissances, sur les IFC et le BIM). PERSPECTIVE Cette action du plan pourrait préfigurer une transcription généralisée des règles de construction sous une forme numérique. Mais comme l’ajoute Souheil Soubra, directeur Technologies de l’information au CSTB : « Il y a un message subliminal à l’attention du législateur qui surgit avec ce travail de retranscription : “ Fournissez-nous des réglementations faciles à exploiter.’’ » Numériser, ce sera bien. Simplifier, ce sera encore mieux. Souheil Soubra Directeur Technologies de l’information, Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) « Les textes réglementaires écrits sous une forme littérale tolèrent certaines approximations. Le langage informatique n’en accepte pas. Voilà une difficulté que nous allons rencontrer. » Axe C Résumé Résultats Lʼaction a été lancée en fin dʼannée 2016 et est prévue pour durer 18 mois. Parmi les livrables attendus, le CSTB devra fournir dʼici à juillet 2018 : une méthodologie détaillée de conceptualisation et transcription dʼune règle ; une liste structurée des concepts extraits par cas dʼusage retenu ; une base de règles au format « BIM compatible » ; un rapport sur le modèle économique adapté au besoin de la filière ; des maquettes numériques des bâtiments support de la phase de test ; une prototype informatique de superviseur et démonstration ; et enfin un rapport sur les enseignements et préconisations qui ressortent de ce travail. Agenda Vérification de la prise en compte des conditions de cheminement dans la maquette numérique d’un ERP 5ème catégorie Le premier comité de pilotage a eu lieu en décembre 2016. La fin du projet est prévue en juillet 2018. 57 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION dans le logiciel de gestion technique. La maquette numérique et le logiciel de gestion technique doivent donc être interopérables. Par ailleurs, si certaines données ne sont pas forcément nécessaires pour la construction, elles doivent être utilisées dans le cadre de la politique dʼentretien exploitation maintenance du maître dʼouvrage, il faut donc formuler ces exigences dans la charte. Le maître dʼœuvre proposera dans le cadre de son offre une convention BIM en réponse à la charte BIM intégrée dans le dossier de consultation. Cette convention BIM est une pièce contractuelle des marchés de travaux. Elle décrit les modalités organisationnelles de la démarche BIM souhaitée par le maître dʼouvrage. Le guide nʼoublie pas dʼévoquer les incidences financières Résumé Un groupe de travail animé par le secrétaire général de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP) a publié en septembre 2016 un guide expliquant aux maîtres dʼouvrage comment lancer et conduire une opération en mode BIM. Enjeux La transition numérique dans la construction doit pouvoir sʼappuyer sur les maîtres dʼouvrage, acteurs essentiels puisquʼils sont à lʼorigine du lancement des opérations. Ils peuvent y gagner des constructions de meilleure qualité, des délais et des coûts maîtrisés, ainsi quʼune base de données à jour des caractéristiques du bâtiment construit qui en facilitera lʼexploitation et lʼentretien. Cʼest au maître dʼouvrage dʼimposer la démarche BIM sur un projet. Mais comment formuler ses exigences sans entraver la liberté du choix des moyens de la maîtrise dʼœuvre et des entreprises de travaux ? Objectif Le PTNB souhaitait dʼabord mettre en évidence que le cadre réglementaire actuel, notamment la loi MOP sur la maîtrise dʼouvrage publique et son décret dʼapplication sur les missions de maîtrise dʼœuvre, sont compatibles avec lʼapproche collaborative BIM. Puis il sʼagissait de rédiger des recommandations en sʼappuyant sur les premiers retours dʼexpériences. La Direction des lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes et Habitat 76 ont décidé de fonder leurs outils et méthodes sur la maquette numérique pour gérer une information riche et structurée. Leurs chartes maquette numérique et cahier des charges peuvent ainsi inspirer dʼautres maîtres dʼouvrage. Un guide devait préciser les rôles, rémunérations et responsabilités des acteurs en matière dʼusage de la maquette numérique et donner des éléments pratiques des actions à mener par le maître dʼouvrage. Méthode Dès février 2015, le PTNB a confié une mission à Christian Romon, secrétaire général de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP), afin dʼélaborer un ensemble de recommandations spécifiquement dédiées à la maîtrise dʼouvrage. 