2013-0708

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Le BIM, outil miracle de la planification et du Facility
Management ?
Le BIM, en bref
BIM est l’abréviation anglaise de Building Information Modeling (maquette numérique du
bâtiment, en français), que l’on pourrait définir comme une méthode informatisée de
planification, de réalisation et de gestion optimales des bâtiments. Toutes les données
pertinentes du bâtiment sont saisies numériquement, pour être ensuite combinées et mises
en réseau, afin notamment de visualiser la géométrie du bâtiment (représentation virtuelle).
Cet outil de modélisation est utilisé tant à des fins de planification et d’exécution des travaux
de construction (architecture, ingénierie, domotique) que dans le Facility Management.
Tandis que le BIM fait de nos jours partie intégrante de projets de construction hospitalière
aux Etats-Unis et qu’il est largement répandu dans les pays nordiques, en Allemagne et en
Suisse, il peine à s’imposer.
Cela étant, planifier, exécuter et gérer des bâtiments selon la méthode BIM, ce n’est pas
simplement réaliser une modélisation tridimensionnelle du projet de construction. Le BIM va
bien au-delà. La planification débute par une analyse et une optimisation des processus : sur
la base des données recueillies (p. ex. optimisation des trajets et des temps de déplacement
des patients et des collaborateurs), on établira un concept spatial, afin de définir la fonction
et l’équipement des diverses pièces. Celles-ci sont ensuite regroupées de manière optimale
pour obtenir une trame tridimensionnelle (modèle des salles / du bâtiment), qui servira de
base au travail de planification des architectes. De nos jours, la planification des bâtiments
ne peut plus faire la part belle à l’architecture ; pour des raisons économiques, un bâtiment
doit en effet avant toute chose satisfaire à sa finalité opérationnelle (build to cost), c’est-àdire être l’expression concrète des processus les plus adéquats pour les patients et les
collaborateurs.
Ensuite, la planification BIM prend en considération le cycle de vie tout entier du bâtiment.
Pour pouvoir déterminer les coûts inhérents à ce cycle de vie, il est nécessaire de planifier
d’emblée avec précision. Aussi la modélisation 3D des architectes comprendra-t-elle tous les
aspects essentiels, tels que structure des murs, détails des façades, données d’éclairage, de
climatisation etc. Elle permettra ainsi de comparer d’une part les différentes variantes
d’exécution avec les coûts de cycle de vie, et d’autre part les coûts p. ex de mesures
d’économie d’énergie avec les investissements nécessaires, afin d’optimiser les charges
d’exploitation et de maintenance du bâtiment.
Enfin, corollaire non négligeable de cette planification minutieuse, une fois le projet bouclé,
toute la documentation de construction sera disponible in extenso et d’un seul tenant.
Certes, on trouve aujourd’hui déjà des éléments partiels de BIM dans les hôpitaux : bases de
données relatives aux pièces, plans d’aménagement, archives contractuelles, plans CAO
d’architecture et de technique du bâtiment, systèmes de gestion des gaz à usage médical,
listes d’inventaire, etc. Mais une documentation électronique systématique, accessible à tous
demeure l’exception.
Conclusion
Au début de toute planification, il convient de déterminer les coûts du bâtiment et de son
cycle de vie. La méthode BIM permet, en amont déjà, de définir les processus et l’exécution
du bâtiment, ainsi que d’élaborer la meilleure solution économique possible, notamment en
détectant précocement les adaptions nécessaires, ce qui réduira d’autant l’impact de ces
dernières sur les coûts. Car plus les modifications sont apportées tard dans l’avancement du
projet, plus elles seront onéreuses. Une fois le bâtiment parachevé, l’on disposera de
surcroît d’une documentation exhaustive, comprenant la planification détaillée ainsi que des
données toujours actualisées. Planifier en parallèle les différents domaines permet de
réduire la durée totale de conception. Certes, les coûts de planification sont alors plus
importants dans les premières phases du projet, mais, au final, ils ne devraient pas être
sensiblement plus élevés. De toute manière, la projection économique optimisée et la
réalisation plus rapide de la construction viendraient plus que compenser les éventuels
surcoûts.
Michael Schuler
Responsable Ingénierie & Constructions
Hôpital universitaire de Bâle
Comité IHS
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