romandie focus Un salaire élevé, est-ce encore suffisant? La définition de carrière est devenue subjective, le prestige et une bonne rémunération ne semblent plus en être les seuls points déterminants. Le personnel cadre doit trouver la bonne voie. A ujourd’hui, le terme carrière est sub­ jectif. L’argent, le pouvoir, le sens pro­ fond sont de plus en plus opposés à un sain équilibre entre la vie professionnelle et pri­ vée. Alors que les uns désirent faire carrière dans un grand groupe international, les autres ambitionnent une fonction de cadre dans une PME familiale. D’autres encore ont comme objectif le travail en indépen­ dant. Mais hormis l’activité professionnelle idoine, ceux qui ont des ambitions doivent en premier lieu connaitre leurs propres ca­ pacités. Une vie de travail ne peut pas être calculée Actuellement, il est aussi difficile de plani­ fier une carrière. La réalité économique, les marchés qui changent de plus et plus rapidement et la globalisation en général, font que notre vie de travail ne peut plus être cal­culée. «La majorité des carrières ne sont pas réellement planifiées et c’est bien ainsi. Mon propre développement n’a, lui Le perfectionnement reste essentiel pour les cadres. non plus, pas suivi un objectif à long terme, mais fut constitué de changements que j’ai du affronter et de chances qui en ont dé­ coulé. Sans oublier l’expérience acquise face aux échecs subis et aux nouveaux dé­ parts à relever», comme le souligne l’expert en RH Matthias Mölleney dans l’interview avec le Leader ASC. L’ancien DRH de Swissair et actuellement conseiller et chargé de cours plaide pour un sain équilibre entre loyauté envers l’employeur et vie person­ nelle. Ici ou là, des carrières non conven­ tionnelles font leur apparition. Les DRH qui ont été contraints de licencier du per­ sonnel et ainsi provoqué des ruptures dans les parcours de vie, sont plus enclins à ac­ cepter des interruptions dans les carrières de candidats, poursuit M. Mölleney. Médias sociaux et formation continue Grâce aux médias sociaux, nous pouvons aujourd’hui mieux influencer nous-mêmes l’appartenance à un réseau. Tout est devenu plus transparent mais pas nécessairement plus clair. «Toutefois, l’importance de la communication et autres feedbacks aug­ mente. Je n’achète pas un produit en rai­ son de la publicité, mais parce qu’un col­ lègue m’en a parlé et je ne postule pas dans une entreprise parce qu’elle fabrique de bons produits, mais parce qu’un ami y tra­ vaillant dit que je m’y sentirais bien», ex­ plique Mölleney. Toutefois, et hormis une bonne portion d’autocritique, le perfection­ nement reste essentiel pour les cadres. La transmission du savoir seule n’est cepen­ dant plus suffisante, un retour sur investis­ sements dans la formation continue n’est effectif que lorsque le savoir acquis est uti­ lisé en pratique et qu’il en découle des suc­ cès concrets, souligne Mölleney. Michael Zollinger 10 Thomas Weibel, Conseiller National, Président de l’ASC. QUELLE CARRIÈRE? Nous avons tous une idée différente du mot carrière: pour les uns, c’est un ­salaire très élevé. Pour les autres, c’est le pouvoir. Suis-je à la recherche d’un travail donnant du sens à ma vie? Et aurais-je encore assez de temps pour moi et ma famille? Chacun doit ­décider ce qui lui importe, pour déter­ miner la bonne voie, sans oublier de trouver l’environnement propice à cette dernière. Mais en jetant un regard sur ma propre carrière, je constate qu’une planification détaillée n’est pas vrai­ ment possible. J’ai juste réussi à en fixer les lignes générales, qu’il faut toujours garder en tête et suivre. Mais gravir les échelons signifie aussi maîtriser loyauté envers l’employeur et propres intérêts. Rester flexible tout en restant soi-même et en conservant les angles et arêtes. Il faut bien entendu aussi prati­ quer l’autocritique et régulièrement se poser des questions sur ses propres objectifs. En outre, l’environnement du travail doit progresser et changer: la performance ne se définit pas par la ­présence, mais par les capacités person­ nelles et l’atteinte des buts. L’ASC ­défend cette position dans les discus­ sions actuelles sur le contrôle du temps de travail. Si vous travailler à votre ­carrière, profitez de l’offre «Service­ Carrière» de l’ASC!