Rapport d`étape du PTNB - Plan Transition Numérique dans le

Plan Transition Numérique
dans le Bâtiment
Rapport d’étape
MARS 2017
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
Édito du Président 3
Le PTNB Mode d’emploi 4
Et demain 6
Axe A 10
Convaincre et donner envie 11
Baromètre 12
Analyse des coûts et bénéfices du BIM en vue d’une généralisation 14
Atelier BIM Virtuel 16
Accompagnement de maîtres d’ouvrage publics et privés pour la réalisation d’opérations 18
de constructions neuves ou de rénovation en maquette numérique et en BIM
Accompagnement de maîtres d’ouvrage et de gestionnaires de patrimoine dans l’utilisation 20
du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance
Portail du bâtiment numérique
22
Axe B 24
Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés 25
Appel à projets : initiatives des territoires pour une montée en compétence des professionnels 26
Recensement des formations & benchmark 28
férentiel de compétences BIM et outil d’autodiagnostic 30
Valises de sensibilisation 32
Appel à projets : espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles dans les territoires 34
Trophées de la transition numérique du bâtiment 36
Besoins des professionnels en services logiciels 38
Cartographie des logiciels 40
Plateforme collaborative du bâtiment pour les TPE/PME 42
Expérimentation du carnet numérique de suivi et d’entretien 44
Dossier de consultation des entreprises (DCE) numérique 46
Guide des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants 48
Axe C 50
Apporter de la confiance dans le numérique 51
Stratégie de normalisation 52
Dictionnaire de propriétés et bibliothèques de modèles d’objets BIM 54
Numérisation des règles 56
Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage 58
Guide méthodologique pour l’élaboration d’une convention BIM 60
Mission « Droit du numérique et bâtiment » 62
Appel à projets : chantier en BIM 64
3
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
Des pouvoirs publics très investis
Dans le cadre du programme gouvernemental « Objectif 500 000 logements », le groupe de travail « Innovation »
a insisté sur la nécessité de développer le numérique dans la construction. Une proposition retenue par la ministre
du logement d’alors, Cécile Duflot, puis par Sylvia Pinel et Emmanuelle Cosse qui a pris sa suite. Pour
les ministres, le développement du numérique est de nature à entraîner une rupture positive dans un monde
de la construction en pleine crise. Il est aussi un facteur d’attractivité pour les jeunes dans ce secteur.
Un vrai appétit partagé pour le numérique
Fin juin 2014, lorsque j’ai été chargé par la ministre du logement d’une mission d’étude sur le numérique dans
le bâtiment, je n’évaluais pas vraiment l’intérêt des professionnels pour un développement de l’usage des outils
numériques dans la construction. La lettre de mission de la ministre insistait sur la nécessité d’ « embarquer »
tous les professionnels dans le développement du BIM, thème central du questionnement. Si les majors du
BTP et les grands groupes d’ingénierie maîtrisaient les outils numériques depuis les années 2000, je craignais
que les autres acteurs considèrent le digital avec méfiance et ne se sentent pas concernés. J’ai eu la bonne
surprise de découvrir, dans l’ensemble du secteur, un vrai appétit partagé.
Les organisations professionnelles percevaient les gains de productivité à en tirer pour construire et rénover
mieux, plus vite et moins cher. Les acteurs du bâtiment souhaitaient qu’un signal soit donné par l’État. Je n’ai
rencontré que des gens qui avaient une vision positive. Mais pas naïve, car ils devinaient les difficultés
en matière d’investissement et de complexité des outils. La rupture sera plus forte que celle de l’arrivée de
l’informatique dans les années 1980 car le caractère collaboratif du BIM modifie l’organisation du travail et
la manière de travailler ensemble.
La priorité : aller vite en n’oubliant personne
À l’issue de cette mission, la ministre du logement a annoncé d’emblée la mise en place du Plan de Transition
Numérique dans le Bâtiment (PTNB), doté de 20 M€, et m’a chargé de présider le comité de pilotage de
ce Plan (PTNB). Le mot clé de ce plan lancé début 2015 pour 3 ans est « accélérer » l’appropriation du numérique
par l’ensemble des acteurs de la filière. Pour qu’il n’y ait pas une transition à deux vitesses : d’un côté des
entités qui ont les moyens financiers et humains de comprendre l’intérêt et l’urgence de s’engager dans cette
nouvelle démarche, et de l’autre des professionnels qui tardent à se lancer. C’est pourquoi la cible principale
est les PME et TPE. Les maîtres d’ouvrage jouent un rôle essentiel car ils peuvent, s’ils le souhaitent, imposer
le BIM dans les projets.
