Rapport d`étape du PTNB - Plan Transition Numérique dans le

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Plan Transition Numérique
dans le Bâtiment
Rapport d’étape
MARS 2017
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
2
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Édito du Président
3
Le PTNB Mode d’emploi
4
Et demain
6
Axe A
10
Convaincre et donner envie
11
Baromètre
12
Analyse des coûts et bénéfices du BIM en vue d’une généralisation
14
Atelier BIM Virtuel
16
Accompagnement de maîtres d’ouvrage publics et privés pour la réalisation d’opérations
de constructions neuves ou de rénovation en maquette numérique et en BIM
18
Accompagnement de maîtres d’ouvrage et de gestionnaires de patrimoine dans l’utilisation
du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance
20
Portail du bâtiment numérique
22
Axe B
24
Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés
25
Appel à projets : initiatives des territoires pour une montée en compétence des professionnels
26
Recensement des formations & benchmark
28
Référentiel de compétences BIM et outil d’autodiagnostic
30
Valises de sensibilisation
32
Appel à projets : espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles dans les territoires
34
Trophées de la transition numérique du bâtiment
36
Besoins des professionnels en services logiciels
38
Cartographie des logiciels
40
Plateforme collaborative du bâtiment pour les TPE/PME
42
Expérimentation du carnet numérique de suivi et d’entretien
44
Dossier de consultation des entreprises (DCE) numérique
46
Guide des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants
48
Axe C
50
Apporter de la confiance dans le numérique
51
Stratégie de normalisation
52
Dictionnaire de propriétés et bibliothèques de modèles d’objets BIM
54
Numérisation des règles
56
Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage
58
Guide méthodologique pour l’élaboration d’une convention BIM
60
Mission « Droit du numérique et bâtiment »
62
Appel à projets : chantier en BIM
64
La transition numérique
dans le bâtiment en bonne voie
Des pouvoirs publics très investis
Dans le cadre du programme gouvernemental « Objectif 500 000 logements », le groupe de travail « Innovation »
a insisté sur la nécessité de développer le numérique dans la construction. Une proposition retenue par la ministre
du logement d’alors, Cécile Duflot, puis par Sylvia Pinel et Emmanuelle Cosse qui a pris sa suite. Pour
les ministres, le développement du numérique est de nature à entraîner une rupture positive dans un monde
de la construction en pleine crise. Il est aussi un facteur d’attractivité pour les jeunes dans ce secteur.
Un vrai appétit partagé pour le numérique
Fin juin 2014, lorsque j’ai été chargé par la ministre du logement d’une mission d’étude sur le numérique dans
le bâtiment, je n’évaluais pas vraiment l’intérêt des professionnels pour un développement de l’usage des outils
numériques dans la construction. La lettre de mission de la ministre insistait sur la nécessité d’ « embarquer »
tous les professionnels dans le développement du BIM, thème central du questionnement. Si les majors du
BTP et les grands groupes d’ingénierie maîtrisaient les outils numériques depuis les années 2000, je craignais
que les autres acteurs considèrent le digital avec méfiance et ne se sentent pas concernés. J’ai eu la bonne
surprise de découvrir, dans l’ensemble du secteur, un vrai appétit partagé.
Les organisations professionnelles percevaient les gains de productivité à en tirer pour construire et rénover
mieux, plus vite et moins cher. Les acteurs du bâtiment souhaitaient qu’un signal soit donné par l’État. Je n’ai
rencontré que des gens qui avaient une vision positive. Mais pas naïve, car ils devinaient les difficultés
en matière d’investissement et de complexité des outils. La rupture sera plus forte que celle de l’arrivée de
l’informatique dans les années 1980 car le caractère collaboratif du BIM modifie l’organisation du travail et
la manière de travailler ensemble.
La priorité : aller vite en n’oubliant personne
À l’issue de cette mission, la ministre du logement a annoncé d’emblée la mise en place du Plan de Transition
Numérique dans le Bâtiment (PTNB), doté de 20 M€, et m’a chargé de présider le comité de pilotage de
ce Plan (PTNB). Le mot clé de ce plan lancé début 2015 pour 3 ans est « accélérer » l’appropriation du numérique
par l’ensemble des acteurs de la filière. Pour qu’il n’y ait pas une transition à deux vitesses : d’un côté des
entités qui ont les moyens financiers et humains de comprendre l’intérêt et l’urgence de s’engager dans cette
nouvelle démarche, et de l’autre des professionnels qui tardent à se lancer. C’est pourquoi la cible principale
est les PME et TPE. Les maîtres d’ouvrage jouent un rôle essentiel car ils peuvent, s’ils le souhaitent, imposer
le BIM dans les projets.
Le plan s’achèvera fin 2017 mais l’effort doit être poursuivi
Trois ans, c’est trop court. Il ne faudra pas s’arrêter à la fin de l’année 2017. Nos actions auront commencé
à faire basculer le bâtiment dans le numérique. Mais il faudra plus de temps pour en généraliser les pratiques
et moderniser toute la filière. Au-delà du bâtiment, il y a les réseaux, les infrastructures, la ville... Au-delà
du BIM et de la maquette numérique, de nouvelles technologies numériques arrivent dans la construction
(impression 3D, drones, réalité virtuelle, objets connectés, « smart grids »…) et vont impacter les modes de
construction et de gestion des ouvrages. Nous ne sommes donc qu’au début d’une ère nouvelle.
Bertrand Delcambre,
Président du Plan Transition Numérique
dans le Bâtiment.
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment
MODE D’EMPLOI
La Transition Numérique dans le Bâtiment s’accélère :
toute la filière mobilisée
Le Plan transition
numérique
dans le bâtiment
(PTNB) a été mis
en place en janvier
2015, à la suite
d’un rapport montrant
la nécessité
d’accompagner
la mutation
numérique du secteur
du bâtiment.
Programmé sur trois
ans (2015 à 2017)
par le ministère en
charge du Logement,
il est doté d’un budget
de 20 millions
d’euros.
Fin 2016, 24 actions
sont déjà lancées
pour faire entrer
rapidement
et durablement
la filière bâtiment
dans l’ère
du numérique.
20 M € d’euros
pour 3 priorités
Bénéfices du BIM
Besoins des professionnels
Stratégie de normalisation
q Retours d’expérience
�
Convaincre et donner envie
q
�
q
Formation / Outils adaptés
�
Installer la confiance
Guides et recommandations / Normalisation
Atelier BIM Virtuel
DCE numérique
Numérisation de l’existant
Carnet numérique
q Recensement/Evaluation
Baromètre
Cartographie des logiciels
Trophées de la Transition Numérique
Formations & Benchmark
Pédagogie / Retour d’expérience
Monter en compétences
4
q Rapport d’études
q
q Appels à projets
Neuf, Rénovation, Gestion/Exploitation
Espaces collaboratifs
Montée en compétence des territoires
Chantiers menés en BIM
q Outils asistance
Numérisation des règles
Valises de sensibilisation
Aide au choix des outils
Convention BIM MOE
Portail web
Plate-forme collaborative
Bibliothèque d’objets
Charte BIM et MOA
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Et demain ?
Des organisations professionnelles
et des pouvoirs publics très investis
Les organisations professionnelles du bâtiment sont
convaincues de la nécessité de développer les usages
du numérique à toutes les étapes de la vie des projets :
conception, construction, exploitation. Elles perçoivent
les gains de productivité à tirer du BIM et de lʼusage de
la maquette numérique pour construire et rénover mieux,
plus vite et moins cher. Elles ressentent le besoin dʼinitiatives
des pouvoirs publics afin dʼéviter une fracture entre les majors
du BTP qui ont les moyens financiers et humains dʼinvestir
et de se former aux nouvelles technologies et les PME
et TPE du secteur, très nombreuses qui auront plus de
difficultés devant cette déferlante qui touche tous les métiers.
Le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) mis
en place par la ministre en charge du logement, début 2015,
est une première réponse aux attentes exprimées par
les acteurs.
publiés au journal officiel de lʼUnion européenne et imposant le BIM, la France semble même être en avance par
rapport aux pays voisins : la voie de lʼincitation, choisie
dʼun commun accord entre les pouvoirs publics et les professionnels porte donc ses fruits.
Cette accélération de lʼappropriation de la démarche
est confortée par lʼanalyse de lʼimage du BIM qui ressort
de plus en plus positive, notamment à lʼissue de la dernière
enquête qui met davantage en avant les aspects positifs du
BIM (« intéressant », « nouveau », « utile ») que les aspects
plus négatifs (« coûteux », « marketing », « inutile »).
En corollaire de cette accélération, le besoin de formations
monte en puissance : 50% des professionnels interrogés
déclarent avoir besoin de se former rapidement au BIM !
Ces éléments sont encourageants et la mobilisation générale
des organisations professionnelles, réunies dans le PTNB,
est certainement en grande partie à lʼorigine de cette accélération de lʼadoption du BIM. Mais il faudra encore du
temps et beaucoup de conviction pour généraliser lʼusage
de la maquette numérique et moderniser toute la filière.
Le PTNB s’achèvera fin 2017
mais l’effort doit être maintenu
Trois ans, cʼest trop court. Il faudra continuer les travaux
au-delà de lʼannée 2017. Les actions ont commencé à faire
basculer le bâtiment dans le numérique et les enquêtes
que le PTNB a fait réaliser auprès dʼun grand nombre
de professionnels en témoignent. En particulier, les écarts
positifs en matière de taux dʼappropriation du BIM entre
les deux enquêtes de début et de fin dʼannée 2016, mettent
en évidence une accélération qui devrait se confirmer dans
les prochains mois : le niveau dʼadoption du BIM, toutes
catégories dʼacteurs confondues, progresse de 27% à 35% ;
un taux moyen dʼores et déjà significatif, avec des
contrastes importants : on note une progression rapide du
BIM chez les maîtres dʼœuvre dont le taux dʼappropriation
passe en quelques mois de 37% à 50%. La moitié
des concepteurs, architectes, ingénieurs, économistes…
intègrent désormais le BIM dans leur démarche, et vont
entraîner dans la foulée leurs partenaires.
Du côté des maîtres dʼouvrage, et même si nous ne restons
encore quʼà un taux dʼadoption du BIM de 26%, force est
de constater que les exemples de consultations où le maître
dʼouvrage impose lʼusage de la maquette numérique dans
les projets, sont de plus en plus nombreux, y compris pour
les projets de taille modeste. En nombre dʼappels dʼoffre
6
Les actions du PTNB doivent être
poursuivies sur chacune des priorités
Convaincre et donner envie
La maquette numérique et le BIM commencent à entrer
dans les mœurs pour une partie significative des acteurs
mais il reste encore une majorité de professionnels qui
ne s’y sont pas encore mis faute d’être convaincus que
c’est à leur portée et que cela leur est utile dans leurs
projets courants ; un gros effort de promotion du BIM et
de l’usage de la maquette numérique vers le plus grand
nombre possible de professionnels reste nécessaire.
Quʼil sʼagisse de construction neuve, de rénovation ou de
gestion/exploitation/maintenance, des premiers retours
dʼexpérience dʼusage du BIM par des TPE et PME
commencent à être disponibles ; il faut les analyser et
les promouvoir vers le grand public professionnel.
Le projet dʼAtelier BIM Virtuel (ABV) a rassemblé beaucoup
dʼacteurs et dʼorganisations professionnelles, soucieux
de comparer les approches traditionnelle et numérique,
précisément pour mieux comprendre les atouts et éventuelles difficultés dʼun passage au BIM ; cette formule qui
raccourcit le temps nécessaire à lʼacquisition des retours
1
Source TED Europa
dʼexpériences est certainement à dupliquer sur dʼautres
projets de construction ou de rénovation.
Lʼanalyse objective des coûts et bénéfices du BIM nʼen est
quʼà ses débuts ; les conclusions de lʼétude engagée par
le PTNB à la fin de lʼannée 2015 mettront en évidence
des premiers enseignements mais aussi la nécessité
dʼapprofondir lʼanalyse en sʼappuyant sur des retours de
plus en plus nombreux : il faut se garder de communiquer
trop rapidement sur des ordres de grandeur insuffisamment
étayés, sachant que les considérations économiques sont
souvent très différentes dʼun projet à lʼautre… mais tous
souhaitent être de plus en plus éclairés et donc lucides
sur ces questions.
Pour donner envie au secteur privé, le secteur public et
notamment lʼEtat devrait pouvoir donner lʼexemple ; plusieurs
administrations ont commencé à se lancer dans des opérations en BIM, quʼil faudrait encourager, accompagner et
promouvoir pour quʼelles se généralisent.
Globalement, un gros effort de valorisation et de promotion des travaux du PTNB reste à faire ; une première
série de conférences sera organisée en 2017 et permettra
de présenter les premiers résultats de ces travaux dans
quelques villes, à des acteurs locaux ; cet effort devra
se poursuivre un peu partout en France, en s’appuyant
sur les réseaux des professionnels et des pouvoirs
publics et en profitant de toutes les opportunités. L’espace
Pro du portail du PTNB devra monter en puissance pour
qu’on y trouve tout ce dont les professionnels ont
besoin de savoir pour se lancer dans le BIM.
Accompagner la montée en compétences
et susciter le développement des outils
et des services adaptés
Une fois que les professionnels sont convaincus et
ont envie de s’engager dans le BIM, il faut les aider à
passer à l’acte. Les difficultés sont certes techniques
et économiques car il faut investir et se former sur
des outils nouveaux et des applications en plein
développement ; mais elles sont surtout humaines car
la généralisation du BIM suppose des évolutions
importantes des pratiques professionnelles qui doivent
devenir beaucoup plus collaboratives : des centaines
de milliers d’acteurs, maîtres d’ouvrage, architectes,
ingénieurs, techniciens, entrepreneurs, artisans…
doivent être initiés à ces nouvelles méthodes
de travail
Montée en compétences
La formation au BIM des professionnels en activité est
une priorité absolue, or le recensement en cours au
sein du PTNB va très vraisemblablement confirmer que
l’offre actuelle de formation n’est pas encore vraiment
au niveau souhaité. Des efforts importants sont à faire
pour faire monter cette offre de formation au BIM en
puissance, tant en quantité qu’en qualité.
Des valises pédagogiques commenceront à être disponibles
courant 2017 et permettront de mettre gracieusement
à la disposition des formateurs des éléments pédagogiques
de référence ; ce qui accélérera la mise au point de
programmes de formation pertinents. Ces valises devront
être actualisées et complétées pour tenir compte des
retours dʼexpérience de plus en plus nombreux.
Au fur et à mesure du développement de l’offre de
formation, le besoin se fera sentir d’aider les professionnels à trouver la formule la plus adaptée à leur situation,
en s’appuyant sur des référentiels de compétences
et des outils d’autodiagnostic adaptés.
Le PTNB a souhaité soutenir une dizaine dʼinitiatives
territorialisées qui mobilisent des acteurs de la formation
professionnelle pour la mise au point de référentiels de
formation au BIM ou/et de formation de formateurs au BIM ;
ces projets mériteront dʼêtre suivis et valorisés auprès
dʼautres communautés territoriales.
Les espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles
qui seront retenus à la suite de lʼappel à projets en cours
ne se mettront en place que dans plusieurs mois et nécessiteront des efforts de suivi et de promotion afin quʼils tiennent
leurs promesses en matière dʼinitiation au BIM des acteurs
de terrain.
Outils et services
Le service en ligne d’aide au choix des outils du marché,
disponible sur le site du PTNB devrait être très utile
aux PME et TPE qui sont désemparées devant
le foisonnement de l’offre logicielle ; une actualisation
régulière du contenu de ce site et des adaptations
tenant compte des besoins des professionnels seront
nécessaires. Au-delà et pour accélérer rapidement l
e passage au BIM des petites structures du bâtiment,
la création d’une plateforme collaborative publique
a été décidée et son déploiement progressif constitue
un des plus gros enjeux des années à venir.
7
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
La plateforme collaborative du bâtiment à destination
des PME et TPE, mise au point par le CSTB dans le cadre
du PTNB, fera l’objet d’une campagne de promotion
à destination des professionnels de manière à piloter
la suite des développements prévus en fonction
des attentes prioritaires exprimées. Au-delà du cercle
restreint des professionnels associés au projet depuis
son origine, la mise à disposition d’un large public
professionnel de cette plateforme est un défi majeur du
PTNB : elle conditionne une accélération significative
de l’adoption des pratiques collaboratives par le monde
du bâtiment. L’année 2017 sera déterminante en
la matière. Au-delà des développements techniques
indispensables, un gros effort de communication et
de promotion sera nécessaire.
A lʼissue de la phase critique de bêta-tests, des décisions
importantes devront être prises pour le déploiement industriel et commercial de cette plateforme : les pouvoirs publics
et les professionnels auront à sʼinterroger sur la formule la
mieux adaptée à une exploitation pérenne dʼune plateforme
utilisée régulièrement par des centaines de milliers dʼacteurs.
La réussite à terme dʼune telle plateforme dépendra de la
capacité à y trouver des services à valeur ajoutée de plus
en plus nombreux et pertinents ; des attentes sʼexpriment
dʼores et déjà en la matière et vont faire lʼobjet de premières
investigations quʼil conviendra de poursuivre au-delà de
lʼannée 2017 : des travaux sont en cours pour permettre
aux maîtres dʼouvrage et à leurs maîtres dʼœuvre de publier
des Dossiers de Consultations dʼEntreprises (DCE) utilisant
la maquette numérique comme support des pièces
dématérialisées à fournir par les entreprises en réponse à
un appel dʼoffres ; la maquette numérique utilisée en
conception puis en construction doit pouvoir être transmise
en tout ou partie au commanditaire des travaux lors de
la réception de lʼouvrage, afin dʼassurer la continuité de
lʼinformation pendant toute la durée de vie du bâtiment, pour
toutes les tâches de gestion, dʼexploitation, maintenance ;
des travaux exploratoires ont commencé à mettre en
évidence la puissance de la maquette numérique pour
lʼinstruction du permis de construire et plus globalement
pour lʼaide au contrôle réglementaire… Toutes ces applications, très attendues par les professionnels, devront être
disponibles sur la plateforme collaborative.
En 2017, le carnet numérique de suivi et d’entretien
des logements fait l’objet d’un programme d’expérimentation destiné à confirmer la faisabilité technique et
économique de ce concept désormais applicable à tous
les logements neufs, à la condition que des textes
réglementaires en précisent les modalités et que des
opérateurs confirment à l’Etat leur capacité à mettre
en place les dispositifs opérationnels nécessaires.
L’accompagnement des déploiements de ce carnet numérique sera indispensable au moins pendant les premières années de montée en puissance des opérateurs.
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Installer un écosystème de confiance
La généralisation de l’usage du digital dans le bâtiment
nécessite de mettre au point les méthodes de représentation, d’échange et de stockage des informations
décrivant les bâtiments que les professionnels doivent
pouvoir utiliser en toute confiance pendant toute
la durée de vie des constructions
La normalisation doit sʼinscrire dans la durée : les travaux
engagés par le PTNB se situent dans le cadre dʼune feuille
de route collective qui prévoit de défendre les intérêts
et les savoir-faire français, et notamment des petites
structures TPE et PME, dans les instances de normalisation
européennes et internationales. Il faudra poursuivre
ces efforts.
Il n’y aura pas de généralisation de l’usage du BIM
et de la maquette numérique sans mise à disposition
des acteurs d’une bibliothèque d’objets génériques
standardisés suffisamment complète et régulièrement
mise à jour. Les travaux du PTNB ont démontré
la faisabilité de la mise au point d’une telle bibliothèque
d’objets, définis à partir d’un dictionnaire de propriétés
validées par une communauté d’experts, selon la
méthodologie de la norme expérimentale NF XP P07-150.
Il est indispensable que ces travaux se poursuivent
jusqu’à la mise au point d’un dispositif pérenne
d’alimentation de cette bibliothèque, associé à un modèle
économique qui en permettra un accès au plus grand
nombre de professionnels.
Des travaux ont été engagés pour étudier la faisabilité de
transposer les règles sʼimposant aux acteurs du bâtiment
(réglementation, règles de lʼart, normes…) en un ensemble
de logigrammes (règles logiques) faisant référence
aux composants de la maquette numérique et vérifiables
au moins semi automatiquement à lʼaide dʼun logiciel
de « supervision de contraintes » ; si cette faisabilité
se confirme, il sera essentiel dʼengager les travaux de
numérisation de lʼensemble du corpus de textes correspondant, et de susciter en parallèle le développement
des logiciels de supervision : cʼest un formidable enjeu
de simplification pour tous les professionnels, ainsi
quʼun énorme espoir de progrès en matière dʼassurance
qualité des bâtiments.
Conclusion
Les efforts des organisations professionnelles et des pouvoirs
publics, réunis au sein du PTNB, ont commencé à porter
leurs fruits mais doivent continuer pour espérer une généralisation des pratiques du BIM dans le bâtiment.
Des actions lourdes (valorisation des retours dʼexpérience,
soutien à la formation professionnelle, plateforme collaborative, carnet numérique, bibliothèques dʼobjets génériques)
se sont mises en place progressivement et monteront en
puissance dans les prochains mois ; il faudra les poursuivre
pour quʼelles atteignent leurs objectifs ambitieux de moyen
terme et rendent les services attendus par les TPE et PME
du secteur.