58 Ce guide a été conçu en sʼappuyant sur les réflexions et contributions dʼun groupe de travail rassemblant tous les professionnels concernés. Rédigé en prenant en compte les contraintes spécifiques de la maîtrise dʼouvrage publique, il sera également utile aux maîtres dʼouvrage privés. Résultats Le guide, publié en septembre 2016 et téléchargeable sur le site Internet www.batiment-numérique.fr, montre que la démarche BIM ne remet pas en question le déroulement dʼune opération de construction : la programmation, qui relève de la maîtrise dʼouvrage, est suivie dʼune étape de conception architecturale et technique de la responsabilité de la maîtrise dʼœuvre, puis de la construction menée par les entreprises. De même, le BIM ne change pas le séquencement des études de conception tel quʼil est notamment défini par les textes de la loi MOP. On retrouvera les études dʼesquisses, dʼavant-projet sommaire (APS), dʼavant-projet détaillé (APD), de projet et dʼexécution. Cependant, le guide souligne que les phases amont de conception prennent plus dʼimportance avec lʼintroduction de la maquette numérique et que la répartition des honoraires de maîtrise dʼœuvre devrait en tenir compte. Le guide de recommandations prévient aussi que lorsquʼun maître dʼouvrage sʼengage dans une démarche BIM, son organisation interne peut sʼen trouver modifiée. En effet, il doit prendre en compte dès lʼamont les conditions dʼexploitation/maintenance des ouvrages construits et raisonner en coût global, ce qui peut le conduire à rapprocher ses services responsables de la construction et ceux en charge de la gestion, de lʼexploitation et de la maintenance de lʼouvrage. Cette réorganisation touchera les services opérationnels mais également les services financiers, informatiques et toute la chaîne hiérarchique jusquʼaux décideurs. Ce guide élaboré par Christian Romon et le groupe de travail décrit comment lancer et conduire une opération en mode BIM avec les autres acteurs de lʼacte de construite. Tout commence par la charte BIM, un document générique élaboré par le maître dʼouvrage pour traduire sa politique en objectifs de qualité et de performances attendues. Elle recense notamment les exigences à satisfaire pour que le processus BIM des opérations puisse alimenter son processus exploitation maintenance BIM de son patrimoine. Lorsque le maître dʼouvrage dispose dʼun outil de gestion technique de son patrimoine, la charte doit définir les objets ainsi que leurs caractéristiques pour quʼils soient exportés Agenda La mission a été confiée à la MIQCP en février 2015 et le guide publié en septembre 2016. Un club dʼutilisateurs est lancé en mars 2017 afin de poursuivre les échanges entre maîtres dʼouvrage sur les retours dʼexpériences des projets réalisés en BIM. PERSPECTIVE Pour compléter ce guide, des travaux devraient être confiés à la MIQCP en 2017. Parmi les missions envisagées : l’élaboration d’une charte BIM, un cahier des charges d’opérations en BIM, l’analyse des adaptations nécessaires de la loi MOP, l’évolution des honoraires… Lionel Blancard de Léry Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) « Ce guide montre que le BIM est compatible avec la loi MOP, mais qu’il bouleverse les étapes classiques d’un projet. Le séquencement des rémunérations doit ainsi être discuté pour chaque projet car un travail plus important en amont est en effet réalisé. L’avant-projet sommaire devient vite détaillé. Le guide esquisse par ailleurs de nouvelles missions qui peuvent être confiées au maître d’œuvre. La maquette numérique permet ainsi aux architectes de fournir des métrés, d’assurer la synthèse ou de réaliser des plans d’exécution plus poussés. De même, cet outil peut être utilisé pour offrir des prestations de communication auprès des futurs acquéreurs avec des films immersifs ou autres images numériques. » Ludovic Vaz Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie « Les conventions BIM permettent de définir avec la maîtrise d’ouvrage quelles sont les informations dont ils ont besoin, ainsi que la richesse de la maquette numérique. » 59 Axe C Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage et économiques dʼune démarche BIM. Les gains sont potentiellement des gains de productivité et de qualité mais aussi des gains liés à la gestion et à lʼʼexploitation du bâtiment. Un glossaire maquette numérique/BIM complète le document et une annexe détaille les niveaux de définition de la maquette numérique exigés à chaque étape dʼavancement du projet et du chantier, puis durant lʼexploitation et jusquʼà la démolition. Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Guide méthodologique pour l’élaboration d’une convention BIM Résumé Élaborer une convention BIM ne sʼimprovise pas. Il est nécessaire dʼen encadrer lʼorganisation et la rédaction en proposant des conventions types, plus facilement utilisables par les PME/TPE. Cʼest lʼobjet de ce nouveau guide dont lʼélaboration est portée par le PTNB. Enjeu Lionel Blancard de Léry Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) « Il est nécessaire de mettre de l’ordre et d’encadrer les missions de chacun pour éviter le développement de nouveaux métiers tels que AMO BIM qui s’emparent d’une partie de la mission des maîtres d’œuvre. Cette mise au point commence par l’établissement d’un lexique qui donne à tous le même langage. » Catherine Jacquot Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) « Ce guide est basé sur une série de cas d’usage. Il convient bien aux gros projets. Mais n’est pas encore pertinent pour les petits projets. Cela se fera progressivement, avec la pratique et l’expérience, dans une approche ascendante, ou "bottom-up". » Définir le contexte du projet Identifier les objectifs généraux du donneur d’ordre q Convertir en objectif BIM q Transcrire les objectifs BIM en usages BIM q Définir l’équipe BIM q Il existe déjà, dans le corpus technique français et dans la littérature, des préconisations pour rédiger des conventions BIM sur des opérations de construction. Elles sont amenées à évoluer pour être les plus complètes possible et accessibles à tous, y compris aux TPE/PME. En effet, de nombreux aspects en constante évolution sont à prendre en compte, comme lʼintégration dʼéléments sur les niveaux de développements ou les propriétés des objets IFC, sujets encore peu traités dans la littérature existante. De son côté, Mediaconstruct a déjà entamé des travaux sur la rédaction dʼun guide méthodologique pour lʼétablissement des conventions de projet en BIM. Le PTNB a soutenu Mediaconstruct et financé pour partie la finalisation de la première version de ce guide en 2016. Mais aujourdʼhui, il est nécessaire dʼaller plus loin en harmonisant les pratiques avec un modèle de protocole ou de convention. Notamment à la lumière des actions et des expérimentations récentes riches dʼenseignements. Voilà pourquoi, fin 2016, le PTNB a lancé ce nouvel appel dʼoffres visant la rédaction et la diffusion dʼun guide méthodologique complet pour faciliter lʼélaboration dʼune convention BIM entre professionnels de la construction. Cʼest un ouvrage complet qui intégrera des éléments sur les niveaux de développements, les implications juridiques et assurantielles liées à lʼutilisation de la maquette numérique, ainsi quʼun volet pratique de conventions types pour tous les types de constructions neuves (individuel, collectif, tertiaire, équipement public). Il sera utilisé en complément du "Guide de recommandations à destination de la maîtrise dʼouvrage", déjà publié par la MIQCP (Mission interministérielle pour la qualité des constructions) et le PTNB. Le guide est évolutif. Sa mise à jour périodique est prévue pour tenir compte de l’évolution des objectifs des projets, du changement des exigences des acteurs, de la progression des technologies et des pratiques. Enfin, la mise en ligne d’un générateur de conventions est envisagée. Il prendra la forme d’un outil informatique en ligne avec les éléments à remplir et les questions adaptées à l’opération afin de créer un document sur mesure. q Le BIM est une méthode de travail basée sur la collaboration autour dʼune maquette numérique. Chaque acteur de la construction crée, renseigne et utilise cette maquette et en tire les informations dont il a besoin pour son métier. En retour, il alimente cette base de données de nouvelles informations pour aboutir au final à un projet virtuel renseigné, représentatif de la construction, de ses caractéristiques géométriques et des propriétés de comportement. Dès lors, entre ces acteurs, il est indispensable dʼétablir une convention qui formalise le contenu du BIM en fonction des activités de chaque partie. Il sʼagit alors de fixer les règles du jeu et de définir lʼattribution des rôles et les modalités dʼintervention des différents acteurs. Dans un souci de gain de temps et dʼharmonisation des pratiques, il devient essentiel dʼavoir un modèle type de protocole. Celui-ci doit être accompagné dʼun guide pour aider les équipes de maîtrise dʼœuvre à en définir le contenu. Il sera aussi utilisé en complément du guide de