Le plan s’achèvera fin 2017 mais l’eort doit être poursuivi
Trois ans, c’est trop court. Il ne faudra pas s’arrêter à la fin de l’année 2017. Nos actions auront commencé
à faire basculer le bâtiment dans le numérique. Mais il faudra plus de temps pour en généraliser les pratiques
et moderniser toute la filière. Au-delà du bâtiment, il y a les réseaux, les infrastructures, la ville... Au-delà
du BIM et de la maquette numérique, de nouvelles technologies numériques arrivent dans la construction
(impression 3D, drones, réalité virtuelle, objets connectés, « smart grids » …) et vont impacter les modes de
construction et de gestion des ouvrages. Nous ne sommes donc qu’au début d’une ère nouvelle.
Bertrand Delcambre,
Président du Plan Transition Numérique
dans le Bâtiment.
La transition numérique
dans le bâtiment en bonne voie
5
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
4
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment
MODE D’EMPLOI
Le Plan transition
numérique
dans le bâtiment
(PTNB) a été mis
en place en janvier
2015, à la suite
d’un rapport montrant
la nécessité
d’accompagner
la mutation
numérique du secteur
du bâtiment.
Programmé sur trois
ans (2015 à 2017)
par le ministère en
charge du Logement,
il est doté d’un budget
de 20 millions
d’euros.
Fin 2016, 24 actions
sont déjà lancées
pour faire entrer
rapidement
et durablement
la filière bâtiment
dans l’ère
du numérique.
La Transition Numérique dans le Bâtiment s’accélère :
toute la filière mobilisée
qRapport d’études
Bénéfices du BIM
Besoins des professionnels
Stratégie de normalisation
20 M € d’euros
pour 3 priorités
Convaincre et donner envie
q
Monter en compétences q
Installer la confiance q
qRetours d’expérience
Atelier BIM Virtuel
DCE numérique
Numérisation de l’existant
Carnet numérique
qRecensement/Evaluation
Baromètre
Cartographie des logiciels
Trophées de la Transition Numérique
Formations & Benchmark
qAppels à projets
Neuf, Rénovation, Gestion/Exploitation
Espaces collaboratifs
Montée en compétence des territoires
Chantiers menés en BIM
qOutils asistance
Numérisation des règles Portail web
Valises de sensibilisation Plate-forme collaborative
Aide au choix des outils Bibliothèque d’objets
Convention BIM MOE Charte BIM et MOA
Pédagogie / Retour d’expérience
Formation / Outils adaptés
Guides et recommandations / Normalisation
7
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
dʼexpériences est certainement à dupliquer sur dʼautres
projets de construction ou de rénovation.
Lʼanalyse objective des coûts et bénéfices du BIM nʼen est
quʼà ses débuts ; les conclusions de lʼétude engagée par
le PTNB à la fin de lʼannée 2015 mettront en évidence
des premiers enseignements mais aussi la nécessité
dʼapprofondir lʼanalyse en sʼappuyant sur des retours de
plus en plus nombreux : il faut se garder de communiquer
trop rapidement sur des ordres de grandeur insuffisamment
étayés, sachant que les considérations économiques sont
souvent très différentes dʼun projet à lʼautre… mais tous
souhaitent être de plus en plus éclairés et donc lucides
sur ces questions.
Pour donner envie au secteur privé, le secteur public et
notamment lʼEtat devrait pouvoir donner lʼexemple ; plusieurs
administrations ont commencé à se lancer dans des opé-
rations en BIM, quʼil faudrait encourager, accompagner et
promouvoir pour quʼelles se généralisent.
Globalement, un gros effort de valorisation et de promo-
tion des travaux du PTNB reste à faire ; une première
série de conférences sera organisée en 2017 et permettra
de présenter les premiers résultats de ces travaux dans
quelques villes, à des acteurs locaux ; cet effort devra
se poursuivre un peu partout en France, en s’appuyant
sur les réseaux des professionnels et des pouvoirs
publics et en profitant de toutes les opportunités. L’espace
Pro du portail du PTNB devra monter en puissance pour
qu’on y trouve tout ce dont les professionnels ont
besoin de savoir pour se lancer dans le BIM.