La mission du PTNB, quʼaucune des parties prenantes
nʼimagine sʼachever fin 2017, est dʼaccompagner le bouleversement induit par lʼarrivée du BIM et ce, au bénéfice
de lʼensemble des acteurs, en amont comme en aval de
lʼacte de construire. Les promesses du BIM, telles que
lʼamélioration de la productivité des acteurs et de la qualité
des bâtiments ne seront au rendez-vous, à la bonne échelle,
que sous réserve dʼune continuité de la mobilisation de tous.
Au regard de lʼaccélération constatée ces derniers mois,
nous pouvons être désormais confiants dans les perspectives dʼadoption du BIM par les différents acteurs et pour
tous les projets de construction ou de rénovation.
En parallèle, un soutien des bailleurs sociaux pour les encourager, non seulement à réaliser leurs nouveaux projets
en BIM, mais aussi et surtout à numériser leur parc existant
pourrait être un formidable levier pour faire basculer
lʼensemble de la filière à des méthodes de travail collaboratives en BIM. Certains bailleurs sociaux font dʼores et déjà
figure de pionniers en la matière. Cette généralisation de
lʼusage de la maquette numérique et du BIM au parc géré
par ces acteurs aurait des effets bénéfiques pour le logement
social et permettrait dʼen réduire les coûts dʼexploitation.
Cette exemplarité pourrait être étendue au parc de bâtiments
publics dont la numérisation faciliterait la rénovation et
engendrerait des économies significatives pour lʼEtat
et les collectivités locales en matière de gestion et de maintenance dʼun parc vieillissant et insuffisamment connu.
La transition numérique dans le bâtiment est la bienvenue
au regard des exigences des transitions énergétique
et environnementale ; les objectifs ambitieux imposés aux
bâtiments tant en matière de diminution des consommations
énergétiques que de réduction des émissions de gaz à effet
de serre nécessitent une grande disponibilité des données
relatives aux éléments de construction et aux équipements
techniques pour les études dʼoptimisation technico-économique préalables aux travaux de construction neuve ou de
rénovation. La maquette numérique est un support idéal
pour le stockage organisé de lʼensemble de ces données.
Au-delà des bâtiments, il conviendrait de sʼintéresser
aux applications du BIM dans les univers connexes, tels
que les ouvrages dʼart, les infrastructures de transport,
les réseaux de fluides et dʼénergie… A toutes les échelles
dʼaménagement, urbaine ou territoriale, les applications
de la maquette numérique doivent se développer.
Au-delà du BIM, il serait opportun dʼanalyser les défis que
va imposer lʼarrivée massive, dans la filière construction
comme dans les autres secteurs de lʼéconomie, des technologies disruptives que sont les objets connectés, lʼimpression
3D, la réalité augmentée ou/et virtuelle, la robotique,
le Cloud computing, lʼinternet mobile et dʼautres encore, qui
vont bousculer les pratiques professionnelles et les usages,
ainsi que lʼensemble des modèles économiques associés.
Des premiers guides ont été publiés à destination des
maîtres dʼouvrage et des équipes qui souhaitent sʼengager
dans une démarche BIM ; ces documents ont été très bien
accueillis et ont permis de commencer à rôder les pratiques
mais ils devront être complétés, au fil des retours dʼexpérience, par des éléments plus précis adaptés aux différentes
situations, ainsi que par des propositions dʼordre juridique
qui vont sʼavérer nécessaire en réponse aux interrogations
soulevées en matière de responsabilité des uns et
des autres.
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
AXE
A
La maquette numérique sʼest répandue dans le secteur de
la construction depuis plusieurs années mais son usage
reste limité. Quant à son intégration dans un processus BIM
(Building information modeling) permettant le travail collaboratif entre acteurs, elle est encore trop peu développée
en France. À peine quelques dizaines de projets sont
aujourdʼhui référencés.
Afin dʼaccompagner au mieux lʼensemble de la filière, et
notamment les nombreuses TPE et PME qui la composent,
la France a choisi la voie de lʼincitation pour généraliser
lʼusage de ces outils numériques dans le bâtiment. Mais ce
nʼest pas parce quʼil nʼy a pas dʼobligation quʼil ne faut pas
envoyer ce signal : il y a urgence à sʼengager dans cette
voie et à se former.
Ouverture Axe A
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Baromètre
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Analyse des coûts et bénéfices du BIM en vue d’une généralisation
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Atelier BIM Virtuel
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Accompagnement de maîtres d’ouvrage publics et privés pour la réalisation d’opérations
de constructions neuves ou de rénovation en maquette numérique et en BIM
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Accompagnement de maîtres d’ouvrage et de gestionnaires de patrimoine dans l’utilisation
du BIM et de la maquette numérique en gestion, exploitation, maintenance
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Portail du bâtiment numérique
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Avant de généraliser ces pratiques, il faut donc convaincre
et donner envie au plus grand nombre possible dʼacteurs
de tous types et en particulier aux maîtres dʼouvrage. Cʼest
à eux de prendre lʼinitiative de lancer leurs appels dʼoffres
en BIM. Si les majors du BTP et les grands groupes
dʼingénierie maîtrisent les outils numériques depuis le début
des années 2000 pour gagner des concours sur les grands
projets, notamment à lʼinternational, leur usage commence
tout juste à se développer sur des projets de taille plus
modeste. Mais ces opérations sont plus difficiles à repérer
car moins médiatisées. Le PTNB sʼemploie à repérer et
analyser les expériences en cours, afin de rendre visibles
les bonnes pratiques de lʼutilisation des outils numériques
et du processus BIM aux différents stades de ces projets.
Lionel Blancard de Léry
Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa)
« Sans envie, pas question d’avancer. Toute innovation génère des craintes qu’il faut dissiper.
Si le développement du numérique est encore embryonnaire dans la construction en France, l’élan est donné.
Nous constatons la curiosité de tous les professionnels pour ce sujet, même si des inquiétudes subsistent.
C’est pour moi l’axe prioritaire du Plan. »
Hervé de Maistre
Président, Association des industries de produits de construction (AIMCC)
10
« Il est indispensable de donner envie aux acteurs de la construction de s’engager dans la démarche numérique
car c’est loin d’être inné chez tous. Je comprends la double inquiétude de nos clients, les petites entreprises.
Une inquiétude stratégique liée aux changements induits par le numérique dans leur activité et l’inquiétude
liée à leur capacité à se lancer dans l’utilisation de ces nouveaux outils.
Le PTNB doit clarifier, banaliser, expliquer la maquette numérique et le BIM. »
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Axe A
Convaincre et donner envie
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Quant aux freins, ils restent liés au coût dʼinvestissement,
au manque de compétences et à lʼabsence de standard
des outils et surtout des protocoles. Ce dernier reproche
devenant très marqué (+ 7 points).
Pour ce qui concerne les pouvoirs publics, ils sont plus
fortement attendus sur lʼaction en faveur de lʼadoption
de standards, qui progresse de 4 points. La demande de
soutien à la formation lui stagne quant aux aides
financières, elle recule (- 4 points).
Baromêtre
Résumé
Le suivi des usages du numérique par les professionnels
de la construction répond au besoin indispensable dʼen
mesurer la progression et lʼimpact sur les métiers. Cʼest
lʼobjet de ce baromètre, conçu pour suivre périodiquement
lʼavancée de cette progression de lʼusage du numérique
chez les professionnels de la construction et aiguiller ainsi
les travaux du PTNB.
Enjeux
Qui utilise les outils numériques, comment, et à quel niveau
dʼéchange ? La perception quʼont les professionnels vis
à vis du numérique évolue tous les jours. Il nʼexiste pas
dʼindicateurs de mesure précis pour répondre à ces questions, apparemment simples. Voilà pourquoi le PTNB
a décidé dʼinterroger périodiquement les professionnels
du bâtiment à ce propos. Cette enquête statistique, menée
sur un échantillon représentatif et reconduite régulièrement,
est destinée à restituer un état des lieux réel des usages
et de la perception du BIM et de la maquette numérique
en général, et de lʼensemble de la démarche numérique
en particulier. Ce baromètre est donc autant le témoin
dʼune évolution quʼun moyen dʼorienter les actions dans
le bon sens.
Objectifs
Cette enquête menée de façon régulière traite de nombreux
indicateurs. Parmi eux, la progression globale de la connaissance et de lʼusage du BIM et de la maquette numérique
montre le résultat de lʼeffort global du PTNB. Lʼanalyse
des autres indicateurs cherche à mesurer aussi finement
que possible lʼimpact de la formation, des outils dʼaide métiers,
le niveau dʼusage des documentations, lʼinvestissement
dans les logiciels, lʼaccompagnement, les freins, les aides
attendues…
Communiqué à lʼensemble des professionnels du bâtiment,
un tel baromètre attire leur attention sur les progrès de leurs
confrères et leur donne envie de rejoindre le mouvement.
Le détail par profession leur sert dʼétalon pour se situer
dans leur famille métier.
Reprises par les organisations professionnelles, commentées
dans les médias, toutes ces informations participent
à rassurer tout comme à mobiliser les acteurs de tous
les métiers.
12
Méthode
Pour chaque enquête, un minimum de 1000 répondants est
exigé afin dʼobtenir des résultats cohérents et exploitables.
Ils sont répartis en 5 catégories professionnelles : maîtres
dʼouvrage, entreprises de BTP, maîtres dʼœuvre (architectes,
bureaux dʼétudes, économistes, contrôleur technique,…),
industriels et enfin gestionnaires de patrimoine. Pour
chacune, un minimum allant de 80 à 150 répondants
en fonction des catégories, est nécessaire pour qualifier les
résultats. Les questionnaires, dont lʼaccroche est adaptée
à chaque catégorie, sont administrés par plusieurs
campagnes dʼe-mails successives dont les adresses sont
extraites de bases de données qualifiées.
Résultats
Les deux premières enquêtes, réalisées en mars 2016 puis
en décembre 2016, montrent une grande cohérence et une
prise de conscience de plus en plus nette de la nécessité
de « franchir le pas » en travaillant en mode BIM.
Ainsi, sur neuf mois, le pourcentage de professionnels
déclarant ne jamais utiliser le BIM diminue fortement
(-8 points) même sʼil reste encore à un niveau élevé (65%) :
la transition numérique est en marche mais le chemin à
parcourir est encore long ! En parallèle, le niveau dʼadoption
du BIM, toutes catégories dʼacteurs confondues, progresse
de 27% à 35% ; un taux moyen dʼores et déjà significatif,
avec des contrastes importants. On note ainsi que 26%
des maîtres dʼouvrage déclarent désormais avoir adopté
le BIM. On constate également une progression rapide du
BIM chez les maîtres dʼœuvre dont le taux dʼappropriation
passe en quelques mois de 37% à 50%. Les concepteurs,
architectes, ingénieurs, économistes… intègrent désormais
de plus en plus régulièrement le BIM dans leur démarche,
et vont entraîner dans la foulée leurs partenaires.
Ce phénomène dʼadoption progressive du BIM est conforté
par lʼanalyse de lʼimage du BIM auprès des professionnels
qui progresse positivement et est vécue comme une évolution nécessaire. Dans les qualificatifs utilisés, les aspects
positifs progressent significativement, comme intéressant
(+ 5 points) réelle nouveauté (+ 5 points) ou utile (+ 2
points). Alors que les aspects négatifs reculent : coûteux
(- 7 points), marketing (- 3 points), inutile (- 2 points). Enfin,
la volonté de se former au BIM et à la maquette numérique
progresse de 5 points, atteignant la moitié des personnes
interrogées.
A noter enfin que de plus en plus de professionnels (39%)
souhaiteraient que les pouvoirs publics fassent évoluer
la réglementation de manière à encourager lʼusage du BIM.
Agenda
Les résultats du premier baromètre ont été publiés en mai
2016. Ceux du deuxième le seront en février 2017.
Un troisième baromètre devrait être disponible fin 2017.
PERSPECTIVE
Fin 2014, seuls quelques "précurseurs" utilisaient le BIM. Aujourd’hui plus du tiers des professionnels français
ont commencé à utiliser le BIM. On est au delà du "taux de maturité précoce" de 18 % défini par le scientifique
E.M. Rogers dans la diffusion des technologies, un niveau d’inflexion important qui voit définitivement
basculer une famille d’utilisateurs dans de nouveaux usages.
Catherine Jacquot
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA)
« Cet observatoire doit être mené dans la durée.
Il mesure les évolutions et incite les acteurs à participer au mouvement de d’avancée du numérique.
C’est important pour savoir où nous en sommes et définir les directions à prendre. »
Michel Droin
Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB)
« Il était temps que nous ayons enfin des chiffres valides.
Ça me chiffonnait de voir dans certaines études les acteurs du bâtiment passer pour des analphabètes
vis-à-vis de la transition numérique. »
Le taux d’usage moyen du BIM progresse de 11 % à 13 %. La progression
est très marquée chez les maîtres d’œuvre (+ 9 points).
La preuve qu’ils l’intègrent désormais davantage dans leur démarche.
13
Axe A
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Analyse des coûts et bénéfices du BIM
en vue d’une généralisation
Cette étude technico-économique vise à définir et mesurer
lʼapport réel de la maquette numérique et de la démarche
BIM à toute la chaîne de valeur de lʼacte de construire.
Confiée à des consultants indépendants spécialisés dans
lʼanalyse prospective, elle se détaille en quatre phases.
Enjeu
Combien coûte véritablement la mise en place dʼune démarche BIM ? Et surtout combien rapporte-t-elle à lʼensemble de ses intervenants ? Dans les faits, la mesure réelle
du retour sur investissement (RSI) du numérique est encore
assez peu précise dans le secteur de la construction. Trop
souvent des chiffres fantaisistes circulent. Pour certains
experts, lʼéconomie réalisée varierait de 5 % à 10 %.
Pour dʼautres elle atteindrait les 30 %. Une chose est sûre
: à ce jour personne ne possède de données fiables car
les sources varient, les projets sont tous différents et
dépendent dʼun très grand nombre de facteurs.
Cʼest pour y voir clair, situer la France par rapport aux autres
pays européens, mettre en avant une certaine confiance
dans les chiffres et éventuellement définir une méthode
économique opérationnelle la plus proche de la réalité, que
le Plan a décidé de lancer cette étude.
Objectifs
Lʼaction est conduite à partir dʼun état des lieux des opérations
BIM déjà réalisées ou en cours de déroulement en France
ou en Europe. La première phase consiste à cerner et mieux
comprendre comment nos voisins européens les plus avancés
ont développé le BIM ; et ainsi détailler les gains quʼils en
ont tirés, les meilleures pratiques quʼils notent autant que
les risques potentiels dʼéchec dus à une diffusion large
ou mauvaise du numérique. Vient ensuite le temps, en
deuxième phase, de réaliser la même analyse auprès
des acteurs du secteur français et de lʼaxer davantage sous
un angle technico-économique. Puis, avec la phase 3, il sera
temps de porter lʼattention sur des projets réels, pour en
mesurer finement les retours, les avantages et les risques
technico-économiques réellement rencontrés. Cʼest à partir
de ces trois phases que sera établi le bilan complet de
la phase 4. Elle proposera un outil opérationnel de mesure
autant que dʼaide à la décision. Un outil opérationnel
pour que, chiffres à lʼappui, lʼensemble des acteurs de
14
la construction désirant investir le numérique puissent en
mesurer lʼintérêt dans leur structure. De nombreux objectifs
sont assignés à lʼétude selon la phase quʼils concernent.
Résultats
Agenda
Les résultats et le bilan final feront lʼobjet dʼune publication
fin 2018.
Méthode
Lʼappel dʼoffres, lancé fin 2016, a permis de sélectionner
un prestataire pour réaliser les quatre phases. Chacune
fait lʼobjet dʼun suivi et de validations par étape, au fur et
à mesure de lʼavancement.
En phase 1, lʼanalyse économique sʼappuie sur des retours
dʼexpériences européennes. Les pouvoirs publics des pays
étudiés (10 au maximum) sont en train ou ont déjà instauré
une politique réglementaire et financière pour diffuser le numérique auprès des professionnels du bâtiment. Lʼobjectif
est de recenser leurs actions et dʼen analyser les retours
économiques pour les extrapoler au cas français. Aussi bien
les réussites présentant des gains en efficience que
les échecs risquant de générer des coûts supplémentaires
ou de la complexité dans lʼacte de construire.
La phase 2 suit le même schéma centré sur le secteur
du bâtiment français : identifier les attentes des acteurs
nationaux puis évaluer les potentiels dʼamélioration économique offerts par le BIM tout au long de la chaîne de valeur
de lʼacte de construire. Depuis la conception jusquʼà
la réception du bâtiment.
La phase 3 sʼappuie sur une dizaine de cas réels en
France, présentant un éventail représentatif de différentes
opérations types : public ou privé, résidentiel ou tertiaire, collectif ou individuel. Il sʼagit, dʼune part de vérifier les résultats
des deux phases précédentes, dʼautre part de réaliser
des études technico-économiques selon plusieurs scénarios,
situations ou points de vue dʼacteurs. La méthodologie mise
au point pourrait ensuite, à terme, permettre de bâtir
des scénarios types dʼanalyse des coûts qui soient transposables à dʼautres projets ultérieurs.
La phase 4 dresse le bilan des trois premières phases.
Les services de lʼÉtat disposeront alors dʼun document
synthétique directement exploitable pour servir dʼaide à la
décision. Il reprendra les méthodologies et les principaux
résultats de lʼétude et proposera des indicateurs et des
chiffres clés pour aider à élaborer un contexte réglementaire
prévisible à lʼhorizon 2018-2020, notamment sur les évolutions
et les exigences environnementales ou énergétiques de
la prochaine réglementation environnementale.
Le marché a été notifié le 23 novembre 2016 à un groupement solidaire composé de Kyu Lab (mandataire) et ACTH.
Lʼétude a été lancée le 12 décembre 2016 pour une durée
de 22 mois. Son rendu est prévu pour octobre 2018.
PERSPECTIVE
Cette mise à disposition de cas pratiques d’utilisation réelle du BIM et de la maquette numérique sur
des projets en France et en Europe permettra aux acteurs de la construction de mieux appréhender l’apport
du numérique dans leurs métiers en quantifiant techniquement et économiquement les bénéfices et le retour
sur investissement à en attendre.
Pierre Esparbes
Président du comité Construction de la Fédération française de l'assurance (FFA)
« Cette étude est indispensable pour que chaque acteur direct et indirect dispose d’une analyse globale
de l’apport du numérique pour lui et l’ensemble de la profession.
Car l’efficacité doit être collective, et non pas individuelle. Or à ce jour, il n’existe pas d’étude sur le BIM
et la maquette numérique qui soit transversale et globale. »
Ludovic Vaz
Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie
« La mise en avant du retour sur investissement du BIM est une action clé.
L’investissement que représente pour le client le passage au BIM est conséquent,
il faut donc que la filière lui montre qu’il y a un ROI intéressant. »
« Le retour sur investissement du BIM est encore mal évalué. Seule l’étude réalisée par McGraw Hill Construction en 2013 montre
que 47 % des professionnels dans le monde l’évaluent à l’époque entre 0 % et 25 %.
Personne ne connaît réellement sa valeur en France aujourd’hui. »
RSI du BIM perçu par les maîtres d'œuvre (selon le niveau d'engagement BIM)
Source : McGraw Hill Construction, 2013
15
Axe A
Résumé
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Résultats
Atelier BIM virtuel
Résumé
Ce projet porté par lʼUnion sociale pour lʼhabitat consiste à
reprendre entièrement, en mode BIM, un projet déjà
construit de façon traditionnelle avec des petites entreprises
(TPE et PME). Le retour dʼexpérience comparatif des deux
approches vise à mieux comprendre les apports du numérique ainsi que les freins ou difficultés quʼil induit chez
les acteurs de la construction.
Enjeu
Comment comparer vraiment un projet traditionnel avec un
projet entièrement numérique ? Et savoir si le BIM est une
véritable source de progrès et non pas un atout théorique.
Pour cela, rien de mieux que de « refaire le match »,
comme le font les sportifs. Cʼest lʼidée de cet Atelier BIM
virtuel (ABV) où chaque mot est important.
Cʼest dʼabord un atelier, car il rassemble tous les acteurs de
lʼacte de construire et en explore les échanges collaboratifs.
Il fait ensuite référence au BIM, à ses processus dʼéchange
en niveau 2, aussi bien ses méthodes, outils, savoir-faire,
avantages et opportunités que ses contraintes, difficultés et
freins. Rappelons quʼen BIM de niveau 2, les maquettes de
lʼABV sont produites à partir des différents logiciels métiers
de lʼarchitecte, des bureaux dʼétudes, de lʼéconomiste…
Les maquettes numériques et les documents associés ou
liés sont stockés sur une plateforme collaborative qui constitue la base dʼinformations partagées. Le maître dʼouvrage
ainsi que tous les acteurs du projet peuvent ainsi consulter
les données, les utiliser pour communiquer, vérifier et traiter
différents cas dʼusage.
Enfin lʼatelier est virtuel, car cʼest une simulation pour refaire
un projet de logements existant et déjà réalisé en lots séparés, de manière « classique », à savoir sans utiliser le BIM.
