Déroulement de l’ASC
L’ASC se déroule sous sédation-analgésie en salle d’angio-
graphie disposant d’une scopie avec traçage artériel de
bonne qualité. Sauf cas particulier, la voie d’abord est
fémorale et plus rarement radiale ou humérale.Après cathé-
térisme de l’artère carotide primitive, un bilan angiographi-
que cervical est d’abord réalisé afin de calibrer la prothèse
et le ballon d’angioplastie. On effectue également une
angiographie cérébrale qui servira de bilan de référence. Le
cathéter porteur est ensuite introduit et sert à monter les
systèmes coaxiaux : microguide ou système de protection,
stent et ballon. La technique la plus communément admise
est celle du stenting premier de la sténose c’est-à-dire le
déploiement du stent avant la dilatation de la plaque de
façon à éviter toute dissection carotidienne. On effectue
ensuite la dilatation à l’intérieur du stent. Une inflation
progressive à l’aide d’un manomètre est réalisée jusqu’à
obtenir la levée de l’empreinte sur le ballon. Il n’est pas
souhaitable de dépasser la pression permettant d’obtenir la
rupture de la plaque. Habituellement, celle-ci cède à 5
atmosphères. Le cathéter est retiré et le point de ponction
est habituellement fermé à l’aide d’un système de ferme-
ture artérielle. Une intervention standard dure entre une
heure et une heure trente.
Protocole médicamenteux
L’association clopidogrel (1 comprimé par jour)-aspirine
(100 mg par jour) est débutée 5 jours avant l’intervention et
poursuivie pendant 3 mois, délai au-delà duquel l’un des
deux antiagrégants est interrompu. Si l’indication est posée
en urgence, on administre deux doses de charge de 4 com-
primés de clopidogrel 12 heures et 2 heures avant le geste
(soit 8 comprimés au total).
Pendant le geste :
–avant ponction artérielle : injection de 1,5 g de cépha-
mendazole ;
–bolus de 5 000 unités d’héparine après pose de l’introduc-
teur fémoral ;
–atropine 1 mg injection IV lors de la pose du stent.
Au décours immédiat du geste :
–chez le normotendu : une hypotension peut se voir pen-
dant les 24 premières heures témoignant d’une stimulation
prolongée du glomus carotidien et peut être traitée d’abord
par atropine et parfois par éphédrine ;
–chez l’hypertendu : il est souvent nécessaire d’augmenter
les doses d’antihypertenseurs per os et d’utiliser transitoi-
rement des antihypertenseurs à la seringue électrique car le
risque est ici l’élévation trop importante de la tension
artérielle, cause de syndrome d’hyperperfusion.
Indications personnelles de l’ASC
La voie endovasculaire présente de par son concept certains
avantages sur le traitement chirurgical : pas d’atteinte possi-
ble des nerfs crâniens ni d’hématome cervical, interruption
très limitée du flux carotidien (les 20 secondes nécessaires à
l’inflation du ballon), pas de limitation liée au siège en
hauteur de la sténose sur l’artère carotide ni à l’état cutané
cervical. A contrario, son inconvénient « technique » par
rapport au traitement chirurgical tient à la nécessité de
cheminer au travers d’une crosse de l’aorte parfois athéro-
mateuse, ce qui peut être source de migration embolique
immédiate ou différée. En croisant les avantages de l’ASC
avec les facteurs péjoratifs du traitement chirurgical tels que
Sundt [4]
les avaient évalués (tableau 1), nous pouvons
déduire ce que nous considérons comme les « bonnes indi-
cations » actuelles de l’ASC (tableau 2,figures 2, 3).
Tableau 1.Facteurs péjoratifs de l'EAC selon Sundt
Facteurs médicaux
- insuffisance coronarienne évolutive
- obésité
Facteurs angiographiques
- sténose en tandem : bifurcation et siphon, bifurcation et
carotide primitive
- occlusion carotide controlatérale
Tableau 2.Indications de l'ASC du service
de Neuroradiologie de l'hôpital Lariboisière
Indications de revascularisation carotidienne
- Patient symptomatique (prévention secondaire) : sténose > 60 %
- Patient asymptomatique (prévention primaire) : sténose > 80 %
si espérance de vie de plus de 3 ans
Indications actuelles de l’ASC
- Cou à risque : antécédent de chirurgie cervicale homolatérale,
trachéotomie, brûlure cutanée (toute condition habituellement
retrouvée dans les sténoses post-irradiation cervicale), obésité
importante, paralysie laryngée controlatérale (car l’éventualité
d’une atteinte bilatérale après chirurgie serait catastrophique).
- Sténose à risque : sténose située au-dessus de C2, sténose en
tandem c’est-à-dire associée à une sténose du siphon ou de
l’artère carotide commune, resténose postopératoire (qui ne
correspond pas à de l’athérome mais à une hyperplasie intimale)
- État neurovasculaire à risque : occlusion multiple des artères
cérébrales et notamment de l’artère carotide controlatérale
- État général à risque : insuffisance respiratoire, insuffisance
cardiaque, insuffisance coronaire évolutive
- À part : patients inclus dans l’étude EVA 3S et tirés dans le bras
stenting, patients refusant le traitement chirurgical, certaines
dissections carotidiennes
STV, vol. 18, n° 3, mars 2006
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