Accompagner la montée en compétences
et susciter le développement des outils
et des services adaptés
Une fois que les professionnels sont convaincus et
ont envie de s’engager dans le BIM, il faut les aider à
passer à l’acte. Les difficultés sont certes techniques
et économiques car il faut investir et se former sur
des outils nouveaux et des applications en plein
développement ; mais elles sont surtout humaines car
la généralisation du BIM suppose des évolutions
importantes des pratiques professionnelles qui doivent
devenir beaucoup plus collaboratives : des centaines
de milliers d’acteurs, maîtres d’ouvrage, architectes,
ingénieurs, techniciens, entrepreneurs, artisans…
doivent être initiés à ces nouvelles méthodes
de travail
Montée en compétences
La formation au BIM des professionnels en activité est
une priorité absolue, or le recensement en cours au
sein du PTNB va très vraisemblablement confirmer que
l’offre actuelle de formation n’est pas encore vraiment
au niveau souhaité. Des efforts importants sont à faire
pour faire monter cette offre de formation au BIM en
puissance, tant en quantité qu’en qualité.
Des valises pédagogiques commenceront à être disponibles
courant 2017 et permettront de mettre gracieusement
à la disposition des formateurs des éléments pédagogiques
de référence ; ce qui accélérera la mise au point de
programmes de formation pertinents. Ces valises devront
être actualisées et complétées pour tenir compte des
retours dʼexpérience de plus en plus nombreux.
Au fur et à mesure du développement de l’offre de
formation, le besoin se fera sentir d’aider les profession-
nels à trouver la formule la plus adaptée à leur situation,
en s’appuyant sur des référentiels de compétences
et des outils d’autodiagnostic adaptés.
Le PTNB a souhaité soutenir une dizaine dʼinitiatives
territorialisées qui mobilisent des acteurs de la formation
professionnelle pour la mise au point de référentiels de
formation au BIM ou/et de formation de formateurs au BIM ;
ces projets mériteront dʼêtre suivis et valorisés auprès
dʼautres communautés territoriales.
Les espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles
qui seront retenus à la suite de lʼappel à projets en cours
ne se mettront en place que dans plusieurs mois et nécessi-
teront des efforts de suivi et de promotion afin quʼils tiennent
leurs promesses en matière dʼinitiation au BIM des acteurs
de terrain.
Outils et services
Le service en ligne d’aide au choix des outils du marché,
disponible sur le site du PTNB devrait être très utile
aux PME et TPE qui sont désemparées devant
le foisonnement de l’offre logicielle ; une actualisation
régulière du contenu de ce site et des adaptations
tenant compte des besoins des professionnels seront
nécessaires. Au-delà et pour accélérer rapidement l
e passage au BIM des petites structures du bâtiment,
la création d’une plateforme collaborative publique
a été décidée et son déploiement progressif constitue
un des plus gros enjeux des années à venir.
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
Des organisations professionnelles
et des pouvoirs publics très investis
Les organisations professionnelles du bâtiment sont
convaincues de la nécessité de développer les usages
du numérique à toutes les étapes de la vie des projets :
conception, construction, exploitation. Elles perçoivent
les gains de productivité à tirer du BIM et de lʼusage de
la maquette numérique pour construire et rénover mieux,
plus vite et moins cher. Elles ressentent le besoin dʼinitiatives
des pouvoirs publics afin dʼéviter une fracture entre les majors
du BTP qui ont les moyens financiers et humains dʼinvestir
et de se former aux nouvelles technologies et les PME
et TPE du secteur, très nombreuses qui auront plus de
difficultés devant cette déferlante qui touche tous les métiers.
Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) mis
en place par la ministre en charge du logement, début 2015,
est une première réponse aux attentes exprimées par
les acteurs.