Cette expérimentation menée en vraie grandeur pendant
9 mois réunit plus dʼune centaine de participants, dont 29
organisations professionnelles et principalement des TPE et
des PME, autour dʼune opération courante de 30 logements.
Objectifs
Toutes les organisations professionnelles de lʼacte de
construire et dʼexploiter (maîtrise dʼouvrage, maîtrise dʼœuvre,
entreprises, industriels, exploitants) sont concernées.
Cette implication est essentielle, chacune pourra alors
16
bénéficier des retours dʼexpérience de lʼopération sur
son activité propre et sur ses échanges avec ses partenaires.
Lʼobjectif est donc triple :
- Pour chacune, il sʼagit dʼabord dʼidentifier « lʼétat de lʼart
du BIM, dans la vraie vie, aujourdʼhui » qui leur sert à
conduire une telle opération de construction. Elles ont ainsi
les moyens dʼétablir une comparaison entre leur approche
« classique » et lʼapproche BIM.
• Cela aboutit à réaliser une synthèse des retours dʼexpérience, des apports, mais aussi des interrogations, freins
ou difficultés induits par cette nouvelle pratique.
• Enfin, elles pourront partager ensemble et diffuser métier
par métier les résultats de leurs analyses.
Toutes les phases du projet sont couvertes : de la programmation à la conception, de la construction à lʼexploitation,
et enfin de la déconstruction au recyclage.
Agenda
LʼAtelier BIM virtuel aboutit à mesurer qualitativement les
progrès ou les reculs provoqués sur le projet architectural
réalisé par lʼOPH CDA de La Rochelle, comme sʼil avait été
construit en mode BIM. Ces résultats témoignent de lʼétat
de lʼart actuel et en vraie grandeur du BIM tel quʼil est pratiqué
aujourdʼhui en utilisant les différents outils disponibles.
Il en découle une comparaison entre lʼapproche traditionnelle
et lʼapproche BIM de ce projet, dans toutes ses dimensions.
Cette synthèse prend la forme de retours dʼexpérience qui
identifient les atouts et les freins. Ils sont mis à la disposition
de tous les professionnels de la construction, pour quʼils en
partagent largement les résultats.
Lancé à lʼété 2016, lʼABV sur lʼimmeuble de lʼOPH CDA de
La Rochelle est en cours. Lʼexpérimentation devant durer
neuf mois, les résultats finaux seront publiés au plus tard
au cours de lʼété 2017.
Axe A
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
PERSPECTIVE
Un effort complémentaire est prévu pour aller plus loin dans le retour d’expérience en approfondissant
le domaine de la partie exécution, et en éditant des fiches synthétiques explicitant les enseignements
du projet ABV.
Christophe Boucaux
Directeur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales, Union sociale pour l’habitat (USH)
Méthode
LʼAtelier BIM virtuel est un cadre de travail collaboratif
qui fonctionne sans réaliser lʼouvrage. Son objectif est
de simuler le fonctionnement des processus numériques,
de produire des analyses et des synthèses, afin de tester
des scénarios ou de réaliser des focus sur des points
particuliers. Cette méthode sert de base pour comparer
ce nouveau processus à lʼapproche traditionnelle et mettre
en évidence les bénéfices, les difficultés et les freins. Elle
vise dʼabord à proposer des réflexions sur les organisations
et les modes de travail afin dʼoptimiser le fonctionnement
en BIM, ensuite mettre en évidence les nouvelles pratiques
qui en découlent, enfin aboutir à des retours dʼexpérience
par métiers et par phases.
En partant dʼun cas de projet déjà réalisé avec une méthode
traditionnelle, lʼABV se conçoit comme une rétro-ingénierie
ou rétro-conception pour :
• retracer étape par étape comment cela devrait ou pourrait
être réalisé autrement en BIM ;
• simplifier les travaux alors que l'ouvrage est déjà conçu,
réalisé et exploité ;
• gagner du temps dans les travaux réalisés par différents
métiers ;
• produire des études comparatives.
Pour cette expérimentation, le programme retenu est
la résidence de 30 logements Saint-Éloi, labellisée BBC
Effinergie et édifiée à La Rochelle en lots séparés. LʼOffice
Public de l'Habitat de la Communauté d'Agglomération
de La Rochelle (OPH CDA) lʼexploite depuis 2012.
« C’est une action bien réelle et indispensable pour observer, sur un cas réel,
comment les outils numériques fonctionnent dans la « vraie vie ». Cette action est très mobilisatrice.
Tous les professionnels sont motivés. Nous les écoutons et en tirons collectivement
de nombreux enseignements. Ce cas pratique sert d’exemple et de test en vraie grandeur. »
Michel Droin
Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB)
« Grâce à l’exercice, on sait désormais quoi exiger de la maîtrise d’œuvre en termes de données
pour répondre avec plus de pertinence. »
Édifiée traditionnellement, la résidence Saint-Éloi construite en 2012 par l’OPH CDA de La Rochelle fait actuellement l’objet
d’une étude de rétro ingénierie ou rétro conception. Baptisé Atelier BIM virtuel, ce travail qui réunit tous les intervenants
vise à évaluer les atouts et les écueils du numérique si sa réalisation avait été effectuée en mode BIM.
17
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Lʼappel à projets pour lʼutilisation du BIM et de la maquette
numérique sur des ouvrages existants a suscité quinze
candidatures. Le jury, réuni en décembre 2016, a retenu
sept projets qui apporteront un retour dʼexpériences concret
sur des opérations de numérisation et de modélisation
des ouvrages existants afin dʼen tirer des enseignements
sur les plans technique, méthodologique et financier.
Les opérations de réhabilitation de logements retenues, très
variées, vont de 54 logements sociaux à une maison de
retraite privée, en passant par un château.
Côté équipements publics, deux communes seront subventionnées pour la transformation dʼun ancien magasin en
Accompagnement de maîtres d’ouvrage
publics et privés pour la réalisation d’opérations
de constructions neuves ou de rénovation
en maquette numérique et en BIM
Résumé
Un appel à projets a été lancé auprès de maîtres dʼouvrage
publics et privés pour mener des opérations pilotes de
construction neuve employant la maquette numérique
depuis la programmation jusquʼà lʼexploitation. Un deuxième
appel à projets invite les maîtres dʼouvrage à expérimenter
des techniques numériques pour la rénovation.
Enjeu
Les appels dʼoffres intégrant le BIM dans leur cahier
des charges ne se développent en France que depuis 2015.
Aujourdʼhui, 5 à 6 % des consultations recourent au BIM.
Les professionnels se posent encore de nombreuses
questions sur lʼutilisation de la maquette numérique dans
les opérations de construction neuve, mais aussi sur
la numérisation et la modélisation des ouvrages existants.
Pour encourager les maîtres dʼouvrage à imposer la maquette
numérique dans leurs projets, un accompagnement méthodologique, à la fois technique, opérationnel et organisationnel,
est indispensable. De plus, il est nécessaire dʼobtenir des
retours dʼexpériences concrets dʼopérations menés en BIM
afin dʼen tirer des enseignements utiles à tous.
Objectifs
Dans le neuf, lʼobjectif est dʼexpérimenter lʼusage de la maquette numérique à tous les stades de développement
du projet, sur des cas réels dʼopérations en cours de
lancement. Le PTNB a souhaité mener des projets expérimentaux sous forme dʼopérations pilotes afin dʼexaminer
les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette
numérique. Les maîtres dʼouvrage doivent sʼengager
à réaliser une opération en maquette numérique, de la programmation à lʼexploitation/maintenance. Il sʼagit de suivre
des ouvrages de différentes natures : logements collectifs
et individuels sous maîtrise dʼouvrage publique et privée,
équipement public pour une collectivité, tertiaire privé.
Dans lʼexistant, le scanner 3D se répand pour numériser les
ouvrages. Outre cette technique, le PTNB souhaite soutenir
18
des projets faisant appel à dʼautres technologies comme
des applications sur tablette, lʼintégration de photos ou
autres informations dans la maquette numérique. Lʼobjectif
est de généraliser lʼusage du numérique via la récupération
puis lʼintégration dʼinformations par tous les professionnels.
centre médical et crèche et la réhabilitation dʼun groupe
scolaire. Enfin deux opérations de réhabilitation de bureaux
privés font partie de la sélection.
Agenda
Lʼappel à projets « construction neuve » publié le 30 juin
2015 a été clôturé le 2 novembre 2015. Le jury a sélectionné
huit projets début décembre 2015.
Lʼappel à projets « ouvrages existants » publié le 1er juillet
2016 a été clôturé le 30 septembre 2016. Le jury sʼest réuni
le 15 décembre 2016 et a sélectionné sept opérations.
PERSPECTIVE
Les opérations pilotes menées avec des maîtres d’ouvrage volontaires devraient encourager les autres
à se lancer aussi, en s’appuyant sur les enseignements tirés de ces premières expériences.
Méthode
Le PTNB a publié mi-2015 un premier appel à projets
auprès des maîtres dʼouvrage publics et privés ainsi quʼaux
constructeurs de maisons individuelles impliqués dans
la réalisation de bâtiments neufs sous maquette numérique.
Cette expérimentation, à partir dʼopérations pilotes, permet
dʼanalyser les conditions réelles de mise en œuvre de
la maquette numérique sur une opération, les bénéfices et
les difficultés rencontrées par les différents acteurs.
Le deuxième appel à projets, lancé début 2016, sʼadresse
aux maîtres dʼouvrage publics et privés qui souhaitent
lancer sur le territoire français des opérations de rénovation
ou de réhabilitation, à lʼaide dʼune maquette numérique
alimentée par un processus BIM.
Sur l’opération de construction de 19 logements sociaux collectifs à Petit Mars (Loire-Atlantique), d’Habitat 44,
la démarche BIM a renforcé le travail collaboratif entre les acteurs et permis de maîtriser les objectifs.
Résultats
Huit projets, parmi trente candidats, ont été récompensés
en décembre 2015 au terme de lʼappel à projets dédié à
lʼaccompagnement de maîtres dʼouvrage en construction
neuve : quatre projets de logements collectifs, deux projets
de maisons individuelles, un gymnase et un immeuble de
bureaux privé. Sur ces opérations, la démarche BIM
a renforcé le travail collaboratif entre les acteurs et assuré
une meilleure maîtrise des objectifs. Lʼobservation en temps
réel de ces projets permet dʼévaluer les besoins de montée
en compétence de la filière au travers de TPE et PME
volontaires représentatives. Les besoins identifiés concernent notamment le travail collaboratif et les revues de
projet, les évaluations techniques à partir des maquettes
numériques, la prévention et la gestion des détails techniques
et des interfaces entre corps dʼétat, la simulation et le suivi
du déroulement de chantier par lʼentreprise générale, lʼaide
à la décision grâce aux outils numériques innovants.
Afin de généraliser la transition numérique dans le bâtiment, il est indispensable de développer la maquette numérique
et le BIM sur les ouvrages existants
19
Axe A
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Résumé
Des opérations pilotes, menées avec des maîtres dʼouvrage,
des gestionnaires de patrimoine, dans les conditions réelles
de mise en œuvre de la maquette numérique et du BIM en
phase dʼexploitation, vont préciser le potentiel et identifier
les freins à la généralisation du BIM pour la gestion-exploitation-maintenance (GEM).
Enjeu
Le BIM est de plus en plus utilisé en phase de conception
et de construction des bâtiments mais encore peu durant
leur exploitation. Cʼest pourtant lʼétape la plus longue dans
la vie dʼun ouvrage et elle représente plus de 75 % du coût
global dʼun bâtiment.
Au gré des changements de propriétaire, de gestionnaire,
dʼutilisateur, voire dʼusage, lʼinformation sur le bâtiment est
difficile à récupérer.
Alors pourquoi ne pas prolonger lʼusage de la maquette
numérique après la livraison du bâtiment pour en faire
un outil de gestion et dʼexploitation en utilisant les informations
des phases de conception et de construction ? Au-delà
des projets neufs conçus et réalisés en BIM, la maquette
numérique deviendra alors un outil dʼexploitation du
patrimoine existant. Il reste cependant des difficultés
à résoudre, comme la gestion des données numériques
sur tout le cycle de vie du bâtiment pour que les informations
restent accessibles, fiables et exploitables malgré lʼévolution
des systèmes utilisés.
Objectif
Trop peu dʼopérations sont actuellement gérées et exploitées
en BIM. Ce nʼest pas suffisant pour en tirer des enseignements généralisables. Le PTNB mène cette expérimentation sous forme dʼopérations pilotes afin dʼexaminer
les conditions réelles de mise en œuvre de la maquette
numérique et du BIM en phase de gestion, dʼexploitation
ou de maintenance (GEM).
20
Méthode
Lʻappel à projets dʼexpérimentation de lʼusage du BIM
et de la maquette numérique en gestion, exploitation,
maintenance est lancé à destination des maîtres dʼouvrage
publics et privés et de gestionnaires de patrimoines.
Il sʼagit dʼobserver comment constituer une maquette
numérique GEM par rapport à un usage donné, et de
comprendre la gestion en temps réel, à toutes les étapes, de
plusieurs types de bâtiments avec la maquette numérique
et le BIM : logements collectifs neufs ou existants opérés
par une maîtrise dʼouvrage publique ou par un gestionnaire
de patrimoine privé, logements individuels neufs ou existants réalisés par un constructeur de maisons individuelles,
équipements publics gérés par une collectivité, bâtiments
tertiaires suivis par des gestionnaires de patrimoine privés.
Axe A
Accompagnement de maîtres d’ouvrage
et de gestionnaires de patrimoine dans
l’utilisation du BIM et de la maquette numérique
en gestion, exploitation, maintenance
PERSPECTIVE
Le BIM constituera une source d’amélioration de qualité et d’optimisation des coûts tout au long de la vie
du bâtiment.
Résultats
Les enseignements tirés de lʼexpérimentation seront
regroupés sous forme de guides et de recommandations à
destination des acteurs de la construction et de lʼimmobilier,
notamment des conseils pour lʼarchivage des opérations
et la traçabilité des interventions sur des bâtiments du
patrimoine public, des cahiers des charges dʼapplications
génériques pour les gestionnaires de parc de bâtiments.
Agenda
Lʼappel à projets dʼexpérimentation a été publié le 3 février
2017 et sera clos le 7 avril 2017.
La maquette numérique de gestion et de maintenance d'un ouvrage : un point de départ pour développer des outils de gestion
quotidienne autour de la vie de l'ouvrage.
21
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Résumé
Le site Internet www.batiment-numerique.fr accompagne
lʼavancée des travaux du PTNB.
Il est accessible gratuitement à tous les professionnels.
Enjeux
Pour sensibiliser les acteurs de la construction à la transition
numérique en leur délivrant un message commun, quoi de
mieux quʼun site Internet accessible à tous et permettant de
consulter les bonnes pratiques, les documents explicitant
les concepts et les démarches, les références dʼacteurs
et de logiciels... ?
Objectif
Pour convaincre le plus grand nombre de professionnels
du bâtiment et leur donner envie de se lancer dans cette
démarche, le PTNB sʼappuie sur lʼanimation dʼun portail du
bâtiment numérique. Ce site Internet valorise les actions
menées et promeut les résultats des travaux. Dans lʼordre,
il sʼagit dʼabord dʼanalyser des expériences en cours
de construction neuve et de rénovation utilisant les outils
numériques, et dʼen tirer les enseignements les plus clairs
possibles en termes dʼinvestissements nécessaires et
de bénéfices (coûts, délais, qualité...). Ensuite de mettre
en évidence les bonnes pratiques numériques et des kits
pédagogiques de sensibilisation.
Méthode
Dès son lancement le PTNB a ouvert le portail www.batiment-numerique.fr. Ce site Internet accessible gratuitement
propose à tous les acteurs dʼaccéder aux bonnes pratiques
de maquette numérique et du BIM dans les projets de
construction/rénovation/gestion. Il leur permet aussi de
suivre lʼévolution de lʼappropriation des outils numériques
par les professionnels afin de répondre aux questions
des acteurs en matière dʼutilisation de ces outils (maîtres
dʼouvrage, maîtres dʼœuvre ...) en sʼappuyant sur des kits
pédagogiques adaptés. Enfin, et surtout, il rassemble
tous les documents de référence : définitions, guides,
recommandations, exemples résultant des actions lancées
par le PTNB, dans une rubrique dédiée : « Espace Pro ».
Résultats
Le portail www.batiment-numerique.fr est conçu pour répondre
aux attentes de tous les professionnels de la construction
curieux de transition numérique. Plusieurs onglets sont
proposés.
Lʼonglet PTNB, première rubrique du site, rappelle la genèse
et les objectifs du Plan transition numérique dans le bâtiment, depuis la création de la mission sur le numérique
appliqué au bâtiment, confiée à Bertrand Delcambre par
la ministre du logement Sylvia Pinel en juin 2014, jusquʼau
lancement du PTNB six mois plus tard.
Lʼonglet Actions est organisé selon les trois axes du Plan
(Convaincre et donner envie, Accompagner la montée
en compétences et développer des outils adaptés, Apporter
de la confiance dans le numérique). Les actions menées
par le PNTB avec ses partenaires sont détaillées dans
cette deuxième rubrique du site. Afin de mieux comprendre
lʼétat des lieux du BIM en France, le PTNB utilise le portail
www.batiment-numerique.fr pour interroger périodiquement
les professionnels du bâtiment sur leurs pratiques. Les enseignements de ces enquêtes sont diffusés sur le site via
le « Baromètre du numérique ».
En plus de sa fonction de communication, le site a vocation
à accueillir tous les livrables du PTNB utiles aux professionnels, dans la rubrique « Espace Pro ». Les différents livrables
des actions y sont disponibles.
Dernier onglet, Référents territoriaux donne accès à
un réseau national sʼappuyant sur les entités territoriales
des organisations professionnelles et sur les initiatives
locales les plus avancées en matière de numérique. Cʼest
un autre grand défi : assurer la montée en compétences
des professionnels qui se fera notamment via les plateformes
collectives hébergées par des clusters de la construction et
autres technopôles dans les régions. Pour lʼheure, les internautes y trouvent des appuis et des conseils de leurs organisations professionnelles près de chez eux. Sur une carte
de France sont indiqués les contacts de personnes disponibles et compétentes sur le numérique dans leur métier.
Enfin, le site dispose dʼun extranet qui facilite lʼéchange et
le stockage des documents de travail du comité de pilotage,
du comité technique et des groupes de travail du PTNB.
Le portail du bâtiment numérique accompagne un plan de communication (conférences, animations, média,
salons…) qui présente les actions du PTNB et les résultats des travaux mis à la disposition de l’ensemble
des professionnels.
Gilles Charbonnel
Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie
et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil)
« Un guichet unique est toujours utile. Le site est aujourd’hui essentiellement consacré aux actions du PTNB.
Il faut qu’il se transforme pour devenir un véritable site portail. »
David Morales
Président de l’Union nationale artisanale des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation, Capeb
(Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment)
« Le site Internet est un moyen de communication indispensable. Il s’enrichit au fil des actions engagées
par le PTNB et devient ainsi de plus en plus touffu. Pour aider les artisans à s’y retrouver,
nous faisons des liens depuis le site Internet de la Capeb. »
Agenda
Lancement de lʼanalyse des besoins : mars 2015.
Première mise en ligne : 30 juin 2015
22
PERSPECTIVE
Page d’accueil du site
23
Axe A
Portail du bâtiment numérique
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
AXE
B
Accompagner la montée en compétences et développer des outils adaptés
Une fois que les professionnels sont convaincus et ont
envie de sʼengager dans la transition numérique, il faut les
aider à passer à lʼacte. La première difficulté est financière.
Lʼinvestissement dans les actions de formation et lʼéquipement en machines et logiciels des postes de travail reste
coûteux, notamment pour les TPE et PME.
En réponse, le PTNB sʼefforce de sensibiliser les professionnels à lʼimportance du numérique et du BIM. Il cherche
également à soutenir le développement de formations
de qualité. Des centaines de milliers dʼacteurs, architectes,
ingénieurs, techniciens, entrepreneurs, artisans, doivent
être initiés à la pratique de la maquette numérique et
aux nouvelles méthodes de travail collaboratif quʼengendrent
le BIM. Et il faut bâtir des cursus leur permettant de
sʼapproprier ces savoir-faire dans des conditions adaptées
aux petites structures.
En parallèle, le PTNB a la volonté dʼaider les professionnels
à faire les choix dʼoutils logiciels les plus adaptés à leurs
besoins et à leurs métiers. Pas facile, pour un professionnel
de sʼy retrouver lorsque chaque semaine de nouvelles
applications apparaissent sur le marché !! Par son action,
le PTNB entend orienter lʼoffre logicielle dans le sens des
besoins exprimés par les professionnels, et principalement
à destination des TPE et PME.
Pour cela, il entreprend notamment une action structurante
dont lʼobjectif est le développement dʼune plateforme collaborative de gestion de projets en BIM adaptée aux besoins
des TPE/PME.