recommandations à destination de la maîtrise dʼouvrage, document réalisé dans le cadre du PTNB, avec le concours de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP). Méthode PERSPECTIVE Axe C Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Définition du périmètre du BIM Management Résultats Établissement Processus BIM Agenda Publication de lʼappel dʼoffres à lʼété 2017, puis sélection du prestataire à la rentrée 2017. q 60 Lʼappel dʼoffres est en cours de rédaction. Règles de modélisation q Le but du guide est dʼorganiser le jeu des acteurs de la maîtrise dʼœuvre pour quʼils établissent et signent ensemble des conventions de projets organisés en mode BIM. Cellesci doivent respecter lʼétat de la pratique du BIM en France. Les effets juridiques et le volet adhésion sont inhérents à cette convention par le fait quʼelle engage dʼun commun accord ceux qui la reconnaissent en faisant partie des processus qui y sont décrits. Lʼobjectif est donc de clarifier les missions de chacun des acteurs au sein dʼun projet BIM afin de préciser les responsabilités spécifiques. Le rôle de chacun, la temporalité des actions et les droits dʼaccès ou de modifications pour chacun sont à préciser. q Objectifs Définition Infrastructures numériques Q Nouvelle Version Nouvelle Phase La démarche de rédaction d’une convention BIM suit une logique qui se détaille en plusieurs étapes successives. Partant de la définition du contexte, elles s’enchaînent pour aboutir à l’établissement du processus BIM puis la définition des infrastructures numériques. 61 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Mission « Droit du numérique et bâtiment » Confidentialité, responsabilité, propriété… Un groupe de travail missionné par le PTNB et animé par juriste, a identifié les problématiques juridiques liées aux usages du numérique tant lors de la construction que pendant lʼexploitation du bâtiment. Des recommandations en découlent. Enjeux Lʼusage de la maquette numérique et des outils digitaux soulève un certain nombre de questions dʼordre juridique relatives au droit dʼauteur, au droit des données, à la responsabilité des acteurs ainsi quʼaux règles contractuelles. Par exemple : en cas dʼerreur de conception, qui est responsable alors que tous les acteurs travaillent sur la même maquette numérique ? Ou comment protège-t-on une création architecturale ou une solution de conception innovante alors quʼune maquette numérique est duplicable à lʼinfini ? Résultats Le groupe de travail a publié un rapport sur les spécificités du droit du numérique appliqué aux deux phases de vie dʼun bâtiment : dʼabord lors de la construction et/ou la rénovation, phase amont, et au moment de lʼhabitation des bâtiments, phase aval. En conclusion, il énonce douze propositions qui sʼintéressent à la propriété, au mode de collaboration autour de la maquette numérique, à la standardisation des formats, à lʼusage des données personnelles généré par le bâtiment, en particulier dans lʼoptique des usages en Smart City. PERSPECTIVE Si les enjeux juridiques liés à la transition numérique semblent nombreux, la réglementation telle qu’elle est construite aujourd’hui offre l’essentiel des outils nécessaires tant à une saine collaboration entre les différents acteurs et qu’à la protection des données personnelles. La jurisprudence et les pratiques de contractualisation achèveront d’en dessiner les contours. Lionel Blancard de Léry Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) « Pour les architectes, qui doivent conserver 30 ans les données des projets, il convient notamment de s’assurer de la sécurité du stockage et de la garantie de récupérer ces données. » Agenda Missionné le 16 septembre 2015, Xavier Pican et le groupe de travail ont publié leur rapport en janvier 2016. Axe C Résumé Ludovic Vaz Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie « Le PC numérique, le DCE numérique et la contractualisation avec la maquette numérique sont des sujets majeurs. Nous sommes intéressés à mieux définir les processus qui permettent de sécuriser la contractualisation numérique entre les différentes étapes, sans perdre de l’information créée en amont. » Objectif Le groupe de travail, présidé par lʼavocat Xavier Pican, dresse un panorama des pratiques juridiques actuelles de la construction et en tire les conséquences sur les évolutions technologiques du secteur. Le rapport propose des évolutions pour sécuriser cette transition. Méthode Les rédacteurs du rapport ont recouru à trois sources dʼinformation. En