Le PTNB s’achèvera fin 2017
mais l’eort doit être maintenu
Trois ans, cʼest trop court. Il faudra continuer les travaux
au-delà de lʼannée 2017. Les actions ont commencé à faire
basculer le bâtiment dans le numérique et les enquêtes
que le PTNB a fait réaliser auprès dʼun grand nombre
de professionnels en témoignent. En particulier, les écarts
positifs en matière de taux dʼappropriation du BIM entre
les deux enquêtes de début et de fin dʼannée 2016, mettent
en évidence une accélération qui devrait se confirmer dans
les prochains mois : le niveau dʼadoption du BIM, toutes
catégories dʼacteurs confondues, progresse de 27% à 35% ;
un taux moyen dʼores et déjà significatif, avec des
contrastes importants : on note une progression rapide du
BIM chez les maîtres dʼœuvre dont le taux dʼappropriation
passe en quelques mois de 37% à 50%. La moitié
des concepteurs, architectes, ingénieurs, économistes…
intègrent désormais le BIM dans leur démarche, et vont
entraîner dans la foulée leurs partenaires.
Du côté des maîtres dʼouvrage, et même si nous ne restons
encore quʼà un taux dʼadoption du BIM de 26%, force est
de constater que les exemples de consultations où le maître
dʼouvrage impose lʼusage de la maquette numérique dans
les projets, sont de plus en plus nombreux, y compris pour
les projets de taille modeste. En nombre dʼappels dʼoffre
publiés au journal officiel de lʼUnion européenne et impo-
sant le BIM, la France semble même être en avance par
rapport aux pays voisins : la voie de lʼincitation, choisie
dʼun commun accord entre les pouvoirs publics et les pro-
fessionnels porte donc ses fruits.
Cette accélération de lʼappropriation de la démarche
est confortée par lʼanalyse de lʼimage du BIM qui ressort
de plus en plus positive, notamment à lʼissue de la dernière
enquête qui met davantage en avant les aspects positifs du
BIM (« intéressant », « nouveau », « utile ») que les aspects
plus négatifs (« coûteux », « marketing », « inutile »).
En corollaire de cette accélération, le besoin de formations
monte en puissance : 50% des professionnels interrogés
déclarent avoir besoin de se former rapidement au BIM !
Ces éléments sont encourageants et la mobilisation générale
des organisations professionnelles, réunies dans le PTNB,
est certainement en grande partie à lʼorigine de cette accé-
lération de lʼadoption du BIM. Mais il faudra encore du
temps et beaucoup de conviction pour généraliser lʼusage
de la maquette numérique et moderniser toute la filière.
Les actions du PTNB doivent être
poursuivies sur chacune des priorités
Convaincre et donner envie
La maquette numérique et le BIM commencent à entrer
dans les mœurs pour une partie significative des acteurs
mais il reste encore une majorité de professionnels qui
ne s’y sont pas encore mis faute d’être convaincus que
c’est à leur portée et que cela leur est utile dans leurs
projets courants ; un gros effort de promotion du BIM et
de l’usage de la maquette numérique vers le plus grand
nombre possible de professionnels reste nécessaire.
Quʼil sʼagisse de construction neuve, de rénovation ou de
gestion/exploitation/maintenance, des premiers retours
dʼexpérience dʼusage du BIM par des TPE et PME
commencent à être disponibles ; il faut les analyser et
les promouvoir vers le grand public professionnel.
Le projet dʼAtelier BIM Virtuel (ABV) a rassemblé beaucoup
dʼacteurs et dʼorganisations professionnelles, soucieux
de comparer les approches traditionnelle et numérique,
précisément pour mieux comprendre les atouts et éven-
tuelles difficultés dʼun passage au BIM ; cette formule qui
raccourcit le temps nécessaire à lʼacquisition des retours
Et demain ?
1 Source TED Europa
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
Conclusion
Les efforts des organisations professionnelles et des pouvoirs
publics, réunis au sein du PTNB, ont commencé à porter
leurs fruits mais doivent continuer pour espérer une géné-
ralisation des pratiques du BIM dans le bâtiment.
Des actions lourdes (valorisation des retours dʼexpérience,
soutien à la formation professionnelle, plateforme collabo-
rative, carnet numérique, bibliothèques dʼobjets génériques)
se sont mises en place progressivement et monteront en
puissance dans les prochains mois ; il faudra les poursuivre
pour quʼelles atteignent leurs objectifs ambitieux de moyen
terme et rendent les services attendus par les TPE et PME
du secteur.