25
Appel à projets : initiatives des territoires pour une montée en compétence des professionnels 26
Laurent Ortas
Président de la commission BIM, Association française des industries des produits de construction (AIMCC)
Recensement des formations et benchmark
28
Référentiel de compétences BIM et outil d’autodiagnostic
30
Valises de sensibilisation
32
Appel à projets : espaces de construction collaboratifs fixes ou mobiles dans les territoires
34
Souheil Soubra
Trophées de la transition numérique du bâtiment
36
Directeur Technologies de l’information, Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)
Besoins des professionnels en services logiciels
38
Cartographie des logiciels
40
Plateforme collaborative du bâtiment pour les TPE/PME
42
Expérimentation du carnet numérique de suivi et d’entretien
44
Dossier de consultation des entreprises (DCE) numérique
46
Guide des outils et logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants
48
« Des formations ont déjà été lancées par l’AIMCC et le CSTB pour aider les industriels
à comprendre les enjeux du BIM pour leur profession, à comprendre comment leurs informations
sur les produits sont manipulées par les logiciels de BIM. »
« Je vois deux enjeux majeurs. D’une part, il faut absolument que les petites structures
suivent le mouvement. S’il y a un décrochage dans la chaîne, c’est la qualité du bâtiment
qui sera impactée. D’autre part, il faut que la maîtrise d’ouvrage soit le moteur de la transition.
Elle mérite être accompagnée car sa prise de conscience est encore récente. »
Ludovic Vaz
Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie
24
« Pour notre part, d’après une étude réalisée par l’0bservatoire paritaire des métiers du numérique,
de l’ingénierie, des études et du conseil et des métiers de l’évènement [Opiiec],
il sera nécessaire de former 80 000 salariés des entreprises d’ingénierie d’ici 2020. »
25
Axe B
Accompagner la montée en compétences
et développer des outils adaptés
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
système) intégrant un outil spécifique BIM game et des
contenus pédagogiques.
Le projet FIBIM est porté par le CSTB Formations (avec
les entités Domolandes, Tipee et Astus Construction).
Il sʼagit de développer des formations qui font monter en
compétence la maîtrise dʼouvrage et la maîtrise dʼœuvre,
ciblées sur les compétences interdisciplinaires en ingénierie
concourante dans le cadre de projets BIM.
Le projet GP-BIM+ porté par lʼUniversité Blaise Pascal
propose des formations aux niveaux 4 (Bac Pro), 3 (BTS)
et 1 (ingénieur) pour la montée en compétence sur le BIM
et la gestion « patrimoniale ». Seront produits des contenus
pédagogiques ainsi que des maquettes numériques, supports
des formations.
Le projet Maquette numérique et TPE, piloté par lʼAgence
de valorisation de la recherche universitaire du Limousin
(Avrul), vise à former artisans et TPE au dessin et à
la maquette numérique. Pour cela, seront produits des supports pédagogiques organisés par module. Des ressources
Appel à projets : initiatives des territoires pour
une montée en compétence des professionnels
Résumé
Les projets retenus dans le cadre de cet appel visent à développer lʼoffre et les outils de la formation initiale et continue
au niveau local. Dix dossiers ont été retenus et se voient
soutenus par une enveloppe globale dʼun million dʼeuros.
Portés pour lʼessentiel par les structures régionales, les projets
visent à accompagner les formateurs et enseignants et à
mettre à leur disposition des supports pédagogiques adaptés
au développement dʼune offre de formation des acteurs.
Enjeu
Parce quʼil bouleverse dès aujourdʼhui le process de collaboration sur un projet, le BIM doit irriguer dès à présent
la formation initiale et la formation continue. Comme le souligne Gilles Charbonnel, président de Cinov Construction :
« Il faut une ingénierie de formation ». Car il ne sʼagit pas
seulement de faire monter dans le train les acteurs professionnels, mais bien de faire sortir des filières de formation
des jeunes diplômés au fait des usages de la maquette
numérique et du BIM. À ce titre, la montée en compétences
des enseignants et formateurs méritent toute lʼattention, en
particulier des filières techniques. Il convient aussi de mettre
à leur disposition des outils pertinents. Ainsi, en parallèle
des actions de sensibilisations des professionnels de la
construction essentiellement portées par les organisations
professionnelles, le PTNB sʼengage aux côtés des collectivités
locales, en particulier les régions, pour les aider à proposer
une offre de formation adaptée à la transition numérique.
Objectif
Lʼambition du PTNB est de faire monter en compétence tant
les acteurs constructeurs que les formateurs et le corps
enseignant en lien avec le bâtiment. En abondant par une aide
financière conséquente dʼun million dʼeuros les projets montés
en partenariat avec les régions, il sʼagit de faciliter lʼémergence
dʼinitiatives en faveur de cette montée en compétence.
Méthode
Un appel à projets dʼune durée de presque un an, lancé
conjointement par le programme PACTE (Programme
d'action pour la qualité de la construction et la transition
énergétique) et le PTNB, a permis de soutenir des initiatives
dʼacteurs régionaux. Pour le PTNB, les projets devaient
porter, par exemple, sur la maîtrise des outils numériques
du bâtiment (maquette numérique, scan 3D, etc.), ou
les interactions entre les différents acteurs dʼune opération.
26
En veillant à la cohérence et à la complémentarité des
projets avec les dispositifs existants, le PTNB a apporté
une aide financière sous la forme de subventions pouvant
atteindre 55 % des coûts éligibles, dès lors que le titulaire
prévoyait dans son projet les conditions dʼune réplicabilité
et/ou dʼun partage des résultats au-delà du territoire ciblé,
avec un usage libre de droit. Cette aide sʼest limitée à 35 %
des coûts éligibles, quand le projet nʼétait pas duplicable.
Lʼétude des projets sʼest échelonnée à lʼoccasion de
trois clôtures : en novembre 2015, en mars 2016, et enfin
en juillet 2016.
Résultats
Trois projets ont été retenus lors de la deuxième session
intermédiaire en mars 2016. Le projet ACDC de la région
Midi-Pyrénées et de la Communauté de communes Bas
Couserans met en place un dispositif de formation-action
autour dʼun chantier de construction/rénovation dʼune maison
de santé pluridisciplinaire à énergie positive, via lʼutilisation
de la maquette numérique et du BIM.
Le projet BIMʼAura porté par la région Auvergne-RhôneAlpes et le Gipal Formation (Groupement dʼintérêt public
de lʼacadémie de Lyon) sʼest fixé comme objectif de former
100 formateurs spécialisés : 50 pour les lycées, 20 pour
les filières bac STI2D et enfin 30 pour les filières BTS).
Le projet QualiBIM a été proposé par la région Rhône-Alpes
et la plateforme régionale Astus Construction. Il porte
sur un projet de formation en plusieurs étapes : découverte,
initiation, formation pratique et mise en place dʼun accompagnement des entreprises dans leur mutation.
Sept projets ont été retenus à lʼoccasion de la clôture finale
de juillet 2016
Le projet BIMʼForm, porté par le Groupement dʼintérêt
public Formation tout au long de la vie (GIP FTLV) de
lʼacadémie de Nancy-Metz, veut former au BIM 150 enseignants et formateurs, équiper deux plateaux techniques
de matériels spécifiques BIM et concevoir à moyen terme
une offre de formation modulaire et un Mooc (sessions
gratuites de formation en en ligne) dédié au BIM.
Le projet BIMʼOC porté par le groupement Constructys
et la FFB Occitanie qui consiste en un accompagnement
personnalisé dʼentreprises PME et TPE vers la transition
numérique afin de favoriser leur montée en compétence
sur les volets organisationnel, managérial, méthodes de
travail et politique RH.
Le projet CollaBIM est, lui, porté par le Groupement dʼintérêt
public Formation tout au long de la vie (GIP FTLV) de lʼacadémie de Besançon. Dans ce cadre, le groupement veut
créer une plateforme de formation (Learning management
complémentaires seront disponibles sur la plateforme
numérique ADhEL et Bois Box, tels des modèles 3D (formats
2D et 3D courants et formats .ifc) ainsi que des tutoriels.
Et enfin, le projet NCQual du réseau Campus CDER et
porté par le lycée des métiers du bâtiment de Felletin
(Creuse), consiste en la création dʼun corps de formateurs
référents et la diffusion des compétences acquises
à lʼensemble des acteurs. Ici également, seront produits
une maquette BIM pédagogique ainsi que des supports de
formation, des tutoriels et des contenus numériques.
Agenda
Lʼappel à projets a été lancé le 31 juillet 2015 conjointement
avec le programme PACTE. Ont suivi trois récoltes de dossiers : le 30 novembre 2015 (première clôture intermédiaire,
sans projet relatif à la transition numérique), le 31 mars 2016
(deuxième clôture intermédiaire) et enfin le 16 juillet 2016
(clôture finale).Les projets se déploieront jusquʼen 2018.
PERSPECTIVE
Le PTNB s’attache aujourd’hui à faire émerger une offre de formation « BIM compatible ». À court terme,
c’est l’ensemble des programmes de formation tant des écoles d’ingénieurs que des lycées professionnels
qu’il convient de voir passer aux outils numériques. Une véritable révolution à l’égale de l’arrivée de
l’ordinateur à l’école dans les années 1980.
David Morales
Président de l’Union nationale artisanale des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation, Capeb
(Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment
« Plusieurs initiatives existent déjà sur le territoire. Quelles que soient les structures mises en place,
elles doivent toutes porter un message cohérent et unique. »
Gilles Charbonnel
Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie
et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil)
« Il ne faut pas systématiquement confier les formations aux distributeurs des logiciels.
Il faut élargir le cercle à des organismes qui ont une vision globale de l’environnement.
Nous avons besoin d’une véritable ingénierie de formation. »
27
Axe B
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Résultats
Recensement des formations et benchmark
Résumé
La formation au numérique est un enjeu essentiel pour
accéder facilement et rapidement aux nouvelles pratiques
du digital. Le recensement de lʼoffre et des aides est donc
un maillon essentiel de la démarche entreprise par le PTNB.
Il vise à créer un véritable guide pratique accessible à tous
les professionnels et futurs professionnels de la construction.
Enjeu
Lʼaccès au numérique nʼest pas toujours facile. Pour
les professionnels du bâtiment il est pourtant devenu indispensable de maîtriser les logiciels du marché, comprendre
les techniques de communication proposées et les formats
dʼéchanges pratiqués entre professionnels. Or certaines
actions de formation ou techniques dʼacquisition sont
inadaptées voire inabordables, notamment à la plupart
des TPE/PME. Pour assurer leur financement, il est aussi
nécessaire dʼy voir clair dans le foisonnement et la complexité des aides existantes. Recenser, clarifier et mettre
en avant ces solutions et mécanismes est donc un enjeu
essentiel et cʼest lʼobjet de ce recensement destiné aussi
à donner de la visibilité aux organismes de formation pour
mieux répondre aux besoins des apprenants.
Objectifs
Dresser lʼétat des lieux précis et le plus exhaustif possible
de lʼoffre existante en matière de formation au numérique
pour le bâtiment. Le mettre à la disposition du public sur
le portail Internet du PTNB (www.batiment-numerique.fr) et
dans les organisations professionnelles partenaires.
Lʼobjectif de cette action est dʼaider les personnes qui
le souhaitent à accéder facilement et sans restriction à
lʼensemble des informations relatives aux formations
initiales et continues dispensées en France. Complément
indispensable, lʼidentification des aides financières viendra,
dans un second temps, utilement compléter ce guide.
De même, un comparatif avec nos voisins européens
constituera un vivier de propositions pour dynamiser
les actions de formation au numérique dans toutes les
entreprises du BTP en France.
28
Agenda
Tous les résultats seront repris dans un guide da la formation,
véritable base de données sur les formations accessibles
et les aides accordées aux entreprises de la construction,
TPE et PME incluses.
Méthode
Le recensement couvre lʼensemble du processus. Il est
décomposé en deux étapes indépendantes.
La première consiste à réaliser un catalogue le plus complet
possible de toutes les formations initiales ou continues
proposées en France aux divers corps de métiers dans
le domaine du numérique. Il prend la forme dʼune base
de données multicritères. Toutes les organisations professionnelles membres du comité de pilotage du PTNB
ainsi que les organismes paritaires collecteurs agréés
(OPCA) y sont naturellement prioritairement associés,
ainsi que le CCCA-BTP (Comité de concertation et
de coordination de lʼapprentissage du bâtiment et
des travaux publics), le ministère de lʼEnseignement
supérieur et le ministère de la Culture, et lʼensemble des
organismes privés exerçant sur le marché. Chaque session
est identifiée et catégorisée selon plusieurs critères comme
son objectif, les compétences acquises, le métier et la taille
de structure concernée, la catégorie socio professionnelle
visée, la durée de la formation, la qualité des formateurs,
son coût, son caractère diplômant ou non. En complément,
il est prévu de connaître et comprendre les actions et
initiatives de ce type dans les autres pays. Ce comparatif
(benchmark) vise à identifier les leaders européens et
mondiaux en termes de formation et à mettre en avant
les actions particulièrement performantes.
La seconde étape consiste à réaliser un guide pratique
des aides accordées par lʼÉtat, les collectivités ou autres
structures syndicales selon deux domaines bien définis :
• les aides aux outils liés à la transition numérique des
entreprises,
• les aides à la formation des personnes.
Pour chacun, il sʼagit dʼabord de détailler les différentes
formes de soutien : aide financière directe, prêt, subvention,
crédit dʼimpôts, bourse, appel à projets, … Lʼobjectif est
ensuite de classer ces différents moyens, par domaine
dʼapplication (logiciel, matériel), taille de lʼentreprise et
catégories professionnelles auxquelles ils sʼadressent.
Celles-ci sont au nombre de cinq : maîtrise dʼouvrage,
maîtrise dʼœuvre (architectes, bureaux dʼétudes, économistes,…), entreprises de BTP, industriels, gestionnaires de
patrimoine. Pour être encore plus utile, les principales
conditions devront être précisées dans le document avec
notamment lʼadresse du guichet de demande ou de
téléchargement du formulaire, le volume de lʼaide et
son étalement dans le temps, lʼidentification de la structure
en capacité dʼorienter la demande ou de délivrer lʼaide.
La première étape (recensement des formations et benchmark) est en cours dʼattribution et doit démarrer en février
2017. La seconde étape (identification et mode dʼemploi
des aides à la formation) fera lʼobjet dʼun appel dʼoffres qui
sera lancé au plus tard au printemps 2017. Les résultats
seront accessibles fin 2017.
PERSPECTIVE
La publicité des actions de formation au numérique va donner un coup de fouet à la prise en main
des processus numériques dans les métiers de la construction. C’est un atout indispensable pour tous
les acteurs de la construction et plus particulièrement les nombreuses TPE et PME qui ne savent pas
où trouver les formations dédiées à leurs besoins propres.
David Morales
Président de l'UNA Métiers et Techniques du Plâtre et de l'Isolation de la Confédération de l'artisanat
et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB)
« Il faut prendre le temps d’analyser ce dont nous avons besoin.
La première question à se poser est « à quoi devons-nous être formés ? »
Ensuite nous trouverons ou créerons les formations nécessaires. »
Catherine Jacquot
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA)
« Il est indispensable de cartographier précisément l’étendue de l’offre de formation au numérique.
Il faut identifier les manques et les combler. Car le BIM ne se résume pas à l’apprentissage
de maniement d’un logiciel. C’est d’abord un process collaboratif. »
Les actions de formations initiales ou continues dédiées aux outils et méthodes liées au BIM et au numérique vont doper
l’usage du numérique pour que les professionnels de la construction accèdent durablement aux nouvelles technologies.
29
Axe B
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Référentiel de compétences BIM
et outil d’autodiagnostic
Pour offrir une formation BIM plus adaptée aux besoins
des maîtres dʼœuvre et des entreprises, un référentiel
des compétences BIM va être développé à destination des
formateurs. Ce référentiel de compétences pourra ensuite
être utilisé pour mettre au point des outils dʼautodiagnostic
permettant aux professionnels de situer simplement les
compétences en BIM acquises et celles leur reste à acquérir.
Enjeu
Il permettra à chaque acteur de la filière de sʼautoévaluer
et dʼobtenir une cartographie de ses points forts et points
faibles. En retour, les professionnels se verront proposer un
plan de formation individualisé et adapté aux compétences
identifiées comme manquantes. Lʼoutil sʼappuiera sur
le recensement des formations réalisé par le PTNB.
La réalisation des deux actions en garantit la cohérence.
Le référentiel de compétences perdrait en effet toute
sa pertinence sans outil dʼévaluation. Et lʼoutil de diagnostic
ne peut être construit sans référentiel.
Méthode
La grande majorité des professionnels de la construction
ont besoin dʼune formation à lʼusage des outils numériques
pour participer efficacement à la démarche collaborative
des projets BIM. Les organismes de formation sont sollicités
par le PTNB pour proposer des formations adaptées
à chaque profession et aux différents niveaux de compétences des apprenants. Mais encore faut-il être capable
dʼidentifier le niveau dʼaptitude et de connaissance de
départ pour répondre au mieux aux besoins de montée en
compétences des professionnels. À ce jour, il nʼexiste pas
de tel référentiel qui soit disponible pour les organismes
de formation.
Catherine Jacquot
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA).
« Développer de nouveaux process métier dans les agences et les bureaux d’étude ne s’improvise pas.
Or le BIM remet en question les méthodes actuellement en vigueur.
Cette action vise à référencer les compétences et à proposer
une méthode d’autodiagnostic. Elle est donc essentielle pour se réorganiser et définir les objectifs à atteindre. »
Axe B
Résumé
Michel Droin
Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB)
« Cette action du PTNB aura l’intérêt de définir quelles compétences doivent être mesurées dans les entreprises.
Il faut lancer la réflexion sur le sujet dès maintenant.
Et ainsi éviter qu’un organisme tiers le fasse à notre place. »
Un appel dʼoffres va être lancé pour élaborer le référentiel
de compétences des métiers de la maîtrise dʼœuvre, des
entreprises, artisans du BTP en matière de BIM. Un cahier
des charges sera proposé aux organisations professionnelles en janvier 2017.
Lorsque ce référentiel aura été créé, le deuxième appel
dʼoffres traitera de la réalisation de lʼoutil dʼautoévaluation.
Résultats
Les premiers résultats sont attendus en septembre 2017.
Objectif
Agenda
Lʼaction lancée par le PTNB vise à élaborer un référentiel
des compétences à acquérir par les acteurs de la maîtrise
dʼœuvre et des entreprises de mise en œuvre pour pouvoir
travailler en mode BIM. Il ne sʼagit pas de certifier ni de
référencer les compétences des entreprises, mais de fournir
aux organismes de formation un cadre de référence leur
permettant dʼactualiser ou de développer une offre incluant
les compétences clés identifiées.
La deuxième action qui en découle porte sur la réalisation
dʼun outil de diagnostic des compétences à acquérir.
Lʼappel dʼoffres pour le référentiel sera lancé au cours
du premier trimestre 2017.
PERSPECTIVE
Avec les outils mis en place, fini le flou autour du niveau de compétences en BIM. Chacun pourra mettre
en valeur ses compétences BIM, et sinon s’évaluer pour choisir les formations les mieux adaptées.
30
31
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
PERSPECTIVE
Valises de sensibilisation
Résumé
Les valises de sensibilisation contiendront les éléments pédagogiques de référence nécessaires à la bonne
compréhension du BIM par les TPE et PME ; elles seront très utiles au développement d’une offre de
formation pertinente.
Méthode
Michel Droin
Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB)
Enjeu
Le BIM fait beaucoup parler de lui. Salons, conférences,
ateliers… Les manifestations qui lui sont consacrées sont
de plus en plus nombreuses. La mise en œuvre dʼun PTNB
par le ministère en charge du Logement est là aussi pour
témoigner de lʼintérêt porté à cette question.
Mais pour un acteur qui découvre le sujet, il est souvent
difficile dʼappréhender les enjeux et de comprendre où
se situer. Dans quelle mesure est-il concerné ? Que cela
va-t-il changer pour lui à court et moyen terme ? Comment
se former ? Et si bientôt tous les appels dʼoffres imposaient
le BIM ? Y a-t-il urgence ?
Au vu des impacts tant financiers quʼorganisationnels
dʼun passage au BIM, il est essentiel dʼy voir clair. Le site
lancé par la FFB, www.ffbim.fr, témoigne de ce besoin de
comprendre et offre pour cela des contenus de diverses
formes. Il met aussi en avant une démarche en trois étapes
(comprendre, se positionner, déployer). De quoi retrouver
une ligne de conduite rationnelle dans toute cette agitation.
Les valises de sensibilisation que souhaite développer
le PTNB ont cette même vocation pour lʼensemble des
acteurs et des métiers : offrir des repères, rassurer sur les
enjeux et montrer lʼapport de ces outils pour construire mieux.
Objectif
Les valises de sensibilisation au BIM, qui sont une somme
de documents de formats et de contenus variés (plaquettes,
présentations, vidéos, schémas…) seront mises à disposition pour assurer une pédagogie basique sur le BIM et
la maquette numérique.
Il est envisagé de créer une valise spécifique pour chacune
des cinq catégories professionnelles suivantes : maîtres
dʼouvrage, architectes, bureaux dʼétudes, entreprises de
bâtiment et artisans, fabricants de matériaux de construction
et dʼéquipements pour le BTP.
32
Les membres du comité de pilotage du PTNB, issus
des organisations professionnelles (OP) du secteur, ainsi
que les chargés de formation de ces organisations seront
sollicités pour définir les besoins de chacune des cibles.