premier lieu, un groupe de travail dʼune quinzaine de professionnels rattachés aux secteurs de lʼimmobilier et du numérique. Le président de ce groupe de travail a aussi organisé des réunions informelles avec différents acteurs du secteur de la construction et du numérique ne faisant pas partie du groupe de travail pour recueillir des informations et des témoignages pratiques. Enfin, une consultation en ligne sur le site du PTNB a permis dʼaugmenter le nombre de contributions reçues et de diversifier les contributeurs. Les administrations intéressées, notamment la Commission nationale de lʼinformatique et des libertés (Cnil), ont également été contactées et associées aux échanges de la mission. 62 63 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE FICHE ACTION Appel à projets : chantier en BIM Résumé Accompagner les entreprises du bâtiment pour quʼelles utilisent le BIM et la maquette numérique sur chantier est devenu essentiel. Une action pour suivre plusieurs opérations pilotes est en cours, sous forme dʼappel à projets. Enjeu Premier constat : le recours à la maquette numérique sʼarrête trop souvent après les phases de programmation et de conception et nʼarrive pas sur le chantier. Seconde observation : les entreprises du bâtiment, du second œuvre notamment, utilisent encore trop peu les outils du BIM. Cʼest pour faire progresser cette idée dʼutiliser les atouts du numérique en dehors des bureaux et sur les chantiers que le PTNB lance cette action afin dʼen expérimenter "in vivo" la mise en œuvre. Objectif Pour comprendre les difficultés et lever les freins à lʼusage du BIM par les entreprises de mise en œuvre, quoi de mieux que lʼobservation de chantiers réels. Le PTNB promeut alors lʼexpérimentation en participant à des opérations pilotes. But : examiner les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette numérique et du BIM dans les relations interprofessionnelles dʼun chantier en phase réelle. 64 Méthode Lʼappel à projets de février 2017 vise à sélectionner des entreprises porteuses de projets et qui souhaitent mettre en place une politique BIM ambitieuse sur son chantier en France. Plusieurs types dʼopérations feront lʼobjet dʼun suivi : des bâtiments de logement collectif réalisés par des maîtres dʼouvrage publics ou privés, des maisons individuelles, des équipements publics de collectivités ou des immeubles tertiaires privés. Résultats PERSPECTIVE L’expérimentation du BIM sur chantier débouchera sur des recommandations pratiques à destination de toutes les entreprises du bâtiment. Michel Droin Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) « Le phasage chantier va pouvoir être imaginé de façon virtuelle et son organisation optimisée. La phase travaux va rentrer dans les fonctionnalités BIM. Ainsi plutôt que de parler de management du BIM au sens large, il faut imaginer plusieurs phases de management. Ce ne sont pas les mêmes selon les étapes de la construction. » Gilles Charbonnel Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) Lʼobservation de chaque chantier sélectionné permettra de mesurer la faisabilité du BIM sur le terrain, et dʼidentifier les difficultés techniques telles que les problèmes dʼinteropérabilité des solutions logicielles utilisées par les différents acteurs. Les changements dans lʼorganisation du travail, la mise en place dʼune nouvelle méthodologie collaborative et lʼéchange dʼinformation seront aussi analysés, de même que les bénéfices et coûts générés par lʼutilisation de la maquette numérique et du BIM sur le chantier. « Pour l’utilisation du BIM sur chantier, c’est certainement aux ingénieurs et aux architectes de jouer le rôle de pédagogues. Non pas qu’on sache mieux faire. Mais puisque c’est nous qui aurons conçu les maquettes numériques, il serait logique que ce soit nous qui les expliquions. On n’a plus envie de faire l’effort de lire un plan 2D. Ce n’est pas qu’on n’a plus les compétences, c’est juste qu’on n’est plus habitué et que la 3D est bien plus explicite. Donc une fois la maquette montée, il faut continuer à l’utiliser. » Agenda Le résultat de lʼappel à projets lancé en février 2017 sera annoncé mi 2017 et les premiers résultats exploitables seront disponibles fin 2017. 65 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Notes 66 Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE Notes 67 Photos : CSTB, Fotolia – Mars 2017 Nos partenaires 4, avenue du Recteur Poincaré – 75016 Paris Tél. : 01 40 50 28 28 - [email protected] www.batiment-numerique.fr