La mission du PTNB, quʼaucune des parties prenantes
nʼimagine sʼachever fin 2017, est dʼaccompagner le boule-
versement induit par lʼarrivée du BIM et ce, au bénéfice
de lʼensemble des acteurs, en amont comme en aval de
lʼacte de construire. Les promesses du BIM, telles que
lʼamélioration de la productivité des acteurs et de la qualité
des bâtiments ne seront au rendez-vous, à la bonne échelle,
que sous réserve dʼune continuité de la mobilisation de tous.
Au regard de lʼaccélération constatée ces derniers mois,
nous pouvons être désormais confiants dans les perspec-
tives dʼadoption du BIM par les différents acteurs et pour
tous les projets de construction ou de rénovation.
En parallèle, un soutien des bailleurs sociaux pour les en-
courager, non seulement à réaliser leurs nouveaux projets
en BIM, mais aussi et surtout à numériser leur parc existant
pourrait être un formidable levier pour faire basculer
lʼensemble de la filière à des méthodes de travail collabo-
ratives en BIM. Certains bailleurs sociaux font dʼores et déjà
figure de pionniers en la matière. Cette généralisation de
lʼusage de la maquette numérique et du BIM au parc géré
par ces acteurs aurait des effets bénéfiques pour le logement
social et permettrait dʼen réduire les coûts dʼexploitation.
Cette exemplarité pourrait être étendue au parc de bâtiments
publics dont la numérisation faciliterait la rénovation et
engendrerait des économies significatives pour lʼEtat
et les collectivités locales en matière de gestion et de main-
tenance dʼun parc vieillissant et insuffisamment connu.
La transition numérique dans le bâtiment est la bienvenue
au regard des exigences des transitions énergétique
et environnementale ; les objectifs ambitieux imposés aux
bâtiments tant en matière de diminution des consommations
énergétiques que de réduction des émissions de gaz à effet
de serre nécessitent une grande disponibilité des données
relatives aux éléments de construction et aux équipements
techniques pour les études dʼoptimisation technico-écono-
mique préalables aux travaux de construction neuve ou de
rénovation. La maquette numérique est un support idéal
pour le stockage organisé de lʼensemble de ces données.
Au-delà des bâtiments, il conviendrait de sʼintéresser
aux applications du BIM dans les univers connexes, tels
que les ouvrages dʼart, les infrastructures de transport,
les réseaux de fluides et dʼénergie… A toutes les échelles
dʼaménagement, urbaine ou territoriale, les applications
de la maquette numérique doivent se développer.
Au-delà du BIM, il serait opportun dʼanalyser les défis que
va imposer lʼarrivée massive, dans la filière construction
comme dans les autres secteurs de lʼéconomie, des techno-
logies disruptives que sont les objets connectés, lʼimpression
3D, la réalité augmentée ou/et virtuelle, la robotique,
le Cloud computing, lʼinternet mobile et dʼautres encore, qui
vont bousculer les pratiques professionnelles et les usages,
ainsi que lʼensemble des modèles économiques associés.
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment /RAPPORT D’ÉTAPE
La plateforme collaborative du bâtiment à destination
des PME et TPE, mise au point par le CSTB dans le cadre
du PTNB, fera l’objet d’une campagne de promotion
à destination des professionnels de manière à piloter
la suite des développements prévus en fonction
des attentes prioritaires exprimées. Au-delà du cercle
restreint des professionnels associés au projet depuis
son origine, la mise à disposition d’un large public
professionnel de cette plateforme est un défi majeur du
PTNB : elle conditionne une accélération significative
de l’adoption des pratiques collaboratives par le monde
du bâtiment. L’année 2017 sera déterminante en
la matière. Au-delà des développements techniques
indispensables, un gros effort de communication et
de promotion sera nécessaire.
A lʼissue de la phase critique de bêta-tests, des décisions
importantes devront être prises pour le déploiement indus-
triel et commercial de cette plateforme : les pouvoirs publics
et les professionnels auront à sʼinterroger sur la formule la
mieux adaptée à une exploitation pérenne dʼune plateforme
utilisée régulièrement par des centaines de milliers dʼacteurs.