La conception des valises tiendra compte des documents
existants avec la volonté dʼapporter un maximum de
cohérence dans les initiatives et dans les discours portés.
Pour chacune des cinq cibles, contenus, messages clés
et supports de communication seront définis de façon
spécifique.
Une fois réalisés, lʼensemble des supports de communication que contiendront ces valises seront accessibles
gratuitement, de façon simple et intuitive (par exemple
avec une recherche par titre, date, mots clés ou via
une arborescence thématique à définir), notamment via
un lien qui sera repris sur le site Internet du PTNB.
Résultats
Un appel dʼoffres a été lancé fin décembre 2016 pour
la réalisation dʼun cahier des charges de spécifications
techniques et fonctionnelles en vue de la réalisation
des valises de sensibilisation. Le marché est en cours
dʼattribution pour un rendu attendu dans les prochains mois.
Agenda
« Nous militons depuis très longtemps pour une grande campagne d’information.
Car le "buzz" autour du BIM a créé un sentiment d’urgence contre-productif chez les chefs d’entreprises.
Beaucoup se disent qu’ils sont les seuls à ne pas faire du BIM. »
Axe B
Les valises de sensibilisation au BIM sont un ensemble de
supports et de contenus (plaquettes, présentations, vidéos…)
qui ont vocation à être diffusés le plus largement possible
pour accompagner la sensibilisation et la montée en
compétences des professionnels de la construction dans
le numérique.
Gilles Charbonnel
Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie
et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil).
« L’enjeu de la sensibilisation, c’est qu’il faut être capable d’être compris par tout le monde
car le BIM concerne toutes les professions. Mais il ne faut pas oublier les spécificités de chacune d’elles.
Ce sera alors d’autant plus facile d’emporter l’adhésion. »
Le site www.ffbim.fr, créé
par la Fédération française
du bâtiment, rassemble
de nombreux contenus
explicatifs de natures
différentes (vidéos, schémas,
présentations…) visant
à expliquer à l’ensemble
des acteurs (et pas seulement
aux entreprises) ce qu’est
le BIM et sa valeur ajoutée.
À partir de la rentrée 2017, la mise à disposition des contenus
sera permanente et garantie pour une durée de 12 mois
après la livraison du dernier support de communication.
Consciente des réticences
que les artisans peuvent avoir
devant le BIM et la maquette
numérique, souvent faute
d'en connaitre les vrais
contours, la CAPEB a réalisé
une animation vidéo qui vise
à rassurer les entreprises
à ce sujet. La vidéo, très
courte, explique simplement
le fonctionnement du BIM
et présente ses multiples
intérêts pour les entreprises.
33
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Appel à projets :
espaces de construction collaboratifs fixes
ou mobiles dans les territoires
Les espaces de construction collaboratifs sont des lieux
partagés ou bureaux de co-travail (co-working) dédiés
au monde du bâtiment. Installés en région, ils sont destinés
à faciliter les échanges entre professionnels autour dʼun
projet utilisant les outils du BIM.
Enjeu
Les espaces de co-working se développent rapidement
en France. Favoriser lʼadoption de méthodes BIM en mode
collaboratif pour les chantiers courants (petits collectifs,
maisons individuelles…) nécessite de mettre en place de
tels bureaux partagés collaboratifs en région, notamment
à destination des TPE/PME et spécialisés dans le bâtiment
numérique. Lieux de rencontre et dʼéchange, fixes ou
mobiles, ils visent à favoriser les échanges entre professionnels et à partager des solutions opérationnelles de
proximité pour assurer un traitement pleinement collaboratif
de tous les projets.
Méthode
Afin de sélectionner les projets les plus pertinents, plusieurs
critères sont étudiés. Dʼabord la qualité de la conception
de lʼespace de co-travail envisagé, avec un volet qui tient
compte de la pertinence des services associés. Ensuite,
le jury tiendra compte de leur calendrier de réalisation, de
leur plan et des modalités de financement, des organismes
et structures qui le soutiennent, des collectivités locales qui
sʼengagent à y participer. Enfin, les compétences de
lʼéquipe chargée de le mettre en place et de la gérer doivent
être reconnues dans ce domaine.
Plusieurs services types doivent en effet être inclus dans
la prestation dʼhébergement : formation au BIM, conseil
aux professionnels pour lʼutilisation des outils numériques,
support de gestion. Ils offriront aussi lʼaccès à un ensemble
de logiciels et dʼéquipements nécessaires au travail en
mode BIM collaboratif de niveau 2. Des applications et équipements de type réalité virtuelle, augmentée ou immersive,
seront appréciés.
PERSPECTIVE
La mise à disposition d’espaces de co-travail dédiés aux applications numériques du bâtiment est un atout
pour le développement des technologies numériques. Surtout, une bonne implantation locale et la possibilité
de recourir à des espaces mobiles directement accessibles à proximité du chantier sont les meilleurs moyens
pour assurer une égalité d’accès à tous les acteurs de la construction. Qu’il s’agisse de maîtres d’œuvre,
d’artisans, de TPE, de PME ou même de grandes entreprises.
Catherine Jacquot
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA)
« C’est une action très pertinente pour assurer le développement du numérique au niveau régional.
Cela permet d’avoir, sur tout le territoire, des points d’information pour se former et se rencontrer. »
Résultats
Objectifs
Cet appel à projets vise à sélectionner et soutenir
des porteurs de services de co-working qui souhaitent
concevoir et construire des espaces de construction collaboratifs, sur le territoire français. Ceux-ci sont destinés
à être ouverts à tous les acteurs dʼune construction : maîtrise
dʼouvrage, maîtrise dʼœuvre, entreprises ou industriels
du bâtiment. Et plus particulièrement aux artisans et TPE.
Ces espaces de construction collaboratifs peuvent être
fixes, cʼest-à-dire permanents et localisés à une adresse
précise, ou mobiles, cʼest-à-dire transportables sur différents
sites. Les espaces fixes pourront aussi comporter
une extension mobile afin de décentraliser une partie
de lʼinfrastructure technique de lʼespace de construction
collaboratif. Et ainsi offrir ses services à proximité des
professionnels, sur un chantier particulier ou un ensemble
de chantiers. De telles propositions seront privilégiées.
Les opérateurs retenus sont sélectionnés par un jury constitué
par le PTNB sur la foi de leurs propositions.
Pour atteindre ces objectifs, tous les opérateurs retenus
doivent décrire précisément le type dʼespace ainsi que
les équipements et logiciels qui y seront accessibles.
Leur proposition doit aussi être soutenue par une étude de
marché qui décrit le plan dʼaffaires pour les cinq premières
années de fonctionnement. Il doit de plus sʼinscrire dans
une zone géographique (espace mobile) ou un lieu
dʼimplantation (espace fixe) pour que lʼoffre globale couvre
lʼensemble du territoire. La liste précise des services et des
moyens proposés, des supports exploités (cloud, serveurs),
complète ces exigences. Ces moyens permettront aux
professionnels de la construction de choisir, ensemble,
les espaces de co-travail auxquels ils feront appel pour
leurs projets de construction. Enfin les opérateurs bénéficiant dʼun fort soutien des collectivités locales concernées
feront lʼobjet dʼune attention particulière.
Agenda
Lʼappel à projets a été lancé le 12 décembre 2016.
Sa clôture est prévue pour le 24 avril 2017.
34
La multiplication des espaces de co-travail spécialisés BTP en région sera très utile pour permettre à tous les acteurs
d’un projet de construction, artisans et TPE incluses, de partager les atouts du BIM et du numérique.
35
Axe B
Résumé
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Trophées de la transition numérique
du bâtiment
Le concours des Trophées de la Transition Numérique
du Bâtiment a pour objectif de faire connaître les solutions
logicielles pertinentes les plus adaptées aux TPE et PME
du bâtiment. Ce palmarès est lʼoccasion de mettre en avant
leurs fonctionnalités les plus innovantes, sources de gains
de productivité pour tous les métiers du bâtiment.
Enjeu
La galaxie maquette numérique a engendré quelques très
belles étoiles. Or, pour beaucoup dʼacteurs de la construction, les fonctionnalités de ces logiciels restent méconnues.
Ainsi nʼont-ils pas même idée des gains quʼils peuvent en
attendre dans lʼexercice de leur métier. Plus gênant, par
manque dʼinformation sur ces outils, le train pourrait partir
sans eux et la concurrence sʼexacerber à leur désavantage.
Cʼest donc pour faire connaître les nouvelles fonctionnalités
de ces logiciels à tous les professionnels, même ceux
dont les structures sont les plus modestes, quʼune action
de promotion des outils les plus adaptés a été lancée.
Objectif
Lʼobjectif de ces trophées a été de mettre en avant les éditeurs
de logiciels et leurs solutions pour accélérer lʼadoption
du BIM par les 73 % de professionnels qui déclaraient
ne pas encore y avoir recours (source : Baromètre du PTNB,
avril 2016).
Méthode
Dans le dossier de candidature, les postulants ont répondu
à un ensemble de questions, analysées selon une grille de
notation comptant plusieurs critères comme : la pertinence,
lʼinteropérabilité, lʼaccessibilité, lʼinnovation, la facilité
dʼutilisation, la prise en compte des utilisateurs…
Le jury, constitué de représentants des partenaires du PTNB
(membres du comité de pilotage), sʼest réuni les 15 et 22
novembre 2016. Dix catégories ont été définies.
Résultats
Sur les 93 dossiers déposés, trente logiciels ont été sélectionnés, classés par catégorie. Ce panel donne un bon aperçu
des logiciels du marché pour un premier pas vers le BIM.
Le 29 novembre 2016, en présence dʼEmmanuelle Cosse,
ministre du Logement et de lʼHabitat Durable, et de Bertrand
Delcambre, président du PTNB, onze solutions ont finalement été primées.
Voici le palmarès :
• Outils métiers pour la maîtrise dʼouvrage et lʼexploitation :
Abyla BIM Gestion (Labeo)
• Numérisation et modélisation des ouvrages existants :
MyCaptR (Levels3D)
• Outils de conception : ArchiCAD (Abvent)
• Amélioration de lʼorganisation, de la gestion et du suivi
de chantier : WinQuant-WinDesc (Attic +)
• Structure et gros œuvre : Scia Engineer (Scia France
SARL)
• Enveloppe extérieure : Rhino Architecture/Grasshoper
(Rhinoforyou)
• Aménagements, visualisation et communication : TwinMotion (Abvent et Lumion France)
• Performance énergétique et environnementale : ClimaBIM
(Abvent et BBS Slama)
• Outils collaboratifs ou de partage de contenu : BIM + (Allplan France)
Une mention spéciale du jury a été décernée à Solibri
Model Checker (Allplan France), une solution logicielle
d'assurance qualité BIM qui analyse les modèles afin
d'en vérifier l'intégrité, la qualité et la sécurité.
« À ce jour, cet outil nʼa pas dʼéquivalent sur la transversalité
des métiers de la construction, des maîtres dʼouvrage
aux entreprises, et participe à la qualité des ouvrages
construits », a souligné le jury.
La catégorie « équipements techniques » nʼa pas réuni
suffisamment de candidatures pour permettre au jury de
désigner un lauréat.
En revanche, une catégorie « bibliothèques dʼobjets » nʼétait
pas prévue au règlement du concours, mais le jury a néanmoins tenu à évoquer ces solutions, sans décerner de prix.
Président de l'UNA Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation, Capeb
(Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment)
« Des outils méconnus des professionnels ont été mis en avant.
Les éditeurs découvrent qu’ils peuvent proposer des logiciels répondant aux besoins de la majorité
à condition qu’ils soient moins compliqués. »
Agenda
Le concours a été lancé en août 2016 et les prix remis
le 29 novembre 2016
36
David Morales
Axe B
Résumé
Soirée du palmarès
37
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Besoins des professionnels en services logiciels
Les besoins recensés, tous métiers confondus, sont de trois
niveaux différents selon que les acteurs sont des néophytes, des utilisateurs réguliers de lʼoutil informatique, ou
des précurseurs technophiles convaincus par le BIM. Les
plus petites structures plébiscitent la simplicité des outils et
la souplesse dans le mode de consommation pour limiter
lʼimpact financier.
Enjeu
Le développement des démarches BIM pour les projets
de construction passe par une offre toujours plus large et
renouvelée dʼoutils numériques répondant aux besoins
des professionnels. Quelles difficultés rencontrent les uns
à lʼusage de ces nouveaux outils ? Pourquoi dʼautres nʼontils pas encore souhaité y investir temps et argent ? Lʼoffre
est-elle adaptée ? La transition numérique est-elle bridée
par une inadéquation des outils avec leurs potentiels
utilisateurs, qui continuent malgré tout à construire au
risque de se voir un jour hors du coup ? Des interrogations
qui méritent des réponses avant dʼenvisager dʼéventuelles
actions correctives.
Objectif
Il sʼagit pour le PTNB dʼétablir par profession les besoins
logiciels des professionnels dans lʼensemble des sphères
métiers : de la maîtrise dʼœuvre à lʼentreprise artisanale.
Ce sera alors lʼoccasion de susciter le développement de
nouveaux outils ou lʼadaptation de lʼoffre existante pour
mieux répondre aux acteurs. Et faciliter ainsi la transition
numérique de lʼensemble de la filière.
Méthode
Pour des raisons pratiques et afin de dégager des tendances
consensuelles, le recensement a été réalisé en interrogeant
les représentants des organisations professionnelles (OP)
concernées par lʼacte de construire.
Un questionnaire en ligne a dʼabord été adressé aux interlocuteurs dans les OP. Pour bien catégoriser les besoins,
chacun dʼeux a été rattaché à : une ou plusieurs catégories
de logiciels (CAO, plateforme collaborative…) ; un ou plusieurs
types dʼopération (neuf, rénovation, logement, tertiaire…) ;
une taille dʼopération (< 150 m², entre 150 et 1 000 m²,…) ;
une ou plusieurs phases dʼopération (programmation,
conception, chantier…) ; des corps de métier particuliers.
38
Un rapport intermédiaire, rédigé fin septembre 2016,
a présenté une synthèse des premiers enseignements
issus du dépouillement des questionnaires.
En novembre, les informations recueillies par les questionnaires ont été complétées par des entretiens (de visu, ou par
téléphone). Le rapport final a été rendu en décembre 2016.
PERSPECTIVE
Les organisations professionnelles prévoient qu’avec l’arrivée du numérique dans des petites structures
qui y ont, pour l’instant, peu investi, les besoins vont évoluer et s’affiner. Cette analyse paraît donc être
une photographie à un instant t. Les besoins de ces acteurs évolueront de la base de la pyramide vers
le niveau médian, mais toujours avec des spécificités liées à leurs métiers respectifs qu’il conviendra
donc de réinterroger régulièrement.
Axe B
Résumé
Résultats
Répartis selon une pyramide de type Maslow, les besoins
exprimés sont apparus largement partagés par les différentes professions.
À la base de la pyramide, pour les très nombreux acteurs
qui utilisent peu ou qui nʼutilisent pas les outils numériques
dans le cadre professionnel, les besoins sont dʼabord dʼêtre
informés et convaincus par lʼintérêt des logiciels ; ensuite
de bénéficier de formules de licences souples et de prix
modérés, enfin dʼêtre formés de façon flexible (possibilité
dʼauto-formation) et rapide.
Au niveau médian de la pyramide, des utilisateurs réguliers
dʼoutils informatiques, moins nombreux, réclament plus
de simplicité, autrement dit un usage facile et mobile. Mais
aussi que les outils offrent moins de fonctionnalités et
privilégient une meilleure adaptation au métier pour lequel
ils sont développés. Enfin, lʼinteropérabilité des outils doit
assurer une qualité des transferts de contenus et une bonne
vitesse de traitement.
Au sommet de la pyramide, le petit nombre de professionnels
convaincus, utilisateurs agiles et moteurs, expriment des
besoins autour de trois thèmes. Lʼorganisation du travail
collaboratif dʼabord, où comment structurer lʼinformation et
respecter des méthodes de partage tout au long du projet.
La sécurisation des données (confidentialité, disponibilité,
pérennité…) est une préoccupation importante.
Enfin, ils souhaitent être, à tout moment, libres de choisir
les logiciels et outils complémentaires. Ils privilégient donc
lʼOpen BIM, ou les bibliothèques dʼobjets génériques.
Les besoins spécifiques de chacune des professions
interrogées ont fait lʼobjet dʼun compte-rendu détaillé et
techniquement approfondi.
David Morales
Président de l'UNA Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation de la Confédération de l'artisanat
et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB)
« Pour les artisans, le numérique représente un investissement important : l’ordinateur, l’accès à Internet,
les logiciels. Aussi, nous souhaitons que soient mis à leur disposition le maximum d’outils gratuits.
Les logiciels doivent être plus accessibles financièrement mais aussi techniquement. »
Gilles Charbonnel
Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie
et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil)
« Les échanges doivent se simplifier et gagner en qualité. Sans cela, les acteurs iront vers des solutions
de type plateforme. Outre que c’est risqué, techniquement et financièrement, d’être ainsi lié à un unique outil,
nous avons aussi besoin de nos logiciels métiers qui sont plus performants sur des sujets précis
que les plateformes généralistes. »
Les besoins numériques des professionnels
u Organisation
2e étage
Fin juillet 2016, le PTNB a adressé une demande de participation aux organisations professionnelles. En septembre,
les questionnaires étaient mis en ligne.
Les entretiens complémentaires ont été menés en novembre
2016 et le rapport final est paru en décembre 2016.
Utilisateurs
engagés
u Outils métiers
er
1 étage
RDC
Agenda
Sécurisation
Liberté
Plus de simplicité
Interopérabilité
Utilisateurs
réguliers
u Être informé
Avoir les moyens
Être formé
Non
utilisateurs
Schéma synthétique des différentes typologies de besoin par catégorie d’utilisateurs.
(Source Bati actu, présentation PPT final)
39
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Cartographie des logiciels
Méthode
La diversité de lʼoffre logicielle et le caractère récent
de lʼusage du BIM nécessitent dʼoffrir aux professionnels
un recensement des propriétés et fonctionnalités des applications et outils numériques commercialisés en France à
lʼattention des acteurs du bâtiment.
Enjeu
Les outils logiciels du bâtiment sont déjà très nombreux sur
le marché. En 2016, un premier inventaire, volontairement
large et réalisé par Mediaconstruct au niveau international,
fait état de quelques 210 éditeurs et 365 solutions logicielles.
Ces logiciels se différencient par leurs fonctions (visualisation, calcul…), les métiers dʼapplication (architecture,
équipements techniques, structure…), la phase de lʼacte de
construire (conception, chantier, exploitation) à laquelle
ils sʼappliquent.
Un premier recensement a été réalisé par le PTNB dès
2015 à lʼoccasion dʼun appel à manifestation dʼintérêt dit
« Kits BIM ». Cette liste a été complétée. Il y manquait des
références ainsi que certaines caractéristiques importantes.
Lʼhomogénéité de ces informations est essentielle pour
lʼaide au choix.
Plusieurs caractéristiques sont indispensables : catégorie
dʼutilisation (structure, gestion de patrimoine…), acteurs
concernés (bureaux dʼétudes, artisans...), phase (programmation, chantier…), compatibilité (IFC…), matériels et
configuration requis, formations (coût, durée), diffusion
de lʼoutil (abonnement, licence), maintenance (coût).
Le recensement, qui se base sur le volontariat des éditeurs,
se focalise dʼabord sur les outils « BIM ». Il sʼélargira ensuite
aux outils « non BIM », mais considérés comme pertinents
et/ou innovants dans le domaine du numérique.
Gilles Charbonnel
Président de Cinov Construction (syndicat des professionnels de l’ingénierie
et du conseil dans les secteurs bâtiment et génie civil)
« Les bureaux d’études utilisent de nombreux logiciels développés pour des usages très spécifiques.
Nous en avons besoin car nous calculons et concevons avec eux. Il nous faut donc les identifier et les connaître.
Il nous faudra aussi les faire entrer dans l’univers du BIM. »
Axe B
Résumé
Lionel Blancard de Léry
Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa)
« Pour les architectes, qui doivent conserver 30 ans les données des projets,
il convient notamment de s’assurer de la sécurité du stockage
et de la garantie de récupérer ces données. »
Résultats
Objectifs
Lʼaction lancée a trois visées principales. La première est
de recenser le plus largement possible - lʼexhaustivité étant
exclue - les logiciels présents sur le marché français.
La deuxième consiste à présenter les caractéristiques de
chacun dʼeux afin que les professionnels de la construction
puissent réaliser un choix pertinent. La troisième est de
mettre à disposition lʼensemble de ces informations dans
un outil ergonomique accessible sur le site du Plan,
www.batiment-numerique.fr.
La première version de lʼoutil dʼaide au choix des logiciels
propose une plateforme à deux entrées :
• lʼune pour les professionnels de la construction, dans
laquelle la recherche peut sʼeffectuer par activité, par
éditeur/solution, par format de fichier.
• lʼautre pour les éditeurs, afin de leur permettre de référencer
leurs produits ou de mettre à jour leurs caractéristiques.
La base de données de cette première version en date
de février 2017 regroupe 92 éditeurs et 169 logiciels.
Agenda
Les travaux ont été réceptionnés en janvier 2017 et le service
a été mis en ligne en février 2017. Des mises à jour seront
effectuées tous les 2 mois.
PERSPECTIVE
La pertinence de cet outil de choix sur le long terme implique deux principes. D’abord, l’offre de logiciels et
leurs fonctions évoluant rapidement, une veille sera mise en œuvre afin de coller au plus près à la réalité de
cette offre. Par ailleurs, le PTNB se réserve le droit de ne pas retenir un logiciel, choix qu’il justifiera selon
les critères retenus
40
Copie d’écran du projet développé par Mediaconstruct et présenté le 18 janvier
41
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
peut aussi y créer son propre espace projet. Différents
services permettront dʼanalyser des quantitatifs ou métrés
depuis une maquette numérique.
Le scénario 2 cible le déroulement du chantier par les entreprises de gros œuvre et de second œuvre (électricien,
plaquiste…) avec la MOE et la MOA. Il montre les fonctionnalités collaboratives avancées (versioning, validation,
documents liés, agenda, réunion…) de la plateforme via
un dialogue entre une entreprise, un MOE, un artisan et
le MOA, et pourra présenter certains connecteurs vers
des plateformes de suivi de chantier professionnelles
Le dernier scénario sʼadresse aux petits projets, et plus
particulièrement en rénovation, menés par des entreprises
de second œuvre (plombier, cuisiniste…). Il présente
lʼutilisation de la plateforme dans le cas dʼune intervention
pour un projet de petite envergure, induisant un nombre
dʼintervenants très limité. Dans ce cas, cʼest lʼaccès à des
Plateforme collaborative du bâtiment
pour les TPE/PME
Résumé
En finançant la création dʼune plateforme publique, compatible avec les plateformes existantes et les logiciels métiers,
simple dʼusage et adaptée au marché français, le PTNB veut
aider les TPE et PME du bâtiment à sʼintégrer facilement
dans des projets numériques.
Enjeu
Conçues pour réunir de façon dématérialisée tous les intervenants dʼun projet de construction, les plateformes
actuelles sont souvent trop compliquées et trop coûteuses.
La solution idéale nʼexiste pas actuellement, notamment
pour les TPE/PME, alors quʼune telle offre est susceptible
de consolider leurs activités.
Cʼest pourquoi le PTNB a sollicité le Centre scientifique
et technique du bâtiment (CSTB) pour concevoir une plateforme BIM collaborative publique, interopérable avec celles
du privé via les standards dʼéchange du BIM, et qui couvre
lʼensemble du cycle de vie du bâtiment, du lancement
dʼun projet à sa démolition. Il sʼagit surtout de proposer
un système ergonomique qui incite les petites structures à
mettre très vite le pied à lʼétrier du BIM.
Les enjeux sont donc multiples et concernent tous les métiers
du bâtiment. Des outils et des services de base seront
accessibles et partageables dans les formats openBIM
tels que lʼIFC (Industry foundation classes) ou le BCF (BIM
collaboration format), tout en ayant la possibilité dʼy adjoindre
de nombreuses autres applications tierces plus personnalisées. Lʼensemble doit surtout être simple à utiliser,
fiable et sécurisé, sans quʼil soit nécessaire dʼacquérir
des logiciels coûteux et nécessitant une formation lourde.
Lʼusage dʼune plateforme collaborative est en effet susceptible dʼaméliorer rapidement la chaîne de valeur de l'ensemble
des acteurs à travers des fonctionnalités novatrices telles que
la liaison avec les éléments dématérialisés dʼun programme,
la réglementation, les exigences applicables à lʼéchelle
dʼun territoire (urbanisme, PLU, etc.).
Objectifs
Plusieurs objectifs sont fixés pour aboutir rapidement
au démarrage optimal de la plateforme. Pour cela, outre
le développement dʼun socle technique fiable, il faut garantir
la pérennité financière du système, en définir le périmètre
gratuit/payant, élaborer une politique tarifaire équilibrée, en
maîtriser les coûts. Afin dʼaccélérer et fiabiliser la mise en
place de cette plateforme, le CSTB a recouru à une solution
collaborative existante entièrement en ligne (Software As A
Service) et déjà éprouvée, quʼil a augmentée de services
choisis par des groupes de professionnels du BTP associés
au développement de lʼoutil.
42
La méthodologie dʼutilisation est simple et vise à identifier
chaque phase du projet dans un dossier donné. Chaque
utilisateur peut alors disposer de ses propres services,
en fonction de son profil utilisateur. Par exemple :
• recourir à un service expérimental permettant de filtrer
selon des vues métiers synthétiques certaines informations des maquettes numériques ;
• vérifier simplement la conformité à de futures réglementations ou règles de l'art numérisées de la maquette
numérique d'un ouvrage.
La création dʼun site web dʼaccompagnement et dʼinformations est aussi prévue. Outre un mode dʼemploi et lʼaffichage
des services, il présentera à terme un tableau de bord
statistique du niveau dʼutilisation et des bonnes pratiques.
Ce site sera en lien direct vers la plateforme via un bouton
« Démarrer un projet ».
Enfin, un premier démonstrateur destiné à convaincre
les utilisateurs de la pertinence de l'approche technique et
économique sera lancé autour de lʼété 2017, après
une phase dʼexpérimentation réalisée auprès dʼun groupe
de travail qui suit le projet de plateforme. Celui-ci, situé
entre la réalité opérationnelle du BIM dʼaujourdʼhui et les
bonnes pratiques de demain, proposera une visualisation
des maquettes numériques à partir dʼun logiciel gratuit
(eveBIM), connecté à la plateforme collaborative et adapté
à un usage simplifié.
Méthode
Lʼaction est pilotée par le CSTB. Le comité de suivi de cette
action est composé dʼune quinzaine de membres représentant
les organisations professionnelles et des pouvoirs publics
représentés par la DHUP (Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages). Le CSTB est soutenu dans
cette action par un groupe de travail restreint composé de
professionnels de la construction pour définir l'expression
des besoins de la filière lors d'échanges en face à face
et de façon itérative. Un second groupe de travail élargi
sera consulté à partir de mars 2017 pour des retours
d'expériences sur les premières utilisations de la plateforme.
Résultats
La plateforme est en cours de développement. Trois
scénarios principaux sont prévus pour en tester lʼefficacité
auprès dʼune palette de métiers et de situations à partir
de mars 2017 avec le groupe de travail élargi.
Le scénario 1 traite de conception collaborative de base
et sʼadresse aux concepteurs dʼun projet, architectes,
ingénieurs structure/thermique, maîtres dʼouvrage (MOA).
Il vise à montrer les fonctionnalités collaboratives de base
de la plateforme, via le dialogue entre un architecte et
un bureau dʼétudes technique ou son MOA. Tout utilisateur
services tiers innovants permettant à lʼentreprise dʼaccélérer
ses devis qui est privilégié. Dʼautres scénarios sont envisagés, notamment autour dʼun dossier numérique de consultation des entreprises (DCE), lʼélaboration sous forme
numérique des dossiers d'ouvrages exécutés (DOE) ou le
suivi des phases dʼexploitation, puis de fin de vie.
Agenda
Lʼélaboration de la plateforme a été initiée à lʼautomne
2016. Une première échéance est prévue en mars 2017
avec lʼouverture en Beta dʼun démonstrateur opérationnel
pour le groupe de travail élargi. Cette version Beta sera
ensuite mise à disposition dʼun plus large public autour
de lʼété 2017. Lʼobjectif est dʼassurer une ouverture de
la plateforme à tous les acteurs à la fin 2017.
PERSPECTIVE
Une telle plateforme doit dynamiser sans bouleverser l'écosystème commercial des outils logiciels déjà
commercialisés. Elle vise à remplir un vide en créant une offre destinée aux TPE/PME qui recourent très
peu aux suites logicielles du marché, trop onéreuses et destinées aux projets complexes.
Son usage, gratuit dans un premier temps, offrira des fonctions de stockage, de partage et de visualisation
de maquettes numériques, pour en rendre l’usage accessible à tous. Elle hébergera progressivement
des services tiers proposés par des sociétés innovantes, et des connecteurs vers des outils logiciels
manipulant les maquettes BIM. À terme, elle supportera, de manière sécurisée et centralisée, la plupart
des projets menés sur le territoire français et portés par les TPE/PME qui bénéficieront ainsi progressivement
de tout le potentiel du BIM.
David Morales
Président de l’Union nationale artisanale des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation, Capeb
(Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment)
« Cette action est LE sujet phare du PTNB pour la Capeb. Elle répond à l’attente des artisans.
Nous attendons avec impatience les premiers tests d’une plateforme collaborative
qui garantira la bonne connexion entre les acteurs. »
La plateforme d’échange
dématérialisée est ouverte
à tous. Elle est interopérable
sur tous les formats normalisés
des applications courantes
utilisées par les intervenants
métiers.
Plusieurs niveaux de services,
gratuits ou payants, ainsi
qu’un logiciel de visualisation
connecté, sont prévus
selon les besoins de chacun.
43
Axe B
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
de services en Open source. Un autre projet, porté par
Energies Demain (Paris) regroupe SPEE Picardie, La Poste
et Pouget Consultants. Il vise à créer un carnet numérique
universel partagé par tous les intervenants : collectivité
locale, entreprises gestionnaire et intervenante, propriétaire
et occupant. Qualitel (Paris), associé à la Caisse des dépôts,
le groupe dʼassurance SMA et La Poste, propose de créer
un site web décliné en application mobile afin dʼaccompagner
le particulier au jour le jour dans sa démarche de qualité.
Deux opérateurs ciblent des actions plus locales. Cʼest lʼidée
de lʼassociation Expert Indépendant en rénovation énergétique globale en Normandie (Eireno, Hérouville-Saint-Clair),
qui sʼadresse plus particulièrement aux porteurs dʼun projet
de rénovation énergétique en région, avec une plateforme
de gestion, de suivi et dʼentretien du logement accessible
en ligne partout. De même, fonctionnant sur le mode Web
Expérimentation du carnet numérique
de suivi et d’entretien
Résumé
Inscrit dans la loi de transition énergétique, le carnet
numérique de suivi et dʼentretien doit regrouper de façon
dématérialisée toutes les informations utiles à lʼutilisation
dʼun logement et à lʼamélioration progressive de ses
performances. Reste à en définir le cadre technique et
économique.
Enjeu
Bien utiliser un logement nécessite de bien le connaître et
l'entretenir. Cʼest tout lʼobjet de lʼarticle 11 de la loi Transition
énergétique pour la croissance verte (loi TECV n°2015-992
du 17 août 2015), qui instaure la création dʼun outil numérique où sont rassemblées les informations « utiles à la
bonne utilisation, à lʼentretien et à lʼamélioration progressive
de la performance énergétique » de chaque logement.
Baptisé Carnet numérique de suivi et dʼentretien (CNSE),
il regroupe sous forme dématérialisée lʻensemble des
documents techniques et architecturaux nécessaires à
la bonne gestion dʼun logement.
En parallèle, le CNSE favorise l'émergence d'une nouvelle
économie de services autour de la création de données
numériques liées au bâtiment afin de mieux en identifier
les matériaux, les composants, les services ou les équipements énergétiques.
Objectifs
Afin dʼêtre le plus pratique et efficace possible, le lancement
du CNSE fait appel à la créativité du marché pour proposer
des solutions innovantes en matière d'information et de services aux ménages. Un appel à projets dʼexpérimentation
est adressé aux possibles futurs opérateurs ou fournisseurs
de solutions informatiques pour les soutenir afin quʼils en
détaillent la faisabilité technique, économique et juridique.
Et ainsi proposer des évolutions sur son statut, son enrichissement et sa tenue à long terme par lʼensemble
de la chaîne des acteurs de la construction et de la gestion
immobilière.
Méthode
Le pilotage et le suivi de l'expérimentation sont assurés par
un comité de partenaires qui réunit l'ensemble des acteurs
de la filière de la construction et de l'immobilier. Son rôle est
de favoriser la création dʼune offre technologique adaptée,
de partager ces expériences, de recevoir les suggestions
44
et les observations de tous ceux qui ont un intérêt à faire
valoir ou une expertise. Ces travaux aboutiront à tracer
les contours précis du futur CNSE et son élargissement
aux bâtiments tertiaires. Cela passe aussi par la suggestion
de pistes dʼamélioration, notamment légales et réglementaires. Bernard Vorms, président du CNTGI (Conseil national
de la transaction et de la gestion immobilières), assure
la présidence de ce comité des partenaires.
Plusieurs critères et objectifs sont fixés. Les projets doivent
être conduits par des équipes compétentes, pluridisciplinaires, dynamiques, innovantes et motivées ; bénéficier
dʼun déploiement de lʼordre de 10 000 carnets numériques
sur un périmètre géographique étendu ; assurer une exploitation pour du neuf et/ou de lʼexistant à usage dʼhabitation
collective et/ou individuelle, voire aussi des bâtiments
tertiaires existants ; être accompagnés par des associations,
des entreprises, des établissements publics ou des collectivités territoriales qui sʼimpliquent. Enfin, leur modèle
économique doit viser, en majorité, la gratuité.
de création et de gestion partagée, le projet Wiki Habitat de
Novabuild (Nantes) porte sur lʼexpérimentation dʼun carnet
sur Nantes et les Pays de la Loire. Il prend le parti de démarrer par le secteur privé, à contre-pied des projets habituels.
Enfin Vilogi (Paris) et Intent Technologie (Lille) proposent
dʼadapter leurs plateformes logicielles de gestion immobilière
existante pour les enrichir dʼun carnet numérique intégré.
Agenda
Lʼappel à projets dʼexpérimentation sʼest clôturé le 30
septembre 2016 avec 36 soumissionnaires. Le jury présidé
par Bernard Vorms a sélectionné 12 dossiers à financer.
Les premiers prototypes seront étudiés en mars 2017 et
jugés selon des critères dʼavancement, de déploiement,
dʼanalyse des coûts.
PERSPECTIVE
À l’issue de cette expérimentation, le comité des partenaires suggérera des pistes de rédaction des textes
réglementaires nécessaires pour la mise en application du Carnet numérique de suivi et d’entretien des logements, notamment pour clarifier le champ des responsabilités de création et d’exploitation, la méthodologie d’alimentation des données et leur actualisation. Il précisera aussi les règles indispensables de sécurité concernant
les droits d'accès aux données, les conditions de leur utilisation et de leur éventuelle valorisation par des tiers.
Pierre Esparbes
Président du comité Construction de la Fédération française de l'assurance (FFA)
Résultats
Douze projets ont été sélectionnés par le jury mis en place
par le comité des partenaires. Les onze projets encore
en lice sont présentés par des porteurs basés dans toute
la France. Chacun présente des spécificités qui enrichissent
lʼétude dʼun support le plus opérationnel possible.
Certains sont presque opérationnels, comme le carnet
numérique Bazimo (Montpellier), spécialisé dans le suivi
et lʼentretien des immeubles tertiaires. Il est accessible
via une application web innovante avec une représentation
3D du bâtiment qui centralise les informations. De même,
Bureau Veritas (Neuilly-sur-Seine) répartit les données
en cinq modules partagés et enrichis par lʼoccupant, le propriétaire et lʼexploitant : carte dʼidentité du bâti, gestion
des fluides, gestion documentaire, gestion des échanges,
informations et contacts. Enfin, PMB Software (Lutterbach)
met en avant son portail Be-In-Home.fr dédié à lʼhabitat
individuel et collectif, avec une approche centrée sur
lʼamélioration progressive des performances.
Dʼautres sont encore au stade de projet ou en développement
au niveau national. Il sʼagit de lʼoffre du Comité scientifique
et technique des industries climatiques (Costic, SaintRémy-lès-Chevreuse) qui vise lʼhabitat collectif et individuel
ainsi que ses équipements, en expérimentant un suivi
des consommations individuelles par lʼoccupant. Cozy
Cloud et EDF (Puteaux) visent le même objectif, mettant
en avant un stockage dans un cloud personnel enrichi
« Cette démarche est un point très important. Il s’agit de garder la mémoire de ce qui a été construit
vis-à-vis des maîtres d’ouvrage. Sa mise en place doit être la plus efficiente. »
La carte des 12 soumissionnaires
sélectionnés et prêts à proposer
des services de carnet numérique
montre une forte régionalisation.
Les uns planchent sur
des adaptations, d’autres sont
encore au stade de projet,
les derniers sont portés par
des jeunes entreprises innovantes.
45
Axe B
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Dossier de consultation des entreprises (DCE)
numérique
Résumé
Christophe Boucaux
Méthode
Drecteur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales, Union sociale pour l’habitat (USH)
Le PTNB prévoit de lancer un appel à projets qui identifiera
des projets dʼexpérimentation développant, à partir dʼopérations réelles à lancer, lʼusage du DCE numérique pour
la réalisation dʼopérations de construction. Les projets visés
par lʼappel à projets seront des projets courants réalisés
dans le cadre de la loi MOP.
« C’est une étape essentielle pour tous les constructeurs.
Sa mise en place est indispensable au développement d’un processus dématérialisé d’échange
avec tous les autres acteurs. »
Axe B
La transcription sur maquette numérique du dossier
de consultation des entreprises (DCE), dans le cadre des
projets de construction sous maîtrise dʼouvrage publique,
est expérimentée sur des opérations réelles pour en préciser
lʼintérêt et identifier les obstacles techniques et juridiques.
Lionel Blancard de Léry
Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa)
Enjeu
Résultats
�
Transmission
du DCE au MOA
Agenda
Un appel à projets dʼexpérimentation du DCE numérique
est en cours de préparation et sera publié au deuxième
trimestre 2017.
�
Élaboration du DCE
MAÎTRE D’ŒUVRE
ENTREPRISES
Q
ENTREPRISES
QQ
�
Élaboration
des offres
�
Publication
Q
(rédaction
des pièces écrites)
Q
Le DCE numérique sera la transcription sur maquette
numérique des informations des dossiers de consultation
des entreprises. La maquette numérique peut constituer
pour le maître dʼœuvre un outil dʼélaboration du DCE
en facilitant lʼagrégation des spécifications techniques ou
lʼélaboration des devis quantitatifs estimatifs et des métrés.
Elle est ensuite un support idéal pour transmettre le DCE
au maître dʼouvrage puis pour le publier. Elle peut être
encore très utile aux entreprises pour élaborer leur offre
et au maître dʼouvrage pour analyser les réponses à
sa consultation, de lʼétude des variantes à la vérification
de la conformité à lʼappel dʼoffres.
Enfin, lʼadoption du DCE numérique simplifierait la constitution des dossiers marchés.
MAÎTRE D’OUVRAGE
Q
Objectif
Lʼexpérimentation permettra dʼidentifier les questions
juridiques qui se poseront autour du déploiement
du numérique. Des pistes de réponses pourront alors être
élaborées.
Les spécifications dʼun DCE numérique pourront ensuite
être proposées aux maîtres dʼouvrages publics pour
promouvoir les passations de marché, sous forme dʼun kit
« DCE numérique » incluant des annexes au CCAP
conception et travaux, précisant les formes et les contours
des missions pouvant être prises en charge en BIM, et
précisant les spécifications techniques de base (formats,
protocole dʼexécution).
« C’est aux architectes, bureaux d’études et économistes de simplifier les données du projet fournies
pour ne garder que celles qui sont nécessaires aux entreprises pour élaborer leur offre.
Nous devons penser aux petites entreprises. »
Q
Q
Dans le cadre des appels dʼoffres dʼopérations de construction
relevant du Code des marchés publics (loi MOP), le dossier
de consultation des entreprises (DCE) est constitué dʼun
ensemble de documents lourds à produire et à échanger
entre maîtrise dʼœuvre, maîtrise dʼouvrage et entreprises
candidates. Il sʼagit alors de dématérialiser de nombreuses
pièces du type règlement de consultation, acte dʼengagement, cahier des clauses administratives particulières,
cahier des clauses techniques, dossiers de prix, éléments
graphiques, notes de calculs, rapports géotechniques, …
Leur numérisation et leur échange électronique faciliteraient
grandement les passations de marchés publics de
construction et le suivi de leur exécution.
ENTREPRISES
La numérisation du dossier de consultation des entreprises via la maquette numérique
permet de simplifier les échanges d’informations entre la maîtrise d’ouvrage,
la maîtrise d’œuvre et les entreprises.
PERSPECTIVE
Le DCE numérique est l’une des étapes vers la généralisation du BIM dans les marchés publics de travaux.
Elle permettra de rationaliser les coûts et d’optimiser la qualité des projets.
46
47
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Guide des outils et logiciels de numérisation 3D
des bâtiments existants
Le PTNB va élaborer un guide dʼutilisation des outils et
logiciels de numérisation 3D des bâtiments existants
disponibles sur le marché. Ce guide, basé sur le retour
dʼexpérience des professionnels, permettra aussi de
recueillir leurs attentes en termes dʼévolution.
Et pour combler les lacunes des solutions actuelles,
par exemple sur les informations non graphiques, le PTNB
fera émerger les attentes et précisera les besoins
des professionnels afin dʼencourager lʼarrivée sur le marché de solutions utiles aux professionnels du bâtiment,
notamment les TPE/PME qui interviennent sur les chantiers
de rénovation.
PERSPECTIVE
Les professionnels disposeront d’outils de numérisation et de modélisation des bâtiments existants mieux
adaptés à leurs besoins et indispensables pour des diagnostics pertinents préalables aux travaux
de rénovation.