La réussite à terme dʼune telle plateforme dépendra de la
capacité à y trouver des services à valeur ajoutée de plus
en plus nombreux et pertinents ; des attentes sʼexpriment
dʼores et déjà en la matière et vont faire lʼobjet de premières
investigations quʼil conviendra de poursuivre au-delà de
lʼannée 2017 : des travaux sont en cours pour permettre
aux maîtres dʼouvrage et à leurs maîtres dʼœuvre de publier
des Dossiers de Consultations dʼEntreprises (DCE) utilisant
la maquette numérique comme support des pièces
dématérialisées à fournir par les entreprises en réponse à
un appel dʼoffres ; la maquette numérique utilisée en
conception puis en construction doit pouvoir être transmise
en tout ou partie au commanditaire des travaux lors de
la réception de lʼouvrage, afin dʼassurer la continuité de
lʼinformation pendant toute la durée de vie du bâtiment, pour
toutes les tâches de gestion, dʼexploitation, maintenance ;
des travaux exploratoires ont commencé à mettre en
évidence la puissance de la maquette numérique pour
lʼinstruction du permis de construire et plus globalement
pour lʼaide au contrôle réglementaire… Toutes ces applica-
tions, très attendues par les professionnels, devront être
disponibles sur la plateforme collaborative.
En 2017, le carnet numérique de suivi et d’entretien
des logements fait l’objet d’un programme d’expérimen-
tation destiné à confirmer la faisabilité technique et
économique de ce concept désormais applicable à tous
les logements neufs, à la condition que des textes
réglementaires en précisent les modalités et que des
opérateurs confirment à l’Etat leur capacité à mettre
en place les dispositifs opérationnels nécessaires.
L’accompagnement des déploiements de ce carnet nu-
mérique sera indispensable au moins pendant les pre-
mières années de montée en puissance des opérateurs.
Installer un écosystème de confiance
La généralisation de l’usage du digital dans le bâtiment
nécessite de mettre au point les méthodes de représen-
tation, d’échange et de stockage des informations
décrivant les bâtiments que les professionnels doivent
pouvoir utiliser en toute confiance pendant toute
la durée de vie des constructions
La normalisation doit sʼinscrire dans la durée : les travaux
engagés par le PTNB se situent dans le cadre dʼune feuille
de route collective qui prévoit de défendre les intérêts
et les savoir-faire français, et notamment des petites
structures TPE et PME, dans les instances de normalisation
européennes et internationales. Il faudra poursuivre
ces efforts.
Il n’y aura pas de généralisation de l’usage du BIM
et de la maquette numérique sans mise à disposition
des acteurs d’une bibliothèque d’objets génériques
standardisés suffisamment complète et régulièrement
mise à jour. Les travaux du PTNB ont démontré
la faisabilité de la mise au point d’une telle bibliothèque
d’objets, définis à partir d’un dictionnaire de propriétés
validées par une communauté d’experts, selon la
méthodologie de la norme expérimentale NF XP P07-150.
Il est indispensable que ces travaux se poursuivent
jusqu’à la mise au point d’un dispositif pérenne
d’alimentation de cette bibliothèque, associé à un modèle
économique qui en permettra un accès au plus grand
nombre de professionnels.
Des travaux ont été engagés pour étudier la faisabilité de
transposer les règles sʼimposant aux acteurs du bâtiment
(réglementation, règles de lʼart, normes…) en un ensemble
de logigrammes (règles logiques) faisant référence
aux composants de la maquette numérique et vérifiables
au moins semi automatiquement à lʼaide dʼun logiciel
de « supervision de contraintes » ; si cette faisabilité
se confirme, il sera essentiel dʼengager les travaux de
numérisation de lʼensemble du corpus de textes correspon-
dant, et de susciter en parallèle le développement
des logiciels de supervision : cʼest un formidable enjeu
de simplification pour tous les professionnels, ainsi
quʼun énorme espoir de progrès en matière dʼassurance
qualité des bâtiments.
Des premiers guides ont été publiés à destination des
maîtres dʼouvrage et des équipes qui souhaitent sʼengager
dans une démarche BIM ; ces documents ont été très bien
accueillis et ont permis de commencer à rôder les pratiques
mais ils devront être complétés, au fil des retours dʼexpé-
rience, par des éléments plus précis adaptés aux différentes
situations, ainsi que par des propositions dʼordre juridique
qui vont sʼavérer nécessaire en réponse aux interrogations
soulevées en matière de responsabilité des uns et
des autres.
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