Axe B
Résumé
Christophe Boucaux
Enjeux
Le parc des bâtiments existants, bien plus important que
celui des constructions neuves, ne doit pas être exclu
de la transition numérique. Il existe des outils permettant
de numériser en 3D les bâtiments, de les modéliser puis de
les intégrer à la maquette numérique et au processus BIM.
Ces outils, notamment les scanners 3D, mais aussi les
solutions de photogrammétrie, de laserométrie..., assurent
une acquisition rapide et exhaustive des données
géométriques de lʼexistant en vue de réaliser des travaux
de rénovation et/ou une exploitation en BIM.
Mais les logiciels associés à ces outils actuellement sur
le marché sont plutôt adaptés aux bâtiments de surface
importante et aux grandes entreprises. Pour généraliser
lʼusage de la maquette numérique dans la rénovation
et la gestion de parcs de bâtiments, il est nécessaire
de développer des outils et des logiciels accessibles
aux TPE/PME, calés sur les métiers pour être au plus
proche des pratiques de terrain.
Par ailleurs, si les outils actuels offrent la possibilité de
récupérer des informations géométriques, peu de solutions
sont capables de numériser et de modéliser des informations non graphiques telles que la nature des matériaux
des murs ou des menuiseries ou les caractéristiques
des équipements techniques.
Méthode
Un appel d'offres en cours dʼélaboration sont lancés au
printemps 2017.
Lʼobjectif est de faire exprimer les besoins des différentes
professions sur des cas d'usages spécifiques en termes
de numérisation et de modélisation. Par exemple, dans
le cadre de la réhabilitation d'une maison individuelle,
un électricien doit pouvoir récupérer les informations
le concernant. De quelles données graphiques et non
graphiques, voire techniques aura-t-il besoin ?
Drecteur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales, Union sociale pour l’habitat (USH)
« Cette action est pertinente. Elle vise à suivre l’évolution des technologies, à veiller à leur interopérabilité,
et surtout à faire émerger de nouveaux acteurs innovants. »
Résultats
Grâce à lʼexpression des besoins des professionnels, les
éditeurs pourront faire évoluer leurs offres pour y répondre
au mieux.
Agenda
Lancement du groupe de travail : avril 2015.
Appel dʼoffre courant 2017.
Objectif
Le PTNB souhaite réaliser un état de lʼart des outils et
logiciels disponibles pour numériser et modéliser un ouvrage
existant, afin de sʼassurer quʼils répondent aux besoins
du terrain. Il sʼagit dʼanalyser les techniques utilisées,
les méthodologies associées, les compétences nécessaires,
ainsi que les coûts en sʼadressant directement aux
professionnels qui les utilisent afin de recueillir leurs retours
dʼexpériences.
48
La numérisation du dossier de consultation des entreprises via la maquette numérique permet de simplifier les échanges
d’informations entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les entreprises.
49
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
AXE
C
La généralisation de lʼusage de la maquette numérique
et du BIM passe par la promotion de format « Open »
et par lʼinteropérabilité des logiciels métiers utilisés par
les professionnels.
Dans cet objectif, le PTNB apporte un soutien majeur à
la défense des positions françaises dans les instances
de normalisation. En effet, pour que les professionnels de
la construction puissent utiliser la maquette numérique en
toute confiance et selon les spécificités de leur métier, il faut
garantir la bonne qualité des données échangées.
Les modèles de données doivent alors être standardisés
en mutualisant et stabilisant à lʼéchelle française, voire
européenne, des formats neutres dʼéchanges.
Le format IFC (Industry Foundation Classes), norme ISO,
reste à compléter pour couvrir lʼensemble des produits et
équipements utilisés dans les projets et les représenter
graphiquement. En parallèle, lʼinformation sur les produits
et les équipements doit sʼappuyer sur une structure
Apporter de la confiance dans le numérique
51
Stratégie de normalisation
52
Dictionnaire de propriétés et bibliothèques de modèles d’objets BIM
54
Numérisation des règles
56
Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage
58
Guide méthodologique pour l’élaboration d’une convention BIM
60
Mission « Droit du numérique et bâtiment »
62
Appel à projets : chantier en BIM
64
de données et un dictionnaire de propriétés normalisés
pour permettre à la maquette numérique dʼutiliser simplement les catalogues numériques des fabricants. Là encore,
le PTNB joue pleinement son rôle et a permis le lancement
du dictionnaire de propriétés et de la bibliothèque dʼobjets
appelés à devenir la référence française de description
dʼun bâtiment dans une maquette numérique.
Enfin, apporter la confiance dans le numérique sʼobtient
en mettant à disposition des professionnels de nouveaux
services à la fois simples dʼutilisation et utilisant pleinement
les potentialités du BIM, et susceptibles dʼaméliorer la
conformité des bâtiments conçus et la qualité des ouvrages
réalisés. Ainsi, le PTNB a initié une action structurante
devant permettre au corpsus, abondant, de règlementations
et règles techniques dʼentrer pleinement dans la numérique
en étant transposé en un ensemble de règles et
dʼalgorithmes directement interfaçables avec la maquette
numérique.
Pierre Esparbes
Président du comité Construction de la Fédération française de l'assurance (FFA)
« Le bâtiment est une œuvre collective unique où tous les métiers qui y participent doivent être mobilisés
autour d’une organisation et des dispositifs communs les plus performants possibles.
Le numérique est la meilleure réponse à ce besoin. »
Hervé de Maistre
Président, Association des industries de produits de construction (AIMCC)
« L’intérêt du PTNB est de réunir l’ensemble de la filière pour homogénéiser
les approches du numérique, standardiser les outils. »
50
51
Axe C
Apporter de la confiance dans le numérique
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Stratégie de normalisation
Lʼambition du PTNB est dʼidentifier les travaux de normalisation en lien avec le BIM et de faire entendre la voix des
acteurs français – principalement les petites structures –
dans ces débats.
Les sujets sont multiples et touchent autant les échanges
entre les hommes quʼentre les machines.
Enjeu
IFC, PPBIM, BCF sont des sigles qui commencent à prendre
une consonance familière. Mais la normalisation qui
permet un partage optimisé des informations et installe
la confiance entre les acteurs, sʼopère à des niveaux
extrêmement variés.
Cette diversité rend difficile lʼappréhension des enjeux et
leur priorisation. Les questions qui se posent sont multiples.
Comment traiter cette complexité ? Comment dégager
un fil rouge de lʼensemble de ces travaux et définir une stratégie française cohérente ?
La participation aux travaux de normalisation dépend aussi
de la capacité financière des acteurs (participation payante,
frais de transports, temps de travail). Les coûts engendrés
ne peuvent donc être assumés que par des acteurs
à lʼassise financière suffisante. Or le PTNB souhaite voir
les petites structures sʼinvestir dans ces sujets afin que
leurs besoins et leurs contraintes soient pris en compte
dans les travaux de normalisation.
Objectifs
Lʼaction lancée par le PTNB et pour laquelle le Centre
scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a été
missionné vise trois objectifs. Il sʼagit dʼabord dʼidentifier
les travaux de normalisation en cours et de définir pour
chacun dʼeux la position des acteurs français avec
la production dʼune feuille de route. Une fois cette stratégie
clairement établie, il faut suivre les travaux de normalisation
et de pré-normalisation au niveau européen) et international
(CEN, ISO, Building Smart International, OGC, …). Enfin,
le PTNB souhaite faire entendre la voix des petites
structures grâce à un comité de coordination, où sont
représentées les organisations professionnelles, qui valide
les décisions.
52
Méthode
Une convention a été signée entre le ministère du Logement et de lʼhabitat durable et le CSTB le 25 mai 2016.
Le CSTB se voit investi dʼune mission dʼidentification des
travaux de normalisation et de pré-normalisation intéressant
le BIM et dʼélaboration dʼune stratégie, en concertation
avec les acteurs nationaux. Les instances impliquées dans
cette définition de stratégie sont diverses. Le comité
de coordination est constitué des principaux organismes
représentatifs des acteurs français de lʼacte de construire
(État, maîtrise dʼœuvre, maîtrise dʼouvrage, entreprises,
industriels…). Enfin, lʼAfnor et deux groupes dʼexperts
participent respectivement aux travaux de normalisation et
de pré-normalisation.
PERSPECTIVE
La stratégie développée par la France porte déjà ses fruits. Un certain nombre d’acteurs européens ont déjà
eu l’occasion de dire combien ils étaient positivement étonnés de l’omniprésence française et de sa maîtrise
sur l’ensemble de ces sujets de normalisation. Un gros effort à poursuivre.
Laurent Ortas
Président de la commission BIM, Association française des industries des produits de construction (AIMCC)
« Les industriels se sont toujours impliqués dans les actions de normalisation technique des produits
au niveau européen. Aujourd’hui, il s’agit de normaliser les données.
C’est un enjeu stratégique majeur pour la France qui doit défendre sa position face aux grands ingénieristes
anglo-saxons. Des travaux ont déjà commencé avec l’Afnor, la création du PTNB les a accélérés et structurés. »
Axe C
Résumé
Résultats
Les travaux réalisés ont déjà permis dʼidentifié treize sujets
de travaux de normalisation et pré-normalisation en lien
avec le BIM et sur lesquels les acteurs français sont invités
à se positionner. Pour en offrir une vision synthétique,
quatre grandes familles de sujets sont définies :
1/ Le BIM management ou le partage de lʼinformation
entre acteurs (Information Delivery Manual [IDM], BIM
Execution Plan [BEP], norme ISO 19-650).
2/ Le BIM modeling ou lʼéchange entre les machines
(Industriel Foundation Classes [IFC], BIM Collaboration
Format [BCF], Model View Definition [MVD].
3/ Le BIM Model avec les dictionnaires, les classifications
et les objets BIM (norme expérimentale XP P07-150).
4/ Les sujets transversaux, comme le conteneur de données
(qui permet de livrer de façon structurée des informations
hétérogènes) , le Linked data (qui assure le lien entre
tous les documents associés à un projet) ou le PLCS
(Product life cycle support).
Lʼensemble de ces normes et/ou standards constituera
un BIM bâtiment qui devra être mis en lien dans son environnement (smart city, infrastructures de transports…).
Le travail de normalisation s’effectue à des niveaux multiples :
des dictionnaires permettant de structurer les données relatives
aux objets jusqu’au partage des données globales d’un projet entre
acteurs ou l’intégration des données du bâtiment dans la ville.
À chaque fois, pour bien partager, il faut respecter certaines exigences.
Agenda
Une première version de la stratégie française de normalisation sera finalisée en mars 2017. Elle sera ensuite mise
en œuvre par les acteurs concernés.
53
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Agenda
Dictionnaire de propriétés et bibliothèques
de modèles d’objets BIM
Résumé
Les objets BIM, avatars numériques des produits des
industriels de la construction, sont utilisés par lʼensemble
des acteurs, de la conception à lʼexploitation. Pour permettre
un partage pertinent des caractéristiques de ces produits,
tout au long de la chaîne et pour toutes les familles de
produits, lʼaction évoquée ici vise à créer et à développer
un dictionnaire de propriétés et une bibliothèque de modèles dʼobjets génériques en mettant en œuvre la norme
expérimentale XP P07-150.
Enjeu
Dans ce bâtiment virtuel quʼest une maquette numérique,
les matériels et matériaux des industriels sont désormais
des objets BIM. Quʼil soit générique ou quʼil soit lʼavatar dʼun
produit réel proposé par un industriel, les données qui accompagnent la géométrie de lʼobjet BIM ne sont pas nécessairement toutes du même type, ni classées de la même
façon. Les formats des logiciels de conception participent
aussi à cette diversité. Mais il est alors difficile de sʼassurer
de la bonne transmission de ces données tout au long de
la chaîne, de la conception à lʼexploitation. Il nʼest pas rare
de devoir ressaisir à une étape des informations pourtant
déjà intégrées une première fois. Outre une perte dʼefficacité, le risque dʼerreur est évident. Les différents acteurs se
sont donc intéressés à créer des dictionnaires dans lesquels, pour chaque famille de produits, sont définis les propriétés à spécifier et leur mode de classement. Dans cette
optique, la norme expérimentale XP P07-150 (connue aussi
sous le nom de norme « PP BIM ») définit une méthode
pour construire ces dictionnaires et valider les propriétés
retenues pour chaque famille de produits afin que lʼensemble des acteurs de la chaîne de construction sʼappuie sur
un référentiel harmonisé. La création, sur cette base, dʼune
bibliothèque de modèles dʼobjets génériques sera une aide
précieuse pour les concepteurs en phase amont.
que les propriétés définies et validées dans le dictionnaire
soient mises en relation avec des objets utilisables par
les professionnels. Lʼobjectif atteint de valider 300 propriétés
et de créer 30 modèles dʼobjets génériques a suscité
le lancement du développement informatique de la plateforme logicielle de gestion du dictionnaire de propriétés et
de la bibliothèque de modèles dʼobjets génériques, logiciel
qui sera utilisé à long terme par les professionnels.
Lʼexpérimentation reprendra ensuite dans une deuxième
phase avec pour objectif, cette fois, de valider 1700 propriétés
et 170 modèles dʼobjets génériques supplémentaires.
Méthode
Dans la première phase de cette action, qui constituait
un galop dʼessai pour la norme XP P07-150, le dictionnaire
de propriétés était alimenté grâce aux propositions
des organisations professionnelles présentes au comité de
pilotage « Propriétés et objets pour le BIM » (Copil PO BIM).
Celles-ci étaient validées par les experts en réunions
physiques.
La constitution de ce collège dʼexperts a permis dʼexpérimenter le processus de validation des propriétés par les experts
et de faire ainsi remonter le retour dʼexpérimentation
pour lʼamélioration de la norme XP P07-150.
Lʼétape suivante, qui démarre en 2017 et vise à augmenter
de façon significative le volume des propriétés et objets
génériques, se décompose en deux sous actions complémentaires lʼune de lʼautre : la première consiste à développer
le logiciel décrit dans la norme XP P07-150 permettant
aux experts de valider les propriétés et modèles dʼobjets
génériques en sʼaffranchissant des réunions physiques ;
la seconde organise un recensement élargi des propriétés
et modèles dʼobjets génériques qui viendront
alimenter le logiciel lors de la 2e phase dʼexpérimentation
de la norme.
La première phase dʼexpérimentation de la norme XP
P07-150 a été lancée en avril 2016. En octobre de la même
année, plus de 300 propriétés et 30 modèles dʼobjets
génériques ont été validés. La consultation pour lʼorganisation du recensement élargi a débuté en décembre 2016,
celle pour le développement de la plateforme logicielle sera
lancée début 2017.
Le logiciel devrait ainsi être finalisé dans le courant du 2e
semestre 2017. Commencera alors la phase de consolidation de lʼexpérimentation de la norme XP P07-150 pour
atteindre finalement 2000 propriétés et 200 modèles
dʼobjets génériques générées à lʼhorizon décembre 2018.
PERSPECTIVE
Le logiciel développé pour permettre la collaboration des experts sans nécessité de présence devrait
à moyen terme conduire à fluidifier la création et la validation des propriétés et groupes de propriétés
des familles d’objets BIM. La mise à disposition de l’ensemble des acteurs du bâtiment, d’une bibliothèque
d’objets génériques standardisés est un préalable indispensable à la généralisation du BIM.
Catherine Jacquot
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA)
« En phase de conception, il est essentiel de pouvoir disposer de bibliothèques d’objets génériques.
A ce stade le travail s’opère de façon itérative. Et c’est un des dangers du BIM que de vouloir figer trop tôt
les composantes du projet avec des produits de marque. Il faut garder un séquentiel pour pouvoir revenir en arrière.
Une fois le projet abouti, et une fois seulement à ce stade, on pourra utiliser des objets fournis par les industriels. »
Hervé de Maistre
Président de l'Association des industries des produits de construction (AIMCC)
« Les industriels ont un travail gigantesque pour décrire les produits et systèmes qu’ils fournissent
afin d’accompagner les concepteurs et constructeurs tout au long des projets de construction.
Nous devons par ailleurs mener une réflexion sur les responsabilités des uns et des autres, notamment en matière
de propriété juridique des données des produits disponibles à tous sur Internet. »
Ludovic Vaz
Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie
« On a besoin d’objets génériques pour concevoir des bâtiments
sans lien avec des objets numériques propriétaires.
Tous ces sujets de bibliothèque d’objets génériques sont très importants. »
Résultats
Objectif
Cette action a débuté par la mise en œuvre, et donc la mise
à lʼépreuve, de la norme expérimentale XP P07-150 relative
à la définition des propriétés des produits de construction et
au processus dʼélaboration dʼun dictionnaire de propriétés.
A lʼexpérimentation de la norme a été associée lʼébauche
dʼune bibliothèque de modèles dʼobjets génériques afin
54
La première phase de cette action sʼest achevée en octobre
dernier. Elle a abouti à la validation de plus de 300 propriétés
et à la création de 30 modèles dʼobjets génériques.
Au-delà, elle a permis de valider la pertinence de la norme
expérimentale XP P07-150 et autorise désormais son
déploiement à grande échelle.
Début 2017, les consultations sont en cours ou sur le point
dʼêtre lancées pour les prochaines étapes.
Un objet BIM, ici présenté dans la bibliothèque d’objets génériques du syndicat des industriels de l’Enveloppe métallique
du bâtiment, se caractérise par une géométrie et un ensemble de caractéristiques techniques. Une organisation standardisée de
toutes ces données doit permettre un meilleur partage de l’information tout au long de la chaîne, de la conception à l’exploitation.
55
Axe C
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Numérisation des règles
Lʼusage élargi de la maquette numérique offre la possibilité
dʼautomatiser la vérification du bon respect des contraintes
réglementaires. Malheureusement ces règles sont, pour
lʼessentiel, exprimées sous formes textuelle et schématique. Il sʼagit donc de les traduire dans un langage formel
assimilable par des outils informatiques.
Enjeu
Réglementations, Eurocodes, DTU, , méthodes de calcul,
normes, instructions techniques… La liste des documents
de référence qui sʼimposent aux professionnels est très
longue . Chacun y va de sa structure rédactionnelle, de son
vocabulaire métier, de son champ dʼapplication. Au cœur
de ces documents dʼune très grande diversité, les règles
sont elles-mêmes décrites sous forme littérale (en langage
naturel), de tableaux ou encore de schémas de principe.
Des formes intelligibles pour lʼexpert, mais inexploitable
informatiquement. La maquette numérique rassemble
en UNE SEULE entité les solutions de conception dans
une structuration en objets. Scruter cette maquette à lʼaide
dʼoutils logiciels pour en vérifier la qualité réglementaire,
voilà une opportunité de gains de productivité tant dans
la conception de lʼouvrage que dans le contrôle de sa
conformité. Il reste cependant à traduire lʼensemble du, ou
plutôt des corpus réglementaires sous une forme "codable"
qui peut se concrétiser en un algorithme informatique.
Objectif
La mission confiée au CSTB consiste à concevoir et
développer un démonstrateur. Il faudra montrer sa faisabilité et la possibilité de le mettre à disposition de lʼensemble
des acteurs. Lʼautocontrôle des projets doit permettre à
tous, et notamment aux TPE et PME (architectes, bureaux
dʼétudes, entreprises artisanales…), de vérifier le respect
des exigences technico-réglementaires pendant les phases
de conception et dʼexécution. Moyennant un modèle
économique pérenne encore à définir, ces outils pourraient
être mis à disposition sur la plateforme collaborative
TPE-PME, proposée par le PTNB, qui a été conçue pour
accueillir de tels mécanismes de vérification.
56
Méthode
Au vu de lʼampleur de la tâche qui consisterait à traduire
lʼensemble du corpus réglementaire, trois tâches sont
confiées au CSTB.
Il doit dʼabord identifier quelques cas dʼusage présentant
un intérêt fort. Par exemple : une salle de spectacle
communale devant respecter les règles dʼaccessibilité.
Il lui faut ensuite élaborer une méthodologie pour traduire
les règles exprimées sous forme de textes, tableaux
et schémas dans une expression formelle permettant
leur traitement informatique. Une fois ces exigences
correctement exprimées, il sʼagira de les mettre en correspondance avec les éléments de la maquette numérique
(propriétés et attributs des objets du modèle IFC).
Enfin, le CSTB doit développer et tester un démonstrateur, et
émettre des préconisations pour généraliser son utilisation.
Le choix des cas dʼusage sera validé par un comité de suivi
qui sʼappuiera sur une cartographie des règles technicoréglementaires. Des experts de chacun des domaines
retenus seront mobilisés. Ils seront assistés dʼexperts
des technologies de lʼinformation (en gestion des connaissances, sur les IFC et le BIM).
PERSPECTIVE
Cette action du plan pourrait préfigurer une transcription généralisée des règles de construction sous
une forme numérique. Mais comme l’ajoute Souheil Soubra, directeur Technologies de l’information au CSTB :
« Il y a un message subliminal à l’attention du législateur qui surgit avec ce travail de retranscription :
“ Fournissez-nous des réglementations faciles à exploiter.’’ » Numériser, ce sera bien. Simplifier, ce sera
encore mieux.
Souheil Soubra
Directeur Technologies de l’information, Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)
« Les textes réglementaires écrits sous une forme littérale tolèrent certaines approximations.
Le langage informatique n’en accepte pas. Voilà une difficulté que nous allons rencontrer. »
Axe C
Résumé
Résultats
Lʼaction a été lancée en fin dʼannée 2016 et est prévue
pour durer 18 mois. Parmi les livrables attendus, le CSTB
devra fournir dʼici à juillet 2018 : une méthodologie détaillée
de conceptualisation et transcription dʼune règle ; une liste
structurée des concepts extraits par cas dʼusage retenu ;
une base de règles au format « BIM compatible » ; un rapport
sur le modèle économique adapté au besoin de la filière ;
des maquettes numériques des bâtiments support de la
phase de test ; une prototype informatique de superviseur
et démonstration ; et enfin un rapport sur les enseignements
et préconisations qui ressortent de ce travail.
Agenda
Vérification de la prise en compte des conditions de cheminement dans
la maquette numérique d’un ERP 5ème catégorie
Le premier comité de pilotage a eu lieu en décembre 2016.
La fin du projet est prévue en juillet 2018.
57
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
dans le logiciel de gestion technique. La maquette numérique et le logiciel de gestion technique doivent donc
être interopérables. Par ailleurs, si certaines données
ne sont pas forcément nécessaires pour la construction,
elles doivent être utilisées dans le cadre de la politique
dʼentretien exploitation maintenance du maître dʼouvrage,
il faut donc formuler ces exigences dans la charte.
Le maître dʼœuvre proposera dans le cadre de son offre
une convention BIM en réponse à la charte BIM intégrée
dans le dossier de consultation. Cette convention BIM est
une pièce contractuelle des marchés de travaux. Elle décrit
les modalités organisationnelles de la démarche BIM
souhaitée par le maître dʼouvrage.
Le guide nʼoublie pas dʼévoquer les incidences financières
Résumé
Un groupe de travail animé par le secrétaire général de la
Mission interministérielle pour la qualité des constructions
publiques (MIQCP) a publié en septembre 2016 un guide
expliquant aux maîtres dʼouvrage comment lancer et
conduire une opération en mode BIM.
Enjeux
La transition numérique dans la construction doit pouvoir
sʼappuyer sur les maîtres dʼouvrage, acteurs essentiels
puisquʼils sont à lʼorigine du lancement des opérations.
Ils peuvent y gagner des constructions de meilleure qualité,
des délais et des coûts maîtrisés, ainsi quʼune base
de données à jour des caractéristiques du bâtiment
construit qui en facilitera lʼexploitation et lʼentretien.
Cʼest au maître dʼouvrage dʼimposer la démarche BIM
sur un projet. Mais comment formuler ses exigences sans
entraver la liberté du choix des moyens de la maîtrise
dʼœuvre et des entreprises de travaux ?
Objectif
Le PTNB souhaitait dʼabord mettre en évidence que le cadre
réglementaire actuel, notamment la loi MOP sur la maîtrise
dʼouvrage publique et son décret dʼapplication sur
les missions de maîtrise dʼœuvre, sont compatibles avec
lʼapproche collaborative BIM. Puis il sʼagissait de rédiger
des recommandations en sʼappuyant sur les premiers retours
dʼexpériences.
La Direction des lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes
et Habitat 76 ont décidé de fonder leurs outils et méthodes
sur la maquette numérique pour gérer une information riche
et structurée. Leurs chartes maquette numérique et cahier
des charges peuvent ainsi inspirer dʼautres maîtres dʼouvrage.
Un guide devait préciser les rôles, rémunérations et responsabilités des acteurs en matière dʼusage de la maquette
numérique et donner des éléments pratiques des actions
à mener par le maître dʼouvrage.
Méthode
Dès février 2015, le PTNB a confié une mission à Christian
Romon, secrétaire général de la Mission interministérielle
pour la qualité des constructions publiques (MIQCP), afin
dʼélaborer un ensemble de recommandations spécifiquement dédiées à la maîtrise dʼouvrage.
58
Ce guide a été conçu en sʼappuyant sur les réflexions
et contributions dʼun groupe de travail rassemblant tous
les professionnels concernés. Rédigé en prenant en compte
les contraintes spécifiques de la maîtrise dʼouvrage publique,
il sera également utile aux maîtres dʼouvrage privés.
Résultats
Le guide, publié en septembre 2016 et téléchargeable sur
le site Internet www.batiment-numérique.fr, montre que
la démarche BIM ne remet pas en question le déroulement
dʼune opération de construction : la programmation, qui
relève de la maîtrise dʼouvrage, est suivie dʼune étape de
conception architecturale et technique de la responsabilité
de la maîtrise dʼœuvre, puis de la construction menée par
les entreprises.
De même, le BIM ne change pas le séquencement des
études de conception tel quʼil est notamment défini par les
textes de la loi MOP. On retrouvera les études dʼesquisses,
dʼavant-projet sommaire (APS), dʼavant-projet détaillé
(APD), de projet et dʼexécution. Cependant, le guide souligne
que les phases amont de conception prennent plus
dʼimportance avec lʼintroduction de la maquette numérique
et que la répartition des honoraires de maîtrise dʼœuvre
devrait en tenir compte.
Le guide de recommandations prévient aussi que lorsquʼun
maître dʼouvrage sʼengage dans une démarche BIM,
son organisation interne peut sʼen trouver modifiée. En effet,
il doit prendre en compte dès lʼamont les conditions dʼexploitation/maintenance des ouvrages construits et raisonner
en coût global, ce qui peut le conduire à rapprocher ses services responsables de la construction et ceux en charge de
la gestion, de lʼexploitation et de la maintenance de lʼouvrage.
Cette réorganisation touchera les services opérationnels
mais également les services financiers, informatiques et
toute la chaîne hiérarchique jusquʼaux décideurs.
Ce guide élaboré par Christian Romon et le groupe de
travail décrit comment lancer et conduire une opération en
mode BIM avec les autres acteurs de lʼacte de construite.
Tout commence par la charte BIM, un document générique
élaboré par le maître dʼouvrage pour traduire sa politique
en objectifs de qualité et de performances attendues.
Elle recense notamment les exigences à satisfaire pour
que le processus BIM des opérations puisse alimenter son
processus exploitation maintenance BIM de son patrimoine.
Lorsque le maître dʼouvrage dispose dʼun outil de gestion
technique de son patrimoine, la charte doit définir les objets
ainsi que leurs caractéristiques pour quʼils soient exportés
Agenda
La mission a été confiée à la MIQCP en février 2015 et le guide
publié en septembre 2016. Un club dʼutilisateurs est lancé en
mars 2017 afin de poursuivre les échanges entre maîtres dʼouvrage sur les retours dʼexpériences des projets réalisés en BIM.
PERSPECTIVE
Pour compléter ce guide, des travaux devraient être confiés à la MIQCP en 2017. Parmi les missions
envisagées : l’élaboration d’une charte BIM, un cahier des charges d’opérations en BIM, l’analyse
des adaptations nécessaires de la loi MOP, l’évolution des honoraires…
Lionel Blancard de Léry
Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa)
« Ce guide montre que le BIM est compatible avec la loi MOP, mais qu’il bouleverse les étapes classiques d’un projet.
Le séquencement des rémunérations doit ainsi être discuté pour chaque projet car un travail plus important en amont est
en effet réalisé. L’avant-projet sommaire devient vite détaillé. Le guide esquisse par ailleurs de nouvelles missions
qui peuvent être confiées au maître d’œuvre. La maquette numérique permet ainsi aux architectes de fournir des métrés,
d’assurer la synthèse ou de réaliser des plans d’exécution plus poussés. De même, cet outil peut être utilisé pour offrir
des prestations de communication auprès des futurs acquéreurs avec des films immersifs ou autres images numériques. »
Ludovic Vaz
Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie
« Les conventions BIM permettent de définir avec la maîtrise d’ouvrage
quelles sont les informations dont ils ont besoin, ainsi que la richesse de la maquette numérique. »
59
Axe C
Guide de recommandations
à la maîtrise d’ouvrage
et économiques dʼune démarche BIM. Les gains sont potentiellement des gains de productivité et de qualité mais aussi
des gains liés à la gestion et à lʼʼexploitation du bâtiment.
Un glossaire maquette numérique/BIM complète le document
et une annexe détaille les niveaux de définition de la maquette
numérique exigés à chaque étape dʼavancement du projet et
du chantier, puis durant lʼexploitation et jusquʼà la démolition.
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Guide méthodologique pour l’élaboration
d’une convention BIM
Résumé
Élaborer une convention BIM ne sʼimprovise pas. Il est
nécessaire dʼen encadrer lʼorganisation et la rédaction en
proposant des conventions types, plus facilement utilisables
par les PME/TPE. Cʼest lʼobjet de ce nouveau guide dont
lʼélaboration est portée par le PTNB.
Enjeu
Lionel Blancard de Léry
Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa)
« Il est nécessaire de mettre de l’ordre et d’encadrer les missions de chacun pour éviter le développement
de nouveaux métiers tels que AMO BIM qui s’emparent d’une partie de la mission des maîtres d’œuvre.
Cette mise au point commence par l’établissement d’un lexique qui donne à tous le même langage. »
Catherine Jacquot
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA)
« Ce guide est basé sur une série de cas d’usage. Il convient bien aux gros projets.
Mais n’est pas encore pertinent pour les petits projets. Cela se fera progressivement,
avec la pratique et l’expérience, dans une approche ascendante, ou "bottom-up". »
Définir le contexte du projet
Identifier les objectifs généraux du donneur d’ordre
q
Convertir en objectif BIM
q
Transcrire les objectifs BIM en usages BIM
q
Définir l’équipe BIM
q
Il existe déjà, dans le corpus technique français et dans la
littérature, des préconisations pour rédiger des conventions
BIM sur des opérations de construction. Elles sont amenées
à évoluer pour être les plus complètes possible et accessibles
à tous, y compris aux TPE/PME.
En effet, de nombreux aspects en constante évolution sont
à prendre en compte, comme lʼintégration dʼéléments sur
les niveaux de développements ou les propriétés des objets
IFC, sujets encore peu traités dans la littérature existante.
De son côté, Mediaconstruct a déjà entamé des travaux sur
la rédaction dʼun guide méthodologique pour lʼétablissement des conventions de projet en BIM. Le PTNB a soutenu
Mediaconstruct et financé pour partie la finalisation de
la première version de ce guide en 2016.
Mais aujourdʼhui, il est nécessaire dʼaller plus loin en
harmonisant les pratiques avec un modèle de protocole ou
de convention. Notamment à la lumière des actions et
des expérimentations récentes riches dʼenseignements.
Voilà pourquoi, fin 2016, le PTNB a lancé ce nouvel appel
dʼoffres visant la rédaction et la diffusion dʼun guide
méthodologique complet pour faciliter lʼélaboration dʼune
convention BIM entre professionnels de la construction.
Cʼest un ouvrage complet qui intégrera des éléments sur
les niveaux de développements, les implications juridiques
et assurantielles liées à lʼutilisation de la maquette numérique, ainsi quʼun volet pratique de conventions types pour
tous les types de constructions neuves (individuel, collectif,
tertiaire, équipement public). Il sera utilisé en complément
du "Guide de recommandations à destination de la maîtrise
dʼouvrage", déjà publié par la MIQCP (Mission interministérielle pour la qualité des constructions) et le PTNB.
Le guide est évolutif. Sa mise à jour périodique est prévue pour tenir compte de l’évolution des objectifs
des projets, du changement des exigences des acteurs, de la progression des technologies et des pratiques.
Enfin, la mise en ligne d’un générateur de conventions est envisagée. Il prendra la forme d’un outil informatique
en ligne avec les éléments à remplir et les questions adaptées à l’opération afin de créer un document sur mesure.
q
Le BIM est une méthode de travail basée sur la collaboration
autour dʼune maquette numérique. Chaque acteur de
la construction crée, renseigne et utilise cette maquette
et en tire les informations dont il a besoin pour son métier.
En retour, il alimente cette base de données de nouvelles
informations pour aboutir au final à un projet virtuel renseigné, représentatif de la construction, de ses caractéristiques
géométriques et des propriétés de comportement.
Dès lors, entre ces acteurs, il est indispensable dʼétablir
une convention qui formalise le contenu du BIM en fonction
des activités de chaque partie. Il sʼagit alors de fixer
les règles du jeu et de définir lʼattribution des rôles et
les modalités dʼintervention des différents acteurs.
Dans un souci de gain de temps et dʼharmonisation
des pratiques, il devient essentiel dʼavoir un modèle type
de protocole. Celui-ci doit être accompagné dʼun guide
pour aider les équipes de maîtrise dʼœuvre à en définir
le contenu. Il sera aussi utilisé en complément du guide de
recommandations à destination de la maîtrise dʼouvrage,
document réalisé dans le cadre du PTNB, avec le concours
de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP).
Méthode
PERSPECTIVE
Axe C
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Définition du périmètre du BIM Management
Résultats
Établissement Processus BIM
Agenda
Publication de lʼappel dʼoffres à lʼété 2017, puis sélection
du prestataire à la rentrée 2017.
q
60
Lʼappel dʼoffres est en cours de rédaction.
Règles de modélisation
q
Le but du guide est dʼorganiser le jeu des acteurs de
la maîtrise dʼœuvre pour quʼils établissent et signent ensemble
des conventions de projets organisés en mode BIM. Cellesci doivent respecter lʼétat de la pratique du BIM en France.
Les effets juridiques et le volet adhésion sont inhérents
à cette convention par le fait quʼelle engage dʼun commun
accord ceux qui la reconnaissent en faisant partie des processus qui y sont décrits. Lʼobjectif est donc de clarifier
les missions de chacun des acteurs au sein dʼun projet BIM
afin de préciser les responsabilités spécifiques. Le rôle de
chacun, la temporalité des actions et les droits dʼaccès ou
de modifications pour chacun sont à préciser.
q
Objectifs
Définition Infrastructures numériques
Q
Nouvelle Version
Nouvelle Phase
La démarche de rédaction d’une convention BIM suit une logique qui se détaille
en plusieurs étapes successives. Partant de la définition du contexte,
elles s’enchaînent pour aboutir à l’établissement du processus BIM puis la définition
des infrastructures numériques.
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Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Mission « Droit du numérique et bâtiment »
Confidentialité, responsabilité, propriété… Un groupe de
travail missionné par le PTNB et animé par juriste, a identifié
les problématiques juridiques liées aux usages du numérique tant lors de la construction que pendant lʼexploitation
du bâtiment. Des recommandations en découlent.
Enjeux
Lʼusage de la maquette numérique et des outils digitaux
soulève un certain nombre de questions dʼordre juridique
relatives au droit dʼauteur, au droit des données, à la responsabilité des acteurs ainsi quʼaux règles contractuelles.
Par exemple : en cas dʼerreur de conception, qui est
responsable alors que tous les acteurs travaillent sur la
même maquette numérique ? Ou comment protège-t-on
une création architecturale ou une solution de conception
innovante alors quʼune maquette numérique est duplicable
à lʼinfini ?
Résultats
Le groupe de travail a publié un rapport sur les spécificités
du droit du numérique appliqué aux deux phases de vie
dʼun bâtiment : dʼabord lors de la construction et/ou
la rénovation, phase amont, et au moment de lʼhabitation
des bâtiments, phase aval.
En conclusion, il énonce douze propositions qui sʼintéressent
à la propriété, au mode de collaboration autour de
la maquette numérique, à la standardisation des formats, à
lʼusage des données personnelles généré par le bâtiment,
en particulier dans lʼoptique des usages en Smart City.
PERSPECTIVE
Si les enjeux juridiques liés à la transition numérique semblent nombreux, la réglementation telle
qu’elle est construite aujourd’hui offre l’essentiel des outils nécessaires tant à une saine collaboration entre
les différents acteurs et qu’à la protection des données personnelles. La jurisprudence et les pratiques
de contractualisation achèveront d’en dessiner les contours.
Lionel Blancard de Léry
Vice-président, Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa)
« Pour les architectes, qui doivent conserver 30 ans les données des projets,
il convient notamment de s’assurer de la sécurité du stockage
et de la garantie de récupérer ces données. »
Agenda
Missionné le 16 septembre 2015, Xavier Pican et le groupe
de travail ont publié leur rapport en janvier 2016.
Axe C
Résumé
Ludovic Vaz
Président du bureau Bâtiment de Syntec-Ingénierie
« Le PC numérique, le DCE numérique et la contractualisation avec la maquette numérique sont des sujets majeurs.
Nous sommes intéressés à mieux définir les processus qui permettent de sécuriser la contractualisation numérique
entre les différentes étapes, sans perdre de l’information créée en amont. »
Objectif
Le groupe de travail, présidé par lʼavocat Xavier Pican,
dresse un panorama des pratiques juridiques actuelles de
la construction et en tire les conséquences sur les évolutions
technologiques du secteur. Le rapport propose des évolutions
pour sécuriser cette transition.
Méthode
Les rédacteurs du rapport ont recouru à trois sources
dʼinformation. En premier lieu, un groupe de travail
dʼune quinzaine de professionnels rattachés aux secteurs
de lʼimmobilier et du numérique. Le président de ce groupe
de travail a aussi organisé des réunions informelles
avec différents acteurs du secteur de la construction et
du numérique ne faisant pas partie du groupe de travail
pour recueillir des informations et des témoignages
pratiques. Enfin, une consultation en ligne sur le site
du PTNB a permis dʼaugmenter le nombre de contributions
reçues et de diversifier les contributeurs.
Les administrations intéressées, notamment la Commission
nationale de lʼinformatique et des libertés (Cnil), ont
également été contactées et associées aux échanges
de la mission.
62
63
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
FICHE ACTION
Appel à projets : chantier en BIM
Résumé
Accompagner les entreprises du bâtiment pour quʼelles
utilisent le BIM et la maquette numérique sur chantier
est devenu essentiel. Une action pour suivre plusieurs
opérations pilotes est en cours, sous forme dʼappel à
projets.
Enjeu
Premier constat : le recours à la maquette numérique
sʼarrête trop souvent après les phases de programmation
et de conception et nʼarrive pas sur le chantier. Seconde
observation : les entreprises du bâtiment, du second œuvre
notamment, utilisent encore trop peu les outils du BIM.
Cʼest pour faire progresser cette idée dʼutiliser les atouts
du numérique en dehors des bureaux et sur les chantiers
que le PTNB lance cette action afin dʼen expérimenter
"in vivo" la mise en œuvre.
Objectif
Pour comprendre les difficultés et lever les freins à lʼusage
du BIM par les entreprises de mise en œuvre, quoi de mieux
que lʼobservation de chantiers réels. Le PTNB promeut
alors lʼexpérimentation en participant à des opérations
pilotes. But : examiner les conditions réelles de mise
en œuvre de la maquette numérique et du BIM dans
les relations interprofessionnelles dʼun chantier en phase
réelle.
64
Méthode
Lʼappel à projets de février 2017 vise à sélectionner des
entreprises porteuses de projets et qui souhaitent mettre
en place une politique BIM ambitieuse sur son chantier
en France.
Plusieurs types dʼopérations feront lʼobjet dʼun suivi : des
bâtiments de logement collectif réalisés par des maîtres
dʼouvrage publics ou privés, des maisons individuelles,
des équipements publics de collectivités ou des immeubles
tertiaires privés.
Résultats
PERSPECTIVE
L’expérimentation du BIM sur chantier débouchera sur des recommandations pratiques à destination de
toutes les entreprises du bâtiment.
Michel Droin
Président de l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB)
« Le phasage chantier va pouvoir être imaginé de façon virtuelle et son organisation optimisée. La phase travaux
va rentrer dans les fonctionnalités BIM. Ainsi plutôt que de parler de management du BIM au sens large,
il faut imaginer plusieurs phases de management. Ce ne sont pas les mêmes selon les étapes de la construction. »
Gilles Charbonnel
Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA)
Lʼobservation de chaque chantier sélectionné permettra
de mesurer la faisabilité du BIM sur le terrain, et dʼidentifier
les difficultés techniques telles que les problèmes
dʼinteropérabilité des solutions logicielles utilisées par
les différents acteurs. Les changements dans lʼorganisation
du travail, la mise en place dʼune nouvelle méthodologie
collaborative et lʼéchange dʼinformation seront aussi
analysés, de même que les bénéfices et coûts générés
par lʼutilisation de la maquette numérique et du BIM sur
le chantier.
« Pour l’utilisation du BIM sur chantier, c’est certainement aux ingénieurs et aux architectes de jouer
le rôle de pédagogues. Non pas qu’on sache mieux faire. Mais puisque c’est nous qui aurons conçu
les maquettes numériques, il serait logique que ce soit nous qui les expliquions. On n’a plus envie de faire l’effort
de lire un plan 2D. Ce n’est pas qu’on n’a plus les compétences, c’est juste qu’on n’est plus habitué et que la 3D
est bien plus explicite. Donc une fois la maquette montée, il faut continuer à l’utiliser. »
Agenda
Le résultat de lʼappel à projets lancé en février 2017 sera
annoncé mi 2017 et les premiers résultats exploitables
seront disponibles fin 2017.
65
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Notes
66
Plan Transition Numérique dans le Bâtiment / RAPPORT D’ÉTAPE
Notes
67
Photos : CSTB, Fotolia – Mars 2017
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